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Tafsir an Nasafiyy sourate al Baqarah : versets 257-265

Posted in Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur octobre 18, 2023

Celui qui mécroit au chayTaan ou qui renie les idoles (qui ne les adore pas) et qui croit en Dieu, il se sera attaché à la voie de droiture. Celui qui délaisse la mécréance et qui croit en Dieu, c’est comme s’il s’est attaché à une corde ferme. Ibnou l-Jawziyy a dit dans son exégèse que l’analogie avec la corde qui est ferme, c’est la foi. As-Souddiyy a dit que cette corde ferme, c’est l’islam.             Ou il s’est attaché à la phrase « il n’est de dieu que Dieu ». Abouu Ja^far a dit : « al-^ourwah, dans ce contexte, est un exemple pour représenter la foi, à laquelle le croyant s’attache. Al-^ourwah est aussi l’anse d’une tasse, c’est la chose à partir de laquelle on peut prendre, un point qui sert à saisir quelque chose. Le fort attachement du croyant à la foi est comparable à celui qui s’attache à une anse.

suite du verset 256 : cette anse est une corde qui ne se casse pas. Cette métaphore est une allusion pour pouvoir déduire par quelque chose qu’on observe quelque chose qu’on ne voit pas. Parce qu’on ne voit pas la foi. Et cela permet de raffermir sa croyance. Celui qui aura cru en l’islam se sera attaché à ce qui est le plus ferme. Celui qui s’est attaché à la foi, il se sera attaché à la religion d’un attachement qui est ferme, un attachement qui ne sera pas dissous par une quelconque confusion.

Et Allaah est Celui Qui entend. Il entend la reconnaissance du croyant qui reconnait la foi.

Et Il sait la foi du croyant.

Verset 257 : Allaah est Celui Qui soutient ceux qui ont voulu être croyants. Et Allaah est Celui Qui leur règle leurs affaires et Qui assure ce dont ils ont besoin.

C’est Lui Qui fait sortir les croyants des ténèbres, c’est-à-dire des ténèbres de la mécréance et des ténèbres de l’égarement. Ici le mot « Dhouloumaate » est au pluriel parce qu’il y a plusieurs sortes d’égarements.

Vers la lumière : c’est-à-dire vers la foi et la bonne guidée. La foi est au singulier car elle est une seule.

Et ceux qui ont mécru, leurs partisans, ce sont aT-Taarouut, ils les font sortir de la lumière vers les ténèbres. Ceux qui ont persisté sur la mécréance, ils ont le chemin inverse. Autre explication : Allaah soutient les croyants. Il les fait sortir de ce qui est une source de confusion dans la religion grâce à ce qui les guide et ce qui leur indique la solution de cette confusion, afin qu’ils sortent de cette confusion vers la certitude. Tandis que ceux qui ont mécru, leurs partisans, ce sont les démons, qui les font sortir de la lumière de la clarté qui leur apparait vers les ténèbres du doute et de la confusion. Ce sont eux les gens de l’enfer dans lequel ils resteront éternellement.

Après le verset 257, Dieu cite ce qui étonne Son prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et qui lui réjouit le cœur, par le débat qu’avait eu notre maitre Ibraahiim avec An-Noumrouud qui avait prétendu la divinité.

Verset 258 : n’as-tu pas vu celui qui a débattu avec Ibraahiim à propos de son Seigneur ? C’est-à-dire que An-Noumrouud a émis une objection contre Ibraahiim à propos de la divinité de Dieu. Le pronom « son » ici se rapporte à Ibraahiim ou bien à celui qui a débattu parce que Dieu est le Dieu d’Ibraahiim et le Dieu de An-Noumrouud également.

Comment An-Noumrouud, Dieu lui a accordé la souveraineté : une fois que An-Noumrouud a eu la souveraineté, il est devenu imbu de lui-même et cela l’a amené à débattre avec Ibraahiim et à renier la divinité de Dieu. Soit le fait qu’il ait eu la souveraineté a eu pour   conséquence son débat avec Ibraahiim à propos de la divinité de Dieu. Une autre explication : c’est qu’il a remis en cause la divinité de Dieu puis il a débattu lorsqu’il a eu la souveraineté.

Ibraahiim a dit à An-Noumrouud : mon Seigneur est Celui Qui donne la vie et Qui donne la mort. C’est comme si An-Noumrouud lui avait dit : qui est ton dieu ? Et Ibraahiim lui a répondu : mon Dieu est celui qui donne la vie et qui donne la mort.

Il (An-Noumrouud) a dit : moi je donne la vie et je donne la mort. Il veut dire ici qu’il peut éviter l’exécution de quelqu’un et il fait exécuter un autre. Comme ce roi avait répondu d’une manière qui pouvait porter à confusion ceux qui sont faibles d’esprit, Ibraahiim a ajouté un argument qui ne pouvait pas être source de confusion même à ceux qui sont faibles d’esprit.

Ibraahiim a dit : Dieu fait que le soleil se lève au levant, alors fais-le lever du couchant.

Et ceci n’est pas un passage d’un argument à un autre argument, comme l’ont prétendu les autres, car la première preuve était suffisante, c’est-à-dire le fait de dire que Dieu est Celui qui donne la vie et Qui donne la mort. Mais comme An-Noumrouud avait fait preuve d’entêtement face à cette preuve, alors Ibraahiim lui a donné un argument auquel il ne peut rien opposer. Et les gens de cette époque suivaient les mouvements des planètes et ils savaient qu’elles se déplacent du couchant vers le levant alors que le soleil va du levant vers le couchant. Ibraahiim a dit An-Noumrouud : comme tu prétends être le dieu du soleil, alors fais-lui suivre le même mouvement que les autres planètes.

Celui qui a mécru fut ébahi : il n’a rien trouvé à dire, il n’avait plus rien à dire. Le maudit s’interrompit et il ne pouvait plus continuer à débattre.

Et Dieu ne guide pas les gens injustes. C’est-à-dire qu’Il ne leur accorde pas la réussite. Dieu n’a pas accordé la réussite à An-Noumrouud. Et il a été dit que An-Noumrouud prétendait la divinité pour lui seulement et qu’il ne reconnaissait pas la divinité pour autre que lui.

Ce verset est une preuve du caractère autorisé de parler dans la science de al-kalaam qui est la science de la croyance et de débattre dans ce cadre-là. On comprend cela du début de ce verset : n’as-tu pas vu celui qui a débattu … C’est un débat qui autorisé de la part d’Ibraahiim. Le débat a lieu entre deux protagonistes. Donc cela prouve qu’Ibraahiim a bien débattu avec ce roi mécréant.  Et ce débat n’avait pas été autorisé, Ibraahiim ^alayhi s-salaam ne l’aurait pas fait, parce que les prophètes sont préservés des grands péchés. Une autre preuve qui montre que ce débat n’était pas interdit parce que nous avons pour ordre d’appeler les mécréants à croire en Dieu et à reconnaitre Son unicité. Et si nous les appelons à croire en Dieu, nécessairement, ils vont nous demander la preuve. Et le fait de pouvoir donner les arguments ne peut avoir lieu qu’avec un débat.

Chaykh ^Abdoul-Laah a ajouté que ce verset est une preuve que le soleil a une trajectoire, qu’il n’est pas immobile.

Verset 259 :  ou encore celui qui est passé : c’est comme si le début du verset précédent « n’as-tu pas vu (celui qui a débattu avec Ibraahiim à propos de son Seigneur) » n’avait pas été mentionné ici, c’est-à-dire la première partie « n’as-tu pas vu » était sous-entendue : c’est-à-dire n’as-tu pas vu celui qui est passé. Il y a omission de cette partie. Cela signifie : ne trouves-tu pas cela surprenant ? C’est pour attirer l’attention. Ou cela sous-entend « n’as-tu pas vu comme celui qui débat avec Ibraahiim ou comme celui qui est passé.

D’après Al-Haçan, celui qui est passé était quelqu’un qui ne croyait pas en la résurrection, il suivait la voie de An-Noumrouud et ne croyait pas au fait que Dieu ressuscite cette ville après son anéantissement.

Une autre explication est que celui qui est passé était ^Ouzayr. Il voulait voir de ses yeux comment se passait la résurrection des morts, afin d’augmenter en certitude. Exactement comme l’avait demandé Ibraahiim ^alayhi s-salaam. Cette deuxième explication est une reconnaissance de l’incapacité à connaitre la manière de cette résurrection. Et c’est une glorification de la toute-puissance de celui qui ressuscite.

Près d’une ville et il s’agit de Jérusalem après qu’elle a été détruite par Nabuchodonosor (venu de Perse) ; certains sont morts, d’autres ont été faits prisonniers et ont été emmenés en Perse.

Qui était complètement détruite y compris les toits : tout est tombé y compris les toits sont tombés ou alors les toits sont tombés et les murs sont tombés sur les toits. Et le mot « ^arch » signifie tout ce qui est élevé. (Tout endroit où on cherche de l’ombre s’appelle ^ariich)

Il a dit comment cette ville serait-elle ressuscitée : comment les habitants de cette ville seraient-ils ressuscités ?

Par Allaah après la mort des gens. Allaah l’a fait mourir cent ans puis Il l’a ressuscité. C’est-à-dire qu’Il lui a donné la vie après la mort.

Il lui a dit : combien de temps tu es resté ? Un ange lui a dit : combien de temps es-tu resté mort ?

Il a dit « je suis resté un jour ou peut-être moins d’un jour. Il s’est basé sur la conjecture. An-Naçafiyy a dit : voilà la preuve qu’il est permis de faire un effort de déduction (un ijtihaad). Il a fait une estimation. Il a été rapporté qu’il est mort au temps du DouHaa et qu’il a été ressuscité cent ans plus tard avant que le soleil ne se couche. Avant de voir le soleil, il a dit qu’il était resté mort pendant un jour puis il a regardé et a vu que le soleil ne s’était pas encore couché, il a dit que c’était peut-être moins qu’un jour.

Il (l’ange) lui a dit : non tu es resté cent ans, regarde donc ta nourriture et ta boisson. Il a été rapporté que sa nourriture était des figues et du raisin et que sa boisson était du jus et du lait. Il a vu que les figues et les raisins étaient intacts, comme s’ils venaient d’être cueillis et que les boissons étaient telles quelles.

Elles n’ont pas été altérées. « Lam yataçannah » peut avoir le sens que cette nourriture n’a pas subi les années ou bien c’est une nourriture qui n’a pas été altérée par les années.

Et regarde ton âne. Lui aussi est ressuscité.

Et que Nous fassions de toi un signe pour les gens Le « waw » est une Harf ^aTf, une conjonction de coordination. Il a été dit qu’après sa résurrection, ^Ouzayr est allé à la rencontre de son peuple et il était à nouveau monté sur son âne. Il leur a dit qu’il était ^Ouzayr mais ils l’ont démenti car ils savaient que ^Ouzayr avait vécu un siècle avant. Il leur a demandé de lui ramener la Torah et il s’est mis à la réciter par cœur, sans voir ce qui était écrit. Et personne n’avait récité la Torah par cœur avant ^Ouzayr. Et c’était un signe de la part de Dieu pour eux.

Et il a été dit qu’il est rentré chez lui, qu’il a retrouvé ses enfants qui étaient devenus des vieillards alors que lui était encore jeune.

Et regarde les os : ce sont, soit les os de l’âne, soit les os des morts, alors qu’il était étonné qu’il puisse être ressuscité.

Comment ils sont levés et remontés les uns en face des autres : pour qu’ils puissent reconstituer le squelette de celui qui est mort.

Puis Nous les recouvrons de chair : la chair est comme un vêtement pour les os. C’est une métaphore.

Quand il s’est avéré devant lui ce qui était problématique pour lui (c’est-à-dire la résurrection des morts et cela ne veut pas dire qu’il n’était pas certain que Dieu soit sur toute chose tout puissant) il a pu voir de ses yeux comment les os étaient reconstitués et enveloppés de chair, il a vu tout le processus.

Le récit de ^Ouzayr, qui était un homme musulman vertueux parmi les descendants d’Israa’iil, nous est parvenu dans sourate al-baQarah, mais de manière concise. Nous allons le citer en détail, par la volonté de Dieu et par la réussite que Dieu accorde, en raison de ce qu’il comporte comme manifestation de l’éminence de la toute puissance de Dieu. Les descendant d’Israa’iil se sont divisés en plusieurs groupes.  Parmi eux, il y avait ceux qui étaient musulmans, croyants, qui suivaient l’islam parfaitement et il y avait ceux qui avaient mécru et qui avaient introduit des déformations dans la Loi, en prétendant que c’était la vérité. Ils ont altéré la croyance. Ceci a entrainé de graves zizanies au point d’entrainer l’assassinat de certains prophètes honorables. Lorsque leur mal s’est multiplié, qu’ils ont été injustes, qu’ils ont fait preuve de tyrannie, ils ont tué deux prophètes honorables selon le jugement de Dieu et ce sont nos maitres Zakariyya et son fils notre maitre YaHyaa ^alayhima s-salaam. Dieu a fait que ces mécréants ont été attaqués par un roi mécréant et c’était Nabuchodonosor. Il est venu de l’Iraq avec une grande armée en direction de Jérusalem en Palestine. Il a attaqué les descendants d’Israa’iil dans leur ville. Il a tué beaucoup d’entre eux et a fait prisonnier le restant. Très peu ont pu s’échapper. Il a ordonné à ses soldats de ramener de grandes quantités de terre et d’ensevelir la ville, de sorte qu’elle est devenue comme une grande montagne. Tout cela pour les humilier davantage et les rabaisser encore plus. Et Nabuchodonosor a emmené les prisonniers avec lui à Babel en Iraq. Parmi ces prisonniers, certains étaient des savants musulmans. Ils avaient enterré la Torah d’origine dans un endroit qu’eux seuls connaissaient. Et parmi eux il avait ^Ouzayr fils de Chakhiyyah, qui, lui, a pu revenir à Jérusalem après un certain temps. Mais il a trouvé Jérusalem dans cet état de désolation et de ruine. Il ne restait que des cadavres déchiquetés, des membres éparpillés, des os. Il passait parmi tout cela, étonné, en tirant son âne. Puis il est passé par des vergers et il a trouvé que les fruits étaient mûrs. Son étonnement était encore plus grand parce que les arbres étaient pourvus de fruits alors que la population était morte. Il a dit : Dieu est tout puissant à faire ressusciter cette ville et ses habitants après qu’ils soient arrivés dans cet état. Puis il a cueilli quelques raisins et figues, il a rempli un panier, il a pressé un peu de raisin dans un récipient, il en a bu un peu puis il s’est assis pour se reposer à l’ombre d’un arbre. Quelques instants plus tard, Dieu l’a fait mourir. Mais Dieu l’a voilé des yeux des gens, des fauves et des rapaces. Donc son corps est resté intact. Soixante-dix ans après la mort de ^Ouzayr, Dieu a envoyé un ange à un roi de Perse qui s’appelle Louuthic. Il lui a dit : Dieu t’ordonne de prendre ton peuple et de te diriger vers Jérusalem pour peupler à nouveau cette ville et les terres qui sont tout autour, afin qu’elles redeviennent meilleures que ce qu’elles étaient auparavant. Le roi Louuthic a ordonné à des dizaines de milliers de personnes de son royaume d’aller à Jérusalem pour peupler à nouveau cette ville. Et les rescapés sont revenus avec lui et ils ont peuplé la ville en trente ans. Ils sont devenus nombreux et la situation des habitants était très bonne.  Cent ans après la mort de ^Ouzayr, Allaah l’a ressuscité par Sa toute-puissance. Dieu l’avait fait mourir le matin et Il l’a ressuscité en fin de journée, avant le coucher du soleil. La première chose que Dieu a ressuscitée en lui est son cœur afin qu’il puisse prendre conscience de ce qui va se passer devant lui. Et ses yeux afin qu’il puisse voir comment a lieu la résurrection des corps. Sa certitude se renforcera ainsi. Et ^Ouzayr a vu tout le reste de son corps comment il était à nouveau composé. Puis un ange honorable est venu et lui a dit : combien de temps es-tu resté (mort) ? Et ^Ouzayr lui a répondu en fonction de ses estimations. Il a dit : « je suis resté un jour ». Puis quand il a constaté que le soleil ne s’était pas complètement couché, il a dit : « ou peut-être moins qu’une journée ». L’ange l’a rectifié et lui a dit : « non, tu es resté cent ans. Regarde donc le panier de ta nourriture ». Alors il a vu le panier où il avait mis des figues et du raisin et il a trouvé que les fruits étaient mûrs, intacts et que le jus qu’il avait pressé était intact également. Puis l’ange lui a dit : « regarde donc ton âne ». Il a regardé en direction de l’arbre auquel il avait attaché son âne. Il a vu que l’âne était mort et que ses os étaient devenus tout blancs et troués. Les membres de cet âne s’étaient dispersés et étaient devenus poussière. Il a entendu la voix d’un ange du ciel dire : « ô vous les os troués, rassemblez-vous, par la volonté de Dieu ». Les os se sont regroupés les uns avec les autres. Puis chaque membre est venu se placer à ce qui lui correspondait, la côte à côté d’une côte, chaque patte à sa place, puis ce fut le tour de la tête de se positionner à sa place. Puis les nerfs se sont reconstitués et les veines. Puis Dieu a fait que la chair pousse sur le squelette, Il l’a recouvert par la peau qui a recouvert toute la chair puis les poils ont poussé sur la peau. Puis Allaah a envoyé un ange qui a insufflé l’âme par les naseaux de l’âne qui s’est levé et qui s’est mis à braire.

^Ouzayr s’est mis à terre, se prosternant pour Dieu, ayant vu un signe éclatant de la toute puissance de Dieu, un signe étonnant qui est la résurrection des morts. Il a dit :  je sais parfaitement que Dieu est sur toute chose tout puissant.

Il a dit je sais parfaitement que Dieu est sur toute chose tout puissant.

verset 260 : Ibraahiim a dit : Seigneur montre-moi comment Tu ressuscites les morts. Comment Tu ramènes ceux qui sont morts, à la vie.

Il lui a dit : n’as-tu pas cru en cela ?

Ah que oui mais c’est pour que mon cœur soit apaisé : apaisé par le fait que Tu m’accordes ce que je te demande. Il est possible que Dieu accorde à certains prophètes tout ce qu’ils demandent et il est possible que Dieu leur accorde une partie de ce qu’ils demandent. Ibraahiim voulait avoir le cœur apaisé par le fait que Dieu lui exauce toutes ses demandes, même le fait de voir comment les morts sont ressuscités. Notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, qui est le plus honorable parmi les créatures de Dieu, il n’a pas eu tout ce qu’il a demandé. Dieu ne l’a pas exaucé dans toutes ses invocations. Il lui a été accordé une partie de ce qu’il a demandé et il ne lui a pas été accordé une partie de ce qu’il a demandé. Et notre maitre   Ibraahiim ^alayhi s-salaam, il n’était pas certain que Dieu lui accorde tout ce qu’il demandait. Il savait qu’il y avait une possibilité que Dieu l’exauce dans sa demande et une possibilité que Dieu ne l’exauce pas. C’est-à-dire qu’il y avait une possibilité que Dieu lui montre comment Il ressuscite les morts et une possibilité que Dieu ne lui montre pas cela. Donc il n’a pas douté au sujet de la toute puissance de Dieu qu’Il pouvait lui montrer.

Si Dieu lui a dit : n’es-tu pas croyant en cela ? Et Dieu sait qu’Ibraahiim est le plus sûr de toutes les créatures à croire en cela. Cette question était pour qu’Ibraahiim donne la réponse qu’il a donnée, en raison de l’intérêt pour ceux qui l’entendent. Quand Ibraahiim a donné sa réponse, cette réponse est utile pour nous, pour nous rappeler que Dieu est sur toute chose tout puissant.

Lorsqu’Ibraahiim a répondu « balaa » c’est pour dire « si !! » c’est pour insister sur la véracité de la chose. C’est pour dire : ma croyance est que Dieu est toute chose tout puissant. Mais afin que j’augmente en apaisement du cœur, suite à ce que je vais voir, je vais en déduire que Dieu est sur toute chose tout puissant, en plus de la preuve évidente que Dieu est sur toute chose tout puissant. En effet la concordance des preuves apaise encore plus le cœur. Une chose qui est connue par déduction peut être sujette à hésitation, contrairement à la connaissance qui est acquise d’évidence. Ibraahiim voulait apaiser son cœur sur le fait que Dieu l’exauce dans ses invocations.

Il (Dieu) a dit prends quatre sortes de volatiles : il y avait un paon, un coq, un corbeau et un pigeon.

Et serre-les contre toi. Ceci pour qu’il les observe bien et qu’il reconnaisse leurs formes, leurs aspects, leurs couleurs. Puis Dieu lui a ordonné de les égorger, de les couper en morceaux et de les mélanger et de faire quatre parties avec le mélange.

Place sur chaque montagne une partie. Il y a eu divergence sur le nombre de montagnes : 4 ou 7.

Puis appelle-les.

Et tu verras que ces oiseaux vont venir vers toi rapidement.

Il lui a été demandé de bien les observer avant qu’il ne les égorge, pour qu’après leur résurrection, il n’y ait pas de confusion pour lui, qu’il soit sûr que c’était bien ces oiseaux-là. Il a été rapporté qu’il a reçu l’ordre de les égorger, de les plumer, de les couper et de partager des parties et de mélanger les plumes, le sang et la chair et de garder les têtes dans sa main. Il a reçu l’ordre de placer sur chacune des quatre montagnes un quart de chaque oiseau. Puis il les a appelés : « venez, par la volonté de Dieu ». Dieu a fait que chaque partie s’envole pour venir se coller à chaque partie du même oiseau. Ils sont devenus des corps comme des cadavres. Puis les corps sont arrivés et chaque corps est venu se coller à la tête qu’Ibraahiim tenait dans sa main. Il a été rapporté que s’il présentait une autre tête que celle qui correspondait au corps, le corps ne voulait pas se coller à elle, mais il allait vers la tête qui correspondait à son corps.

Et sache que Dieu est ^Aziiz : c’est-à-dire que ce que Dieu veut, a lieu. Il n’y a pas quelque chose qui empêche la réalisation de la volonté de Dieu.

Hakiim c’est-à-dire que Dieu crée toute chose selon une sagesse.

Allaah ta^aalaa a donné la preuve qu’Il est tout puissant à ressusciter les morts. Après cette preuve sur la résurrection des morts, Dieu incite à dépenser dans la voie qu’Il agrée (à faire des dons dans la voie qu’Il agrée). Et Dieu informe que celui qui dépense dans la voie qu’Il agrée, celui-là aura une immense récompense. Et Dieu est tout puissant à donner une immense récompense.

Verset 261 : l’exemple de ceux qui dépensent leurs biens dans la voie que Dieu agrée : c’est-à-dire l’exemple de ceux qui engagent des dépenses dans la voie que Dieu agrée,

C’est comme l’exemple d’une graine qui a fait pousser sept épis, dans chaque épi il y a cent graines. Celui qui fait pousser, en réalité, c’est Dieu. Mais le verbe a été attribué à la graine parce qu’elle était une cause. Cela signifie que la graine fait pousser une tige à partir de laquelle vont pousser sept autres qu’on appelle épis. C’est une image de la multiplication. Une graine va donner sept cent graines. On peut le voir dans les champs de blé ou autres céréales.

Et Allaah multiplie davantage à qui Il veut. Cela signifie que Dieu multiplie les récompenses de cette manière-là, à qui Il veut. Parce que ce ne sont pas tous ceux qui auront dépensé qui auront cette multiplication. Il est possible que celui qui aura donné un euro en aumône aura plus de récompenses que celui qui en aura donné cent mille, dans le cas où le premier possédait seulement deux euros et le second des centaines de milliers d’euros. Allaah multiplie les récompenses jusqu’à sept cent fois à qui Il veut.

Et Allaah accorde avec grande générosité. Et Il sait. C’est-à-dire qu’Il sait les intentions des donateurs, parce que ce ne sont pas tous les donateurs qui sont sincères.

Verset 262 : ceux qui dépensent leurs biens dans la voie que Dieu agrée et qui ne font pas suivre leur dépense d’un rappel des œuvres de bienfait ni par une nuisance. Certains rappellent à l’autre leur œuvre de bienfait. Dieu interdit que l’on fasse cela. Il interdit que la personne énumère ses bienfaits à celui avec qui elle a agi en bien. Quand on aide quelqu’un, on le fait pour Dieu, c’est-à-dire pour obtenir des récompenses de la part de Dieu. On ne le fait pas dans le but d’obtenir une considération envers soi ou qu’il reste reconnaissant envers soi. Et on ne considère pas celui qu’on a aidé comme moins bien que soi.

Et (Thoumma) : c’est pour montrer la grande différence entre la dépense et le fait de ne pas rappeler ses œuvres de bienfait et la nuisance. Délaisser le rappel de son bienfait et la nuisance vaut mieux que la dépense elle-même. Donc ne pas tomber dans le péché est mieux.

Auront leur récompense de la part de leur Seigneur.

Ils n’auront pas à avoir peur : de ne pas avoir de récompense. C’est pour les rassurer sur le fait qu’ils auront une récompense.

Ni à être chagrinés : de ne pas avoir de récompense du tout. Autre explication : ils n’auront pas à avoir de crainte d’être châtiés et ils n’auront pas à avoir de chagrin suite à un manque de récompenses.

Verset 263 : une belle parole : c’est-à-dire une belle réponse. Et ibnou l-Jawziyy a dit dans son exégèse que cela signifie ici « une belle parole à quelqu’un qui est pauvre ». Celui qui vient mendier, tu lui dis une belle parole comme de lui dire : Allaahou youwassi^ou ^alayk ce qui signifie : que Dieu t’accorde avec largesse.

Et un pardon (ou une excuse) : soit on pardonne au mendiantsi on constate de sa part qu’il est insistant. Deuxième explication : on obtient le pardon de la part de Dieu grâce à la bonne réponse.

Cela vaut mieux qu’une aumône qui est suivie par une nuisance. Ibnou l-Jawziyy a donné deux explications à la nuisance citée ici : 1°) le fait de répondre au mendiant par ce qui constitue une nuisance pour lui comme de lui dire : tu seras toujours pauvre et tu es une épreuve pour moi et que Dieu me débarrasse de toi ou 2°) il va agir en bien avec le pauvre puis il va informer quelqu’un de cela, alors que le pauvre ne veut pas qu’il soit au courant. Dans les deux cas, c’est une nuisance pour le pauvre et ce n’est pas le caractère de ceux qui sont sincères dans leur aumône.

Ibnou l-Jawziyy a dit aussi qu’il nous a été rapporté de Al-Hasaan fils de abouu Sinaan qu’il a acheté la famille d’un homme avec sa femme et ses enfants, puis qu’il les a tous affranchis. Tout cela sans les informer de son identité. Leur maitre leur a dit qu’il y a quelqu’un qui les a affranchis.

Et Allaah est exempt du besoin : Il n’a pas besoin de quelqu’un qui dépense dans la voie que Dieu agrée, puis qui rappelle son œuvre de bienfait puis qui va nuire aux gens.

Haliim : c’est-à-dire que Dieu ne punit pas rapidement quelqu’un et c’est une menace. Il se peut que quelqu’un commette beaucoup de péchés mais Dieu ne le châtie pas sur le coup, mais plus tard.

Verset 264 : ô vous qui êtes croyants, n’annulez pas vos aumônes par le rappel des œuvres de bienfait ni par la nuisance comme celui qui dépense ses biens avec insincérité envers les gens et qui ne croit pas en Dieu ni au jour dernier. C’est-à-dire : n’annulez pas la récompense de vos aumônes par le rappel de vos œuvres de bienfait ni par la nuisance, à l’image de l’hypocrite qui dépense tous ses biens avec insincérité et qui ne recherche pas par sa dépense l’agrément de Dieu ni la récompense de l’au-delà. Dieu a comparé le rappel des œuvres de charité au bénéficiaire à l’insincérité parce que ces deux actes annulent la récompense.

Pourquoi est-ce que le rappel des œuvres de bienfait est compté parmi les péchés du cœur alors que c’est par la langue que la personne rappelle ? Parce que l’origine de ce péché est dans le cœur.

Son exemple est comme une roche qui est lisse sur laquelle il y a de la terre et une pluie torrentielle est tombée et il ne reste plus rien.

Ils ne retrouveront rien de la récompense de ce qu’ils ont donné.

Et Allaah ne guide pas les mécréants. Tant qu’ils se maintiennent sur la mécréance, Dieu ne les guide pas.

Verset 265 : et à l’opposé, l’exemple de ceux qui dépensent de leurs biens dans la voie que Dieu agrée par recherche de l’agrément de Dieu et par acte de foi de leur part : c’est-à-dire qu’ils ont la certitude que Dieu les récompensera

Ils croient en la véracité de l’Islam. Le musulman qui dépense son argent dans la voie que Dieu agrée, cette conviction vient de lui-même et de la sincérité de son cœur.

C’est comme un verger sur une colline. Généralement, les arbres qui poussent sur des lieux élevés sont plus purs et leurs fruits sont meilleurs.

Sur laquelle est tombée une pluie torrentielle et la quantité de la récolte a été le double de la récolte précédente.

S’il n’y a pas eu de pluie qui est tombée, c’est la rosée. C’est-à-dire l’humidité qui se produit la nuit et qui retombe sur les plantes et qui suffit pour que ces plantes puissent donner des fruits. Ou alors il a comparé leur état, selon le jugement de Dieu, à un jardin situé sur une colline et lors des grandes dépenses ou des faibles dépenses, c’est comme soit la pluie torrentielle, soit la rosée. Chacune des deux permet de multiplier la récolte de ce verger. De la même façon pour l’aumône, qu’elle soit en grande quantité ou en petite quantité, du moment que celui qui fait cette dépense la fait avec l’intention sincère de rechercher l’agrément de Dieu uniquement, alors cette dépense augmentera selon le jugement de Dieu.

Et Allaah sait ce que vous faites. Il sait vos actes, quand vous faites beaucoup et quand vous faites peu. Et Il sait vos intentions dans chacun de vos actes, que ce soit fait avec sincérité ou pas.

Et Allaah voit tout ce que vous faites. Ce verset est une preuve chez les Ach^arites que Dieu voit tout ce qui existe, c’est-à-dire y compris vos actes.

Série le Mariage en Islam (19) : la HaDaanah ou prise en charge de l’enfant (suite)

Posted in Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur octobre 18, 2023

Suite de al-hadanah, la prise en charge de l’enfant :

En priorité, celui qui prend en charge l’enfant c’est la mère, si l’enfant est en âge d’être allaité, s’il est encore nourrisson, et cela dans le cas où la femme ne s’est pas remariée c’est elle qui est prioritaire. Parce que la mère est plus adaptée pour l’enfant, elle est la mieux placée en termes de tendresse pour l’enfant.

Abou Chouja^ -savant chafi^ite et Qadi– a dit dans son livre, qui est un résumé sur la jurisprudence chafi^ite :

Lorsqu’un homme quitte sa femme et qu’il a un enfant d’elle, c’est la mère -sa femme- qui est prioritaire pour la prise en charge jusqu’à ce que l’enfant atteigne 7 années lunaires -dans la jurisprudence, on parle toujours en année lunaire-. Après 7 ans lunaires, l’enfant lui est donné à choisir entre ses parents. Lequel des deux il aura choisi, il lui sera confié, cela ne veut pas dire que l’enfant ne pourra pas voir l’autre parent, mais il va rester chez lui.

Après la mère, c’est la mère de la mère qui prend en charge l’enfant en priorité. Puis, la mère de la mère de la mère et ainsi de suite du côté maternel. Si la grand-mère et l’arrière grand-mère sont toutes les deux présentes, c’est la grand-mère qui est prioritaire. Ce n’est pas étonnant puisqu’il n’y a pas si longtemps, les gens se mariaient jeunes, même si ce n’est plus le cas maintenant, cependant la jurisprudence ne change pas. Certains, à 40 ans, étaient grands-parents, ce n’est pas quelque chose de choquant.

Si la mère n’a plus de droit pour une raison ou une autre à assurer la prise en charge de l’enfant, alors ça sera sa mère à elle qui devient prioritaire.

Si la femme par exemple, refuse de prendre en charge l’enfant, ça sera sa mère à elle qui prend l’enfant en charge. Ici, on parle de la prise en charge pour l’éducation et non financière. La prise en charge financière est toujours à la charge du père jusqu’à la puberté, ici on parle de prise en charge en terme d’éducation, comment elle veille sur lui, mais tout ce qui est frais financier, c’est à la charge du père.

Après les mères, lorsqu’on a épuisé toute les femmes du côté de la mère, alors ce sera le père. Après le père, ce seront les mères du père, c’est-à-dire la grand-mère paternelle -la mère du père-. Ensuite, quand on aura passé toutes les femmes du côté du père, ça sera le grand-père. Après le grand-père, ça sera la mère du grand-père, la grand-mère maternelle du grand-père et ainsi de suite. On remonte aux mères du côté du grand-père.

Puis, ce seront les frères et sœurs de l’enfant, ce sera à eux de prendre en charge.

Après les frères et sœurs, l’ordre va pour les tantes maternelles -les sœurs de la mère de l’enfant- de même père et mère que sa mère. Ensuite, ce seront les tantes maternelles de même père que sa mère. C’est-à-dire que si le père de sa mère -le grand-père- a épousé plusieurs femmes, d’une femme il a eu la mère de l’enfant et d’une autre femme, il a eu une autre fille. Cette autre fille représente pour l’enfant sa tante maternelle, car c’est la sœur de sa mère. En français, ils disent “demi-sœur”, mais c’est une sœur de sa mère mais de même père seulement. Puis ce sera la tante maternelle, de même mère que sa mère. C’est-à-dire que sa grand-mère maternelle a eu une fille -la mère de cette enfant- et a eu une autre fille d’un autre mari -ce qui est une tante maternelle pour cette enfant, de même mère que sa mère seulement-.

C’est les descendants de ses frères et sœurs de même parents -ses neveux-, et c’est possible. Puis les frères et sœurs de même père que lui, c’est-à-dire que ce sont ses frères et sœurs de même père que lui. Puis les filles descendantes de ses frères et sœurs de même mère, c’est-à-dire il a des frères et sœurs par sa mère, et c’est les filles de leurs descendantes.

Après on va remonter en haut, c’est-à-dire les descendants de son grand-père, de même père et mère que son père, c’est les descendants de son grand-père, c’est-à-dire ce sont ses oncles et tantes paternelles. Puis, ce seront les oncles de même père que son père et les tantes paternelles de même père que son père. Puis la tante paternelle de même mère que son père.

Ensuite c’est la fille de la tante maternelle (cousine), puis la cousine qui est la fille de la tante paternelle. Ensuite les fils de l’oncle paternel (cousins) mais qui a d’autres mères que son père -c’est-à-dire que son grand-père a épousé deux femmes, avec l’une il a eu son père et avec l’autre il a eu d’autres enfants, ce sont ces autres enfants. 

Récapitulatif

  1. La mère ;
  2. La mère de la mère ;
  3. La mère de la mère de la mère -on remonte du côté des femmes- ;

Si on trouve personne, ou elle refuse toutes ou elles ne sont pas apte toutes, parce qu’on a dit la hadanah c’est une musulmane et si ce n’est pas le cas, alors on passe.

  • Le père ;
  • La mère du père ;
  • La mère de la mère du père -et on remonte du côté des mères- ;
  • Le père du père ;
  • La mère du père du père ;
  • La mère de la mère du grand-père -et ainsi de suite- ;

S’ils sont morts, ou s’il n’y a pas, alors on passe :

  1. Aux frères et sœurs ;
  2. Les tantes maternelles de même père et mère ;
  3. Les tantes maternelles de même père ;
  4. Les tantes maternelles de même mère ;
  5. Ses neveux ;
  6. Frères et sœurs de même père ;
  7. Filles de ses frères et sœurs de même mère ;
  8. Oncles et tantes paternelle de même père et mère ;
  9. Oncles et tantes paternelle de même père ;
  10. Tante paternelle de même mère ;
  11. Cousine qui est la fille de la tante maternelle ;
  12. Cousine qui est la fille de la tante paternelle ;
  13. Cousin qui est le fils de l’oncle paternelle de même père seulement que son père ;

Il y a un ordre qui est bien défini dans la loi. Ce ne sont pas des choses que l’on rencontre dans la vie de tous les jours. Nous les étudions surtout pour avoir une idée, maintenant quand quelqu’un se pose la question, il va aller chercher l’information pour vérifier qui va prendre en charge l’enfant.

Comme on a vu, que l’enfant reste à la charge de sa mère jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de 7 ans lunaires. Ici, on parle de la charge en termes d’éducation.

Pourquoi 7 ans ? Parce que généralement le discernement arrive à l’âge de 7 ans habituellement, donc la loi à fixé à 7 ans puisque c’est l’âge à lequel arrive généralement le discernement.

Mais, l’auteur dit : ce qui compte en réalité ce n’est pas l’âge, mais le discernement. Que le discernement ait eu lieu avant les 7 années ou après les 7 années. Mais c’est après le discernement que le choix est laissé pour l’enfant. Et cette règle s’applique autant pour le garçon que la fille, les deux leur est laissé le choix, s’il veut rester avec sa mère ou s’il veut rester avec son père.

Sur quoi se sont basés les savants pour parler de ce choix qui est donné à l’enfant ?

L’argument vient de ce qu’a rapporté Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, que le messager de Allah ﷺ a fait choisir un enfant entre son père et sa mère.

[Rapporté par Ibnou Majah et At-Tirmidhiyy]

Et At-Tirmidhiyy a dit que ce hadith est haçan et on s’appuie dessus.

Le choix est laissé à l’enfant, il choisit entre ses parents et il sera confié à celui des deux qu’il aura choisi.

C’est pour cela que l’auteur dit : lorsque l’enfant atteint le discernement et qu’il choisit son père, son père le prendra. Sinon, il restera chez sa mère.

Si l’un des parents a un défaut, comme une folie, alors le droit de garde est à l’autre parent tant que le premier a le défaut (on parle d’après les 7 ans lunaires, après le discernement).

Si le père n’est pas là, alors l’enfant choisira entre sa mère et son grand-père -le père de son père-. Il en est de même, le choix est laissé à l’enfant entre la mère et ceux qui sont du côté paternel, comme son frère ou son oncle paternel.

[Règle que notre chaykh a donné et qui est issu du hadith : le grand frère, il est comme le père. Quand le père est absent, il a le rôle du père. Et la tante maternelle est comme la mère.]

Certains pensent que si l’enfant est à la garde de l’un des deux, c’est comme si l’autre n’existait pas. Si l’enfant choisit d’aller chez son père, la mère peut le visiter. 

Dans l’école chafi^ite, les savants chafi^ite n’ont pas défini combien le père de l’enfant peut autoriser à la mère de le voir.

Il faut que le père permette à la mère de visiter les enfants autant qu’elle veut, c’est-à-dire sans que ne s’écoule un temps éprouvant pour elle pour patienter et pour ne pas les voir.

Il n’est pas permis au père d’empêcher la mère de voir ses enfants sauf si c’était une grande pécheresse -une femme qui commet des grands péchés- et il craint qu’elle enseigne le mal aux enfants.

On aura fini le livre et il reste la conclusion du livre avec de très beaux hadith du Prophète, des règles de comportement familiale, conjugale, les critères du choix de la femme, les règles de vie entre l’homme et la femme.

Tafsir an Nasafiyy sourate al Baqarah : versets 232-256

Posted in Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur octobre 9, 2023

Verset 232 : lorsque vous prononcez le divorce pour vos épouses et qu’elles atteignent leur terme (c’est-à-dire que leur période d’attente post-maritale s’est achevée), le contexte indique ici qu’il s’agit d’une séparation entre deux personnes qui étaient mariées, parce que le mariage parce que le mariage est suivi par la période d’attente post-maritale.

Et ne les empêchez pas : c’est-à-dire ne les gênez pas si elles veulent épouser des maris (qu’elles désirent épouser) et qui sont bons pour elles. Le sens de « maris » ici est qu’ils deviendraient leur mari si elles l’épousaient. Le contrat de mariage est conclu si la femme se donne elle-même en mariage. La parole ici s’adresse aux hommes, pour qu’ils ne dérangent pas leurs femmes qu’ils ont divorcées, si elles veulent épouser un autre homme, après que la période d’attente post-maritale se soit écoulée. Cette parole s’adresse donc aux hommes qui gênent leur ex-femme et ne la laissent pas épouser qui elle veut parmi les hommes. An-Naçafiyy explique le mot « mari » également par le fait que la parole est adressée au tuteur qui dérange les épouses afin de les empêcher de devenir les épouses de ceux qui les ont divorcées. Ce verset a été révélé à propos d’un compagnon qui s’appelle Ma^Qiil fils de Yaçaar qui avait gêné sa sœur pour qu’elle ne retourne pas à son premier mari. Ou bien troisième possibilité : la parole s’adresse aux gens en général, c’est-à-dire : tâchez qu’il n’y ait pas de gêne entre vous.

Dès lors qu’ils sont d’accord entre eux : c’est-à-dire ceux qui ont demandé en mariage et les femmes.

« bil-ma^rouuf » : convenablement : c’est un terme général qui signifie « tel qu’il est convenable », tel qu’il est bon du point de vue religieux et tel qu’il est bon du point de vue de l’usage. Une autre explication est : à condition que le mari donne la dote que semblable à cette femme peut avoir et que le mari soit digne de cette femme, c’est-à-dire que ce n’est pas quelqu’un qui est en deçà de son niveau. Chez les hanafites, la femme peut se marier elle-même. Mais si une des deux conditions n’est pas remplie, c’est-à-dire s’il n’y a pas la dot des semblables ou si le mari n’est pas digne de la femme, et que la femme se marie quand même, le tuteur, s’il prend connaissance, il peut émettre une objection et le contrat est annulé. 

An-Naçafiyy dit que la parole ici s’adresse au Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, ou à tout un chacun.

Cela est une exhortation pour celui parmi vous qui croit en Dieu et au Jour Dernier : cette exhortation est profitable pour ceux qui croient en Dieu et au Jour Dernier.

Ceci est plus pur et meilleur pour vous : c’est plus pur que de vous souiller de péchés et c’est meilleur que de gêner et de déranger, comme le fait de gêner la femme ou de la maintenir dans une situation où il ne veut pas la divorcer.

Et Dieu sait et vous, vous ne savez pas : Dieu sait ce qui est meilleur.

Verset 233 : et les mères allaitent leurs enfants : c’est une information qui sous-entend un ordre à propos duquel il y a insistance. C’est-à-dire : que les mères allaitent leurs enfants ! C’est un ordre qui n’est pas dans le sens de l’obligation, mais dans le sens de la recommandation. Ou bien c’est un devoir si le nourrisson n’accepte pas autre que le sein de sa mère. Ou qu’on ne lui trouve pas de nourrice. Ou dans le cas où le père était incapable de payer celle qui allaite l’enfant. Ou bien il a visé les mères qui ont été divorcées. Parce que comme c’est un devoir pour l’homme de prendre en charge la mère en ce qui concerne la nourriture et les vêtements, la mère doit prendre en charge l’allaitement de l’enfant.

Deux années complètes : il s’agit de deux années lunaires complètes. Et pas seulement approximativement.

Pour ceux qui veulent aller jusqu’au bout de l’allaitement. Il y a une indication que ce jugement s’adresse à ceux qui veulent aller jusqu’au bout de l’allaitement. En résumé, c’est le père qui a l’obligation d’assurer l’allaitement de son enfant et pas la mère et c’est à lui de lui trouver une nourrice, sauf si la mère, de façon bénévole, veut bien allaiter l’enfant. C’est recommandé pour elle de le faire, mais elle n’est pas contrainte pour cela.

Et pour ceux qui ont eu un enfant : celui pour qui un enfant est né et il s’agit ici du père. Il n’a pas été dit « le père » et c’est pour que l’on sache que les mères ont donné l’enfant au père puisque les enfants sont attribués au père par ascendance : on dit « le fils d’un tel ». De ce fait, c’est un devoir pour le père de subvenir à la charge de la mère et à leur tenue vestimentaire, si elle allaite. Exactement comme si c’était pour une nourrice.

Ils doivent leur assurer à elles (les mères) leur subsistance et leur tenue vestimentaire, convenablement : c’est-à-dire sans gaspillage et sans avarice.

Chacun des deux n’est pas chargé de ce dont il n’est pas capable : la personne n’est chargée que de ce dont elle est capable, c’est-à-dire que de ce dont elle dispose ou la part de ce qui est en sa possession.

Qu’une mère n’utilise pas son enfant pour nuire à son mari :  c’est une information qui signifie l’interdiction comme si la femme violentait son mari à cause de l’enfant. Ou qu’elle demande à cause de l’enfant ce qui n’est pas juste, comme subsistance et comme tenue vestimentaire. Ou qu’elle provoque du souci au père en négligeant l’enfant. Ou qu’elle dise, après que l’enfant ait été habitué à être allaité par elle : trouve -lui une nourrice. Et ce qui est de cet ordre.

Et la même chose réciproquement : ni que quelqu’un qui a eu un enfant ne nuise à son épouse à cause de cet enfant, en empêchant quelque chose qui est un devoir pour lui, le mari, envers l’épouse, comme lui assurer la subsistance ou sa tenue vestimentaire ou qu’il ne lui prenne l’enfant alors qu’elle veut l’allaiter. Et que la femme ne nuise pas à l’époux à cause de l’enfant et qu’elle ne nuise pas à son enfant de sorte à ce qu’elle assume mal sa nourriture et son entretien et qu’elle ne le donne pas au père après que l’enfant se soit habitué à elle et que le père ne nuise pas à la femme à cause de l’enfant en le lui enlevant ou en faisant preuve de manquement à son égard de sorte qu’à son tour, elle manque à son enfant.

Il a été mentionné en arabe, son enfant à elle ou son enfant à lui, parce que comme il a été interdit à la femme de nuire et que l’enfant lui a été attribué, c’est pour provoquer l’attendrissement. Car c’est son enfant donc qu’elle ne l’utilise pas pour nuire. Et la même chose pour le père, qu’il n’utilise pas l’enfant pour nuire à la mère. Le possessif a été utilisé pour provoquer l’attendrissement à chaque fois.

Et pour l’héritier la même chose : il s’agit de l’héritier du père, c’est-à-dire celui qui est le tuteur de l’enfant, lorsqu’il n’y a pas de père. Celui qui a en charge l’enfant doit la même chose que le père durant sa vie, en termes de subsistance et de tenue vestimentaire. An-Naçafiyy dit qu’il y a eu divergence à ce sujet. Selon ibnou abi Layla qui est un moujtahid hanafite, la parole ici concerne tous ceux qui héritent : ceux qui sont proches parents et qui sont maHram, en raison de la récitation de ibnou Mas^ouud « wa ^ala l-waarithi (                      )mithlou dhaalik ». Et chez Ach-Chaafi^iyy, que Dieu lui fasse miséricorde, il n’y a pas de charge obligatoire sauf s’il y a une naissance.

S’ils veulent (les parents) le sevrage d’un commun accord et par concertation, il n’y a pas de mal pour eux en cela : ils ne tombent pas dans le péché. Qu’ils aillent eu delà des deux ans ou bien qu’ils arrêtent au-delà des deux ans, c’est comme ils veulent. Il y a donc eu une recommandation d’allaiter l’enfant deux ans puis ce verset indique une possibilité de l’allaiter plus ou moins que deux ans. Le terme qui indique la concertation provient d’un mot qui signifie l’extraction d’un avis. C’est le même verbe qui est utilisé pour extraire le miel. La concertation consiste à extraire le meilleur avis à l’image du miel qui est extrait d’une ruche. Ici c’est pour montrer que l’accord des deux parents pour sevrer l’enfant intervient suite à une réflexion, de sorte à ce qu’il n’y ait pas de nuisance pour le nourrisson.

Qu’Il est exempt d’imperfection Celui Qui a éduqué les personnes âgées par cette règle et Qui n’a pas négligé nos petits. Les ordres de Dieu comportent une sagesse. Le commun accord des parents a été pris en compte parce que le père a le droit de l’ascendance et de la tutelle sur l’enfant. Et la mère a la tendresse et l’attention envers l’enfant.

Et si vous voulez charger de l’allaitement de vos enfants, autre que la mère : le verbe « istarDa^a » est dans le sens de demander à ce que l’allaitement soit fait. Ici c’est dans le cas où la mère refuse d’allaiter ou lorsqu’elle est incapable d’allaiter.

Il n’a pas de mal en cela pour vous : c’est-à-dire que vous ne tombez pas dans le péché si vous donnez aux nourrices la rémunération que vous voulez leur donner. Ici, cette rémunération est recommandée, ce n’est pas une condition pour que ce soit autorisé de faire allaiter l’enfant par autre que sa mère. Quelqu’un peut trouver une nourrice qui allaite sans contrepartie.

Bil-ma^rouuf : convenablement : il n’y a pas de mal si vous rémunérez celle à qui vous confiez l’enfant, convenablement c’est-à-dire de bon cœur, sans contrainte.

Et craignez Dieu et sachez que Dieu voit ce que vous faites. Vos œuvres ne lui échappent pas. Il vous rétribue pour ces œuvres (que vous faites).

Verset 234 : et ceux d’entre vous qui décèdent (il a eu son âme jusqu’à son terme)

Et qui laissent des épouses, qu’elles attendent : c’est-à-dire qu’elles entament une période d’attente post maritale

Quatre mois et dix : c’est-à-dire dix nuits et les jours sont compris.

Si elles atteignent leur terme : c’est-à-dire si la période d’attente post maritale est achevée

Il n’y a pas de mal pour vous : les imams et les juges

Dans ce qu’elles font : du fait qu’elles s’exposent à être demandées en mariage.

Convenablement : d’une manière que la Loi ne renie pas.

Et Allaah sait ce que vous faites : Dieu sait ce qu’il y a au fond de vous, dans votre cœur, dans votre corps, dans votre for intérieur. Rien ne Lui échappe.

Verset 235 : il n’y a pas de mal pour vous si vous faites allusion en demandant la femme en mariage. On parle ici de la veuve en période d’attente post maritale. L’allusion est comme en lui disant : tu es belle, tu es une femme de bien, j’aimerais me marier ou ce qui est de cet ordre de paroles qui suggèrent qu’il voudrait se marier avec elle mais ce n’est pas explicite. Ceci est comme une demande de sa part de se réserver pour lui, pour qu’elle ne pense pas à un autre, dans le cas où elle est intéressée par lui. Ainsi, quand elle aura fini sa période d’attente post maritale, il pourra venir la demander explicitement. Car une femme qui a déjà été mariée, son avis est une condition pour le contrat de mariage.  En arabe, il y a deux expressions : « al-kinaayiah » est ce qui est implicite et « at-ta^riiD » qui est l’allusion. « Al-kinaayiah » est le fait de mentionner la chose par un autre terme que le terme qui la désigne. L’allusion est le fait de mentionner une chose qui indique ce qui n’a pas été mentionné. Comme quelqu’un qui est nécessiteux qui va voir quelqu’un de qui il a besoin et il lui dit : « je suis venu te voir pour te passer le salaam et voir ton visage généreux ».

Ou si vous cachez cela dans vos cœurs : dans le cas où la femme est veuve et un homme se dit dans son cœur qu’il voudrait l’épouser. Il n’y a pas de mal dans le fait de penser cela dans son cœur sans l’avoir mentionné par sa langue, ni par allusion ni explicitement.

Dieu sait que vous allez les citer : c’est-à-dire ces femmes qui ont perdu leurs maris, sans aucun doute, vous n’allez pas vous empêcher de parler pour exprimer votre désir à les épouser.

Mais ne leur promettez pas en cachette (sirran) que vous êtes capables d’avoir un rapport avec elles : Al-Qourtoubiyy a dit dans son exégèse que les savants ont divergé à propos de ce mot « sirran » (en secret).

Il a été dit que ça veut dire « mariage » c’est-à-dire que l’homme ne dise pas à cette femme qui est en période d’attente post-maritale « épouse-moi » mais s’il veut, il peut faire une allusion. Mais il ne prend pas d’elle une promesse de ne pas épouser quelqu’un d’autre que lui en cachette. Cette explication est celle d’ibnou ^Abbaas, d’ibnou Joubayr, de Maalik, de ses compagnons, de Ach-Cha^biyy, de Moujaahid, de IQrimah, et de l’ensemble des gens de science.

Et il a été dit que « sirran » ici signifie la fornication c’est-à-dire qu’il n’y ait pas de promesse de commettre la fornication pendant la période d’attente post-maritale puis un mariage après la période d’attente post-maritale. C’est l’avis d’Al-Haçan, de Qataadah, d’An-Nakhaa^iyy et AT-Tabaariyy.

Et il a été dit que « sirran » ici est le rapport c’est-à-dire : ne vous décrivez pas comme quelqu’un qui est capable d’avoir beaucoup de rapports pour l’inciter à vous épouser, parce que la mention du rapport sexuel avec autre que l’épouse est quelque chose d’indécent et de vulgaire. C’est l’avis de Ach-Chaafi^iyy.

AS-Souyouutiyy a dit : ibnou-l-Jariir , ibnou l-Moundhir , ibnou abii Haatim ont rapporté d’ibnou ^Abbaas que les agrée lui et son père, qu’il a dit à propos de ce verset : « qu’il ne lui dise pas qu’il est amoureux d’elle, qu’elle lui promette de l’épouser et personne d’autre «  et ce qui est de cet ordre, sauf si vous dites des paroles convenables comme « si tu veux bien, ne prends pas un autre que moi ».

Ibnou l-Jariir a rapporté une autre parole d’ibnou ^Abbaas : « ne leur promettez pas en secret, c’est-à-dire la fornication ». L’homme venait pour faire la fornication mais il prétendait qu’il voulait le mariage.

Et Al-BayhaQiyy a rapporté de MouQaaTin fils de Hayyaan : il nous a été rapporté que la signification de ce verset, c’est le rapport sexuel, c’est-à-dire que l’homme ne fasse pas d’allusion à la femme d’avoir un rapport avec elle.

Une autre explication rapportée par ^Abdour-RazzaaQ d’après Moujaahid : il s’agit de celui qui prend de la femme la promesse de ne pas épouser autre que lui.

Et Soufiaane et ibnou abi Chaybah ont rapporté d’après Moujaahid : qu’il ne la demande pas en mariage explicitement pendant sa période d’attente post-maritale.

Mais dites des paroles convenables : il lui dit par exemple « tu es belle » ou « tu as une bonne situation » ou « tu es quelqu’un que les gens désirent épouser ».

^Abdour-RazzaaQ et ibnou l-Moundhir ont rapporté de ibnou ^Abbaas à propos de sa parole « sauf si vous dites des paroles convenables » comme s’il lui dit qu’elle est belle ou qu’elle aura une bonne situation.

Sauf si vous dites des paroles convenables : c’est-à-dire que vous faites allusion mais vous ne demandez pas explicitement en mariage tant qu’elle est en période d’attente post maritale. Cette expression « illaa » qui signifie « sauf » se rapporte à la phrase « ne leur promettez pas ». C’est-à-dire « ne leur faites pas de promesse sauf de manière convenable, qui ne soit pas blâmable ».

Et ne vous décidez pas au contrat de mariage : ici il y a l’interdiction de décider de faire le contrat de mariage. Il y a une insistance sur le sujet car décider de faire un acte précède l’acte. S’il y a interdiction de décider de faire l’acte, à plus forte raison, il y a interdiction de faire l’acte lui-même. Ici cela veut dire : ne vous décidez pas à faire le contrat de mariage ou bien ne soyez pas catégorique à faire le contrat de mariage parce que « al-^azm » signifie le fait d’être catégorique pour une chose. An-Naçafiyy a rapporté un Hadiith rapporté par l’auteur des sounan, qui signifie : « il n’y a pas de jeûne pour celui qui n’a pas décidé le jeûne la nuit » et une autre version rapportée par An-Naçaa’iyy qui signifie : « il n’y a pas de jeûne pour celui qui n’a pas mis l’intention la nuit ».

Jusqu’à ce que le terme arrive à sa fin : il s’agit ici de la période d’attente post-maritale. Ici le terme qui désigne l’échéance est le livre « jusqu’à ce que le livre arrive à son terme ». La période d’attente post-maritale est appelée ici par le terme « livre » parce qu’elle a été rendue obligatoire par le livre. C’est-à-dire jusqu’à ce que cette attente qui est écrite dont le terme lui est prescrit arrive à sa fin.

Et sachez que Dieu sait ce que vous avez dans vos cœurs : c’est-à-dire ce que vous pourriez avoir comme décision dans vos cœurs pour faire ce qui n’est pas permis.

Alors méfiez-vous : c’est-à-dire ne vous décidez à faire ce qui est interdit.

Et sachez que Dieu est Ghafouur (Celui Qui pardonne) Haliim : pour un être humain, Haliim signifie être indulgent, ne pas perdre patience. Mais concernant Dieu, Haliim signifie « Celui Qui ne vous fait pas parvenir la punition rapidement ». Dieu accorde à la plupart des gens du répit pour qu’ils puissent se rattraper.

verset 236 : l’auteur rappelle le contexte et dit que ces versets ont été révélés à propos de celui qui a divorcé de son épouse sans lui avoir fixé de dot et sans avoir eu de rapport avec elle. C’est-à-dire qu’ils ont juste fait le contrat de mariage puis le mari a prononcé le divorce.

Il n’y a pas de conséquence pour vous lorsque vous divorcez les femmes et que vous n’avez pas fixé de dot tant que vous n’avez pas consommé : il n’y a pas de mal pour vous de n’avoir pas fixé de dot parce qu’il n’y a pas de dot qui soit obligatoire comme il y a eu un divorce avant la consommation. Vous n’êtes pas redevables d’une dot à la femme dans ce cas-là.

Sauf si vous lui avez fixé une dot : c’est-à-dire si la dot a été mentionnée lors du contrat. Et ce, parce que celle qui a été divorcée alors qu’il n’y a pas eu consommation et que la dot a été citée dans le contrat, dans ce cas, elle a le droit à la moitié de ce qui a été fixé dans le contrat.

Et donnez-leur une mout^ah : une mout^ah c’est une chemise et un drap dans lesquels la femme s’enveloppe et un khimaar (quelque chose qui lui couvre la tête et le cou)

Pour l’homme qui a les moyens, qu’il donne le montant qu’il est capable de donner

Et celui dont les moyens financiers sont limités, il donne ce dont il est capable.

Mataa^an : grammaticalement c’est un maf^ouul mouTlaQ, c’est -à-dire qui comporte une insistance sur l’action citée par le verbe. En insistant sur cette mout^ah.

De manière qui est convenable dans la Loi : donnez-leur un bien qui est convenable dans la Loi et qui est correct. Ne diminuez pas de façon à ne pas la rabaisser et ne gaspillez pas non plus.

C’est un droit : soit c’est un droit pour elles, c’est-à-dire qu’elles ont droit à cela.

Et un devoir pour ceux qui agissent en bien. C’est-à-dire pour les musulmans ou pour ceux qui agissent en bien avec les femmes divorcées, en leur donnant cette mout^ah (qui est une compensation financière suite à un divorce). An-Naçafiyy indique que cette bienfaisance n’est pas une action qui est délibérée et bénévole, mais c’est un devoir pour l’homme. La mout^ah est un bien qui est donné à la femme qui est divorcée sans que ce soit à cause d’elle. Ce n’est pas un montant particulier. Mais il est recommandé qu’elle soit d’un montant de trente dirham (et un dirham est une pièce d’argent qui est un peu moins que trois grammes d’argent, donc cela fait environ quatre-vingt-dix grammes d’argent) pour celui qui est dans une situation financière intermédiaire et que cette compensation financière n’atteigne pas la moitié de la dot des femmes qui lui sont semblables (c’est-à-dire les femmes qui ont son profil, on dirait aujourd’hui sa catégorie socio-professionnelle) : c’est-à-dire qu’est-ce que les gens lui donnent comme dot en se référant à sa sœur, sa tante maternelle.

Il est suffisant de donner un montant sur lequel les deux se mettent d’accord, même si c’est le plus faible montant c’est-à-dire le minimum de ce qui est appelé un bien marchand.

Si l’homme et la femme ne se mettent pas d’accord, alors c’est le juge qui va fixer par son propre effort un montant, en prenant en considération l’état de l’homme.

Verset 237 : ensuite il va donner le jugement de la femme à laquelle il a fixé une dot s’il la divorce avant la consommation. Mais si vous divorcez une femme avant d’avoir consommé avec elle, alors que vous aviez fixé une dot, alors elles auront droit à la moitié de la dot que vous aviez fixée sauf si la femme refuse cela.

C’est comme s’il a dit : dans les deux cas, s’il y a eu divorce avant consommation, vous devez lui donner la moitié de la dot, sauf si la femme refuse d’elle-même. Ou que, de lui-même, celui qui détient le contrat, décide de donner malgré tout. Celui qui détient le contrat est le mari : c’est la parole de ^Aliyy, de Sa^iid fils de Zoubayr, de Chourayf, de Moujaahid, de abouu Haniifah, de Ach-Chaafi^iyy selon la nouvelle école, que Dieu les agrée tous. Ils considèrent que le divorce est entre les mains du mari. C’est donc lui qui décide si le contrat est poursuivi ou pas.

Le devoir selon la Loi est que le mari donne à la femme qui a été divorcée avant la consommation, la moitié de la dot, sauf si la femme l’excuse ou si le mari lui donne quand même malgré qu’elle l’ait excusé, c’est-à-dire si le mari veut donner malgré tout la totalité de la dot (alors qu’elle a droit à la moitié).

Le fait que vous excusiez cela, vaut mieux pour vous : c’est plus proche pour la piété. « Vous » concerne aussi bien l’homme que la femme. Az-Zajjaaj a dit : pour l’homme, cela veut dire donner la totalité de la dot. Pour la femme, si elle excuse le mari pour la totalité, cela vaut mieux pour elle. Il y a une incitation à s’excuser. Cela vaut mieux.

Et n’oubliez pas le mérite entre vous : n’oubliez pas le mérite que vous avez les uns sur les autres. C’est une incitation à agir en bien. Ne rentrez pas dans des querelles, dans des disputes.

Et Allaah voit ce que vous faites et Il vous rétribue pour le fait que vous agissiez en bien.

Verset 238 : persévérez dans l’accomplissement des prières : c’est-à-dire accomplissez-les dans leurs temps, avec leurs piliers, avec leurs conditions de validité. Allaah ta^aalaa nous a ordonné d’être assidus dans l’accomplissement de la prière. Et ceci ne peut avoir lieu qu’en connaissant les temps conformément aux règles de la Loi de l’islam.

Et la prière du milieu : c’est-à-dire la meilleure car elle est située au milieu des autres et c’est la prière de al-^aSr, la prière de l’après-midi. Il y a donc une mention particulière pour cette prière-là. Abou Haniifah l’a expliquée par la prière de al-^aSr et la majorité des savants sont de cet avis. Ils ont déduit cela parce que le jour de la bataille des factions, le Prophète avait dit ce qui signifie : « ils nous ont occupé de l’accomplissement de la prière centrale, que Dieu remplisse leurs maisons de feu ». Rapporté par Mouslim. Et il a jouté ^alayhi S-Salaat wa s-salaam ce qui signifie : « c’est la prière dont Soulaymane a été détourné jusqu’à ce que le soleil se cache à l’horizon ». Le temps de al-^aSr se termine lorsque le soleil se couche. Cette prière de al-^aSr est entre les deux prières de la journée et les deux prières de la nuit. Al-maghrib et el ^ichaa’ sont les deux prières de la nuit et aS-SoubH et adh-dhouhr sont les deux prières de la journée. La prière centrale (du milieu) qui est celle de al-^aSr a un mérite particulier parce que les gens sont habituellement occupés dans cette partie de la journée, comme les commerçants qui, s’ils n’ont pas vendu leur marchandise de la journée, ils font des remises. Les gens sont occupés par leurs affaires. Il y a un grand mérite, malgré les occupations des gens, à accomplir cette prière en son temps.

Levez-vous pour accomplir la prière. « Qaanitiin » c’est-à-dire remplis de crainte et de soumission envers Dieu. Ou bien en évoquant Dieu quand vous vous levez. Qaanitiin est un adjectif qui signifie « en ayant le Qounouut » et c’est le fait d’évoquer Dieu quand on est debout. Dans la deuxième rak^ah de la prière du SoubH, on récite l’invocation du Qounouut. Ou bien, autre explication : en restant longtemps debout. Et Zayd ibnou l-ArQam (qui est un des premiers compagnons) il a dit : « au début, quand on faisait la prière avec le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, on pouvait parler à son compagnon pendant la prière, jusqu’à ce que ce verset 238 de sourate al-baQarah soit révélé. Quand ce verset 238 a été révélé, alors on a reçu l’ordre de ne pas parler avec les gens alors qu’on était en train de faire la prière. Il nous a été interdit, dès lors, de parler avec les gens, pendant la prière ». Rapporté par Al-Boukhaariyy et Mouslim et ma version qui vient d’être rapportée est celle de Mouslim.

Verset 239 : si vous avez une crainte : vous voulez faire la prière mais vous avez peur de l’attaque d’un ennemi ou autre qu’un ennemi,

Alors faites la prière en étant à pied ou sur les montures : en mimant les mouvements et dans ce cas-là, il n’est pas une obligation de se diriger vers la Qiblah. C’est un cas particulier où la personne peut faire une prière obligatoire dans ces conditions.

Lorsque vous êtes en sécurité : c’est-à-dire qu’il n’y a plus de crainte de l’ennemi,

Alors évoquez Dieu tout comme Il vous enseigné ce que vous ne saviez pas. C’est-à-dire la prière de la sécurité.

Verset 240 : ceux d’entre vous qui décèdent et qui laissent des épouses, alors faites un testament pour vos épouses : c’est-à-dire qu’avant de décéder, faites des recommandations pour qu’un certain montant leur soit dédié. Rapporté par Az-Zoujaaj. Il s’agit d’un bien qui dure une année, c’est-à-dire une recommandation pour, qu’après lui, son épouse soit entretenue une année complète c’est-à-dire que, à partir de son héritage, elle soit prise en charge pendant une année et qu’elle ne sorte pas de chez elle pendant une année. C’était au début de l’islam.  Puis ce jugement a été abrogé par un verset qui indique que la période d’attente post-maritale de la veuve est de quatre mois lunaires et dix jours. Le verset qui a abrogé dans la récitation a précédé le verset qui est abrogé. Il a été révélé après mais, dans la récitation, il vient avant.

Si elles sortent après l’année lunaire, alors il n’y a pas de mal dans ce qu’elles ont fait : comme si elles s’embellissent, elles s’exposent à des demandes de mariage. En ne faisant pas quelque chose de blâmable selon la Loi de l’Islam. Sans faire quelque chose de réprouvable dans la Loi.

Et Allaah est ^Aziiz, Hakiim : Dieu est glorieux et les jugements qu’Il donne sont selon une sagesse.

Verset 241 :  et celles qui sont divorcées, elles ont une charge : c’est-à-dire qu’elles ont droit à la charge durant la durée de la période d’attente post-maritale.  Ach-Chafi^iyy a dit que la femme qui a été divorcée a droit à une sorte de compensation : c’est un don qui lui est donné pour la consoler. C’est autre que la dot, pour la consoler dans le cas où le divorce n’est pas à cause d’elle.

De manière que ce don soit donné avec bienfaisance, c’est un droit pour ceux qui cherchent à atteindre la piété.

Verset 242 : ainsi Allaah vous indique des signes, puissiez-vous être sensés et raisonner. Si ce qui est visé est autre que la charge pendant la période d’attente post-maritale, mais c’est la mout^ah (le don de consolation), chez les Hanafites, c’est recommandé.

Verset 243 : n’as-tu pas vu : cette expression n’est pas une interrogation mais c’est une confirmation de ce qui va être cité par la suite, pour ceux qui ont entendu le récit de ces gens du Livre et les nouvelles des prédécesseurs et c’est pour susciter l’étonnement de leur histoire. Une deuxième explication est que c’est une parole adressée à ceux qui n’ont pas vu ni entendu cette histoire qui va suivre, parce que cette expression « n’as-tu pas vu » est comme une interpellation pour marquer la surprise.

Ceux qui ont quitté leur ville : il a été dit que cette ville s’appelle WaaSiT. La peste s’est déclarée chez eux, ils sont alors partis pour la fuir. Mais Allaah les a faits mourir. Et le prophète HizQiin les a ressuscités. Et il a été dit que ceux qui sont sortis de leurs villes, est un peuple des descendants d’Israa’iil. Leur roi les a appelés au jihad mais eux, se sont enfuis car ils avaient peur de mourir. Dieu les a faits mourir huit jours puis Il les a faits ressusciter.

Ils étaient des milliers à fuir leur ville par crainte de la mort. Dieu leur a dit de mourir c’est-à-dire que Dieu les a faits mourir. C’est pour nous faire comprendre que c’était comme la mort d’un seul homme : ils sont tous morts en même temps. Cette mort était une mort qui n’était pas ordinaire. Il y a ici un encouragement pour les musulmans pour le jihad. La mort est inéluctable et il n’y a pas de fuite qui soit utile contre elle. Ici, leur roi leur a dit d’aller faire le jihad et eux se sont enfuis pour ne pas mourir et Dieu les a faits mourir quand même. Cela veut dire qu’il n’y a pas d’échappatoire à la mort. Donc du moment que la mort est inéluctable et qu’il n’y a pas d’échappatoire, le mieux est que ce soit une mort que Dieu agrée.

Puis Il les a ressuscités : après leur mort, ils sont revenus à la vie afin qu’ils en tirent des moralités. Afin qu’ils sachent qu’il n’y a pas d’échappatoire au jugement de Dieu et de Sa prédestination.

Certes Allaah est Celui Qui fait grâce aux gens : puisqu’il leur fait prendre connaissance de ce qui est une moralité pour eux, tout comme Il a fait prendre conscience les autres. Dieu nous fait prendre conscience, par ces récits, par ces moralités.

Autre explication : Dieu fait grâce aux gens puisqu’Il a ressuscité ces gens-là afin qu’ils tirent la moralité, qu’ils sachent que Dieu est sur toute chose tout puissant, qu’il n’y a pas de possibilité d’échapper à la prédestination de Dieu. Dieu a donné aux gens cette possibilité d’être exhortés. Et s’Il l’avait voulu, Il les aurait laissés morts jusqu’au jour du jugement.

Mais la plupart des gens ne remercient pas. La preuve est que ce récit a été cité pour inciter au jihad et ce qui va s’en suivre comme ordre de faire le jihad dans la voie que Dieu agrée. Et c’est le verset qui suit qui est le verset 244 : combattez dans la voie que Dieu agrée : Il les a incités au jihad après les avoir informés que la fuite de la mort n’est pas utile. Et cette parole s’adresse à la communauté de MouHammad ^alayhi s-salaam ou bien à ceux qu’Il a ressuscités, des milliers dont il a été question tout à l’heure.

Et sachez que Dieu entend : Il entend ce que disent ceux qui se mettent en retrait, qui ne veulent pas rejoindre ceux qui sortent et Il entend ce que disent ceux qui sortent.

Il sait ce qu’ils ont dans leurs cœurs. Il sait ce qu’ils ont dans leur for-intérieur.

Verset 245 : qui donc est prêt à dépenser dans la voie que Dieu agrée et il le fait de plein gré : Il a appelé cela un prêt « QarD », comme un prêt que la personne dépense dans la voie que Dieu agrée. Le QarD est ce qui est remboursé par un équivalent par la suite. C’est ce qui est remboursé par un montant équivalent, plus tard. Cela signifie « couper » (les maQrouD sont les morceaux de gâteaux, qui sont coupés). C’est comme si la personne coupe le montant de ses biens pour le donner à un autre, qui le remboursera l’équivalent. Il a comparé ce qu’on dépense dans la voie que Dieu agrée, à un prêt d’argent. Cela veut dire que Dieu te conserve cela, ce n’est pas perdu, la personne sera récompensée pour ce qu’elle aura fait. C’est comme si on prête puis on sera remboursé. La dépense que l’on fait par recherche de l’agrément de Dieu est comme si on avait prêté et le remboursement sera la récompense. Et Dieu nous rétribuera sans aucun doute.

La personne le fait de bon cœur à partir de l’argent qui est bon c’est-à-dire licite. Ici il s’agit de la dépense pour le jihad car Dieu a ordonné de mener des conquêtes dans la voie qu’Il agrée pour ces conquêtes, il y a besoin d’argent, Il a incité à faire des dons pour que les causes soient réunies pour cela.

Allaah le lui multipliera de nombreuses fois et Dieu seul sait combien. Il a été dit que la récompense d’un euro est comme sept-cent euros.

Et Allaah est Celui Qui fait que la subsistance devienne très faible ou qu’elle devienne très grande. Le licite dans ce bas monde, on va rendre des comptes dessus, et l’illicite dans ce bas monde, on mérite un châtiment. Alors ne faites pas preuve d’avarice pour le bien que Dieu nous a accordé en abondance, sinon vous allez le regretter.

Et vous allez revenir à la vie pour son jugement. Et Dieu va vous rétribuer pour ce que vous aurez fait. Celui qui a fait du bien va trouver du bien. Celui qui a fait du mal trouvera autre que le bien.

Verset 246 : n’as-tu pas vu l’assemblée : l’assemblée de personnes nobles parce que, quand tu les vois, ton cœur est empli de respect et les yeux sont emplis de crainte. De certains descendants d’Israël, après le décès de Mouuçaa ^alayhi s-salaam, ont dit à un de leurs prophète (il s’appelle Cham^ouun (Simon) ou bien Youucha^ ou bien Achmawiil)

Désigne-nous un roi : ils lui ont demandé de leur désigner un roi qui va les amener au combat, qui les dirige et qui va les orienter pour la gestion des conquêtes et nous allons lui obéir

Nous allons mener des conquêtes dans la voie que Dieu agrée.

Le prophète leur a répondu : il a dit est-ce-que, lorsque le combat vous sera prescrit, vous allez vraiment combattre ? Il était convaincu qu’ils n’allaient pas combattre et qu’ils allaient faire preuve de manque de courage. La forme est une question mais il était persuadé de la réponse négative. Cette forme interrogative est pour décréter et confirmer ce dont il était convaincu.

Ils ont répondu mais pourquoi n’irions-nous pas combattre dans la voie que Dieu agrée ? C’est-à-dire qu’est-ce qui nous amènerait à délaisser le combat ?  Quel objectif aurions-nous en cela ?

Alors que nous avons été chassés de chez nous, nous et nos enfants ? Parce que le peuple de Goliath habitait entre l’Egypte et la Palestine et ils ont fait prisonniers les enfants de leur roi (440 d’entre eux). Ils visent par là que, si la situation est telle qu’elle est maintenant, il est forcément nécessaire que nous allions combattre.

Lorsque le combat leur a été prescrit : c’est-à-dire qu’ils ont été exaucés dans leur attente,

Ils ont reculé : comme ce à quoi s’attendait leur prophète

Excepté un faible nombre d’entre eux : ceux qui n’ont pas reculé étaient 313 (exactement le même nombre que les musulmans qui ont combattu lors de la bataille de Badr)

Et Dieu sait ceux qui sont injustes. Cette parole est une menace pour eux, pour leur injustice de n’avoir pas répondu à l’ordre de Dieu.

Verset 247 : leur prophète leur a dit : Allaah vous a désigné un roi qui s’appelle Taalouut : et ce ne sont pas des noms arabes. C’est comme le nom Goliath et le nom Daawouud, ce ne sont pas des noms arabes et donc ils ne suivent pas la déclinaison grammaticale des noms arabes (ce sont des noms exceptés de la déclinaison).

Ils lui ont dit comment est-ce que c’est un roi, lui ? Nous sommes prioritaires pour être des rois et lui, n’a pas d’argent. Ils ont renié le fait qu’il soit un roi pour eux. Et ils trouvé cela inadmissible. Ils ont dit comment Taalouut deviendrait-il un roi alors qu’il ne mérite pas de devenir notre roi puisqu’il y a ceux qui sont prioritaires sur lui pour devenir des rois ? Ils lui ont dit : il est pauvre et un roi a nécessairement de l’argent pour pouvoir gouverner. Ils lui ont dit tout cela parce qu’habituellement, parmi les descendants d’Israël, les prophètes étaient des descendants d’un homme qui s’appelle Laawaa fils de Ya^Qouub ¨alayhi s-salaam. Et la souveraineté était de la descendance de Yahouudha qui était un des descendants de Binyaamiin, le petit frère de Youuçouf. Alors que Taalouut était un homme qui donnait de l’eau aux gens et il donnait pauvre. Il a été dit que leur prophète a invoqué Allaah. Ils lui ont ramené un bâton et lui ont dit : votre roi sera celui qui aura la taille de ce bâton. Ils ont mesuré tout le monde et il n’y a eu que Taalouut qui avait la taille de ce bâton.

Il leur a dit : Allaah l’a élu pour qu’il soit votre roi et Allaah sait mieux votre propre intérêt que ce que vous le savez. Puis Il leur a cité deux choses qui sont de leur intérêt, qui sont plus utiles et plus profitables que ce qu’ils ont cité eux-mêmes. Ils avaient cité l’ascendance de Taalouut en disant qu’il n’était pas descendant des rois et le fait qu’il n’avait pas d’argent. Allaah leur a cité deux particularités que les autres n’avaient pas : il avait beaucoup de science et il était fort.

Allaah lui a donné encore plus de science et une force physique. Ils ont dit que Taalouut était parmi les descendants d’Israël celui qui avait le plus de connaissance des techniques de guerre et dans la science de la religion parmi les gens de son époque. Et il dépassait tout le monde par sa tête et ses épaules. Dieu dit que Taalouut a plus qu’eux et que le roi fait partie nécessairement des gens qui ont de la science, parce que celui qui est ignorant est méprisable, il est humilié et on ne profite pas de lui. Un roi a forcément des connaissances dans la religion. Et il était fort physiquement et ceci a un impact sur les gens. Quand le roi est imposant par sa taille et par sa corpulence, il inspire davantage de crainte et de respect chez les gens.

Et Allaah accorde la souveraineté à qui Il veut. La souveraineté appartient à Dieu. Il n’y a pas qui la Lui dispute. Allaah l’accorde à qui Il veut l’accorder. Et ce n’est pas par l’héritage.   

Et Allaah est Celui Qui accorde avec largesse : Il élargità celui qui n’a pas suffisamment d’argent, Il l’enrichit après sa pauvreté.

Et Il sait : c’est-à-dire qu’Il sait qui Il élit pour la souveraineté.

C’est à ce moment-là qu’ils ont demandé quel était le signe qui leur indiquerait que Taalouut serait leur roi.

Verset 248 : et leur prophète leur a dit que le signe de sa souveraineté est qu’il va vous ramener at-taabouut : il s’agit du coffret de la Torah. Et notre maître Mouuçaa ^alayhi s-salaam, quand il allait au combat, faisait en sorte que ce coffre était placé à la tête des descendants d’Israël et ça amenait la sérénité dans leurs cœurs. Et ainsi ils ne s’enfuyaient pas.

Il comporte une sérénité de la part de votre Seigneur. C’est-à-dire une sérénité et une paix. Et dans le coffre, il y aura quelques restes des tablettes qui ont été révélées à Mouuçaa, il y aura son bâton, ses vêtements et un peu de Torah   ainsi que les deux sandales de Mouuçaa et le turban de Haarouun.

Ce sont des restes que vous ont laissé Mouuçaa et Haarouun. Les anges vont vous le porter. Car ce taabouut a été élevé après la mort de Mouuçaa puis les anges l’ont fait descendre jusqu’à terre.

Il y a certes en cela des signes pour vous si vous êtes véritablement croyants. Cela veut dire que le fait que ce coffre vous revienne, c’est un signe que Dieu a accordé la souveraineté à Taalouut : il est devenu votre roi si vous êtes de ceux qui croient en la véracité.

Verset 249 : lorsque Taalouut est sorti avec les soldats pour combattre l’ennemi, ils étaient 80 000 soldats. Il faisait extrêmement chaud et ils ont demandé à Dieu de leur faire couler une rivière pour qu’ils puissent boire. Il leur a dit : Allaah vous éprouvera c’est-à-dire qu’Il va vous faire subir une épreuve par une rivière. Dieu va vous donner la rivière de Palestine, pour que soit distingué entre vous qui est sincère dans le combat et qui ne veut pas combattre. Il leur a dit : celui qui va boire comme boivent les animaux, c’est-à-dire en mettant directement sa bouche dans l’eau, alors il ne fera pas partie des miens. Mais celui qui n’en boit pas, il fait partie des miens, comme s’il puise l’eau avec la paume des mains. C’est une autorisation. Ils ont tous bu, comme font les animaux, excepté peu parmi eux : et c’était les 313.

Quand ils ont dépassé la rivière, Taalouut et ceux qui étaient croyants avec lui, ils lui ont dit : nous ne pouvons pas aujourd’hui tenir tête à Goliath et à son armée. Et Goliath était un géant et un injuste. Il était descendant de ^ImliiQ qui est le fils de ^Aad. Il portait 300 livres de fer sur son armure et son casque. (Une livre équivaut à environ 500 grammes, donc 300 livres équivalent à 150 kg).

Il a dit ceux qui ont la certitude qu’ils vont gagner l’agrément de Dieu : c’est-à-dire la certitude qu’ils vont mourir martyrs. Ceux qui sont restés avec Taalouut étaient peu nombreux. Il a été dit que ceux qui avaient puisé avec le creux de leurs mains, ce qu’ils avaient puisé leur avait suffi pour étancher leur soif et en tant que provision. Tandis que ceux qui ont bu directement, leurs lèvres sont devenues noires et ils étaient assoiffés.

Ceux qui ont juste puisé l’eau ou bien qui n’ont rien pris, ils ont dit que le faible nombre a eu le dessus sur le groupe du grand nombre, par la volonté de Dieu. Et c’est Dieu Qui accorde la victoire.

Et Allaah accorde la victoire à ceux qui patientent.

Verset 250 : quand ils se sont engagés pour combattre Goliath (Jaalouut) et son armée. Ils sont sortis avec Taalouut pour combattre Goliath.

Ils ont dit : ô notre Seigneur déverse sur nous la patience pour le combat et fais que nos pas soient fermes en renforçant nos cœurs et en introduisant la terreur dans les cœurs de nos ennemis.

Et donne-nous la victoire sur les mécréants. C’est-à-dire : fais que nous ayons le dessus.

verset 251 : ils les ont vaincus : c’est-à-dire que les musulmans ont vaincu les mécréants c’est-à-dire que Taalouut et les musulmans ont vaincu Goliath et son armée

Par la volonté de Dieu : c’est-à-dire par un soutien de la part de Dieu, par la prédestination de Dieu, Dieu les a aidés et ils ont vaincu les mécréants.

Et David a tué Goliath : Biichaa était un croyant qui était dans l’armée de Taalouut, avec six de ses fils. Et le septième fils de Biichaa était David qui était jeune et qui faisait paitre le bétail. Dieu a révélé au prophète des descendants d’Israël que ce sera David qui allait tuer Goliath. Taalouut a demandé à Biichaa de ramener le plus jeune de ses fils. Et alors que David était en chemin, il y a trois pierres qui lui ont dit de les prendre. Chacune de ces pierres disait à David : « ramasse-moi ». Et chacune d’elle disait : « c’est avec moi que tu vas tuer Goliath ». David a pris les trois pierres, il a saisi sa fronde et il a tué Goliath. Alors Taalouut a donné en mariage sa fille à David. Taalouut était roi, il a envié David et a souhaité le tuer puis il a fait le repentir.

Allaah lui a accordé la souveraineté : c’est-à-dire à David. Dieu lui a accordé la souveraineté à l’est et à l’ouest. Et le peuple d’Israël n’a pas eu un souverain qui les unisse tous avant David. David était le premier roi et prophète qui les a tous gouvernés.

Wa l-Hikmah : c’est-à-dire la prophétie.

Et Dieu lui a appris plusieurs choses : entre autres la fabrication des armes, des armures, des boucliers, ainsi que le langage des oiseaux et des animaux et autre que cela.

Et si Dieu n’avait pas fait que certaines personnes s’opposent à d’autres, alors il y aurait beaucoup de corruption sur terre. C’est-à-dire que si Dieu n’avait pas fait que certaines personnes repoussent d’autres, s’Il n’avait pas fait que leur corruption soit arrêtée, les corrupteurs auraient fait beaucoup plus de mal et il y aurait moins de bienfait sur terre en tant que récolte et descendance. S’il n’y avait pas eu certains qui se sont opposés à d’autres, le mal se serait propagé. Si Dieu n’avait pas accordé la victoire aux musulmans, alors il y aurait corruption sur terre et il y aurait la mort des gens de bien, il y aurait la destruction de villes. Par la cause des musulmans, le mal cesse.

Allaah est Celui Qui accorde une grande grâce pour les gens. Dieu est Celui Qui fait grâce aux gens, en faisant cesser la corruption, en éloignant d’eux le mal. Dieu accorde le bien par Sa grâce : c’est une preuve contre les mou^tazilah parce que ce groupe, que Dieu les maudisse, dit que c’est une obligation pour Dieu de récompenser ceux qui sont obéissants. Alors que Dieu n’est pas contraint à faire quoi que ce soit. Ils prétendent que c’est l’homme qui crée le bien et que, forcément, Dieu doit le récompenser. Nous, nous disons comme il est dit dans ce verset : Dieu a fait grâce aux gens en leur accordant le bien. Si le bien provient de nous, c’est une grâce de la part de Dieu. Si Dieu nous rétribue pour ce bien, c’est un bienfait et une grâce de la part de Dieu.

Verset 252 : ce sont là des signes de la part de Dieu. C’est-à-dire les récits qui vous ont été rapportés par des milliers, le fait que Dieu les ait fait mourir puis les ait fait revenir à la vie, le fait que Taalouut ait été désigné en tant que roi et le fait qu’il ait le dessus sur les géants par les mains d’un jeune qui est David.

Nous te les rapportons véritablement : c’est-à-dire que c’est une certitude. Il n’y a pas de doute à ce sujet. Les gens du Livre n’ont pas de doute à ce sujet parce que ce récit qui est dans le Qour’aan est aussi dans leurs livres. Même eux ne le renient pas.

Et certes tu es certes au nombre des envoyés. Certes tu fais partie des envoyés. C’est-à-dire que tu informes de ces récits-là sans que tu ne les aies connus en lisant un livre ou en les ayant entendus de ceux qui les ont rapportés. C’est un témoignage de la part de Dieu que MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam est bien un envoyé de la part de Dieu, puisqu’il rapporte ce récit, alors qu’il ne lit pas et n’écrit pas. Et eux, ils cachent cela. Comment donc a-t-il su cela ? Par révélation.

Verset 253 : ces messagers : c’est une allusion à un certain nombre de messagers dont le récit a été mentionné dans cette sourate, depuis Aadam jusqu’à David. Ou encore ces messagers dont le messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a eu connaissance.

Nous avons accordé à certains un mérite sur d’autres : parce que tous les messagers ne sont pas du même degré. Les messagers se distinguent les uns des autres : certains ont un degré supérieur aux autres, par des caractéristiques qui sont au-delà de leur statut de prophète. Car en ce qui concerne leur statut de messager, ils sont tous équivalents puisqu’ils sont tous des messagers. Comme les croyants qui sont tous équivalents dans la foi, c’est-à-dire dans la base de la foi. Les Hanafites disent que la base de la foi n’augmente pas ni ne diminue. Les croyants se distinguent dans les actes d’obéissance. Comme si quelqu’un jeûne les neuf premiers jours de dhou-l-Hijjah : il va dépasser en degré celui qui ne les jeûne pas. Ainsi pour les prophètes, certains se distinguent des autres par des caractéristiques que Dieu leur accorde : comme notre maître Mouuçaa ^alayhi s-salaam, il a voulu rencontrer quelqu’un qui avait plus de science que lui et c’était Al-KhaDir. Et Al-KhaDir avait plus de connaissances que Mouuçaa sur certaines choses et vice-versa.  

Parmi eux il y a ceux à qui Allaah a fait entendre Sa parole : sans qu’il n’y ait d’intermédiaire. Et il s’agit de Mouuçaa ^alayhi s-salaam. La parole de Dieu n’a pas de ressemblance avec la parole des créatures. C’est un attribut, comme Sa vie, Son unicité, Sa vue, ce ne sont pas des attributs avec des organes. Quand on dit que Mouuçaa a entendu la parole de Dieu, ça veut dire que Dieu a enlevé le voile abstrait qui empêche d’entendre la parole de Dieu.

Allaah a élevé certains prophètes par certains degrés : il y a parmi les prophètes ceux que Dieu a élevés en degrés plus que d’autres. Celui qui a le plus haut degré parmi les prophètes est notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam parce qu’il a été envoyé à tout le monde. Alors que Mouuçaa, ^Iiçaa ont été envoyés à banou Israël, c’est-à-dire aux descendants de Ya^Qouub. Également il a un mérite sur les autres prophètes car il a eu plus de miracles que les autres prophètes. Certains ont dit mille ou plus que mille miracles. Et le plus haut miracle est le Qour’aan, qui est un miracle permanent. Dans ce verset, il n’a pas été précisé par quoi ils ont été élevés. Ceci est pour montrer l’importance des degrés de certains par rapport à d’autres, que le degré de certains dépasse le degré d’autres.

Et il a été dit que ceux qui ont été élevés par rapport à d’autres, ce sont MouHammad, Ibraahiim, Mouuçaa, Iiçaa et NouuH, qui sont appelés ^oulou l-^azm. Et notre Abouu Hourayrah a dit ce qui signifie : « les meilleurs des prophètes sont au nombre de cinq : MouHammad, Ibraahiim, Mouuçaa, ^Iiçaa et NouuH et le meilleur d’entre eux est MouHammad ». Rapporté par Al-Haakim dans Al-Moustadrak.

Et Nous avons accordé à ^Iiçaa le fils de Maryam des signes clairs. Ce sont les miracles comme la résurrection des morts, guérir celui qui est aveugle de naissance et celui qui a la maladie de la peau appelée vitiligo et autres que cela.

Nous l’avons soutenu par rouuHi l-Qoudous : et c’est l’ange Jibriil ^alayhi s-salaam, ou bien par l’évangile. On peut dire « al-Qoudsi » ou « al-Qoudouçi » : ça veut dire l’âme de la pureté. C’est une caractéristique de Jibriil.

Si Dieu l’avait voulu, il n’y aurait pas eu de conflit après les messagers, après qu’ils aient eu les preuves claires. C’est-à-dire les miracles.

Mais les gens ont eu des conflits : par la volonté de Dieu. Dieu l’a voulu. Et Il a indiqué en quoi il y a eu des conflits, comment les gens se sont distingués les uns des autres

Certains ont été croyants et d’autres ont été mécréants. Dieu nous apprend qu’Il a fait que les choses soient ainsi pour Ses messagers. Il n’y a pas parmi les messagers un seul qui a eu l’obéissance de toute sa communauté durant sa vie, ni l’obéissance de toute sa communauté après sa mort. Mails ils ont été différents : certains ont été croyants et d’autres ont été mécréants.

Et si Dieu l’avait voulu, il n’y aurait pas eu de conflit. C’est une répétition, pour insister. Si Dieu l’avait voulu, il n’y aurait as eu de différence au sein de la communauté et ils auraient tous été croyants. Parce que n’a lieu dans ce qui appartient à Dieu, que ce que Dieu veut. Et cette phrase est encore une réplique aux mou^tazilah : ils disent que Dieu a voulu qu’il n’y ait pas de conflit mais ils ont eu des conflits. Alors que Dieu nous apprend que, s’Il l’avait voulu, il n’y aurait pas eu de conflit. Et les mou^tazilah disent le contraire. Ils disent que Dieu est vaincu. Quand une chose arrive en-dehors de la volonté de quelqu’un, ça veut dire que ce quelqu’un est impuissant.

Mais Allaah fait ce qu’Il veut. Dieu fait absolument ce qu’Il veut. Il n’y a pas une chose qui arrive sans que ce soit par la volonté de Dieu. Dieu a confirmé la volonté pour Lui-même, tout comme c’est la voie de ahlou s-sounnah. La voie de ahlou s-sounnah est que tout est par la volonté de Dieu.

verset 254 : ô vous qui êtes croyants, dépensez à partir de ce que Nous vous avons accordé en subsistance. C’est-à-dire dans le jihaad dans la voie que Dieu agrée, ou bien c’est un sens général il s’agit de toute aumône en général.

Avant que ne vienne un jour dans lequel il n’y aura pas de commerce : c’est-à-dire avant que ne vienne un jour dans lequel vous n’aurez pas la capacité de rattraper les dépenses que vous avez manquées, et c’est le jour du jugement parce que ce jour-là, il n’y aura plus de vente ni d’achat, vous ne pourrez pas ce jour-là obtenir ce que vous dépenserez c’est-à-dire toujours dans la voie que Dieu agrée

Ni de compagnon : c’est-à-dire que ce jour-là, il n’y aura pas de compagnon qui pourra vous excuser ni vous pardonner

Ni d’intercession : c’est-à-dire qu’il n’y aura pas d’intercession en faveur des mécréants. Quant aux croyants, ils auront une intercession. Ou bien il n’y aura pas d’intercession sans l’autorisation de Dieu.

Et les mécréants ce sont eux les injustes : ils sont injustes envers eux-mêmes parce qu’ils n’ont pas œuvré pour le jour du jugement. Ils n’ont pas préparé ce qui est un jour où ils auront des besoins. Ils auront des besoins ce jour-là et ils n’ont pas anticipé. Ou bien les « kaafirouun » ce sont les incrédules c’est-à-dire ceux qui ne croient pas en ce jour-là.

Notre chaykh a ajouté : et la mécréance est le summum de l’injustice, c’est l’extrême injustice. Ainsi toute injustice qui peut se produire de la part d’un musulman, ce n’est comme rien du tout par rapport à l’injustice qui peut se produire de la part d’un mécréant. Le mécréant, du fait d’avoir commis cette mécréance a commis une injustice qui est la plus grave des injustices. Elle est plus grave que l’injustice que peut commettre un musulman. Si un musulman ne fait pas la prière obligatoire, c’est une injustice, si un musulman commet la fornication, c’est une injustice. Donc ce qui compte, c’est d’adorer Dieu. Ce n’est pas comme certains disent, que la religion c’est le comportement. Cela veut dire que celui qui est injuste mais qui est musulman, comme s’il consomme les biens des gens injustement ou bien s’il frappe les gens sans droit, tout cela est comme rien du tout par rapport à la mécréance. Parce que l’injustice que commet le musulman, Dieu la pardonne à qui Il veut d’entre eux et Il ne les châtie pas. Cela veut dire que la mécréance est la couche supérieure dans l’injustice. La mécréance commise par le mécréant constitue une injustice. Cette injustice est plus grave que si un musulman avait assassiné des milliers de milliers de musulmans, sans se rendre licite l’assassinat, même s’il n’avait pas fait le repentir. Allaah ta^aalaa nous a fait comprendre par ce verset et par autre que ce verset que la mécréance est le summum de l’injustice et que toute injustice qui est moindre que la mécréance est quelque chose de très petit par rapport à la mécréance. Et les mécréants ce sont eux les injustes c’est-à-dire que ce sont eux qui ont commis le maximum d’injustices. La mécréance commise par les mécréants est le maximum de l’injustice.

Verset 255 : et c’est aayatou l-koursiyy. Allaah, il n’est de dieu que Lui :

Le nom « Allaah » est un nom propre qui désigne un être qui est glorifié et qui mérite que nous Le glorifiions à l’extrême et que nous nous soumettions à Lui à l’extrême. Le nom « al-ilaahou » est celui qui a la divinité c’est-à-dire celui qui a la capacité de créer c’est-à-dire de faire exister ce qui n’existait pas.

Puis An-Naçafiyy cite un linguiste qui s’appelle Al-Fayyouumiyy qui a écrit un livre intitulé « al-miSbaaHou l-mouniir » (qui se présente comme un dictionnaire très concis mais c’est une mine d’or) dans lequel il explique le mot « al-ilaah » : à l’origine, c’est celui qui est adoré et il s’agit de Dieu soubHaanahou wa ta^aalaa. Quand on dit « al-ilaah » (le dieu) c’est Allaah ta^aalaa. Puis les associateurs ont détourné ce mot et l’ont utilisé pour désigner ce que, eux, ont adoré, au lieu d’adorer Dieu. En effet Dieu seul a la capacité de faire exister ce qui n’existe pas.

Un autre spécialiste de la langue qui s’appelle Al-Moubarrid a dit : le dieu est celui qui a al-ilaahiyyah c’est-à-dire la divinité et la divinité est la capacité de faire exister et de créer. Donc il n’est pas permis de dire que « le dieu » est tout ce qui est adoré, que ce soit légitimement ou pas. N’est-ce pas qu’il y a des gens qui adorent des vaches ?! Nous disons que « le dieu » est ce qui mérite d’être adoré. Ce sont les associateurs qui ont détourné le sens du mot « dieu » pour désigner ce qui ne mérite pas d’être adoré.

L’imam Abouu ManSouur Al-Baghdadiyy a compté le nom « al-ilaah » parmi les noms de Dieu.

Tout cela est une preuve contre ceux qui prétendent que « al-ilaah » signifie celui qui est adoré, que ce soit légitimement ou pas. On ne dit pas que tout ce qui est adoré est un dieu. On dit que le dieu est ce qui mérite d’être adoré. Ce sont les associateurs, c’est-à-dire ceux qui adorent autre que Dieu qui ont détourné ce mot pour prétendre que ce mot désigne tout ce qui est adoré et c’est faux.

Dieu, il n’est de dieu que Lui, Il a pour attribut la vie. Sa vie est exempte de fin. L’anéantissement est impossible au sujet de Dieu. Dieu ne S’anéantit pas. La vie des humains s’anéantit lorsque l’âme sort du corps, qu’elle est retirée du corps par l’ange Azrael. Alors que la vie de Dieu est un attribut qui n’a ni début ni fin.

Il est Qayyouum, c’est-à-dire qu’Il est Celui Qui est exempt de fin, Celui Qui n’a pas de fin à Son existence. Il est Celui Qui prédestine à Ses créatures et Qui préserve Ses créatures de ce dont Il veut qu’elles soient préservées.

Il n’est touché ni par la somnolence : la somnolence est cet état de relâchement qui précède le sommeil. Dieu n’est pas concerné par cela.

Ni par le sommeil : Al-MoufaDDal a dit que « as-sinah » c’est lorsque la tête s’alourdit. Et « an-nou^aas » c’est lorsque les yeux sont fatigués. Et « an-nawm » c’est lorsque le cœur se déconnecte, lorsque la personne s’endort. Il a dit que « as-sinah » est relatif à la tête, « an-nou^aas » est relatif aux yeux et « an-nawm » est relatif au cœur. C’est une insistance pour montrer que Dieu est bien « Al-Qayyouum ». Car celui pour lequel ces choses sont possibles, il n’est pas Qayyouum. Dieu a révélé à Mouuçaa ^alayhi s-salaam de dire à ces gens-là : « c’est Moi Qui fais que les cieux et la terre restent à leur place, par Ma toute-puissance. Si J’étais touché par la somnolence ou le sommeil, ils tomberaient ».

A Lui ce qu’il y a dans les cieux et sur terre : c’est-à-dire que tout ce qu’il y a dans les cieux et sur terre Lui appartient et tout ceci est sous Sa domination. Il n’y a pas de chose qui se produise sans que ce soit par Sa volonté. Cela signifie que le bien et le mal sont par la volonté de Dieu.

Qui donc aurait intercédé si ce n’est pas Sa permission ? Personne ne pourra intercéder au jour du jugement si ce n’est pas la volonté de Dieu. Et ceci est une indication de Sa totale souveraineté et de la totale gloire qui lui est due. Et qu’au jour du jugement, personne n’aura la capacité de dire un seul mot sauf s’il lui est autorisé de parler. De plus, ce verset est une réplique à la prétention des mécréants qui prétendent que leurs idoles vont intercéder en leur faveur.

Il sait ce qu’il y a devant eux et derrière eux. Il sait ce qui va avoir lieu avant eux et ce qui va avoir lieu après eux. Le pronom « eux » se rapporte à ce qu’il y a dans les cieux et sur terre. Parmi ceux qui sont dans les cieux et sur terre, il y a ceux qui sont dotés de raison.

Et ils ne savent de ce qu’Il sait que ce qu’Il veut qu’ils sachent : on dit ô Dieu, pardonne ce que Tu sais de nous. Et ils ne savent de ce que Dieu sait, que ce que Dieu veut qu’ils sachent. Cela signifie que les habitants des cieux, qui sont les anges et les habitants de la terre, que ce soient les prophètes, les saints, toutes ces créatures ne savent que ce que Dieu veut qu’ils sachent.

Excepté ce qu’Il veut : c’est-à-dire excepté ce qu’Il a voulu qu’ils sachent. C’est pour cela que Dieu mérite qu’on se soumette à Lui à l’extrême parce qu’Il est Celui Qui nous a créé, Qui nous a donné l’existence.

al-koursiyy est un corps de très grande dimension qui se trouve sous le Trône : si tous les sept cieux et les sept terres étaient placés les uns à côté des autres, le koursiyy serait encore plus grand que tout cela réuni.

Par ailleurs Ibnou Hibbaan a rapporté du Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam que la taille des sept cieux par rapport à celle de al -koursiyy est à l’image d’un anneau jeté dans une terre déserte.Le koursiyy est très grand par rapport aux sept cieux. Et le mérite du Trône par rapport au koursiyy est comme cette terre étendue par rapport à l’anneau. C’est-à-dire que le Trône est encore beaucoup plus grand que al-koursiyy. Pourquoi le koursiyy a-t-il été appelé ainsi ? En arabe « koursiyy » signifie « chaise « ou « tabouret » dans le sens de ce sur quoi on poserait le pied pour monter sur un lit. Donc al-^arch est comme un lit et al-koursiyy est comme un tabouret sur lequel on monterait pour accéder au lit.

An-Naçafiyy précise une chose. Il dit que ce n’est pas valide d’expliquer al-koursiyy par la science, parce que ce n’est pas correct dans la langue arabe. Dans la langue arabe, le mot « koursiyy » n’a pas le sens de la science. Certains exégètes ont prétendu cela. Cette phrase ici est pour rectifier le sens que certains ont donné.

Pour en revenir à al-^arch qui est traduit par le Trône : al-^arch est un lit, c’est-à-dire un support horizontal qui repose sur quatre piliers verticaux. Et c’est le plus grand corps que Dieu a créé. Et cela ne veut pas dire que Dieu ne peut pas créer plus grand que cela mais cela veut dire que Dieu n’a pas créé un corps qui soit plus grand. Et le Trône est le toit du paradis. Et la sagesse de la création du Trône et du koursiyy est de manifester la puissance de Dieu.

Et l’imam ^Abdou l-Qaahir fils de Taahir Al-Baghdadiyy dans son livre intitulé « ‘ouSouulou d-diine » (les fondements de la religion) a rapporté du compagnon ^Aliyy ibnou abii Taalib que Dieu l’agrée, ce qui signifie : « certes Dieu a créé le Trône en tant que manifestation de Sa puissance et Il ne Se l’est pas pris comme endroit pour Lui-même ».

Il y a une autre version du Hadiith qu’on a vu précédemment à propos du koursiyy : « les sept cieux par rapport au koursiyy sont comme un anneau dans une terre déserte et le rapport du Trône par rapport au koursiyy est comme l’étendue de cette terre par rapport à l’anneau ». Rapporté par ibnou Jariir.

Et ce n’est pas difficile pour Lui, de les préserver : c’est-à-dire de préserver les cieux et la terre.

Il a un très haut degré : il s’agit ici d’une élévation en degré et on ne dit pas que Dieu serait établi sur le Trône. Parce que l’élévation par la direction est quelque chose d’impossible au sujet de Dieu. C’est une caractéristique des créatures.

Al-Qourtoubiyy (originaire de de Cordoue) a expliqué le nom de Dieu « al-^Aliyy » par l’élévation du degré et de la glorification qui lui est due et ça ne veut pas dire l’élévation par l’endroit car Allaah est exempt d’être situé dans un endroit. Al-^Aliyy et Al-Aaliyy signifient « al-Qaahir », Celui Qui domine toute chose.

Autre explication du nom « al-^Aliyy » : celui qui est au-dessus des caractéristiques qui ne sont pas dignes de lui. C’est-à-dire qu’Il est exempt des caractéristiques des créatures.

Al-^Adhiim : Il est l’Eminent par Sa gloire et par le respect qui lui est dû. Celui Qui est attribué des attributs qui sont dignes de Lui.

Ces deux noms réunissent le sens parfait, complet du tawHiid.

Commentaire de An-Naçafiyy : les phrases qui composent ce verset ne sont pas liées par une conjonction de coordination, comme « mais où et donc or ni car ».

La première phrase indique que Dieu est Celui Qui prédestine à Ses créatures, et Il est Celui Qui domine Ses créatures. Il n’est pas sujet à la somnolence ni au sommeil. Rien ne Lui échappe.  

La deuxième phrase indique qu’Il est Celui à qui appartient ce à quoi Il prédestine.

La troisième phrase indique la grande éminence de Dieu.

La quatrième phrase indique que Dieu sait tout de Ses créatures, rien ne Lui échappe.

La cinquième phrase est pour expliquer l’étendue de Sa science et le fait que Sa science se rapporte à toute chose. Ou pour indiquer l’éminence de Son degré.

Ce verset a un mérite sur les autres versets du Qour’aan parce qu’il y a eu beaucoup de textes qui nous sont parvenus à ce sujet et qui indiquent qu’il a un mérite. Entre autres ce qu’a rapporté l’imam ^Aliyy ibnou Abii Taalib, le quatrième calife, de la part du Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, ce qui signifie : « celui qui récite « aayatou l-koursiyy » après chaque prière obligatoire, rien ne l’empêche d’entrer au paradis si ce n’est la mort ». Rapporté par An-Naçaa’iyy et AT-Tabaaniyy.

Il n’y a pas une évocation plus éminente, plus importante, que l’évocation de Dieu. Tout ce qui est une évocation de Dieu est meilleur que toutes les autres évocations. Et c’est par là que nous avons su que la meilleure des sciences est la science du tawHiid.

Il a été rapporté que « aayatou l-koursiyy » est la meilleure de toutes les ayah du Qour’aan. Abouu Hourayrah a rapporté que le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « il y a dans souuratou l-baQarah une aayah qui est la maitresse des autres aayah du Qour’aan. Elle n’est pas récitée dans une maison qui comporte un chayTaan (un djinn mécréant) sans que celui-ci en sorte ». Rapporté par Al-Haakim, At-Tirmidhiyy et Al-BayhaQiyy.

Et dans le Hadiith de la SadaQah (c’est-à-dire la zakaat) : il y a eu la collecte de la zakat des animaux et le Prophète avait chargé Abouu Hourayrah de se charger de cela. Une nuit, quelqu’un a essayé d’en prendre et Abouu Hourayrah l’en a empêché mais il n’a pas vu qui était-ce. Celui-là a dit : « lâche -moi et je ne referai pas cela. Je suis un djinn ». Et Abouu Hourayrah a demandé : « qu’est-ce qui nous protège de vous ? » Le djinn lui a dit : « quand tu vas pour dormir, alors récite aayata l-koursiyy. Tu auras de la part de Dieu une protection et aucun chayTaan ne t’approchera jusqu’au matin ». Abouu Hourayrah est parti rapporter cela au Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam qui a dit ce qui signifie : « il t’a dit quelque chose de vrai ».  Mais attention car généralement, les djinns sont très souvent des menteurs. (kadhouub en suivant la structure fa^ouul qui indique que quelqu’un fait une chose de façon excessive)

Verset 256 : il n’y a pas de contrainte dans la religion : c’est le sens apparent. Une première explication est : c’est-à-dire que, toi, MouHammad, tu n’as pas la capacité de contraindre les cœurs à croire. C’est-à-dire que tu ne peux pas rendre quelqu’un croyant si, lui, son cœur rejette la foi. Une deuxième explication est que tu n’as pas à contraindre quelqu’un qui paye la jiziah (qui est le montant que paient les non musulmans qui font partie des gens du Livre et qui vivent sous l’autorité du sultan musulman), tant qu’il paye cette jiziah et qu’il respecte les conditions du gouverneur musulman, tu ne peux pas le contraindre à venir à la religion de vérité.  D’autres savants ont dit que ce verset est à prendre selon son sens apparent mais qu’il a été abrogé. Lorsqu’il y a eu l’ordre de combattre les infidèles, ce verset a été abrogé.

Chaykh ^Abdoul-Laah a commenté ce que An-Naçafiyy a dit : c’est un verset à propos duquel il y a eu plusieurs avis. Entre autres que ce verset a été descendu par révélation au début de l’islam, avant que ne vienne l’autorisation de combattre. Parce qu’à cette époque-là, quand ce verset a été révélé, le Messager, il lui était empêché de se défendre et de défendre ceux qui l’avaient suivi par le jihaad parce que leur nombre était faible. Puis, après treize années, il leur a été ordonné de combattre, dans le verset 39 de sourate al-Hajj : « il a été autorisé à ceux qui sont combattus (les musulmans) qu’ils ont subi une injustice et que Dieu est tout puissant à les soutenir ». L’autre verset a été abrogé par ce verset. Le chaykh a dit que le sens de ce verset « laa ikraaha fi d-diin » c’est-à-dire « ne contraignez personne à entrer en islam par le combat jusqu’à ce que vous parvienne l’autorisation de le faire. Puis l’autorisation de le faire leur est parvenue et ce verset a été abrogé par d’autres versets qui incitent au combat.

Il a été rapporté qu’un partisan (de Médine) avait deux fils qui étaient devenus chrétiens. Alors leur père leur a dit qu’il allait insister jusqu’à ce qu’ils redeviennent musulmans. Mais ils ont refusé et ils sont partis se plaindre au Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Le père a dit : « est-ce qu’une partie de moi va aller en enfer et moi, j’observe, sans broncher ? » C’est alors que ce verset a été révélé, alors le père les a laissés.

Ibnou Mas^ouud et d’autres ont dit que cela a eu lieu au début de l’islam puis cela a été abrogé ; il fallait contraindre par le combat.  Certains prétendent s’appuyer sur ce verset-là pour dire que les non musulmans ne sont pas combattus dans l’absolu. En vérité, remettre en cause ce jugement est une apostasie parce qu’ils contredisent les textes comme le verset qui signifie : « combattez ceux qui ne croient pas en Dieu ».

La foi est bien distincte de la mécréance : on arrive parfaitement à distinguer la foi et la mécréance par les preuves qui sont claires.

Celui qui mécroit au chayTaan ou qui renie les idoles (qui ne les adore pas) et qui croit en Dieu, il se sera attaché à la voie de droiture. Celui qui délaisse la mécréance et qui croit en Dieu, c’est comme s’il s’est attaché à une corde ferme. Ibnou l-Jawziyy a dit dans son exégèse que l’analogie avec la corde qui est ferme, c’est la foi. As-Souddiyy a dit que cette corde ferme, c’est l’islam.             Ou il s’est attaché à la phrase « il n’est de dieu que Dieu ». Abouu Ja^far a dit : « al-^ourwah , dans ce contexte , est un exemple pour représenter la foi, à laquelle le croyant s’attache. Al-^ourwah est aussi l’anse d’une tasse, c’est la chose à partir de laquelle on peut prendre, un point qui sert à saisir quelque chose. Le fort attachement du croyant à la foi est comparable à celui qui s’attache à une anse.

Série le Mariage en Islam (18) : la HaDaanah ou prise en charge de l’enfant

Posted in Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur octobre 9, 2023

Le messager de Allah ﷺ a dit ce qui signifie : « Celui pour qui Allah veut du bien il lui fait apprendre la science de la religion. Certes la science est par l’apprentissage et la science de la jurisprudence est par transmission orale. »

Nous allons poursuivre dans le livre al-‘idah à propos de la connaissance des jugements du mariage.

الحضانة –al-hadanah– signifie la prise en charge de l’enfant et son éducation. Ici, on parle de qui se charge de l’enfant et qui veille à son éducation.

الحضانة veut dire le fait de veiller à la croissance de l’enfant par ce qui assure une bonne croissance, ce qui est de son intérêt, c’est-à-dire en l’entretenant par sa nourriture, par sa boisson, en lui lavant ses vêtements, en lui lavant son corps, en veillant sur lui s’il est malade -en restant à son chevet- et d’autres choses de cet ordre qui sont de son intérêt.

Le sujet d’aujourd’hui s’appelle للحضانة –al-hadanah-, c’est le fait de prendre en charge l’enfant. Il s’agit de protéger celui qui n’a pas le discernement et qui n’est pas indépendant -il ne peut pas faire ces choses-là tout seul- et de l’éduquer par ce qui est de son intérêt et le préserver de ce qui peut le nuire, parce qu’il n’est pas capable de discerner, comme un enfant ou un adulte qui est fou -qui n’a pas toute sa raison-.

C’est une sorte de tutelle particulière sauf qu’elle est plus convenable pour les femmes car elles ont plus de compassion et elles savent mieux éduquer l’enfant et elles ont plus de patience pour assurer cette tutelle. Et elles sont plus souvent avec les enfants. Les femmes restent plus souvent avec les enfants que les hommes.

Qui assure les frais de cette éducation?  C’est celui qui doit la charge de l’enfant, c’est-à-dire le père car al-hadanah c’est une des causes de la suffisance pour l’enfant, comme la charge financière.

Combien il va payer pour cette كفال -kafala-?

C’est en fonction de l’état du père. Si le père est pauvre, cela sera en fonction de son état. Et si le père est riche, c’est en fonction de son état. Le montant de cette hadanah est en fonction de l’état du père.

Si un homme se sépare de sa femme et qu’il a eu d’elle un enfant, dans ce cas là, qui est prioritaire pour assurer al-hadanah ? C’est la maman. Elle est prioritaire sur le père et sur les autres femmes pour prendre en charge l’enfant c’est-à-dire pour l’éduquer, par ce qui est de son intérêt, en veillant sur sa nourriture, sur sa boisson, le fait de laver son corps, ses vêtements, de veiller sur lui en cas de maladie et d’autres choses qui sont de son intérêt.  

Quelle est la preuve que la mère est prioritaire?

La preuve a été trouvée de ce qui a été rapporté d’après ^Abdoullah fils de ^Amr, qu’une femme s’est adressée au Prophète ﷺ et a dit ce qui signifie : « Ô messager de Dieu, mon enfant -elle lui a montré son enfant- mon utérus était un réceptacle -un contenant- pour lui. Mes seins, une source de boisson pour lui. Mes genoux étaient un refuge pour lui et son père m’a divorcée et il veut me le prendre. »

Le messager de Allah ﷺ lui a répondu ce qui signifie : “Tu es prioritaire sur la garde de l’enfant tant que tu ne te remaries pas.”

[hadith rapporté par Ahmad, Abou Dawoud, et jugé sahih par al hakim]

Cette hadanah a des conditions, parmi les lesquelles :

  1. La liberté : une femme esclave ne peut pas assurer al-hadanah même si son maître la lui autorise.

Par exemple, si un homme libre est marié avec une femme esclave et qu’ils ont un enfant. Par la suite, il la divorce, la mère esclave n’est pas prioritaire dans ce cas là. Même si le maître de cette esclave l’y autorise.

Pourquoi ce n’est pas elle qui puisse assurer al-hadanah ? Parce que cette femme esclave est à la disposition de son maître. Elle peut être occupée par son maître au détriment de cette charge de l’enfant. Ce n’est pas de l’intérêt de l’enfant ici.

D’autre part, on a dit que al-hadanah est une sorte de tutelle et l’esclave ne peut pas assurer de tutelle.

Si par ailleurs, l’enfant était libre. Dans le cas par exemple, où un homme libre épouse une femme esclave, l’enfant est libre. Si l’enfant était libre, après la mère, dans l’ordre, c’est le père qui assure la hadanah. Et ensuite autre que le père.

Si le père était esclave lui aussi. Donc, un homme esclave épouse une femme esclave, puis il la divorce. C’est le maître qui va assurer al-hadanah. Et est-ce que le maître peut retirer cette tutelle au père du fait qu’il est son maître pour mandater quelqu’ un d’autre ?

Il y a deux avis relatifs à ce cas de figure.

Est-ce que le maître peut rendre la tutelle à la femme esclave ? Il y a deux avis. Et l’avis qui est correct c’est que non car elle est esclave.

Un autre cas de figure: dans certains cas, il se peut qu’un esclave soit esclave à moitié. Si l’enfant est à moitié esclave et à moitié non esclave, la moitié de sa tutelle est à la charge de son maître et la moitié de sa tutelle est à la charge de ceux qui viennent dans l’ordre le plus proche de ses proches parents qui sont libres. 

  1. La raison : il n’y a pas de prise en charge pour une folle, que sa folie soit continue ou par intermittence.

Néanmoins, il y a une exception. Si sa folie ne lui arrive que très rarement, comme un jour par an, elle ne perd pas son droit à assurer cette tutelle.

Alors quel est le critère qui fait qu’elle n’a pas le droit à cette tutelle en raison de sa folie ?

Le critère c’est qu’avec sa folie elle ne peut pas assurer la protection de l’enfant, elle ne peut pas entretenir l’enfant alors qu’elle est folle puisqu’elle même a besoin de qui lui assure sa tutelle. Comment pourrait-elle prendre en charge d’autre qu’elle?

On a dit 2 critères :

– la liberté,

– la raison,

Le 3e critère est l’islam.

  1. L’islam : Il est une condition que la mère soit musulmane si l’enfant est musulman.

De même pour le père, s’il n’est pas musulman, il n’assure pas la charge –al-hadanah– de l’enfant.

Une non musulmane ne peut pas avoir la charge d’un musulman.

Pourquoi une non musulmane ne peut pas avoir la tutelle d’un musulman ? Parce qu’elle n’a pas à l’éduquer puisqu’elle va le tromper et l’enfant va grandir sur ce qu’il a été habitué de la part de sa mère. Si elle l’a habitué à aller à l’église, par exemple. Et parce que c’est une tutelle, il n’y a pas de tutelle d’un non musulman sur un musulman.

On a dit 3 critères :

  • La liberté,
  • La raison,
  • L’islam,

La 4ème est le fait d’être de confiance, fiable, être honnête.

Celui qui est grand pécheur n’a pas à assurer cette tutelle. Lorsque la mère commet les grands péchés et le père commet les grands péchés, ils n’ont pas le droit à cette tutelle dans toutes les écoles. Ce n’est pas une condition pour al-hadanah qu’il y ait le caractère de confiance en réalité, il suffit qu’en apparence ils soient dignes de confiance.

Il n’y a pas de tutelle –al-hadanah– pour une femme qui commet de grands péchés. Et il n’y a pas de garantie qu’elle trahisse, qu’elle ne soit pas honnête dans la protection de l’enfant. Et que l’enfant grandisse sur les traces de sa mère.

C’est quoi le caractère de confiance en apparence :

  1. Il ne commet pas les grands péchés,
  2. Qu’il ne persiste pas à commettre les petits péchés,
  3. Ils conservent la dignité de ses pairs -semblables-. Si les gens de son rang social ne font pas quelque chose de particulier, alors il ne le fait pas,
  4. Et que ce soit quelqu’un dont la colère est contrôlée. C’est-à-dire qu’il ne va pas au moment de la colère en arriver jusqu’à commettre un péché,
  5. Et qu’il ait un bon for intérieur, qu’il ait la croyance du groupe qui est sauvé. Il n’a pas la croyance des groupes égaré, ni des mou^tazilah, des khawarij ou des mouchabiha.

Abou Chouja^ -savant chafi^ite et Qadi– a dit dans son livre :

Les conditions de al-hadanah sont au nombre de 7 :

  1. La raison -العقل-,
  2. La liberté -الحريّة-,
  3. La religion -الدّين- c’est-à-dire l’islam,
  4. La chasteté -العفّة-,
  5. Le caractère de confiance -الأمانة-,
  6. La résidence -الإقامة-. C’est-à-dire la résidence dans la ville de l’enfant qui a atteint le discernement. C’est-à-dire que ses parents, les 2, résident dans la même ville. Dans le cas où l’un des deux parents veut accomplir un voyage pour un besoin, comme pour faire le pèlerinage ou le commerce, que le voyage soit de longue durée ou de courte durée, l’enfant qui a atteint le discernement et celui qui n’a pas atteint le discernement, restera avec le parent qui est résident jusqu’à ce que le voyageur des deux reviennent.
  7. Le fait de ne pas avoir de mari. Pour qu’elle garde la hadanah de l’enfant, elle ne se remarie pas. Si elle ne respecte par l’une de ses conditions, le droit de la mère est perdu.

Si l’un des deux parents veut voyager pour s’installer ailleurs, c’est le père qui sera prioritaire sur la mère pour prendre l’enfant, il le lui retire.

Pour expliquer davantage le 7e critère :

Si la mère de l’enfant qui a atteint le discernement, n’ait pas un mari qui soit un mahram (quelqu’un qui n’est épousable à jamais à cause des liens de sang, d’allaitement ou de mariage) pour l’enfant. Si la femme s’est remariée avec un mari qui n’est pas un mahram pour l’enfant, alors elle perd son droit. Si la femme, la mère se marie avec un mahram pour l’enfant, comme l’oncle de l’enfant, le frère de son 1er mari, ou l’oncle paternel de l’enfant ou le cousin paternel de l’enfant, ou le neveu de l’enfant et que chacun d’entre eux a accepté que l’enfant qui a le discernement reste avec la mère. C’est-à-dire son mari par exemple, est mort, ou il a divorcé et qu’elle a épousé le frère et que les deux -mères et frères- ont accepté que l’enfant reste, elle ne perd pas son droit de tutelle par cela.

Série le Mariage en Islam (17) : La charge obligatoire envers l’épouse, et la mout^ah

Posted in Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur octobre 9, 2023

Il est un devoir pour le mari de subvenir à la charge de son épouse qui ne le prive pas de son droit sur elle.

Ici, “qui lui permet d’avoir un rapport avec elle” dans le texte, c’est cela le sens de la phrase précédente. Si elle se rend à lui -à son mari- ou si elle se propose à lui, même s’il n’a pas encore hébergé, même s’il n’a pas encore consommé, du fait qu’elle lui est permis d’avoir un rapport avec elle, alors il doit une charge obligatoire pour son épouse. Même si elle est plus riche que lui. En d’autres termes, c’est l’homme qui doit subvenir à la charge obligatoire de la femme. Si après avoir fait le contrat de mariage, elle vit encore chez ses parents, le jour où il réclame d’avoir son épouse, ils peuvent retarder, mais pas au-delà de 3 jours. Ils ont jusqu’à 3 jours pour qu’elle puisse aller chez son mari.

En quoi consiste cette charge obligatoire ? La loi de l’islam a défini cette charge obligatoire. Elle est de 2 moudd, le moudd était le plein de deux mains jointes de taille moyenne. 2 moudd de la nourriture de base la plus répandue de la ville. Si c’est le riz, alors c’est le plein de deux mains jointes de riz. Si c’est le blé, c’est le plein de deux mains jointes de blé. Donc, le plein de deux mains jointes de la nourriture de base la plus répandue de la ville pour chaque jour, pour quelqu’un qui est aisé, c’est-à-dire quelqu’un qui a les moyens financièrement. Si quelqu’un n’est pas aisé, il est pauvre, il doit assurer pour son épouse un seul moudd par jour. Donc si quelqu’un est dans une situation financière intermédiaire, entre aisé et pauvre, il doit assurer ce qui est entre les deux, c’est-à-dire un moudd et demi. Voilà comment les savants ont défini cette quantité.

Dans l’école chafi^ites, c’est le mari qui doit moudre le blé. C’est le mari qui doit fabriquer du pain avec et c’est le mari qui doit le pétrir et le cuire au four. Il y a divergence avec d’autres écoles.

Chaykh ^Abdoullah a dit : “Les gens aujourd’hui se sont engagés à faire des choses qui sont au-delà de ce que la loi requiert. S’ils le font avec la bonne intention, ils ont des récompenses.”

Si par exemple, la femme dit à son mari “je vais acheter la baguette”. Même si c’est au mari de ramener le pain. Si elle le fait avec la bonne intention, elle a des récompenses. Mais bien sûr, il ne faut pas oublier l’intention pour gagner des récompenses, ce n’est pas machinalement. Il y a certains parents qui élèvent leurs enfants machinalement sans avoir d’intention de rechercher l’agrément de Dieu. Ils vont perdre leur temps. Tout l’investissement qu’ils ont fait ne leur procure pas de récompense.

Et c’est au mari également d’assurer pour son épouse la sauce ou l’accompagnement du pain le plus répandu du pays. Il lui ramène le pain ou le riz, c’est lui qui va le préparer. Et c’est au mari également d’assurer l’accompagnement du pain. Cela peut être de l’huile d’olive, du beurre clarifié, du fromage, du lait.

Pour ce qui est de la viande, l’homme doit assurer à son épouse de la viande selon l’habitude. Si c’est l’habitude des gens de son milieu de manger deux fois la viande par semaine, il lui garantit 2 fois par semaine. Et au minimum 1 fois par semaine. Prioritairement, l’homme assure la viande le vendredi. Et l’accompagnement au pain diffère selon les saisons. Il y a un accompagnement du pain en hiver, il y a un accompagnement pendant l’été. Cela dépend des saisons. C’est le juge qui évalue quel est l’accompagnement au pain en fonction de son effort de déduction. Cela dépend si la personne est aisée ou non. Si l’homme et la femme mangent ensemble tel que c’est d’usage. Il ne faut pas lui dire, “j’ai mangé ¾ d’un moudd, tu me dois ¼ du moudd restant”. Dans ce cas là, la charge en termes de nourriture est réalisée. L’obligation envers la femme en termes de nourriture est qu’il en est déchargé pour cette journée là. Et dans l’école chafi^ites il n’est pas obligatoire que ce soit la femme qui fasse la cuisine. Elle peut faire plus que ce que la loi lui demande pour gagner l’agrément de Dieu.

Il y a des règles dans la loi de l’islam qui ne sont pas du ressort du mari. Par exemple, ce n’est pas à lui d’aller acheter les médicaments pour sa femme. Ce n’est pas à elle de cuisiner pour son mari. Dans la loi de l’islam, à la maison, la femme est comme une reine. Mais aujourd’hui c’est malheureusement l’usage qui a pris le pli.

Une femme avait donné le conseil à sa fille la veille de son mariage. Elle lui a dit : “Sois comme une esclave pour ton mari. Il sera pour toi comme un esclave.” Et ça c’est pleins de moralités. Que veut le mari en général ? Il veut avoir la paix.

Donc si elle, elle va gérer les choses comme lui le souhaite, est-ce qu’il va l’embêter ? Non, au contraire, il va la rendre heureuse. C’est une question d’entente et de bien comprendre la loi de l’islam. Et si chacun met l’intention de rechercher l’agrément de Dieu, les difficultés sont aplanies. Et s’il y a des petits ratés, des grains de poussières dans l’engrenage, ça crise un peu, il faut toujours faire en sorte que ce soit la loi de l’islam qui soit l’arbitre. Et après, même celui qui a le droit, il fait les concessions. Tant que ce n’est pas pour quelque d’interdit, cela est utile. Cela va calmer les choses.

Une des très grandes causes de problème, c’est la colère. Une des grandes causes de nuisance pour le bas monde et pour la religion, c’est la colère. Si la personne prend l’engagement envers sa propre personne de dire “je ne gère pas mes problèmes sous le coup de la colère”. Si je suis dans une situation difficile, j’ai mon sang qui est en train de bouillir, ça monte au cerveau, je vois tout rouge, ce n’est pas le moment de gérer le problème. Je laisse les choses se calmer et ensuite à tête reposée, de manière lucide on réglera le problème. Mais si sur le coup de la colère il y a une surenchère et que des deux côtés chacun monte, cela peut aller très loin. Alors qu’en réalité c’était quelque chose de peu important.

Histoire de chaytan avant de partir:

Il y avait un chaytan avec sa femme et ses enfants, ils allaient partir et quitter leur lieu de résidence.

Il a dit à ses enfants “préparez-vous”. Qu’est-ce que l’un de ses fils a fait ? Il y avait une femme humaine qui était en train de traire la vache. Le fils du chaytan a remué la corde de la vache. La vache a donné un coup, elle a projeté le seau de lait. Le mari est venu et a trouvé le seau de lait comme ça, il a frappé sa femme. La famille de la femme est venue et a frappé l’homme. Après, ils sont venus et ont tué quelqu’un de la tribu. C’est devenu une guerre. Alors le chaytan quand il a constaté qu’une guerre s’est déclarée dans ce lieu, a regardé son fils et lui a dit “qu’est-ce que tu as fait?”. Son fils a répondu “j’ai juste remué la corde de la vache c’est tout”.

Donc, parce qu’il a remué la corde de la vache, une guerre s’est enclenchée. Donc, il ne faut pas favoriser le jeu de chaytan. Quand tu vois que c’est en train de s’amplifier pour aller loin, tu coupes, tu arrêtes. Tu te reposes, tu vas faire le wudu.

Le prophète ﷺ  a dit ce qui signifie : “Celui qui se trouve en colère s’il était debout, il s’assoit. S’il était assis, il s’allonge.”

Suite du cours à propos de la charge obligatoire :

Toujours, dans le cas de la charge obligatoire, l’homme doit à son épouse une tenue vestimentaire qui est suffisante et un ustensile/outil qui lui permet de faire sa toilette. Donc, il lui assure ce qui lui permet de faire sa toilette, c’est-à-dire par exemple, il lui ramène du savon, ou du shampooing ou ce qui est équivalent. Cela est à la charge de l’homme. L’homme doit pour son épouse, un logement qui comporte une cuisine, un sanitaire (toilettes) et une autre pièce. C’est le minimum qu’il doit lui assurer. Ce n’est pas une condition que ce soit propriétaire, il peut en location. C’est ce que l’homme doit envers son épouse. Pour ce qui est de la nourriture, il doit lui assurer ce que les gens autres que ceux qui sont dans le superflu mangent. Pas forcément des mets de l’ordre du superflu. Et la nourriture, soit il la ramène prête, soit c’est lui qui prépare, selon l’école chafi^ites. Il lui doit une couche pour dormir et un oreiller. Ceci est aussi à la charge de l’homme. Il doit lui assurer des chaussettes dans les pays où on en a besoin. Il doit lui assurer un tapis ou des nattes, quelque chose qui protège du mal du froid et de la chaleur. Il doit lui assurer un drap ou une couverture qui puisse servir pour la chaleur et pour le froid. Pour ce qui est de l’éclairage, il doit, pour son épouse, soit une chandelle, ou ce qui réalise la suffisance, pour ne pas la laisser dans le noir. Il doit lui assurer aussi ce qui est indispensable pour qu’elle puisse laver ses vêtements à elle. Lui il lave ses propres vêtements. C’est un devoir aussi pour le mari, d’acheter pour son épouse un voile (pour qu’elle puisse se couvrir la tête), un pantalon (pour qu’elle puisse le porter jusqu’à la taille) et une chemise longue (qu’elle porte au-dessus du pantalon). La chemise longue c’est celle qui va à au moins un empan -environ 17 cm- au-dessus du genou. Et au lieu du pantalon, il peut aussi lui assurer un pagne qui est long.

Le prophète ﷺ a dit ce qui signifie : “Que Dieu fasse miséricorde aux femmes de ma communauté qui portent des pantalons.”

C’est-à-dire elles mettent un pantalon en dessous de la chemise. Même si elle était à cheval et qu’elle tombe, son pantalon la couvre, elle ne va pas être dévoilée. C’est un surcroît de couverture quand elle porte le pantalon.

L’homme doit pour son épouse, une tenue vestimentaire pour l’hiver et une tenue vestimentaire pour l’été. Même si le vêtement de l’année dernière peut encore être utilisé, l’homme doit lui acheter à chaque saison un vêtement. Il doit lui acheter des chaussures ou bien des bottes, selon l’usage. Et ce qu’il est d’usage pour se protéger du froid.

Il n’est pas permis à la femme de déranger son mari pour qu’il lui achète des choses en plus. Après, si elle sait que cela ne va pas le déranger, cela dépend. Mais du point de vue de l’obligation, elle n’a pas à le faire. Maintenant, si elle sait que son mari accepte, mais simplement il ne pense pas à ça, elle peut lui demander gentiment, mais ce n’est pas dans le sens de l’obligation ou de la contrainte.

Ce n’est pas un devoir pour le mari d’acheter les parfums pour sa femme. On parle de l’obligation. Mais maintenant si lui dit “moi je veux gagner des récompenses”, alors il lui achète des parfums. Il y a des choses qui sont obligatoires et il y a des choses qui sont en plus de l’obligatoire. Si celui qui fait les choses en plus de ce qui est obligatoire avec la bonne intention, il gagne des récompenses.

Chez les malikites, c’est l’homme qui doit payer la sage femme quand sa femme va accoucher si cela est nécessaire.

Ce n’est pas un devoir pour le mari de payer un médecin, ni de lui acheter les médicaments. C’est à elle de le faire avec son propre argent. 

Dans certains cas, le mariage peut être obligatoire. Si un homme est capable d’assurer la charge obligatoire et il craint pour lui-même de tomber dans le péché, dans ce cas, c’est une obligation pour lui de se marier. S’il ne se marie pas, le fait qu’il délaisse le mariage fait qu’il tombe dans le péché.

Deux choses :

  1. il est capable d’assumer le mariage,
  2. il craint de tomber dans le péché s’il ne se marie pas. 

Dans ces deux cas, il est un devoir pour lui de se marier et il aura été désobéissant s’il ne se marie pas.

Dans un second cas, le mariage peut être recommandé. Lorsque l’homme aspire au mariage et il ne craint pas pour lui-même de tomber dans l’interdit s’il ne se marie pas. Donc, il aimerait se marier mais il se maitrise de sorte qu’il ne va pas tomber dans le péché s’il ne se marie pas. Et en plus, il dispose de la charge obligatoire pour le mariage. Mais s’il ne se marie pas, il ne tombe pas dans le péché. Par contre, s’il n’a pas les frais pour subvenir à la charge obligatoire du mariage, c’est déconseillé pour lui de se marier en raison des conséquences. Le fait qu’il va manquer à ses obligations, notamment en termes de charges envers l’épouse.

Il est parvenu dans le hadith, dans lequel le Prophète ﷺ a dit ce qui signifie : “Il suffit à l’esclave comme péché de manquer à la charge de ceux qui sont à sa charge.”

[Rapporté par At-Tirmidhiyy]

Et dans une autre version, le Prophète ﷺ a dit ce qui signifie : “Il suffit à l’esclave comme péché de manquer à la charge de ceux à qui il accorde la subsistance.”

[Rapporté par Abou Dawoud]

C’est-à-dire manquer à la charge de ceux à qui il est un devoir de subvenir à leur charge. Il y a ainsi dans ce hadith la preuve que c’est un grand péché, que de manquer à la charge de ceux qu’il est un devoir de prendre en charge. 

De même, il est déconseillé de se marier pour celui qui n’a pas besoin de se marier, il n’aspire pas au mariage, il n’a pas de penchant pour le mariage. C’est le cas de celui qui se marie pour avoir une femme à son service. Cela est déconseillé.

C’était là un résumé de ce qu’ont indiqué les savants des musulmans. Dans certains cas, c’est obligatoire, dans certains cas, c’est recommandé, dans certains cas, c’est déconseillé.

La charge n’est plus obligatoire si la femme est ناشز –nachiz– qui est le qualificatif et le substantif c’est نشوز.-nouchouz– Le fait que la femme soit ناشز c’est quelque chose d’interdit selon l’unanimité. Et si elle est ناشز elle perd sa charge obligatoire, elle n’y a plus le droit.

Si un homme est marié et qu’il n’a pas donné la charge à sa femme, cela reste une dette. Chaque jour qui passe c’est comme quelqu’un qui s’endette de jour en jour, s’il ne donne pas la charge à sa femme.

Par contre, la charge envers les enfants est obligatoire. Mais s’il ne la paye pas, elle ne devient pas une dette. Il aura commis un péché, mais ce n’est pas comme pour la femme pour qui cela reste une dette, mais pour les enfants non. Ici, quand on dit donner la charge, c’est-à-dire lui assurer ce qu’il doit lui assurer dans la loi. Si un homme néglige sa femme, sans lui assurer de charge obligatoire, alors il va être chatié d’un châtiment douloureux dans l’au-delà. Et celui qui laisse ses enfants -ceux qui sont avant la puberté- sans leur assurer la charge obligatoire, lui aussi va être châtié d’un châtiment douloureux. Également, celui qui laisse ses parents, son père, sa mère qui sont pauvres, qui sont dans le besoin, celui-là aussi aura un châtiment douloureux. Quand les parents sont pauvres et qu’ils sont dans le besoin, ce sont tous les enfants -garçons et filles- qui doivent subvenir à leur besoin.

Qu’est ce qui fait qu’une femme est ناشز ?

Par exemple, elle prive son mari de rapport, elle refuse le rapport. Et le fait qu’elle quitte son domicile et va chez sa famille à elle sans l’autorisation de son mari. Cela aussi ca fait qu’elle devient ناشز. Mais, si elle ne lui prépare pas le repas comme lui il veut et qu’elle ne lui lave pas son linge, elle ne devient pas ناشز par cela.

Si la femme est clairement ناشز, qu’est ce que le mari fait ? Il l’exhorte. Il lui dit : “crains Dieu, tu es en train de commettre de grands péchés, tu n’as pas à faire cela.”

Et si malgré cela, elle reste sur ses positions, il ne dort pas avec elle, ils font lit à part, sans que cela ne se sache chez les voisins. Ceci est pour lui montrer la gravité de ce qu’elle fait.

Il lui fait l’exhortation, il lui dit : “Crains Dieu, pourquoi tu as changé? Avant tu n’étais pas ainsi.”

Mais si elle refuse et elle reste quand même ناشز, alors il ne dort pas avec elle dans le même lit. Du fait qu’elle devienne ناشز, elle n’a plus le droit à sa nuité et elle n’a plus le droit à sa charge.

Qu’est ce que la nuité?

Par exemple, l’homme a deux femmes, il dort une nuit chez l’une et l’autre nuit chez l’autre. Celle qui est ناشز perd son droit. Et elle perd sa charge. Il ne lui doit pas la charge. Si elle persiste sur son نشوز, alors il la corrige mais pas jusqu’à la blesser.

Par le نشوز, elle n’a plus le droit à sa nuité, ni à sa charge. Et tant qu’elle est ناشز, il est autorisé au mari de ne plus lui adresser la parole jusqu’à 3 jours ou même plus. Quand il fait cela, son objectif est d’éviter à sa femme de rester sur le péché. Ce n’est pas pour satisfaire ses passions à lui.

Histoire:

Un jour, un voleur a pris l’argent d’un saint. Le voleur court et le saint court derrière lui. Mais le saint qu’est ce qu’il voulait? Il a dit au voleur : “je te donne, dis “j’accepte””.

Il voulait que le voleur dise “j’accepte” car dans certaines écoles pour que le don soit valable il faut que celui qui reçoit le don dise “j’accepte”.

Le saint avait peur pour le voleur qu’il soit châtié dans l’au-delà. Ce n’est pas pour reprendre son argent. Regardez comment ils sont au-dessus de tout cela.

L’objectif du mari est de sauver sa femme du péché. Parce que le نشوز de l’épouse, le fait qu’elle manque à ses obligations envers son mari, le fait qu’elle n’assure pas les droits que son mari a sur elle, ce droit que Dieu lui a ordonné, ce n’est pas le mari qui a décidé, ceci est un grand péché. Le fait de ne pas dormir avec elle, c’est pour la corriger.

La femme qui a été divorcée, son mari lui doit une mout^ah -المتعة-

المتعة c’est un bien, une quantité d’argent qui est donnée à la femme lorsqu’elle a été divorcée sans que ce soit de son fait à elle. Comme par exemple, il s’est avéré que la femme avait un défaut. S’il la divorce dans ce cas, il lui doit une المتعة.

Par exemple, il s’est avéré qu’elle avait le vitiligo, ceci est une cause mais elle n’y est pour rien. Par contre, si le divorce ou la séparation était du fait de la femme, comme par exemple si elle avait apostasié, puis elle est restée sur l’apostasie jusqu’à la fin de la période d’attente post-maritale, dans ce cas là, la séparation est par sa faute, de son fait à elle, alors ce n’est pas une obligation pour l’homme de lui donner une compensation. Cette compensation n’est pas d’un montant déterminé, mais il est recommandé que cette compensation soit de la valeur de 30 dirhams et que cette compensation n’atteigne pas la moitié de la dot de ses semblables.

Au titre de المتعة il est suffisant que ce soit un montant sur lequel les deux époux s’entendent, même s’il est de faible valeur. S’ils ne s’entendent pas sur le montant, il y a un conflit, qu’est ce qu’ils font? Ce sera le juge qui va lui-même estimer la valeur de cette compensation.