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Tafsir An-Nasafiyy sourate al-Baqarah : versets 229-230

Posted in cours général,tafsir par chaykhaboulaliyah sur mai 17, 2023
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verset 229 : le divorce est jusqu’à deux fois : le fait de libérer la femme des liens du mariage, le divorce suite auquel l’homme peut reprendre la femme en mariage, après l’avoir divorcée, est jusqu’à deux fois.

Suite à cela, soit l’homme reste en bons termes avec son épouse, ou alors il la libère définitivement mais toujours en bons termes.  C’est-à-dire qu’il prononce le troisième divorce, dans une période inter menstruelle. S’il l’a divorcée une ou deux fois, soit il la reprend en mariage, ou bien s’il veut la libérer définitivement, il prononce le divorce dans la troisième période inter menstruelle.

Ce verset a été révélé à propos d’une femme compagnon qui s’appelle Jamiilah et son époux s’appelle Thaabit fils de Qays fils de Chammaas. Elle ne le supportait pas parce qu’il n’était pas beau mais lui, il l’aimait. Il lui avait donné à titre de dot un verger. Elle a dit au Prophète qu’elle avait peur de ne pas assumer ses devoirs conjugaux. Elle n’avait rien à dire concernant l’application des devoirs conjugaux de la part de son époux. Le Prophète a proposé à cet homme d’accepter qu’elle lui rende son verger en contrepartie de quoi il la libèrerait des liens du mariage. C’est le khoulou^ c’est-à-dire une séparation moyennant une contrepartie qui est versée au mari. Ce peut être la femme qui la verse, ce peut être un tiers. Moyennant cette contrepartie, le lien du mariage est effacé. Ce fut le premier khoulou^ en islam.

Et il ne vous est pas autorisé (c’est-à-dire vous les maris) de prendre ce que vous leur avez donné (aux femmes) quoi que ce soit (de leur dot).

Sauf dans le cas où les deux époux craignent de ne pas assurer leurs droits conjugaux mutuels. Comme si la femme craint de tomber dans le « nouchouuz » c’est-à-dire qu’elle ne craint de refuser à son mari son droit conjugal. Dans ce cas-là, justement, il y a cette issue de libération des liens du mariage moyennant une contrepartie.

Si vous craignez : An-Naçafiyy a dit que le pronom « vous » ici peut être adressé aux gouverneurs et c’est possible aussi qu’il s’adresse aux maris et que, plus tard, à la fin de ce verset, la parole s’adressera aux gouverneurs.

Qu’ils ne respectent pas les limites de la religion agréée par Allaah (en ce qui concerne la vie conjugale, c’est-à-dire le droit de chacun des époux l’un sur l’autre)

Alors il n’y a pas de mal (à ce que le mari récupère tout ou partie de la dot et il n’y a pas de mal à ce que la femme donne tout ou partie de la dot).

A ce que la femme verse pour son mari (pour se libérer des liens du mariage).

Ce sont là les limites définies dans la religion agréée par Dieu. Concernant le mariage, le fait de jurer, le fait de divorcer, le fait de faire le khoulou^, etc… Ceci, pour que les musulmans sachent comment exécuter ces différentes transactions.

Ne dépassez pas ces limites : c’est-à-dire n’outrepassez pas ce que Dieu vous a fixé. Agissez conformément aux règles que Dieu a fixées.

Ceux qui outrepassent les limites fixées par Dieu, ce sont eux les injustes. Allaah nous a envoyé un Prophète qui nous a indiqué les lois à suivre. Celui qui ne suit pas cela, qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même.

Verset 230 : s’il la divorce : c’est-à-dire s’il prononce un troisième divorce après les deux précédemment cités, elle ne lui est plus licite jusqu’à ce qu’elle se marie avec un autre. C’est une parole de dissuasion pour que l’homme réfléchisse bien avant de prononcer une parole de divorce. Ce jugement est conforme à ce que notre Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit à une femme qui a été divorcée trois fois par son mari nommé Rifaa^ah. Elle est allée voir le Prophète pour lui dire que, malgré cela, elle voudrait bien redevenir son épouse. Le Prophète lui a dit qu’elle ne pourrait revenir à Rifaa^ah que si un autre homme l’épousait, consommait le mariage, puis qu’il veuille bien la divorcer pour qu’elle puisse se marier à nouveau avec Rifaa^ah. Hadiith réputé rapporté par Al-Boukhaariyy. Il n’y a pas de considération à accorder à tout avis qui serait non conforme à ce jugement.

Les moujtahid sont ceux qui ont l’habitude de déduire les lois à propos de questions qui n’ont pas été mentionnées dans les textes (et ce sont les versets du Qour’aan et les Hadiith confirmés du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam). Quand les musulmans sont confrontés à un cas qui n’a pas été mentionné dans un texte, celui qui va donner la réponse, c’est le moujtahid, comme l’imam Maalik, comme l’imam Ach-Chaafi^iyy, comme l’imam Abouu Haniifah, comme l’imam AHmad ibnou Hanbal. Il ne s’agit donc pas d’une concertation entre les gens du commun. Ce sont les savants moujtahid qui ont l’aptitude à déduire les lois en utilisant l’analogie par rapport aux questions qui, elles, ont été mentionnées dans les textes. Par ailleurs, il y a des textes qui sont abrogés – l’application de ce texte s’est arrêtée – mais que l’on continue à réciter. Donc si quelqu’un ne sait pas que tel texte a été abrogé (et ceci a eu lieu au temps du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam)et qu’un autre texte est venu après, il est possible qu’il fasse une analogie avec ce verset qui a été abrogé et ceci n’est pas valable. Il y a de nombreux critères qui font qu’un savant ait le degré de moujtahid.

Tous les savants moujtahid sont d’accord sur le fait qu’à partir du moment où un homme a prononcé trois divorces, il ne peut pas vivre à nouveau avec cette femme tant qu’elle n’aura pas été épousée par un autre puis qu’il veuille bien la divorcer.

Quiconque dit une parole qui n’est pas conforme aux textes, sa parole est rejetée. Le moujtahid ne va pas dire une parole qui ne soit pas conforme à un texte. Et tous les textes n’ont pas le poids d’arguments. Le plus fort est le Qour’aan. Concernant la parole du Prophète, il y a des degrés de fiabilité. Il se peut qu’un savant moujtahid dise que cette chaine de transmission n’est pas suffisamment forte pour qu’il s’appuie dessus. C’est pour cela qu’il y a des divergences entre les moujtahid. Un moujtahid va arriver à un jugement différent d’un autre moujtahid en s’appuyant sur tel Hadiith que l’autre n’a pas retenu. Les divergences concernent les actes pratiques et non pas la croyance. Il n’y a pas de divergence acceptable dans la croyance. Si un moujtahid aboutit à un jugement qui contredit un texte qui fait l’accord chez les savants, on ne doit pas le suivre dans ce qu’il a dit. Comme l’exemple de ce verset qui indique que l’homme ne pourra pas épouser cette femme après qu’il l’ait divorcée trois fois, tant qu’elle n’a pas épousé un autre. Si quelqu’un vient et dit le contraire de cela, on ne va pas le suivre parce qu’il est en train de contredire un texte qui va l’accord chez tous les savants. De même, si un juge émet une sentence (en sachant qu’il y a des juges pour chaque école de jurisprudence) et que cette sentence revient à contredire un texte qui fait l’objet d’accord des savants, cette sentence n’est pas à prendre en compte. Et nous demandons à Dieu qu’Il fasse que nous persévérions sur la voie correcte, sur la tradition prophétique.

La sagesse dans le fait qu’une femme qui a été divorcée par trois fois par son mari, celui-ci ne pourra pas vivre à nouveau avec cette femme tant qu’elle n’aura pas été épousée par un autre qui aura consommé ce mariage puis qu’il veuille bien la divorcer pour que le premier puisse l’épouser à nouveau, tient dans le fait que l’homme soit au courant que s’il fait cela, cette séparation ne pourra pas être compensée par un regret. C’est une séparation définitive.

S’il la divorce (ici il s’agit du deuxième mari)

Il n’y aura pas de mal pour eux deux (le premier mari et la femme) qu’ils se remettent ensemble (c’est-à-dire par un mariage) si eux deux pensent qu’ils vont respecter la loi de Dieu (s’ils pensent qu’ils pourront respecter leurs obligations conjugales l’un envers l’autre).

Ce sont là les limites fixées par Dieu. Dieu les explique pour les gens qui ont de la compréhension. (C’est-à-dire qui comprennent ce qui leur a été indiqué).

Verset 231 : et si vous divorcez une femme et qu’elle atteint son terme (c’est-à-dire la fin de sa période d’attente post maritale). Le mot « ajal » peut avoir le sens d’échéance, du terme et peut avoir le sens de la période. On dit que l’âge d’un être humain, sa vie s’appelle un « ajal » et on dit que la mort qui est le terme de cette vie est un « ajal ».

Ou bien vous les retenez dans de bonnes conditions ou bien vous les libérez dans de bonnes conditions. C’est-à-dire que : soit il la reprend à son mariage (l’homme peut reprendre cette femme à son mariage lors de cette période d’attente post-maritale, sans faire de nouveau contrat, et ceci par une simple phrase comme s’il dit qu’il la reprend à son mariage) mais sans vouloir lui nuire par cette reprise. Soit il la quitte jusqu’à ce que s’achève la période d’attente post-maritale et qu’elle soit définitivement séparée de lui, sans qu’il ne lui nuise.

Mais ne retenez pas votre femme que vous avez divorcée pour lui nuire. Il arrivait en effet, avant le verset, qu’un homme prononce le divorce avec sa femme, qu’il la laisse jusqu’à ce que la fin de la période d’attente post maritale soit proche puis il la reprenait, non pas parce qu’il avait besoin d’elle mais juste pour lui prolonger sa période d’attente post maritale : c’est cela le fait de retenir avec une nuisance.

Pour être injuste envers elle. Ne faites pas cela pour la pousser à vouloir vous payer pour que vous la libériez.

Et celui qui fait cela, (c’est-à-dire qui retient l’épouse pour lui nuire) il aura exposé sa femme au châtiment de Dieu (il l’aura poussée à commettre peut-être des péchés)

Et ne prenez pas les versets et les ordres de Dieu comme objets de moquerie : c’est-à-dire soyez sérieux en prenant ces jugements, en les appliquant, en les respectant, sinon vous aurez dénigré ces jugements-là.

Et citez les bienfaits et les grâces que Dieu vous a accordés : le bienfait de l’islam et le bienfait du Prophète ^alayhi s-salaam

Comme livres et comme sagesses. Le livre c’est le Qour’aan et les sagesses c’est la sounnah, le Hadiith du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Citez c’est -à-dire évoquez, répondez à ces bienfaits par le remerciement. Et considérez ces bienfaits à leur juste valeur, ce Livre que Dieu vous a révélé et cette sagesse que Dieu vous a fait connaitre par le biais de Son envoyé. Ne soyez pas ingrats.

Dieu vous exhorte par ce qu’Il vous a fait descendre (comme révélation à Son Prophète)

Et craignez Dieu : c’est-à-dire préservez Dieu dans les épreuves qu’Il vous accorde.

Et sachez que Dieu sait absolument tout : Il sait ceux pour qui le rappel est profitable et qui le mettent en œuvre, ceux qui se préservent, ceux qui sont exhortés et autres que ceux-là. C’est une menace et une promesse très éloquentes : une menace de châtiment et une promesse de récompense. Ceci est un rappel pour que nous accomplissions ce que Dieu nous a ordonné de faire et que nous évitions ce que Dieu nous a interdit de faire.

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Tafsir an-Nasafiyy : sourate al-Baqarah versets 214 à 218

Posted in islam,Livre,tafsir par chaykhaboulaliyah sur février 26, 2023
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verset 214 : ou alors est-ce-que vous pensez ?! : c’est quelque chose à laquelle ils sont loin de penser, c’est quelque chose à laquelle ils ne croient pas. Le contexte de ce verset est qu’auparavant, Dieu a rappelé à notre maitre MouHammad Salla -l-Laahou ^alayhi wa sallam l’état des différentes communautés : malgré les preuves que leurs prophètes leur ont apportées, certaines communautés n’avaient pas suivi les prophètes. Ce rappel est pour encourager le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et pour encourager les croyants à persévérer et à patienter malgré les associateurs, malgré les gens du livre qui renient et qui remettent en cause les signes que le Prophète a amenés.

Que vous alliez pouvoir entrer au paradis sans pour autant subir ?! : cela signifie : vous ne vous attendez donc pas à subir [des épreuves] ?! Est-ce que vous pensez vraiment que vous allez entrer au paradis [sans être éprouvés] ?!

Ce qu’ont subi ceux qui vous ont précédés : c’est-à-dire ce qu’ont subi les communautés antérieures qui ont subi des difficultés.

Elles ont subi la pauvreté, la maladie et la faim. Dieu éprouve qui Il veut.

Ils ont subi des tremblements : ils ont subi des épreuves qui les ont dérangés, à l’image d’un séisme. C’est un sens figuré : ils ont subi ce qui les a fait trembler, comme un tremblement de terre ou un séisme aurait fait trembler les gens. Et ce sont des épreuves.

Au point que le Messager et ceux qui étaient croyants avec lui, ont dit : quand est-ce que Dieu nous accordera la victoire ?! C’est-à-dire que tellement ils étaient éprouvés, tellement ils étaient dérangés par les épreuves qu’ils avaient subies, qu’ils ont dit : mais quand Dieu nous accordera-t-il la victoire ? Pas dans le sens de la perte de patience, mais parce que les épreuves étaient très fortes. Ils ont demandé la victoire. Ils l’ont souhaitée et ils ont trouvée longue la période de l’épreuve.

Certes la victoire accordée par Dieu est imminente.  C’était une réponse à leur demande d’avoir la victoire. Et comme un homme qui s’appelle ^Amr ibn al-JaamouuH, il était âgé et avait beaucoup d’argent. Il a dit : qu’est-ce que nous dépensons de nos biens et où plaçons-nous notre argent ? La réponse est dans le verset suivant.

Verset 215 : ils t’interrogent qu’est-ce qu’ils dépensent. Dis : ce que vous dépensez comme bien, ce sera pour les parents, pour les proches parents, pour les orphelins, pour les miséreux et pour les voyageurs. Sa parole ce que vous dépensez comme biens est une réponse à ce qu’ils dépensent. Tout ce qu’ils dépensent est un bien. Il a poursuivi l’indication en montrant ce qui est plus important. Il y a deux questions : quels biens dépenser et à quel poste affecter cette dépense ? La dépense n’est récompensée que si elle est affectée au bon poste. Ici il est question des dépenses qui sont en plus des dépenses obligatoires. Il a cité les parents, les proches parents, les orphelins, les pauvres et les voyageurs. Il ne s’agit pas ici de la charge obligatoire mais du surérogatoire.

Et tout ce que vous faites comme bien, Dieu le sait. Il le récompensera. Faites le bien sans compter parce que tout ce que vous ferez comme bien, vous en serez récompensés.

Verset 216 : il vous a été prescrit le combat : c’est-à-dire le combat contre les incrédules et c’est quelque chose qui est difficile pour vous. C’est quelque chose vers laquelle l’âme ne penche pas. Le mot « kourhoun » est un substantif à l’origine mais il est valable qu’il soit utilisé dans le sens de ism maf^ouul ( le nom de celui qui subit l’action) makrouuh c’est-à-dire ce qui est détestable. Ici le sens de « détester » est « trouver difficile ».  Même si c’est difficile, c’est quelque chose d’utile car c’est pour sauver les gens de la mécréance. Et la mécréance est la cause du séjour éternel en enfer. Ce combat est une miséricorde en leur faveur, c’est un bienfait car s’ils meurent sur leur mécréance, ils iront en enfer pour l’éternité. C’est pour cela que les musulmans diffusent l’Islam, par miséricorde, pour ne pas que les gens restent sur la mécréance. Si, véritablement, chacun pouvait croire ce qu’il voulait, alors Dieu n’aurait pas envoyé les prophètes. Si Dieu a envoyé les prophètes c’est bien pour que les gens les suivent. Les prophètes ont enduré beaucoup de difficultés, certains ont même été tués par des mécréants, certains ont subi des coups et des nuisances. Dieu a ordonné aux prophètes d’appeler les gens à l’islam. Ceux qui remettent l’appel à l’Islam en cause, c’est comme s’ils ont considéré que les prophètes n’ont pas de compréhension, c’est comme s’ils ont dit que les prophètes faisaient des choses inutiles. Notre maître Jésus, après qu’il a eu des gens qui l’ont suivi puis qu’il a pris une position de force, certains de ceux qui l’ont suivi ont propagé l’Islam contre les mécréants. Et Dieu dit dans le verset 146 de sourate ‘Aali ^Imraan combien les prophètes ont fourni des efforts pour amener les gens à entrer en Islam. Il n’y avait pas de voitures. Ils montaient sur des chameaux, sur des chevaux, sous la chaleur du soleil , dans le froid de l’hiver , pour aller propager l’Islam. Si Dieu ne leur avait pas ordonné de faire cela, ils seraient restés dans leurs pays.

Et il se peut que vous trouviez une chose difficile alors qu’en réalité c’est un bien pour vous. Vous trouvez la chose difficile mais il y a en cela un des deux biens : soit vous avez la victoire et vous gagnez le butin, soit vous êtes martyrs et vous gagnez le paradis.

Et il se peut que vous penchez vers une chose et peut-être que c’est un mal pour vous : peut-être que vous préférez ne pas avoir à propager l’Islam, mais ce serait un mal pour vous, parce que ça vous ramènera l’humiliation, la pauvreté, la privation du butin et de la récompense.

Et Dieu sait ce qui est un bien pour vous et vous, vous ne savez pas. Dieu est notre Créateur, Il sait mieux que nous ce qui est bon pour nous.

La moralité est : empressez-vous d’accomplir ce que Dieu a ordonné de faire, même si vous le trouvez difficile. Dieu vous a ordonné de jeûner RamaDaan ; faites-le même si vous le trouvez difficile ; Dieu vous a ordonné de faire cinq prières, faites-les, même si vous trouvez cela difficile. Empressez-vous car il y a un bien en cela. Et le verset suivant a été révélé à propos d’un bataillon que le Messager d’Allaah Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam avait envoyé pour combattre les associateurs alors que le mois de rajab avait commencé. Et c’est un mois Houroum dans lequel les Arabes ne combattaient pas. Alors les gens de Qouraych ont dit : « ah ! MouHammad s’est permis de combattre durant ce mois Houroum où, habituellement, les gens n’ont rien à craindre.

Verset 217 : ils t’interrogent à propos du mois Haraam : c’est-à-dire que les mécréants t’interrogent du jugement de combattre durant ce mois-là.

Dis que le combat dans ce mois-là est un grave péché. Certains savants ont dit que ce verset a été abrogé. Le jugement de l’interdiction de combattre durant les mois Houroum a été annulé, il n’est plus interdit de combattre durant ces mois.

Le fait d’empêcher d’obéir à Dieu : c’est-à-dire d’accomplir la ^oumrah. Les associateurs avaient empêché le Messager d’Allaah et ses compagnons de venir faire la ^oumrah. C’était l’année de al-Houdaybiyah, appelée ainsi parce qu’il y a eu un pacte suite à cet évènement-là, entre le Prophète et les gens de Qouraych, pour qu’il n’y ait plus de guerres pendant un certain temps. Parce que le Prophète n’était pas venu pour faire la guerre mais pour faire la ^oumrah. Les associateurs l’en ont empêché parce que La Mecque n’était pas encore conquise à cette époque. Puis ils ont fait un pacte pendant une certaine période, suite auquel certains évènements très importants se sont produits. Et ce pacte est un armistice qui a eu lieu à Al-Houdaybiyah.

Et une mécréance en Dieu.

Et le fait d’empêcher d’aller à la mosquée Al-Haraam : ils ont empêché le Prophète d’arriver à la mosquée de La Mecque pour faire la ^oumrah.

Et le fait d’avoir amené ses habitants (de la mosquée Al-Haraam) à la quitter : et il s’agit du Messager d’Allah et de ses compagnons qui ont été amenés à émigrer vers Médine

Ces quatre points-là sont plus graves que le combat de cette brigade dans un mois Haraam. Ce que les associateurs de Qouraych ont fait là est plus grave que ce que le fait que cette brigade ait combattu durant un des mois Houroum, parce que cette brigade ne savait pas que le mois de rajab avait commencé. Alors que les autres ont agi délibérément, donc leur péché est plus grave que ce qu’a fait cette brigade par erreur.

Et la fitnah est plus grave que tuer quelqu’un c’est-à-dire que le fait de commettre la mécréance est plus grave que de tuer quelqu’un : c’est-à-dire le fait d’avoir amené le Prophète à quitter La Mecque, parce que les associateurs voulaient le tuer. Et vouloir tuer un prophète est une mécréance. Donc amener le Prophète à quitter La Mecque et vouloir le tuer est plus grave que combattre dans un mois Houroum. Ou encore la fitnah qui signifie la mécréance ou le fait d’attribuer des associés à Dieu, est plus grave que de combattre durant un mois Haraam. Ou bien le fait que les mécréants aient supplicié les musulmans comme Bilaal, Soumayyah la mère de ^Ammaar, Yaasir, son père, cela est plus grave que de combattre durant un mois Haraam.

Remarque importante : certains ignorants ont mal compris ce verset et ont dit que semer la zizanie est plus grave que tuer quelqu’un. Et croire cela est de la mécréance. Alors que tuer quelqu’un est le plus grave des péchés après la mécréance.

Et ils ne cessent de vous combattre jusqu’à vous amener à quitter votre religion. C’est-à-dire jusqu’à ce qu’ils vous entrainent vers la mécréance. C’est une information de la persistance de l’animosité des mécréants envers les musulmans, qu’ils ne cesseront pas de combattre les musulmans dans l’objectif que ceux-ci quittent leur religion.

S’ils le pouvaient. C’est pour dire qu’ils ne le pourront pas. C’est comme si on dit à son ennemi : si tu arrives à m’attraper, alors tu m’exécuteras. Et l’autre est certain que son ennemi ne pourra pas l’attraper.

Et ceux d’entre vous qui apostasient leur (propre) religion : c’est-à-dire ceux d’entre vous qui abandonnent leur religion pour rejoindre la religion des mécréants

Et qui meurent en étant mécréants, ces gens-là perdront toutes leurs œuvres, dans le bas monde et dans l’au-delà. C’est-à-dire qu’ils vont rater à cause de leur apostasie, ce que les musulmans auront dans le bas monde, en tant que fruits de l’Islam et dans l’au-delà, comme récompenses et bonnes demeures.

Et ceux-là seront les gens de l’enfer dans lequel ils resteront éternellement. C’est l’avis de l’imam Ach-Chaafi^iyy que Dieu lui fasse miséricorde, qui a dit que si quelqu’un a apostasié mais qu’il revient à l’Islam avant de mourir : les œuvres qu’il avait faite avant son apostasie, il n’a pas à les refaire. Car ses actes, alors qu’il était musulman, étaient valides.  Mais, par son apostasie, il aura perdu toutes les récompenses de ces actes-là. En d’autres termes, celui qui a apostasié et qui est mort apostat, il est mort sur la mécréance, il aura perdu ses bonnes actions et il ne lui sera inscrit aucune bonne action après son apostasie. C’est ce qu’indique le verset 5 de sourate al-maa’idah qui signifie : celui qui a mécru après avoir été croyant, ses œuvres vont s’effondrer (il perdra toutes les récompenses) et dans l’au-delà, il sera au nombre des perdants.

Verset 218 : certes ceux qui ont été croyants et ceux qui ont émigré : ils ont laissé leur famille, ils ont laissé leur vie à La Mecque.

Et qui ont fourni des efforts dans la voie que Dieu agrée, ceux-là espèrent la miséricorde de Dieu. Il a été dit que celui qui espère, il cherche et celui qui craint, il fuit. Celui qui espère la récompense, il cherche en accomplissant les obligations et celui qui craint le châtiment, il fuit les péchés.

Et Allaah est Celui Qui pardonne et Qui est miséricordieux.

Tafsir an-Nasafiyy : sourate al-Baqarah, versets 185 à 186

Posted in Croyance,islam,société,tafsir par chaykhaboulaliyah sur décembre 7, 2022

Verset 185 : le mois de ramaDaan durant lequel a été descendu le Qour’aan. Il y a une autre explication : le mois de ramaDaan à propos duquel le Qour’aan a été descendu.

A propos de la première explication : le mois de ramaDaan durant lequel le Qour’aan a commencé à être descendu et c’était la nuit de al-Qadar.

Selon la deuxième explication : il y a des versets qui concernent le mois de ramaDaan.

Et le terme « ramaDaan » est le maSdar de « ramaDa » qui veut dire « brûler ». C’est un substantif c’est-à-dire un mot qui dérive d’un verbe. Ceci signifie que, pendant ce mois, les gens endurent la chaleur de la faim et de la difficulté du jeûne. En effet la faim est ressentie comme une brûlure. Et à l’origine, les noms des mois désignaient des évènements particuliers et quand le nom du mois de ramaDaan a été donné, cela coïncidait avec des jours de grande chaleur.

Et il est une guidée pour les gens : il guide les gens vers la vérité. Dans le Qour’aan il y a des versets qui sont clairs et ils guident vers la vérité et grâce à ces versets, on distingue entre le vrai et le faux. Dans ce verset, il a été cité que le Qour’aan est une guidée et c’est ce qui permet de distinguer entre le vrai et le faux. C’est une partie de ce que Dieu a révélé, parmi les livres célestes. Cette appellation « céleste » signifie que l’ange chargé de la révélation ramène ce qui est écrit sur la table préservée qui est dans le ciel, il le ramène aux prophètes. Le livre céleste permet de distinguer entre la bonne guidée et l’égarement.

Celui d’entre vous qui est présent : c’est-à-dire qui est résident et qui n’est pas voyageur durant ce mois alors qu’il le jeûne (qu’il ne rompe pas le jeûne)

Quant à celui qui est malade ou qui est en voyage, alors qu’il jeûne un certain nombre d’autres jours.

Allaah agrée pour vous la facilité puisqu’Il n’a pas fait qu’il y ait dans votre religion des difficultés. Puisqu’Il a autorisé de ne pas jeûner pour celui qui voyage ou pour celui qui est malade.

Et Allaah n’agrée pas pour vous la difficulté. Le sens est qu’Il n’a pas fait qu’il y ait dans votre religion des difficultés. Dans la religion, il n’y a que ce que vous pouvez supporter.

Et afin que vous complétiez le nombre.  C’est-à-dire le nombre de jours que vous n’avez pas jeûnés, en faisant le rattrapage s’il n’y a plus de maladie ni de voyage. Allaah vous a autorisé cela.

Et afin que vous glorifiiez Allaah pour vous avoir guidés.

Puissiez-vous remercier.

Concernant le fait de compléter le nombre de jours : c’est parce qu’il y a l’ordre de compléter par le même nombre de jours quand on rattrape.

Concernant le fait de glorifier Dieu, c’est parce qu’Il nous a enseigné comment rattraper.

Concernant le fait de remercier : c’est pour remercier Dieu de l’autorisation qu’Il nous a donnée, de ne pas jeûner.

Verset 186 : un homme de la campagne a interrogé le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam et a dit : « est-ce que notre Seigneur est proche pour que nous L’implorions ou loin pour que nous L’appelions ? » Rapporté par AT-Tabariyy et d’autres. Alors le verset 186 a été révélé.

Et lorsque Mes esclaves t’interrogent à Mon sujet, alors Je suis Qariib : c’est-à-dire proche par la science et par l’exaucement et non pas par la position physique. C’est -à-dire Je sais absolument tout d’eux et Je peux les exaucer rapidement. Parce que Dieu est exempt de la proximité par l’endroit. On ne dit pas au sujet de Dieu qu’Il est loin (ba^iid) ni qu’Il est présent (HaaDir). Mais on peut dire le mot « Qariib » en arabe au sujet de Dieu, comme nous l’avons expliqué auparavant. Chaykh ^Abdoul l-Laah a ajouté : la question de cet homme n’était pas parce qu’il aurait douté à propos de l’impossibilité de la proximité physique ni de l’éloignement physique au sujet de Dieu. Mais il voulait augmenter en certitude, du fait que Dieu n’est ni proche par la distance ni qu’Il est éloigné par la distance. Car celui qui aura cru que Dieu est proche par la distance ou éloigné par la distance, il aura assimilé Dieu à Ses créatures. Parce que les créatures sont proches les unes des autres par la distance et éloignées les unes des autres par la distance. Donc on ne dit pas cela au sujet de Dieu.

J’exauce l’invocation de celui qui M’invoque lorsqu’il m’invoque. Cela veut dire que Dieu donne la récompense à celui qui est obéissant, pour son obéissance qui est conforme à la Loi. L’exaucement de l’invocation est une promesse véridique de la part de Dieu à laquelle il n’y a pas de manquement.

 Il y a une histoire qui est fausse que le chaykh a citée pour mettre en garde contre elle : certains prétendent que lorsque l’esclave dit : « ô mon Seigneur » alors   Dieu lui dit « labbayk, ô Mon esclave », c’est un mensonge. Le mot « labbayk » signifie : « je t’obéis, obéissance après obéissance. Les musulmans disent ce mot-là au pèlerinage « labbayka l-Laahoumma labbayk ». Cela veut dire : « ô Allaah, nous T’obéissons, obéissance après obéissance ». Cette phrase, c’est l’esclave qui la dit à Allaah mais ce n’est pas Dieu Qui dit cette phrase à l’esclave.

Alors qu’ils répondent et qu’ils obéissent à Mon ordre. C’est-à-dire lorsque Je leur ordonne d’être croyant. Tout comme Je leur exauce leurs invocations lorsqu’ils M’invoquent pour leurs affaires.

Et qu’ils croient en Moi.

Puissent-ils être bien guidés. Ar-rachaad est le contraire de l’égarement.

Tafsir Nasafiyy – sourate al-Baqarah, versets 166-175

Posted in cours général,islam,Livre,tafsir,Tajwid par chaykhaboulaliyah sur novembre 10, 2022

Verset 166 : ceux qui ont été suivis (c’est-à-dire les présidents) se sont innocentés de ceux qui les ont suivis (les présidents ont dit auxgens qui les ont suivis d’assumer leur responsabilité) lorsqu’ils vont voir le châtiment. Comme le chayTaane qui dira au jour du jugement aux gens qu’il a entrainé dans l’erreur : c’est votre faute à vous.  

Et les liens qui les liaient ont été coupés. C’est-à-dire qu’ils étaient sur la même religion qui était de la mécréance, qu’ils avaient des liens de proche parenté et parce qu’ils s’aimaient les uns les autres. Ces liens -là seront coupés lorsqu’ils vont voir le châtiment.

Verset 167 : et ceux qui les ont suivis ont dit : si nous avions eu une autre chance (c’est-à-dire : si seulement nous pouvions revenir au bas-monde (dans le sens du souhait)

Nous nous serions innocentés d’eux tout comme eux s’innocentent de nous maintenant (tout comme eux ne nous reconnaissent pas, on les aurait quittés)

C’est ainsi, tout comme Allaah leur fait voir le châtiment, Nous leur faisons voir les conséquences de leurs mauvaises œuvres (et il s’agit du fait qu’ils ont adoré des idoles)

Et ce seront des regrets pour eux. Cela veut dire que leurs œuvres, ce seront des regrets pour eux, ils ne verront que du regret en raison de leurs œuvres.

Et ils ne sortiront pas de l’enfer. Allaah fait qu’ils ne sortiront pas de l’enfer en raison de leurs mauvaises œuvres et de leur adoration des idoles. Mais ils resteront en enfer éternellement.

Cause de la révélation du verset 167 : ce verset a été révélé à propos de ceux qui se sont interdits de consommer la chair de la chamelle qui est devenue tellement âgée qu’on ne peut plus la monter, on ne peut plus tondre sa laine, on ne peut plus boire de son lait. Ils ont l’habitude de lui fendre l’oreille et ils la laissent sans que personne ne l’utilise. Certains ont prétendu qu’on ne peut pas manger de la viande de cette chamelle, parce qu’ils étaient des idolâtres, ils donnaient des jugements de leur tête. Ce verset a été révélé à leur intention.  

Verset 168 : ô vous les gens, mangez. Ici, c’est une injonction d’autorisation et non une injonction d’obligation. Mangez de ce qu’il y a sur terre : parce que ce n’est pas tout ce qui est sur terre qui est licite à la consommation.

Il est pur de toute confusion. C’est-à-dire qui est licite, qui ne comporte aucune suspicion de caractère illicite.

Et ne suivez pas les voies du chayTaane : c’est-à-dire ne suivez pas les chemins auxquels il vous appelle. KhouTouwaat est le pluriel de khouTwah qui signifie « un pas », ce qui sépare les deux pieds quand on marche. Suivre les pas de quelqu’un, c’est au sens figuré ici, c’est-à-dire prendre quelqu’un pour modèle, l’imiter dans tout ce qu’il est en train de faire.

Il est pour vous certes un ennemi clair. Son animosité est claire, elle n’est pas cachée. Il a déclaré son animosité envers l’être humain. Ce verset n’est pas en contradiction avec l’autre verset qui signifie : « et ceux qui ont mécru, celui qui les soutient est « aT-TaaghouuT ». Et c’est le chayTaan qui est leur ennemi en réalité mais, en apparence, il leur embellit leurs actes.

Verset 169 : mais : c’est pour indiquer l’obligation de s’abstenir de le suivre et c’est aussi pour indiquer que son animosité est déclarée, elle est apparente, parce que le chayTaan ne vous ordonne pas le bien mais uniquement le mal

Il vous ordonne le mal et ce qui est abominable : c’est-à-dire les choses qui sont extrêmes dans la laideur. Toute porte qui mène à la désobéissance à Dieu, tu la fermes. Certains ont dit que le terme « mal » ici indique que c’est une chose interdite mais il n’y a pas de peine légale dans la Loi de l’Islam pour celui qui la commet. Alors que ce qui est abominable, c’est ce qui fait mériter l’application d’une peine légale.

Et il vous ordonne de dire des choses au sujet de Dieu, sans science. C’est lorsque vous dites que telle chose est licite, telle chose est interdite, mais sans science. Le chayTaane vous amène à dire au sujet de Dieu ce qui n’est pas digne de Lui.

Verset 170 : et lorsqu’il leur a été dit « suivez ce que Dieu a révélé » : il s’agit d’un certain groupe de gens que le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a appelé à la foi et à suivre le Qour’aan. Il a été dit que ces gens-là étaient des associateurs et il a été dit que c’était un groupe de yahouud.

Ils ont répondu « non, nous, nous suivons ce sur quoi que nous ayons trouvé nos parents ». Ils ont dit que leurs parentsavaient plus de connaissances, ils étaient mieux qu’eux.

Allaah leur a répliqué par : et si leurs parents n’avaient pas de science et n’étaient pas bien guidés. C’est-à-dire : est-ce qu’ils suivent leurs parents, même si leurs parents ne comprenaient rien de la religion et qu’ils n’étaient pas guidés vers ce qui est correct ?

Verset 171 : l’exemple de ceux qui ont mécru : c’est-à-dire celui qui appelle ces gens-là qui sont mécréants, c’est comme celui qui crie sur quelqu’un qui ne comprend pas, comme si on crie sur un animal et il ne comprend pas. Il a comparé ces gens-là aux animaux qui ne comprennent pas l’appel. Ils n’entendent que le timbre et le son de la voix. Cela veut dire qu’ils ne méditent pas à propos de ce qui leur est dit et cela est à l’exemple de celui qui crie sur des animaux qui entendent que c’est une réprimande mais ils ne comprennent pas car ils n’ont pas de raison. Il y a l’appel et il y a ad-dou^a’ qui est ce qui peut être entendu et ce qui peut ne pas être entendu.  

Ils sont comme sourds, muets, aveugles, ils ne saisissent pas : c’est-à-dire le rappel et l’exhortation. Que Dieu nous préserve de la mauvaise compréhension. C’est une épreuve.

Verset 172 : puis il a expliqué que ce que les associateurs avaient interdit est en réalité licite.  

Ô vous qui êtes croyants, mangez des choses licites que nous vous avons accordées : c’est-à-dire soit des choses délicieuses, soit des choses licites.

Et remerciez Allaah Qui vous a accordé ces bienfaits.

Si vous L’adorez véritablement. C’est-à-dire s’il est vrai que vous n’adorez que Lui et que vous reconnaissez que c’est Lui Qui accorde les bienfaits.

Verset 173 : mais Il ne vous a interdit que le cadavre et le sang. « Innamaa » indique une restriction. Il n’y a que ce qui est cité après ce terme qui soit interdit. Le cadavre c’est tout animal dont l’âme a quitté le corps sans qu’il ne soit égorgé s’il fait partie des animaux qui sont égorgés. Le sang : c’est le sang qui a coulé, c’est celui-là qu’il est interdit de consommer. Et Dieu nous a autorisé deux cadavres et deux sortes de sang selon le Hadiith du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam : le poisson et le criquet (les sauterelles) et le foie et la rate. Rapporté par Al-BayhaQiyy et ibnou Maajah.

Et la viande du porc. Ce qui est interdit est le porc dans sa totalité et pas uniquement la viande.

Et ce qui a été égorgé pour autre que Dieu. C’est-à-dire ce qui a été égorgé pour les idoles. C’est qu’il a été mentionné lors de l’égorgement autre que le nom de Dieu. Ici il est cité le terme « ouhilla » c’est -à-dire que la voix a été élevée pour citer le nom d’une idole. Le sacrifice est fait en tant qu’offrande pour une idole. C’est la parole des gens de la jahiliyyah.

Celui qui a été amené à manger sans que ce soit par dépassement de limite (par nécessité) : ce n’est pas par plaisir ou pour un désir qu’il en a mangé et sans consommer plus que nécessaire (il a mangé pour rester en vie, car il était dans un désert par exemple et il n’y avait que ce cadavre à manger). Celui qui est contraint, il lui est autorisé de consommer juste la quantité qui lui permet de rester en vie, mais pas de manger jusqu’à satiété.

Dans ce cas-là, il ne commet pas de péché (parce qu’il était contraint) 

Certes Allaah est Celui Qui pardonne : Il pardonne les grands péchés donc comment punirait-Il celui qui consomme le cadavre par nécessité ?

Et Il est miséricordieux : parce qu’Il a autorisé cela. S’il voulait, Il ne l’aurait pas autorisé.

Et cela a été révélé à propos des yahouud et de leurs chefs puisqu’ils ont changé la description du prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et ils se sont fait soudoyer pour modifier ce qu’il y a dans le Livre.

Verset 174 :  certes ceux qui dissimulent ce que Dieu a révélé du Livre c’est-à-dire concernant la description de Mouhammad ^alayhi s-salaam

Et qui prennent en contrepartie de cela de l’argent qui est quelque chose de négligeable

Ces gens-là ne font que manger du feu : ils ont pris de l’argent qu’ils ont consommé et ce qu’ils ont consommé fait mériter le feu, en tant que punition, c’est comme s’ils ont consommé du feu. Il y a des exemples dans la langue arabe qui indiquent qu’un tel a consommé telle chose et en fait, il s’agit de la contrepartie qu’il a consommée.

Et ils ne vont pas comprendre de la parole de Dieu au jour du jugement une parole qui va leur réjouir le cœur mais ils vont comprendre la parole : restez en enfer et ne me demandez plus rien ». Si quelqu’un dit que dans ce verset, ils ne vont pas entendre la parole de Dieu, la réponse est que, le jour du jugement, il y a différentes stations : parmi elles, il y en aura une où des questions leur seront posées et ils comprendront le questionnement et ils parleront pour répondre. Et il y a des stations où il n’y aura pas cela. Donc il n’y a pas de contradiction entre les versets.

Et Dieu ne les purifie pas : c’est-à-dire qu’Il ne les purifie pas de la souillure de leurs péchés et Il ne fait pas leur éloge. Et ils auront un châtiment douloureux c’est-à-dire qui fait mal.

Al-WaaHidiyy a dit que ce verset a été révélé à propos de deux hommes qui sont partis se plaindre au Prophète ^alayhi s-salaam à propos d’un terrain. Le premier prétendait que ce terrain lui appartenait et l’autre allait jurer que non, c’était le sien. (Et en Islam, celui qui prétend une chose mais sans témoin, alors celui qui est accusé, s’il jure pour récuser l’accusation, l’affaire en reste là). Allaah a alors révélé ce verset pour interdire aux gens de consommer les biens injustement. L’homme s’est abstenu de jurer. C’est comme s’il a reconnu que l’autre avait raison.

At-Tirmidhiyy a rapporté que le prophète Salla l-Laahou ^alayhi s-salaam a dit ce qui signifie : « celui qui jure en mentant pour prendre le bien d’un musulman, alors Allaah ta^aalaa le punira au jour du jugement ». 

Verset 175 : ce sont ceux qui ont acheté l’égarement en abandonnant la bonne guidée et qui ont eu le châtiment au lieu du pardon. Il s’agit des yahouud qui ont dissimulé la description du Prophète pour pas que les gens le suivent.

Qu’est-ce qui va leur faire supporter le châtiment de l’enfer. Quelle chose va les aider pour patienter à supporter le châtiment en enfer ? Le verset est sous forme d’une interrogation mais en réalité c’est un blâme.

Tafsir An-Nasafiyy de sourate al-Baqarah versets de 103 à 140

Posted in cours général,Croyance,islam,Livre,tafsir,Tajwid par chaykhaboulaliyah sur octobre 14, 2022

Et ce qui a été descendu aux deux anges : il s’agit de haarouut et Maarouut.

Ils (les démons) leur enseignent (aux gens) ce qui a été descendu aux deux anges. Ou ils récitent ce qui a été descendu, c’est-à-dire la science de la sorcellerie. Et c’est une épreuve de la part de Dieu aux gens. Celui qui aura appris la sorcellerie (telle qu’elle a été descendue aux deux anges) et qui l’applique, il devient mécréant s’il réfute, par cette sorcellerie, ce qui est une des conditions de la foi, c’est-à-dire s’il contredit l’islam. Et celui qui évite cette sorcellerie ou bien celui qui l’apprend mais non pas pour l’appliquer mais afin de l’éviter, pour connaitre que ceci est une sorcellerie qu’il ne fait donc pas faire, ou pour ne pas être trompé (pour savoir faire la différence entre la sorcellerie et autre chose), lui restera croyant.

Le chaykh Abouu ManSouur al-Maatouridiyy que Dieu lui fasse miséricorde a dit : « dire que la sorcellerie est dans l’absolu une mécréance, est une erreur. Mais il faut analyser quelle est, au préalable, la raison de cette sorcellerie. S’il y a dans cette sorcellerie particulière, une réfutation de e qui est une condition indispensable de la foi, alors c’est une mécréance. Par contre, si dans cette sorcellerie particulière, il n’y a pas de réfutation de ce qui est une condition nécessaire à la foi, alors ce n’est pas une mécréance.

Par ailleurs, dans le cas où la sorcellerie est une mécréance, alors celui qui est de sexe masculin qui la pratique, il sera exécuté mais pas les personnes de sexe féminin. Quant à la sorcellerie qui n’est pas une mécréance mais qui revient à faire mourir une personne, alors le jugement de faire pratiquer une telle sorcellerie est le même jugement que celui d’un brigand qui va barrer la route aux gens. Et dans ce cas-là, la peine légale est la même, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Par contre si un sorcier a fait le repentir de son acte, son repentir sera accepté. Et celui qui prétend que le repentir du sorcier ne sera pas accepté, il aura commis une erreur. La preuve est que le repentir des sorciers de pharaon a été accepté.

Et il a été dit que « ounzila » ici n’est pas quelque chose qui a été descendu mais que ça a été projeté dans le cœur des gens comment faire la sorcellerie tout en recevant l’interdiction de la pratiquer.

Mise en garde contre un récit qui est faux : quant à ce qui a été dit qu’il s’agit de deux anges que les anges avaient élus pour qu’ils aient en eux le désir comme les humains, lorsque les humains ont dit aux anges : « vous n’avez pas le désir ». Ils étaient sur terre la journée et la nuit, ils montaient au ciel et ils étaient tombés amoureux de Zohra et elle les a amenés à boire de l’alcool et qu’ils auraient commis la fornication avec elle, puis qu’un humain les aurait vu puis qu’ils l’auraient assassiné, qu’ils auraient choisi d’être torturés dans le bas monde plutôt que dans l’au-delà et qu’ils sont maintenant en train d’être torturés tête vers le bas dans un puits à Babel. Tout cela est faux.

Pourquoi Babel a -telle été appelée ainsi ? En raison du tabalboul et c’est le chant d’un oiseau qui chante à plusieurs voix et c’est une analogie parce que les humains se seraient installés à Babel et chacun d’entre eux s’était mis à parler avec une langue différente des autres.

Quant à haarouut et Maarouut, ils font partie des anges, ils ne désobéissent pas à Dieu dans ce qu’Il leur ordonne et ils font absolument tout ce que Dieu leur ordonne de faire.

Ce que certains rapportent d’eux, qu’ils auraient bu de l’alcool et qu’ils auraient tué l’enfant qu’une femme portait dans ses bras et qu’ils auraient commis la fornication avec cette femme, tout cela n’est pas vrai.

Quant à ce que disent beaucoup d’exégètes de Ahlou s-sounnah à propos du récit de haarouut et Maarouut, ils prétendent que ces deux anges seraient exceptés de la préservation des prophètes et que Zohra était une femme avec laquelle ils auraient essayé de faire la fornication mais qu’elle aurait refusé sauf s’ils lui enseignaient le nom éminent de Dieu, celui par lequel, lorsqu’il est invoqué, Il exauce. Puis qu’ils lui auraient enseigné ce nom et qu’elle serait devenue une planète dans le ciel, tout cela est mensonge. Cela est une hérésie fomentée par les descendants d’Israël.

Autre histoire mensongère : ils auraient vu une femme, auraient eu la tentation en eux de commettre la fornication avec elle. Elle aurait dit qu’elle n’accepterait que s’ils attribuaient un associé à Dieu, ils auraient refusé. Elle leur aurait alors fait boire de l’alcool, ils en auraient bu et auraient été ivres puis ils auraient tué un enfant et se seraient prosternés pour une idole. Tout cela n’est que mensonge et mythe.

Toute personne à qui les deux anges enseignaient la sorcellerie, ils lui disaient pour l’avertir, nous sommes une épreuve de la part d’Allaah et ils lui disaient « ne commets pas la mécréance » : c’est-à-dire en apprenant et en pratiquant cette sorcellerie de manière à ce que ce soit une mécréance.

Et ils apprennent d’eux : les deux anges apprennent aux gens la sorcellerie et les gens enseignent entre eux la sorcellerie et la mécréance que les deux anges leur auraient indiquée et ce qui est visé par l’enseignement des anges, c’est que les gens fassent la différence entre ce qui est de la sorcellerie et ce qui n’est pas de la sorcellerie.

Ce qui leur permet de séparer entre un homme et son épouse. C’est-à-dire de la sorcellerie qui est une cause pour la séparation entre deux époux. Suite à la pratique de cette sorcellerie, Dieu crée la répulsion et la divergence et c’est une épreuve de la part de Dieu.

La sorcellerie est une réalité selon Ahlou s-sounnah, que Dieu fasse qu’ils soient encore plus nombreux. Tandis que les moutazilites considèrent que ce sont des illusions et des duperies.

Et les gens, malgré cela, ne pourront nuire par cette sorcellerie, personne, si ce n’est par la volonté de Dieu. C’est-à-dire que tout ce qui arrive par la volonté de Dieu. Ici, c’est par la volonté de Dieu que la sorcellerie nuit. Et il y a dans cette phrase une réfutation de la voix des moutazilites parce qu’ils prétendent que les désobéissances n’ont pas lieu par la volonté de Dieu mais qu’elles ont lieu uniquement par la volonté des esclaves. Ce verset est explicite pour réfuter leur prétention.

Et ils apprennent de la sorcellerie ce qui va leur nuire et ne va pas leur profiter, c’est-à-dire dans l’au-delà. Il y a ici une preuve que c’est un devoir d’éviter l’apprentissage de la sorcellerie, comme l’apprentissage de la philosophie qui entraine à l’égarement, et également l’apprentissage qui permet de deviner les choses cachées. On apprend de ce verset que haarouut et Maarouut sont deux anges auxquels Dieu a donné l’ordre de descendre sur terre et d’enseigner aux gens la sorcellerie, non pas pour que les gens la pratiquent mais pour qu’ils connaissent sa réalité. Les deux anges ont donc enseigné aux gens la sorcellerie et ils les mettaient en même temps en garde contre le fait de la pratiquer. Les deux anges disaient aux gens : « nous sommes une épreuve de la part de Dieu. Nous vous enseignons la sorcellerie mais ne commettez pas la mécréance ». Ils leur enseignaient comme sorte de sorcellerie ce qui permet de séparer entre deux personnes qui s’aiment. Par ailleurs les gens qui avaient appris auprès des deux anges la sorcellerie, certains d’entre eux ne l’ont pas appliquée et d’autres l’ont appliquée et ils ont ainsi désobéi à leur seigneur.

Et il y a parmi la sorcellerie autre que ce que haarouut et Maarouut ont enseigné aux humains. Les démons mécréants pratiquaient la sorcellerie et l’enseignaient. Et parmi les sortes de sorcellerie qu’ils enseignaient, il y en a qui sont de la mécréance comme le fait d’adorer le soleil. Il y a même des cas où le démon posait comme condition à la personne pour l’aider, que la personne urine sur le mouSHaf parce que la mécréance se produit ainsi.

Également parmi les duperies que les démons utilisent pour propager la pratique de la sorcellerie, c’est qu’ils mélangent certains versets du Qour’aan avec de la sorcellerie, afin de faire croire aux gens que le Qour’aan intervient dans la sorcellerie. Or le Qour’aan est contraire à la sorcellerie. Par le Qour’aan, on arrive à libérer de la sorcellerie. Mais ces gens-là mélangent le Qour’aan à la sorcellerie. Ils mettent des paroles malines que les démons aiment, sur une feuille puis ils écrivent à côté de ces paroles malines certains versets du Qour’aan, de sorte que les ignorants parmi les humains vont croire que le Qour’aan intervient dans la sorcellerie et c’est ainsi que les démons égarent les gens. Si quelqu’un voit de la sorcellerie écrite avec à côté de cela des versets du Qour’aan, qu’il sache que le Qour’aan n’intervient pas dans la sorcellerie, mais que ce sont les démons qui ont fait cela, pour les amener à croire que le Qour’aan est de la sorcellerie.

Notre maitre Soulaymaane ^alayhi s-salaam, les mécréants disaient qu’il était un roi et qu’il pratiquait la sorcellerie. Or c’est un mensonge. La sorcellerie n’est pratiquée ni par les prophètes ni par les saints. Mais les démons étaient exaspérés contre notre Soulaymaane ^alayhi s-salaam parce que Dieu lui a accordé un secret de sorte que les démons lui obéissaient, bien qu’ils fussent mécréants. Ils étaient à son service et accomplissaient des travaux très difficiles. Celui d’entre eux qui désobéissait à notre maitre Soulaymaane, Dieu faisait que s’abattait sur lui un châtiment dans ce bas-monde ; ainsi ils étaient dominés par notre maitre Soulaymaane.

Quand il décéda, les démons ont écrit de la sorcellerie et l’ont placée sous son trône. Puis ils sont allés voir des gens et leur ont dit : « saviez-vous comment Soulaymaane vous gouvernait ? Il vous gouvernait par la sorcellerie. Allez creuser sous son trône et vous verrez ». Ils sont partis creuser sous le trône de Soulaymaane et ils ont trouvé cet écrit dans lequel il y avait la sorcellerie et certains ont cru que cet écrit était celui de Soulaymaane : ceux qui ont cru cela sont devenus mécréants. Ceux qui ont cru ce que les démons ont dit sont devenus mécréants, parce que la sorcellerie n’est l’œuvre ni des prophètes ni des saints. Que l’on prenne garde contre ceux qui se présentent spirites ou devins !!! Méfiez-vous d’eux et mettez les gens en garde contre eux. La plupart de ces gens-là sont des égarés et des corrupteurs. Ils font tomber les gens dans l’égarement et la mécréance parce que la personne, si elle croit que la sorcellerie est une bonne chose et que c’est licite, elle devient mécréante. La sorcellerie compte parmi les grands péchés et se rendre licite la sorcellerie est une mécréance.

Le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « ne fait pas partie des nôtres celui qui a été un devin ou qui a demandé à un devin certaines choses ou qui a fait de la sorcellerie ou qui a demandé à ce qu’on fasse de la sorcellerie pour lui ». Rapporté par AT-Tabaraaniyy dans al-a’ouSat et d’autres.

La sorcellerie a lieu soit avec l’aide des démons soit sans leur aide. Il n’est pas permis d’utiliser la sorcellerie pour soigner ou pour se défaire d’une sorcellerie, comme le font certains ignorants.

Parmi les pratiques de sorcellerie et leurs paroles malines, il y a qu’ils demandent le secours des démons pour nuire à telle personne et ils disent des paroles laides qui comportent une glorification du chayTaane pour qu’il les aide à nuire à cette personne.

Parmi les actes malins qu’ils font, c’est qu’ils prennent du sang de menstrues qu’ils font boire à la personne à laquelle ils veulent nuire et parfois ils utilisent les ongles ou une touffe de cheveux pour que la nuisance soit encore plus forte.

Parfois ils prélèvent de la terre de la tombe de la personne dans cet objectif-là.

Et parfois ils se font aider par des démons terrestres et parfois par des planètes parce que selon leur prétention, les planètes auraient des âmes qui pourraient les aider tout comme le soleil. Et bien sûr ils mentent en disant cela.

Et parfois ils utilisent des temps particuliers pour pratiquer la sorcellerie parce que Dieu a accordé à des moments de la journée et à certains mois des spécificités, soit pour faire du bien soit pour faire du mal.

 Parmi les sorcelleries, il y a la sorcellerie de l’emprise c’est-à-dire qu’ils orientent un djinn sur une personne, il va avoir une emprise sur cette personne, il va la faire tomber malade, il peut même aller jusqu’à la tuer.

Parmi les choses qui sont bénéfiques et profitables pour se préserver contre la sorcellerie, il y a que la personne persévère chaque matin et chaque soir à réciter les mou^awwithaates trois fois chacune.

Pour en revenir à haarouut et Maarouut, ce sont deux anges parmi les anges et comme tous les anges, ils ne désobéissent pas aux ordres que Dieu leur donne et ils font absolument ce qu’ils ont reçu l’ordre de faire. Et ceux qui prétendent qu’ils auraient bu du vin et qu’ils auraient tué un enfant qui était porté par une femme et qu’ils auraient commis la fornication avec elle, tout cela est faux.

Et ils ont su c’est-à-dire les yahouud que celui qui a préféré ce que font les démonsau lieu de suivre le livre de Dieu n’aura pas dans l’au-delà de part, il sera perdant.

Et quel mauvais commerce ils ont fait, ils ont vendu leur âme.

Law kaanouu ya^lamouune. Il a nié la connaissance à leur sujet c’est-à-dire qu’ils sont ignorants. Alors qu’auparavant, il a dit qu’ils savaient parfaitement. C’est-à-dire que s’ils avaient œuvré conformément à leurs connaissances, alors ils auraient été sauvés. Mais comme ils n’ont pas œuvré conformément à ce qu’ils avaient su, c’est comme s’ils n’avaient pas su.

Verset 103 : et s’ils avaient été croyants au Messager de Dieu, au Qour’aan et s’ils avaient fait preuve de piété à l’égard de Dieu et s’ils avaient délaissé leur conduite qui consiste à rejeter le Livre de Dieu et à suivre les livres des démons

Ils auraient eu la récompense de la part de Dieu et cette récompense de la part de Dieu est mieux pour eux, ils le savent. Cela signifie que la récompense de la part de Dieu vaudrait mieux pour eux que l’état dans lequel ils se trouvent. Et ils le savent. Mais il les a considérés ignorants parce qu’ils n’avaient pas œuvré conformément à leurs connaissances. Et la construction grammaticale ici est une phrase nominale et non pas une phrase verbale en guise de réponse à la condition « law » parce que c’est plus fort pour indiquer la preuve de la confirmation de la récompense. Il y a une subtilité dans la construction de la phrase pour dire qu’un peu de récompense de la part de Dieu valait mieux pour eux.

Et il y a eu une autre explication qui a une chaine de transmission plus faible : il a été dit que « law » ici signifie que cela aurait mieux pour eux. C’est-à-dire « si seulement ils avaient été croyants, il y aurait une récompense de la part de Dieu ».

Verset 104 :  ô vous qui êtes croyants, ne dites pas « raa^inaa » et dites « oundhournaa »

Les musulmans disaient au Messager de Allaah Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, lorsqu’il leur enseignait, ils lui disaient « raa^iinaa, ô messager de Dieu », c’est-à-dire « surveille-nous et attends-nous pour que nous puissions bien comprendre et mémoriser ce que tu nous enseignes ». Et les yahouud avaient une phrase d’insulte, en hébreu ou en araméen qui était « raa^inaa » qui ressemble à la phrase en arabe que les musulmans disaient mais le sens était différent. Comme ils ont entendu que les croyants disaient « raa^inaa » dans le sens « attends que nous puissions assimiler ce que tu nous dis », eux, ils ont saisi cette occasion pour s’adresser au Prophète avec la même phrase mais eux, ils visaient le sens de l’insulte. C’est pour cela qu’il a été défendu aux croyants d’utiliser ce terme-là dorénavant et ils ont reçu l’ordre de dire « oundhournaa » qui signifie « attends-nous ».

Et écoutez bien :c’est-à-dire soyez attentifs lorsque le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam vous parle et qu’il vous enseigne des questions religieuses. Ayez des oreilles attentives et votre cœur présent afin que vous n’ayez pas besoin de vous préparer et de demander à ce qu’il vous attende.

Une autre explication : écoutez à la manière de celui qui accepte et qui va obéir. Ne soyez pas de ceux qui écoutent comme les yahouud qui disent « nous avons entendu mais nous désobéissons ».

Et les mécréants c’est-à-dire les yahouud, ceux qui ont insulté le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam auront un châtiment douloureux.

Verset 105 : ceux qui ont mécru c’est-à-dire ceux qui ont prétendu suivre un livre et les associateurs ne souhaitent pas qu’il vous soit révélé de la part de votre Seigneur un quelconque bien. Et le bien ici c’est la révélation au Prophète MouHammad et c’est également la miséricorde.

Et Allaah accorde Sa miséricorde à qui Il veut. Ils considèrent qu’ils sont prioritaires sur vous pour recevoir la révélation. Et par conséquent ils vous envient et ils n’aiment pas qu’il vous soit descendu quoi que ce soit de révélation. Mais Allaah accorde spécifiquement le repentir à qui Il veut.

Et Allaah est Celui Qui a la grâce et l’éloge et le mérite éminent. Cela est une preuve que le fait d’accorder le statut de prophète est une grâce éminente. Et comme ils ont considéré que l’abrogation est impossible, ils l’ont dénigrée et ont dit à leurs compagnons : « regardez comment MouHammad ordonne à ses compagnons aujourd’hui une chose et le lendemain, il la leur interdit ». C’est ainsi qu’ont été révélés les versets 106 à 110.

Audio 25 : Verset 106 : tout verset que Nous abrogeons. An-naskh, l’abrogation. Dans la langue arabe, cela signifie « baddala », « changer ». Et dans la Loi de l’Islam, c’est l’indication de la fin de l’application d’un jugement. C’est un changement pour nous mais au sujet de Dieu ce n’est pas un changement, mais c’est une indication pour nous. Dieu nous indique que tel jugement n’est plus appliqué mais qu’il est remplacé par un autre.  Donc l’abrogation n’implique pas un changement au sujet de Dieu parce que le changement est la preuve de l’entrée en existence et Dieu est exempt du début. Dans cette définition citée, il y a une réplique aux yahouud qui, eux, ont prétendu que l’abrogation implique le changement. Selon eux, il est impossible qu’il y ait une abrogation dans une loi.

Il y a plusieurs cas possibles d’abrogation.

Il est possible qu’il y ait abrogation du Livre et de la Sounnah lorsqu’il s’agit de textes de même ordre ou d’ordre différent. Il est possible qu’il y ait abrogation de la récitation et du jugement, du jugement mais pas de la récitation, de la récitation mais pas du jugement, et l’abrogation d’une caractéristique dans le jugement, comme un ajout au texte ; ce dernier cas est une abrogation pour nous, contrairement à ach-Chaafi^iyy, que Dieu lui fasse miséricorde.

L’oubli c’est que de faire perdre sa mémorisation aux cœurs.

Ou que nous faisons oublier : il y a deux explications possibles.

1/ aw nounsihaa : que les gens l’oublient en faisant enlever son souvenir des cœurs. Quelqu’un peut apprendre une sourate, et il l’oublie par la suite.

2/ Ou alors selon une autre manière de réciter « nansa’haa », récitation mecquoise de makiyy et de Abou ^Amr qui signifie « Nous la décalons dans le temps » avec le verbe « nasa’a » c’est-à-dire retarder.

Donc selon la manière de réciter, il y a un sens différent.

Nous en amenons un qui est meilleur. C’est-à-dire un verset qui est meilleur pour les esclaves, c’est-à-dire qu’en l’appliquant les gens gagnent plus de récompenses.

Ou qui est semblable. Dans le sens qu’il n’y a pas de mérite de certains versets sur d’autres. Lorsque nous étudions la parole de Dieu qui est propre à Son Être, dans le sens que cette parole est une parole unique, on ne dit pas que dans la parole de Dieu, il y a ce qui est meilleur que l’autre. Parce que la parole de Dieu est unique dans le sens qu’elle n’est pas composée de parties. Mais pour ce qui est du terme qui est révélé, dans certains versets il y a un ordre qui allégé et dans d’autres il y a un ordre qui est plus contraignant. C’est dans ce sens qu’on parle de « meilleur » : soit il y a un allégement soit une contrainte dans l’ordre.

Le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit à propos de aayatou l-koursiyy, ce qui signifie : « elle est la maitresse des versets du Qour’aan ». Cela signifie que aayatou l-koursiyy est le meilleur verset du Qour’aan. La parole de Dieu en parlant de l’attribut de Dieu qui est de toute éternité, on ne dit pas qu’une parole est meilleure qu’une autre, parce que l’attribut de la parole de Dieu n’est pas composé de parties. Mais pour ce qui est des termes et des lettres qui sont révélés, nous disons que certains sont meilleurs que d’autres comme le verset aayatou l-koursiyy.

Ne sais-tu pas que Dieu est sur toute chose tout puissant. C’est-à-dire que Dieu est tout puissant pour le bien et pour autre que cela.

Verset 107 : ne sais-tu pas que Dieu a la souveraineté des cieux et de la terre. Tout ce qui vous concerne appartient à Dieu. C’est Dieu Qui prédestine tout ce qui vous arrive. Et Dieu sait plus que tout autre par quoi Il vous asservit, en l’occurrence ce par quoi Il abroge et ce qui est abrogé.

Vous n’avez nul autre que Dieu Qui vous prédestine les choses et vous n’avez nul autre que Dieu Qui vous soutienne et Qui vous protège du châtiment si Dieu veut vous châtier.

Verset 108 : ou alors voulez-vous demander à votre messager tout comme il a été demandé à Mouuçaa certaines choses. Il a été rapporté que les gens de Qouraych ont dit au Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam « ô MouHammad, transforme-nous la montagne de aS-Safa en or et fais que La Mecque soit plus étendue ». Il leur a été interdit de demander à avoir des miracles, tout comme le peuple de Mouuçaa lui a demandé certaines choses, dont certaines qui sont de la mécréance, comme quand ils lui ont dit de leur accorder un dieu quand ils se sont mis à adorer le veau.

Et celui qui délaisse la foi et suit la mécréance c’est-à-dire celui qui délaisse la confiance en les versets qui ont été descendus, qui doute à propos de ces versets et qui en demande d’autres, il se sera égaré, il aura perdu son chemin.

Verset 109 : beaucoup de gens du Livre espèrent vous rendre mécréants après votre foi : ils espèrent que vous commettiez une apostasie. Ce verset a été révélé après la bataille de OuHoud. Certains musulmans n’avaient pas appliqué les consignes du Prophète qui leur avait dit de ne pas abandonner une position, il avait placé des archers pour assurer les arrières des musulmans. Ces archers ont vu que les musulmans semblaient gagner la bataille, alors ils ont abandonné leurs positions, sauf quelques-uns, puis ils ont été attaqués par l’arrière et ils ont été défaits. On dit que ce sont ceux qui n’ont pas appliqué les consignes du Prophète qui ont été défaits, on ne dit pas que le Prophète a été défait.

 Ce verset a été révélé lorsque les yahouud ont dit aux musulmans, après la bataille de OuHoud : « vous voyez ce qui vous est arrivé, si vous étiez sur la vérité, vous n’auriez pas perdu. Revenez à notre religion, c’est mieux pour vous ».

Les versets sont « as-baabou n-nouzouul », c’est-à-dire les conditions dans lesquelles tel verset a été révélé. La bonne compréhension des versets nécessite de connaitre les causes pour lesquelles ils ont été révélés.

Par jalousie et envie. Celui qui est jaloux et envieux est malheureux et triste du bien que les autres ont. Les savants ont dit que celui qui est envieux, en réalité, il se nuit à lui-même, car son cœur se ronge de malheur parce que les autres ont du bien.

De leur part : Ils ont souhaité vous rendre mécréants d’ un souhait provenant de leur propre passion, qui émane d’eux-mêmes. Ce n’est pas un souhait qui est motivé par la religion. Par exemple, si tu souhaites que le mois de ramaDaan ait trente jours et pas vingt-neuf pour avoir plus de récompenses, il s’agit d’un souhait qui a une origine religieuse.

Après qu’il leur soit avéré que vous êtes sur la vérité. Ils souhaitent que le bien que vous avez vous soit ôté et il s’agit de l’islam. Alors qu’ils savent au fond d’eux-mêmes que MouHammad et ses compagnons sont sur la vérité.

Excusez et pardonnez : c’est-à-dire « empruntez le chemin du pardon » c’est-à-dire de ce qui peut provenir d’eux comme ignorance et animosité

Jusqu’à ce que Dieu vous donne l’ordre : c’est-à-dire du combat.

Certes Dieu est sur toute chose tout puissant. C’est-à-dire que Dieu est tout puissant à leur faire parvenir le châtiment.

Verset 110 : accomplissez la prière, acquittez-vous de la zakaat et tout ce que vous faites comme bien pour vous-mêmes : c’est-à-dire comme bonne action

Vous en trouverez la récompense que Dieu vous conservera. Tout ce que vous faites comme bien, Dieu vous en donnera la récompense.

Certes Allaah sait parfaitement ce que vous faites. C’est-à-dire qu’il n’y aura pas d’œuvre de la part de quelqu’un qui œuvre qui ne sera pas récompensée. Allaah ta^aalaa vous donnera la récompense. Dieu dit ce qui signifie : « celui qui fait le poids d’un grain de poussière de bien, il en verra la rétribution et celui qui fait le poids d’un grain de poussière de mal, il en verra la rétribution ».

Verset 111 : ils ont dit que n’entrera au paradis que quelqu’un qui est yahouudiyy ou naSraniyy. C’est-à-dire que les gens du Livre ont dit, c’est-à-dire les yahouud et les naSaaraa : les yahouud ont dit que n’entrera au paradis que celui qui est yahouudiyy et les naSaaraa ont dit que n’entrera au paradis que celui qui est naSaaraa. Dans ce verset, les deux ont été cités en même temps, parce que celui qui entend cette phrase, il saura que chaque parole est dite par celui de ce clan-là, c’est-à-dire que les yahouud ont dit que n’entrera au paradis que celui qui est yahouudiyy et les naSaaraa ont dit que n’entrera au paradis que celui qui est naSaaraa. Chacun dit que ceux qui sont dans son propre clan entrera au paradis et il n’y a pas de confusion possible car on sait qu’il y a une animosité entre les deux et que chacun de deux groupes déclare l’autre égaré. Il y a un autre verset dans lequel les yahouud ont dit que les naSaaraa sont dans l’erreur et les naSaaraa disent que les yahouud sont dans l’égarement.

Ce sont là leurs souhaits. C’est-à-dire les trois souhaits précédemment cités : d’abord ils ont souhaité qu’il n’y ait pas de bien qui soit révélé pour les croyants de la part de leur Seigneur. Puis ils ont souhaité que les croyants deviennent mécréants. Puis ils ont souhaité que n’entre pas au paradis autre qu’eux. 

Dis : donnez donc votre preuve. C’est-à-dire : donnez votre preuve que vous serez les seuls à entrer au paradis.

Si vous êtes véridiques. Dans votre prétention qu’il n’y aura que vous qui entrerez au paradis.

Verset 112 : ah que oui. C’est une confirmation de ce qu’ils ont nié. C’est pour confirmer qu’il y aura autre qu’eux qui entreront au paradis. Et c’est une réfutation de leur prétention.

Celui qui s’est soumis totalement à Dieu. C’est-à-dire celui qui adore Dieu uniquement et ne Lui attribue aucun associé.

Wa houwa mouHsin : il y a deux explications.

1/ Et qui croit au Qour’aan

2/ Ibnou l-Jawziyy a donné une autre explication. Il a dit : et il agit en bien c’est-à-dire qu’il accomplit de bonnes œuvres.

Il aura la récompense de la part de son Seigneur. C’est-à-dire qu’il aura la rétribution de la part de son Seigneur. Az-Zajjaaj a dit : il est visé par-là l’entrée au paradis.

Il n’y a pas de crainte à leur sujet et ils n’ont pas à être attristés.

Verset 113 : et les yahouud ont dit : les naSaaraa ne se basent pas sur quelque chose de fiable : les naSaaraa sont dans l’erreur et les naSaaraa ont dit que les yahouud ne s’appuient pas sur quelque chose de fiable.  Les deux camps s’accusent d’égarement.

Alors qu’ils récitent le Livre : ici il s’agit de la Torah et de l’Evangile (authentiques). Ils sont normalement des gens de science et de récitation du Livre. Et celui qui porte la Torah et l’Evangile et qui croit en ces livres, normalement, il ne mécroit pas au reste parce que chacun des deux livres confirme ce que contient l’autre. Donc celui qui croit en la Torah, normalement, croit en l’Evangile et celui qui croit en l’Evangile, normalement, il croit en la Torah.

Et de même, la même parole a été dite par ceux qui n’ont pas de science : c’est -à-dire par ceux qui n’ont pas de livre, comme les idolâtres, comme les athées, qui ont dit chacune des deux religions est dans l’erreur.

Et cette dernière partie du verset 113 est un grand blâme pour les naSaaraa parce que, par leur parole (qu’ils ont certaines connaissances), ils se sont placés au même niveau que ceux qui n’ont pas de connaissance (ceux qui n’ont pas de Livre). Ils se réclament d’un livre et malgré cela, ils disent la même chose que ceux qui suivent leurs passions et qui sont complètement égarés.

Allaah juge entre eux au jour du jugement à propos de ce en quoi ils divergeaient. Allaah fait apparaitre la vérité. C’est-à-dire que Dieu punira chacun des deux au jour du jugement, par la juste punition qu’ils méritent.

Verset 114 : qui donc est plus injuste que ceux qui empêchent d’accéder aux mosquées et d’y évoque le nom de Dieu . C’est une grande injustice. La raison de la révélation de ce verset est que les naSaaraa ont mis des saletés dans la mosquée de Jérusalem et ils ont empêché les gens d’y faire la prière. Ou alors, une autre raison est que les associateurs de La Mecque avaient empêché le Messager de Dieu de parvenir à la mosquée Al-Haram à La Mecque lorsque le Prophète voulait faire une ^oumrah.

Dans ce verset, le mot mosquée est employé au pluriel « maçaajid », alors que l’empêchement concernait une seule mosquée, soit la mosquée de Jérusalem, soit la mosquée Al-Haram selon l’explication. C’est une règle : le jugement est parvenu général, même si la cause est particulière. On retrouve cela dans d’autres versets : il se peut que la révélation d’un jugement soit pour une raison bien particulière mais que le jugement soit général. Comme lorsque le Prophète Salla l-Lahou ^alayhi wa sallam a demandé à ce qu’on soutienne les gens qui étaient miséreux. Alors quelqu’un a ramené un peu de nourriture et un autre a suivi et ainsi de suite. Alors le Prophète a dit ce qui signifie : « celui qui instaure en islam une bonne tradition, il en aura les récompenses ». Ici la parole est générale, elle concerne l’islam, il n’a pas dit : celui qui fait une collecte pour des pauvres ». Ça arrive que le texte soit général alors que l’événement est bien particulier. Comme dans le Qour’aan, ce qui signifie « malheur à tout houmazah » ici le terme est général alors que le verset a été descendu à propos de quelqu’un en particulier qui s’appelle Akhnas fils de ChourayQ.

Et qui œuvre pour les détruire.

Ceux-là. C’est-à-dire ceux qui œuvrent pour les détruire

N’avaient pas à entrer dans les mosquées autrement qu’apeurés. C’est-à-dire qu’ils n’avaient pas à entrer dans les mosquées autre que dans un état de crainte des croyants qu’ils ne les attaquent. A plus forte raison, ils n’ont pas à s’emparer des mosquées et à empêcher les croyants d’y accéder. Telle est la vérité n’eut été l’injustice des mécréants. Il a été rapporté que n’entre à Jérusalem aucun naSaaraa sauf s’il était déguisé, par crainte d’être tué. Ceci avait lieu avant les compagnons, lorsque les yahouud s’étaient emparés de la mosquée de Jérusalem. Donc c’était avant la mission de prophète de notre maitre MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Puis lorsque les naSaaraa ne pouvaient pas entrer dans la mosquée de Jérusalem au grand jour, Nabuchodonosor a détruit Jérusalem. Puis les yahouud sont revenus et il y avait quelques naSaaraa avec eux. Puis notre maitre ^Oumar ibnou l-KhaTTaab que Dieu l’agrée est allé au pays de Ach-Chaam et il a fait un pacte d’armistice avec les naSaaraa de Jérusalem, en contrepartie d’une jiziah (sorte de dime qui est payée par les gens du Livre au sultan des musulmans). Puis Jérusalem est restée aux mains des musulmans jusqu’au quatrième siècle de l’hégire. Puis les croisés sont entrés à Jérusalem puis SalaaHou d-diine les en a fait sortir.

Et Qataadah a dit qu’à l’époque où les yahouud s’étaient emparés de Jérusalem, il n’y avait pas un seul naSaaraa là-bas car dès qu’ils en voyaient un, ils le frappaient. Et le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a lancé un appel qui signifie qu’après cette année-là, aucun associateur ne fasse le pèlerinage. Rapporté par Al-Boukhaariyy et Mouslim.

Aucun mécréant n’entre à La Mecque ni à Médine. Il a été dit que c’est une interdiction de leur permettre d’entrer. Ils auront une humiliation dans le bas monde et ils auront dans l’au-delà un châtiment terrible, c’est-à-dire le feu de l’enfer.

verset 115 : à Allaah appartient le levant et le couchant. C’est-à-dire que ce soit à l’est ou à l’ouest, tout cela appartient à Dieu. Il est Celui à Qui tout cela appartient et Celui Qui gère tout cela. Il n’y a pas une chose qui a lieu sans que ce soit par Sa volonté soubHaanahou wa ta^aalaa.

Où que vous vous dirigiez. C’est-à-dire où que vous vous dirigiez, dans n’importe quel endroit vers lequel vous vous orientez c’est-à-dire vous orientez vos faces pour votre prière, preuve en est la parole de Dieu « chatTra hou », il y a dans cette direction que vous avez prise, une direction que Dieu agrée.

Il y a une direction que Dieu a ordonnée d’avoir et que Dieu agrée. C’est-à-dire que si on vous empêche de faire la prière dans la mosquée al-Haraam ou dans la mosquée de Jérusalem, toute la terre pour vous est un lieu de prière. Vous pouvez faire la prière partout. Où que vous vous dirigiez, la prière est valable. Il est parvenu dans l’exégèse de Moujaahid qui est l’élève de ibnou ^Abbaas, l’explication du mot « wajh » non pas par face mais par « Qiblah » c’est-à-dire la direction agréée pour la prière surérogatoire sur une monture pendant le voyage.

Où que vous vous trouviez il y a « wajhou l-Laah », cela veut dire « où que vous orientez vos visages pendant la prière surérogatoire en voyage », c’est une Qiblah que Dieu agrée. C’est-à-dire que c’est une direction que Dieu agrée pour votre prière.

Le jugement de celui qui croit que Dieu a des organes, c’est qu’il est déclaré mécréant.

« Fa thamma oujhou l-Laah », signifie que le voyageur, lorsqu’il est sur sa monture (un cheval ou une ânesse ou autre que cela), il peut faire une prière surérogatoire. Mais l’avion n’est pas concerné par cela, excepté le pilote de l’avion, il est considéré comme celui qui est sur une monture. Également concernant le pilote, si le temps devient court pour lui, et qu’il veut faire la prière obligatoire et qu’il ne trouve pas d’endroit pour faire la prière sur le sol, alors dans ce cas, il lui est permis de faire la prière alors qu’il est assis et qu’il est assis dans la direction dans laquelle il dirige l’avion).

Le sens apparent de ce verset est que Dieu serait sur terre, de sorte que si quelqu’un fait la prière vers l’est ou l’ouest ou vers le sud ou le nord, il se dirigerait vers Dieu et que Dieu serait là tout autour de l’horizon, de sorte que n’importe quelle personne qui fait la prière surérogatoire se dirigerait vers l’Etre de Dieu !! Or le sens apparent de ce verset contredit la croyance des wahabites qui disent que Dieu est situé au-dessus du Trône. Ce verset détruit toutes leurs illusions, tout ce que leurs imaginations ont construit.

Alors que nous, les gens de Ahlou s-sounnah wa l-jama^ah, par la réussite que Dieu nous accorde, nous avons été bien guidés pour donner un sens correct, valide, qui concilie les textes. C’est Allaah Qui nous a accordé la réussite par Sa miséricorde et Sa grâce, de concilier entre les versets et les Hadiith. Nous disons que ce verset « fa aynamaa touwallouu fathamma wajhou l-Laah », « où que vous vous dirigiez, il y a wajhou l-Laah », nous ne lui donnons pas le sens apparent, mais nous l’interprétons par un autre sens que le sens apparent.

Certes Allaah est Celui Qui est extrêmement miséricordieux. Il accorde l’élargissement de la subsistance à Ses esclaves et Il est Celui Qui sait ce qui est de leur intérêt. Et le fils de ^Oumar que Dieu les agrée tous les deux a dit la même chose que ^Abdoul-Laah ibnou ^Abbaas, c’est-à-dire que ce verset est réservé au voyageur sur sa monture, où que sa monture se dirige.

Et il a été dit que des gens n’ont pas su où se trouvait la Qiblah (ils étaient dans un endroit, la nuit) et chacun a prié dans une direction, ils pensaient que c’était la bonne direction. Au matin, ils se sont rendu compte de leur erreur et ils ont été excusés. Et ceci est un argument contre l’avis de Ach-Chaafi^iy que Dieu lui fasse miséricorde, concernant celui qui tourne le dos à la Qiblah.

Et il a été dit qu’il ne s’agit pas de prière ici, mais il s’agit d’invocation et d’évocation. C’est-à-dire qu’où que vous vous tourniez pour invoquer ou évoquer Dieu, cela est valide.

Verset 116 : et ils disent que Allaah S’est donné un fils. Ceux qui disent que Jésus est le fils de Dieu et ceux qui ont dit qu’^Ouzayr est le fils de Dieu. Et le terme « wa » ici est une conjonction de coordination qui indique que ce récit qui va être cité maintenant est lié au récit précédent.

Allaah est complètement exempt d’avoir un fils.

A Lui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur terre. Cela signifie que tout cela appartient à Dieu. Et, entre autres choses qu’il y a dans les cieux et sur terre, il y a le messie Jésus et il y a ^Ouzayr. Et la filiation contredit la propriété. Le fait d’être fils est différent du fait d’appartenir, c’est un être qui dérive.

Et tout lui est soumis. Ils sont tous soumis à Dieu, il n’y a pas une chose qui soit dans les cieux ou sur terre, qui ne soit pas concernée par la puissance de Dieu et par Sa prédestination.

Verset 117 : Il est Celui Qui crée les cieux et la terre. Il les a créés sans qu’il n’y ait d’exemple antérieur, sans qu’Il n’ait copié sur autre que Lui. Il les a fait exister alors qu’ils n’existaient pas. Quiconque fait quelque chose que d’autres n’ont pas fait avant lui, on dit que c’est une bid^ah, c’est une innovation. C’est pour cela que celui qui a contredit ahlou s-sounnah wa l-jama^ah, on l’appelle « moubtadi^ » parce qu’il a amené dans la religion de l’islam quelque chose que ni les compagnons ni les successeurs n’ont faite. Mais nous savons bien que cela ne veut pas dire que toutes les innovations sont mauvaises.

Et si Allaah juge qu’une chose aura lieu : c’est-à-dire qu’Il a prédestiné qu’une chose va avoir lieu.

Il dit à cette chose « sois » et cette chose a lieu. C’est-à-dire de toute éternité, Il dit « sois ». Ici c’est une métaphore pour indiquer la rapidité de la création et c’est pour nous rapprocher les idées. Tout comme c’est rapide pour nous de dire « sois », Dieu, s’Il veut qu’une chose existe, Il la fait exister dans le temps dans lequel Il veut qu’elle existe. L’explication de An-Naçafiyy est : ce que Dieu a prédestiné comme choses, parmi les choses que Dieu a voulu qu’elles existent, elles entrent en existence, sans manquement. Tout comme celui qui reçoit des ordres et qui est obéissant. Quand on lui donne un ordre, il obtempère immédiatement, sans hésitation. Il ne s’abstient pas et il n’y a pas de refus de sa part. Et il y a une insistance dans ce verset que les choses entrent en existence par le simple fait que Dieu a voulu qu’elles existent. Il a insisté ainsi que Dieu est exempt d’avoir un fils parce que celui qui a ces attributs-là comme la toute-puissance, forcément ces attributs sont différents des attributs des corps, alors comment pourrait-Il avoir un fils ? C’est impossible selon la raison.

Il y a ici deux possibilités pour réciter « yaQouulou », certains ont dit « yaQouula ». Les deux récitations sont rapportées du Prophète et les deux ont une explication grammaticale. Et An-Naçafiyy a fait prévaloir la récitation avec « yaQouulou » parce que « yaQouula » serait dans le cas d’une condition. Or ici il ne s’agit pas d’une condition mais d’une information. Si c’est une chose qui existe déjà, ça n’a pas de sens de lui ordonner d’exister. Et si c’est une chose qui n’existe pas, ça n’a pas de sens de lui adresser une parole.

Verset 118 : Et ceux qui ne savent pas ont dit : il est visé les associateurs ou les gens du Livre, ils ont été qualifiés par « ceux qui ne savent pas » parce qu’ils n’ont pas œuvré avec la science qui leur est parvenue. Ils ont donc été qualifiés d’ignorants.

Pourquoi Allaah ne nous parle pas : ils ont dit « pourquoi Il ne nous parle pas tout comme Il a parlé aux anges, Il a parlé à Mouuçaa » et c’est de l’orgueil et de l’entêtement de leur part.

Ou qu’Il nous amène un signe. Ils ont renié le fait que ce que le Prophète nous a amené comme miracle soit des signes de la part de Dieu et c’est un dénigrement de leur part.

Ceux qui les ont précédés ont dit la même chose qu’eux : leurs paroles se ressemblent. Ceux qui étaient à l’époque du Prophète MouHammad ont dit cela mais ceux qui étaient avant ont dit la même chose. Leurs cœurs et les cœurs de ceux qui les ont précédés se ressemblent dans leur cécité parce que ce sont des cœurs qui sont aveugles.

Nous avons indiqué les signes à ceux qui sont objectifs : et qui ont la certitude que ce sont des signes de la part de Dieu, qu’il est un devoir de reconnaitre, auxquels il est un devoir de se soumettre et de se suffire de ces signes-là sans avoir à en demander d’autres.

Verset 119 :  Nous t’avons envoyé avec la vérité annonciatrice de bonne nouvelle : il a annoncé la bonne nouvelle aux croyants, qu’ils auront la récompense.

Et avertisseur : c’est-à-dire qu’il avertit les mécréants qu’ils auront un châtiment.

Et tu ne seras pas interrogé à propos de ceux qui iront en enfer : Nous n’allons pas t’interroger à leur propos, ceux qui iront en enfer. Nous ne te dirons pas « pourquoi ne sont-ils pas devenus croyants ? » du moment que tu as transmis et que tu as fourni tous tes efforts pour les appeler à l’islam. On peut réciter « wa laa tous’alou ».

Il y a une autre manière de réciter « wa laa tas’al », dans le sens de la négation de l’impératif : ne demande pas après les gens de l’enfer, quand ils seront dans le châtiment. Comme si quelqu’un te dit : comment va un tel ? Et tu ne demandes pas après lui.

Verset 120 : les yahouud et les naSaaraa ne seront jamais satisfaits de toi tant que tu ne suis pas leur religion.  C’est comme s’ils avaient dit « nous ne serons jamais satisfaits de toi, même si tu fournis tous tes efforts pour gagner notre agrément, tant que tu ne suis pas notre religion. C’était pour faire perdre espoir au Messager d’Allaah qu’ils entrent en islam. Et Allaah a rapporté leurs paroles.

Dis : la bonne guidée de la part d’Allaah : c’est-à-dire celle qu’Il agrée pour Ses esclaves, c’est l’islam. L’islam est la religion que Allaah agrée et il n’y a pas d’autre chose que Dieu agrée si ce n’est l’islam. Et ce à quoi vous appelez, ce n’est pas une bonne guidée. Ce ne sont que vos passions.

Et si tu suivais leurs passions : leurs paroles proviennent du fait qu’ils suivent leurs passions et ce sont de mauvaises innovations

Après la science que tu as reçue : c’est-à-dire après que tu aies eu connaissance que la religion que Dieu agrée, c’est l’islam. Ou que la religion qui est valide par les preuves claires et l’argument qui sont apparents.

Tu n’auras pas de la part de Dieu : c’est-à-dire du châtiment de Dieu.

Quiconque qui te protègera. Tu n’auras pas de protecteur contre le châtiment de Dieu.

Ni quiconque qui te suivra.  C’est-à-dire qu’après la connaissance que tu as eue, tu n’auras pas de protecteur contre le châtiment de Dieu.

verset 122 : ceux à qui Nous avons accordé le Livre. An-Naçafiyy donne deux explications. La première : ce sont les croyants parmi les gens du Livre et le Livre dans ce cas-là, c’est la Torah et l’Evangile. Deuxième explication : ce sont les compagnons du Prophète ^alayhi s-salaam et le Livre serait le Qour’aan.

Ils le récitent de la parfaite récitation : c’est-à-dire qu’ils le récitent correctement tel qu’il a été révélé, en articulant, en méditant, en réfléchissant au sens. Ou deuxième explication donnée par An-Naçafiyy : ils œuvrent conformément au Livre, ils croient au contenu de ce Livre. Et ils ne changent pas ce qu’il y a dans le Livre comme description du Prophète Salla-l-Lahou ^alayhi wa sallam. Et le chaykh que Dieu lui fasse miséricorde a dit qu’il y a ici une preuve qu’il n’y a pas de récompense pour celui qui récite le Qour’aan sans avoir reçu sa récitation par transmission. Car sinon, comment se garantit-il qu’il va le réciter tel qu’il a été révélé ?

Ceux-là croient fermement en ce qu’il y a dans le Livre. Et ceux qui mécroient au Livre, ce sont eux les perdants. Parce qu’ils ont choisi l’égarement en délaissant la bonne guidée.

Verset 122 : ô vous descendants d’Israa’iil, rappelez-vous des grâces que Je vous ai accordées et que Je vous ai accordé un mérite par rapport au reste du monde. C’est-à-dire au reste du monde de leur époque. C’est-à-dire quand ils étaient musulmans, ils étaient les meilleurs de leur époque.

Verset 123 : craignez un jour dans lequel personne ne va sauver quelqu’un d’autre. Si quelqu’un est mécréant, il ne pourra pas sauver quelqu’un d’autre. Et il ne pourra pas profiter de l’intercession ni du soutien. Ces quatre phrases sont une description de cette journée, durant laquelle les gens seront rétribués, cette journée durant laquelle il ne sera pas accepté de compensation, cette journée durant laquelle il ne sera pas accepté d’intercession, cette journée durant laquelle il n’y aura pas de soutien, pour le mécréant car il y aura une intercession pour le grand pêcheur.

Verset 124 : et cite lorsque Ibraahiim a été éprouvé par son Seigneur par des ordres et des interdits. Allaah a éprouvé Ibraahiim en lui fixant des ordres et des interdits. En quoi consiste l’épreuve en général ? Lorsque nous éprouvons quelqu’un, nous l’éprouvons pour connaitre ce que nous ne savons pas. Mais quand c’est Dieu Qui éprouve Ses esclaves, c’est pour montrer ce que Lui sait de toute éternité. Et les conséquences de l’épreuve de la part de celui qui éprouve, c’est la manifestation de ce qui est caché, aussi bien pour celui qui sait que celui qui ne sait pas. C’est pour cela qu’il est permis de dire que Dieu éprouve Ses créatures.

Et il a été dit que l’épreuve que Dieu fait subir à Son esclave c’est ce qui revient à donner la capacité de choisir l’une des deux choses, ce que Dieu agrée et ce que l’esclave désire. Comme si Dieu l’éprouvait pour manifester ce qui va provenir de la part l’esclave et pour le rétribuer en fonction de ce que l’esclave va choisir, que Dieu a voulu qu’il choisisse.

Et Abouu Haniifah que Dieu l’agrée, a récité ce verset autrement. Au lieu de dire « wa idhib-talaa Ibraahiima rabbouhou », ce qui signifie qu’Ibraahiim a été éprouvé par son Seigneur, il a dit « wa idhib-talaa Ibraahiimou rabbahou » : il a considéré que Ibraahiim était le sujet et non pas le complément d’objet direct, dans le sens qu’il a invoqué son Seigneur. C’est la récitation d’Abdoul -Laah ibnou ^Abbaas. Ibraahiim avait invoqué son Seigneur pour voir s’Il allait l’exaucer ou pas.

Et Ibraahiim a accompli les épreuves parfaitement. C’est-à-dire qu’il a réalisé les épreuves de la meilleure manière, sans manquement, sans paresse.

Et selon la deuxième manière de réciter, cela signifie que Dieu a accordé à Ibraahiim tout ce qu’il avait demandé à son Seigneur.  Il y a d’autres versets où il est cité qu’Ibraahiim a été exaucé : « ô Seigneur fais que cette ville soit paisible » : il s’agissait d’une invocation en faveur de La Mecque. « Fais que nous Te soyons soumis » : il avait fait cette invocation quand il était avec son fils Ismaa^iil. « Seigneur, envoie-leur un messager qui soit l’un d’entre eux » : Ibraahiim avait demandé à ce que ceux qui allaient habiter à La Mecque reçoivent un messager qui était d’entre eux et ce fut Mouhammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. « Ô notre Seigneur, agrée de nous ce que nous faisons ». Quand il était avec son fils Ismaa^iil.

Et selon la récitation qui est la plus réputée, c’est-à-dire que c’est son Seigneur Qui a éprouvé Ibraahiim, quelles sont ces paroles qu’Ibraahiim avait accomplies parfaitement ? Ce sont cinq choses qui sont au niveau de la tête : d’avoir une raie au milieu des cheveux, de se couper les moustaches (pour ne pas qu’ils arrivent sur les lèvres), d’utiliser le siwaak, de se rincer la bouche et le nez.  Et cinq autres choses qui sont au niveau du corps : la circoncision, le fait de se couper les ongles, le fait de s’épiler les aisselles, le fait de raser le pubis et faire l’istinjaa’.

Et selon ibnou ^Abbaas, que Dieu les agrée lui et son père, ces fameuses paroles par lesquelles Dieu a éprouvé Ibraahiim, sont au nombre de trente : dix ont été mentionnées dans sourate Baraa’a à partir du verset at-taa’ibouune, dix dans sourate al-aHzaab à partir de la parole « inna l-mouslimiina wa l-mouslimaate, dix ont été sourate « al-mou’minouune » et « al-ma^aarij » jusqu’à la parole de Dieu « youHaafidhouune » et il a été dit que ces paroles sont les rites du pèlerinage.

Je vais faire en sorte que tu sois un imaam pour les gens : Dieu a annoncé à notre maitre Ibraahiim qu’il allait être quelqu’un que l’on suit sur sa religion.

Et de ma descendance ? Ibraahiim a demandé à Dieu que parmi sa descendance, il y ait des gens qui soient pris pour imaam c’est-à-dire qui soient suivis dans leur religion. « Dhourriyyah » ce sont les descendants de l’homme c’est-à-dire les garçons et les filles, les deux sont appelés « descendants ». 

Il a dit : ce que Je confie, Je ne le confie pas aux injustes. Cela signifie quele fait d’être imaam, de diriger les gens, c’est-à-dire le fait d’être prophète, ne va pas être obtenu par ceux qui commettent des injustices c’est-à-dire par ceux qui sont mécréants parmi ses descendants. Allaah a annoncé que le fait de diriger les musulmans ne sera pas accordé aux mécréants. Et que parmi ses descendants qui sont musulmans, il y a ceux qui sont musulmans et ceux qui sont mécréants. Dieu dit ce qui signifie : « Nous avons accordé des bénédictions à Ibraahiim ainsi qu’à IsHaaQ et à leur descendance, il y a ceux qui sont bienfaiteurs, il y a ceux qui sont des injustes envers eux-mêmes ». Le bienfaisant est celui qui est croyant et l’injuste est celui qui est mécréant.

Verset 125 : et Nous avons fait que La maison : c’est-à-dire la ka^bah. Il est convenu qu’on comprend qu’il s’agit de la ka^bah quand il est cité le terme « la » maison dans le Qour’aan, tout comme on comprend du terme « thourayyah », l’étoile. C’est le nom de l’individu du genre qui est visé et connu.

C’est un lieu vers lequel d’une part les pèlerins se dirigent puis ils se séparent puis ils retournent à cet endroit que ce soit pour le pèlerinage ou pour la ^oumrah.

Et une sécurité : c’est-à-dire que c’est un lieu qui est sûr car, même celui qui a commis un crime et qui s’y réfugie, on ne lui fait rien du tout jusqu’à ce qu’il en sorte. C’est une preuve que le Haram reste un refuge.

Et prenez le maQaam d’Ibraahiim comme lieu de prière : c’est-à-dire que Nous avons dit« prenez le maQaam d’Ibraahiim comme un endroit pour faire la prière. Et il a été rapporté du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam qu’il a pris la main d’^Oumar ibnou l-KhaTTaab et il lui a dit : « voici le maQaam d’Ibraahiim ». Rapporté par Abouu Nou^aym. Alors ^Oumar que Dieu l’agrée a dit au Prophète : « est-ce que nous pouvons le prendre comme lieu de prière ? ». Le Prophète lui a dit ce qui signifie : « je n’ai pas reçu l’ordre de cela ». Le soleil ne s’était pas couché que la révélation lui était parvenue pour qu’effectivement le maQaam d’Ibraahiim soit pris comme lieu de prière.

Et il a été dit que le terme « mouSallaa » signifie un lieu qui est respecté. Et le maQaam d’Ibraahiim est la pierre qui est sous une cloche en verre et on voit la trace des pieds de notre maitre ’Ibraahiim dessus.

Et il y a un avis qui est faible et qui dit que tout le Haram est le maQaam d’Ibraahiim.

Il y a une autre récitation appelée récitation « chaamiyy » nafa^ qui est « wa t-takhadhouu » avec le verbe non pas à l’impératif mais à l’accompli c’est-à-dire que les gens ont pris cet endroit qui est connu relativement à Ibraahiim parce qu’il s’en était occupé, parce que c’est un lieu dans lequel Ibraahiim a fait habiter sa descendance « prenez -le pour Qiblah » c’est-à-dire comme direction pour se diriger dans la prière.

Et Nous avons donné l’ordre à Ibraahiim et à Ismaa^iil de purifier Ma maison : et la signification est la purification des idoles, des choses indécentes, des choses vilaines, des souillures dans leur totalité. Et lorsque Dieu dit cela à Ibraahiim et Ismaa^iil, c’est pour nous faire comprendre que la ka^bah a un haut degré selon le jugement de Dieu et que la ka^bah est honorée selon le jugement de Dieu. Et ceci n’est pas dans le sens d’un adjectif qui implique une relation comme quand tu dis que l’ami de Zayd est ^Amr. ^Amr est un ami qui est attribué à Zayd en raison de la relation d’amitié qu’il y a entre eux. C’est pour indiquer que ce n’est pas une maison dans laquelle Dieu habiterait.

Pour ceux qui viennent accomplir les tours rituels autour. Il a été dit « ceux qui viennent des différentes contrées pour aller à la ka^bah.

Et ceux qui restent au voisinage de la ka^bah : c’est-à-dire qui y demeurent sans partir, qui résident à La Mecque. Ou bien ceux qui font l’intention de l’i^tikaaf qui est un acte d’adoration qui consiste à rester dans la mosquée ce qui permet de gagner des récompenses.

Et pour ceux qui s’inclinent et se prosternent : c’est-à-dire pour tous ceux qui font la prière dans sa totalité.

Verset 126 : et lorsque Ibraahiim a dit ô Seigneur fais que cet endroit soit une ville paisible c’est-à-dire une ville où il y a une vie agréable où ceux qui s’y trouvent soient en sécurité.

Et accorde à ses habitants une subsistance : parce que c’était un endroit qui était aride, sans rien à consommer et cela a été changé.

Et accorde à ceux qui sont croyants en Dieu et au jour dernier : c’est-à-dire les habitants de cette ville, ceux qui sont croyants parmi eux.

Et Il a dit (Dieu a dit à Ibraahiim ^alayhi s-salaam en réponse à sa demande) et également à celui qui a mécru (c’est-à-dire J’accorde sa subsistance à celui qui a mécru) Je lui permettrai de profiter de jouir un peu de temps (jusqu’à la fin de son terme) Puis Je l’amènerai à subir le châtiment de l’enfer et quelle mauvaise demeure. Le devenir qui sera celui de ce mécréant est l’enfer.

Verset 127 : et lorsqu’Ibraahiim élève les bases (il construit les bases de la fondation) de la maison sacrée (qui est la ka^bah) avec Ismaa^iil (Ibraahiim construisait la maison et Ismaa^iil lui passait les pierres à chaque fois)

O notre Seigneur (c’est-à-dire qu’eux deux disaient cette parole). Ici ^Abdoul-Laah a fait un idh-haar dans la récitation entre Ismaa^iil et rabbanaa, parce qu’en même temps qu’ils construisaient, ils disaient ces paroles.

Agrée de nous (c’est-à-dire récompense-nous pour la construction de cette maison).

Tu es certes Celui Qui exauce (nos invocations) et Qui sait (ce qu’il y a dans nos cœurs et nos intentions).

Verset 128 : ô notre Seigneur, fais que nous soyons soumis à Toi (c’est-à-dire sincères dans notre invocation. Augmente-nous en sincérité et augmente-nous en soumission à Toi).

Ainsi que notre descendance (c’est-à-dire fais également que de notre descendance, il y ait une communauté qui soit soumise à Toi. Le mot « min » peut avoir le sens de la partie et peut avoir le sens du détail de ce que contient un ensemble. Il a été dit que ce qu’il a visé par « la communauté », c’est la communauté de MouHammad ^alayhi s-salaam. Et Ibraahiim et Ismaa^iil ont cité dans l’invocation leurs descendances parce que, généralement, on a plus de compassion et de tendresse envers sa propre descendance, tout comme il est dit dans le verset ce qui signifie « préservez-vous, ainsi que vos familles, d’un feu… »).

Et indique-nous nos rites (c’est-à-dire comment nous accomplissons nos actes d’adoration, ce par quoi Tu nous as asservi le pèlerinage ou fais-nous les connaitre. Le mot « manaasik » est le pluriel de « mansak » qui signifie « l’acte par lequel Dieu nous a ordonné de L’adorer et c’est pour cela que l’adorateur ^abd est appelé naasik.

Et accepte notre repentir : cela signifie, ou bien accepte notre repentir pour notre éventuelle défaillance, si nous avons failli en certaines choses. Ou bien ils ont demandé le repentir en faveur de leur descendance.

O Allaah Tu es Celui Qui accepte le repentir et Qui est miséricordieux

Verset 129 : ô Seigneur, envoie parmi eux (c’est-à-dire parmi la communauté musulmane)

Un messager d’entre eux (c’est-à-dire quelqu’un qui fait partie des leurs. Et c’est ainsi que Dieu a envoyé notre maitre MouHammad ^alayhi s-salaam). Notre maitre MouHammad a dit ce qui signifie : « je suis l’exaucement de l’invocation de mon père Ibraahiim, l’annonce de bonne nouvelle portée par Jésus et la vision que ma mère a vue ». Rapporté par ibnou Hibbaan, Al-Bazzaar et AHmad, c’est-à-dire qu’Aminah a vu qu’il a jailli d’elle une lumière qui a éclairé La Mecque.

Qu’il leur récite Tes signes (c’est-à-dire il leur transmette ce que Tu lui révèleras comme preuve de Ton unicité, comme la véracité de ce prophète et de Tes messagers

Et leur enseigne le Livre (c’est-à-dire le Qour’aan) et la sagesse (c’est-à-dire la sounnahet la compréhension du Qour’aan)

Et il les purifie (c’est-à-dire qu’il les purifie de toute forme d’association à Dieu et de toute forme de souillure)

Certes Tu es Al-^Aziiz (c’est-à-dire Celui Qui vainc et Qui n’est pas vaincu)

Al-Hakiim (Tu crées les choses selon une sagesse) dans ceux à qui Tu accordes ce statut, cette mission de prophète.

Verset 130 : et qui de sensé se détourne de la communauté d’Ibraahiim ? (C’est une interrogation dans le sens du reniement, c’est-à-dire de renier qu’il y ait parmi les gens sensés qui se détourne de la vérité claire, à savoir de la communauté d’Ibraahiim, à savoir de la croyance en l’unicité de Dieu. Et le mot « millah » c’est-à-dire la tradition, ce qui est instauré, c’est le chemin : c’est ce qui est rapporté par Az-Zajjaaj).

Hormis quelqu’un qui n’a pas pensé à son propre intérêt ? (C’est quelqu’un qui va négliger sa propre personne. Ou si quelqu’un qui est idiot). Et les deux explications sont rapportées de Az-Zajjaaj.

Nous lui avons accordé un honneur dans le bas-monde et il est dans l’au-delà parmi les vertueux. C’est une indication de l’erreur de l’avis de celui qui se détourne de la communauté d’Ibraahiim, parce que celui qui a réuni l’honneur des deux vies, la vie du bas-monde et la vie de l’au-delà, il ne va se détourner de l’une des deux, il ne va pas se détourner de la communauté d’Ibraahiim, ^alayhi s-salaam.

verset 131 : cite cette époque pour qu’eux, sachent que notre Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam est celui qui a été élu, celui qui est vertueux, dont on ne se détourne pas. Quelqu’un de sensé ne se détourne pas de la communauté du Prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Le terme « aslim » ici ne veut pas dire qu’il n’était pas musulman et qu’il lui a été dit de devenir musulman. Mais cela veut dire « soumets-toi, obéis et sois sincère » dans la religion que tu as envers Dieu. C’est-à-dire « n’adore pas autre que Dieu ».

Il a dit je me suis soumis au Seigneur des mondes. Il a dit qu’il n’adore pas autre que Dieu.

Verset 132 : et il a donné cette même recommandation. C’est-à-dire « aslim » qui signifie l’ordre de se soumettre totalement à Dieu. Ou bien il a donné la même communauté.

Ibraahiim a donné la même recommandation à ses fils et Ya^Qouub a donné la même recommandation qui est de n’avoir que l’islam pour religion. C’est une preuve que tous les prophètes sont musulmans. Dans cette construction de phrase, Ibraahiim a fait cette recommandation à ses fils et Ya^Qouub également. (Ya^Qouub est le fils de IsHaaQ et le père de Youuçouf). C’est l’islam. C’est la preuve que ce n’est pas le Prophète MouHammad qui est venu le premier avec la religion de l’islam. Les prophètes avant lui sont venus avec l’islam.

O mes fils, Dieu vous a sélectionné une religion. C’est-à-dire qu’Il vous a donné la religion qui est la meilleure des religions. Ceci est une preuve qu’autre que l’islam s’appelle aussi religion, mais ce sont des religions fausses.

Tâchez de ne mourir qu’en étant musulmans. Ce sont Ibraahiim et Ya^Qouub qui ont dit cela à leurs enfants, donc cela veut dire qu’ils étaient musulmans. Ils ont dit : œuvrez pour que votre état au moment de votre de votre mort soit l’islam. Ne mourez pas sur un autre état que l’islam.

Verset 133 : ou alors est-ce-que vous étiez présents lorsque Ya^Qouub allait mourir ? C’est-à-dire que vous n’étiez pas présents. C’est une question qui entraine implicitement une réponse négative. Et cette parole s’adresse aux croyants. Comment avez-vous su ce que Ya^Qouub avait dit à ses fils, de rester sur l’islam ? Vous en avez pris connaissance grâce à la révélation à votre prophète MouHammad Salla-l-Laahou ^alayhi wa sallam.

Et il y a une autre explication : ou alors c’est une parole qui s’adresse aux yahooud qui ont dit que tout prophète est mort yahouudiyy. Comment prétendez-vous que les prophètes étaient des yahouud alors que vous n’étiez pas présents lorsque Ya^Qouub était prêt à mourir ?

Ces deux explications sont deux preuves qui indiquent que Ya^Qouub était bien musulman.

Lorsque Ya^Qouub a dit à ses fils « qui adorez-vous après ma mort ? ». Il a dit cela au moment de mourir.

Ils ont dit « nous adorons ton Dieu et le Dieu de tes parents ». Ici, il a été mentionné le mot « Dieu » deux fois. Les fils de Ya^Qouub ont répondu cela.

Ibraahiim, Ismaa^iil et IsHaaQ. Ibraahiim est le grand-père de Ya^Qouub, Ismaa^iil est l’oncle paternel de Ya^Qouub et IsHaaQ est son père.  L’oncle est considéré comme le père et la tante maternelle est comme la mère.

Un Dieu unique.

Et nous sommes soumis à Lui.

Verset 134 : cette communauté-là (de Ibraahiim, Ya^Qouub, et de leurs fils) a vécu avant. C’est-à-dire que par rapport à la communauté de notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam.

Elle aura ce qu’elle a acquis et vous, vous aurez ce que vous aurez acquis. C’est-à-dire que personne ne va profiter de l’acquisition des autres. Certains n’œuvraient pas en bien sous prétexte que leurs parents, eux, avaient agi en bien. La personne n’est pas sauvée du fait que son père était un saint ou un prophète. Elle sera sauvée par son travail à elle.

Et vous ne serez pas interrogés sur ce qu’ils faisaient. Vous n’allez pas payer sur ce qu’ils faisaient. Vous n’allez pas être punis pour les péchés qu’eux, ont fait. Eux seront rétribués pour ce qu’ils auront acquis et vous, vous serez rétribués pour ce que vous allez acquérir.

Verset 135 : et ils ont dit soyez soit des yahouud ou soit des naSaaraa. Les yahouud ont dit soyez des yahouud, les naSaaraa ont dit soyez des naSaaraa.

Vous serez bien guidés.

Dis : non, plutôt la communauté d’Ibraahiim. Nous suivons plutôt la communauté d’Ibraahiim. Nous sommes sur la même religion qu’Ibraahiim.

(Haniifaa) de droiture : celui qui s’éloigne de toute religion fausse et qui est sur la religion de vérité. Ibraahiim était à l’écart de toute religion fausse.

Et Ibraahiim n’était pas un associateur. Cette dernière phrase du verset 135 est une réponse par allusion. Comme quand quelqu’un dit à un autre : « moi, je ne suis pas issu de fornication ». Sous-entendu que toi, tu l’es. Ici, cette dernière phrase est une allusion aux gens du Livre et à autre que les gens du Livre. Parce que chacun d’entre eux prétend suivre Ibraahiim, aussi bien les yahouud que les naSaaraa, alors qu’ils sont sur l’association ; ils attribuent la divinité à autre que Verset 136 : dites : première explication :  c’est une parole qui est adressée aux croyants. Deuxième explication : c’est une parole qui est adressée aux non croyants. C’est-à-dire « dites ce qui va suivre, pour être sur le vrai, sinon vous serez sur le faux ».

Nous avons cru fermement en Dieu et en ce qui nous a été descendu. C’est-à-dire le Qour’aan.  

Et en ce qui a été descendu à Ibraahiim et Ismaa^iil et IsHaaQ et Ya^Qouub et aux ‘asbaaT. C’est le pluriel de sibT qui veut dire à l’origine petit-fils. Al-Haçan et Al-Houçayn qui étaient les deux petits-fils de notre Prophète MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam sont appelés sibTay raçouuli l-Laah. Mais ici il s’agit des descendants de Ya^Qouub c’est-à-dire les descendants de ses douze fils. Youuçouf était prophète et Binyaamiin, certains savants ont dit qu’il était prophète. Les dix autres fils n’étaient pas des prophètes. Mais dans leur descendance il y a eu beaucoup de prophètes, comme Soulaymaane, Daawouud, Mouuçaa, Youuchaa^, Zakariyyah, YaHyaa, ^Iiçaa.

Ainsi que ce qui a été révélé à Moise, à Jésus et à tout ce que les prophètes ont eu de la part de leur Seigneur. Nous ne faisons point de distinction entre eux. C’est-à-dire que nous ne disons pas au sujet de certains qu’ils étaient des prophètes et au sujet d’autres qu’ils n’étaient pas des prophètes. Notre croyance est qu’ils étaient tous des prophètes. C’est-à-dire que nous ne faisons pas comme les yahouud et les naSaaraa. Les yahouud n’ont pas cru en Jésus. Les NaSaaraa n’ont pas cru en certains prophètes. Nous, nous croyons en tous les envoyés de Dieu.

Et nous sommes musulmans. C’est-à-dire que nous adorons Dieu uniquement. Nous sommes sincères dans notre adoration pour Dieu.

Verset 137 : s’ils croient en pareil à ce à quoi vous croyez, alors ils seront bien guidés. Cette phrase, si elle est prise selon son sens apparent, peut prêter à confusion : cela pourrait indiquer que Dieu a un semblable, alors que ce n’est pas cela le sens. Le sens est : s’ils ont la même croyance que vous, vous avez. La similarité est dans la croyance et non pas celui qui est adoré. Parce que celui qui est adoré est unique et Il n’a pas de pareil ni de semblable. C’est une forme qu’on trouve dans d’autres versets du Qour’aan.

S’ils se détournent : s’ils refusent de croire en ce en quoi vous croyez. S’ils se détournent (de ce que vous leur dites). Ou alors s’ils se détournent (du témoignage qu’il n’est de dieu que Dieu et s’ils refusent d’entrer dans la croyance par le témoignage).

Alors ils seront loin de la vérité : ils seront dans l’erreur. Ce ne sont pas des gens qui recherchent la vérité.

Allaah te garantit que tu auras le dessus sur eux. C’est une garantie de la part de Dieu que le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam aura le dessus sur eux. Et la promesse de Dieu s’est réalisée puisque certains sont morts et d’autres ont été exilés. La lettre « sa » indique que c’est un événement qui aura lieu dans le futur, sans aucun doute.

Et Il est Celui Qui entend : c’est-à-dire que Dieu entend ce qu’eux disent

Qui sait : Il est Celui Qui sait ce qu’ils ont dans leurs cœurs comme envie et jalousie et comme animosité. Et Il les punira. Donc c’est une menace de la part de Dieu.

Deuxième explication : c’est une promesse en faveur du Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, que Dieu entend ses invocations et Il sait quelle est son intention, à savoir que le Messager souhaite que la religion de vérité ait le dessus. Dieu exaucera le Messager et lui fera parvenir ce qu’il souhaite.

Verset 138 : « Sibghata l-Laah » : certains l’ont traduit par la couleur de Dieu !! Mais Dieu n’est pas un corps et la couleur est la caractéristique du corps.  Or Dieu n’est pas concerné par la caractéristique du corps. La signification est : nous croyons fermement en Dieu. Cela veut dire que c’est une purification de la part de Dieu. La foi purifie les âmes. L’origine de cette phrase est que les chrétiens, lorsqu’ils baptisent leurs enfants, ils les plongent dans de l’eau qui est jaunâtre et ils disent que c’est une purification pour eux et qu’ainsi, ils sont chrétiens. Donc les musulmans ont reçu l’ordre de leur dire : nous croyons fermement en Dieu et Dieu nous a purifiés par la foi. Nous ne disons pas lors de la ^aQiiQah que nous faisons le baptême de l’enfant.

Et quelle meilleure purification que celle que Dieu vous accorde : c’est-à-dire qu’il n’y a pas meilleure religion que celle que Dieu agrée pour vous. Ou il n’y a pas meilleure purification que celle que Dieu vous accorde par la foi.

Et nous adorons Dieu : c’est comme s’ils disaient : nous croyons en tous les prophètes et nous adorons Dieu.

Il a cité un dicton : « lorsque Hadhaamii dit quelque chose, alors croyez-la ». C’était une femme qui pouvait voir très loin, avant la venue de notre prophète.  Donc quand un ennemi se préparait à les attaquer, elle prévenait son peuple et il gagnait tout le temps. Une fois, une armée a utilisé un stratagème, elle a pris des branches pour se dissimuler ; et cette femme a dit qu’elle voyait des branches qui se rapprochaient. Ils se sont moqués d’elle. Puis cette armée a gagné la guerre et ils ont tué Hadhaamii. C’est pour cela que c’est devenu un proverbe : si Hadhaamii dit quelque chose, croyez-la. Les ennemis ont ouvert les yeux de cette femme pour comprendre ce qu’ils avaient de particulier. Ils ont trouvé plein de ithmid.

Verset 139 : dis est-ce -que vous émettez une objection contre Dieu ? Cela signifie : vous remettez en cause le fait que Dieu ait choisi le Prophète parmi les Arabes au lieu que ce soit un des vôtres. Et vous dites : si Dieu avait révélé la prophétie à quelqu’un, Il l’aurait révélée à l’un d’entre vous. Vous considérez que vous êtes prioritaires pour avoir le statut de prophète. Les yahouud ont dit que le dernier prophète est forcément de la descendance de Moise. Alors que non. Tous les prophètes ont bien annoncé à leurs communautés que le dernier des prophètes s’appelle MouHammad.

Alors qu’Il est notre Seigneur et votre Seigneur : nous avons tous en commun que nous sommes les esclaves de Dieu. Il est notre Seigneur et c’est Lui Qui accorde Sa miséricorde et c’est Lui Qui accorde l’honneur à qui Il veut parmi Ses esclaves. Dieu veut honorer certains, Il les honore. Et Il veut rabaisser d’autres et Il les rabaisse. Il n’a pas de comptes à rendre.

Et nous avons nos œuvres et vous avez vos œuvres. Ce qui distingue les uns des autres, ce sont leurs œuvres. Et tout comme vous avez vos œuvres, nous aussi, nous avons nos œuvres.

Et nous Lui sommes fidèles : c’est-à-dire que nous reconnaissons Son unicité. Nous accordons notre foi en Dieu uniquement. Alors que vous, vous Lui attribuez des associés. Et celui qui est sincère dans son adoration mérite plus d’honneur et mérite plus le statut de prophète qu’autre que lui. Quiconque croit en Dieu et en Son Prophète MouHammad fait partie de cette communauté. Dieu a accordé l’honneur à cette communauté en disant ce qui signifie : « vous êtes la meilleure des communautés ».

Verset 140 : où alors vous prétendez qu’Ibraahiim, Ismaa^iil, IsHaaQ, Ya^Qouub, al-‘AsbaaT étaient des juifs ou des chrétiens. Et Dieu a ordonné à Son Prophète de leur répondre par une interrogation en guise de réplique.

Dis est-ce vous qui avez plus de connaissances ou bien   Dieu ? La forme de la phrase est une question mais la réponse est implicite.  C’est-à-dire que Dieu a témoigné pour tous Ses prophètes qu’ils étaient musulmans, par Sa parole qui signifie : « Ibraahiim n’était pas juif et n’était pas chrétien, mais il était musulman sur la religion de droiture ». Et musulman signifie avoir pour croyance qu’il n’est de dieu que Dieu, que Dieu seul mérite l’adoration. Et l’adoration c’est l’extrême soumission. Et bien sûr croire au prophète de son époque.

Qui est plus injuste que celui qui cache ce que Dieu a révélé ? C’est une grande injustice ce que font certains qui ont déformé ce que Dieu a révélé aux prophètes précédents. Ici cela fait référence au témoignage de Dieu du fait qu’Ibraahiim était musulman. Les yahouud et les naSaaraa avaient cette information dans leurs livres authentiques (la torah et l’évangile) mais ils les ont falsifiés.  Le sens de ce verset est qu’il n’y a pas plus injuste que les gens du livre, parce qu’ils ont caché ce témoignage alors qu’ils le connaissaient.

Deuxième explication : si nous cachons ce témoignage qu’Ibraahiim était musulman, alors il n’y a pas plus injuste que nous. Alors nous allons le dire.

Et il y a en cela une allusion au fait qu’ils ont dissimulé le témoignage de Dieu en faveur du Prophète MouHammad dans leurs livres authentiques.

Allaah, rien ne Lui échappe de ce que vous faites. C’est-à-dire dans le fait que vous démentez des messagers et que vous dissimulez le témoignage.

Tafsiir an-Nasafiyy sourate al-Baqarah versets 63 à 102

Posted in islam,tafsir,Tajwid par chaykhaboulaliyah sur août 26, 2022

Verset 63 : Nous avons pris de vous l’engagement. C’est-à-dire : Nous avons pris l’engagement de votre part d’accepter ce qui est écrit dans la Torah et il s’agit ici des musulmans qui avaient suivi notre maitre Mouuçaa ^alayhi s-salaam. Et Allaah leur rappelle qu’ils s’étaient engagés à suivre la Torah authentique. 

Et nous avons élevé au-dessus de vos têtes la montagne aT-Touur : c’est-à-dire : Nous vous avons menacé par cette montagne qui était au-dessus de vos têtes pour que vous vous engagiez à suivre la Torah. Parce que lorsque notre maitre Mouuçaa ^alayhi s-salaam est parti pour recevoir la révélation, il est revenu avec des tablettes sur lesquelles était écrit ce qu’il devait faire. (La Torah était descendue sur des tablettes déjà écrites). Et son peuple a dit : non, c’est trop dur ce que tu nous demandes. Donc ils ont refusé. Allaah a donné l’ordre à notre maitre Jibriil d’arracher la montagne aT-Touur qui s’est donc élevée au-dessus de leurs têtes au point que ça leur a fait de l’ombre. Et Mouuçaa leur a dit : soit vous acceptez ce qui est écrit dans la Torah, soit vous allez être écrasés par cette montagne. Ils ont dit : oui nous acceptons.

Prenez ce que Nous vous avons transmis c’est-à-dire la Torah

Avec fermeté : et non pas de manière nonchalante. Acquittez-vous de cela fermement.

Et citez ce qu’il y a dans ce Livre : mémorisez et apprenez ce qu’il y a dans ce Livre et ne l’oubliez pas. Ne passez pas à côté, ne faites pas preuve d’insouciance. Soyez sérieux dans l’étude et l’application de ce Livre qui a été révélé au prophète qui vous a été envoyé.

Puissiez-vous être parmi les pieux. Puissiez-vous réussir.

Verset 64 : puis vous vous êtes retournés après avoir donné votre engagement. C’est-à-dire : après avoir été menacés de la montagne, vous avez dit : oui on va l’appliquer, mais vous vous êtes retournés après cela. Vous n’avez pas tenu votre engagement : après avoir accepté, vous avez refusé.

N’eussent été la grâce de Dieu et Sa miséricorde envers vous, c’est-à-dire le fait que le châtiment ne vous est pas parvenu immédiatement. Vous avez refusé une première fois et Dieu vous a donné du répit. Vous avez promis de vous engager puis vous avez changé à nouveau et Dieu vous a donné du répit, Il ne vous a pas châtiés immédiatement. Donc Dieu vous a retardé le châtiment ou bien Il vous a finalement accordé la réussite pour appliquer.

Vous auriez été au nombre des perdants. C’est-à-dire : vous auriez été au nombre de ceux qui périssent et qui subissent un châtiment.

Verset 65 : vous savez qui d’entre vous a dépassé la limite dépassée par la Loi le samedi : parce qu’il était un devoir pour les yahouud de glorifier la journée du samedi, dans la Loi de notre maitre Mouuçaa. Et eux, ils ont dépassé ce qui a été fixé dans la Loi de notre maitre Mouuçaa. Et il s’agissait de consacrer cette journée à l’adoration de Dieu. Au lieu de faire cela, ils sont partis à la pêche alors que Dieu leur avait interdit de faire cela le samedi et Il les a éprouvés par cela. L’épreuve était que le samedi, tous les poissons sortaient leurs bouches de l’eau. Ils étaient présents et il était un devoir pour les yahouud de ne pas les pécher. Une fois le samedi passé, les poissons retournaient au large et n’étaient donc plus accessibles.

Alors les yahouud ont construit des petits bassins sur la plage et des canaux et l’eau de mer parvenait ainsi jusqu’à eux. Donc le samedi, les poissons empruntaient ces canaux et parvenaient jusqu’aux bassins. Alors les yahouud venaient et bloquaient les issues de sortie et le dimanche, ils les attrapaient. Donc le fait qu’ils emprisonnaient les poissons dans les bassins, c’était le dépassement de leur limite.

Et Nous avons leur dit : soyez des singes méprisables. C’est-à-dire : devenez des singes méprisables. Ils ont joint les deux : le fait d’être des singes et le fait d’être méprisables. Le terme « kouunouu » signifie que Dieu les crée ainsi, Il fait qu’ils soient des singes, rapidement ; du simple fait que Dieu a voulu qu’ils soient des singes, à ce moment-là, ils sont devenus des singes. Le début du verset est : vous savez qui a dépassé la limite concernant le jour du samedi, c’est-à-dire que ceux qui sont devenus des singes, leurs proches parents les reconnaissaient, dans le sens qu’ils savaient que cet ensemble de singes représentait leurs proches parents et les singes savaient que ces humains étaient leurs proches parents. Cela ne signifie pas que chaque singe venait auprès de son proche parent, mais ils se reconnaissaient. Les humains savaient qu’il s’agissait de ceux qui avaient fait ces actes interdits. Et ces humains transformés en singes ne parlaient plus comme les humains mais ils poussaient des cris comme des singes. Et trois jours après, ils sont tous morts. Ils ne se sont pas reproduits, c’est-à-dire qu’il n’y a pas aujourd’hui des descendants de ces singes qui ont été transformés.

Et ce verset est une preuve que l’origine des humains n’est pas les singes. Car si cela avait été le cas, ils auraient été transformés en quelque chose d’autre mais ils ont été transformés en quelque chose qui n’est pas l’origine des humains.

Et les savants de ces gens-là leur interdisaient de faire ce qu’ils faisaient, à savoir de fabriquer des canaux et des bassins le samedi pour attraper les poissons le dimanche. Mais ils n’acceptaient pas le conseil. Dieu les a anéantis parce qu’ils avaient désobéi à leur Seigneur et ils avaient fait ce que leur Seigneur leur avait interdit de faire.

Verset 66 : Nous avons fait que cette transformation soit une exhortation : c’est-à-dire une leçon de morale, pour empêcher les gens de faire la même chose, pour amener les gens à s’abstenir de faire ce qui a fait mériter cette punition.

Pour ceux à qui cela est arrivé et pour ceux qui sont venus après ceux à qui cela est arrivé. Dieu avait déjà averti dans les livres anciens, que des gens allaient dépasser leurs limites et que Dieu les transformerait en singes. Ceux qui vivaient avant ont pris connaissance de cela et ils en ont tiré la moralité. Et ceux qui viennent après, prennent connaissance de cela par transmission. Et pourtant, il y a dans la communauté de notre maitre MouHammad ceux qui vont être transformés en singes et en porcs, tellement ils vont commettre des péchés, et on le voit aujourd’hui. A nous d’en tirer la moralité, de nous abstenir de commettre des péchés, d’ordonner le bien et d’interdire le mal.

Et c’est une exhortation de la part de ceux qui font preuve de piété. C’est-à-dire pour ceux qui leur ont défendu de commettre ce qu’ils ont commis (de pêcher le poisson le samedi) : les gens vertueux de leur peuple leur ont dit : attention, ne faites pas cela, c’est interdit. Mais ils ne voulaient rien entendre.

Ou bien une exhortation pour ceux à qui ce récit est parvenu. N’est-ce-pas que le prophète pleurait par crainte de Dieu et pourtant, il est celui à qui Dieu a accordé le plus haut degré au paradis. Les vertueux et les saints, ils pleurent par crainte de Dieu. A plus forte raison, nous, nous devrions pleurer par crainte de Dieu.

Au bord de la mer rouge, il y a une ville qui s’appelle Aylat. (Aujourd’hui il y a une ville qui s’appelle Aylat aussi. On ne sait pas si c’est la même). C’est le village dont le récit a été cité dans le Qour’aan honoré. C’est dans ce village qu’il y a eu les gens du samedi, ceux qui ont commis le grand péché et Dieu les a transformés en singes et en porcs.

Les yahouud, peu avant la venue de notre maitre MouHammad, ils cachaient cette histoire car elle constituait un grand déshonneur pour eux. C’est un blâme pour leurs ancêtres, une humiliation pour ce qui est arrivé à certains de leurs ancêtres. Mais Dieu les a dévoilés dans le Qour’aan honoré parce qu’Il a révélé à notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam ce récit. Et ceci pour avertir les yahouud, afin qu’ils ne fassent pas preuve d’orgueil ni d’entêtement et pour ne pas qu’ils refusent de croire au prophète MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Et il leur a rappelé ce qui était arrivé à leurs frères dans le village de Aylat.

Le détail de ce récit : les musulmans qui étaient les descendants de notre maitre Israa’iil et c’était Ya^Qouub, depuis Daawouud et même avant lui, il leur était interdit de faire le commerce, l’industrie, la pêche, le jour du samedi. Et c’était une épreuve de la part de Dieu. On ne dit pas que c’est logique car il s’agit d’une loi ordonnée par le Créateur. Il y a une sagesse mais ce n’est pas une condition pour nous de connaitre cette sagesse. Ce sont des épreuves qui permettaient de manifester aux gens qui applique, qui n’applique pas mais ne remet pas en cause et qui n’applique pas et remet en cause. Et le samedi, les poissons se rapprochaient de la côte au point qu’on pouvait les attraper à la main. Les poissons ont été inspirés qu’ils n’allaient pas être attrapés ce jour-là. Ils venaient en bancs entiers. Et les autres jours que le samedi, les poissons restaient au fond de la mer. Mais l’âme qui est maline, a un penchant que le chayTaane entraine à la désobéissance et la corruption. Un des habitants de ce village a désiré manger le poisson et le chayTaane l’a entrainé et lui a embelli cela. Cet habitant est allé au bord de l’eau et il a vu un gros poisson proche de lui ; alors il a pris une corde, a attrapé la queue du poisson et l’a attachée à un piquet. Quand le samedi est passé, il est retourné à cet endroit, a pris le poisson, l’a tué, nettoyé et l’a fait griller. L’odeur du poisson s’est propagée autour de sa maison. Ses voisins sont venus à lui et lui ont demandé s’il avait mangé du poisson. Il a nié ce qu’il avait fait. Ils ont insisté en disant : mais on sent bien l’odeur du poisson !! Alors il a dit : « non, c’est juste une peau de poisson que j’ai trouvée et je l’ai grillée ». Le samedi suivant, il a refait la même chose et quand les gens ont senti l’odeur de la grillade, ils lui ont demandé : tu as mangé du poisson. Il leur a dit : « si vous voulez, vous faites comme moi ». Souvent, la cause des péchés est la nourriture, la langue, le sexe. Si la personne ne sait pas maitriser cela, le chayTaane se jour d’elle. Ils lui ont demandé ce qu’il avait fait, il leur a expliqué et ils ont fait comme lui. Et ils se sont mis à varier les sortes de ruses : le vendredi, certains se sont mis à creuser des canaux de sorte à faciliter le passage des poissons de la mer à des petits bassins. Et ainsi ils pouvaient récupérer les poissons par la suite. Cette pratique s’est répandue et beaucoup se sont mis à faire cela. Ils en sont arrivés à faire cela au grand jour : ils pêchaient le poisson le samedi et le vendaient dans les marchés. Alors leurs savants musulmans qui étaient des descendants de Israa’iil leur ont interdit de faire cela. Ils les ont menacés de recevoir un châtiment mais ces gens-là ont fait preuve d’obstination, d’entêtement, de rejet. Quant aux gens qui craignaient Dieu, ils ont dit : « on va construire un mur entre nous et ceux qui font les grands péchés, on ne veut plus avoir affaire à eux ». Et la nuit, la punition de Dieu s’est abattue sur eux : les plus jeunes d’entre eux ont été transformés en singes et les plus âgés en porcs. Comme à leur habitude, ceux qui interdisaient le mal s’étaient levés le matin pour vaquer à leurs occupations mais ils n’ont vu aucun des pervers qu’ils étaient habitués de voir.  Ils furent étonnés et se sont demandés où ils étaient, car ils n’entendaient aucun son provenir de l’autre côté du mur. Alors l’un d’entre eux a posé une échelle contre le mur et il a vu quelque chose de surprenant : il a vu que les pervers étaient devenus des singes avec des queues, qui sautaient les uns sur les autres et des porcs qui émettaient un son qui était laid. Alors ils ont ouvert les portes et sont allés les voir. Chaque singe se rapprochait de son proche parent, sentait ses vêtements et se mettait à pleurer. Et l’humain lui disait : « n’est-ce -pas qu’il vous a été interdit de faire ce que vous avez fait ? » Et le singe hochait de la tête.

Avant cette transformation, il a été dit qu’ils étaient partagés en trois groupes :  

  • Un premier groupe qui a désobéi à Dieu et qui a péché le poisson le samedi et ce sont qui ont été transformés en singes et en porcs. Il a été dit qu’ils étaient 70.000 !!!
  • Un deuxième groupe qui leur a interdit de faire ce qu’ils ont fait et ils se sont mis à l’écart : ils étaient environ 12.000
  • Un troisième groupe qui s’est mis en retrait, qui n’a pas interdit le mal mais n’a pas désobéi. Ils ont dit au deuxième groupe : mais pourquoi vous leur interdisez puisque de toutes manières Dieu les punira et les châtiera. Car c’est ce que Dieu a réservé dans les communautés désobéissantes antérieures. Le deuxième groupe a répondu : « notre exhortation est à titre de rappel. Puissent-ils se repentir et délaisser leurs péchés ! »

Et c’est un devoir d’interdire le mal donc le groupe qui a le plus de mérite est le deuxième groupe. Et finalement, le seul groupe qui a été anéanti fut le premier. Et Dieu a sauvé ceux qui ont interdit le mal et ceux qui n’ont pas désobéi. Et ceux qui ont été transformés ne sont pas restés vivants plus de trois jours. Durant ces trois jours, ils n’ont rien mangé, rien bu et ils ne se sont pas reproduits entre eux, ils n’ont pas eu de descendance. Ces gens-là ont constitué une source de moralité pour ceux qui sont venus après eux qui ont pris connaissance de leur histoire et pour ceux qui les ont vus.

verset 67 : et Mouuçaa a dit à son peuple : Dieu vous ordonne d’égorger une vache. Ce verset commence par une conjonction de coordination « wa » qui signifie « et » il commence par un rappel comme le rappel précédent « rappelez-vous des grâces que Dieu vous a accordées », c’est comme s’il était dit : rappelez-vous lorsque Mouuçaa a dit à son peuple. Il en est de même pour toutes les phrases qui ont précédé : Dieu ordonne de rappeler à ces descendants des fils de Israa’iil plusieurs choses : il a été mentionné les grâces que Dieu a mentionnées , il a été mentionné le rappel quand ils ont été sauvés de pharaon, le rappel lorsque la mer a été séparée en douze chemins, le rappel lorsque Mouuçaa a invoqué pour avoir de l’eau pour son peuple, toutes ces phrases sont liées par la conjonction de coordination « wa dh-kourouu » qui signifie « rappelez-vous ».

Ce rappel dans le verset 67 est lié aux rappels précédents et il est lié aux rappels qui vont venir par la suite et ça continue jusqu’à la parole de Dieu où ils ont dénigré les musulmans parce que Dieu a ordonné au prophète de changer la direction de la prière. Au début les musulmans se dirigeaient vers Jérusalem dans la prière puis Dieu a donné l’ordre au Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam d’avoir comme direction pour la prière la ka^bah. An-Naçafiyy dit : attention, c’est un rappel qui est lié aux rappels précédents et qui sera lié aux rappels ultérieurs, jusqu’au passage où il est question du changement de la Qiblah.

Les exégètes ont dit que le début de ce récit est récité ultérieurement. Le récit commence quand Mouuçaa dit à son peuple : Dieu vous ordonne d’égorger une vache. Et pourquoi cela ? Cela va venir ultérieurement dans la récitation. C’est-à-dire que le début du récit est retardé dans la récitation.

An-Naçafiyy explique : il y avait un homme qui était fortuné avait été assassiné par ses cousins paternels. Il s’appelait ^Aamiil. Ses cousins l’ont tué pour hériter de lui puis ils ont jeté son corps à la porte d’une ville et ils sont venus réclamer le prix du sang. Dans certains cas, l’assassin paye quelque chose pour compenser l’assassinat. Dieu leur a ordonné d’aller égorger une vache puis de toucher le corps du défunt avec une partie de cette vache, et il reviendra à la vie et il dira qui est son assassin. Parce qu’eux, ils ont nié avoir tué leur cousin.

Ils ont dit » est-ce-que tu te moques de nous ? ». Il a dit « je demande à ce que Dieu me préserve de pareil comportement ». C’est-à-dire « je demande à Dieu qu’Il me préserve d’être parmi ceux qui font des choses absurdement ». Il y a ici une allusion comme quoi ce sont eux qui font les choses absurdement. Mouuçaa leur dit qu’il leur transmet ce que son Seigneur lui ordonne de vous transmettre.

Verset 68 : ils ont dit : invoque ton Seigneur pour savoir de quelle vache il s’agit. Ils ont dit « maa hiya » ce qui signifie « quelle est-elle ? » et non pas « comment est-elle ? ». Ils savaient qu’il s’agissait d’une vache. Il se peut que le mot « maa » ait le sens de « comment », même si à l’origine, cela signifie « quel ». C’est-à-dire « quelles sont ses caractéristiques ? » Pourquoi ont-ils posé cette question ? Parce qu’ils étaient surpris : comment se peut-il que le fait de toucher le corps d’un homme mort avec le corps d’une vache morte après avoir été égorgée, va le faire revenir à la vie ? Donc ils ont dit : quelle est la caractéristique de cette vache si étonnante qui permet de faire cela ?

Mouuçaa a dit : Dieu vous dit que c’est une vache qui n’est pas d’un âge avancé. Le mot « faariD » est un mot qui n’est pas utilisé dans le langage courant : il signifie âgé.

Elle n’est pas jeune mais elle est d’un âge intermédiaire. « Entre cela » et non pas « entre les deux » : et le terme « bayna dhaalik » exprime que son âge est situé entre les deux bornes. Il a cité un exemple d’usage (par ^Oubaydah) où il est cité « entre les deux » et non pas « entre cela ».

Faites ce que vous avez reçu l’ordre de faire.

Verset 69 : ils ont dit invoque donc ton Seigneur pour qu’Il nous indique quelle est sa couleur. Ils ne se sont pas suffi de l’âge mais ils ont demandé sa couleur.

Il (Mouuçaa) leur a dit : il s’agit d’une vache qui est de couleur jaune intense. Le terme « faaQi^ » est employé dans une tournure qui indique combien ce jaune était intense.

Qui plait au regard. Tellement cette vache est belle qu’elle réjouit le regard de celui qui la voit. Le terme « taçourrou » signifie une réjouissance dans le cœur quand un plaisir ou une chose utile arrive ou bien quand on s’attend à ce qu’il se produise. Celui qui voit cette chose est apaisé. Cette vache qu’ils ont reçu l’ordre d’égorger a une couleur qui calme le regard, qui plait au regard de celui qui la voit.

^Aliyy que Dieu l’agrée a dit : celui qui porte des chaussures ou des sandales de couleur jaune sera soulagé et n’aura pas beaucoup de tourments, son cœur sera soulagé et ses tourments seront allégés.  Et cela en raison de ce verset car cette vache a une couleur qui est agréable au regard.

Verset 70 : ils dirent : invoque ton Seigneur pour qu’Il nous indique quelle est cette vache. Avec toutes leurs questions, cela montre qu’ils ne se sont pas empressés d’obéir à Dieu. Ils ont répété leurs questionnements pour en savoir plus à propos de cette vache et pour avoir plus de précision sur sa description.

Notre Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit ce qui signifie : si, dès le départ, ils avaient égorgé n’importe quelle vache, cela aurait été suffisant ». Mais comme ils ont insisté, ils se sont rendus la chose difficile, alors l’ordre est devenu encore plus difficile. Parfois, quand certaines choses ne sont pas mentionnées, on peut prendre la facilité. Et le fait de beaucoup questionner sans que ce soit justifié, ce n’est pas louable. Par exemple, on sait que concernant la viande, c’est interdit d’en manger avec le doute. Mais pour autre que la viande, comme un bonbon par exemple, on peut manger avec le doute.

Rappel : les ordres et les interdits sont des épreuves de la part de Dieu. C’est sûr qu’être scrupuleux et précautionneux, c’est mieux. Mais dans certains cas, Dieu a autorisé certaines choses, non pas par oubli, mais par miséricorde.

Eux, se sont compliqués la chose, et l’ordre est devenu difficile.

Les vaches se ressemblent. On n’a pas su laquelle égorger. Les vaches qui sont d’un âge intermédiaire, de couleur jaune, elles sont nombreuses.

Et certainement si Dieu le veut, nous y parviendrons. C’est-à-dire : soit nous parviendrons à la vache qu’il faut égorger, soit nous parviendrons à connaitre ce que nous ne connaissons pas, à savoir qui est l’assassin. Et dans le Hadiith : « et s’ils n’avaient pas dit « si Dieu le veut », alors ils n’auraient pas su quelle était cette vache ». Rapporté par aT-Tabariyy mais il n’est pas confirmé.

Verset 71 : Il (Mouuçaa) dit que ‘Il (Dieu) dit que c’est une vache qui n’est pas employée pour le labour. Ce n’est pas une vache que son propriétaire utilise pour labourer la terre.

Ni pour l’irrigation. C’est-à-dire pour puiser de l’eau et la ramener.

Epargnée de défaut et elle est libre de toute tâche : elle n’est utilisée pour aucune tâche

Elle est totalement jaune : il n’y a pas d’autre couleur avec le jaune. Même ses cornes et ses sabots sont jaunes. Sa robe est jaune uniformément.

Ils ont dit maintenant tu nous as donné des caractéristiques suffisantes : tu nous as donné une description telle qu’il n’y a plus de confusion possible. Nous savons de quelle vache il s’agit.

Ils l’ont égorgée. Ils ont trouvé la vache qui réunissait toutes les caractéristiques précédemment indiquées et ils l’ont égorgée.

Et ils ont eu du mal à l’égorger. Une explication est que son propriétaire a demandé un prix très élevé. Deuxième explication : ils avaient peur du scandale car cette vache allait être une cause pour la résurrection de celui qu’ils avaient assassiné. Il allait les désigner. C’est pour cela qu’ils ont failli   ne pas le faire.  

Il a été rapporté que parmi les descendants d’Israël il y avait un vieil homme vertueux qui avait une génisse. Il a dit : « ô Allaah je Te confie cette génisse jusqu’à ce que mon fils grandisse ». Et son fils était bienfaisant envers ses parents. La génisse a grandi et elle était parmi les plus grasses et les plus belles. Et c’était cette vache-là qui remplissait les caractéristiques et qui devait être égorgée. Ils ont négocié le prix avec l‘orphelin et sa mère jusqu’à payer le prix de toute peau en or. Alors que les vaches à cette époque valaient trois dinars d’or, c’est-à-dire environ quatre grammes d’or par pièce donc un total de douze grammes d’or. Cette vache avait donc coûté extrêmement cher. Ils avaient recherché cette vache pendant quarante ans.

Verset 72 : et (rappelez-vous) lorsque vous avez tué quelqu’un (car l’ordre qu’ils avaient reçu d’égorger la vache leur était venu avant la raison pour laquelle ils devaient l’égorger). Ils ont été mentionnés par le pronom « vous » parce que l’assassin était l’un d’entre eux.

Et vous vous êtes accusés les uns les autres : vous ne savez pas qui a tué cette personne et vous vous êtes jetés l’accusation les uns les autres.

Et Allaah manifeste ce que vous dissimuliez : vous cachiez la personne qui a tué, mais Dieu fait manifester sans aucun doute la vérité que vous dissimuliez au sujet de cette assassinat. Dieu fait que ça ne sera pas quelque chose qui reste inconnu.

Verset 73 : et Nous avons dit frappez-le avec une partie de la vache. Le pronom « le » se rapporte à la victime. Quant à la partie de la vache : selon une explication, c’est la langue. Selon une autre explication c’est le jarret droit ou alors la queue. Le sens est qu’ils ont frappé le corps de celui qui a été assassiné puis il est revenu à la vie.

C’est ainsi que Dieu ressuscite les morts. Donc cette personne est revenue à la vie. On comprend cela même si cela n’a pas été cité. Il a été rapporté que lorsqu’ils ont frappé le corps de celui qui a été assassiné, avec une partie de la vache, il est revenu à la vie et il a cité les deux personnes qui l’avaient assassiné et qui étaient deux de ses cousins. Puis il est redevenu mort comme il était auparavant. C’est alors qu’ils ont été attrapés et ils ont été exécutés. Et depuis cet évènement, aucun assassin n’hérite de la victime même s’il fait partie de sa famille.

Cette parole « C’est ainsi que Dieu ressuscite les morts » est adressée : soit à ceux qui renient la résurrection des morts au jour du jugement parmi les contemporains de notre Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Soit à ceux qui étaient à l’époque de la victime. C’est comme si la parole signifiait : voilà comment Dieu ressuscite les morts.

Et Il vous indique Ses signes : c’est-à-dire les signes que Dieu est sur toute chose tout puissant. Les signes sont les preuves.

Puissiezvous méditer : puissiez-vous raisonner et agir conformément à ce qu’implique la raison. C’est que celui qui a la toute-puissance pour ressusciter une seule personne, il est capable de ressusciter tout le monde. Dieu Qui est tout puissant à ressusciter une personne est tout puissant à ressusciter tous les morts au jour du jugement. Parce que rien n’a spécifié Sa puissance à ressusciter cette personne-là et pas les autres. Donc si Dieu est tout puissant pour ressusciter une personne Il est tout puissant à ressusciter tous les autres. Ceci nous pousse et nous incite à travailler pour améliorer notre réflexion et notre déduction.

Et la sagesse dans le fait d’ordonner d’égorger cette vache puis de frapper le corps du défunt avec une partie de cette vache (même si Dieu est tout puissant à ressusciter cet homme sans que ce soit par l’intermédiaire de cette vache) c’est pour nous indiquer qu’il est bien de faire une offrande avant une demande. La vache était une offrande à Dieu avant de Lui demander de ressusciter le mort.  

  • C’est pour nous enseigner le fait d’offrir avant de demander.
  • Et pour enseigner à Ses esclaves également de délaisser l’excès de rigueur dans les choses. La rigueur est louable mais c’est son excès qui est blâmable. Dans cette histoire, s’ils avaient égorgé n’importe quelle vache, cela aura été suffisant. Mais eux, ils ont fait de l‘excès de zèle, et la réponse est venue en fonction de leur exagération dans leur questionnement. Donc il est requis d’obtempérer suite aux ordres reçus sans demander trop de détails. S’empresser d’obéir sans trop de questionnement.

Il a été dit qu’ils ont reçu l’ordre d’égorger une vache et non pas un autre animal, parce que dans leurs lois, c’était la meilleure offrande ; et aussi parce que certains d’entre eux s’étaient mis à adorer un veau. Il leur a été ordonné d’égorger un animal du même genre que ce qu’eux, avaient adoré et ceci, pour rendre encore plus méprisable ce qu’ils avaient adoré au lieu d’adorer Dieu.

Rappel : il leur avait ordonné d’égorger une vache ; et la raison pour laquelle ils devaient l’égorger a été citée après. Entre-temps, ils avaient posé toutes leurs questions. Si quelqu’un demande pourquoi les faits n’ont pas été cités dans l’ordre chronologique dans le verset, c’est-à-dire : l’assassinat de l’homme puis de frapper son corps avec une partie d’une vache puis d’égorger une vache. Alors que dans le verset il est cité d’abord la mention d’égorger la vache puis la mention de celui qui a été assassiné puis la mention de le frapper pour qu’il revienne à la vie afin qu’il cite le nom de ses assassins.

Allaah ta^aalaa nous a relaté plusieurs récits des descendants de Israa’iil pour indiquer le grand nombre de crimes qu’ils avaient commis. Dans ce verset, l’ordre est inversé pour montrer qu’il s’agit de trois crimes différents, trois évènements différents. Et c’est pour insister sur la menace et le blâme à leur encontre. Dieu les a blâmés pour cela :

  • Au lieu d’exécuter l’ordre et d’égorger n’importe quelle vache, ils ont rallongé la durée
  • Ils ont tué quelqu’un
  • Ils ont été dénoncés par leur victime et ils ont été exécutés

Ces deux récits sont liés mais chacun comporte un certain blâme. Le premier récit où ils demandent les caractéristiques de la vache comporte un blâme parce qu’ils se sont moqués et ils ne se sont pas empressés d’obéir, en posant toutes leurs questions au sujet de la vache. Le deuxième récit constitue un blâme pour avoir assassiné quelqu’un. Le signe suivant est la résurrection d’un mort qui indique la toute-puissance de Dieu à ressusciter les morts. Donc ces eux récits peuvent être indépendants et constituent un blâme.

 Le récit de l’ordre d’égorger la vache a été cité avant la mention de l’assassinat, mais si la mention de l’assassinat avait été mentionnée avant, cela aurait constitué un seul récit. Alors que de cette manière, il y a un double blâme. Il y a une subtilité dans la langue arabe : c’est qu’il a été dit « frappez-le avec une de SES parties ». « Ses » est un pronom qui se rapporte à la vache, donc même si la mention de l’assassinat et l’ordre de frapper le corps de la victime avec une partie de la vache a été cité en second lieu, mais il y a ce petit détail qui indique que c’est le même récit ; « ses » parties. Il n’a pas été dit « frappez-le avec une partie d’une vache » ; la vache a été déjà été mentionnée dans la première partie du verset. En définitive, même si les deux parties du récit ont été citées dans un ordre chronologique inverse, ce qui a été cité en second lieu fait référence à ce qui a été cité en premier lieu, il s’agit bien d’un même récit mais il y a eu deux blâmes. Et la sagesse réside dans ce fait : c’est pour dire qu’il y a deux blâmes même s’il y a un seul récit.

Et il a été dit que ce récit indique que celui qui veut avoir son cœur éveillé par le « mouchaahaddaat » : c’est un terme utilisé par les soufis qui indique un sentiment dans le cœur que c’est Dieu le Créateur de toute chose. Si quelqu’un fait une chose, en réalité, c’est Dieu Qui crée cet acte chez cette personne. Celui qui veut atteindre cet état a besoin de combattre ses passions, d’aller à l’opposé des penchants de son âme. Et ceci est un exercice très difficile.

Il y avait parmi les fils d’Israa’iil un homme riche. Son neveu était très attaché à l’argent, au point d’être obnubilé par l’argent. Il s’est mis à réfléchir au moyen d’obtenir la fortune de son oncle paternel. Alors il l’a tué. Il a maquillé le crime : il a déposé le corps de la victime devant la maison de gens qui n’avaient rien à voir. Il les a accusés du meurtre et eux, se sont révoltés en clamant leur innocence. D’autre part, le clan du meurtrier s’est révolté également car ils ne savaient pas que c’était le neveu qui avait fait cela ; il a même failli avoir un conflit entre les deux clans. Alors certains ont dit : « il y a parmi nous le prophète de Dieu. Allons le voir, il va nous indiquer comment faire ». Ils ont informé Mouuçaa ^alayhi s-salaam du récit. Allaah a révélé à Mouuçaa de leur dire d’égorger une vache puis de frapper le corps du défunt avec une partie de cette vache. Ils ont fait. Allaah a fait ressusciter le mort qui a parlé et a dit que c’était son neveu qui l’avait tué.

L’amour de l’argent entraine à cela et pire que cela. Vous trouvez des familles qui s’entretuent à cause d’un héritage constitué de murs et de terres et d’argent. Le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a recommandé que le musulman ne regarde pas celui qui a plus d’argent que lui mais qu’il regarde plutôt celui qui a moins que lui.

Et la louange est à Allaah Dont les grâces ne sont pas énumérées. Et il y a des grâces visibles et des grâces que nous ne voyons pas. Par exemple, les djinns, nous ne les voyons pas quand ils nous attaquent et pourtant, Dieu a fait qu’il y a des anges qui nous protègent. On ne se rend même pas compte de cela et on échappe à leur nuisance. Et il y a des grâces qui sont visibles : on se lève, on a de quoi manger, dormir, se vêtir. Les grâces que Dieu nous accorde sont multiples et que Dieu honore et élève davantage en degrés notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Et la plus grande des grâces c’est la grâce de l’islam. Celui qui a eu la grâce de l’islam a eu un bienfait éminent. Et le plus éminent des sujets de l’islam est de connaitre la croyance conformément à ses fondements.

verset 74 : Puis vos cœurs se sont endurcis après cela. Ibnou l-Jawziyy a expliqué dans son tafsir : Ibraahiim, le fils de As-Sarii^ a dit « Qaçat » dans la langue signifie que vos cœurs sont devenus durs et la dureté du cœur est une image qui indique le manque de douceur et de miséricorde dans le cœur et le manque de crainte.

Vos cœurs sont devenus comme de la pierre. Après ce qui, normalement, adoucit les cœurs. Mais leurs cœurs se sont endurcis après ce qui aurait dû les adoucir. Leurs cœurs ont refusé l’exhortation. Malgré ce qu’ils ont vu, leurs cœurs ont refusé de tirer les moralités. Après la résurrection de cette victime ou après tous les signes qu’ils ont vus.

Ou encore plus dur que la pierre. Celui qui aura connu l’état de leurs cœurs les aura comparés à de la pierre ou à une substance qui est encore plus dure que la pierre comme le fer.

Or il y a parmi les pierres celles qui se fissurent et qui laissent jaillir des fleuves d’eau. Tout cela pour indiquer combien leurs cœurs sont devenus très durs. Même parmi les pierres, il y en a qui laissent jaillir des fleuves d’eau.

Et il y a parmi les pierres celles qui se fissurent et qui laissent jaillir de l’eau. Le terme cité ici est « yach-chaQQaQou » pour indiquer le fait de se fissurer. A l’origine c’était « yatachaQQaQou » mais il y a un idghaam entre le « taa’ » et le « chiin » et le mot devient « yach-chaQQaQou. C’est-à-dire qu’il y a parmi les pierres celles qui ont des grandes fissures par lesquelles il y a de l’eau qui coule en grande quantité. Et il y a parmi les pierres celles qui se fissurent en longueur ou en largeur. Et l’eau jaillit à partir de la pierre également. Tandis que leurs cœurs sont durs, ils ne sont pas touchés par l’exhortation.

Il y a parmi elles (les pierres) celles qui tombent par crainte de Dieu.

Il a été dit que c’est un sens figuré qui indique que ces pierres sont soumises à la volonté de Dieu et à l’ordre de Dieu et que les pierres ne s’abstiennent pas de ce que Dieu a voulu qu’il leur arrive. Dieu a voulu qu’elles chutent et elles chutent. Alors que les cœurs de ces gens-là ne sont pas soumis à Dieu. Ils ne font pas ce que Dieu leur a ordonnés.

Il a été dit que c’est un sens propre : il y a des rochers qui étaient en haut des montagnes et Dieu crée en eux un discernement et une vie et ils tombent par crainte de Dieu. Pour faire suite à cette explication, ce n’est pas une condition pour la création de la vie et du discernement dans un corps, que ce corps ait un aspect particulier, selon les sunnites. C’est conformément à cette explication que nous comprenons le verset de sourate al-Hachr qui signifie : « si Nous avions révélé ce Qour’aan sur une montagne, tu la verrais fissurée, emplie de crainte envers Dieu ». C’est-à-dire que Dieu, s’Il veut, Il crée la vie dans des objets inanimés. Dieu énumère qu’il y a parmi les pierres celles qui se fissurent, celles qui laissent couleur de l’eau sous forme de rivières, celles qui laissent couler de l’eau en quantités, celles qui tombent par crainte de Dieu. Et eux, leurs cœurs sont durs, ils n’ont pas de crainte de Dieu.

Et le chaykh que Dieu lui fasse miséricorde, a dit que l’avis qui est correct, est que Dieu a créé dans ces pierres la crainte de Dieu, véritable. Dieu crée la perception sensorielle dans des objets inanimés. Certains objets, Dieu crée en eux un ressenti et une crainte. Mais les humains n’entendent pas le tasbiiH des objets inanimés. Par exemple, on peut citer l’exemple des cailloux qui faisaient le tasbiiH. Habituellement, les humains ne l’entendent pas, sauf les gens qui ont un degré particulier et que Dieu spécifie par cela et ceux pour lesquels Il a voulu cela ; ce n’est pas une condition que ce soit un saint.

Ce qui témoigne de cela est ce qui est arrivé à Abouu Mouslim al-Khawlaaniyy que Allaah l’agrée. Il avait une soubHah à la main ; quand il s’est assoupi, il a trouvé sa soubHah qui tournait toute seule dans sa main et elle disait ce qui signifie : « Ô Allaah, Tu es exempt d’imperfection Toi Qui fais pousser les plantes et Tu es Celui dont l’existence n’a pas de fin ». Ceci est un prodige qui est arrivé à ce saint. « Daa’iman th-thabaat » ne signifie pas que Dieu est Celui Qui ne bouge pas, parce que le mouvement et l’immobilité sont des caractéristiques de corps et Dieu n’est pas un corps.

Les caractéristiques des corps sont nombreuses comme le mouvement, l’immobilité, le fait d’être en contact, d’être séparé, de se réunir, la couleur, la chaleur, la froideur, l’humidité, la sécheresse, le changement d’une caractéristique à une autre, la diminution, l’augmentation. Les corps changent et les caractéristiques des corps changent également. L’être humain a un corps avec des caractéristiques ; une science, une puissance, une volonté. Et ses caractéristiques changent, elles augmentent et elles diminuent. Elles sont entrées en existence. Elles ne sont pas éternelles. Notre corps a un début donc nos caractéristiques changent. Dieu est exempt de tout cela. Dien n’est pas un corps et Il n’a pas les caractéristiques des corps. Le corps a deux catégories : les corps palpables que l’on peut saisir avec la main comme la pierre et les corps impalpables que l’on ne peut pas saisir avec la main comme l’obscurité. Ils sont entrés en existence. Dieu leur a donné l’existence après leur inexistence. Également les caractéristiques des corps sont entrées en existence. La connaissance de l’être humain augmente et diminue au point que quelqu’un peut perdre toutes ses connaissances. Quant à Dieu, Il n’est un corps et Il ne change pas. Il ne passe pas d’un état à un autre. La volonté de Dieu ne change pas. La croyance en l’unicité est de faire l’absolue différence entre le Créateur Qui ne change pas et la créature qui change.

Et Allaah, il ne Lui échappe pas ce que vous faites. Ici ce n’est pas une simple information, mais c’est une menace de châtiment ; c’est-à-dire : attention, ce que vous faites sera comptabilisé, il n’échappe pas à Dieu ce que vous faites.

Verset 75 : est-ce -que vous espérez donc (parole adressée au Messager de Dieu et aux croyants).

Qu’ils croient : c’est-à-dire à votre appel et qu’ils répondent à votre appel

Alors qu’il y avait un groupe d’entre eux c’est-à-dire leurs prédécesseurs

Ils entendaient la parole de Dieu : il s’agit ici de la Torah.

Ensuite ils la déformaient : ils ont falsifié la description du Messager de Dieu puisque dans la Torah d’origine, la venue du Messager de Dieu avec sa description était mentionnée. Et ils ont falsifié les jugements concernant l’adultère. Car celui qui avait commis la fornication tout en ayant consommé auparavant un mariage valable subissait la lapidation, dans la Torah. Mais eux, ils ont renié ce jugement et ils ont appliqué un autre jugement. Alors qu’une partie d’entre eux avaient entendu la Torah et ils l’avaient falsifiée.

Après l’avoir bien comprise, il ne s’agissait pas d’une mauvaise compréhension de leur part.

Et eux, ils savent. Que ce sont des menteurs, des calomniateurs. Ils faisaient cela en connaissance de cause. Ce n’était pas par ignorance.

Le sens du verset 75 est que, si ceux à qui vous vous adressez pour les appeler à l’islam, refusent l’appel à l’islam et font preuve de mécréance, il y a eu parmi leurs prédécesseurs ceux qui avaient refusé l’appel à l’islam et qui avaient fait preuve de mécréance. C’est-à-dire qu’il y a une antériorité à cela. Vous êtes confrontés à ce comportement de la part de ceux qui refusent l’islam, qui altèrent les textes. Sachez qu’avant eux, leurs prédécesseurs avaient agi de la même manière.

Verset 76 : et lorsqu’ils (ce sont soit les hypocrites soit les yahouud) rencontraient ceux qui sont sincères et véridiques parmi les compagnons de MouHammad ^alayhi s-salaam.Quand ces hypocrites rencontraient les compagnons du prophète,

Ils leur disaient : nous avons cru (que vous êtes sur la vérité et que MouHammad est l’envoyé dont l’annonce a été faite).

Et lorsqu’ils se retrouvaient seuls à seuls avec eux c’est-à-dire lorsque ceux qui n’ont pas été hypocrites et qui déclaraient leur mécréance retrouvaient les autres c’est-à-dire ceux qui étaient hypocrites,

Ils leur disaient (à titre de reproche) :

Est-ce que vous les informez (les compagnons de MouHammad ^alayhi s-salaam) de ce que Dieu vous a accordé comme connaissance ? C’est-à-dire de ce que Dieu vous a indiqué dans la Torah en tant que description de MouHammad ^alayhi s-salaam.

Pour qu’ils retiennent ce que vous leur dites comme argument contre vous au jour du jugement ? Regardez leur stupidité. Ils leur disaient : comment informez-vous les compagnons de MouHammad qu’effectivement Dieu a décrit MouHammad dans la Torah ? Parce que si vous leur dites cela, ils vont avoir un argument contre vous au jour du jugement. Vous considérez que les compagnons de MouHammad vont débattre avec vous au jour du jugement et qu’ils vont vous dire : vous n’avez pas voulu croire au Prophète MouHammad alors que vous aviez su qu’il était décrit dans votre Livre. Et donc ils vont retenir cet argument contre vous au jour du jugement. Et ce sont les mécréants qui déclaraient leur mécréance parmi les yahouud qui ont dit cela aux hypocrites.

Afalaa ta^Qilouune

Verset 77 : ne savent-ils donc pas que Dieu sait ce qu’ils disent en cachette et ce qu’ils disent au grand jour. Dieu sait tout ce qu’ils disent à voix basse et ce qu’ils montrent au grand jour, c’est-à-dire le fait qu’ils cachent leur mécréance et qu’ils montrent au grand jour leur foi.

Verset 78 : et il y a parmi eux (les yahouud) ceux qui ne savent pas écrire Et « al-oummiyyou » est celui qui ne sait ni lire ni écrire.

Qui ne connaissent pas le Livre c’est-à-dire la Torah.

Et ils ne prennent que ce qu’ils souhaitent : comme le fait que Dieu leur pardonne ou leur fasse miséricorde, que le feu ne les touche que quelques jours seulement. Ou ils ne savent que des mensonges montés de toutes pièces, fomentés par leurs prétendus savants. Et ils les ont acceptés par imitation

Alors qu’en réalité ce ne sont que des conjectures. Ce ne sont que des idées dans leur têtes, qui ne sont pas fondées ; ils ne savent pas ce qu’il y a dans la Torah comme annonce du statut de prophète de MouHammad et ils renient cela par simple conjecture. ( hypothèse).

Verset 79 : et malheur. Ibnou Hibbaan a cité que « al-wayl » est une valléeen enfer qui a une profondeur de quarante automnes.

A ceux qui écrivent le Livre (falsifié) de leurs mains. Ici « de leurs mains » indique une insistance, c’est un sens figuré qui montre une insistance, que c’est bien eux qui l’ont fait.  Ils écrivent le livre falsifié.

Puis ils disent que c’est ce que Dieu a révélé. Ceci pour le vendre et avoir un peu d’argent.

Et malheur à ceux pour ce qu’ils ont écrit de leurs mains et wayl à eux pour ce qu’ils ont acquis comme soudoiement. Ils se sont faits payer pour altérer et changer le Livre révélé. (La Torah).

Ce verset a été révélé à propos des gens du Livre. Ils sont appelés les gens du Livre parce qu’ils disent suivre un livre, ils prétendent suivre un livre. Mais ce livre est falsifié. Ils s’appellent gens du livre et ils s’appellent également mécréants. Il y a un verset qui signifie : « ô vous gens du Livre, pourquoi mécroyez-vous en Dieu ? » Dieu les a appelés gens du Livre et Il les a appelés mécréants également. Donc ce verset a été descendu à propos des gens du Livre qui ont modifié et altéré la Torah et qui ont changé la description du Prophète MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Ceci est l’explication de ibnou ^Abbaas et de Qataada.

Et Az-Zajjaaj a dit que le mot « al-wayl » est un mot que les Arabes utilisent pour tous ceux qui sont allés à leur propre perte. Et celui qui est dans une épreuve dit cela également.

Et à l’origine, dans la langue le mot « wayl » signifie le châtiment et la perdition.

Les savants ont dit qu’il y a dans ces versets 78 et 79 ceux qui se sont entêtés en ayant falsifié le Livre, en connaissance de cause. Eux savaient ce qui était correct et ils ont falsifié le Livre. Et il y a ceux qui les ont suivis parmi les gens du commun. Ils n’avaient pas de connaissance du Livre et ils les ont suivis par imitation dans leur égarement.

Verset 80 : ils ont dit le feu de l’enfer, nous n’y resterons que quelques jours.

Selon eux, c’était pendant quarante jours qui correspond à la durée pendant laquelle ils se sont mis à adorer le veau. Ils ont dit : « nous sommes un peuple élu, notre châtiment en enfer ne durera que quarante jours pour nous ».

Et il y a une autre explication d’après Moujaahid que Dieu l’agrée : ils ont dit que le bas monde dure 7.000 années et qu’eux seront châtiés un jour pour chaque mille années, donc selon eux, ils seront châtiés sept jours.

Dis -leur (ô MouHammad) est-ce que Dieu S’est engagé à ne vous châtier que cette durée-là uniquement ?

Auquel cas Dieu ne manque pas à Sa promesse : c’est-à-dire que si Dieu vous a promis cela, Il ne manque pas à Sa promesse

Ou alors vous dites au sujet de Dieu ce que vous ne savez pas. C’est-à-dire que vous prétendez des choses que vous ne connaissez pas au sujet de Dieu.

verset 81 : ah que si ! On emploie balaa pour dire « ah que si » après une négation. C’est une confirmation qui vient après une négation. Ici, ils ont nié que le feu les touchera.

Celui qui acquiert une mauvaise œuvre. Ibnou ^Abbaas a dit que la mauvaise œuvre dont il est question ici est une association à Dieu, c’est-à-dire une mécréance. Et Moujaahid a expliqué également comme cela.

Ses péchés l’ont entouré de toutes parts. C’est-à-dire qu’il n’a plus aucune issue pour être sauvé, c’est-à-dire qu’il est mort sur sa mécréance, il est mort sur son association à Dieu. Tandis que celui qui est mort croyant, il aura accompli le plus éminent des actes d’obéissance et c’est la foi en Dieu et en Son Messager. Et ses mauvaises actions ne vont pas l’englober de toutes parts.  Il n’est donc pas concerné par ce texte. Par cette explication, il y a une annulation de l’attachement des mou^tazilah et des khawarij au sens apparent de ce texte-là. (Ils disent que celui qui meurt chargé d’un péché va en enfer et les mou^tazilah ont même innové en disant que celui qui commet un péché restera éternellement en enfer et on ne l’appelle ni croyant ni mécréant mais il a un statut entre les deux). Or ce verset parle de celui qui est noyé dans ses péchés, en plus d’être mécréant.

Et il a été dit que le sens de ce verset 81 est que ses péchés se sont emparés de lui tout comme un ennemi s’empare de sa proie et qu’il n’a pas pu échapper à ses péchés par le repentir.

Ce sont eux les gens de l’enfer qui y resteront éternellement. Les mou^tazilah disent : ça c’est la preuve que même s’il était croyant, il va rester éternellement en enfer. Les savants ont dit : il était mécréant et en plus, il était déjà mécréant. Quant aux khawarij, ce sont ceux qui déclarent mécréants les musulmans qui commettent un péché. Leurs héritiers actuellement sont ceux qui suivent sayyid QouToub.

Verset 82 : et ceux qui ont été croyants et qui ont accompli les bonnes œuvres, ceux-là seront les gens qui iront au paradis. Ils y resteront éternellement.

Verset 83 : et Nous avons l’engagement et la promesse des descendants d’Israa’iil, de n’adorer que Dieu. Allah a pris des descendants d’Israa’iil la promesse de n’adorer que Dieu. La forme de construction de la phrase se présente comme une information mais en réalité c’est un ordre. Cela signifie : « n’adorez que Dieu ». C’est une forme qui est beaucoup plus explicite dans l’ordre et dans l’interdiction. L’obéissance à cette information a été rapide puisque c’est comme si on informe de quelque chose qui est déjà réalisé.

Et ce qui renforce cette explication, c’est une autre récitation (celle de Oubay) où il ne dit pas « laa ta^boudouuna » mais il dit « laa ta^boudouu » parce que «« laa ta^boudouuna » est une forme affirmative alors que « laa ta^boudouu » est un ordre. Donc cette deuxième récitation confirme le sens donné à la première récitation.

Et il y a une autre récitation où il est récité « laa ya^boudouuna ». Et c’est le même sens que précédemment.

Et soyez bienfaisants envers vos parents. Cette phrase est subordonnée à la précédente.

Et agissez-en bien avec les proches parents et avec les orphelins. L’orphelin est celui qui a perdu son père alors qu’il n’a pas atteint la puberté. Le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit dans un Hadiith rapporté par Abouu Daawouud ce qui signifie : « on n’appelle plus l’enfant orphelin à partir de la puberté ».

Et envers les pauvres : celui qui est dans le besoin.

Et dites aux gens de belles paroles : quand vous parlez, dites des paroles qui sont belles en soi.

Accomplissez la prière, acquittez-vous de la zakaat mais vous n’avez pas tenu vos engagements.

Ce verset s’adresse aux descendants des fils d’Israa’iil qui n’ont pas respecté l’engagement qu’ils avaient pris.

Excepté un faible nombre d’entre vous. Et il a été dit qu’il s’agit de ceux qui étaient croyants parmi les descendants des fils d’Israa’iil.

Et vous vous détournez. Vous êtes des gens qui se détournent c’est-à-dire qui ont l’habitude de ne pas tenir leurs promesses.

Verset 84 : et Nous vous avons fait promettre de ne pas vous entretuer et de ne pas vous chasser les uns les autres de vos lieux de résidence. C’est-à-dire de faire en sorte qu’il n’y ait pas de conflit de sorte à ce que vous vous chassiez les uns les autres. Le mot « anfouçakoum » signifie vous-mêmes. An-Naçafiyy a considéré qu’autre que la personne, c’était comme si c’était elle-même. Et ceci a lieu quand il y a un lien entre elles, soit un lien d’origine parce qu’ils sont des descendants d’Israa’iil, soit un lien de religion. Et il a été dit que si quelqu’un tue quelqu’un d’autre, c’est comme s’il s’était tué lui-même puisqu’il va y avoir l’application de la loi du talion et qu’il sera exécuté pour ce meurtre.

Ibnou l-Jaouziyy a donné une explication pour ce verset 84 : ne faites pas de conflits qui mènent à l’effusion du sang et ne vous chassez pas les uns les autres de vos lieux de résidence pour prendre les villes des autres. Rapporté de ibnou ^Abbaas.

As-Souddiyy a rapporté d’après son chaykh a dit que la tribu de QourayDah (qui vient des descendants d’Israa’iil) était alliée de la tribu de al-Aws (qui est une des deux principales tribus arabes de Médine) et la tribu d’an -NaDiir (qui était descendant d’Israa’iil) était alliée à la tribu des Khazraj (qui était la deuxième tribu de Médine). Donc les gens de QourayDah combattaient leurs cousins d’an-NaDiir. Les vainqueurs prenaient le butin avec des prisonniers et les vaincus payaient une rançon pour récupérer leurs soldats. Alors les Arabes se moquaient d’eux, ils leur disaient : comment vous les combattez et après, vous payez une rançon pour les libérer. Alors ils disent : nous avons reçu l’ordre de les libérer et il nous a été interdit de les tuer. C’est-à-dire que quand on fait un prisonnier, on a reçu l’ordre d’accepter la rançon pour le libérer mais on ne le tue pas. Les Arabes leur ont dit : mais alors pourquoi vous combattez-vous ? Ils ont dit : nous ne voulons pas que nos alliés soient humiliés. Donc c’était leur alliance qui les amenait à se combattre les uns les autres.

Allaah les a rabaissés par Sa parole qui signifie « vous vous tuez vous-mêmes et vous vous faites sortir de vos maisons jusqu’à la parole qui signifie croyez-vous donc en une partie du Livre et vous ne croyez pas en une autre partie ». C’était le cas des descendants d’Israa’iil, ils croyaient en une partie de la Torah et ne croyaient pas en une autre. La partie en laquelle ils croyaient était « et payez une rançon pour récupérer les prisonniers ». Et la partie en laquelle ils n’avaient pas cru était l’interdiction de se combattre.

Puis vous avez reconnu la promesse qui a été retenue de votre part : c’est-à-dire que vous avez reconnu que vous deviez tenir vos engagements.

Et vous en êtes témoins : c’est-à-dire si on dit que quelqu’un avoue certaines choses et il est témoin de son aveu. Ou alors cela veut dire : vous êtes témoins, vous autres yahouud descendants d’Israa’iil de la reconnaissance de vos prédécesseurs qui ont reconnu cet engagement.

Verset 85 : et après (cette promesse et cet engagement) vous vous entretuez (malgré cela) et vous vous chassez les uns les autres de vos résidences. Vous vous entraidez les uns les autres pour cela. Le verbe « taDhaaharouun » signifie vous vous adossez, c’est comme si quelqu’un prend appui sur le dos d’un autre pour avoir plus de force pour pousser quelque chose. C’est un sens figuré pour dire que vous vous entraidez les uns contre les autres.

En faisant preuve de péché et d’injustice.

Et si vous faites des prisonniers, vous acceptez la rançon. Ils acceptent de l’argent pour libérer quelqu’un.

Alors que cela est interdit pour vous de faire sortir les gens pour les tuer. Allaah dénonce leurs agissements en leur disant : est-ce que vous croyez donc en des parties du Livre à savoir la libération des prisonniers moyennant une rançon et vous ne croyez pas en une partie du Livre à savoir l’interdiction de combattre et de chasser les gens de chez eux. AS-Souddiyy a dit : Dieu a pris d’eux quatre engagements : de ne pas s’entretuer, de ne pas se chasser les uns les autres, de ne pas faire des alliances entre eux contre d’autres, l’obligation de payer la rançon pour libérer un prisonnier. Ils se sont détournés de tout, hormis le paiement de la rançon.

Quelle sera alors la rétribution de celui d’entre vous qui fait cela ? Cela fait référence au fait de croire en une partie du Livre et de ne pas croire en une autre partie du Livre. Ici c’est une menace.

Si ce n’est une humiliation dans le bas-monde. Allaah le dévoilera, ce sera un scandale pour lui et il sera humilié.

Et au jour du jugement, ils seront ramenés au pire des châtiments. C’est-à-dire un châtiment qui ne comporte ni repos, ni joie ou bien un châtiment qui est pire que le châtiment du bas monde.

Et rien de ce que vous faites n’échappe à Allaah. Allaah sait tout ce que vous faites.

verset 86 : ceux qui ont acheté le bas monde en payant l’au-delà c’est-à-dire qu’ils ont préféré le bas-monde au détriment de l’au-delà, comme quelqu’un qui achète quelque chose, il a le prix dans sa main mais il va donner ce prix pour obtenir l’objet qu’il va acheter. Eux, ils ont été comparés à des gens qui ont acheté le bas monde, ils ont préféré le bas monde au lieu de l’au-delà.

Le châtiment ne leur sera pas allégé et personne ne les soutiendra. C’est-à-dire que personne ne va payer à leur place pour qu’ils obtiennent l’au-delà. Ils n’auront pas l’au-delà car ils n’ont pas œuvré pour cela.

Verset 87 : et Nous avons accordé à Mouuçaa le Livre c’est-à-dire la Torah dans sa totalité en une seule fois c’est-à-dire qu’il l’a reçue entièrement sur des tablettes lorsqu’il est parti pour recevoir la révélation de la part de Dieu.

Et Nous l’avons fait suivre par d’autres prophètes. C’est-à-dire que Dieu a envoyé après lui de nombreux messagers. Et ce sont Youucha^ et ‘Ichmaawiil, Cham^ouun, Daawouud, Soulaymaan, Cha^yaa’, Armiyaa’, HisQiil, Ilyaas, al-Yachaa’, Youunous, Zakariyyaa, YaHyaa, et d’autres, que Dieu les honore davantage en degrés. Entre Mouuçaa et ^Iiçaa, il y a eu beaucoup de prophètes.

Et Nous avons accordé à ^Iiçaa fils de Maryam des preuves claires. C’est comme si ces preuves étaient au service de Jésus et il s’agit de miracles éclatants, comme la résurrection des morts ou le fait de guérir celui qui était aveugle de naissance, comme le fait de soigner celui était lépreux, et aussi d’annoncer des choses qui étaient cachées, comme quand Jésus disait aux gens : « vous avez mangé telle chose hier, vous avez caché telle chose en provision ». C’était des miracles que Dieu lui avait accordés. Et le miracle constitue la preuve que celui qui prétend être un envoyé de Dieu est réellement un envoyé de Dieu. C’est comme si Dieu nous dit : cet homme qui est envoyé de Ma part, il est véridique, puisque Je lui ai accordé cette chose extraordinaire qui est en conformité avec ce qu’il dit, donc croyez-le et suivez-le.

Et Nous l’avons appuyé par « rouuHou l-Qoudouç » 

Al-Qoudouç signifie la pureté et rouuHou ici ne signifie pas âme mais cela signifie Jibriil. Donc Dieu dit : Nous avons appuyé Jésus par Jibriil et cette explication est celle d’ibnou Abbaas, de Qataada. Jibriil est le président des anges, il a une âme pure. Allaah l’a envoyé pour soutenir Jésus dans son message.

Ou bien « Nous l’avons soutenu par Jibriil ^alayhi s-salaam car Jibriil amène la révélation ». Et la révélation c‘est ce qui donne la vie au cœur.

Grâce à l’envoi des prophètes, les gens ont un sens à leur vie, ils savent pourquoi ils sont là, ce qu’ils recherchent. Ce n’est pas comme ceux qui vivent comme des animaux dont le besoin est de se nourrir, se reproduire, lutter contre le froid, le chaud. Certains élèvent leurs enfants comme s’ils avaient un élevage de poules. Mais ils ne pensent pas que la vie qui compte c’est la vie de l’au-delà. Parce que cette vie du bas monde a un terme. Ceux qui sont dotés de raison devraient être exhortés par ceux qui nous ont précédés. Ceux-là sont tous morts maintenant. Donc ce qui compte c’est la vie de l’au-delà, mais la vie de l’au-delà on n’aurait pas pu la connaitre s’il n’y avait pas eu les prophètes qui ont été envoyés par Dieu pour nous avertir qu’après cette vie du bas-monde, il y a une autre vie que celle-ci et qui n’aura pas de fin. Et les gagnants dans cette autre vie sont ceux qui auront suivi les prophètes dans cette vie d’ici-bas. Et les perdants seront ceux qui n’auront pas suivi les prophètes dans cette vie d’ici-bas.

Dieu a soutenu Jésus par l’envoi de Jibriil, car quand les yahouud étaient venus pour le tuer, Dieu lui a envoyé l’ange Jibriil pour l’élever au ciel. Actuellement Jésus vit au deuxième ciel, il n’est pas crucifié mais il est vivant puis il va redescendre.

Autre explication de « rouuHou l-Qoudouç » : c’est l’Evangile. Dieu a accordé l’Evangile à Jésus tout comme Il a accordé le Qour’aan à MouHammad.

Ou une explication : c’est le fait que Dieu a soutenu Jésus ^alayhi s-salaam en lui donnant à connaitre le nom éminent de Dieu par lequel il ressuscitait les morts, en l’évoquant.

Est-ce -que chaque fois qu’un messager vous est envoyé et qu’il vous amène des choses qui ne correspondent pas aux penchants de votre âme. Chaque fois qu’un messager est envoyé avec une loi qui ne correspond pas à vos passions

Vous faites preuve d’orgueil. C’est-à-dire que vous rejetez le message du Messager, vous refusez de l’accepter.

Un groupe d’entre vous dément l’envoyé. Cette parole est adressée aux mécréants des descendants des fils d’Israa’iil, les yahouud. Tout comme ils ont démenti Jésus, ils ont démenti MouHammad. La plupart d’entre eux n’ont pas voulu suivre Jésus quand il a été envoyé et la plupart d’entre eux n’ont pas voulu suivre MouHammad quand celui-ci a été envoyé.

Et un autre groupe d’entre vous tue le prophète. Comme Zakariyyaa et YaHyaa. Les prophètes sont les meilleures des créatures de Dieu et pourtant, Dieu a fait que des mécréants les tuent. Pour les prophètes, c’est une augmentation en degrés et pour les assassins, c’est une mécréance et donc un châtiment en enfer qui les attend. Dieu fait ce qu’Il veut de ce qui Lui appartient. Ce n’est pas parce qu’une personne subit une injustice que Dieu n’agrée pas cette personne.

« fa fariiQan kadh-dhabtoum » : ici le verbe est au maaDiyy c’est-à-dire un temps accompli et « wa fariiQan taQtoulouun » : ici le verbe est au mouDaari^, l’inaccompli c’est-à-dire que ça peut être utilisé au présent et au futur. Alors qu’il s’agit de Zakariyyaa et de YaHyaa qui ont déjà été tués.

C’est pour indiquer la ponctuation dans la phrase.

Ou une autre explication : il y a un groupe parmi vous, les yahouud, qui essaie de tuer MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. C’est la raison pour laquelle le verbe est au mouDaari^, c’est parce que vous essayez de le faire aussi. Mais Allaah le préserve. C’est pour cela qu’ils ont mis du poison dans le mouton qu’il a mangé.

Il ne faut pas croire qu’il a été fait de la sorcellerie au Prophète.

Celui qui veut se préserver de la sorcellerie avant qu’elle ne se produise, qu’il récite sourate al-’ikhlaaç et les deux mou^aawwidhaat matin et soir, trois fois chacune. Celui qui persévère sur cette pratique, la sorcellerie n’aura aucun effet sur lui. Et combien de maladies ont été guéries par la cause de ces sourates !!

Ici, Allah leur fait un blâme.

Verset 88 : ils ont dit : nos cœurs sont comme recouverts d’une couche. C’est une métaphore pour indiquer que la parole du Prophète ne pénètre pas leurs cœurs. Leurs cœurs sont recouverts d’une couche qui empêche les paroles du Prophète de les atteindre.

Une autre explication : ils ont prétendu que leurs cœurs étaient des réceptacles de science et donc qu’ils n’avaient pas besoin, grâce à ce qu’ils possédaient, d’avoir le message de notre prophète. Et ceci est de l’orgueil.

Une autre explication : ils disent au prophète : si ce que tu nous as amené était vrai, nous aurions accepté.

Allaah les a maudits en raison de leur mécréance. C’est une réplique à ces gens-là parce que Dieu leur apprend que leurs cœurs ne sont pas recouverts d’une couche. Leurs cœurs sont créés comme les autres. Quand ils sont nés, ils avaient cette prédisposition pour accepter la vérité.  Mais Il les a chassés de cela en raison de leur mécréance et de leur égarement. Dieu les a maudits en raison de leur mécréance et de leur égarement.

Peu d’entre eux sont des croyants. Ils ne croient pas beaucoup, ces gens-là. Ils croyaient en une partie du Livre et pas en l’autre. Ce qui les arrange, ils le suivent et ce qui ne les arrange pas, ils le rejettent.

Et il a été dit que « Qaliil » ici signifie « pas du tout ». Ils n’ont pas du tout été croyants.

Le mot « Qaliil » dans la langue arabe signifie « peu » et très rarement, il signifie « pas du tout ».

Verset 89 : lorsqu’il leur est parvenu. Lorsqu’il est parvenu aux Yahouud

Un Livre de la part de Dieu : et il s’agit du Qour’aan

Qui confirme ce qu’ils avaient avec eux. Qui est en conformité avec la Torah et qui ne la contredit pas.

Et ils recherchaient la victoire contre les associateurs par le Prophète MouHammad. Ils disaient « ô Allaah donne-nous la victoire par le prophète envoyé à la fin des temps dont la description existe dans la Torah ». Donc ils faisaient le tawassoul par le prophète MouHammad.

Mais quand il est venu, ils ne l’ont pas suivi, ils ont mécru en lui.

Vous voyez comment ils se contredisent. C’est l’orgueil, que Dieu nous en préserve.  Car la venue du Prophète MouHammad avait été annoncée dans les livres révélés authentiques, avant qu’ils ne soient falsifiés. Les yahouud disaient à leurs ennemis : « bientôt, il y aura un prophète qui va confirmer la véracité de ce que nous disons et nous allons combattre à ses côtés, tout comme les combats de ^Aam et de Iram, des peuples anciens ». Et aussi par souci de conservation du pouvoir.

Que Dieu maudisse les mécréants. C’est une malédiction sur les descendants de ces fils d’Israa’iil qui ont mécru en le prophète MouHammad. C’est une malédiction en raison de leur mécréance.

Verset 90 : quelle mauvaise chose ils ont faite : le bas-monde ne vaut pas la peine d’être acheté en payant l’au-delà.

Le fait de mécroire en ce que Dieu a révélé : c’est-à-dire le Qour’aan. Ils ont mécru au Qour’aan.

Par envie du fait que le Prophète a reçu la révélation de la part de Dieu. Ils ont envié le prophète parce qu’il a reçu la révélation de la part de Dieu. Au lieu de le suivre, ils étaient jaloux de lui parce que c’est lui qui a reçu la révélation et non pas eux. Ceci par injustice de leur part :c’est par envie et jalousie de leur part et pour demander ce qui n’est pas à eux. Pour justifier le fait de ne pas suivre le prophète Mouhammad, ils ont prétendu que le dernier prophète qui devait venir était un descendant d’Israa’iil.

Allaah fait descendre de Sa grâce la révélation à qui Il veut parmi Ses esclaves : en l’occurrence ici il s’agit de notre maitre MouHammad.

Ils méritent un châtiment après un châtiment :

 Ils méritent des châtiments successifs parce qu’ils ont mécru au prophète de la vérité, notre maitre MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, ils ont fait preuve d’injustice envers lui.

Ou bien parce qu’ils ont mécru au Prophète MouHammad après avoir mécru en Jésus.

Ou bien parce qu’ils ont dit qu’^Ouzayr est le fils de Dieu et ils ont dit que Dieu est avare et d’autres paroles encore de mécréances.

Wa lil-kaafiriina ^adhaaboun mouhiin

verset 91 : et s’il leur est dit (aux yahouud qui viennent d’être mentionnés dans les versets précédents)

Croyez-en ce que Allaah a fait descendre. C’est-à-dire le Qour’aan. Ou bien tout livre qu’Allaah a révélé à Ses prophètes.

Ils vont répondre : nous croyons en ce qui nous a été révélé. C’est-à-dire la Torah qui a été descendue sur Mouuçaa.

Et ils mécroient en ce qui est venu après. Donc ils ont mécru non seulement au prophète MouHammad mais ils ont mécru au prophète ^Iiçaa ^alayhi s-salaam.

Or ce qui est révélé après la Torah confirme la véracité de la Torah. C’est-à-dire l’évangile et le Qour’aan confirment la véracité de la Torah. C’est-à-dire que ce n’est pas quelque chose qui est contradictoire avec la Torah. Et il y a en cela une réplique. Comme ils ont mécru en ce qui est conforme à la Torah, c’est comme s’ils ont mécru en la Torah. Ils mentent quand ils disent : « nous, nous croyons en la Torah mais nous ne croyons pas en ce qui vient après ». Mais ce qui est venu après est conforme à la Torah. Donc s’ils mécroient en ce qui est conforme à la Torah, c’est comme s’ils mécroient en la Torah.

Dis -leur (ô MouHammad) pourquoi avez-tué vous les prophètes de Dieu auparavant ? Le verbe « tuer » est employé au mouDaari^ (l’inaccompli) mais le sens est l’accompli al-maaDiyy.   Dans la suite du verset, il y a le terme « min Qabl » qui indique le passé. Donc la phrase donne « pourquoi donc avez-vous tué les prophètes de Dieu, auparavant ? ». Auparavant indique le temps avant MouHammad. Ils ont tué beaucoup de prophètes entre Jésus et MouHammad. Le blâme qui leur est adressé est « pourquoi avez-vous tué beaucoup de prophètes auparavant ? » C’est un reproche qui leur est fait alors qu’ils prétendent croire en la Torah. Et la Torah n’autorise pas de tuer les prophètes.

Il a été dit qu’ils ont tué en un jour 300 prophètes en un jour, mais notre chaykh a dit que ce n’est pas authentifié, ce sont les historiens qui disent cela.

Verset 92 : Et Mouuçaa vous a amené les preuves claires. Ce sont les 9 commandements cités dans le verset 101 de sourate al-‘israa’ où Allaah dit ce qui signifie : « Nous avons accordé à Mouuçaa neuf commandements ». Ce sont des commandements qui sont parvenus dans de nombreux livres de Hadiith très célèbres. C’est le Messager de Allaah Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam qui a expliqué quels sont ces neufs signes.

Le chaykh a dit : il nous a été rapporté dans le Jaami^ d’At-Tirmidhiyy (recueil de Hadiith) et le moustadrak de Al-Haakim que deux yahouud sont venus voir le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et ils l’ont interrogé à propos des neufs grands signes. (Les neuf commandements). Ils voulaient vérifier s’il était vraiment le dernier prophète parce que leur but était de cacher les histoires anciennes dans lesquelles ils avaient eu des punitions. Et le Prophète leur a expliqué.

Auparavant, un des deux yahouud a dit à l’autre : « viens on va voir   ce prophète. On va l’interroger à propos des neufs grands signes ». Le deuxième lui a dit : « ne dis le mot « prophète ». S’il entend cela de ta part, il va être heureux ». Cela veut dire qu’ils savent que notre maitre MouHammad est un prophète.

Le premier a dit : « si on l’interroge et qu’il répond aux questions, alors c’est sûr qu’il est un prophète ». Parce qu’ils savent que ce sont des informations qu’eux, ne divulguent pas, ils savent que MouHammad n’a pas appris auprès de quiconque ; donc s’il répond aux questions, c’est une révélation de la part de Dieu.

Et lorsqu’ils lui ont posé la question, il leur a répondu en leur citant quels étaient les neuf commandements :

1/ ne pas attribuer d’associé à Dieu c’est-à-dire ne pas adorer autre que Dieu et l’adoration c’est l’extrême limite de la crainte et de la soumission.

2/ ne pas commettre la fornication

3/ ne pas voler

4/ ne pas aller dénoncer un innocent calomnieusement auprès d’une autorité pour qu’il l’exécute

5/ ne pas commettre la sorcellerie

6/ ne pas faire le Qadhf à l’encontre d’une femme mouHSanah (c’est attribuer la fornication à une femme qui a consommé un contrat de mariage valable)

7/ ne pas consommer le gain usuraire (c’est une des sortes de transactions interdites comme le prêt à intérêt)

8/ ne pas déserter le front (lors d’une attaque)

9/ ne pas faire d’activités le samedi pour vous les yahouud du temps de Mouuçaa (c’était donc spécifique à cette époque-là)

Quand ils ont entendu cela, les deux yahouud ont su que le Prophète avait reçu la révélation : ils lui ont dit : « nous témoignons que tu es un prophète ». Et ils ont alors embrassé les mains et les pieds du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam.

At-Tirmidhiyy a dit que ce Hadiith est Haçan, SaHiiH et il a été rapporté également par Al-Haakim dans des termes proches de ces termes-là et il l’a jugé SaHiiH, authentique.

Ces commandements ont été appelés « bayyinaat » parce que ce sont des ordres extrêmement importants. Et la parole du Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam quand il a dit de ne pas aller dénoncer calomnieusement un innocent à une autorité pour qu’il soit tué, indique l’interdiction de l’espionnage. Cet ordre fait partie des ordres que Dieu a fait descendre dans la Torah à Mouuçaa ^alayhi s-salaam. Allaah a fermement interdit cela aux descendants d’Israël, c’est-à-dire le fait d’aller dénoncer calomnieusement un innocent à une autorité pour qu’il soit tué. Et l’interdiction concerne aussi moins que cela, elle concerne le fait que cet innocent subisse une nuisance de la part de cette autorité. Ce n’est permis à aucun musulman d’espionner un innocent pour aller le dénoncer calomnieusement à ceux qui ont un pouvoir.

Parmi ce qui ce qui a été rapporté dans al-moustadrak par Al-Haakim, il y a ce que le prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit et qui signifie : « celui qui se fait payer pour espionner un musulman, Allaah lui donnera à consommer du feu de l’enfer au jour du jugement ».

Et celui qui, en dénonçant un musulman, en tire une réputation, Dieu fait qu’au jour du jugement, il sera une célébrité en enfer. Et celui qui tire profit de la dénonciation d’un musulman pour s’habiller, Allaah le fera s’habiller au jour du jugement du feu de l’enfer.

Tout cela indique qu’il est interdit d’espionner les musulmans. Celui qui espionne injustement et qui obtient de l’argent par cet espionnage et il consomme cet argent, alors il en sera rétribué au jour du jugement de la juste rétribution. Ainsi Allaah le nourrira au jour du jugement des aliments de l’enfer. Et Allaah a cité les aliments de l’enfer dans le Qour’aan. Il y a un arbre en enfer qui s’appelle « az-zarQouum », son odeur est répugnante et son aspect est extrêmement laid, insupportable. Mais eux, du fait de leur extrême faim, c’est comme s’ils en mangeront malgré eux. Et les anges du châtiment les alimentent de cela.  Et ils auront deux boissons en enfer : l’une d’elles est de l’eau bouillante, qui entre dans leurs intestins. L’autre est du ghisliin qui est ce qui s’écoule de la peau des gens de l’enfer. Parce que les gens de l’enfer, chaque fois que leur peau brûle, Dieu leur change cette peau par une nouvelle qui est humide. Et cette nouvelle peau va à nouveau brûler et il va en couler un liquide qui est répugnant. Ce qui s’écoule de leurs peaux, Dieu en a fait une des boissons de l’enfer. Dieu Nous apprend que les gens de l’enfer auront comme boissons aD-Darii^ qui ne coupe pas la faim et qui ne donne pas d’embonpoint. 

Dénoncer calomnieusement un musulman c’est-à-dire informer une autorité à son sujet afin qu’on lui nuise c’est-à-dire afin de lui faire parvenir une nuisance, que cette nuisance soit pour le tuer ou ce qui est moindre, est un péché éminent selon le jugement de Dieu, parce que dans la Torah il y a ce que le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a indiqué concernant ce que Dieu a révélé à Mouuçaa. Cette parole signifie « vous n’aviez pas à dénoncer calomnieusement un innocent à une autorité pour qu’il le tue ». Et tout ce qui a été cité avec ce crime et il s’agit du péché de l’espionnage afin de nuire à un musulman par cet espionnage, est un péché qui est grave.

La deuxième notion citée est le cas de celui qui cherche à nuire à un musulman injustement pour se donner une bonne image aux yeux des gens, afin qu’il soit traité avec égard. Il cherche à tirer profit de cela. Celui-là, au jour du jugement, Dieu le dévoilera devant tout le monde. Il sera dit : « un tel, tel jour, a parlé d’un autre, pour se donner de l’importance et nuire à cet autre ». Le scandale sera dur pour l’âme devant ce rassemblement de gens au jour du jugement. Alors qu’ici, dans cette vie, si quelqu’un est dévoilé, c’est devant quelques personnes, pas autant qu’au jour du jugement.

Dans ce Hadiith, les deux yahouud, lorsque le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, leur a annoncé quels étaient les neufs commandements, savaient que MouHammad ne lisait pas et    n’écrivait pas, qu’il n’avait pas lu la Torah, qu’il n’était jamais allé dans une école pour apprendre l’écriture, qu’il n’avait pas eu d’enseignant pour cela. Et ceci est connu parmi les gens de La Mecque. Ceci est connu par tawaatour, (nouvelle véridique qui a été transmise à partir d’un grand nombre de personnes qui ont constaté d’un commun accord cette nouvelle en se basant sur une perception sensorielle (ce n’est pas une théorie), qu’ils l’ont vue ou entendue, et qui l’ont transmise à un autre groupe de telle sorte qu’il soit impossible qu’ils se soient mis d’accord pour mentir. Concernant le fait que les chrétiens prétendent que Jésus a été crucifié, ce n’est pas une nouvelle véridique parce que : la première couche de gens est composée d’un nombre très faible ( entre sept et neuf ) et ils n’étaient pas d’accord entre eux sur ce qu’ils ont transmis (cette information n’est pas transmise à partir d’une perception sensorielle sur laquelle se seraient accordés un grand nombre de personnes) ; d’autre part cette nouvelle a été démentie par le Prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam ( qui nous a appris que Jésus ^alayhi s-salaam n’a pas été tué mais qu’il a été élevé au ciel puis qu’il va redescendre sur terre et qu’il suivra la loi de MouHammad)  et la nouvelle rapportée par un prophète est forcément véridique parce que le prophète est envoyé de la part de Dieu et il est appuyé par des miracles).

Ceci était connu chez les gens de La Mecque et de Médine, chez les Arabes et chez les yahouud que le Prophète ne lisait ni n’écrivait.  C’est pour cela qu’ils ont dit au début : « si on lui pose la question et qu’il répond, c’est qu’il est forcément prophète ». Donc quand MouHammad a répondu aux questions et qu’ils lui ont embrassé les pieds, il leur a demandé : « qu’est-ce qui vous empêche de devenir musulmans maintenant que vous savez ? ». Ils ont répondu en mentant : « Le prophète Daawouud a demandé à Dieu à ce que la prophétie reste parmi ses descendants » et ils ont dit aussi qu’ils avaient peur que s’ils croyaient en MouHammad, que les yahouud ne les tuent. Ils ont préféré la vie du bas-monde à la vie de l’au-delà.

Ils ont justifié le fait de ne pas croire au Prophète MouHammad par deux choses :

  • La première, c’est une calomnie : ils ont prétendu que Daawouud avait demandé à ce que le statut de prophète reste parmi ses descendants. En réalité le prophète Daawouud n’a pas demandé cela.
  • La deuxième est qu’ils ont prétendu que s’ils suivaient MouHammad, alors les yahouud allaient les tuer. Or les faQiih ont dit que parmi les grands péchés, il y a de dénoncer un innocent et non pas celui qui est un corrupteur. Si quelqu’un ne cesse pas de nuire aux gens, si on va le dénoncer à une autorité pour que cette autorité arrête sa nuisance, cela est permis. Donc si on va voir quelqu’un qui nuit aux gens, qu’on lui donne le conseil d’arrêter de nuire aux gens, mais qu’il n’accepte pas, alors c’est permis d’aller le dénoncer. Quant à celui qui va dénoncer calomnieusement quelqu’un pour obtenir quelque chose du bas monde, comme un avancement à son travail, ou pour recevoir une prime, cela sera une source de malheur pour lui au jour dernier.

Puis vous avez pris un veau comme si c’était un dieu pour vous : après que Mouuçaa vous a confié à son frère Haarouun alors que lui-même était parti à la montagne aT-Touur au mont Sinaï afin de recevoir la révélation de la Torah, alors qu’ils avaient vu des miracles que Dieu avait accordés à notre maitre Mouuçaa.

Et vous êtes injustes. Il y a deux explications :

1/ Vous avez adoré le veau alors que c’est une adoration qui n’est pas justifiée.

2/ Vous êtes un peuple qui commet beaucoup d’injustices.

verset 93 : Et Nous avions pris de vous l’engagement d’obéir et Nous avons fait que la montagne d’aT-Touur soit élevée au-dessus de vos têtes (c’est-à-dire que s’ils refusaient, elle allait les fracasser) et écoutez ce que vous avez reçu l’ordre de faire dans la Torah. La montagned’aT-Touur a été élevée au-dessus de leurs têtes et ils ont reçu l’ordre d’accepter ce qu’il y a dans la Torah. « Ecoutez » ici signifie appliquez ce que vous avez reçu l’ordre de faire dans la Torah. Que votre audition soit de celle de celui qui va appliquer ce qui lui est dit. Quand vous écoutez cet ordre, écoutez-le à la manière de celui qui va l’appliquer.

Ils ont dit « nous avons entendu mais nous désobéissons ». Nous avons entendu Ta parole mais nous désobéissons à Tes ordres.

Et leurs cœurs ont été imprégnés de l’adoration du veau : c’est-à-dire que l’amour du veau et le fait de veiller à adorer un veau s’est imprégné dans leurs cœurs tout comme un colorant imprègne un tissu. Le mot « amour » n’est pas cité dans le verset, il a été omis. Le complément « du veau » est cité. Ce n’est pas le veau qui a imprégné leurs cœurs mais c’est l’amour du veau. C’est une figure de style en arabe qui consiste à omettre le nom et de citer le complément du nom et qui s’appelle « Hadhfou l-mouDaaf ».

En raison de leur mécréance. Leur mécréance ici était l’assimilation de Dieu à Ses créatures.

Dis est-ce ce à quoi vous amène votre foi ? Quelle mauvaise chose que vous ordonne votre foi !! Il s’agit de la foi en la Torah dans laquelle il n’est pas question d’adorer un veau. Est-ce que c’est cela le résultat de votre croyance en la Torah. Est-ce que la croyance en la Torah vous amène à adorer un veau ?! C’est une forme d’ironie, un rabaissement à leur égard.

Si vous êtes véritablement croyants. Cette phrase met en doute leur foi en réalité. C’est-à-dire qu’ils prétendant qu’ils sont croyants mais ils ne le sont pas. C’est une remise en cause de la véracité de leur prétention à être des croyants. Eux prétendaient être des croyants, en tant que descendants des fils d’Israa’iil.

Verset 94 : dis, si vous prétendez que la résidence de l’au-delà. Ils prétendent gagner le paradis.

Sera uniquement pour vous et à nul autre que vous. C’est-à-dire que vous prétendez que le paradis est réservé à vous qui êtes les yahouud

Alors souhaitez mourir si vous êtes véridiques. Désirez mourir, comme cela, vous irez à la résidence que vous prétendez être réservée à vous seuls. Celui qui   a la certitude qu’il va aller au paradis, il va se languir d’aller au paradis, il va souhaiter se débarrasser de cette résidence dans laquelle il y a des épreuves. C’est un défi qui leur a été lancé : si vous avez la certitude d’aller au paradis alors que vous vous êtes mis à adorer un veau, alors souhaitez mourir, si vous êtes véridiques !!

Les dix auxquels le Prophète ^alayhi s-salaam a rapporté la bonne nouvelle qu’ils vont aller au paradis et ceci dans une même assemblée,  puis suite à cela, chacun d’entre eux désirait mourir et se languissait de la mort : ce sont Abouu Bakr, ^Oumar, ^Outhmaane, ^Aliyy, TalHah, Az-Zoubayr, ^Abdour -RaHmaan ibnou ^Awf, Abouu ^Oubaydah (^Aamir) ibnou l-Jarrah, Sa^aad ibnou abii WaQQaas et Sa^iid ibnou Zayd. (Az-Zoubayr était le cousin du Prophète, par sa mère.   Et abouu ^Oubaydah est enterré en Jordanie, ^Aliyy en Irak et les autres à Médine).

Verset 95 : et ils ne le souhaiteront jamais : tant qu’ils sont vivants, ils ne souhaiteront jamais mourir, tellement ils sont attachés à ce bas-monde. Le musulman, quant à lui, souhaite mourir dans la voie que Dieu agrée.

En raison de leurs œuvres : du fait qu’ils ont mécru, ils n’ont pas cru au Prophète MouHammad et ils ont déformé la Torah révélée au prophète Mouuçaa. Et ceci est un miracle pour le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam car il s’agit d’un « ghayb » c’est-à-dire quelque chose de caché pour nous. Dieu a annoncé qu’ils ne vont jamais souhaiter la mort et cela s’est effectivement réalisé tout comme Dieu l’a annoncé. Ils n’ont pas souhaité mourir.  Dieu dit « wa lan taf^alouu », car s’ils avaient désiré la mort, cela aurait été rapporté jusqu’à nous. On l’aurait su. Mais personne parmi eux n’a souhaité mourir.

Mais Dieu sait l’état des injustes : c’est une menace contre eux.

Verset 96 : et tu verras que parmi les gens il y en a qui veillent le plus à vivre : ils recherchent le plus la vie du bas-monde. Ce sont des gens qui sont viscéralement attachés à une vie : ici c’est le mot « vie » avec un article indéterminé : c’est la vie du bas monde, pour indiquer qu’ils sont très attachés à cette vie du bas-monde.

Et ce sont des associateurs : il y a des gens qui sont plus attachés à cette vie du bas-monde. « Parmi les gens », cela inclut les associateurs qui, parmi les gens, sont ceux qui tiennent le plus à cette vie du bas-monde. Il arrive qu’un ensemble est mentionné puis qu’une partie de cet ensemble soit mentionné, pour insister au sujet de ce sous-groupe. Ce verset 96 constitue un grand blâme contre les associateurs. Et ce sont ceux qui associent à l’adoration de Dieu, autre que Dieu. Et eux ne croient pas en la résurrection, ni en la rétribution pour les œuvres, ni en une vie près celle-ci.  Ils ne connaissent que cette vie du bas-monde. Donc le fait qu’ils tiennent à cette vie, ce n’est pas étonnant de leur part puisqu’ils ne croient pas à autre chose. Le maximum de leurs désirs est lié à cette vie.

Si ceux qui tiennent à cette vie du bas-monde (les yahouud) ont reçu un Livre (la Torah) qui leur apprend qu’il y aura un jour de la rétribution, mais eux, ils ne croient pas qu’il va y avoir un jour du jugement, ils sont blâmés pour cela. Le blâme est encore plus justifié à leur sujet.

Ces yahouud tiennent encore plus que ceux qui sont associateurs à cette vie du bas-monde, parce qu’ils savent qu’ils vont aller en enfer, ils savent ce qui est réservé aux gens qui sont dans leur état. Alors que les associateurs ne savent pas puisqu’ils ne croient pas du tout en la rétribution.

L’un d’entre eux (parmi les yahouud) souhaite vivre mille ans.

Il a été dit que ceux visés par le terme « associateurs » ici ce sont les mazdéens (ou les mages) qui adoraient le feu en Perse au temps de l’empire perse qui était très étendu. Parce qu’il était de leurs habitudes, lorsqu’ils s’adressaient à leur roi : « vis mille ans ».

Ibnou ^Abbass a dit que ceux qui sont visés sont les ^ajam, un terme qui désigne les non Arabes car, à l’époque, les non Arabes n’étaient pas musulmans.

Il y a un autre avis qui dit « les associateurs » ici vise une partie des yahouud. Car une partie des yahouud avait adoré autre que Dieu. Ils avaient adoré ^Ouzayr, un homme vertueux qui avait mémorisé la Torah. A l’époque de Nabuchodonosor qui avait détruit Jérusalem et avait fait prisonnier les fils d’Israël, Dieu a fait mourir ^Ouzayr pendant cent ans puis Il l’a fait revivre. Quand ^Ouzayr est revenu à la vie, il est revenu voir les habitants de Jérusalem et il leur a récité la Torah par cœur. A l’époque, ils avaient égaré tous les exemplaires de la Torah, alors ils se sont mis à adorer ^Ouzayr.

Chacun de ces gens dont parle Dieu dans ce verset 96, souhaite vivre mille ans mais le fait qu’il vive mille ans ne va pas l’éloigner du feu. C’est-à-dire que même s’il vit mille ans, cela ne va pas l’écarter de l’enfer.  

Et Allaah sait ce qu’ils font : et Dieu les rétribue pour ce qu’ils font.

Verset 97 : Dis : celui qui est un ennemi de Jibriil. « Li Jibriila ».Le terme « li » est un Harf jarr mais le mot « Jibriil » n’est pas déclinable, donc on ne dit pas « li-Jibriili » parce qu’il n’est pas un mot arabe, et les mots qui ne sont pas arabes, les règles de l’arabe ne s’appliquent pas à eux. Et le mot « jabr » signifie « esclave » dans la langue Souriyaniyyah » (l’araméen) la langue que parlait notre maitre Jésus et d’Aadam. Et « iil » est un des noms de Dieu. Donc le nom « Jibriil » signifie « esclave de Dieu ».

Un des prêtres des yahouud qui s’appelle ibnou Souuriyaa avait débattu avec le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et lui a demandé qui lui ramenait la révélation. Notre Prophète lui a répondu que c’était Jibriil. Ce prêtre a répondu par une parole de mécréance : c’est notre ennemi. Si c’était quelqu’un d’autre qui t’avait ramené la révélation, on aurait cru en toi. Et il a été notre ennemi à plusieurs reprises ».

Alors certes il l’a descendu : il s’agit du Qour’aan. Le fait d’utiliser un pronom de ce qui n’a pas été cité avant est une forme d’amplification, tellement c’est connu que Jibriil a descendu le Qour’aan. C’est comme si le pronom indiquait par lui-même le Qour’aan sans qu’il n’y ait besoin d’indiquer auparavant de quoi il s’agit. C’est le fait de citer une des ses caractéristiques sans qu’il n’ait été cité auparavant. Et la caractéristique ici est que Jibriil l’a descendu. Tout le monde sait que Jibriil a descendu le Qour’aan. Allaah a fait descendre le Qour’aan par Jibriil.

Sur ton cœur : pourquoi mentionner le cœur ici ? Parce que le cœur est là où tu conserves la chose. Ton secret, tu le conserves dans ton cœur. Ce que tu apprends tu le conserves dans ton cœur.

S’ils sont des ennemis pour Jibriil, alors c’est Jibriil qui l’a fait descendre sur ton cœur : cela veut dire que si un des gens du Livre considère Jibriil comme étant son ennemi, ça n’a pas de sens qu’il le prenne pour ennemi puisqu’il a fait descendre un Livre qui confirme les livres qui l’ont précédé. Jibriil a fait descendre un livre qui est conforme et qui renforce, qui confirme et qui soutient les livres qui l’ont précédé. Donc si eux prétendent être des gens du Livre, ça n’a pas de sens de prendre Jibriil pour ennemi puisque c’est lui-même qui a fait descendre les livres dont ils se réclament. Et c’est lui qui a fait descendre le Qour’aan à notre Prophète ^alayhi s-salaam. S’ils étaient objectifs et francs avec eux-mêmes en prétendant suivre un livre , ils auraient aimé Jibriil. Ils auraient remercié Jibriil pour ce qu’il leur a fait, puisqu’il leur a fait descendre ce qui leur est utile et profitable.

Il a été donné une autre explication : que la réponse à cette phrase « celui qui est un ennemi de Jibriil » a été omise. Et c’est « qu’il meure » à cause de sa haine pour Jibriil.

Parce que c’est Jibriil qui a fait descendre la révélation sur ordre de Dieu.

Qui confirme les livres qui ont précédé et qui constitue une annonce de bonne nouvelle pour les croyants.

Ce verset est une réplique aux yahoud parce qu’ils disent que Jibriil vient avec l’ordre de faire la guerre et la rudesse. La réponse est qu’il descend aussi avec ce qui constitue une bonne guidée et une annonce de bonne nouvelle.

Verset 98 : celui qui est un ennemi pour Dieu, pour Ses anges, pour Ses envoyés, pour Jibriil et pour Mickaa’iil : ces deux anges ont été mentionnés car ils ont un mérite sur les autres anges.

Certes Allaah est un ennemi pour les non croyants. Dieu a considéré ces non croyants comme étant des ennemis en raison de leur mécréance. Cela veut dire que ceux qui prennent les anges pour ennemis sont comme ceux qui prennent les prophètes pour ennemis et cela est de la mécréance. De même l’animosité envers les anges est semblable à l’animosité envers les prophètes. Et celui qui prend les anges pour ennemis, Dieu le prend pour ennemi.

Verset 99 : Nous t’avons fait descendre des versets qui sont clairs, qui indiquent le vrai du faux. Nous avons fait descendre sur MouHammad la révélation qui indique la vérité.

 Et ne mécroient en ces versets que les pervers. Seuls les pervers mécroient en ce que Dieu leur a révélé. Le mot « pervers » ici a un sens large puisqu’il englobe les mécréants, c’est-à-dire ceux qui se rebellent parmi les mécréants. An-Naçafiyy dit qu’ici le mieux est que ce soit une allusion aux gens du Livres ; c’est valable pour tous les mécréants mais en particulier pour les gens du Livre.

Il a été rapporté de Ibnou ^Abbaas que Dieu les agrée lui et son père qu’Ibnou Souuriyyah ce fameux savants des juifs, qui était mécréant et qui avait débattu avec le Messager, il lui avait dit : « ô messager de Dieu, tu ne nous as pas amené quelque chose que nous reconnaissons et aucun verset ne t’a été révélé pour qu’on te suive ». Il a ainsi manifesté son incrédulité. C’est ainsi que ces versets ont été révélés depuis le début.

Verset 100 :  est-ce qu’à chaque fois qu’il leur est demandé de s’engager sur une chose, un groupe d’entre eux refusent. A chaque fois qu’il leur est ordonné de suivre un prophète, ils rejettent cela, un groupe d’entre eux, pas la totalité.

Mais la majorité d’entre eux ne sont pas des croyants. Ils ne croient pas en la Torah.Ils n’ont rien à voir avec la religion. Ce ne sont pas des gens qui se seraient engagés par un engagement à suivre les prophètes puis ils se seraient rétractés. Non, ils ne se sont jamais engagés, mais dès le début, ils se sont rétractés.

Verset 101 : et lorsqu’est venu à eux un messager de la part d’Allaah : il s’agit de MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, qui a été envoyé aux Arabes et aux non Arabes qui confirme ce qu’ils avaient entre leurs mains : il est venu avec la même croyance qui est dans leur livre d’origine et il s’agit de la Torah, un groupe de ceux qui avaient le Livre l’ont rejeté : une partie des gens du Livre, les yahouud dans ce verset, ont rejeté le livre de Dieu et il s’agit de la Torah.  Du fait qu’ils ont mécru au message du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, lui qui confirme le livre qu’ils avaient chez eux et c’est la Torah, ils sont en train de mécroire en la Torah, puisque le Messager les a appelés à la même croyance que celle qui figure dans la Torah. En refusant de croire en le Prophète MouHammad, ils ont rejeté le Livre de Dieu révélé à Mouuçaa ^alayhi s-salaam, même s’ils prétendent le suivre.

Autre explication : le Livre de Dieu serait le Qour’aan.

(Ils l’ont rejeté) derrière leur dos : c’est une métaphore pour illustrer le fait qu’ils se soient détournés de lui. Comme quand tu tournes le dos à une chose, tu te détournes d’elle.  C’est pour montrer qu’ils n’ont pas prêté attention à cette chose-là.

Comme s’ils ne savaient pas (que c’était le Livre de Dieu).

Verset 102 : et ils ont suivi ce que les démons récitaient à l’époque de la souveraineté de Soulaymaane. Cela veut dire que les yahouud se sont détournés des livres de Dieu et se sont plutôt tournés vers les livres de charlatanisme que les charlatans récitaient à l’époque de la souveraineté de Soulaymaane. En effet les démons tentaient d’espionner et d’écouter ce que les anges disaient entre eux dans les cieux. Puis ils rajoutaient des mensonges à ce qu’ils avaient entendu et ils transmettaient cela aux devins. Ils avaient inscrit cela dans livres qu’ils lisaient aux gens. Et ceci s’est propagé à l’époque de Soulaymaane ^alayhi s-salaam, au point qu’ils osaient dire que les djinns connaissaient le ghayb, les choses cachées. Et ils disaient que cela, c’est la science de Soulaymaane et que lui-même pratiquait cela et que ce qu’il avait comme le fait que le vent le transporte où il voulait avait lieu grâce à la sorcellerie. Et nous savons qu’accuser un prophète de commettre un grand péché est de la mécréance.

Mais Soulaymaane n’a pas commis de mécréance : ceci constitue un démenti de la prétention des démons qui ont accusé Soulaymaane de pratiquer la sorcellerie.

En réalité ce sont les démons, eux, qui ont mécru : ils ont mécru parce qu’ils pratiquaient la sorcellerie et ils se rendaient licites de la pratiquer. Ils l’ont écrite.

Al-Mawardiyy a dit à propos de ce verset qu’il y a deux avis :

1 – Les démons ont mécru parce qu’ils ont attribué la sorcellerie à Soulaymaane. Et attribuer un grand péché à un prophète est de la mécréance. Les mécréants disaient de lui qu’il était un roi et qu’il pratiquait la sorcellerie. Et c’est un mensonge. La sorcellerie n’est pas une pratique de prophète ni de saint.  Mais les démons étaient énervés contre notre maitre Soulaymaane ^alayhi s-salaam parce que Dieu lui avait donné un secret et par ce secret, les démons lui obéissaient. Malgré leur mécréance, ils étaient à son service. Ils faisaient pour lui de grands travaux. Et celui d’entre eux qui refusait, Dieu faisait que s’abatte sur eux un châtiment dans ce bas-monde. Ils étaient détruits. C’est pour cela qu’ils étaient sous sa domination. Quand notre maitre Soulaymaane est mort, ils ont écrit de la sorcellerie et ils l’ont cachée sous son trône. Puis certains parmi eux sont apparus aux gens et leur ont dit : « savez-vous comment Soulaymaane gouvernait ? C’est par de la sorcellerie qu’il vous commandait. Creusez et regardez sous son trône, vous allez voir ». Ils ont creusé et ont trouvé cet écrit sur lequel il y avait de la sorcellerie et ils ont cru la parole des démons. Et le fait d’accuser un prophète d’un grand péché, ils sont devenus mécréants. Celui qui croit que Soulaymaane pratiquait la sorcellerie n’est pas musulman parce que la sorcellerie n’est pas la pratique des prophètes ni des saints. Alors prenez garde de ceux qui prétendent être des spirites et mettez les gens en garde contre eux. La plupart de ces gens-là sont des égarés, des corrupteurs.  Ils font tomber les gens dans l’égarement et la mécréance. Parce que si quelqu’un croit que la sorcellerie est licite et que c’est quelque chose de bien, il devient mécréant. La sorcellerie est parmi les grands péchés et se rendre licite un grand péché est de la mécréance.

Le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « ne fait pas partie des nôtres celui qui est un devin ou celui qui demande à un devin de lui annoncer le futur ou celui qui pratique la sorcellerie ou qui demande à ce qu’on lui fasse de la sorcellerie ».  Rapporté par AT-Tabaraaniyy.

Celui qui fait le devin ou qui demande à un devin ou celui qui pratique la sorcellerie ou celui qui demande à ce qu’on lui pratique de la sorcellerie, tous ceux-là sont maudits. Parmi les choses qui sont interdites, il y a le fait de consulter des devins (qui prétendant annoncer le futur) et des voyants (qui prétendent connaître les choses cachées comme connaître ce qui a été volé ou perdu). Et les consulter fait partie des grands péchés.

Ainsi Mouslim a rapporté dans son SaHiiH que le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « celui qui va consulter un voyant et l’interroge à propos de quelque chose, sa prière ne sera pas acceptée pendant quarante nuits ». Il n’aura pas de récompense.

Par ailleurs, Al-Haakim dans al-Moustadrak et Al-BayhaaQiyy dans ses sounan ont rapporté que le Messager de Dieu que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés a dit ce qui signifie : « celui qui va consulter un devin ou un voyant et qui le croit dans ce qu’il dit, alors il aura mécru en ce qui a été descendu sur MouHammad ». C’est-à-dire que celui qui a pour croyance que ce devin et ce voyant connaissent les choses cachées, il devient mécréant. Et non pas le cas de celui qui pense que ça peut coïncider avec la réalité et ça peut ne pas coïncider avec la réalité, ce dernier ne devient pas mécréant, mais il aura commis un grand péché en les consultant.

Le devin-al-kaahin- est celui qui prétend informer de ce qui va arriver dans le futur, en se basant dur l’observation des étoiles ou sur des choses qu’ils utilisent comme des preuves comme certains qui ont des amis parmi les djinns et ils s’appuient sur leurs informations pour parler aux gens.

Quant aux voyants -al-^araaf- c’est celui qui informe à propos des objets volés et ce qui est de cet ordre comme les objets perdus. Celui qui va le consulter, sa prière ne sera pas acceptée pendant quarante nuits, c’est-à-dire qu’il n’aura de récompense ni pour sa prière obligatoire, ni pour sa prière surérogatoire, durant toute cette période, s’il ne fait pas le repentir.

Concernant la sorcellerie, certaines ont lieu en se faisant aider par les démons et d’autres ont lieu autrement. Et il n’est pas permis de répondre à la sorcellerie par la sorcellerie, comme font certains ignorants.

Les savants ont dit : « tout comme on ne purifie pas un endroit souillé d’une impureté par une autre impureté ».

Parmi les pratiques des sorcierset leurs paroles malines, c’est qu’ils cherchent le   des démons et ils disent des paroles laides et malines afin qu’ils les aident à nuire à cette personne à laquelle ils veulent nuire.

Parmi les actes malins qu’ils pratiquent parfois, ils prennent du sang de menstrues pour le faire boire à une personne à laquelle ils veulent nuire et parfois ils prennent les ongles ou les cheveux afin que la nuisance soit plus forte. Parfois, ils prennent de la terre de la tombe dans cet objectif- là. Parfois les paroles laides qu’ils disent, ils se font aider par des démons qui se trouvent sur terre ou par des astres car ils prétendent que les astres ont des âmes qui pourraient les aider. Il en est de même pour le soleil, ils prétendent qu’il a une âme et ils recherchent son secours. Et tout cela est un mensonge.

Parfois, ils choisissent un temps particulier pour faire leur sorcellerie. Parce que Dieu a fait que certains temps sont plus propices à faire le bien et d’autres à faire le mal. Parmi les sortes de sorcellerie, il y a la sorcellerie de l’emprise ; ils font qu’un djinn s’attaque à une personne et celle-ci devient sous son emprise et ce djinn rend malade cette personne et parfois, il la tue.

Parmi ce qui est profitable pour se protéger contre la sorcellerie, c’est que la personne récite continuellement les trois mous^awidhaate trois fois chacune matin et soir.

Et parmi ce qui est profitable pour la protection contre la sorcellerie, il y a ce qu’a rapporté l’imam Malik dans al-mouwaTTa’, avec une bonne chaine de transmission, d’après Al-Qa^Qaa^ qui rapporte de Ka^b al-AHaar, un compagnon, que Dieu l’agrée ; il était juif puis il est entré en islam. Il a dit : « s’il n’y avait pas des paroles que je dis régulièrement, les yahouud m’auraient transformé en âne ». On lui a dit : « quelles sont ces paroles ? ».

Il a dit : « a^ouudhou bi wajhi l-Laahi l-^ADhiim l-ladhiyy layça chay’oun a^dhama minhou wa bi-kalimaati l-Laahi t-taamaati l-latiyy laa youjaawizouhounna barroun wa laa faajir wa bi-asmaa’i l-Lahi l-Housnaa koullihaa maa ^alimtou minhaa wa maa lam a^lam min charri maa khalaQa wa dhara’a wa bara’ ».

C’est-à-dire que Ka^ab l-AHbar que Dieu l’agrée, en disant cela, il disait que les yahouud sont parmi les gens qui utilisent le plus la sorcellerie. Et s’il n’avait pas dit cette évocation, ils lui auraient énormément nui. Avant, il était yahoud puis il est entré en islam du temps du califat de ^Oumar ibnou l-KhaTTaab que Dieu l’agrée. Il avait reçu de son père plusieurs livres qu’il avait scellés, hormis un seul. Son père lui a dit de lire celui-là. Et son père était parmi les chefs des yahouud. Et il a pris l’engagement de son fils qu’il n’ouvre aucun des livres sous scellé.

Et Ka^b a dit : « quand l’islam s’est propagé, j’ai ouvert ces livres et j’y ai trouvé la description de MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et comment les prophètes ont annoncé sa venue ». Et c’est à ce moment-là que Ka^ab est devenu musulman.

Cette évocation est utile pour se protéger de la sorcellerie et pour soigner la sorcellerie, même si elle est écrite sur une feuille et accrochée au cou.

Parmi ce qui est également utile pour se délivrer de la sorcellerie, il y a les feuilles de jujubier : on prend sept feuilles fraiches qu’on écrase finement entre deux pierres, puis on les met dans de l’eau puis on récite aayatou l-koursiyy et les trois mous^awidhaates, trois fois chacune ou une fois chacune. Ou alors on récite ceci après les avoir broyées et avant de les mettre dans l’eau. Ensuite celui qui est atteint de sorcellerie, en boit trois gorgées et il se lave avec le reste.

Et parmi ce qui est utile aussi, c’est de ramener quarante et une graines de poivre noir et sur chacune de ces graines, on récite sourate al-ikhlaaç sept fois puis on les brûle et on encense celui qui est touché par la sorcellerie.

Et parmi les choses qui sont utiles pour dénouer la sorcellerie, il y a la récitation du verset 81 de sourate Youunous :

فَلَمَّاۤ اَلۡقَوۡا قَالَ مُوۡسٰى مَا جِئۡتُمۡ بِهِۙ السِّحۡرُ‌ؕ اِنَّ اللّٰهَ سَيُبۡطِلُهٗ ؕ اِنَّ اللّٰهَ لَا يُصۡلِحُ عَمَلَ الۡمُفۡسِدِيۡنَ

« fa lammaa  alqaw qaala Mouusaa maa ji’toum bihi s-siHrou ‘inna l-Laaha sayoubTilouh ; inna l-Laaha laa youSliHou ^amala l-moufsidiin »   25 fois.

Et aussi la récitation de la faatiHah 7 fois, aayatou l-koursiyy 7 fois, sourate al-ikhlaaç 11 fois, sourate an-naaç 11 fois et sourate al-falaQ 11 fois : on récite tout cela sur de l’eau et celui est ensorcelé boit cette eau.  

Ils enseignaient aux gens la sorcellerie : les démons au temps de Soulaymaane ^alayhi s-salam enseignaient la sorcellerie. Leur objectif était d’égarer les gens et leur nuire.

Et ce qui a été descendu aux deux anges : il s’agit de haarouut et Maarouut.

Ils (les démons) leur enseignent (aux gens) ce qui a été descendu aux deux anges. Ou ils récitent ce qui a été descendu, c’est-à-dire la science de la sorcellerie. Et c’est une épreuve de la part de Dieu aux gens. Celui qui aura appris la sorcellerie (telle qu’elle a été descendue aux deux anges) et qui l’applique, il devient mécréant s’il réfute, par cette sorcellerie, ce qui est une des conditions de la foi, c’est-à-dire s’il contredit l’islam. Et celui qui évite cette sorcellerie ou bien celui qui l’apprend mais non pas pour l’appliquer mais afin de l’éviter, pour connaitre que ceci est une sorcellerie qu’il ne fait donc pas faire, ou pour ne pas être trompé (pour savoir faire la différence entre la sorcellerie et autre chose), lui restera croyant.

Le chaykh Abouu ManSouur al-Maatouridiyy que Dieu lui fasse miséricorde a dit : « dire que la sorcellerie est dans l’absolu une mécréance, est une erreur. Mais il faut analyser quelle est, au préalable, la raison de cette sorcellerie. S’il y a dans cette sorcellerie particulière, une réfutation de e qui est une condition indispensable de la foi, alors c’est une mécréance. Par contre, si dans cette sorcellerie particulière, il n’y a pas de réfutation de ce qui est une condition nécessaire à la foi, alors ce n’est pas une mécréance.

Par ailleurs, dans le cas où la sorcellerie est une mécréance, alors celui qui est de sexe masculin qui la pratique, il sera exécuté mais pas les personnes de sexe féminin. Quant à la sorcellerie qui n’est pas une mécréance mais qui revient à faire mourir une personne, alors le jugement de faire pratiquer une telle sorcellerie est le même jugement que celui d’un brigand qui va barrer la route aux gens. Et dans ce cas-là, la peine légale est la même, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Par contre si un sorcier a fait le repentir de son acte, son repentir sera accepté. Et celui qui prétend que le repentir du sorcier ne sera pas accepté, il aura commis une erreur. La preuve est que le repentir des sorciers de pharaon a été accepté.

Et il a été dit que « ounzila » ici n’est pas quelque chose qui a été descendu mais que ça a été projeté dans le cœur des gens comment faire la sorcellerie tout en recevant l’interdiction de la pratiquer.

Mise en garde contre un récit qui est faux : quant à ce qui a été dit qu’il s’agit de deux anges que les anges avaient élus pour qu’ils aient en eux le désir comme les humains, lorsque les humains ont dit aux anges : « vous n’avez pas le désir ». Ils étaient sur terre la journée et la nuit, ils montaient au ciel et ils étaient tombés amoureux de Zohra et elle les a amenés à boire de l’alcool et qu’ils auraient commis la fornication avec elle, puis qu’un humain les aurait vu puis qu’ils l’auraient assassiné, qu’ils auraient choisi d’être torturés dans le bas monde plutôt que dans l’au-delà et qu’ils sont maintenant en train d’être torturés tête vers le bas dans un puits à Babel. Tout cela est faux.

Pourquoi Babel a -telle été appelée ainsi ? En raison du tabalboul et c’est le chant d’un oiseau qui chante à plusieurs voix et c’est une analogie parce que les humains se seraient installés à Babel et chacun d’entre eux s’était mis à parler avec une langue différente des autres.

Quant à haarouut et Maarouut, ils font partie des anges, ils ne désobéissent pas à Dieu dans ce qu’Il leur ordonne et ils font absolument tout ce que Dieu leur ordonne de faire.

Ce que certains rapportent d’eux, qu’ils auraient bu de l’alcool et qu’ils auraient tué l’enfant qu’une femme portait dans ses bras et qu’ils auraient commis la fornication avec cette femme, tout cela n’est pas vrai.

Quant à ce que disent beaucoup d’exégètes de Ahlou s-sounnah à propos du récit de haarouut et Maarouut, ils prétendent que ces deux anges seraient exceptés de la préservation des prophètes et que Zohra était une femme avec laquelle ils auraient essayé de faire la fornication mais qu’elle aurait refusé sauf s’ils lui enseignaient le nom éminent de Dieu, celui par lequel, lorsqu’il est invoqué, Il exauce. Puis qu’ils lui auraient enseigné ce nom et qu’elle serait devenue une planète dans le ciel, tout cela est mensonge. Cela est une hérésie fomentée par les descendants d’Israël.

Autre histoire mensongère : ils auraient vu une femme, auraient eu la tentation en eux de commettre la fornication avec elle. Elle aurait dit qu’elle n’accepterait que s’ils attribuaient un associé à Dieu, ils auraient refusé. Elle leur aurait alors fait boire de l’alcool, ils en auraient bu et auraient été ivres puis ils auraient tué un enfant et se seraient prosternés pour une idole. Tout cela n’est que mensonge et mythe.

Toute personne à qui les deux anges enseignaient la sorcellerie, ils lui disaient pour l’avertir, nous sommes une épreuve de la part d’Allaah et ils lui disaient « ne commets pas la mécréance » : c’est-à-dire en apprenant et en pratiquant cette sorcellerie de manière à ce que ce soit une mécréance.

Et ils apprennent d’eux : les deux anges apprennent aux gens la sorcellerie et les gens enseignent entre eux la sorcellerie et la mécréance que les deux anges leur auraient indiquée et ce qui est visé par l’enseignement des anges, c’est que les gens fassent la différence entre ce qui est de la sorcellerie et ce qui n’est pas de la sorcellerie.

Ce qui leur permet de séparer entre un homme et son épouse. C’est-à-dire de la sorcellerie qui est une cause pour la séparation entre deux époux. Suite à la pratique de cette sorcellerie, Dieu crée la répulsion et la divergence et c’est une épreuve de la part de Dieu.

La sorcellerie est une réalité selon Ahlou s-sounnah, que Dieu fasse qu’ils soient encore plus nombreux. Tandis que les moutazilites considèrent que ce sont des illusions et des duperies.

Et les gens, malgré cela, ne pourront nuire par cette sorcellerie, personne, si ce n’est par la volonté de Dieu. C’est-à-dire que tout ce qui arrive par la volonté de Dieu. Ici, c’est par la volonté de Dieu que la sorcellerie nuit. Et il y a dans cette phrase une réfutation de la voix des moutazilites parce qu’ils prétendent que les désobéissances n’ont pas lieu par la volonté de Dieu mais qu’elles ont lieu uniquement par la volonté des esclaves. Ce verset est explicite pour réfuter leur prétention.

Exégèse de sourat al-Baqarah – An-Nasafiyy (versets 1 à 62)

Posted in cours général,islam,Livre,tafsir par chaykhaboulaliyah sur août 8, 2022
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D’après Abou Oumaamatah (qui est un compagnon du Prophète) que Dieu l’agrée, il a dit : « j’ai entendu le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam dire (ce qui signifie) : récitez le Qour’aan car il intercèdera en faveur de ceux qui le récitent au Jour du jugement ».

Cela ne veut pas dire que le Qour’aan est un être vivant qui va venir mais cela veut dire que la récompense de la récitation sera en faveur de la personne au Jour du jugement. Et à la suite du Hadiith il a dit ce qui signifie : « récitez az-zaHratayne (c’est une fleur), (il a qualifié deux sourates comme des fleurs) qui sont al-baQarah et Aali ^Imraane ». Donc il a incité à réciter ces deux-là, il les a appelées d’une certaine manière, il a dit « elles viendront au Jour du jugement comme si c’était deux nuages ». Vous savez qu’au Jour du jugement le soleil va se rapprocher de la tête des gens, ceci est pour indiquer qu’elles vont protéger la personne au Jour du jugement. Comme cela a été rapporté du prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, le fait de réciter sourate al-baQarah et Aali ^Imraane qui seront comme deux nuages au Jour du jugement, AHmad ibnou Hanbal a dit : c’est-à-dire que ce sera la récompense qui viendra. Et là c’est une preuve qui indique qu’il a interprété par un autre sens que le sens apparent, chose que les assimilationnistes rejettent. 

Verset 1 : ibnou ^Abbaas a dit : Dieu a juré par ces trois lettres (alif laam miim) et il a donné une autre explication, qui signifie : « Moi, Dieu, Je sais plus que tout autre ». Et c’est cette deuxième explication qui a été donnée par ibnou Mas^ouud et Sa^id ibnou Joubayr

Verset 2 : houdan lil mouttaQiine : c’est une bonne guidée pour ceux qui font preuve de piété et la guidée c’est le chemin qui fait parvenir à la destination. Or les pieux sont déjà bien guidés. Ici c’est une demande pour qu’ils soient augmentés encore en bonne guidée. C’est une demande pour renforcer ce qui est confirmé en eux et pour le prolonger. Ils sont sur la piété et ils demandent à être augmentés sur la piété. Comme lorsque nous disons « ihdina S-SiraaTa l-moustaQiim » qui signifie « guide-nous sur le droit chemin ». Or nous sommes sur le droit chemin du fait que nous sommes musulmans ; c’est-à-dire « fais que nous persévérions sur ce chemin », c’est-à-dire « augmente-nous en bonne guidée ».

Qui est le pieux, al -mouttaQiyy ? Le pieux, dans la Loi de l’Islam, c’est celui qui se protège. Dans le mot « taQwaa », il y a le mot « wiQaayah » qui est la protection. Le pieux a une racine similaire à protection. Il se protège de faire ce qui fait mériter la punition, que ce soit faire ou délaisser. Le pieux est celui qui accomplit les devoirs et qui évite les péchés. Comme Dieu nous a annoncé à propos de ce livre qu’il est une guidée pour les pieux. Il nous informe par cela que ce livre est une certitude, qu’il n’y a pas de doute à son sujet et que c’est une vérité, qu’il n’ya pas de faux dans ce Livre.

Verset 3 : ceux qui croient au ghayb. C’est-à-dire ceux qui reconnaissent la véridicité en le ghayb. La racine du mot « ghayb » c’est « ghaaba » qui signifie s’absenter c’est-à-dire qui n’est pas quelque chose que l’on connait. C’est-à-dire que les pieux croient en la véridicité de ce que leur prophète leur a annoncé, à propos de choses qu’ils n’ont pas vues, que ce soient les sujets de la résurrection ou du rassemblement ou de l’exposition des actes et autres. C’est une preuve de leur foi, ils croient en ce que leur dit le prophète, lui qui ne parle pas sous l’effet de ses passions, mais c’est bien par révélation. La foi qui est correcte c’est de reconnaitre par la langue et de croire par le cœur.

Wa youQiimouuna S-Salaat : cela vient de al-‘iQaamah, le fait d’être debout. Ces pieux accomplissent la prière, ils persévèrent à la faire. Il a exprimé le fait de faire la prière par le fait de se lever pour l’accomplir, parce que la position debout pour accomplir la prière est un des piliers de la prière. Ici le sens est « ceux qui accomplissent la prière dans son temps ».

Wa mimmaa razaQnaahoum younfiQouune : c’est-à-dire ceux qui donnent à partir de ce que Nous leur avons accordé comme subsistance. Cela signifie « ils donnent l’aumône, la zakaat et autre que cela ».

Verset 4 : et ceux qui croient en ce qu’il t’a été révélé. Ce sont toujours des qualificatifs des pieux. Il s’agit des croyants des gens du Livre, c’est-à-dire qui étaient juifs et chrétiens et qui sont devenus musulmans, comme ^Abdoul-Laah ibnou Salaam qui était le savant des juifs à Médine. Quand il a voulu annoncer son islam, le Prophète a invité les juifs à Médine et leur a dit : « que dites-vous de ^Abdoul-Laah ibnou Salaam ? » et celui-ci était resté dans un endroit où ils ne le voyaient pas et ils ne savaient pas qu’il était entré en islam. Ils ont dit : « c’est notre savant, c’est le fils de notre savant ». Quand le Prophète lui a dit d’annoncer aux juifs qu’il était devenu musulman, ils l’ont renié, par orgueil.

Le Qour’aan est également une bonne guidée pour les pieux car ils ont cru en la totalité du Qour’aan. 

Ils ont cru en ce qui a été révélé avant toi c’est-à-dire qu’ils ont cru en tous les livres qui ont été révélés aux prophètes.

Et qui croient avec certitude en l’au-delà. C’est-à-dire qu’ils ne doutent pas ; la certitude ici est la connaissance parfaite qui ne comporte aucun doute ni aucune confusion. « AyQana » c’est avoir la certitude.

Verset 5 : ces gens-là sont sur la bonne guidée. Et cette bonne guidée, c’est leur Seigneur qui la leur a accordée. Nous disons « laa Hawla wa laa Qouwwata illaa bil Laah » c’est -à-dire que si nous accomplissons un acte d’obéissance, c’est grâce à Dieu et si on évite une désobéissance, c’est grâce à Dieu. Ils sont sur la bonne guidée mais c’est grâce à Dieu. C’est Dieu Qui a fait qu’ils sont sur la bonne guidée.

Et cette bonne guidée est de la part de leur Seigneur

Ce sont ceux-là qui sont les gagnants. Ici al-falaaH c’est-à-dire les gagnants qui vont gagner ce qu’ils ont recherché et qui vont être sauvés de ce qu’ils ont fui. Ils ont gagné le paradis qu’ils ont recherché et ils sont sauvés de l’enfer qu’ils ont fui. La réussite c’est d’atteindre l’objectif. Dans l’appel à la prière il y a « Hayya ^ala l-falaaH » c’est-à-dire la réussite. Al-moufliH c’est celui qui a réussi et qui a atteint son objectif. Regardez comment Allaah a attiré notre attention sur cette spécificité des pieux qui vont obtenir ce que nul autre n’obtiendra. Cette bonne guidée que les pieux ont eue, elle est confirmée pour eux, et elle confirme la réussite. La bonne guidée leur confirme la réussite. La définition de ceux qui réussissent ce sont les pieux qui vont réussir dans l’au-delà. Les pieux seront victorieux. Nous demandons à Dieu qu’Il nous embellisse par la tenue des pieux et qu’Il nous rassemble au Jour du jugement dans le groupe de ceux qui ont été mentionnés au début de cette sourate.

Comme Dieu a cité en premier les pieux et les vertueux, les saints, par des caractéristiques qui permettent de gagner Son agrément, et Il a indiqué que ce Livre, le Qour’aan est une bonne guidée, Il fait suivre ce verset par la mention de leur opposé qui sont les rebelles, les obstinés, ceux qui ne profitent pas de la bonne guidée. Et ce sont les versets 6 à 10

Verset 6 : il débute par la mention de ceux qui ont mécru. Le mot « kafara » en arabe veut dire « couvrir », couvrir la vérité par le reniement, Ils ont refusé la vérité en la reniant. Ceux dont il est question ici sont des mécréants bien spécifiques, comme Abou Jahal, comme Abou Lahab et leurs semblables, au sujet de qui Dieu a su qu’ils allaient mourir mécréants.  C’est comme s’Il dit : ceux qui sont mécréants, c’est équivalent pour eux que tu les avertisses ou que tu ne les avertisses pas. L’avertissement c’est de faire craindre le châtiment de Dieu en réprimandant les gens qui commettent des péchés.

La sagesse dans l’avertissement en sachant que dans ce verset, les mécréants, qu’ils soient avertis ou pas, cela revient au même, est de trois ordres : la première est d’établir une preuve contre eux. Ils ne pourront pas dire au Jour du jugement : Dieu, pourquoi Tu nous châties ? Pourquoi Tu ne nous as pas envoyé un messager, on l’aurait suivi. Or, le messager a été envoyé mais eux, ils ne l’ont pas suivi. La deuxième : pour que l’envoi des messagers soit pour tout le monde. Et qu’il ne soit pas uniquement pour ceux qui vont devenir croyants. Il y a, parmi ceux qui sont mécréants, ceux qui vont profiter de cet avertissement. Et troisièmement, c’est pour que le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam soit récompensé. Quand le prophète va avertir Abou Jahal et Abou Lahab, il fait quelque chose que Dieu lui a ordonné de faire et il gagne des récompenses.

Verset 7 : Dieu a scellé leurs cœurs. Le sceau c’est de la cire qu’on met sur un manuscrit ou une lettre pour qu’on sache qu’elle a été ouverte. La cire va sécher et va se casser quand on va ouvrir la lettre. Az-Zajjaaj a dit : le sceau -al-khatam- c’est la couverture car pour s’assurer qu’une chose est bien fermée, il y a un sceau qui est apposé dessus, pour que personne n’en prenne connaissance. Ibnou ^Abbaas a donné une explication semblable, il a dit : Dieu a scellé leurs cœurs de sorte qu’ils ne comprennent pas le bien, ils ne saisissent pas le bien, ils ne saisissent pas cet avertissement que le Prophète leur a donné. C’est cela le sens. Cela veut dire que Dieu a refermé leurs cœurs de sorte que la mécréance qui est contenue dans leurs cœurs ne va pas s’échapper, ils vont rester mécréants et la foi ne va pas pénétrer dans leurs cœurs. Le résultat est que leur cœur va être ténébreux, obscur et étroit dans le corps de cet esclave, de sorte qu’il ne va pas être croyant tant que cette obscurité réside dans son cœur. Le HaafiDH ibnou l-Jawziyy a dit : le cœur est le siège de la raison. Il a été appelé Qalb parce qu’il yataQallab, il change. Le cœur est le siège de la compréhension. Le cœur est ce morceau de chair qui a une forme conique qui est placé dans la partie gauche de la cage thoracique.

Dans le Qour’aan, Allaah ta^aalaa dit ce qui a pour sens : ne vont-ils pas se déplacer sur terre, n’ont-ils donc pas des cœurs par lesquels ils peuvent comprendre ou des oreilles par lesquelles ils peuvent entendre ? Dieu a fait que la compréhension a lieu par le cœur tout comme l’audition a lieu par l’oreille. Allaah nous apprend que leurs cœurs ont été scellés et Il a placé comme une couverture, une couche qui recouvre leur audition et leur vue. Al-baSar c’est la lumière des yeux, c’est ce par quoi la personne voit. Et al-baSiirah c’est la lumière du cœur, c’est ce qui permet d’apprendre et de comprendre. C’est comme si c’était deux caractéristiques que Dieu a créées, dans lesquelles il y a l’instrument qui permet de voir et de comprendre. Et al-ghichaawah c’est-à-dire une couverture, une fine couche sur quelque chose. Le chaykh, l’imam Abouu ManSouur fils de ^Aliyy que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : lorsque le mécréant n’a pas voulu entendre la parole de vérité, qu’il a refusé de l’entendre, lorsqu’il n’a pas observé son propre état, il n’a pas médité sur sa propre réalité ni à propos de la réalité des autres créatures, il n’aura pas vu les manifestations de l’entrée en existence. Regardons autour de nous, tout ce que nous voyons, ce sont des choses qui sont entrées en existence, elles n’existaient pas puis elles ont existé. Nous concluons après avoir vu l’existence de ces choses qui sont entrée en existence qu’il est indispensable qu’il y ait un créateur qui les a fait exister. Comme ce mécréant a refusé de faire cette réflexion-là, c’est comme si sur sa vue et son ouïe, il y a un voile, même si ce n’est pas au sens propre. Et ceci est une preuve que l’audition intervient ici.

Ils auront un châtiment éminent. Parfois il y a le mot « ^aDHiim » qu’on traduit par « éminent » et le mot « kabiir » qui est traduit par « grand ». Dans le verset c’est le mot « ^aDHiim » qui est employé. « Eminent » est le contraire de méprisable et « grand » est le contraire de « petit ». C’est comme si « éminent » est au-dessus de « grand » tout comme méprisable est plus petit que « petit ». Ici Dieu blâme ces mécréants qui n’ont pas fait cette réflexion. C’est comme si, sur leurs yeux, il y a une sorte de couverture, mais pas la couverture que les gens connaissent, c’est une couverture de ceux qui feignent ne pas voir les signes des versets de Dieu et ils auront des douleurs car ils vont subir un châtiment éminent dont Dieu seul sait la réalité.  

Information utile : le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a comparé le croyant à la tige d’une plante. Parfois le vent souffle et il la fait pencher et parfois il la laisse droite. Cela veut dire que le croyant dans ce bas-monde, il subit des épreuves. Voilà comment avaient vécu les prophètes. Celui qui étudie la biographie des prophètes, il verra qu’ils ont été fortement éprouvés. Il a comparé le mécréant au cèdre. Le cèdre est droit, il est fort parce que le vent ne le fait pas pencher, il est ferme comme une montagne. Mais quand il tombe, il tombe d’un seul coup. Ce n’est pas comme la plante qui est parfois inclinée, puis elle se redresse. Le Prophète a donc comparé le croyant à une tige qui , parfois est pliée par le vent et parfois, elle se redresse.

Versets 8 à 13.

Verset 8 : il y a parmi les gens ceux qui disent « nous croyons en Dieu et au Jour Dernier » mais en réalité ce ne sont pas des croyants. Allaahou soubHaanahou wa ta^aalaa a débuté cette sourate en mentionnant ceux qui vouaient pour Dieu une adoration sincère, c’est-à-dire ceux qui n’adorent que Dieu et ne Lui attribuent pas d’associé, c’est-à-dire ceux dont les cœurs ont été conformes à leurs paroles. Ils disent qu’ils sont croyants et dans leurs cœurs, ils sont véritablement croyants. Puis Il a cité ceux qui sont mécréants, ceux qui sont mécréants par leur cœur et par leurs paroles c’est-à-dire qu’ils étaient mécréants dans leurs cœurs et ils disaient qu’ils étaient mécréants. Dans ce verset numéro 8, Allaah mentionne les hypocrites, ceux qui disent par leur langue qu’ils sont croyants mais leurs cœurs ne sont pas conformes à ce qu’ils disent. Et ce sont les plus mauvais, les plus malins parmi les mécréants, parce qu’en plus de la mécréance, ils ont rajouté la tromperie et la moquerie. C’est à leur sujet qu’a été descendu par révélation la parole de Allaah qui signifie : certes les hypocrites seront aux fins fonds de l’enfer.

EtMoujaahid que Dieu l’agrée a dit : il y a au début de cette sourate, 4 versets pour la mention des croyants puis 2 versets pour la mention des mécréants et 13 versets à propos des hypocrites. Allaah les a dévoilés pour leur reniement, leur malignité, leur impudence et Il les a cités par leur ignorance, Il les a rabaissés et les a surnommés sourds, muets, aveugles. Ceci au sens figuré : sourds parce qu’ils n’entendent pas la vérité, muets parce qu’ils ne disent pas la vérité (ils ne prononcent pas les deux témoignages) et aveugles parce qu’ils ne voient pas la vérité. Et Dieu les a qualifiés par des qualificatifs abominables.

Et la foi est définie comme suit : Ahlou s-sounnah a défini la foi par le fait de reconnaitre par la langue et croire par le cœur. Reconnaitre les deux témoignages et croire au sens des deux témoignages.

Verset 9 :  ils trompent le Messager de Dieu (car Dieu sait la réalité des choses, nul ne Le trompe) c’est-à-dire qu’ils donnent une apparence autre que ce qu’il y a dans leurs cœurs. L’apparence qu’ils donnent est qu’ils sont des croyants alors que dans leurs cœurs ce n’est pas le cas, donc ils dupent. La définition de la duperie c’est de montrer autre que ce qu’il y a dans le cœur. Et ils trompent ceux qui sont croyants. Ils donnent l’apparence qu’ils sont croyants, tout en ayant la mécréance dans leurs cœurs. Quel était leur intérêt dans cette hypocrisie ? C’est qu’ils ne soient pas combattus comme étaient combattus les autres mécréants. Et qu’il leur soit appliqué les lois relatives aux musulmans. Et d’obtenir une part des butins. Et d’autres raisons encore. Ces gens-là prononçaient les témoignages mais dans leurs cœurs, ils avaient de la mécréance. Du fait qu’ils prononçaient les témoignages, il leur est appliqué les jugements relatifs aux musulmans. Et ils obtiennent une part des butins. Et ils sont enterrés dans les cimetières des musulmans. Et il y a d’autres intérêts dans ce qu’ils font.

Et en réalité ils ne se dupent qu’eux-mêmes c’est-à-dire que si les croyants se comportant avec eux de cette manière, en réalité ils ne se trompent qu’eux-mêmes, parce que leur réalité se retournera contre eux. Leur réalité est qu’ils sont des mécréants. Et le châtiment qui est réservé aux mécréants va leur être appliqué. Quelle est la résultante de cette duperie ? C’est le châtiment dans l’au-delà et c’est eux qui vont le subir. Donc en réalité c’est comme s’ils se sont dupés eux-mêmes. Cette tromperie va les toucher eux uniquement, elle ne va pas toucher d’autres qu’eux.

Et ils ne s’en rendent pas compte. Ils ne le ressentent pas. Le ressenti c’est la perception des choses grâce aux sens. L’être humain ressent grâce à ses sens. Cette nuisance qui leur parvient est comme quelque chose qu’ils vont sentir. Et comme ils ne sentent pas qu’ils sont en train de se tromper eux-mêmes, c’est comme si le fait qu’ils persistent dans leur insouciance et leur hypocrisie, c’est comme si quelqu’un ne sentait pas. Car la réalité de cette tromperie est un châtiment pour eux.

Verset 10 : il y a dans leurs cœurs une maladie. C’est-à-dire le doute concernant la véracité de cette foi et l’hypocrisie. Parce que le doute est l’hésitation entre deux choses et l’hypocrite est quelqu’un qui est dans l’hésitation. Dieu a fait qu’il y a dans leurs cœurs une maladie, c’est-à-dire une faiblesse qui les prive de victoire, une impuissance qui les prive de pouvoir et ils auront un châtiment douloureux c’est-à-dire qui fait mal en raison de leur mensonge. Ils ont menti quand ils ont dit : « nous croyons en Dieu et au Jour Dernier ». La définition du mensonge est toute information à propos d’une chose contrairement à sa réalité.

Versets 11 : et s’il leur est dit « ne semez pas la corruption sur terre ». La corruption -al-façaad- c’est faire en sorte qu’une chose soit dans autre que son état de droiture, dans un état autre que ce qui est profitable. Et c’est le contraire de la chose qui est correcte – aS-SalaaH- la vertu qui est le fait d’être dans un état de droiture avec un profit. La corruption sur terre, ici c’est-à-dire la provocation des guerres et des zizanies ce qui entraine le délaissement de la droiture pour l’état des gens, pour les plantations et en général pour tout ce qui est bénéfique, religieusement et dans le bas monde. Quelle était la corruption des hypocrites sur terre ? C’est qu’ils se rapprochaient des mécréants et les remontaient (incitaient au mal) contre les musulmans, en divulguant leurs secrets et en les entrainant contre les musulmans, ce qui provoquait la zizanie entre eux.

Ils répondent : mais nous, nous sommes au contraire des gens qui réparons et corrigeons. Ils disent : nous sommes des gens qui rapprochent les croyants et les mécréants. Ils prétendent que cette caractéristique de conciliation leur est acquise, sans aucun doute d’aucune manière que ce soit et qu’il n’y a pas de corruption dans ce qu’ils font.

Verset 12 : en réalité ce sont eux les corrupteurs mais ils ne s’en rendent pas compte. Dieu leur a répliqué : ils ne se rendent pas compte que ce sont des corrupteurs, Il leur a répliqué contre leur prétention que ce sont des gens qui corrigent, des gens qui veulent le bien, d’une manière très éloquente, qui indique qu’ils méritent un grand châtiment.

Verset 13 : s’il leur est dit « soyez croyants tout comme les gens l’ont été » c’est-à-dire « ayez foi en Dieu et en Son Messager tout comme les gens ont été croyants ». Le conseil leur a été donné à ces hypocrites à deux reprises dans les versets 11 et 13 de deux points de vue : le premier afin qu’ils se rendent compte combien est laide leur position, combien elle est loin de la vérité et elle entraine à la corruption. Et le deuxième c’est de leur faire prendre conscience du bienfait de revenir sur leur position et d’être croyants tout comme les gens sont croyants. C’est pour leur montrer le chemin le plus droit pour eux, le meilleur chemin pour eux et pour ceux qui sont dotés de raison, qui est de croire en Dieu et en Son Messager. Mais leur réponse est qu’ils ont préféré rester sur leur ignorance et ils ont accusé ceux qui leur ont donné le conseil de stupides. Il y a dans ce verset une incitation à la patience pour celui qui est savant face à la réaction des ignorants. Tout comme les gens ont cru : ici il s’agit du Messager ^alayhi S-Salaat wa s-salaam et ceux qui étaient avec lui.

Ils ont dit : voulez-vous que nous soyons croyants comme les gens stupides l’ont été ? Ils les ont jugés idiots alors que ce sont eux qui sont censés.  Donc ces hypocrites, en raison de leur ignorance, ils ont cru que la voie qu’ils suivaient était la vérité et que tout autre que cette voie était fausse. Et celui qui a adhéré au faux est quelqu’un de stupide. La stupidité est un manque dans la raison, une légèreté dans la raison.

En réalité, ce sont eux les stupides mais ils ne s’en rendent pas compte. Que Dieu nous préserve du mauvais état.  

Informations utiles : le chaykh que Dieu lui fasse miséricorde a dit : pharaon a vécu 400 années sans avoir un seul mal de tête, ni une douleur ni une fièvre. Tellement il était imbu de lui-même qu’il a dit aux gens : « je suis votre seigneurs suprême » c’est-à-dire qu’il était au-dessus de tous. Lorsqu’il s’est engagé dans la mer pour rattraper Mouçaa et son peuple, il a fait partie des noyés. Allaah ta^aalaa donne du répit et Il ne néglige pas. 400 années ç’est beaucoup mais c’est quoi par rapport à l’au-delà qui n’a pas de fin ? Rien du tout. Il n’a pas eu de mal de tête, il n’a pas eu de fièvre mais à quoi ça lui servira quand il sera en enfer ? Celui qui était mécréant et qui a eu le plus de félicités dans ce bas-monde, une fois qu’il sera plongé en enfer, il lui sera dit : est-ce que tu as goûté à un bien ? il dira : rien du tout. Il oubliera tout, tout. C’est pour cela que c’est un mauvais calcul ceux qui courent après ce bas-monde et qui n’ouvrent pas pour l’au-delà. Parce que le bas-monde, quelle que soit sa longueur, quelques soient les épreuves, il a une fin. Alors que l’au-delà n’a pas de fin. Celui qui est intelligent est celui qui œuvre pour ce qui n’a pas de fin. Il ne va pas oublier ce qui n’a pas de fin pour investir dans ce qui a une fin.

On raconte à propos de quelqu’un dont le cœur s’endurcissait qu’il avait fait creuser sa tombe chez lui dans sa maison. Pour adoucir son cœur, il descendait dans sa tombe et il restait quelques temps. Comme cela, ça lui rappelle qu’en fin de compte, il va y aller. C’est un moyen pour adoucir le cœur.

L’homme est appelé « insaane » car il oublie beaucoup. Que Dieu fasse que nous ayons présent dans notre cœur la crainte de Dieu, une crainte qui nous mène à accomplir les devoirs et éviter les péchés et à ne pas tomber dans l’insouciance. Que Dieu nous donne la force d’accomplir tous les devoirs et d’éviter tous les péchés.

Le chaykh que Dieu lui fasse miséricorde a dit pour montrer l’éminence du savant : Jésus fils de Marie, que Dieu l’honore et l’augmente en degrés, lui et notre Prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, il a décrit les savants de la communauté du prophète que Dieu lui fasse miséricorde parce que Jésus, tout comme les prophètes qui l’ont précédé, ont tous su, Dieu leur a fait savoir qu’il y aura un dernier prophète qui s’appelle Mouhammad. Et il a parlé de la communauté de notre maitre MouHammad et il a dit : les savants de cette communauté sont des savants qui sont indulgents, qui sont bienfaisants et pieux. (L’indulgence c’est la patience face à la nuisance). Tellement ils ont de la science qu’on dirait des prophètes.

Rapporté par Abouu Nou^aym dans son livre « al-Hiliah »

Verset 14 : lorsqu’ils rencontrent les croyants, ils disent nous sommes croyants. Ils dénigraient les croyants, ils faisaient croire qu’ils étaient avec eux, comme s’ils étaient des amis.

Et lorsqu’ils se retrouvent seuls avec leur chaytan. C’est lorsqu’ils ne sont pas en présence des autres mais qu’ils se retrouvent seuls avec leur chaytan, ici c’est une métaphore, c’est -à-dire ceux qui étaient comme les véritables chaytanes, qui ont été en accord avec leur chaytan, c’est-à-dire les yahouud, les mécréants des descendants de Israa’iil.

Ils leur disent : non, en réalité nous sommes avec vous. Ici il y a une explication : ils ont utilisé une figure de style quand ils se sont adressés aux croyants et une autre figure de style quand ils se sont adressés aux mécréants, pour indiquer qu’ils ne pouvaient pas montrer leur réalité puisque ce sont des hypocrites qui vivent parmi les musulmans. Ils vivaient à Médine entre les émigrants et les partisans. Ce sont des gens qui voulaient faire croire aux croyants qu’ils étaient comme eux alors qu’en réalité ils ne l’étaient pas et quand ils se retrouvaient seuls avec les mécréants, ils leur faisaient croire qu’ils étaient avec eux et c’était vrai avec eux.

Et nous ne faisions que nous moquer des croyants. C’est pour insister sur la première partie et montrer qu’ils étaient sur la religion des yahouud. Ceci est une réfutation de l’islam. Ces gens-là rejetaient l’islam. Ils repoussent l’éventualité qu’ils soient sur l‘islam. Parce que celui qui dénigre une chose, il la renie et il repousse le fait qu’il la prend en compte. Celui qui rejette une chose et s’en moque, c’est une insistance au-delà du simple rejet. Ils repoussent le fait d’être croyants donc cela confirme le fait qu’ils soient mécréants. Donc repousser le contraire d’une chose confirme ce contraire.

Verset 15 : Dieu les rétribue pour leur moquerie (on ne dit pas que Dieu se moque d’eux). Même si la rétribution de leur moquerie a été appelée « istihzaa’ » qui est le même mot, c’est pour indiquer que Dieu les punira mais le sens propre de l’istihzaa’ n’est pas possible au sujet de Dieu parce que la moquerie est motivée par l’absurdité et Dieu est exempt de l’absurdité. Dans le fait d’appeler leur punition du même nom que ce qu’ils ont fait, c’est pour dire que ce que Dieu leur fera parvenir, c’est le summum qui puisse leur arriver comme punition, humiliation et rabaissement.

Comme les punitions et le châtiment que Dieu leur fait subir s’abattent sur eux étapes par vagues (ils ont une épreuve puis une autre puis une autre)

Dieu leur donne du répit dans leur mécréance, ils s’enfoncent encore et encore. Avec le temps, Dieu leur donne du répit et ils augmentent avec leur mécréance, ils s’enfoncent davantage.

Verset 16 : ils ont acheté l’égarement en payant la bonne guidée. Ils ont échangé la bonne guidée par l’égarement, ils ont choisi l’égarement au lieu de choisir la bonne guidée. Pourquoi ont-ils fait cela alors qu’ils n’étaient même pas sur la bonne guidée ? Parce qu’ils vivaient avec des gens qui étaient croyants et eux, étaient mécréants. L’égarement est un mot qui indique quelqu’un qui a perdu son chemin. Ces gens-là n’ont pas suivi le chemin qui mène à la bonne guidée.

Leur commerce n’est pas gagnant. Le bénéfice est ce qui est au-delà du capital.Le commerce est l’activité du commerçant qui est celui qui achète et qui revend dans l’objectif de faire du bénéfice. Ici, attribuer un bénéfice suite à un commerce est dans un sens figuré. Ils n’ont pas fait de bénéfice. Le début du verset est au sens figuré et la suite également. C’est pour insister qu’il s’agit d’un sens figuré et non pas d’un sens propre.

Et ils n’ont pas été bien guidés. Ils n’ont pas connu les voies correctes du commerce parce que les commerçants qui savent gérer leur commerce, savent ce qui risque d’entrainer des bénéfices ou des pertes. Ils n’ont pas su gérer. Le sens est que le commerçant veille à préserver son capital et à faire du bénéfice. Mais eux, ils n’ont eu aucun des deux.   Le capital c’est la bonne guidée de l’islam. Or, eux, ils ont choisi l’égarement, donc ils n’ont pas de capital. S’il ne leur est resté que l’égarement, on ne peut pas dire qu’ils ont fait du bénéfice, même s’ils ont obtenu certaines choses du bas monde. Parce que celui qui arrive à sauvegarder son capital, c’est comme s’il n’a pas eu de pertes. Le capital du musulman c’est la croyance du Prophète et des compagnons.  Et grâce à Dieu, cette croyance des sunnites, elle est encore en nous. La majorité de ceux qui se disent musulmans, que ce soit en Afrique ou en Asie, en Amérique, ils sont encore sur cette croyance, la croyance du Prophète et de ses compagnons. Même s’il y a un manque dans les pratiques. Il y a un relâchement dans les pratiques actuellement.

Verset 17 : leur exemple est comme celui qui a allumé un feu. Comme Il les a dévoilés dans les versets précédents, (eux, ils montraient qu’ils étaient avec les croyants), Dieu a fait suivre les versets suivants par un exemple pour augmenter en dévoilement et pour compléter cette présentation. Et les exemples aident beaucoup à dévoiler la réalité et la compréhension. Et le fait de donner des exemples est fréquent dans les livres célestes. Il y a même dans l’évangile authentique tout un chapitre qui s’appelle les exemples. L’origine du mot « mithl » c’est-à-dire « le semblable », c’est une situation semblable à cette situation-là. Si tu comprends cette situation et cette autre qui est semblable, et ainsi de suite, la première, tu vas bien la comprendre.

Leur état est comme celui qui a allumé un feu. An-Naçafiyy a dit que c’est une substance qui est impalpable mais notre chaykh a dit que le feu est une substance qui est palpable comme l’eau, sauf que sa lumière est impalpable.

Lorsque le feu a éclairé les alentours, Dieu a fait que cette lumière disparaisse. Et ce que Dieu fait disparaitre, nul ne peut le faire venir.

Il les a laissés dans une obscurité et ils ne voient pas. L’obscurité est le contraire de la lumière. Dans quelle mesure ressemblent-ils à celui qui a attisé un feu ? Après l’éclairage, ils se sont retrouvés dans l’obscurité. Après la bonne guidée, ils se sont retrouvés dans l’égarement. C’est vrai que l’hypocrite n’a jamais été dans la lumière. Il se débat dans l’obscurité de la mécréance. Comme ils n’ont pas été dans la bonne guidée, comment peut-on dire qu’ils ont profité d’une lumière ? Une première explication est qu’ils en ont un peu profité car, par la parole, ils disaient qu’ils étaient croyants. Une deuxième explication est que, après cette parole par laquelle ils prétendaient qu’ils étaient croyants, ils se sont retrouvés dans l’égarement de l’hypocrisie et donc dans l’obscurité de l’hypocrisie, qui, elle, entraine l’obscurité de la punition éternelle, puisque la punition du mécréant est un châtiment qui est sans fin, que Dieu nous en préserve.

Verset 18 : Allaah les a qualifiés d’être sourds, muets et aveugles. C’est-à-dire que leurs sens étaient sains, ils n’étaient pas, au sens propre, sourds, muets et aveugles. Mais lorsqu’ils ont refusé d’entendre la vérité et de la prononcer, ils ont refusé de prononcer les deux témoignages et ils ont refusé de la voir, donc ils ont été comparés à des gens qui sont sourds, muets et aveugles. Ils ne vont pas revenir à la bonne guidée après l’avoir délaissée.

Informations utiles :

1 – Abouu Ja^far aT-TaHaawiyy dit que Dieu a un ghaDab, Il a un riDaa mais pas comme les gens. On dit que Dieu a l’attribut de « al-ghaDab » mais on ne traduit pas par « colère ». On dit que Son ghaDab est un attribut qui n’est pas comme notre ghaDab. Le ghaDab de Dieu n’est pas comme une saute d’humeur. Nous, nous changeons d’humeur suite à des évènements.  Or Dieu ne change pas, Il n’a pas de sentiments. Alors que nous, nous avons ders sentiments. On dit au sujet du ghaDab de Dieu que c’est la volonté de châtier.

Et le riDaa de Dieu, ce n’est pas comme notre satisfaction, ce n’est pas un changement d’humeur. On dit au sujet du riDaa de Dieu qu’Il agrée, c’est la volonté de faire miséricorde, c’est la volonté de récompenser.

Donc tout ce qui peut figurer dans le Qour’aan ou dans le Hadiith, lorsque le sens apparent est qu’il surviendrait à Dieu un attribut qu’Il n’avait pas, ce sens apparent n’est pas à retenir. Mais on dit que Dieu a l’attribut de al-ghaDab et l’attribut de ar-riDaa qui sont des attributs de toute éternité.  On trouve dans le Qour’aan « raDiya l-Laahou ^anhoum » ce qui signifie que Dieu les agrée et « ghaDiba l-Laahou ^anhoum » ce qui signifie que Dieu a voulu pour eux un châtiment éternel.

2 – Boire de l’alcool est interdit. Dans sourate al-maa’idah les versets 90 et 91, Dieu cite certaines choses : l’alcool, les paris où la personne mise de l’argent et espère gagner, les idoles qu’ils adorent pour lesquelles il est donné des offrandes, des flèches sur lesquelles il est écrit « Dieu m’a ordonné telle chose », sur une autre « Dieu ne m’a pas ordonné telle chose et sur la troisième, il n’y a rien d’écrit. Puis ils faisaient un tirage : si c’était la troisième flèche qui était tirée, comme il n’y avait rien écrit dessus, ils la remettaient et ils tiraient à nouveau, jusqu’à ce qu’ils tirent une des deux premières flèches. Ces quatre choses -là ont été qualifiées de « rijls » ce qui signifie « une souillure ». La souillure est tout ce que l’âme répugne tout ce qui entraine chez la personne un rejet. C’est le chaytane qui incite à faire cela, c’est comme si c’était devenu son œuvre à lui.

Dans le verset, il est dit « évitez-le » ne faites pas ces choses-là. Dans ce verset, il y a une insistance sur l’interdiction de l’alcool et des paris d’argent et ceci, de plusieurs points de vue. En effet la phrase a commencé par « innama » qui est un terme qui indique l’insistance. Et Dieu a cité également dans cette énumération l’interdiction de l’adoration des idoles et troisièmement, Dieu les a qualifiés de souillures. Et quatrièmement, c’est l’œuvre du chaytane.  Et le chaytane, il ne provient de lui que du mal.

Puis Dieu a ordonné de les éviter et Il a qualifié le fait de les éviter comme étant une réussite. Et si le fait de les éviter est une réussite, alors le fait de les commettre est une perte.

La suite du verset signifie : le chaytane veut provoquer l’adversité et l’animosité entre vous par l’intermédiaire du vin et des paris d’argent et il veut vous détourner de l’évocation de Dieu et de la prière. Ici il y a l’évocation de ce qu’engendrent le vin et les paris d’argent, comme calamités, à savoir l’animosité, l’éloignement entre les gens qui boivent de l’alcool et qui font des paris d’argent et ce sont des choses qui mènent à se détourner de l’évocation de Dieu et à se détourner du respect des horaires de la prière. Et Il a cité la prière en particulier pour indiquer combien son degré est élevé. Et à la fin du verset il est dit ce qui signifie : allez-vous en finir. Ceci pour indiquer combien il y a de danger et combien il y a de causes pour se détourner de ces choses-là qui sont mauvaises. Avec tout ce qui vous a été énoncé comme raisons pour vous en détourner, allez-vous finalement être exhortés et cesser de les pratiquer une fois pour toutes ? Ce n’est pas un simple questionnaire où on peut choisir la réponse positive ou négative.

Verset 19 : Dieu compare l’islam à une pluie qui tombe à verse car la terre profite de la pluie tout comme les gens profitent de l’islam. Dieu a comparé la religion de l’islam à la pluie car les cœurs se revivifient grâce à l’islam, tout comme la terre se revivifie par la pluie. Et Il a comparé les mécréants à l’obscurité et le tonnerre et l’éclair à la menace du châtiment que subit le mécréant. Et Il a comparé ce qui atteint les mécréants comme terreur et épreuves subies de la part des musulmans par la foudre qui tombe sur eux. Ce qui est cité dans ces versets est l’analogie de personnes qui ont été prises sous une tempête et qui ont enduré ce qu’ils ont enduré de cette tempête (l’orage, l’éclair, la foudre) sauf qu’il n’est pas cité ce qui ressemble à quoi exactement. Dieu a décrit la situation dans laquelle se sont retrouvés les hypocrites dans leur égarement et l’hésitation et la surprise dans laquelle ils se débattent, Il l’a comparé à l’étonnement et l’épreuve qu’ils subissent quand quelqu’un a eu son feu qui s’est éteint alors qu’il l’avait attisé auparavant en plein milieu de la nuit. Imaginez quelqu’un en plein milieu de la nuit qui allume un feu qui l’éclaire puis qui s’éteint. Donc il se retrouve dans un tel désarroi à l’image de ces hypocrites qui ont vu la foi (c’est l’analogie avec la lumière qui les a éclairés) sauf qu’ils n’en ont pas profité, comme celui qui a éteint son feu en plein milieu de la nuit.

Et le deuxième exemple comme celui qui se retrouve en plein milieu de la nuit obscure dans une tempête avec de l’orage, des éclairs, la peur de la foudre. Donc c’est comme l’hypocrite qui s’est retrouvé en pleine nuit exposé à tout cela. Et le deuxième exemple est encore plus éloquent que le premier parce que la situation est plus éprouvante. Car celui qui voit son feu qui s’éteint pendant la nuit, c’est certes éprouvant mais c’est plus supportable que celui qui est exposé pendant une nuit obscure à une tempête effroyable. Ce deuxième exemple a été cité après le premier, pour montrer la progression de leur état, de leur épreuve la moins grave vers la plus grave. Ils progressent du plus simple au plus difficile.

Cela veut dire que le récit de l’état des hypocrites est semblable à ces deux scénarios qui ont été mentionnés. Le premier qui est celui dont le feu s’éteint dans la nuit et le deuxième qui est en pleine obscurité et qui est exposé au tonnerre, aux éclairs et à la foudre. Les deux exemples représentent de manière indépendante chacun des deux l’état des hypocrites. Mais on peut également les représenter avec les deux exemples.

Puis on explique quelques mots de vocabulaire : « aS-Sayyib » c’est la pluie qui se déverse en abondance et ce sont aussi les nuages qui sont appelés ainsi. Et dans ce verset, le mot « Sayyib » est indéterminé, employé dans une forme indéfinie pour indiquer que c’est une pluie abondante, tout comme le feu dans le premier exemple était indéfini également.

L’auteur explique la composition du point de vue de la grammaire arabe. La mention de aS-Sayyib et du ciel, en sachant que le Sayyib ne provient que du ciel, c’est que « as-samaa’ » est déterminé, contrairement au mot Sayyib : cela indique que le mot Sayyib ici, ce sont des nuages qui viennent de l’horizon du ciel et dans cette composition, il y a une exagération pour montrer la gravité de la situation tout comme le mot Sayyib est indéterminé. Il y a ici la preuve que les nuages viennent du ciel et que c’est de là que les nuages prennent leur eau.

Le mot « ra^d » est un son, que l’on traduit en français par « orage », c’est le son que l’on entend lorsque les nuages s’entrechoquent. Le mot « ra^d » désigne également un ange, l’ange qui conduit les nuages, tout comme dans le Hadiith rapporté par At-Tirmidhiyy. Cet ange conduit les nuages avec un miHraaQ : si on prend un bout d’étoffe et qu’on l’enroule, on frappe avec comme un fouet. Le Prophète a dit que ar-ra^d est un ange qui tient à la main un miHraaQ avec lequel il fouette les nuages pour les conduire d’une région à une autre.

Et le barQ c’est ce qui brille, c’est l’éclair. BaraQa signifie « briller ».

Il a qualifié « aS-Sayyib » par la noirceur. Il a fait que ces nuages soient un lieu pour l’obscurité et si c’est pendant la nuit, c’est une double obscurité. Et s’il était visé par le mot « aS-Sayyib » la pluie, alors cela indique que la pluie tombe à verse, les gouttes d’eau sont très rapprochées les unes des autres c’est là qu’il y a une obscurité en plus de l’obscurité de la nuit. Il a fait que les nuages, c’est là qu’il y a le tonnerre et l’éclair et si c’est la pluie qui est visée, également.

Il a cité ces trois éléments cités qui sont « aS-Sayyib », l’orage et le tonnerre.

Ils mettent leurs doigts dans leurs oreilles. Comme Il a cité le tonnerre, l’éclair et ce qui présage de leur intensité et de la gravité de cette situation, c’est comme si quelqu’un disait : comment étaient-ils dans pareille situation ?  La réponse est : ils mettaient leurs doigts dans leurs oreilles tellement le bruit était fort. Il a cité les doigts mais pas les phalanges. Et généralement ce qu’on met dans les oreilles, c’est l’extrémité du doigt. Ici le doigt a été cité par extrapolation car dans le fait de citer les doigts, il y a une exagération qu’il n’y a pas dans les phalanges. À cause de l’intensité de la foudre, ils placent leurs doigts dans leurs oreilles. Et la foudre est un éclat d’orage dans lequel il y a une quantité de feu qui descend. Lorsque les nuages sont frottés l’un contre l’autre, il se produit un feu très puissant qui ne touche pas une seule chose sans qu’elle ne le foudroie, sauf que ce feu-là, malgré son intensité, il ne dure pas longtemps. C’est-à-dire que s’il ne trouve pas quelque chose à consumer, il s’éteint rapidement. On dit que la foudre s’est abattue sur un palmier, elle en a brûlé la moitié puis elle s’est éteinte.

Par crainte de la foudre et de la mort. La mort est la détérioration de l’état du vivant ou c’est un état dans lequel on n’a plus de perception. C’est un état qui fait suite à l’état de la vie.

Et les mécréants sont sous la puissance de Dieu. Ils n’arrivent pas à faire ce que Dieu ne veut pas. Tout ce qu’ils font est par la volonté et la puissance de Dieu. A l’image de celui qui est entouré, il ne peut pas faire plus que ce qui l’entoure

Verset 20 : l’éclair a failli arracher leur regard. Chaque fois qu’il y a un éclair, ils marchent à la lumière de cet éclair

C’est comme si cette partie du verset est une réponse à celui qui pose la question Et concernant l’éclair comment faisaient-ils ? Comment font-ils entre le moment où il y a un éclair et le moment où il n’y a pas d’éclair ? Ici, c’est une métaphore qui indique la gravité de l’état des hypocrites : leur état est similaire à la gravité qui est endurée par ceux qui sont sous cette pluie. Et la profonde hésitation. Leur état est semblable à ces gens qui sont exposés à cette tempête et leur profonde hésitation et leur ignorance entre ce qu’il faut qu’ils fassent et ce qu’il faut qu’ils délaissent. Lorsqu’il y a un éclat de l’éclair, bien qu’ils aient peur que cela les aveugle (que ça leur enlève la vue), ils profitent de cet éclair pour faire quelques petits pas. Et lorsque la lumière de l’éclair s’estompe, ils s’arrêtent et n’avancent plus. Chaque fois qu’il y a une lumière qui éclaire leur chemin, ils prennent ce chemin.

Puis l’auteur explique les nuances de la marche. La marche est le déplacement de la personne à un rythme habituel. Si la marche devient rapide, ça devient un « sa^y » (ce mot -là nous rappelle les trajets entre aS-Safaa’ et al-marwah). Et si elle est encore plus rapide, ça devient un « ^aDou^ », une course. Ibnou l-Jawziyy, ce grand savant hanbalite a dit dans son exégèse : les savants ont divergé sur l’explication de cette phrase « koullamaa ‘aDaa’a lahoum macha’ou fiihi » (chaque fois qu’il leur éclaire, ils marchent). Il y a quatre explications à ce sujet :

1/ Chaque fois que le Qour’aan leur parvient par ce qu’ils aiment, alors ils suivent ce qu’il y a dans le Qour’aan. C’est ce qui a été rapporté par ibnou ^Abbaas et aS-Souddiyy.

Et lorsqu’il n’y a plus d’éclair, ils s’arrêtent. Ils n’ont plus ce qui leur permet d’avancer, de savoir où marcher.

Et si Dieu veut, Il leur aurait fait perdre leur ouïe (par le bruit du tonnerre. Si Dieu avait voulu les rendre sourds, Il aurait pu les rendre sourds) et leur vue (par l’éclair)

Certes Allaah est sur toute chose tout puissant.

Récapitulatif : jusqu’à ce verset 20 de sourate al-baQarah, Allaah a énuméré les groupes de personnes responsables : ce sont les croyants, les mécréants et les hypocrites. Il a cité les caractéristiques de tout un chacun. Il a cité leur état et Il a cité ce qui est spécifique à chaque groupe, des choses qui les réjouissent ou qui les chagrinent. Puis il y a une introduction de ce qui vient après et Dieu s’adresse aux gens de La Mecque.

Verset 21 : ^AlQamah a dit : chaque fois qu’il y a dans le Qour’aan la parole « yaa ‘ayyouha n-naas », « ô vous les gens », cette parole s’adresse aux gens de La Mecque, c’est-à-dire aux associateurs. Et chaque fois qu’il y a dans un verset « yaa ‘ayyouha l-ladhiina ‘aamanouu » qui signifie « ô vous qui êtres croyants », c’est une parole qui s’adresse aux gens de Médine. Et le terme « yaa » est une Harf qui est utilisée pour appeler quelqu’un qui est éloigné. Alors que pour appeler quelqu’un qui est proche, on utilise le terme « a » ou bien « ay » : on va dire par exemple « aSalaaH » ou « aySalaaH » pour appeler celui qui est proche.

Puis le terme « yaa » a été utilisé par extension pour celui qui est « dans les nuages » comme quelqu’un qui s’est assoupi par exemple, même s’il est proche. Comme il a la tête ailleurs, ila été comparé à celui qui a été éloigné. Donc si quelqu’un de proche est appelé par le terme « yaa » c’est pour indiquer que la parole qui va suivre, il convient d’y prêter une attention particulière. C’est une insistance pour que la personne appelée accorde une attention particulière à cette parole.

Nous voyons ici l’importance d’apprendre la langue arabe qui est la langue fondamentale pour la compréhension des textes du Qour’aan et du Hadiith.

Et dans le Qour’aan, il y a souvent l’appel de cette manière, avec le terme « yaa », parce que Dieu adresse à Ses esclaves des ordres et des interdits, des promesses et des menaces.  Donc il s’agit de sujets éminents. C’est donc un devoir pour les esclaves d’être extrêmement attentionnés et vigilants concernant ce que Dieu leur adresse. Il ne convient pas d’être insouciant. C’est pour cela que le terme « yaa » est présent car la plupart des gens sont dans l’insouciance. Le terme « yaa » est pour attirer l’attention et susciter la vigilance.

Ibnou l-Jawziyy dans son exégèse a dit qu’il y a eu divergence entre les savants à propos de qui est visé par ce discours « yaa ‘ayyouha n-naas » (ô vous les gens), qu’il y a eu 4 avis :

1 / C’est général pour tous les gens : et c’est l’avis de ibnou ^Abbaas. Le terme « an-naas » est le nom de l’être vivant qui est un être humain, un descendant de ‘Aadam. Il a été appelé ainsi car il change de volonté et le mouvement se dit « naous ». Il a été dit aussi qu’il a été appelé « ounaas » qui vient de « an-niçyaane » qui signifie l’oubli. L’être humain oublie.

« Ou^boudouu Rabbakoum » peut signifier « Ô vous les gens, adorez votre Seigneur », c’est-à-dire « ayez foi en Son unicité ». Ibnou ^Abbaas, que Dieu l’agrée, a dit : chaque fois que le mot « ou^boudouu » est utilisé, cela signifie « ayez foi en l’unicité de Dieu ». Et « ou^boudouu Rabbakoum » peut avoir le sens de « obéissez à votre Seigneur ».

Ô vous les gens adorez votre Seigneur Qui vous a créés. Ces gens-là étaient des idolâtres, ils considéraient leurs idoles comme étant leur seigneur. Mais ici il est spécifié « Celui Qui vous a créés » pour ne pas confondre avec les autres. Même si eux, ils considéraient leurs idoles comme étant dignes d’être adorées, il leur est rappelé ici que c’est Dieu Qui a créé les gens. Et le fait de créer c’est de donner l’existence à ce qui n’existait pas.

Et dans la langue arabe, le mot « chay’ » n’est pas traduit uniquement par le mot « chose ». Car le mot « chay’ » signifie « ce qui existe ». Et c’est pour cela qu’il est valide à propos de Dieu de dire « chay’ ». Et dans le Qour’aan, il y a le mot « chay’ » qui a été employé au sujet de Dieu. Mais dans le langage courant, le mot « chay’ » est employé dans le sens d’une « chose »

Vous ainsi que ceux qui vous ont précédés. L’argument que Dieu leur a donné c’est qu’Il est leur Créateur et qu’Il est Le Créateur de ceux qui les ont précédés. Et ils avaient reconnu cela. Comme ils avaient reconnu cela, il leur a été dit : si vous reconnaissez cela, qu’Il est votre Créateur, alors adorez-le et n’adorez plus les idoles.

Puissiez-vous devenir pieux c’est-à-dire d’accomplir les devoirs et d’éviter les péchés. Et grâce à la piété, vous serez sauvés du châtiment. « La^allaa » traduit par « puissiez-vous » est dans le sens de l’espoir et de l’incitation. Comme c’est une incitation de la part de Celui Qui est généreux, ça a le sens d’une promesse qui sera réalisée sans aucun doute. C’est l’explication donnée par Siibaway qui est une des plus grandes références dans la grammaire arabe, alors que lui-même n’était pas arabe. Et KhouTroub, un autre spécialiste a dit que cela signifie « afin que (likay) vous soyez pieux ».

Informations utiles

* Dieu voit les choses visibles par Son attribut de voir, qui est de toute éternité. Nous, nous confirmons Ses attributs qu’Il S’est confirmé pour Lui-même dans les textes, comme l’existence, l’exemption de début, l’exemption de fin, la non -ressemblance avec ce qui entre en existence, l’unicité, la puissance, la science, la volonté, la vie, l’ouïe, la vue, la parole et le fait de faire exister qui est connu par la puissance. Ces treize attributs, c’est un devoir de les connaitre en détail pour toute personne responsable, pubère, saine d’esprit, homme ou femme.

L’existence de Dieu est de toute éternité, sans début ; quant à l’existence d’autre que Lui, elle a un début. Donc tout autre que Dieu est entré en existence, c’est Dieu Qui l’a fait exister. Si Dieu ne les avait pas fait exister, ces choses-là n’auraient pas existé.  Certains soufis disent : il n’y a d’existant par Lui-même que Dieu. Ils n’ont pas dit qu’il n’est d’existant que Dieu comme ceux qui croient en l’incarnation. Ils ont dit : nul autre que Dieu n’est de toute éternité.

* Oummou Salamah une des épouses du Prophète a dit : « j’ai entendu le Messager de Allaah Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam dire : il n’y a pas un seul esclave qui est touché par une épreuve et qui dit « certes nous appartenons à Dieu et nous allons revenir à la vie pour Son jugement. ô Allaah récompense-moi pour cette épreuve et remplace ce que j’ai perdu par cette épreuve par ce qui est meilleur « . Celui qui dit cela, Dieu lui remplace mieux que ce qu’il a perdu par cette épreuve et Il le récompense pour cette épreuve. C’est-à-dire qu’Il le récompense pour sa patience face à cette épreuve.

Elle a dit : « quand mon mari est mort, j’ai fait comme nous l’avait enseigné le messager de Dieu, j’ai dit « innaa lil-Laahi wa innaa ilayhi raaji^ouune Allaahoumma ajirnii fii mouSiibatii wa akhlif lii khayran minhaa ». Et elle a dit : Dieu m’a accordé meilleur que cela, Il m’a accordé le Messager de Dieu comme mari, Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam.

Verset 22 : Allaah est Celui Qui a fait que la terre soit pour vous comme un tapis sur lequel nous pouvons nous asseoir, sur lequel nous pouvons dormir et nous vivons notre vie dessus

Et que le ciel soit pour vous comme un toit. Dieu l’a préservé du fait de tomber et de détruire ce sur quoi il pourrait arriver.  Parce que si ce n’était Dieu Qui maintient le ciel dans sa position, celui-ci serait tombé et aurait détruit la terre.

Il est Celui Qui a fait tomber du ciel de l’eau c’est-à-dire la pluie

Et grâce à laquelle Dieu fait pousser des fruits. C’est Dieu Qui a fait qu’à partir de l’eau il y ait des fruits

En tant que subsistance pour vous. C’est-à-dire qu’à partir de l’eau, Dieu a fait qu’il y ait des fruits, par Sa toute-puissance, par Sa volonté et par Son acte de créer. Mais Il a fait que l’eau soit une cause pour que les fruits sortent, parce que Dieu est tout puissant à créer la totalité sans qu’il n’y ait d’eau. Tout comme l’eau du mâle est une cause pour qu’il y ait l’enfant, Dieu est tout puissant à créer la totalité sans cette eau. En effet le fait que Dieu fasse évoluer les choses d’un état à un autre de manière progressive, alors qu’Il est tout puissant à créer le fruit directement, sans passer par les différentes étapes de maturation comme le bourgeon, les feuilles, etc. Mais Dieu fait qu’il y ait toutes ces étapes pour une sagesse, pour qu’il y ait une moralité pour nous, pour nous inciter à raisonner et que cette réflexion nous amène à considérer la toute-puissance du Créateur. L’eau de l’homme est une cause par laquelle Dieu peut créer l’enfant mais ce n’est pas cette eau de l’homme qui crée l’enfant. Si Dieu avait voulu, Il aurait créé l’enfant sans qu’il y ait cette eau de l’homme, tout comme Il a créé notre maître Aadam sans qu’il ne soit issu de l’eau d’un père ni d’une mère et Il a créé Jésus sans qu’il ne soit issu de l’eau d’un père. Donc c’est Dieu Qui est le Créateur des causes et des effets.

Puis il y a une explication concernant le vocabulaire car en arabe, il peut y avoir un même mot qui a plusieurs formes de pluriels. Les fruits en question ici, c’est une forme de pluriel très particulière, c’est un pluriel de pluriel pour indiquer entre autres qu’il y en a beaucoup.

Alors n’attribuez pas des équivalents à Dieu. C’est un ordre de n’adorer que votre Seigneur, de ne pas Lui attribuer d’associé. Parce que la base même de l’adoration, c’est de croire en l’unicité de Celui Qui est adoré. Cette partie du verset commence par la lettre « fa » qui a le sens ici de « alors » c’est-à-dire que c’est la suite de ce qui est parvenu auparavant, c’est-à-dire : regardez ce que Dieu vous a accordé comme bienfaits, Il a fait que la terre soit pour vous comme un tapis, Il a fait que le ciel soit pour vous comme un toit, Il a fait descendre l’eau qui est une cause pour faire pousser des fruits qui sont une subsistance pour vous. Donc Dieu énumère certains bienfaits qu’Il nous a accordés et après, vient le terme « alors » qui indique : prenez cela en compte, réfléchissez et méditez et ne Lui attribuez pas d’associé car ce sont autant de preuves qui indiquent l’unicité de Dieu.   

Le mot « andaad » est le pluriel de « nidd » qui signifie « équivalent ». Et l’équivalent est celui qui peut se substituer à un autre. Et Dieu n’a pas d’équivalent, Il n’a pas qui peut se substituer à Lui ni qui est égal à Lui. Et Dieu n’a pas d’opposant, c’est-à-dire Il n’a pas qui a un pouvoir supérieur au Sien. « Wa laa nidd wa laa didd » signifie que Dieu n’a pas d’équivalent ni d’opposant.

Alors que vous savez (pertinemment). Ici il y a quelque chose qui est su et qui n’a pas été mentionné : il s’agit du fait qu’ils savent que les idoles ne créent absolument rien du tout. Vous savez pertinemment que les idoles ne donnent pas de subsistance, vous savez pertinemment que Dieu est Le Créateur, Celui Qui pourvoit. Donc attribuer des équivalents à Dieu, que ce soient des idoles ou le fait de faire une représentation de Dieu, de lui attribuer un fils, c’est le summum de l’ignorance.

Dieu, dans ces versets, a énuméré les preuves qui indiquent et confirment Son Unicité et qui prouvent l’invalidité de l’association à Dieu. D’abord Dieu a créé les humains et a fait d’eux des êtres vivants. Il les a dotés de capacités. Il a créé la terre qui est pour eux un abri, sur laquelle ils se sont établis. Et Il a créé le ciel qui est comme une tente qui est attachée et Dieu a fait que le ciel est à l’image de l’homme qui introduit l’eau dans la terre qui porte et donne les fruits, tout cela en tant que subsistance pour les humains. Ce sont des preuves qui indiquent l’unicité de Dieu et qui prouvent l’invalidité de l’association à Dieu. Parce qu’aucune des créatures n’a la capacité de créer ce qui a été énuméré jusqu’ici. Aucune créature n’a la capacité de créer ni une terre ni un ciel ni une pluie ni des fruits.

Après cette première partie introductive, Dieu a fait suivre par le rappel de ce qui confirme le statut de prophète de MouHammad que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, et ce qui prouve le caractère miraculeux du Qour’aan. Car le Qour’aan est un défi, c’est un défi que les associateurs n’ont pas pu relever et que personne, jusqu’à aujourd’hui ne peut relever. Par le Qour’aan, Dieu a défié les associateurs. S’ils avaient été capables de relever le défi, ils n’auraient pas eu recours au combat. S’ils avaient pu composer un texte pour relever le défi que constitue le Qour’aan, ils se seraient suffi de cela. Pourquoi auraient-ils eu recours au combat ?

Verset 23 : et si vous avez le doute concernant ce que Nous avons révélé à votre esclave, (c’est-à-dire MouHammad que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés). Le mot « ^abd » que l’on traduit en français par « esclave » désigne ce qui appartient et qui est doté de raison. Donc nous sommes des esclaves de Dieu parce que nous appartenons à Dieu. Et il peut y avoir un esclave qui appartient à un humain. Donc on n’appelle pas les animaux des esclaves parce qu’ils ne sont pas dotés de raison. Donc les esclaves, ce sont les humains, les jinns et les anges. Les humains sont des esclaves de Dieu, les jinns sont des esclaves de Dieu et les anges sont des esclaves de Dieu, parce qu’ils sont dotés de raison. Et ceux qui sont du même ordre qu’eux comme les femmes du paradis qu’on appelle « al-houurou l-^iin » et les serviteurs du paradis. Dieu a créé des serviteurs qui ont l’aspect humain mais qui ne sont pas des descendants de Aadam. Ils ont l’aspect d’adolescents et chaque personne au paradis aura un grand nombre de ces serviteurs. Eux aussi sont dotés de raison.

Pour ce qui est des animaux, ils ont bien des âmes mais ils n’ont pas de raison. On les appelle créatures de Dieu. Le mot « créature » est plus large que le mot « esclave » parce que les esclaves de Dieu sont aussi des créatures de Dieu. La définition d’un esclave est : un être vivant doté de raison qui appartient à autrui. Dans ce verset il y a le verbe « nazzalnaa » qui signifie « faire descendre » et on peut aussi utiliser le verbe « anzalnaa ». Il y a des subtilités entre ces deux formes. La forme « nazzalnaa » est employée pour indiquer que la révélation du Qour’aan est progressive. Ce n’est pas tout le Livre qui est descendu en même temps au Prophète MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Mais la révélation du Qour’aan a eu lieu sur environ 23 années, depuis que le Prophète avait 40 ans jusqu’à ses 63 ans.

Les mécréants ont dit que si ce Livre provenait de Dieu, il ne serait pas descendu ainsi éparpillé, parfois des sourates entières, parfois des versets, selon les évènements, comme c’est le cas des poètes ou des orateurs, lorsqu’ils composent leurs textes, ils ne le font pas d’une seule traite. Ils ont dit que si c’était de la part de Dieu, il serait parvenu en une seule fois. Mais Dieu dit ce qui signifie : « et ceux qui ont mécru ont dit : pourquoi est-ce que le Qour’aan n’est pas descendu tout entier en une seule fois ? » Ils ont prétendu avoir trouvé un argument que ce ne serait pas de la part de Dieu parce que le Livre du Qour’aan n’est pas parvenu d’un seul bloc, tout entier. Et le verset 23 de sourate al-baQarah est une réplique à cette interrogation. Il a été dit : « si vous doutez à propos de ce qui est parvenu par révélation, de cette façon qui est progressive, à Notre esclave, c’est-à-dire à maître MouHammad, alors amenez donc une sourate équivalente ». Le défi est que les mécréants composent une seule sourate, un chapitre de la taille du plus petit chapitre du Qour’aan si vous en êtes capables. Et ceci correspond à un chapitre qui est composé d’au moins trois versets.

Le mot « souurah » en arabe, soit il vient de « souur » d’une ville qui est ce qui entoure une ville c’est-à-dire ses remparts ceci pour dire qu’il s’agit d’un texte qui est bordé, qui a une délimitation ou bien pour dire que ce texte comporte plusieurs informations utiles tout comme les remparts d’une ville englobent ce qu’il y a dans cette ville. Une autre explication du mot « souurah » est dans le sens du degré parce que ce chapitre du Qour’aan est comme un niveau, un degré que la personne va atteindre progressivement. La personne va lire une sourate puis une autre et ainsi de suite : c’est comme si la personne passe d’un degré à un autre. Et les sourates du Qour’aan sont classées, il y a celles qui sont longues, celles qui sont moyennes, celles qui sont courtes. Ou encore pour expliquer le haut degré de ces sourates dans la religion. Une autre explication est le mot « sou’rah » qui est une part, une partie du Qour’aan.

Quel est l’intérêt que le Qour’aan soit composé de plusieurs sourates ?  Il y a beaucoup d’intérêts, beaucoup de sagesses. Et c’est pour cela que Dieu a révélé les livres qu’Il a révélés : la torah, l’évangile, les psaumes, et tout ce que Dieu a révélé à Ses prophètes est classé ainsi par chapitres. Ce sont des chapitres qui se succèdent : les livres célestes sont ainsi. Une des sagesses est que quand un ensemble comporte plusieurs parties, c’est plus beau que si c’était d’un seul bloc. Une autre sagesse est que celui qui récite et termine la récitation d’une sourate puis qui entame un autre chapitre, cela va le motiver davantage, il va avoir plus d’ardeur pour attaquer le suivant. C’est ainsi que les récitateurs du Qour’aan ont eu cette classification en chapitres (en sourates) et de plus, le Qour’aan a été classé en quatre quarts, et en soixante Hizb et en trente jouz’. Par exemple, celui qui se fixe comme objectif de réciter tout le Qour’aan pendant le mois de ramaDaan, il se dit qu’il va réciter chaque jour un jouz’. Une autre sagesse est que celui qui va mémoriser le Qour’aan par cœur va être également motivé, il va accorder de la considération à ce qu’il a mémorisé et il va être encouragé pour poursuivre. Il y a un compagnon du Prophète qui s’appelle Anas ibnou Maalik qui a été le serviteur du Prophète depuis l’âge de dix ans. Sa mère, quand le Prophète est arrivé à Médine, elle lui a demandé de le garder à son service. Et Anas a passé les dix années que le Prophète a passées à Médine avec lui en étant à son service. Et le Prophète lui a fait beaucoup d’invocations et ainsi Anas a vécu longtemps, il a eu beaucoup d’enfants et il a été riche. Anas a dit : « quand l’un d’entre nous récitait sourate al-baQarah et sourate ‘aali-^Imraane, nous avions de la considération pour lui ». C’est à partir de là que les savants ont dit que, quand tu fais la prière, et que tu récites toute une sourate après la faatiHah, c’est mieux que si tu ne récitais que quelques versets.

Alors amenez une sourate semblable : en arabe il y a deux possibilités pour expliquer le mot semblable : soit cela concerne la similarité de la sourate ou alors cela concerne Notre esclave. Dans le cas où la similarité est avec la sourate, c’est-à-dire « amenez une sourate équivalente à ce texte, dans son éloquence, dans les informations qu’il comporte, dans le haut degré, dans la beauté du texte ». Dans le cas où la similarité concerne l’esclave (le Prophète) alors amenez un homme, comme notre maître MouHammad, qui ne sache ni lire ni écrire, qui n’a pas appris auprès des savants et qui amène un texte aussi beau que celui-là. Ici c’est un défi qui est lancé. Vous n’êtes pas capable d’amener un texte aussi beau, aussi impressionnant, aussi miraculeux que ce texte-là et vous n’êtes pas capable de trouver quelqu’un qui n’a jamais appris auprès de savants et qui vous amène un tel texte.

C’est la première explication qui a le plus d’arguments au niveau textuel, même si les deux explications au niveau de la langue, tiennent. Et ceci parce qu’il y a d’autres versets dans le Qour’aan qui ont le même sens. Dans certains versets, il est dit « amenez ne serait-ce qu’une sourate », dans d’autres versets, il est dit « amenez dix sourates » et dans certains versets, ils ne peuvent pas amener comme ce Qour’aan.

Et cette première explication est retenue car, du point de vue de la langue arabe, le style est meilleur, le fait de dire que ça se rapporte au texte et non pas au Prophète. Et le contexte depuis le début est à propos de ce qui a été révélé , c’est-à-dire le texte et non pas celui à qui il a été révélé.

Le sens global est : si vous doutez à propos du Qour’aan, s’il a bien été révélé de la part de Dieu, alors amenez donc un texte qui soit équivalent à une partie du Qour’aan.

Ici, si le pronom se rapportait au Prophète, comme c’est le cas dans la deuxième explication : si vous doutez que ce Qour’aan est bien révélé de la part de Dieu, alors amenez un homme qui soit comme MouHammad qui amène un texte semblable.

Et appelez ceux qui témoignent en votre faveur, d’autres que Dieu c’est-à-dire amenez ceux que vous considérez comme étant des divinités et que vous prétendez qu’ils seront témoins en votre faveur au jour du jugement, que vous êtes sur la vérité ou bien amenez qui témoigne en votre faveur que le texte que vous prétendez est comme le Qour’aan. C’est un défi lancé à ces gens-là qui doutent si le Qour’aan est révélé de la part de Dieu.

Si vous êtes véridiques dans votre prétention que le Qour’aan n’est pas de la part de Dieu, alors amenez un texte semblable et faites-vous aider par ceux que vous considérez comme étant votre dieu, c’est-à-dire les idoles que vous adorez. 

Conseil : d’après Jaabir ibnou Samourah, qui est un compagnon du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, il a dit : « le Messager de Dieu, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, gardait longtemps le silence, il ne parlait pas beaucoup. Et il ne riait pas beaucoup, son rire était juste un sourire ».

Et dans le Hadiith rapporté par ibnou Hibbaan, le Messager de Dieu Sala l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « garde-toi de rire beaucoup car cela va faire mourir le cœur ». Cela signifie que le cœur de celui qui rit beaucoup devient corrompu et il n’inspire plus de respect. C’est pour cela que le fait de trop rire n’est pas recommandé.

Information utile :il n’est pas permis de suivre les habitudes des non musulmans, c’est-à-dire ce qui leur est spécifique.  Le fait de fêter les anniversaires, la prétendue fête des mères ou du mariage ou ce qu’ils appellent la St Valentin, tout ceci ne fait pas partie des habitudes des musulmans, donc ce n’est pas licite.   

Verset 24 : Si vous ne le faites pas et vous ne le ferez pas alors protégez-vous d’un feu dont le combustible est fait d’hommes et de pierres

Après leur avoir indiqué les moyens qui permettent de reconnaitre la véracité du Prophète, il leur a dit : si vous n’êtes pas capable d’opposer au Qour’aan quoi que ce soit de semblable, (parce qu’ils ont essayé mais ils n’ont pas pu) et que votre impuissance est avérée, c’est la preuve qu’il s’agit bien d’un miracle, alors c’est un devoir pour vous de croire en la véracité du Prophète. Alors croyez en lui et craignez un châtiment qui est réservé pour ceux qui ont démenti et qui se sont entêtés.

Si vous ne le faites pas signifie : si vous n’amenez pas un texte équivalent au Qour’aan. Et vous ne le ferez pas.

Il y a en cela deux preuves de la confirmation du statut de prophète de notre maître MouHammad Salla l -Laahou ^alayhi wa sallam. La première est que ce par quoi Dieu les a défiés est bien un miracle qui prouve leur impuissance à amener quoi que ce soit de semblable.  Et il s’agit du Qour’aan. La deuxième est que Dieu les informe qu’ils ne pourront pas amener un texte semblable dans le futur. Et ceci est un ghayb c’est-à-dire une chose cachée, que seul Dieu sait. Ghayb, ghaaba, signifie « absent », c’est-à-dire pour nous, une chose que nous ne savons pas. Soit ce sont des choses cachées, ou bien des choses qui auront lieu dans le futur ou bien qui ont eu lieu dans le passé. Et Dieu sait tout le ghayb.

Wa Qouudouha n-naaçou wal-Hijaarah : craignez ce feu dont le combustible est fait d’hommes et de pierres. Ce feu a une particularité, il se distingue des autres feux. C’est que ce feu est attisé par des gens et de la pierre qui s’y trouve, ce feu augmente en chaleur par les gens qui y sont jetés et par la pierre qui est du soufre. Le soufre prend feu plus facilement et il s’éteint plus lentement. Il a aussi une plus mauvaise odeur. Et il imprègne le corps. Il y a une autre explication pour la pierre : il s’agit des idoles qu’ils adoraient. Et c’est pour augmenter leur regret parce qu’ils vont se retrouver à brûler avec elles.

Dieu a joint dans ce verset la mention des gens avec la pierre parce qu’eux-mêmes se sont joints à elle, ils l’ont adorée. Et ils ont faits des idoles des équivalents à Dieu.  Comme dans le verset qui signifie : « certes vous et ce que vous adorez, autre que Dieu, vous serez le combustible de l’enfer ». Dans ce verset, Dieu les a joints à ces idoles qu’ils adoraient. Ils seront des combustibles pour l’enfer et ceci est pour les blâmer encore plus.

Dans la période antéislamique (avant la révélation à notre maitre MouHammad) qui était une période d’obscurantisme, ils avaient des pratiques très laides, ils enterraient leurs filles vivantes. Cela ne veut pas dire que l’islam est venu pour la première fois avec notre maître MouHammad. L’islam est la religion de tous les prophètes. Depuis Aadam jusqu’au prophète MouHammad, la religion est l’islam. Peu avant la venue de notre maitre MouHammad, l’islam a disparu sur terre. Donc les Arabes avaient des pratiques d’obscurantisme comme le fait d’enterrer les filles vivantes à leur naissance ou le fait d’adorer une pierre. Puis lorsqu’ils trouvaient une pierre plus jolie que la première, ils la jetaient et se mettaient à adorer la seconde. Et c’est pour cela que Dieu a révélé Sa parole qui signifie : « vois-tu celui qui prend ses passions pour divinité ». C’est-à-dire ce vers quoi son âme penche.

Le feu a été préparé pour les mécréants. C’est-à-dire que le feu de l’enfer existe déjà, tout comme le paradis existe déjà. Et Dieu sait combien de personnes vont aller en enfer et combien de personnes vont aller au paradis. Et Dieu a réservé pour chacun son emplacement, parce que Dieu, rien n’échappe à sa science. Cette phrase « ou^iddat lil-kaafiriine » est à la voix passive -le feu a été préparé pour les mécréants- c’est donc une preuve que l’enfer existe actuellement et non pas comme le prétend un homme qui s’appelle Jahm fils de Safwaane qui prétend que l’enfer sera créé dans le futur. Cet homme est le dirigeant des Jahmites qui est un groupe égaré qui a disparu actuellement. D’ailleurs les savants ont répertorié les groupes égarés comme Abouu ManSouur at-Tamimiyy dans son livre « al-farQou bayna l-firaaQ ». Le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit ce qui signifie : “ma communauté va se diviser en 73 groupes, tous iront en enfer sauf un seul c’est le groupe majoritaire ». Et le groupe majoritaire ce sont les sunnites. Ils ont une bonne croyance même s’ils se sont relâchés concernant la pratique. Quant aux autres groupes, ils sont nombreux en termes de nombre de groupes, mais ils sont peu nombreux en termes d’adeptes, par rapport au groupe majoritaire. Et ils iront en enfer à cause de leur mauvaise croyance.

Le Prophète a parlé d’un groupe qui s’appelle les khawaarij. L’un d’entre vous trouvera qu’il ne fait pas beaucoup de prières ni de jours de jeûne par rapport à eux. Et pourtant le Prophète a dit que l’un d’entre eux sort de la religion tout comme une flèche transperce sa cible et il a dit que s’il les trouve, il les tuera. Selon l’apparence, on voit que leur comportement est rigoureux mais en réalité, leur croyance est mauvaise. On en trouve encore à notre époque.

Donc Jahm ibnou Safwaane est un fondateur d’un de ces groupes égarés et il a été exécuté à l’époque des Omeyyades. Une fois, il a été interrogé au sujet de Dieu. Il n’a pas trouvé de réponse, il s’est retiré pendant quelques jours puis quand il est revenu, il a dit : « Dieu, c’est l’air, Il est partout, sur tout et avec tout ». Et il a prononcé d’autres paroles de mécréance. Mais nous, les sunnites, nous croyons que Dieu n’est pas un corps, donc Il n’est pas comme l’air. Dieu est un Etre Qui existe obligatoirement selon la raison parce que tout est une preuve de Son existence et nous ne connaissons pas Sa réalité. Il existe sans endroit et sans comment. Il n’est pas concerné par les endroits car les endroits, c’est Lui Qui les créés. Avant l’existence des endroits, Dieu existe. Après la création des endroits, Il ne change pas. Et Dieu n’est pas concerné par le comment. Ce sont les créatures qui ont un comment, comme le fait d’être proche ou éloigné, en mouvement ou immobile. Dieu n’est pas un corps. Dieu n’a pas de ressemblance avec les créatures.

Dieu a fait que dans le Qour’aan, Il cite des paroles d’encouragement et d’incitation à faire le bien avec des paroles de menace de châtiment. Ceci est pour motiver la personne à acquérir ce qui rapproche de l’objectif et pour démotiver la personne de commettre des péchés. Notre âme, elle est comme un enfant : si tu la laisses, elle va faire des bêtises. Elle a besoin d’être cadrée. Dans le Qour’aan, il y a ce cadrage.

Jusqu’au verset 23, il y a eu mention des mécréants, de leurs œuvres et de la menace de châtiment. Puis il y a eu la mention des croyants, de leurs œuvres et l’annonce de bonne nouvelle qui les attend.

Verset 25

Annonce la bonne nouvelle à ceux qui sont croyants et qui accomplissent les bonnes œuvres. Qui a l’ordre d’annoncer la bonne nouvelle ? Il s’agit du messager, notre maitre MouHammad que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés. Il y a une deuxième explication : il s’agit de tout un chacun : tout un chacun a l’ordre d’annoncer la bonne nouvelle. L’auteur dit que cette explication est la meilleure parce qu’elle indique que ce sujet est éminent. Cette bonne nouvelle est quelque chose d’éminent. Puisque tout un chacun reçoit l’ordre de l’annoncer, c’est que c’est quelque chose de magnifique qui mérite d’être annoncé par tout le monde, par toux ceux qui ont la capacité de l’annoncer. L’annonce de bonne nouvelle est un seul mot en arabe – al-bichaarah – qui est le fait d’informer ce qui va entraîner la joie chez celui qui va être informé.

Parfois on trouve dans le Qour’aan ce même verbe – bichaarah – dans une menace aux mécréants « annonce-leur la bonne nouvelle d’un châtiment douloureux ». Or le châtiment douloureux n’est pas une bonne nouvelle, mais c’est une figure de style en arabe qui indique un surcroit de rabaissement à l’encontre de celui à qui le châtiment douloureux est annoncé. Tout comme un homme pourrait dire à son ennemi « je t’annonce la bonne nouvelle de la mort de tes descendants et le pillage de tes biens ». En réalité ce n’est pas une bonne nouvelle mais c’est pour l’humilier davantage.

« AS-SaaliHaat », c’est tout ce qui est correct parmi les œuvres. Les jugements de valeur que nous émettons sont conformes à ce que notre Prophète nous a transmis. Et il parle suite à la révélation de Dieu. Si le Prophète nous dit que telle chose est bonne, alors elle est bonne. S’il nous dit que telle chose est mauvaise, alors nous disons qu’elle est mauvaise parce qu’il sait mieux que nous notre propre intérêt. Les règles de la religion ont été enseignées par Dieu au Prophète qui nous les a enseignées et nous les appliquons. Et cela montre la force de la personne à contraindre ses passions, c’est un exercice qui n’est pas facile. Cela montre la différence entre les gens : il y a ceux qui s’empressent à obéir, à contraindre leur âme et il y a ceux qui suivent leurs passions. Ceux qui suivent leurs passions ne sont pas les plus intelligents, ils ne sont pas les plus forts. Les plus forts sont ceux qui contraignent leurs âmes à suivre la loi du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Donc les bonnes œuvres sont ce qui est conforme à la sounnah en référence au Qour’aan et au Hadiith.

On ne dit pas pour autant que le croyant entrera au paradis même sans accomplir de bonnes œuvres sous prétexte que Dieu a annoncé la bonne nouvelle aux croyants parce que Dieu a fait que cette annonce de bonne nouvelle du paradis est pour les croyants qui ont accompli les bonnes œuvres. L’annonce de bonne nouvelle dans l’absolu est pour ceux qui ont été croyants et qui ont accompli les bonnes œuvres.

Par contre les croyants qui commettent les grands péchés, ils n’ont pas cette annonce de bonne nouvelle dans l’absolu. Mais ils auront une annonce de bonne nouvelle conditionnée par la volonté de Dieu. Cela veut dire que ce musulman grand pécheur qui est chargé de grands péchés (il n’a pas fait le repentir avant de mourir), que va-t-il lui arriver ? Il y a deux cas : si Dieu veut, Il lui pardonne : Il le fait entrer au paradis sans châtiment préalable. Si Dieu veut, Il le châtie à hauteur de ses péchés, puis Il le fait entrer au paradis. Dans le Hadiith le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam nous a parlé du dernier musulman à entrer au paradis : il aura comme cette terre et dix fois encore. C’est pour cela que l’intelligent est celui qui dit : ça vaut la peine que je patiente ici pour accomplir les devoirs et éviter les péchés, pour être au nombre des gagnants dans l’au-delà.

Information utile : la foi englobe les œuvres. Et la foi augmente et diminue par ses caractéristiques et pas par sa réalité. La base de la foi n’augmente pas et ne diminue pas. Il s’agit de la croyance en Dieu et en Son Prophète. Si cette base diminue, ça devient du doute et le doute est contraire à la foi. Ce qui augmente et qui diminue, ce sont ses caractéristiques. Quand on accomplit les devoirs et qu’on évite les péchés, les caractéristiques de la foi augmentent.  Si on commet des péchés et qu’on délaisse certains devoirs, les caractéristiques de la foi diminuent.

Qu’ils auront des jardins. Ici -jannaat- signifie des jardins, des vergers. Le mot -jannaa- indique le sens de cacher et de couvrir et c’est la même origine que le mot -jinn-. Les jinns, on ne les voit pas. Et -al-jounooun- c’est la folie, ça concerne quelqu’un dont la raison est cachée. Et – al-janiine – c’est le fœtus qui est caché dans l’utérus de sa mère. Et – al-jounnah – c’est la protection, c’est un bouclier par exemple. « aS-Siyaamou jounnah » : le jeûne est une protection (contre le désir). Et le paradis est appelé – jannah – en raison de nombreux jinaanes qu’il y a dedans. Le paradis est déjà créé, en raison de la parole de Dieu qui signifie : « ô Aadam, habitez toi et ton épouse, au paradis et mangez ce que vous voulez mais ne touchez pas à cet arbre, sinon vous seriez injustes

Sous lesquels vont couler des rivières : à l’image des rivières qui coulent à proximité des arbres, des arbres qui poussent sur les bords de ces rivières dans le bas-monde. Donc il y a des rivières qui coulent au paradis ; mais elles ont une particularité. Les rivières du paradis coulent sans qu’il n’y ait de lit. Les plus beaux des vergers sont ceux qui ont des arbres qui font de l’ombre et dans lesquels l’eau est courante, pas stagnante. « An-Nahr » c’est une rivière (ou un fleuve), entre le ruisseau et la mer. Et on dit à propos du Nil que c’est le « nahr » de l’Egypte. Ce qui caractérise un verger, c’est qu’il comporte une rivière avec de l’eau qui coule et le fait que l’eau coule est un symbole de grande grâce et de grand bienfait. Et Dieu a cité cette spécificité des jardins avec des rivières qui coulent avant d’autres spécificités, en raison de l’importance de cette caractéristique-là. Il peut y avoir beaucoup de spécificités dans un verger mais Dieu a cité celle-là en premier, c’est-à-dire le fait qu’il y ait des rivières qui coulent.

Information utile : les attributs de Dieu sont de deux catégories. Il y a les attributs de Dieu qu’il est un devoir pour toute personne responsable de connaître et il y a des attributs de Dieu qu’il n’est pas un devoir de connaitre en détail pour toute personne responsable, mais c’est une obligation collective de les connaitre. Tous les attributs de Dieu sont cités dans le Qour’aan, parmi les deux catégories que l’on vient de citer, que ce soit l’attribut lui-même ou bien sa signification.

Conseil : le Messager de Dieu que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés a dit ce qui signifie : « les meilleurs d’entre vous sont les meilleurs avec leur épouse. Et je suis le meilleur d’entre vous avec mes épouses ». Rapporté par At-Tirmidhiyy. Cela veut dire que c’est celui qui agit parfaitement avec son épouse. Celui qui agit avec son épouse avec modestie, avec tendresse, avec miséricorde, avec bienfaisance, avec le pardon, il fait partie des meilleurs des hommes. Parce que celui qui a un tel comportement avec son épouse, alors il aura forcément le même comportement avec les autres. Malheureusement beaucoup d’hommes ont un comportement contraire à ce qui est indiqué dans ce Hadiith. Il n’est pas modeste avec son épouse, il est hautain avec elle. Ceci n’est pas convenable. Il convient qu’il soit modeste avec son épouse, qu’il agisse avec bienfaisance avec elle, qu’il ferme les yeux, qu’il pardonne ses erreurs, qu’il ne réponde pas au mauvais comportement de son épouse par un mauvais comportement.

Chaque fois qu’il leur est accordé en subsistance c’est-à-dire concernant ce qu’il y a au paradis.  Quand il leur a été dit qu’il y a des jardins au paradis, alors celui qui entend va forcément imaginer qu’il y a des fruits au paradis, soit des fruits semblables aux fruits du bas monde, soit d’autres catégories de fruits. Il a été dit que ces fruits ressemblent aux fruits du bas monde, c’est-à-dire que leurs espèces sont semblables, même s’il y a une différence dans d’autres critères que Dieu sait. Cela veut dire que du point de vue de l’aspect de ces fruits, de la douceur du goût, de la bonne odeur, il n’y a pas de correspondance entre les deux, puisque les fruits du paradis dépassent de loin en beauté les fruits du bas-monde et leur goût est de loin meilleur et l’odeur est de loin meilleure. Mais les espèces sont la même.

De n’importe quel fruit : que ce soient des pommes, des grenades ou d’autres que cela, ils vont dire cela (la phrase qui va venir). Le terme « min » est employé deux fois : « minhaa, min thamarihim », c’est pour indiquer la provenance de cette subsistance. Et le premier « min » est pour indiquer que cette subsistance provient des jardins du paradis et à partir des jardins du paradis, ce sont des fruits. C’est comme si on dit à quelqu’un : un tel m’a donné une subsistance. Il te dit : à partir de quoi ? On répond : à partir de son jardin. Il te dit : de quel fruit de son jardin t’a-t-il donné ? Tu dis : des grenades. L’expression : min thamaratin : il ne s’agit pas d’un fruit unique, mais il s’agit du genre, c’est-à-dire des pommes, des grenades, …

Ils disent : voici ce qui est semblable à ce qui nous a été accordé en subsistance auparavant. Cela est une preuve que les fruits que nous avons reçus sont semblables aux fruits du bas monde par le genre.

Et ils ont reçu les fruits qui se ressemblent. C’est comme lorsqu’on dit : Abouu Youuçouf c’est Abouu Haniifah. On veut dire par là qu’ils se ressemblent énormément. Et le pronom « bihi » se rapporte à la subsistance qui a été accordée, dans le bas monde et dans l’au-delà. Dans cette phrase il est fait mention de ce qu’ils ont eu comme subsistance dans les deux résidences, dans le bas-monde et dans l’au-delà. Et si les fruits du paradis sont semblables aux fruits du bas monde et qu’il ne s’agit pas de nouvelles espèces, c’est parce que l’homme est plus apaisé avec les choses auxquelles il est habitué. L’homme penche plus vers ce à quoi il a été habitué. Et si l’homme voit ce à quoi il n’a pas été habitué, sa nature émet une répulsion et son âme répugne cette nouvelle chose. Par ailleurs, si l’homme voit une chose à laquelle il est habitué mais qu’il la voit avec une particularité et une faveur claire, c’est-à-dire quand il voit les pommes du paradis alors qu’il connait les pommes du bas-monde mais il constate que les pommes du paradis sont beaucoup plus douces, beaucoup plus parfumées, qui sont meilleures, alors son étonnement sera plus grand et sa surprise sera plus grande.

Et le fait que les gens du paradis disent cette expression à propos de chaque catégorie  de fruits qu’ils reçoivent en subsistance,  «  voici ce qui ressemble à ce qui nous a été accordé en subsistance auparavant » ( c’est-à-dire dans le bas-monde), le fait qu’ils manifestent leur étonnement à chaque fruit qui leur est accordé en subsistance au paradis, est une preuve que ce qu’ils reçoivent est grandiose et que le mérite de ce qu’ils reçoivent au paradis est extrême, tellement ils voient la différence entre les fruits du bas-monde et les fruits de l’au-delà. Chaque fois qu’ils voient un fruit de l’au-delà, ils disent cette phrase d’étonnement. Tout en sachant que c’est cette grande différence qui provoque leur étonnement à chaque fois. Ils considèrent que ce qu’ils ont eu est étonnant et que c’est un bienfait éminent. Pourtant ce sont des choses qui se ressemblent en soi tout comme l’a rapporté Al-Haçan : ils disent que ce qu’ils reçoivent comme subsistance du paradis, est de la même espèce. Et chaque fois qu’il est ramené à quelqu’un un récipient dans lequel il y a de la nourriture du paradis, il en mange et quand on lui ramène un autre récipient, il dit : « mais c’est comme ce que nous avons eu auparavant ». Mais l’ange lui dit : « mange, l’aspect est le même mais le goût est différent ».

Et il est rapporté du Prophète ^alayhi s-salaam qu’il a dit ce qui signifie : « par Celui Qui détient l’âme de MouHammad, par Sa toute-puissance, il arrive que l’homme au paradis cueille un fruit pour en consommer. Avant même qu’il n’arrive dans sa bouche, Dieu fait pousser un autre fruit à la place de ce fruit. Et quand la personne voit qu’il y a un autre fruit à sa place, avec le même aspect, elle dit cette phrase : « voici ce qui est semblable à ce qui nous a été accordé en subsistance auparavant ».

Et ils ont reçu les fruits qui se ressemblent est une phrase qu’on appelle en arabe mouTTariDah qui revient à confirmer une information. C’est comme si on dit : un tel a bien agi envers un tel et ce qu’il a fait est bien. Ou quelqu’un a pensé faire telle chose et ce qu’il a pensé est correct. Ou la phrase du Qour’aan : ils ont rendu les habitants glorieux de cette ville humiliés et c’est comme ça qu’ils font.

Et ils y ont des épouses purifiées. C’est-à-dire pures des mauvais caractères, ce ne sont pas des femmes Tamihaat qui est le pluriel de Taamih. La femme qui est Taamih est celle qui déteste son mari et qui convoite d’autre que lui. Et qui ne sont pas marihaat, ce sont les orgueilleuses. Donc elles sont pures de tout mauvais caractère. La deuxième explication du mot « pures » est qu’elles sont pures de tout ce qui est spécifique aux femmes comme les menstrues, les lochies et le sang de maladie et pures de ce qui n’est pas spécifique aux femmes comme l’urine, les selles et le reste des choses répugnantes et diverses souillures. C’est-à-dire que ces femmes au paradis, elles sont pures de tout cela. Et dans le verset, c’est le mot « purifiées » qui est employé, car ce mot est encore plus éloquent et indique qu’elles ont été purifiées de beaucoup plus de choses. Et il y a également l’allusion qu’il y a QUI les a purifiées. Et il s’agit de Dieu, gloire à Lui.

Et ils y resteront éternellement. L’éternité ici, c’est qu’ils vont rester sans fin. C’est quelque chose qui ne s’interrompra pas. Et il y a ici l’infondé de la parole des Jahmiyyah qui prétendent que le paradis aura une fin et que les gens du paradis seront anéantis.

Nous disons « Al-Awwal » au sujet de Dieu, c’est Celui Qui n’a pas de début à Son existence. Et « Al-Aakhir » au sujet de Dieu, c’est Celui Qui n’a pas de fin à Son existence. Quant à nous, lorsque nous disons al-awwal, c’est l’individu qui a précédé les autres et lorsque nous disons « al-aakhir » c’est celui qui est ultérieur.

La précision ici est que les musulmans resteront éternellement au paradis.

Dieu a pour attribut l’exemption de début et l’exemption de fin, ceci pour indiquer Sa parfaite toute puissance et pour nier à Son sujet le défaut et l’anéantissement. Il suffit que tout autre que Lui, il est possible l’anéantissement en considérant sa réalité mais Dieu, l’anéantissement n’est pas possible à Son sujet. Allaah est unique en cela. Il n’y a donc pas de ressemblance entre Dieu et Ses créatures concernant l’exemption de fin parce que l’exemption de fin de Dieu est une exemption qui est propre à Son Etre, c’est un attribut qu’Il a de toute éternité, ce n’est pas autre que Lui qui l’en a caractérisé. Tandis que la non fin de Ses créatures, c’est Dieu Qui leur a accordé cela.

Par ailleurs l’exemption de fin de Dieu est une exemption qui est obligatoire selon la raison tandis que la non fin de certaines créatures, elle reste possible selon la raison. Ainsi la non fin du paradis et de l’enfer est possible selon la raison, elle n’est pas obligatoire selon la raison en considérant leur réalité. Tandis que l’exemption de fin de Dieu est une exemption de fin qui est obligatoire selon la raison.

Puis lorsque Dieu a mentionné dans Son Livre honoré les mouches et l’araignée et Il a donné des exemples par ces insectes, les Yahouud se sont mis à se moquer et ils ont dit : ça ne ressemble pas à la parole de Dieu. Et pour les démentir, Dieu a révélé les versets 26 à 30 de Sourate al-baQarah.

Verset 26 : Dieu n’est pas comme ceux qui ont une pudeur de donner des exemples tels un moustique c’est-à-dire que Dieu ne délaisse pas de donner en exemple même un moustique, comme celui qui délaisserait cela parce que c’est un insecte qui est méprisable. Les esclaves n’osent pas donner en exemple un moustique parce qu’il est méprisable. A l‘origine, le fait d’avoir honte ou la pudeur, c’est un changement, c’est un sentiment de faiblesse qui arrive à la personne par crainte d’être désigné par quelque chose qui est un défaut par crainte d’être blâmé. Or le changement et la crainte du blâme ne sont pas des choses possibles pour Celui Qui est exempt de début. Allaah ne craint pas le blâme de celui qui blâme, parce qu’Il est exempt de début, le changement est impossible à Son sujet. Mais comme le fait de délaisser est une implication de cela, Il l’a exprimé par ce terme-là « YastaHyi ».

Et il est possible également que cette expression provienne de la parole de mécréants qui ont dit : le dieu de MouHammad n’a-t-il pas honte de donner pour exemples les mouches et l’araignée ? Ce verset est une sorte de réplique et de réponse à la question et c’est un art de l’éloquence qui est très fin dans la langue des Arabes. En arabe, on peut dire « istaHyaytouh »   qui est un verbe transitif avec un complément d’objet direct et également « istaHyayhou minhou » comme verbe intransitif et le sens est « j’ai eu honte de lui ». Le verbe en arabe est « Darbou l-mathal » et c’est le même verbe qu’on utilise pour d’autres verbes d’action. Mais ici c’est un sens figuré de ce verbe qui est utilisé.

Le terme « maa » employé ici, indique soit la généralisation soit l’insistance. Dieu ne se garde pas comme certains qui ont honte de donner un exemple. Le mot « maa » signifie quel que soit cet exemple ou bien cela signifie « du tout » : Il ne se garde pas du tout de donner en exemple. Puis le mot « ba^ouuDah » qui signifie le moustique est un mot qui dérive de « al-ba^D » qui veut dire les parties ou les morceaux. Et le mot « ba^ouuD » à l’origine est un adjectif qui signifie une petite partie de la chose, puis il a été transformé en un nom qui a été employé pour désigner cet insecte ou ce qui est au-dessus, c’est-à-dire qui dépasse les moustiques c’est-à-dire qui a un sens additionnel au moustique qui a été donné en exemple, qui est très peu et très méprisable ou bien ce qui le dépasse dans la taille. Il a voulu par-làc répliquer à ce qu’ils ont donné comme exemple qui a été donné avec les mouches et les araignées qui ont une taille plus grande que le moustique. Et on ne dit pas : comment donne-t-Il en exemple ce qui est plus petit que le moustique ? Parce que le moustique est extrêmement petit en taille et il y a ce qui est plus petit, en l’occurrence l’aile du moustique. L’aile du moustique est plus petite que le moustique. Et le Messager de Allaah Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam l’a donnée en exemple quand il a comparé le bas monde à l’aile d’un moustique.  En effet dans le Hadiith célèbre rapporté par Al-Haakim et aT-Tabaraaniyy, le Messager de Dieu que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés a dit ce qui signifie : « si le bas monde était équivalent selon le jugement de Dieu à l’aile d’un moustique, Dieu n’aurait pas accordé au mécréant une seule gorgée d’eau ».

De mêmeil n’est pas permis de déduire de ce verset « inna Laaha laa yastaHiyy », qu’on pourrait appeler Dieu « al-MoustaHiyy ». Le sens du verset est que Nous ne délaissons pas cela par pudeur, par honte comme certains humains pourraient délaisser quelque chose par pudeur. Le sens est que Dieu n’agrée pas de délaisser la manifestation de la vérité. Il ne délaisse pas la manifestation de la vérité par honte ou par pudeur comme le feraient certaines créatures. Ceci est impossible au sujet de Dieu. Il arrive que certaines créatures éprouvent de la honte ou de la pudeur et ne veulent pas manifester une vérité. Dieu n’agit pas ainsi.

Quant à ceux qui sont croyants, ils savent que c’est la vérité qui est de la part de leur Seigneur. La vérité c’est ce qui est vrai, c’est-à-dire qu’on ne peut renier. Lorsqu’une chose est confirmée et que c’est une chose obligatoire, on dit que c’est la vérité.

Quant à ceux qui ont mécru et disent mais qu’est-ce que Dieu a voulu nous indiquer par cet exemple ? C’est une sorte de dénigrement tout comme ^Aa’ichah que Dieu l’agrée a dit à propos de ^Abdoul -Laah fils de ^Amr : « qu’il est étonnant ce fils de ^Amr en Le dénigrant ». Le mot « ammaa » qu’on traduit en français par « quant à » vient dans le sens de la condition. C’est pour cela qu’il y a le mot « fa » dans « fayaQoulouune ». Et l’intérêt de cette structure est de donner une insistance, qu’on retrouve dans d’autres langues.

Et dans les deux phrases « fa’amma l-ladhiina ‘aamanouu » et « wa amma l-ladhiina kafarouu », « quant à ceux qui ont été croyants », « quant à ceux qui ont été mécréants », les deux phrases commencent par cette structure. En cela il y a un éloge éminent pour les croyants pour souligner le fait qu’ils savent que c’est la vérité et il y a un reproche aux mécréants parce qu’ils ont utilisé des mots qui indiquent une stupidité.

L’analyse grammaticale de « maadhaa » : ça peut être traduit par pourquoi et peut être analysé de deux manières différentes : qu’est-ce -que Dieu a voulu par cela ? Et le vouloir est un attribut véritable de Dieu selon Ahlou s-sounnah c’est-à-dire que Dieu a bien l’attribut de la volonté dans le sens de spécifier le possible selon la raison par certaines spécificités au lieu d’autres.

Par lequel Il égare de nombreuses personnes et par lequel Il guide de nombreuses personnes. C’est une explication pour les deux phrases qui précèdent : « quant aux croyants et quant aux mécréants » :  le groupe qui sait que c’est la vérité et le groupe qui ignore, qui se moque, les deux sont nombreux.  Et le fait de savoir que c’est la vérité de la part de Dieu, c’est une bonne guidée et ceux qui ignorent que c’est un bon exemple, c’est un égarement puisqu’ils sont arrivés à dénigrer l’exemple qui a été donné, en l’occurrence l’exemple du moustique.

Les gens de bonne guidée sont nombreux par eux-mêmes, même si, en les comptant, ils sont peu par rapport aux gens de l’égarement parce que le peu de bien guidés représente beaucoup en réalité. Et « al-iDlaal », c’est de créer l’égarement dans l’esclave : on dit que Dieu égare qui Il veut parmi Ses esclaves, c’est-à-dire qu’Il crée l’égarement en eux. Il crée en eux le fait d’agir et de commettre ce qui est un égarement. Et la bonne guidée c’est de créer l’acte de la bonne guidée. On dit que Dieu guide Son esclave, Il crée en lui les actes qui sont une bonne guidée, à savoir la foi et les actes d’obéissance. Voici le sens véritable pour ahlou s-sounnah. Et le contexte du verset est pour indiquer ce que ces ignorants parmi les mécréants ont renié, ce qu’ils ont trouvé étrange, le fait que des choses qui sont méprisables, en l’occurrence un moustique soient données en exemple, en réalité, ça ne devrait pas être quelque chose qui ferait l’objet d’un quelconque reniement ou d’un quelconque étonnement parce que l’exemple qui est donné est pour dévoiler un sens, c’est pour rapprocher ce qui n’est pas observé à ce qui est observé. Si ce qui était donné en exemple était éminent, alors ce qui est donné en exemple l’est également. Et s’il était méprisable, alors ce qui est donné en exemple l’est également. N’as-tu pas vu que la vérité est claire et éclatante et qu’il est donné pour la représenter la lumière et la clarté ! Et que le faux, comme il est à l’opposé de la vérité, il est représenté par l’obscurité. Donc comme l’état de ce qui est adoré a été donné en exemple pour les mécréants, (les mécréants ont considéré que Dieu a des équivalents et ce qu’ils ont donné comme équivalents à Dieu est très méprisable) il n’y a pas plus méprisable qu’eux, c’est pour cela que les associés que les mécréants ont attribués à Dieu, ont été comparés à la toile d’araignée, parce que la toile d’araignée est quelque chose de très fragile et c’est considéré comme moindre et plus méprisable que des mouches. Il leur a été donné l’exemple du moustique et de plus petit que le moustique, alors ces exemples ne sont pas blâmables et on ne dit pas que celui qui donne de tels exemples devrait avoir honte, parce qu’il a raison dans ces exemples qu’il donne. Ce qu’il dit est vrai et il donne l’exemple qui convient. Et pour indiquer également que les croyants qui ont pour habitude d’être objectifs, de traiter les sujets avec la raison, quand ils écoutent et qu’ils entendent de tels exemples, ils ont su que c’est la vérité, tandis que les mécréants chez qui l’ignorance a prévalu sur la raison, quand ils entendent cela, ils font preuve d’orgueil, ils s’entêtent et ils décident que c’est faux et ils font face à cela par du reniement. Et cela est la raison de la bonne guidée des croyants et de l’égarement des pervers. La louange est à Allaah Qui nous a guidés à cela et nous n’aurions pas pu être bien guidés s’il n’y avait pas eu cette bonne guidée de la part de Dieu.

Verset 26

A partir des preuves qui sont dans le Qour’aan, ne seront guidés par ces versets que ceux pour qui Dieu veut la bonne guidée. Les versets ne guident pas par eux-mêmes mais c’est Dieu Qui guide qui Il veut par ces versets. Les miracles qui sont apparus sur les mains des prophètes ont été une cause de bonne guidée pour un certain nombre de mécréants qui sont passés de la mécréance à la foi et ils sont devenus ainsi bienheureux. Et une partie de personnes ont été témoins de ces miracles mais ils n’ont pas été bien guidés par eux, ils sont donc malheureux c’est-à-dire qu’ils sont voués à l’enfer. Et tout est par la volonté de Dieu. Celui que Dieu a voulu qu’il soit bien guidé, il sera bien guidé. Et celui que Dieu n’a pas voulu qu’il soit bien guidé par les miracles des prophètes, il ne sera pas bien guidé.

Le verset « il égare par le Qour’aan beaucoup de personnes et il guide par le Qour’aan beaucoup de personnes » signifie que Dieu a voulu que le Qour’aan soit une cause de l’égarement de nombreuses personnes et Il a fait que le Qour’aan soit une cause de guidée pour de nombreuses personnes. Certains sont bien guidés par la cause du Qour’aan et d’autres sont égarés par la cause du Qour’aan. Et il est étonnant de la part de ces mécréants -là qu’ils renient les exemples que Dieu a donnés, comme l’exemple du moustique et ce qui est au-dessous. Pourtant les gens ont toujours donné des exemples avec des animaux, des oiseaux, des insectes. En réalité ces gens-là se rendent bien compte que les gens ont toujours donné des exemples avec les animaux. Par exemple, en arabe, on dit « il rassemble plus qu’une fourmi » (pour dire que quelqu’un ramasse beaucoup de choses) et « il a plus d’audace qu’une mouche » (si on chasse une mouche, elle revient) et « il a une ouïe plus fine que le singe », « plus faible qu’un papillon », « il mange plus que les mites » (qui dévorent même le bois), « plus faible que le moustique ». Celui qui a été vaincu dans le débat refuse la clarté et il rejette ce qui est clairement apparent juste par entêtement.

Et il n’égare par le Qour’aan que les pervers. Dieu égare les faaçiQ. Le faaçiQ est celui qui sort de l’objectif. Dans la Loi de l’islam, le faaçiQ qu’on traduit par « pervers » est celui qui sort du sujet en commettant le grand péché. Ici c’est l’attachement à la religion.

Dieu a pris d’eux l’engagement qu’ils ne soient pas injustes les uns envers les autres : qu’ils ne s’entretuent pas et qu’ils ne rompent pas les liens de proche parenté les uns avec les autres. Il a été dit que Dieu a pris de Ses créatures trois engagements :

1 / Le premier engagement est celui qu’a pris Dieu de la descendance de Aadam que tous reconnaissent l’unicité de Dieu dans sourate al-’A^raaf verset 172 qui signifie lorsque ton Seigneur a fait sortir du dos de Aadam ses descendants et qu’Il les a faits témoigner : n’est-ce pas que Je suis votre Seigneur ? Ils ont dit « oui, nous témoignons » et certains vont dire au jour du jugement « nous avions oublié cela ».

2 / le deuxième engagement est celui que Dieu a pris des prophètes que ceux-ci transmettent Son message et qu’ils fassent en sorte que les gens appliquent la religion en ordonnant le bien et en interdisant le mal, dans sourate al-AHzaab verset 7 qui signifie et Nous avons pris des prophètes l’engagement.

3/ Le troisième engagement est spécifique aux savants. Dieu a pris l’engagement de la part de ceux qui ont reçu le Livre de le transmettre aux gens et de ne pas le dissimuler. Mais certains l’ont caché et ils ont obtenu de l’argent et quel mauvais commerce ils ont fait. C’est-à-dire qu’ils ont vendu l’au-delà pour le bas monde.

Verset 27 : ceux qui rompent l’engagement à l’égard de Dieu après s’être engagés. C’est-à-dire ceux qui ont rompu l’engagement qu’ils ont pris à l’égard de Dieu et ils l’ont dénoué c’est-à-dire que certains n’ont pas tenu leur engagement. Ils n’ont pas respecté leur engagement. Ils rompent ce que Dieu a ordonné d’entretenir. Ils ont rompu les liens avec les proches parents et ils ont rompu le soutien des croyants ou encore ils ont rompu le lien qu’il y a entre les prophètes et le fait d’être unis sur la vérité, en croyant en certains prophètes et pas en d’autres. Tout comme les Yahouud qui reconnaissent que Mouuçaa est un prophète mais ils ne reconnaissent pas que ^Iiçaa et MouHammad sont des prophètes.

Et ils sèment la corruption sur terre en barrant la route (ils s’attaquent aux gens qui sont sur la route) et en empêchant les gens de devenir croyants.

Ce sont eux les perdants. Au lieu d’être fidèles, d’être loyaux, ils ont rompu le lien. Au lieu de maintenir, ils ont coupé. Au lieu d’être vertueux, ils ont corrompu. Et au lieu de la récompense, ils auront le châtiment.

Verset 28 : comment mécroyez-vous en Dieu ! Ici le terme « comment » n’est pas une question, mais c’est pour marquer la surprise : comment mécroyez-vous en Dieu alors que vous avez les preuves qui vous empêchent de mécroire en Dieu ? Comment ne croyez-vous pas en Dieu alors qu’il y a des preuves qui vous appellent à la foi ? Donc c’est un reniement et un étonnement, comme si on dit à quelqu’un : comment voles-tu sans ailes ?

Alors que vous n’étiez pas vivant et Dieu vous a donné la vie. Aucun d’entre nous n’était vivant puis Dieu lui a donné la vie. Vous étiez de l’eau mélangée dans vos parents. Celui qui est dépourvu de vie est appelé « mayt » (mort) puis votre vie a commencé dans les utérus (de vos mères). Vous étiez de l’eau mélangée sans âme. Le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « l’un d’entre vous se constitue dans l’utérus de sa mère pendant quarante jours (il est à l’état de liquide mélangé de ses parents) puis il devient comme un caillot de sang pendant la même période puis il devient comme un bout de chair (comme une bouchée) pendant la même période (ce qui fait cent vingt jours) puis l’ange est envoyé et pendant la même période il insuffle l’âme ». Rapporté par Al-Boukhaariyy. Donc sa parole indique que le maniyy ne comporte pas d’âmeet que l’âme est insufflée dans le fœtus après quatre mois de grossesse.

Puis Il vous fait mourir (lorsque votre terme arrive).Vous connaissez l’histoire de cet homme qui était tombé dans un puits puis on l’a remonté. On lui a donné à boire un verre de lait puis il est retombé dans le puits et il est mort. C’est-à-dire que son terme n’était pas arrivé la première fois. Donc chacun va mourir à son terme. Cela ne veut pas dire qu’on ne prend pas nos précautions : oui, on fait les causes, comme prendre un médicament, se vacciner et autres. Un jour, un homme est venu voir le Prophète que Dieu l’élève davantage en degrés et lui a demandé : « est-ce que je laisse la chamelle et je me fie à Dieu ou bien je l’attache ? ». Il lui a répondu ce qui signifie : « tu l’attaches et tu te fies à Dieu ». C’est-à-dire que tu prends la cause et tu as pour conviction que c’est Dieu Qui est le Créateur.

Et Il vous ressuscite (c’est-à-dire le jour de la résurrection)

Puis vous reviendrez à Son jugement. Vous allez être ressuscités pour la rétribution le jour du jugement. Ou alors Il vous ressuscite quand vous êtes encore dans votre tombe, c’est-à-dire que vous revenez à la vie puis Il vous fait sortir de vos tombes pour le jugement. Remarque concernant les conjonctions de coordination « fa » et thoumma ». La première est « fa » dans le verset et les suivantes sont toutes « thoumma ». Parce que la première a suivi la mort (vous étiez morts et Il vous a donné la vie quand vous étiez dans l’utérus de votre mère, il n’y a pas eu d’intermède entre les deux : on a dit qu’au bout du 120ème jour, l’âme est arrivée. Avant le 120ème jour, il n’y avait pas de vie en vous). La suite est avec « thoumma » – ensuite Il vous a fait mourir – mais entre cette vie et cette mort il y a eu un temps qui s’est écoulé et c’est notre vie dans ce bas-monde- . Et « thoumma » est utilisé après la mort car s’il est visé la résurrection, entre la mort et la résurrection, il y a le séjour dans la tombe et s’il est visé la vie dans la tombe, on sait qu’elle survient après la mort, elle n’arrive pas immédiatement. Également le retour à la vie pour la rétribution, il a lieu après la sortie de la tombe, ce n’est pas immédiatement, car il y a cinquante stations au jour du jugement, et ensuite il y aura la rétribution par le paradis ou l’enfer. Donc il y a des intermèdes. Donc le premier « fa » indique que ce qui suit est immédiat et « thoumma » indique qu’il y a un intermède entre les deux.

Pourquoi les mécréants ont-ils été blâmés dans le récit précédemment cité ? Parce que dans ce récit, il y a beaucoup se signes clairs qui devraient les détourner de la mécréance et ce récit comporte des grâces énormes qui méritent que Dieu devrait être remercié et non pas être renié.

verset 29. Il est Celui Qui a créé pour vous ce qu’il y a sur terre. C’est-à-dire qu’Il a créé ce qu’il y a sur terre pour que ce soit utile pour vous, pour que vous en profitiez pour votre bas monde et pour ce qui est de votre religion. L’auteur qui est An-Naçafiyy explique qu’il y a dans ce bas-monde des choses étonnantes qui indiquent qu’elles sont l’œuvre d’un créateur tout puissant, qui crée toute chose selon une sagesse, qui sait tout. Et il y a dans ce bas-monde ce qui rappelle l’au-delà parce que les plaisirs du bas-monde rappellent la récompense et les choses qui sont désagréables dans le bas-monde rappellent le châtiment. C’est-à-dire que les plaisirs du bas-monde nous rappellent que les plaisirs de l’au-delà sont meilleurs que ceux-là, quels qu’ils soient et que le châtiment de l’au-delà est encore plus terrible que les choses désagréables de ce bas-monde. Ce bas-monde est une preuve de l’existence de son Créateur.  Ce bas-monde est une preuve de l’existence de l’au-delà car nous voyons ce bas-monde qui change comme par exemple les plantes qui, après avoir été vertes et fraiches deviennent sèches et cassantes. Le paradis comporte des plaisirs et l’enfer comporte des choses désagréables.

Al- Kathriyy ainsi que Abouu Bakr al-Ghaaaziyy et même certains groupes égarés ont déduit à partir de la parole de Allaah qui signifie « Il a créé pour vous », qu’il est valide de profiter des choses. C’est-à-dire que l’origine des choses est qu’elles sont licites jusqu’à ce qu’il y ait un texte qui les interdise. Par défaut les choses sont permises sauf s’il y a un texte qui les rend interdites. On comprend de ce verset que Dieu a créé la terre avant les cieux. Donc Dieu a créé la terre puis les cieux. Et sur terre, Il a fait que nous puissions y vivre et profiter de ce qui s’y trouve. N’est-ce pas que Dieu y a fait couler des rivières et des fleuves, y a fait exister des chemins que l’on peut emprunter pour marcher et voyager. Il a fait qu’il y ait des sources d’eau. « DaHahaa » c’est-à-dire que Dieu a fait que les endroits sur terre soient étendus et qu’on puisse y vivre, même s’il y a certains endroits où il est difficile de vivre. Quand la terre a été créée, il n’était pas possible d’y vivre. C’est après que Dieu y a fait couler des rivières, …

Au jour du jugement, après que Dieu ait fait sortir les humains de leurs tombes, les âmes vont revenir aux nouveaux corps que Dieu crée pour ceux dont le corps a été assimilé par la terre. Les gens seront séparés de cette terre et emmenés dans un lieu obscur auprès du pont qui surplombe l’enfer et la terre sera, entre-temps, complètement détruite. Elle sera aplanie, elle sera changée complètement. Les cieux seront changés également, ils seront fissurés. La terre sera comme une peau tendue, sans hauteur ni ravin, elle sera plate. Actuellement, la terre ressemble à une balle mais le jour du jugement, elle deviendra plate. Après ce changement, les gens seront amenés sur cette terre changée. Puis ils rendront des comptes et un groupe sera amené au paradis et un groupe sera en enfer. L’exposition des actes aura lieu sur la terre qui aura été changée.

Et Il a fait exister le ciel (après avoir fait exister la terre). Al-’istiwaa signifie se redresser, à l’origine en arabe. Mais ici cela veut qu’Il a fait suivre la création de la terre par la création des cieux. Dieu a d’abord la terre puis les cieux. Certains ont expliqué le terme « istawaa » par « QaSada » c’est-à-dire avoir pour destination ou pour finalité ou pour direction : et ce sens-là n’est pas correct parce qu’il laisse croire que la volonté de Dieu change. Or la volonté de Dieu est unique, comme tous Ses attributs. La volonté de Dieu n’est pas multiple.

Ici le mot « thoumma » vient dans le sens de « et », pas dans le sens de « ensuite ». Cela ne veut pas dire qu’il Lui serait advenu une nouvelle volonté qu’Il n’aurait pas eue auparavant. Dieu a fait que l’entrée en existence du ciel soit ultérieure à l’entrée en existence de la terre. Cela ne veut pas dire qu’Il aurait fait un acte après un acte car l’acte de Dieu ne dépend pas du temps. L’acte de Dieu de créer est de toute éternité.  Mais ce qui résulte de Son acte est la créature, Il a fait qu’une créature existe après une autre et Il a fait que le ciel existe après la terre. On ne dit pas qu’Il S’est consacré ou destiné parce que cela laisse croire que la volonté de Dieu dépend du temps. Ici cela signifie que Dieu a fait suivre la création de la terre par la création du ciel. On peut dire d’une plante « istawaa » c’est-à-dire qu’elle a poussé. Et on peut dire « istawaa ilay » c’est-à-dire « il a visé », comme une flèche qu’il a tirée directement, sans faire de détour.

Et certains ont expliqué cela par le fait que Dieu a créé le ciel après la création de la terre, sans qu’Il n’ait créé quelque chose entre les deux.

« As-samaa’ » indique ici tout ce qui est dans la direction du haut, c’est-à-dire au-dessus de nous, au-dessus de la terre.

Et Il les a créés sept cieux. Cela signifie que Dieu a créé les cieux parfaits, il n’y a pas de fissure, ils sont droits.

Une autre explication de « thoumma » : est pour indiquer le mérite de la création des cieux sur la création de la terre. Les cieux ont un mérite sur la création de la terre. Cela ne veut pas dire que Dieu a créé la terre puis qu’Il n’a rien créé et Il a créé le ciel, qu’Il n’aurait rien créé entre les deux. Ce qui est visé est que le ciel est meilleur que la terre.

Et cela ne contredit pas la parole « wa l-‘arDa ba^da dhaalika daHahaa » (la terre après cela daHahaa) parce que le corps de la terre a précédé la création des cieux, mais le fait qu’il y ait des facilités de subsistance sur terre est après la création des cieux. Dieu « daHaahaa », cela signifie que Dieu a étendu la terre. Il a fait jaillir l’eau de la terre et Il a fait jaillir les pâturages de la terre et Il a fait qu’il y ait des montagnes sur terre et Il a fait qu’il y ait des choses dont nous profitions sur terre et dont les humains profitent.

 L’auteur rapporte de Al-Haçan Al-BiSriyy qu’Allaah a fait surgir la terre à partir d’un emplacement qui se trouve à Jérusalem. Au début c’était comme une pierre de la taille d’une main puis ça s’est étendu et ça a fait exister tout le reste de la terre. Mais cela n’a pas été rapporté du Prophète. Al Haçan Al-BiSriyy (qui était un successeur des compagnons) a dit qu’à partir de cette terre, il y a une fumée qui s’est dégagée et à partir de cette fumée, Dieu a créé les cieux. Et c’est à partir de là qu’ils ont expliqué le verset « thoumma    «  qui signifie que la terre et les cieux étaient collés.

Et Allaah sait absolument toute chose.  Allaah a créé des créatures parfaites, sans qu’il n’y ait de défaut et Il a créé ce qu’il y a sur terre conformément aux besoins des gens qui vont vivre sur terre. Et après la création de la terre, Allaah a fait que les djinns habitent sur terre et Il a fait que les anges habitent au ciel. Mais les djinns ont semé la corruption et le désordre sur terre. Dieu leur a envoyé des anges qui les ont chassés de la terre jusque sur des iles et sur les hauteurs des montagnes. Et les anges ont peuplé la terre à leur place. Et Allaah a ordonné à Son Prophète MouHammad de leur citer ce récit.

Verset 30 : et ton Seigneur a dit aux anges Je vais faire en sorte qu’il y ait sur terre un successeur. Parce que c’était eux, les habitants sur terre et Dieu a fait en sorte que la descendance d’Aadamleur succède. Il a dit « un » successeur. Pourquoi le singulier ? Parce que de la même manière que quand on veut citer une tribu, on cite le chef de la tribu, on dit la tribu de MouDar, de Qouraych et on vise les descendants de ce chef. Donc « un » successeur ici signifie Aadam et ses descendants. Ou quelqu’un qui dit être envoyé de Ma part parce qu’Aadam est envoyé de la part de Dieu, tout comme tous les prophètes. Donc il n’y a pas de pluriel ici parce que celui qui est visé par « khaliifah » ici est Aadam ^alayhi s-salaam.

Donc Allaah a annoncé cela aux anges afin qu’ils posent la question et qu’ils reçoivent la réponse et qu’ils sachent la sagesse que ce soit eux qui peuplent la terre avant les humains. Ici quand on parle de khaliifah concernant un prophète, ça ne veut pas dire « celui qui est mandaté mais cela veut dire « celui qui instaure » les ordres de Dieu sur terre. C’est pour enseigner à Ses esclaves la concertation avant de s’engager dans un sujet, même si Dieu n’a pas besoin de la concertation.

Donc le fait que Dieu ait annoncé aux anges qu’Il va faire en sorte qu’il y ait un successeur à eux sur terre, qu’Il va peupler la terre après eux, il y a ici une sagesse dans cette annonce. C’est la sagesse de se concerter avant de faire quelque chose, c’est-à-dire que nous, les êtres humains, il convient que nous demandions l’avis avant de nous engager dans quelque chose.

Ils ont dit (les anges) est-ce -que Tu vas faire en sorte qu’il y ait sur terre qui va semer la corruption ? (C’est-à-dire comme les djinns auparavant).

 Ici ce n’est pas une question pour émettre une objection, mais c’est une question pour demander la sagesse. Ils étaient étonnés que Dieu fasse succéder à des gens d’obéissance (eux les anges) des gens qui commettent des péchés, en l’occurrence les humains, alors que Dieu est Celui Qui crée toute chose selon une sagesse. Et comment ont-ils su que les humains commettent les péchés ? Ils l’ont su, soit parce que Dieu le leur a fait savoir ou bien parce qu’ils ont vu que c’était écrit sur la Table Préservée ou bien ils ont fait une analogie des humains sur les djinns après avoir vu ce qu’ils avaient semé comme désordre sur terre et comme injustices les uns envers les autres ou bien Dieu leur a fait savoir cela par l’intermédiaire de Jibriil ou autre que Jibriil. Mais attention, ce que nous disons ici n’a pas été rapporté dans un Hadiith authentique.

Il est rapporté par certains qu’il y avait des djinns qui ont semé la corruption, qu’ils se sont entretués sur terre avant Aadam et Dieu leur a envoyé des anges qui les ont brûlés. Certains exégètes ont rapporté que ce qui est cité dans ce verset concerne ces gens-là.

Quant aux savants pour lesquels cette information n’a pas été confirmée mais que les anges ont demandé à Dieu au sujet de ces créatures qui sèment la corruption sur terre alors qu’eux ne sèment pas la corruption sur terre, Dieu leur fait savoir certaines choses qui vont avoir lieu dans le futur.  Il leur a fait savoir ce que les fils d’Aadam allaient faire comme le fait de s’entretuer, de provoquer des guerres injustement et d’autres injustices. Donc l’interrogation des anges n’était pas une objection contre Dieu mais c’était pour connaitre la sagesse dans le fait qu’il y ait des humains alors que les humains mènent des guerres, ils sèment la corruption sur terre. Le fait que ce soit eux qui leur succèdent sur terre, que ce soit eux qui peuplent la terre, qui gouvernent sur terre, les anges ont voulu connaitre la sagesse.

Allaah tabaaraka wa ta^aalaa leur a fait savoir la sagesse. C’est parce que parmi les humains il y a les prophètes et les prophètes sont les meilleures des créatures. Il leur a donné une seule preuve : Dieu a dit aux anges de Lui donner le nom des choses. Et les anges n’ont pas su quel était le nom des choses. Et Il a dit à Aadam de les informer du nom des choses. Et Aadam leur a appris que telle chose s’appelle ainsi, que telle chose s’appelle ainsi. Ils ont donc connu la sagesse. C’est-à-dire qu’Aadam est meilleur qu’eux. Ils ont dit : Dieu a fait que les humains gouvernent la terre parce qu’ils sont meilleurs que d’autres créatures qu’eux. Les anges ont connu la sagesse et ils se sont soumis totalement à Dieu. Auparavant, les anges étaient totalement soumis, il n’y a pas eu d’objection de leur part contre Dieu. L’objectif des anges n’était pas comme celui d’Ibliis quand il a dit : « moi je suis meilleur qu’Aadam, comment vais-je me prosterner pour quelqu’un qui est fait de terre ? » et ceci était une objection contre Dieu, car c’est comme si Ibliis disait à Dieu : « Tu m’as donné un ordre qui n’est pas correct ». C’est comme s’il avait dit à Dieu : « comment m’ordonnes-Tu de me prosterner pour quelqu’un alors que je suis meilleur que lui ? Tu m’as créé de feu et Tu l’as créé de terre ». Ceci est une objection à l’encontre de Dieu. C’est pour cela qu’il a mérité d’être chassé de la miséricorde de Dieu. Quant aux anges, quand ils ont reçu l’ordre de se prosterner pour Aadam, ils se sont prosternés, ils n’ont pas émis d’objection. Leur questionnement était pour connaitre la sagesse, ce n’était pas pour émettre une objection. Et quand ils ont connu la sagesse, ils ont augmenté en soumission pour Dieu.

Les noms que Dieu a fait connaitre à Aadam et que les anges ne connaissaient pas, ce sont les noms des choses. Dieu a fait qu’Aadam ^alayhi s-salaam connaisse le nom de toutes les choses, sans qu’il n’ait appris auprès de quelqu’un. C’était une grâce que Dieu a accordée à Aadam et qu’Il n’a pas accordée aux anges. Les anges avaient été créés bien longtemps avant Aadam mais ils ne connaissaient pas le nom des choses. Quant à Aadam, il connaissait le nom des choses alors qu’il avait été créé récemment par rapport aux anges. Ils se sont prosternés pour Aadam ^alayhi s-salaam, d’une prosternation qui consiste à poser le front par terre. Ceci est l’avis qui a été retenu par la plupart des exégètes. Et d’autres ont dit que la prosternation était une simple inclination.

Et qu’il y ait sur terre qui va faire couler du sang ? c’est-à-dire par des guerres et des assassinats ?

Alors que nous, nous Te glorifions et nous Te louons ? C’est-à-dire que nous disons que Tu es exempt d’imperfection et nous Te louons, nous Te remercions

Et nous nous purifions pour Toi. Et il a été dit que le tasbiiH et le taQdiss, c’est de considérer Dieu exempt de tout défaut et de tout mal.

Certes Je sais ce que vous ne savez pas. C’est-à-dire que Je sais des sagesses que vous ne savez pas, des choses qui vous échappent, à savoir qu’il y aura parmi les humains des prophètes, il y aura parmi les humains des saints et des savants.

Verset 31 : Il a enseigné à Aadam tous les noms. Aadam est un nom qui n’est pas arabe. Le plus plausible est qu’il a la même structure que Aazar, comme faa^al, une syllabe longue et deux syllabes courtes. Et Aadam serait dérivé de adiimou l’arD, de la terre, car Aadam a été créé à partir de la terre. Dieu a ordonné à un ange de prélever de la terre de différents sols de cette terre. Al-‘adiim est ce qui est à la surface de la terre. Ou al-oudma à l’image de la dérivation du nom Ya^Qouub, à partir de al-^aQb, c’est-à-dire le fait de suivre. Car Ya^Qouub a suivi IsHaaQ dans le sens que c’est son descendant. Et le nom Idriis est dérivé de dars, étude car Idriis était le premier à avoir écrit avec un calame. Cela ne veut pas dire que les autres n’écrivaient pas mais lui a utilisé un instrument particulier. Ou Ibliis qui dérive de al-iblaas. On dit « ablaça min raHmati-l-Laahi ‘an ya’iça ». Le verbe ‘ablaça signifie perdre espoir, dans le sens qu’il a perdu espoir en la miséricorde de Dieu. Et Ibliis signifie qu’il est perdu : il a perdu espoir en la miséricorde de Dieu. Il s’appelait auparavant ^Azaaziil.

Et d’autres savants ont dit qu’Aadam n’est pas un nom qui dérive d’un autre mot, parce que ce n’est pas un nom arabe pour qu’on puisse dire qu’il dérive d’un autre mot.

Il y a deux avis différents sur le sujet.

Que signifie ici que Dieu a enseigné à Aadam le nom des choses qui portent des noms ? Allaah ta^aalaa, après que Aadam ^alayhi s-salaam est entré en existence et que Dieu a demandé aux anges de citer le nom des choses, les anges ne savaient pas ; et Aadam, lui, il a su. Il a su que le nom de telle chose que c’est une montagne et ceci est une mer. Ceci montre qu’Aadam avait un mérite, qu’il dépassait les anges en certaines choses.

Que signifie qu’Allaah a enseigné le nom des choses ? C’est qu’Allah a montré à Aadam les noms des différentes espèces des créatures qu’Il a créées et Il lui a appris que telle chose s’appelle un cheval, telle chose s’appelle un chameau. Et d’après ibnou ^Abbaas, que Dieu l’agrée lui et son père, Dieu a enseigné à Aadam le nom de toutes les choses, même le récipient dans lequel on mange et même la cuiller avec laquelle on mange. Cette explication est parvenue dans un Hadiith dont la chaine de transmission est rapportée jusqu’au Prophète dans Al-Boukhaariyy.

Il y a un groupe égaré qui est apparu en Syrie il y a quelques temps, qui explique ce verset « wa ^allama ‘Aadama l-asmaa’a koullahaa » en disant que Dieu lui a enseigné Ses noms à Lui, parfaits, et uniquement cela. Si cela était le cas, alors le verset suivant n’aurait pas été « et lorqu’Il lui a enseigné les noms des choses », mais « lorsqu’Il a enseigné Mes noms ». Mais ce n’est pas ce qui a été dit. Dieu n’a pas dit « quand Il les a informés de Mes noms » ; mais Il a dit « quand Il les a informés des noms ». Malheureusement, ils persistent sur leur ignorance et sur leur déformation du Qour’aan.

Puis il les a cités aux anges. Aadam a cité les noms des choses aux anges en leur disant : ça, ça s’appelle un chameau, ça c’est une montagne. Donc il les a mentionnés aux anges. Ici il y a une subtilité dans la grammaire arabe concernant les formes des pluriels : quand il s’agit de pluriels d’êtres qui ne sont pas dotés de raison comme les animaux par exemple, on n’utilise pas de pronom au pluriel. On utilise un pronom qui est au féminin. Or ici il n’est pas cité un pluriel pour des êtres qui ne sont pas dotés de raison mais il est cité un pluriel « leurs noms », c’est bien un pluriel, ce n’est pas un féminin. Et ceci parce qu’Il a donné le nom d’êtres qui sont dotés de raison. Il y a parmi l’ensemble qu’Il a indiqué aux anges des êtres qui sont dotés de raison, Il a utilisé ce pronom-là. « Thoumma ^araDahoum » : « houm » ici est un pronom qui fait référence à un pluriel. Ici Allaah a dit aux anges de citer le nom des choses. Et Dieu sait que les anges ne savent pas le nom des choses. Pourquoi a-T-il demandé aux anges de citer le nom des choses alors qu’Il sait qu’ils ne savent pas ? C’est pour montrer leur incapacité face à Aadam. Aadam savait le nom des choses car Dieu le lui avait appris. Et les anges ne savaient pas à ce moment-là le nom de choses.

Il a dit : citez-Moi le nom des choses. Informez-Moi, dites-Moi,

Si vous êtes véridiques :  dans votre prétention. Quand ils ont su qu’il y aura sur terre des humains, ils ont posé la question à Dieu, ils ont dit : « pourquoi Tu fais que sur terre, il y a des gens qui vont semer la corruption au point qu’ils vont d’entretuer ? » parce qu’ils avaient vu ce que les djinns avaient fait. Ils avaient posé la question par demande de sagesse et non pas par objection contre Dieu. Dieu leur a dit « donnez-Moi le nom des choses si vous êtes véridiques » c’est-à-dire dans votre prétention que Je vais laisser sur terre des corrupteurs qui s’entretuent, qui font couler le sang. Il y a en cela une réplique et une explication. Il y a une réplique et une explication que, parmi ceux qui vont peupler la terre, il y a ceux qui méritent de gérer la terre.

Verset 32 : ils ont dit « soubHaanak ». Tu es exempt d’être ignorant de quelque chose. Rien ne T’échappe. Tu es exempt qu’il n’échappe à Ta connaissance une quelconque information et Tu es exempt qu’on émette une quelconque objection contre Toi dans ce que Tu prédestines. « SoubHaanak » est un substantif, ce n’est pas un verbe. Et il y a un sous-entendu, ça veut dire que je T’exempte d’une exemption. Si on traduit mot à mot, on dirait « Ton exemption », « l’exemption de Toi ». Et le verbe est sous-entendu, ça a le sens de « nous T’exemptons d’une exemption ».

Ils ont dit : Tu es exempt d’imperfection, nous n’avons de connaissance que ce que Tu nous as accordés comme connaissances. Nous n’avons pas de connaissances au sujet de ce que Tu ne nous as pas accordé à connaitre. Nous n’avons de connaissances que certaines choses. Et parmi les choses que nous ignorons, il y a le nom des choses. Les connaissances que nous avons, ô Allaah, c’est Toi Qui les as créées. Et il en est de même pour le reste de nos actes, que ce soient les actes qui sont en notre for intérieur comme les intentions ou les péchés du cœur. Il en est de même pour nos œuvres qui sont apparentes. Tout cela n’entre en existence que par la volonté de Dieu et Sa création. C’est Toi Qui crées en nous les connaissances et ce n’est pas nous qui les créons. Quant aux mou^tazilah que Dieu les enlaidisse davantage, ils ont prétendu que nos connaissances et nos perceptions c’est nous qui les créons. Et ceci est une de leurs mécréances, parce que quand nous disons « il n’y a de dieu que Dieu », une des explications est « il n’y a de créateur que Dieu ».

Tu es certes Celui Qui sait sans avoir besoin d’enseignant. Alors que nous,les choses que nous savons, il y a eu qui nous a enseigné. Al-Hakiim signifie que tout ce que Tu destines et prédestines est avec une sagesse. C’est-à-dire que Tu accordes à chaque chose sa juste valeur.

Verset 33 : Il (Allaah) a dit : ô ‘Aadam informe-les de leurs noms. Lorsque ‘Aadam les (les anges) a informés de leurs noms (le nom des choses)

Il (Allaah) dit : ne vous ai-Je pas dit que Je sais ce qui est caché dans les cieux et sur terrec’est-à-dire que Je sais ce qui vous (aux anges) échappe dans les cieux et sur terre des choses qui se sont déjà produites et des choses qui vont se produire.

Et Je sais ce qui apparait de vous et ce qui est en votre for intérieur

Verset 34 : et Nous avons dit aux anges de se prosterner pour Aadam. Ici ce n’est pas un « nous » de pluriel mais un « nous » de majesté, d’éminence. Certains ont dit que cela signifie « soumettez-vous à lui et reconnaissez son mérite ». D’après Oubay ibnou Ka^ab un compagnon, que Dieu l’agrée, et d’après ibnou ^Abbass, ils ont dit qu’il s’agissait d’une inclination c’est-à-dire sans toucher le sol. Il y a divergence ici sur l’explication car la majorité des savants ont dit que l’ordre dont il est question ici consiste à poser la tête à même le sol. Et l’ordre de se prosterner était l’ordre de se prosterner pour Aadam ^alayhi s-salaam selon l’avis le plus fort. C’était un ordre donné à Iblis et aux anges de se prosterner pour Aadam et non pas pour Dieu. Car si l’ordre de se prosterner avait été de se prosterner pour Dieu, Ibliss l’aurait exécuté. Et il s’agissait d’une prosternation de salutation. Dieu avait donné l’ordre aux anges et à Ibliis qui est un djinn de se prosterner d’une prosternation de salutation. Par le passé il était permis de se prosterner d’une prosternation de salutation. Puis ce caractère permis a été abrogé. Et l’abrogation est la fin de l’application d’une loi. Dieu a fait qu’entre les lois d’un messager et un autre, il y a des lois qui sont abrogées : des choses qui étaient permises sont devenues interdites et des choses qui étaient interdites sont devenues autorisées. Dieu fait changer les lois selon des sagesses et selon la communauté à laquelle ce messager est envoyé. Mais la loi de notre maître MouHammad ne sera plus abrogée. Elle a abrogé les lois antérieures. La prosternation de salutation a été abrogée, preuve en est la parole du Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam lorsque Salmaane le Perse qui était un compagnon, lorsqu’il a voulu se prosterner pour le Prophète, celui-ci lui aurait dit ce qui signifie : il ne convient pas pour une créature de se prosterner pour une autre créature, on ne se prosterne que pour Dieu. Mais ce Hadiith n’est pas authentifié. Par contre le Hadiith qui est authentifié concernant la prosternation pour une créature, c’est la parole que le Prophète a dit à Mou^aadh un compagnon, qui signifie : « si je devais ordonner à quelqu’un de se prosterner pour quelqu’un, j’aurais ordonné à la femme de se prosterner pour son mari ». Tout comme l’ont rapporté Al-Hakiim, ibnou Maajah, AT-Tabaraaniyy, AHmad et d’autres.

Ils se sont tous prosternés (les anges) excepté Ibliis. Il s’agit d’une exception mounQaTa^, discontinue, c’est-à-dire que ce qui est excepté n’appartient pas à la famille de ce qui n’est pas excepté. Ils se sont tous prosternés, il s’agit des anges. Excepté Ibliis : il ne fait pas partie des anges.  C’est une exception appelée grammaticalement « discontinue », car celui qui est mentionné comme une exception n’est pas du même genre que l’ensemble dont il est excepté. Or l’ensemble est un groupe d’anges et Ibliis n’était pas un ange mais il était un djinn par le texte même du Qour’aan, et c’est l’avis retenu par Al-Haçan et Qataadah. Et parce que par ailleurs, Ibliis a été créé de feu, alors que les anges ont été créés de lumière. C’est l’avis qui est le plus fort. D’après ^Aa’ichah que Dieu l’agrée, l’épouse du Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, elle a dit que le Messager a dit ce qui signifie : « les anges ont été créés de lumière, le djaan a été créé d’une flamme de feu et Aadam a été créé de ce qui vous a été décrit précédemment ». Rapporté par Mouslim et d’autres. Par ailleurs, Ibliis a refus d’exécuter l’ordre, il a désobéi et a fait preuve d’orgueil, tandis que les anges ne désobéissent pas à Dieu. Les anges ne sont pas orgueilleux. Certains sont tellement orgueilleux que leurs têtes ne leur permettent pas de s’incliner ni de se prosterner pour obéir à Dieu. Ce n’est pas le cas des anges. La preuve également qu’Ibliis n’est pas un ange, c’est qu’Allaah ta^aalaa dit aux mécréants ce qui signifie : est-ce -que vous le considérez lui et ses descendants comme des êtres que vous adorez au lieu de M’adorer Moi. Et c’est connu que les anges n’ont pas de descendance, donc Ibliis n’est pas un ange. Il a une descendance donc il n’est pas un ange. Les anges ne se reproduisent pas, ils n’ont pas d’enfant alors que Dieu nous a appris à propos d’Ibliis qu’il a une descendance. Donc prétendre qu’Ibliis était un ange véritable est quelque chose qui est loin de la vérité.

Il (Ibliis) a refusé : c’est-à-dire qu’il s’est abstenu de faire ce qui lui a été ordonné de faire à savoir que Dieu lui a ordonné de se prosterner pour ‘Aadam

Et il a fait preuve d’orgueil : c’est-à-dire par rapport à cet acte qui lui avait été ordonné de faire.

Et il est devenu au nombre des mécréants. Ceci est une première explication : parce qu’il a refusé, il a fait preuve d’orgueil et il a réfuté l’ordre. C’est par cela qu’il est devenu mécréant et non pas parce qu’il n’a pas appliqué l’ordre. Ce n’est pas le fait de ne pas appliquer l’ordre qui a fait de lui un mécréant mais c’est le fait qu’il ait remis en cause cet ordre. En effet le fait de ne pas se prosterner, cela n’est pas en soi une chose qui fait sortir de l’islam et ce n’est pas une mécréance selon Ahlou s-sounnah contrairement à ce que disent les mou^tazilah et les khawarij. Ils déclarent mécréant celui qui commet un péché.

Ou bien une deuxième explication et il était mécréant Dieu sait de toute éternité qu’Ibliis allait devenir mécréant après avoir été croyant parce que c’est ainsi dans la science de Dieu.

Verset 35 : Nous avons dit ô toi Aadam réside toi et ton épouse au paradis. Le verbe est « sakana ». « Ouskoun » signifie « réside » qui vient du verbe « sakana d-daar » = il a habité dans la maison, il y réside. Et le mot sakana a aussi le sens de s’immobiliser. Un objet en mouvement « sakana » c’est-à-dire qu’il s’immobilise. Et al-jannah est le paradis qui est la résidence pour l’éternité, qui a été promise pour les pieux. Preuve en sont les versets nombreux. Quant aux mou^tazilah, ils ont dit que al-jannah ici, ce n’est pas le paradis de l’éternité, mais que c’est un jardin qui était au Yémen. Selon leur prétention c’est parce qu’au paradis il n’y a pas de mort et Aadam est sorti de ce jardin. Les sunnites ont répondu : ne sort pas du paradis celui qui y entre par rétribution. Celui dont la rétribution est le paradis, il n’en sortira plus jamais. Et par ailleurs notre Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, il est bien entré au paradis lors de la nuit du miracle du voyage nocturne et de l’ascension. Et il en est sorti. Par ailleurs, les gens du paradis sont chargés de la connaissance et du tawHiid.

Et mangez (des fruits) du paradis : le complément du nom a été omis. C’est très courant dans le Qour’aan et dans la langue arabe d’omettre le complément du nom.

Avec largesse : profitez

Où que vous vous trouviez : ici c’est un verbe conjugué au duel, qui concerne Aadam et son épouse. C’est-à-dire dans n’importe quel endroit au paradis.

Et ne vous approchez pas de cet arbre (de cette plante) : certains ont dit que c’est le blé. C’est pour cela qu’il a été dit : comment l’être humain ne commettrait-il pas de péché alors que sa nourriture est à partir de la plante qui a été la cause de la désobéissance ? Mais ce n’est pas un Hadiith. Certains ont dit : comment l’être humain peut-il échapper à la désobéissance alors que sa nourriture est du pain, fabriqué à partir du blé ? D’autres ont dit que cette plante était la vigne qui donne les raisins, parce que c’est la cause de beaucoup de désobéissances, avec le vin. D’autres ont dit que c’est le figuier. Il y a donc trois avis mais en réalité, ce qui est correct est de ne pas préciser de quelle plante il s’agit, parce que le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam ne nous a pas dit comment s’appelle cette plante ou cet arbre. Certes, Dieu a interdit à Aadam de consommer des fruits d’un arbre mais sans préciser lequel. Et nous n’avons pas à deviner le nom de cette plante. Ça peut être un pommier et ça peut être autre qu’un pommier. En tout cas, ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas de conséquence pour nous. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de conséquence pour nous dans le fait de consommer certains fruits sur terre suite au fait qu’Aadam a consommé du fruit de cette plante.

Sinon vous seriez au nombre des injustes. C’est-à-dire au nombre de ceux qui ont été injustes envers eux-mêmes ou de ceux qui ont nui à eux-mêmes. C’est-à-dire que nous aurions fait à nous-mêmes, à notre âme, qui appartient à Dieu, une chose que Dieu nous a interdite. Donc nous aurons été injustes envers nous-mêmes.

Verset 36 : le chayTaane leur a fait commettre l’interdit puisqu’Aadam et Hawwaa’ ont consommé de l’arbre qui leur était interdit. Le chayTaane a incité Aadam et Hawwaa’ à consommer de l’arbre qui était interdit. Il les a faits glisser dans le sens qu’ils ont commis ce qui était interdit et à cause de cela, ils se sont retrouvés à commettre cette chose que Dieu avait interdite. Le mot « zalla » signifie glisser ou déraper et le dérapage ou l’erreur qu’avait commise Aadam.

Certains ont dit que c’est parce qu’il s’est trompé dans l’interprétation de ce qui lui avait été dit : il valait mieux qu’il ne consomme pas de cet arbre et non pas qu’il était interdit de consommer de cet arbre. C‘est une preuve qu’il est permis d’utiliser le mot « zalla » qui signifie glisser ou déraper dans le sens de commettre une erreur à propos des prophètes comme l’ont dit les machaykh de la région de Boukhaaraa. An-Naçafiyy dit que c’est le nom de l’acte de celui qui fait le contraire de l’ordre mais sans avoir pour objectif de faire le contraire de l’ordre. Il a donné l’exemple de celui qui glisse dans la boue alors qu’il était en train de marcher, il a glissé. Est-ce qu’il voulait glisser ? Non, il n’avait pas pour objectif de glisser.

Et les savants de SamarQand ont dit qu’on ne dit pas zalla à propos des prophètes pour leurs actes tout comme on ne dit pas « péché » à leur propos. Il y a une divergence : certains savants ont utilisé le terme que les prophètes peuvent commettre des petits péchés qui ne comportent pas de bassesse et d’autres ont dit qu’un ne dit pas cela, mais que les prophètes n’ont pas fait ce qui est le mieux. Mais ceci est infondé.

Certains savants Hanafites ont dit que celui qui dit que les prophètes ne commettent pas du tout de péché, il devient mécréant. Parce que dans le Qour’aan, il est écrit « wa ^açaa Aadama rabahou » ce qui signifie qu’Aadam a commis une désobéissance à son Seigneur. Donc ils ont appliqué la règle de celui qui dit une parole contraire au Qour’aan.

Mais le chaykh a dit que ce n’est pas correct de dire cela. La parole correcte est de dire qu’il est possible que les prophètes commettent des petits péchés qui ne comportent pas de bassesse de caractère. Un exemple de petit péché qui comporte une bassesse de caractère c’est comme quelqu’un qui passe devant un étalage de fruits et qui vole un grain de raisin. Il est possible qu’un prophète commette un petit péché ne comportant pas de bassesse mais il s’en repent immédiatement, avant que d’autres ne les suivent en cela.

Allaah avertit les prophètes quand ils font un petit péché qui ne comporte pas de bassesse et ils font le repentir immédiatement, avant que d’autres ne les suivent en cela. « i^lam innahou laa ilaaha ‘illal -Laah wa staghfir lidhanbika wa lill-mou’miniin wa lil mou’minaat». Il y a beaucoup de versets où il y a le terme ma^çiyah. Donc ce qui est conforme aux textes c’est de dire qu’il est possible que les prophètes commettent un petit péché qui ne comporte pas de bassesse de caractère mais Dieu les avertit et ils font le repentir immédiatement avant que d’autres ne les suivent en cela.

Et il les a fait sortir de ce dans quoi ils étaient. C’est-à-dire que le chayTaane a été une cause pour qu’ils sortent de là où ils étaient, là où il y avait une félicité et un honneur, c’est-à-dire le paradis. Le chayTaane est parvenu à faire glisser Aadam et Hawwaa’ pour qu’ils mangent de l’arbre dont le fruit avait été interdit ; il a réussi à faire cela après qu’il lui a été dit de sortir parce qu’il était maudit du fait qu’il avait refusé d’obéir à l’ordre de Dieu de se prosterner pour Aadam. Maudire signifie éloigner de la miséricorde. Le chayTaane était au paradis pour suggérer le mal à Aadam et Hawwaa’. Certains rapportent qu’Ibliis voulait entrer au paradis et que les anges en charge du paradis l’ont empêché de rentrer et qu’il est rentré dans la gueule d’une vipère puis qu’il est rentré à l’intérieur de cette vipère au paradis. Cela n’est pas vrai. Certains ont dit qu’il était resté à l’entrée du paradis et qu’il a suggéré de l’extérieur à Aadam de consommer du fruit interdit. Mais notre chaykh a dit qu’Ibliis a reçu l’ordre de quitter le paradis mais il a désobéi, il y est resté puis il a suggéré à Aadam de consommer du fruit de cet arbre puis il a été exclu du paradis.

Nous avons dit : descendez. C’est-à-dire la descente sur terre. Et il a été dit que cette parole « descendez » a été adressée à Hawwa’ et à Ibliss mais il a été dit aussi à cette vipère. Ce qui est correct est que la parole a été adressé à Aadam et à Hawwaa’.

En arabe il y a le singulier, le duel et le pluriel. Ici l’ordre de descendre est au pluriel « ihbiTouu » alors que l’ordre est adressé à Aadam et Hawwa’, donc on s’attendait à une forme au duel. La réponse est que ce qui est visé est Aadam, Hawwaa’ et leur descendance. Comme Aadam et Hawwaa’ sont à l’origine de tous les humains, la parole est comme si elle était adressée à tous les humains, donc au pluriel.

Vous serez les uns pour les autres des ennemis. Ce qui est visé c’est l’injustice que commettent les gens les uns envers les autres, l’animosité que les gens ont les uns envers les autres, le fait que certains jugent les autres égarés.

Et vous aurez sur terre un lieu d’établissement c’est-à-dire un lieu pour vous établir, pour y vivre.

Vous pourrez profiter de la vie, jusqu’au terme. Le terme c’est le jour du jugement ou bien la mort.

Ibraahiim ibnou Azlam a dit que le fait qu’Aadam et Hawwaa’ aient mangé de cet arbre a engendré pour nous un long chagrin c’est-à-dire que la vie est difficile sur terre. Mais ça ne veut pas dire comme le disent certains égarés qu’Aadam et Hawwaa’ ont fait un péché capital et que Jésus est venu à l’humanité pour expier ce péché capital. Aadam, comme Jésus, comme MouHammad sont des prophètes et les prophètes sont les meilleurs des gens. Nous disons que c’est un petit péché qui ne comporte pas de bassesse et Aadam a fait le repentir et Dieu lui a pardonné.  

Verset 37 : Aadam a reçu de la part de son Seigneur des paroles. Dieu lui a révélé certaines choses et Aadama accepté ces paroles et il a œuvré conformément à ces paroles. Il s’agit de la parole qui signifie « ô notre Seigneur, nous avons été injustes envers nous-mêmes et si Tu ne nous pardonnes pas et ne nous fais pas miséricorde, nous serions au nombre des perdants ». Ces paroles sont une exhortation pour sa descendance. Il y a dans ces paroles une indication de la manière dont on peut se décharger des péchés et c’est par le repentir. Ibnou Mas^ouud que Dieu l’agrée, a dit que parmi les paroles que Dieu agrée le plus, c’est la parole de notre père Aadam ^alayhi s-salaam qui a dit, quand il a commis le péché, ce qui signifie : « Tu es exempt d’imperfection ô Allaah et je Te loue et que soit glorifié Ton nom et que soit exemptée d’imperfection Ton éminence. Et il n’est de dieu que Toi. J’ai été injuste envers moi-même alors pardonne-moi, nul autre que Toi ne pardonne les péchés ». Et Ibnou ^Abbaas a dit qu’Aadam a dit : « ô Seigneur n’est-ce pas que Tu m’as créé par Ta toute puissance (biyadika) « et Dieu a dit « oui » et Aadam a dit : « ô Seigneur n’est-ce pas que Tu as insufflé en moi l’âme qui est honorée « et Dieu lui a révélé « oui » puis Aadam a dit « n’est-ce pas que les manifestations de Ta miséricorde sont plus nombreuses que les manifestations de Ta volonté de châtier, n’est-ce pas que Tu m’as fait résider au paradis ? « Et à la fin, Aadam dit « pourquoi m’as-Tu fait sortir du paradis ? » Et Dieu lui révèle : « c’est à cause de ton péché ». Et Aadam dit « et si je fais le repentir, est-ce que Tu me ramèneras au paradis ? ». Dieu lui a révélé que oui.

Dieu lui a fait miséricorde et lui a pardonné son péché. Il s’est suffi de citer le repentir d’Aadam parce que Hawwaa’ suivait Aadam. Et la mention des femmes dans la sounnah et le Qour’aan est souvent ainsi.

Certes Allaah est Celui Qui tawwaab, c’est-à-dire que Dieu accepte beaucoup le repentir. Même si la personne commettait mille fois un péché et que suite à ce péché, elle fait le repentir, Dieu accepte le repentir.

Et Il est miséricordieux, en faveur de Ses esclaves.

Verset 38 : Nous avons dit descendez tous ensemble et comme nous avons vu, il s’agit de la seconde fois où cet ordre de descendre est donné. La répétition est pour insister. Une deuxième explication est parce que la première descente était du paradis jusqu’au ciel du bas monde et que la deuxième descente était du ciel vers la terre.

Il vous parviendra de Ma part un « houdaa » : c’est-à-dire un messager que Je vous envoie. Ou bien deuxième explication : un livre qui vous parviendra.

Celui qui accepte cette bonne guidée (le messager ou le livre) en y croyant, il n’y a pas de crainte à leur sujet. C’est-à-dire que dans le futur, il n’y aura pas de crainte pour eux.

Ils n’auront pas à être chagrinés. Ils n’auront pas de chagrin concernant ce qu’ils laisseront derrière eux, leur famille. Ceux qui acceptent la bonne guidée de la part de Dieu, ils n’ont pas à avoir de crainte, ni à être chagrinés pour ceux qu’ils vont laisser après eux c’est-à-dire leur famille et leurs enfants.

Verset 39 : et ceux qui ne croient pas en Dieu et en son messager et qui ont démenti les signes et les preuves que Nous leur avons envoyés. Eux ce seront les gens de l’enfer c’est-à-dire qu’ils mériteront l’enfer

Ils y resteront éternellement. Que Dieu nous en préserve.

Verset 40 : ô vous descendants d’Israa’iil. Israa’iil c’est Ya^Qouub ^alayhi s-salaam qui est le fils d’IsHaaQ qui est le fils d’Ibraahiim. Ya^Qouub est un surnom qui signifie l’élite de Dieu ou bien l’esclave de Dieu. Le mot « Israa’iil » est composé de deux mots « israa’ » qui veut dire « esclave » ou « élite » et « iil » qui veut dire « Allaah ». Donc « esclave de Dieu ». Et du point de vue grammatical, c’est un mot qui ne se décline pas parce que ce n’est pas un mot arabe. « Israa’iil » est un mot hébreu.

Dans cette phrase il a la fonction de complément du nom « Dieu » et habituellement le complément du nom porte une kasrah à la fin. Mais comme ce n’est pas un mot arabe, il ne se décline pas, il ne porte pas de kasrah à la fin mais une fatHah.

Souvenez-vous de la grâce que Je vous ai accordée. Dieu leur rappelle les bienfaits qu’Il leur a accordés afin qu’ils remercient Dieu pour les grâces qu’Il leur a accordées et pour qu’ils obéissent à celui qui leur a accordé ces grâces. Dieu a visé par là les grâces qu’Il leur a accordées et qu’Il a accordées à leurs ancêtres. Et l’auteur a énuméré ici ces grâces à savoir comment ils ont été sauvés de pharaon, de la noyade, comment Dieu leur a pardonné après qu’ils aient fabriqué et adoré un veau en or et qu’ils soient revenus à l’adoration de Dieu seul et le fait qu’ils sont restés vivants jusqu’à l’avènement de notre maitre MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Ils ont pu entendre son appel, lui qui avait été annoncé dans la torah et dans l’évangile. Les Yahouud qui vivaient à l’époque de la descente du Qour’aan, Dieu leur a ordonné d’évoquer et de se rappeler des grâces qu’Il leur a accordées, à savoir que leurs ancêtres qui étaient avec Mouuçaa, Dieu les a sauvés de pharaon et de son châtiment, Il les a sauvés de la noyade, Il a pardonné à ceux d’entre eux qui avaient adoré le veau, Il a accepté leur repentir. Puis ceux qui contemporains à notre maitre MouHammad, Dieu a fait qu’ils ont pu entendre son appel. Donc cela veut dire : remerciez Dieu en croyant en MouHammad qu’il est un envoyé de Dieu.

Et soyez fidèles à votre promesse. Tenez vos engagements, tenez la promesse que vous avez faite de croire en Moi et de M’obéir ou de croire au prophète de la miséricorde et au Livre qui est miraculeux, le Qour’aan qui est un miracle permanent pour notre prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam.

Je vous accorderai ce que Je vous ai promis. C’est-à-dire la grande récompense pour vos bonnes œuvres. Et les gens du taSawwouf ont expliqué ce verset en disant : respectez votre engagement en M’adorant dans cette résidence qui est une résidence où Je vous fais subir des épreuves, alors Je vous accorderai dans la résidence de la récompense la grande récompense de Me voir. La plus grande récompense sera de voir Dieu sans qu’Il ne soit dans un endroit ni dans une direction parce que Dieu n’a pas de ressemblance avec les créatures.

Et ne rompez pas cet engagement.  Cet engagement que vous avez fait de M’obéir, respectez-le et craignez-Moi. En effet, le croyant doit maintenir son cœur entre la crainte et l’espoir. La crainte d’être châtié et l’espoir d’être pardonné. La crainte du châtiment et l’espoir de la récompense. Les savants ont dit que c’est comme les deux ailes qui doivent rester en équilibre pour avancer correctement : ne pencher ni vers l’un ni vers l’autre. Ni se mettre à commettre des péchés en se croyant préservé du châtiment de Dieu, ni penser que Dieu va le punir à cause du grand nombre de péchés commis. Il faut garder son cœur entre les deux, en gardant la crainte et l’espoir.

Verset 41 : ayez foi en ce que J’ai fait descendre (c’est-à-dire le Qour’aan) qui est conforme à ce que vous avez c’est-à-dire la Torah ; il confirme l’adoration de Dieu qui est dans la Torah. Il confirme l’unicité de Dieu qui est dans la Torah. Il confirme la prophétie de MouHammad qui est annoncée dans la Torah. Il n’y a pas de différence entre la Torah qui a été révélée à Mouuçaa et le Qour’aan qui a été révélé à MouHammad, concernant la croyance. MouHammad n’a pas apporté quelque chose de différent de ce que Moise avait apporté.

Et ne soyez pas les premiers à y mécroire. (Au Qour’aan) Ne soyez pas, vous, les descendants de Israa’iil, les premiers à ne pas croire à MouHammad ou encore : ne soyez pas le premier groupe qui mécroit en lui ou encore : que chacun d’entre vous ne soit pas le premier à ne pas croire en lui. Il y a ici une allusion que ce devrait être eux les premiers à y croire parce qu’ils le connaissent du fait qu’il leur a été annoncé dans la Torah, ils connaissent sa description.

Et ne changez pas Mes versets en les déformant, pour des choses futiles du bas monde. Ne déformez pas Mes signes, juste pour obtenir des choses du bas monde. Par rapport à l’au-delà, le bas monde dans sa totalité ne représente rien du tout. Et il a été dit que ces choses futiles du bas monde c’était la notoriété qu’ils avaient au sein de leur peuple qu’ils craignaient de perdre, ainsi que le pouvoir, s’ils suivaient le messager de Dieu. Même au sein de cette communauté il y a certains présidents ou leaders qui contredisent la vérité pour ne pas perdre le pouvoir. Al-Boukhaariyy que Dieu lui fasse miséricorde était allé dans une ville dans laquelle se trouvait un chaykh qui était très connu. Les gens étaient sortis de la ville pour aller l’accueillir par respect pour lui. Or le savant connu de cette ville a été jaloux. Il a calomnié Al-Boukhaariyy auprès du gouverneur de cette ville, alors le gouverneur a exilé Al-Boukhaariyy de la ville.

Et craignez-Moi c’est-à-dire ne faites pas ce qui vous fait mériter Mon châtiment. C’est-à-dire ne commettez pas les péchés.

Verset 42 : et ne mélangez pas le vrai avec le faux. Ceci est adressé aux yahouud. C’est-à-dire n’écrivez pas dans la Torah ce qui n’en fait pas partie, de sorte que le vrai qui a été révélé à Moise se mélange au faux que vous avez rajouté, de sorte qu’on ne puisse plus distinguer entre le vrai et le faux.

Et ne dissimulez pas la vérité. Al-Jazm et an-nahiy. C’est-à-dire : ne faites pas ces deux choses, c’est-à-dire l’amalgame entre le vrai et le faux d’une part et la dissimulation de la vérité. Il s’agit de la vérité du fait que Mouhammad est un envoyé de Dieu et que le Qour’aan est un miracle. Et le fait d’altérer la Torah qui est le Livre révélé à Moise. Ils prétendent qu’ils n’ont pas trouvé dans la Torah l’annonce que MouHammad est un envoyé de Dieu ou qu’ils n’ont pas trouvé tel jugement.

Alors que vous savez. En connaissance de cause. C’est encore plus grave. Vous mélangez le vrai avec le faux et vous dissimulez la vérité, c’est encore plus grave et plus laid de votre part. Parce que si quelqu’un l’avait fait par ignorance, dans certains cas, il se peut que certaines choses soient excusées du fait de l’ignorance. Mais vous, vous savez ce que vous êtes en train de faire, donc c’est encore plus laid de votre part.

Verset 43 : accomplissez la prière et acquittez-vous de la zakaat. C’est-à-dire fais ta prière comme la font les musulmans et donnez la zakaat comme la donnent les musulmans.

Et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent. Parce que les yahouud n’ont pas d’inclination dans leurs prières selon les historiens. Mais dans le Hadiith, il n’a pas été mentionné que les yahouud n’avaient pas d’inclination dans leurs prières, mais c’est possible.

1/ Si on prend cette explication qu’ils n’avaient pas d’inclination dans leurs prières, ce verset signifie « inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent, de ceux de la communauté de MouHammad ». C’est-à-dire « devenez musulmans de parmi la communauté de MouHammad et faites la prière tout comme il vous l’a enseigné, même si dans votre loi, il n’y avait pas d’inclination, c’est-à-dire « entrez en islam et appliquez les œuvres des gens de l’islam ».

2 / Et il est possible aussi que Et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent fasse allusion à la prière, tout comme on peut faire allusion à la prière par la prosternation. Et c’est un ordre d’accomplir la prière avec ceux qui font la prière, c’est-à-dire « faites la prière en assemblée » et non pas seul.

Est-ce-que vous ordonnez la bienfaisance aux gens et là, c’est pour indiquer le blâme et l’exclamation de la part des esclaves c’est-à-dire est-ce-que vous ordonnez aux gens d’accomplir beaucoup de bien. Et leurs prêtres disaient en cachette à ceux qui leur demandaient au sujet de MouHammad, ils leur disaient de le suivre, mais eux restaient sur leur mécréance, pour ne pas perdre le pouvoir. Et parfois ils le disaient au grand jour.

Une autre explication est qu’ils ordonnaient aux gens de donner des aumônes mais eux, ils ne donnaient pas. Et lorsqu’on leur donnait les aumônes pour qu’ils les distribuent, ils les gardaient pour eux.

Et vous vous oubliez vous-mêmes. C’est-à-dire que vous oubliez de le faire. C’est-à-dire que vous ordonnez aux autres de faire le bien et vous ne le faites pas. Ceci a été exprimé par le verbe « oublier », comme si c’était un oubli.

 Alors que vous récitez le Livre. C’est un blâme et une menace, c’est-à-dire que vous récitez la Torah dans laquelle il y a la description de Mouhammad ^alayhi s-salaam où il y a la menace pour celui qui trahit, pour celui qui n’agit pas en bien et pour celui dont les œuvres ne sont pas conformes à sa parole. Vous dites des choses et vous ne les faites pas. Vos œuvres ne sont pas conformes à votre parole. Arrêtez de vous comporter d’une manière qui n’est pas conforme à ce qui a été révélé à Mouuçaa ^alayhi s-salaam dans la Torah. Est-ce que vous vous rendez compte de la laideur de ce que vous êtes en train de faire ? Ceci afin que cela vous détourne de le commettre. Le fait de prendre conscience de la laideur de ce que vous êtes en train de faire va vous détourner de le commettre. C’est une grande mise en garde.

Verset 45 : et faites-vous aider pour vos besoins à l’égard de Dieu par la patience et par la prière.

1/ C’est-à-dire en réunissant les deux c’est-à-dire faites la prière en faisant preuve de patience , face à l’effort demandé pour que vous puissiez faire la prière, en supportant ses difficultés et ce qu’elle implique comme obligation d’être sincère dans votre cœur en l’ accomplissant, en repoussant les mauvaises suggestions du chayTaane et en repoussant les mauvaises suggestions de l’âme et en veillant à respecter les règles de comportement de la prière et en ayant la crainte de Dieu lorsque vous l’accomplissez et en vous rappelant le fait que si êtes en train de faire la prière , vous vous adressez à Dieu, le Seigneur des cieux et de la terre.

2/ Ou bien faites-vous aider pour affronter le choc des épreuves en utilisant la prière c’est-à-dire faites preuve de patience face aux épreuves en ayant recours à la prière, lorsque l’épreuve survient. On se rappelle de l’histoire de RaHmah, lorsque son mari a été tué et qu’elle s’est retrouvée avec des orphelins. Lorsque l’appel à la prière a eu lieu, elle a fait sa prière. Elle n’a pas dit : j’ai perdu mon mari, j’ai des orphelins, je n’ai pas de quoi les nourrir. Et Dieu lui a accordé un prodige. La prière est le recours du croyant. Il patiente en faisant la prière. Et le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, lorsqu’un sujet le chagrinait, il avait recours à la prière, c’est-à-dire qu’il faisait des prières surérogatoires. Il faisait des prières en demandant à Dieu qu’Il le délivre de ce tourment. Ne soyons pas comme celui qui est malade, qui connait le médicament et qui ne l’utilise pas. Allaah ta^aalaa nous a accordé la prière : si tu as des tourments, aie recours à la prière, fais des prières surérogatoires et Dieu te délivrera de ce tourment. C’est requis de notre part de prendre exemple sur le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Il convient pour chacun d’entre nous, homme ou femme, de rechercher l’aide de Dieu, si un sujet nous tourmente. Si quelqu’un est touché par une difficulté, il convient qu’il ait recours à la prière. Il ne va pas aller consulter x ou y pour chaque problème.

D’après ibnou ^Abbaas le cousin du Prophète en faveur de qui le Prophète avait invoqué Dieu pour qu’Il lui accorde la sagesse, la bonne compréhension et l’interprétation du Qour’aan, Il a été rapporté que lors du décès de son frère Houçaam, alors que lui-même était en voyage, il a fait l’istirjaa^ (il a prononcé la parole qui signifie : « certes nous appartenons à Dieu et nous allons revenir à Son jugement ») ceci pour nous rappeler que notre séjour est temporaire. Puis il a accompli deux rak^ah surérogatoires puis il a dit ce qui signifie : « faites-vous aider par la patience et la prière ». Il a essayé de se soulager de la grande perte de son frère en accomplissant la prière.

3/ Il a été dit que la patience signifie le jeûne parce que le jeûne consiste en une privation des choses qui rompent le jeûne. Et c’est pour cela que le mois de ramaDaan a été appelé le mois de la patience.

4 /Et il a été dit que la prière ici signifie les invocations, les supplications pour repousser cette épreuve qui vous touche. Il y a l’invocation de notre maître Youunous qui a dit quarante fois : « laa ‘ilaaha ’illa l-Laah, soubHaanak, ‘innii kountou mina l-Dhaalimiine ». Celui qui dit quarante fois cette invocation dans le dernier tiers de la nuit, pour ce qu’il veut, si Dieu veut, Dieu le lui accorde.

Wa innahaa : certains ont expliqué par la recherche de l’aide et d’autres par la prière. Et cela semble difficile, sauf pour ceux qui craignent Dieu, pour lesquels ce n’est pas difficile, parce qu’ils savent ce que Dieu a réservé pour ceux qui patientent face aux difficultés et qui font la prière. Si tu es en train de monter une pente et tu sais qu’après cette pente, il y aura du repos, alors la pente semble moins difficile. Si tu sais qu’au bout de la journée, il y aura la rupture du jeûne, les choses deviennent faciles. Ceux qui craignent Dieu, ils savent qu’en faisant preuve de patience et en faisant des prières surérogatoires, il y a aura la grande récompense du paradis et que ce sera peut-être une cause pour repousser ces épreuves. Quant à d’autres ce n’est pas le cas.

verset 46 : ceux qui pensent (qui ont pour conviction) qu’ils vont venir au jour du jugement de leur Seigneur. Ici « penser » signifie avoir pour conviction, pour croyance, c’est-à-dire qu’ils ont pour croyance qu’ils viendront au jour du jugement pour être jugés par Dieu, ils s’attendent à obtenir une récompense et ils espèrent cela. Ils ont donc la certitude, en raison de la récitation de ^Abdoul l-Laah ibnou Mas^ouud parce qu’il a récité « ya^lamouun » au lieu de « yaDhounnouun », ce qui signifie « ils savent » mais cette récitation avec le terme « ya^lamouun » n’est pas une récitation qui est moutawatir. Ils savent qu’ils vont recevoir la rétribution de la part de leur Seigneur et ils vont agir en fonction de cela. Quant à ceux qui n’ont pas la certitude qu’il y aura une rétribution et qui ne s’attendent pas à ce qu’il y ait une récompense pour les œuvres, alors c’est quelque chose qui est difficile pour eux. Le mot « Dhanna » est habituellement utilisé pour quelqu’un qui n’est pas certain mais il peut être utilisé pour ce dont on est certain, comme dans ce cas. C’est comme dans le fait de faire la prière : la plupart des gens ne sont pas heureux quand ils font la prière, c’est comme s’ils la font pour se débarrasser de quelque chose, alors que les pieux, eux, y trouvent du plaisir, ils sont apaisés quand ils font la prière.

Notre maitre ^Outhmaan ibnou ^Affaan que Dieu l’agrée, le troisième calife, a récité la totalité du Qour’aan en une seule rak^ah en une nuit. Allaah lui a accordé cela. Les prophètes et les saints trouvent une joie dans les actes d’adoration et notamment dans la prière. Dieu place dans leur cœur une joie et un apaisement qu’ils ne trouvent dans un autre acte d’adoration que dans la prière. La prière leur procure plus de plaisir que toute autre chose.

Le khouchouu^ en arabe signifie la sérénité et l’apaisement. N’est-ce-pas que le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam disait à Bilaal quand celui-ci faisait l’appel à la prière : « lance l’appel de ce qui va nous amener l’apaisement, la paix intérieure et la sérénité ».  Donc la prière est une cause d’apaisement et de sérénité.

Le khouDouu^ signifie la douceur et la soumission. C’est le fait d’abandonner toute objection contre Dieu. Nous faisons preuve d’humilité.

La glorification qui s’accompagne d’un ressenti de crainte, c’est cela le khouchouu^. C’est une crainte révérencielle. Le khouchouu^ pendant la prière c’est le fait d’avoir présent dans le cœur la crainte de Dieu, la glorification et l’amour envers Dieu. Il ne s’agit pas ici de la crainte du châtiment.

Le mot « liQaa » signifie « rencontre ». Mais ici certains ont expliqué ce mot par le fait que les croyants verront Dieu

Ils verront Dieu sans comment. Certains exégètes ont expliqué la parole « moulaaQouu rabbihim » par « ceux qui ont la certitude qu’ils vont voir leur Seigneur ». C’est une vue qui est sans comment, c’est-à-dire que ce ne sera pas une vue dans une direction. Il n’y aura pas de distance entre eux et Dieu, ni une distance proche ni éloignée. Car la distance est une relation entre deux corps. Or Dieu n’est pas un corps, donc cette relation-là ne Le concerne pas. C’est pour cela qu’on dit qu’Il est exempt de cela. Qu’est-ce qui fait que la vue d’un être soit possible rationnellement ? Ce n’est pas le fait que cet être soit dans un endroit, mais c’est le fait qu’il existe. Comme Dieu existe, il est valide selon la raison qu’Il soit vu. Il sera vu sans qu’Il ne soit dans une direction ni dans un endroit parce que la distance est impossible au sujet de Dieu. Parce que celui qui se trouve à une distance de toi, il a une limite et celui qui est limité a besoin de qui lui a donné cette limite. Or Dieu n’a pas besoin d’autrui. C’est Lui le Créateur, c’est Lui Qui donne les limites aux choses, Il n’est pas concerné par les limites. Quand on dit que Dieu n’est pas limité, cela ne veut pas dire qu’Il a une étendue qui est infinie, non, cela veut dire qu’Il n’est pas un corps ni un volume.

Et ils retourneront à la vie au jour du jugement. C’est-à-dire que nul autre que Dieu ne juge les esclaves au jour du jugement. C’est Dieu Qui fait que tel esclave sera au paradis et tel autre sera en enfer.

Verset 47 : ô vous, fils (descendants) d’Israël, rappelez-vous de la grâce que Je vous ai accordée. Il y a eu un verset semblable précédemment donc c’est une répétition pour insister sur le fait que Dieu leur a accordé beaucoup de grâces. Israa’iil est le nom du prophète Ya^Qouub qui veut dire « esclave » de Dieu ou « élite » de Dieu car « iil » signifie Dieu en hébreu. Et les descendants de Israa’iil sont les descendants des douze fils d’Israa’iil, les descendants des douze tribus.

Et que Je vous ai accordé un mérite (c’est-à-dire que J’ai fait en sorte que vous soyez meilleurs) sur les mondes. En arabe quand il y a un grand nombre de personnes, on dit « ^aalam », c’est le même mot que pour « monde » donc cela signifie que Dieu leur a accordé un mérite sur beaucoup de gens. Cela veut dire : « Nous vous avons accordé un mérite sur de nombreuses créatures ». C’est-à-dire : vos ancêtres qui étaient musulmans, rappelez-vous des grâces que Dieu leur a accordées et qu’Il leur a accordé un mérite sur beaucoup de gens et prenez exemple sur eux en croyant en MouHammad (qui est le prophète de votre époque). Si vous croyez en MouHammad, vous serez comme vos ancêtres qui étaient croyants en Moise et en les prophètes précédents.

Quant à ceux qui sont des descendants d’Israël de nos jours mais qui n’ont pas cru au prophète MouHammad et également ceux qui sont descendants du prophète MouHammad et qui ont contredit, qui se sont entêtés et qui ont démenti, ceux-là n’ont absolument aucun mérite. Ceux qui étaient meilleurs que beaucoup de monde, c’était leurs ancêtres qui étaient musulmans.

Le mérite dont il est question dans ce verset revient à leurs ancêtres qui, eux, suivaient les prophètes, à l’époque de Moise et les prophètes qui l’ont suivi. Ils croyaient en Dieu et en Ses prophètes. Ils ne démentaient pas.

Ces ancêtres-là étaient comme nous, c’est-à-dire que nous avons pour croyance que chaque prophète est véridique et qu’il est venu avec la religion de vérité qui est l’islam. Ceux à propos de qui il est fait référence parmi les fils d’Israël, ce sont les croyants., qui croyaient en tous les prophètes.

Certains se sont donnés pour illusion, à partir de ce verset, que les yahouud qui sont non musulmans et qui sont de cette époque, auraient un certain mérite. Comment auraient-ils ce mérite ? Alors qu’ils ne croient même pas aux prophètes MouHammad ni au prophète Jésus. Celui qui comprend le Qour’aan de travers, c’est une source d’égarement et également pour ceux qui suivent ceux qui comprennent de travers. En effet, les phrases peuvent être expliquées de plusieurs manières. Donc celui qui ne les comprend pas correctement aura des contradictions et il va s’égarer. Il n’y aura pas de cohérence. Allaah a éprouvé Ses esclaves : certains connaissent les explications correctes et ils donnent aux versets les sens corrects. Et ceux à qui Dieu n’a pas accordé cette réussite, ils vont donner au Qour’aan un autre sens que le sens correct et c’est une source de perdition et ils vont être égarés.

Verset 48 : et craignez un jour. Et il s’agit du jour du jugement. Il n’y aura pas une âme croyante qui pourra intercéder en faveur d’une âme, c’est-à-dire mécréante. C’est-à-dire que celui qui est venu au jour du jugement musulman, il ne va pas compenser les défaillances de quelqu’un qui est mort non croyant. C’est pour cela que le Qour’aan est un miracle permanent pour notre prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. De nos jours il y a beaucoup de gens qui ont délaissé le Qour’aan, pour eux, c’est juste un objet de décoration à la maison, malheureusement.

Et il ne sera accepté d’elle aucune intercession. Et le terme « elle » (minhaa) ici est un pronom qui fait référence à l’âme croyante. C’est-à-dire que l’âme croyante ne pourra pas intercéder pour l’âme qui est mécréante. Celui qui est croyant n’intercèdera pas pour celui qui est mécréant. L’intercession consiste à demander le bien à autrui en faveur d’autrui. Ceux qui vont intercéder au jour du jugement vont demander à Dieu le bien en faveur de tierces personnes. Au jour du jugement, aucune âme croyante n’intercèdera en faveur d’une âme non croyante.

Il a été dit que les yahouud à l’époque du prophète ont dit : « ce sont nos ancêtres qui étaient prophètes qui vont intercéder en notre faveur », alors qu’eux n’étaient pas croyants. Ce verset a été révélé pour leur couper tout espoir de l’intercession en leur faveur alors qu’ils n’étaient pas croyants. C’est comme dans un autre verset où il est dit ce qui signifie : « l’intercession de ceux qui intercèderont au jour du jugement ne leur profitera pas ».

Et le groupe des mou^tazilah qui est un groupe qui se prétendait musulman disait que le musulman qui commet un péché, il n’est plus musulman et qu’il n’y a plus d’intercession en sa faveur. Et ils prétendent que ce verset explique cela. La réplique à leur donner est que ce verset concerne l’intercession en faveur de non croyants et non pas en faveur de musulmans désobéissants.

Le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit ce qui signifie : « mon intercession est pour les grands pécheurs de ma communauté ».  Rapporté par Al-Haakim.

Et il ne sera pas accepté d’eux une compensation. La compensation est pour compenser une défaillance. Actuellement, si quelqu’un a une défaillance, dans certains cas, il paye une compensation. Mais au jour du jugement, ce ne sera pas le cas : les mécréants ne pourront pas payer une compensation pour compenser leur mécréance, ils ne seront pas acquittés.

Et ils ne seront pas soutenus. C’est-à-dire que ces non croyants, au jour du jugement, personne ne va les aider.

Verset 49 : et lorsque Nous vous avons sauvés de ceux qui étaient dans le camp de Pharaon. Le mot « ‘aal » indique ceux qui suivaient Pharaon dans sa religion et « pharaon » est un titre de rois qui ont gouverné les géants comme César est un titre donné à ceux qui dirigeaient les Romains et Chosroes est le titre donné aux rois des Perses.

Nous vous avons délivrés de l’injustice que commettait Pharaon parce que Pharaon leur faisait subir des injustices, c’est comme s’il les recherchait pour leur faire parvenir la nuisance. « souu’ou l-^adhaab » : le mal du châtiment , il s’agit du mal que Pharaon faisait subir à leurs ancêtres , alors que tout le châtiment est un mal. Cela signifie le châtiment qui est extrême et qui est atroce.

Puis Il énumère les différentes sortes de châtiments que Pharaon avait fait subir à leurs ancêtres. A l’un, il égorgeait ses garçons et il laissait les filles vivantes pour qu’elles soient à leur service. Ceci parce que les devins avaient dit à Pharaon qu’il y aurait un garçon qui allait naitre et qui serait la cause de la disparition de son royaume. Et ces devins ont averti Pharaon tout comme ils ont averti An-Noumrouud à propos de Ibraahiim. Mais ce que ces deux ont essayé de faire n’a pas empêché la réalisation de ce que Dieu a prédestiné de toute éternité, à savoir que Moise est né et a été la cause de la perte de Pharaon.

Et il y a en cela un « balaa’ » de la part de votre Seigneur.  Le mot « balaa’ », s’il est expliqué par le sens de l’épreuve, il en est visé l’acte de Pharaon, c’est cela qui est une épreuve qui a été subie par les gens. Si le mot « balaa’ » était expliqué par le sens de la grâce, il fait allusion au fait qu’ils ont été sauvés de Pharaon. Donc on voit que le mot « balaa’ » peut avoir le sens de l’épreuve et il peut avoir le sens de la catastrophe.

Un « balaa’ » qui est éminent. C’est pour cela qu’on ne traduit pas le Qour’aan.

Verset 50 : Dieu leur rappelle les grâces qu’Il a accordées à leurs ancêtres qui étaient musulmans, de la communauté de Moise.  Nous avons séparé la mer en plusieurs chemins. La mer s’est écartée pourfaire apparaitre un chemin pour qu’ils puissent traverser.Et il y eut douze chemins pour les douze tribus des descendants d’Israël. Chaque tribu avait son chemin. Dieu est sur toute chose tout puissant. Ceci pour rappeler que ce ne sont pas les causes qui créent les effets. C’est Dieu Qui est le créateur des causes et des effets. S’Il veut qu’il y ait des effets sans la cause habituelle, cela a lieu.

Donc les tribus traversaient et la mer s’ouvrait pour les laisser le chemin. Dieu leur a accordé cela. Il a été dit que les descendants d’Israël, alors qu’ils étaient dans un chemin qui était séparé d’un autre par un mur (chacune des douze tribus étaient comme entre deux montagnes d’eau), ont dit à Moise : « où sont nos compagnons ? nous voulons les voir ». Allaah a révélé à Moise de faire un signe avec son bâton et il est apparu sur les murs d’eau des lucarnes à travers lesquelles ils pouvaient se voir et s’entendre.

Nous vous avons sauvés et Nous avons fait périr noyés. Pharaon et ses soldats et vous, vous observez. Vous voyez cela, vous en êtes conscients et vous ne doutez pas à ce sujet. Dieu leur rappelle cela dans l’objectif qu’ils soient croyants. Les yahouud de l’époque du Prophète MouHammad savaient cela mais ils le cachaient. Et le Prophète a su cela par révélation de la part de Dieu, car il ne lisait pas.

Verset 51 : Et Nous avons promis à Mouuçaa la révélation en quarante nuits puis vous avez pris un veau après cela 

Dieu a promis à Mouuçaa ^alayhi s-salaam la révélation et Il lui a promis de lui révéler certaines choses, parmi elles le fait d’aller à un endroit qui s’appelle « aT-Touur » dans le Sinaï (Tyr). Quand les descendants d’Israël s’étaient installés en Egypte après la mort de pharaon, ils n’avaient pas de livre. Allaah ta^aalaa a promis à Mouuçaa de lui révéler la Torah et Il lui a indiqué la date de cette révélation au mois de dhou l -Qa^dah plus dix jours de dhou l-Hijjah, ce qui fait quarante nuits en tout. Et certains parmi les fils de Israël s’étaient alors mis à adorer un veau. Un homme nommé Mouuçaa as-saamiriyy leur a fabriqué un veau à partir des bijoux qu’ils avaient emmenés et auquel ils avaient mélangé un peu de terre de l’endroit où se tenait le cheval de l’ange Jibriil et ce veau s’est mis à émettre un son alors ils se sont mis à l’adorer. Donc ceci est arrivé après que Mouuçaa soit parti à aT-Touur.

Et vous êtes injustes en cela. Et vous êtes injustes dans votre adoration du veau ; puisque vous avez voué votre adoration à ce qui ne mérite pas d’être adoré.

Verset 52 : puis Nous vous avons pardonné. Dieu leur a accordé le repentir et leur a effacé leur péché. Après que vous ayez adoré le veau, puissiez-vous remercier. Que vous remerciiez Dieu Qui vous a fait grâce du pardon suite au péché que vous avez commis.

Verset 53 : et Nous avons accordé à Mouuçaa le Livre et le fourQaane.

Et Nous avons accordé à Mouuçaa le Livre et ce qui permet de faire la différence entre le vrai et le faux, entre le bon et le mauvais. C’est-à-dire que Dieu lui a accordé la révélation d’un livre qui est la Torah, qui, en plus d’être un livre révélé, comporte ce qui permet de faire la différence entre le vrai et le faux. Ici, même s’il y a le terme « wa » qui est une conjonction de coordination, cela indique la même chose, ce sont deux caractéristiques qui se trouvent dans ce livre-là, que c’est un livre qui est révélé ET qui permet de faire la différence entre le vrai et le faux. Il ne s’agit donc de deux livres différents mais bien d’un seul livre qui s’appelle la Torah qui remplit les deux caractéristiques citées.

Une autre explication est : Nous t’avons fait révéler le livre et le FourQaane : Le livre est la Torah et le FourQaane ce sont les miracles que Dieu a accordés à Mouuçaa, comme le bâton qui s’est transformé en un véritable serpent.

Une troisième explication de al-FourQaane est la révélation de ce qui est licite et ce qui est illicite.

Une autre explication est le fait que la mer se soit entrouverte pour les descendants des fils d’Israël. Dans le sens de la séparation puisque c’est la séparation qui a eu lieu dans la mer qui a permis d’avoir ces chemins et les tribus des descendants des fils d’Israël ont pu quitter l’Egypte pour la Palestine.

Ou encore dans le sens de la victoire qui a fait la différence entre Mouuçaa et son ennemi. Grâce à cette victoire, Mouuçaa a eu le dessus sur ses ennemis, en l’occurrence sur Pharaon et son armée.

Puissiez-vous être bien guidés. C’est-à-dire « afin que » vous soyez bien guidés. Dieu a révélé cela à Mouuçaa pour que vous soyez bien guidés.

Verset 54 : et Mouuçaa a dit à son peuple c’est-à-dire ceux d’entre eux qui se sont mis à adorer le veau.

Ô peuple vous avez été injustes envers vous-mêmes en vous mettant à adorer le veau : c’est-à-dire en considérant que c’est quelque chose qui mérite l’adoration

Alors faites le repentir à votre Créateur : c’est Lui Qui a créé les créatures et Il n’a pas créé les choses absurdement : c’est-à-dire que tout ce que Dieu a créé comporte une sagesse. Même la création des porcs et des singes, il y a une sagesse en cela.

Il y a en cette parole de Mouuçaa à son peuple une mise en garde et un avertissement parce qu’ils ont délaissé l’adoration de Dieu Celui Qui sait toute chose, Celui Qui crée toute chose selon une sagesse, Lui Qui les a créés et Qui a fait qu’il n’y ait pas d’absurdité dans ce qu’Il créé. Ils se sont détournés de l’adoration de Dieu, Celui Qui est exempt de toute imperfection, pour se mettre à adorer un veau qui est l’exemple-même de l’idiotie et de la stupidité.

Alors tuez-vous vous-mêmes.

Il a été dit que c’est selon le sens apparent. Certains savants ont dit que leur repentir passait par le fait de se donner la mort à eux-mêmes.

Et il a été dit que leur repentir était de se tuer les uns les autres. C’est-à-dire qu’après leur retour à l’islam, c’était une condition pour l’acceptation de leur repentir.

Troisième explication : il a été dit que ceux qui n’ont pas adoré le veau ont reçu l’ordre de tuer ceux qui avaient adoré le veau. Et 70.000 d’entre eux sont morts.

Cela (fait référence au repentir et au fait de tuer) vaut mieux pour vous selon le jugement de votre Créateur c’est-à-dire « cela vaut mieux pour vous que de persister sur la désobéissance ».

Il est Celui Qui a accepté votre repentir, c’est-à-dire Il est celui Qui vous fait grâce d’accepter votre repentir même si vous en faites beaucoup. Même si une personne commet un péché mille fois et fait le repentir avec les conditions remplies, Dieu accepte le repentir.

Et Il est miséricordieux, même si ce sont des péchés qui sont graves. N’est-ce-pas que c’est grave d’adorer un veau ? Et pourtant Dieu a accepté d’eux leur repentir. C’est-à-dire qu’ils rentrent en islam et ils ne sont pas châtiés pour ce qu’ils ont fait.

Analyse grammaticale de ce verset 54 : Dieu a fait que leur repentir après avoir adoré ce veau en or, était qu’ils se donnent la mort. Et Dieu ordonne ce qu’Il veut ; comme quand Il a ordonné à Ibraahiim d’égorger son propre fils. C’est interdit d’égorger son propre fils. Et pourtant ce fut un ordre donné à Ibraahiim de la part de Dieu. Cela lui ferait gagner des récompenses. Donc Dieu a fait qu’un acte, du temps du prophète Ibraahiim, fasse gagner des récompenses et dans la Loi du prophète MouHammad, c’était un grand péché. Les lois en Islam ne sont pas selon la raison. Dieu ordonne et interdit ce qu’Il veut. Comment est-ce qu’on a su qu’il est interdit d’épouser la sœur de notre père ? Pourquoi est-ce interdit d’épouser son propre frère ou sa propre sœur ? C’est par la Loi. Pourtant c’était permis dans la Loi d’Aadam. Et c’est devenu interdit dans les lois ultérieures. Donc les jugements ne sont pas par la raison. Les jugements sont par la transmission selon ce que le prophète de notre époque nous a transmis.

Verset 55 : Et ils ont dit ô Mouuçaa, nous ne croirons en toi que si nous voyons Allaah, mais la foudre s’est abattue sur vous (la mort vous a pris).  Vous n’avez pas pu Le voir. Il a été dit qu’un feu est descendu du ciel et qui les a brûlés. Il a été dit qu’il y avait 70 personnes qui sont parties avec notre maitre Mouuçaa ^alayhi s-salaam lorsqu’il est parti au mont Tyr pour aller demander le pardon de Dieu pour son peuple. Ils lui ont dit : nous n’avons pas participé à l’adoration du veau avec les autres, alors fais-nous voir Dieu. Mouuçaa leur a dit : j’ai demandé à Dieu mais je n’ai pas pu Le voir. La montagne n’a pas pu supporter de voir Dieu et Mouuçaa s’est évanoui. Demander de voir Dieu n’est pas quelque chose d’impossible parce que le critère pour la vision d’un être c’est que cet être existe, ce n’est pas qu’il soit dans un endroit. Comme l’a dit notre maitre Abouu Haniifah : « Dieu existe il est donc valable selon la raison qu’Il soit vu ». D’ailleurs nous savons que les croyants, lorsqu’ils seront au paradis, ils verront Dieu, sans que Dieu ne soit au paradis ni ailleurs ; parce que Dieu n’est pas dans un endroit.

Notre maitre Mouuçaa connait mieux Allaah que nous. Il a demandé à Dieu de Le voir. Allaah lui a appris que si la montagne supportait de voir Dieu, alors lui, Mouuçaa pourrait Le voir également.  Mais la montagne n’a pas supporté, elle s’est effondrée et Mouuçaa s’est évanoui. C’est cela le sens de la réponse de notre maitre Mouuçaa à ces soixante-dix quand ils lui ont dit : fais-nous voir Dieu et qu’il leur a répondu : je n’ai pas pu Le voir. Ils lui ont répondu : » toi, tu as vu Dieu alors nous n’allons te croire que si tu nous montres Dieu ». Et Dieu a envoyé sur eux une foudre qui les a brûlés.

Les mou^tazilah prétendent que l’homme est créateur de ses actes et ils ont dit également que ce n’est pas possible que Dieu soit vu. Ils ont prétendu que ce verset est une preuve que Dieu ne peut pas être vu car ils ont dit que ces 70 n’auraient pas été châtiés pour avoir demandé quelque chose de possible. En réalité s’ils ont été châtiés par ce feu qui s’est abattu sur eux, c’est parce qu’ils avaient dit à Mouuçaa : « tu as vu Dieu alors nous n’allons te croire que si tu nous montres Dieu ».  Ils ont donc été châtiés pour leur mécréance et non pas pour avoir demandé à voir Dieu. Ils avaient refusé de croire en Mouuçaa ^alayhi s-salaam, alors qu’ils ont vu les miracles de sa part. Or croire aux prophètes est un devoir, dès l’apparition de leurs miracles. Et on ne demande pas à un prophète de nouveau miracle sans raison ; c’est-à-dire qu’après que le premier miracle soit apparu, c’est suffisant pour l’obligation de croire au prophète.

Mais il est possible de demander au prophète d’autres miracles, et ceci pour augmenter en certitude. Comme ceux qui ont demandé à notre maître Jésus ^alayhi s-salaam. Ses compagnons lui ont demandé une table qui descende du ciel, pleine de nourriture, alors qu’ils avaient déjà vu des miracles de sa part mais c’était pour augmenter en certitude. Concernant la demande du premier miracle, il n’y a pas de problème puisque c’est le miracle qui permet de différencier un prophète d’un charlatan. (Et le miracle est quelque chose d’extraordinaire, qui a lieu sur les mains de celui qui prétend la prophétie, qui est conforme à ce qu’il dit, et qui ne peut pas être contré par quoi que ce soit de semblable). Quant à ceux qui étaient avec notre maitre Mouuçaa ^alayhi s-salaam, ils ont été brûlés par la foudre qui s’est abattue sur eux, car leur demande n’était pas dans le but d’apprendre mais ils avaient demandé de la manière de celui qui montre un entêtement.

Et vous la voyez. C’est-à-dire la foudre qui s’est abattue sur eux.

Verset 56 : puis Nous vous avons ressuscités. Après votre mort, puissiez-vous remercier. Puissiez-vous remercier la grâce de revenir à la vie après la mort.

Verset 57 : et Nous vous avons abrités par des nuages. C’est-à-dire que Dieu a fait qu’il y a eu des nuages qui les protègent du soleil lorsqu’ils s’étaient perdus quarante ans dans un désert. Et Dieu a asservi pour eux des nuages qui les accompagnent dans leur marche pour les protéger de la chaleur du soleil et la nuit, il y avait un pilier de feu qui éclairait leur chemin Et leurs vêtements ne se salissaient pas et ne s’usaient pas.

Et Nous avons fait descendre al-mann : c’est une nourriture qui était comme la neige qui descendait du ciel depuis l’aube jusqu’au lever du soleil et chacun d’entre eux avait un Saa^ (qui est l’équivalent de quatre moudd)

Et du salwaa : Dieu faisait souffler un vent du sud qui leur ramenait des oiseaux qu’ils pouvaient attraper comme ils le voulaient, puis l’égorger et le manger comme ils voulaient.

Nous leur avons dit : mangez des choses délicieuses que Nous avons accordées.

Et ils ont été injustes envers eux-mêmes : c’est-à-dire que malgré tous les bienfaits que Dieu leur accorde, ils ont été ingrats. (Le péché constitue une injustice envers soi-même parce que quand quelqu’un agit envers sa propre personne autrement que conformément aux ordres de Dieu, il aura agi dans quelque chose qui ne lui appartient pas véritablement. Car nous appartenons à Dieu, donc si quelqu’un agit de façon non conforme aux ordres de Dieu, il aura été injuste envers lui-même).

Verset 58 : et Nous leur avons dit : après être sorti de cet endroit où ils s’étaient perdus

Entrez dans cette ville : c’est soit Jérusalem soit Jéricho. Qaraa signifie « regrouper » et Qariyah signifie un regroupement de personnes, donc ce verset signifie « allez dans ce village ».

Et mangez des fruits (de cet endroit) où vous voulez et mangez en abondance et entrez par la porte c’est-à-dire la porte de la ville ou la porte de la coupole où ils faisaient leur prière. Et le peuple d’Israël qui est sorti d’Egypte avec notre maitre Mouuçaa, en définitive, ils ne sont pas entrés dans la ville de Jérusalem du vivant de Mouuçaa ^alayhi s-salaam mais ils sont entrés par cette porte puis ils sont entrés dans Jérusalem après la mort de notre maitre Mouuçaa ^alayhi s-salaam

En vous prosternant. Ils ont reçu l’ordre de se prosterner en arrivant devant cette porte de cette ville en guise de remerciement pour Dieu et par humilité.

Et dites : exprimez votre besoin. (Dites à Dieu de vous décharger de vos péchés).  C’est-à-dire qu’ils demandent à Dieu de les décharger de leur péché.

Une autre explication est : dites : nous avons reçu l’ordre d’entrer dans cette ville et de nous y installer.

D’après ^Aliyy que Dieu l’agrée, il a dit qu’il leur a été dit : dites bismi l-Laahi R-RaHmaani R-RaHiim et selon ^Ikrimah, il leur a été ordonné de dire : laa ‘ilaaha ‘illa l-Laah.

Nous vous pardonnerons alors vos péchés. Et Nous ajouterons encore plus à ceux qui agissent en bien. Donc cette parole qu’ils avaient reçu l’ordre de dire était une cause pour l’augmentation de la récompense de celui qui agissait en bien et c’était une cause de pardon et de repentir pour celui qui agissait en mal.

Verset 59 : ceux qui ont été injustes ont changé les paroles autres que celles qui leur ont été dites : ceux qui ont été injustes ont changé le mot qu’il leur avait été ordonné de dire c’est-à-dire qu’ils ont mis à la place du mot « HiTTah » une parole différente ; eux, ils avaient reçu l’ordre de dire un mot qui signifie le repentir ou le fait d’être déchargé des péchés, pour dire quelque chose qui n’a pas ce sens. Ils ont déformé le mot et ont dit « HinTah » qui signifie « blé ». Il a été dit qu’en langue nabatéenne, ils ont dit « HinTan sounQaaTan » qui signifie « blé rouge ». Ils ont dit cela pour se moquer de ce que Dieu leur a ordonné de dire et pour se détourner de ce que Dieu leur a ordonné de dire et dire ce qu’eux, désiraient parce qu’ils recherchent les biens du bas monde.

Nous avons fait que s’abatte du ciel sur ceux qui ont été injustes un châtiment. Ici il y a une répétition de la phrase « ceux qui ont été injustes », c’est pour insister sur la laideur de leur comportement et pour annoncer que s’abattra sur eux un châtiment en raison de leur injustice

En raison de leur perversité. C’est-à-dire en raison de leurs péchés. Il a été dit que 24.000 d’entre eux sont morts de la peste en une heure et il a été dit 70.000 personnes.

Verset 60 : ce verset revient au temps où Mouuçaa était vivant parmi eux. Quand Mouuçaa a demandé l’eau pour son peuple, Nous lui avons dit : donne un coup avec ton bâton sur un rocher. Ils avaient eu soif dans ce désert où ils s’étaient perdus, alors Mouuçaa ^alayhi s-salaam a demandé l’eau pour eux. Ici le rocher a été désigné par un article défini « le » rocher : il s’agit d’un rocher qui provenait de la montagne « Tiir » au Sinaï et qui était de forme cubique. Il avait quatre faces et de chaque face avait jailli une source d’eau puisqu’ils étaient douze tribus. Chaque tribu savait quelle source lui était dédiée. Et quand ils ont traversé la mer rouge, alors qu’ils quittaient l’Egypte, ils étaient 600.000. Et la taille de leur campement était de douze mille. Ceci était un miracle parce qu’un rocher qui donne de l’eau à 600.00 personnes, c’est miraculeux. Et ils transportaient ce rocher avec eux. Et il a été dit que ce n’était pas un rocher en particulier mais que cela signifiait : frappe le rocher en général.

« fa » : soit c’est pour indiquer une conséquence , c’est-à-dire que le fait de frapper le rocher a eu pour conséquence le jaillissement de l’eau en abondance ou c’est une explication

C’est alors qu’ont jailli de ce rocher douze sources, autant de sources qu’il y a de tribus. Chaque tribu a su quelle source lui était désignée. Mangez et buvez de cette subsistance que Dieu vous accorde c’est-à-dire que tout ce qui vous est donné est une subsistance de la part de Dieu, c’est-à-dire que c’est Dieu Qui vous a fait grâce de tout cela.

Et ne semez pas la corruption sur terre. Ici le verbe employé indique le summum, le plus grave de la corruption c’est-à-dire « ne faites pas plus que ce que vous êtes en train de faire, cessez de faire et n’en rajoutez pas ».

Verset 61 : vous avez dit ô Mouuçaa, nous ne patientons pas et nous voulons un plat. Ils ont dit cela alors qu’ils s’étaient égarés dans le désert de Tiir après qu’ils aient refusé d’obéir à l’ordre de Mouuçaa de combattre les mécréants qui étaient à Jérusalem pour les en faire sortir. Leur punition a été qu’ils se sont retrouvés à tourner en rond dans un désert, pendant quarante ans et ils n’arrivaient pas à en sortir. Malgré cela, Dieu leur faisait descendre de la nourriture du ciel, sous forme de cailles prêtes et de mann qui était comme de la rosée matinale qui ressemble au coton sucré. Ils pouvaient manger autant qu’ils voulaient, mais malgré cela, ils disaient qu’ils voulaient des plats qu’eux-mêmes cuisinent. Ils ont dit qu’ils n’arrivaient pas à patienter à manger un seul plat, le même chaque jour. Dans le verset, il est question d’un seul plat (Ta^aamin waaHidin) mais cela vise les deux : le mann et les cailles, donc le plat ici signifie le menu. Combien sont-ils ingrats !!

Une autre explication est qu’ils ont visé par là une seule catégorie de nourriture qui était soignée et raffinée, c’était de la nourriture de gens qui ont du goût. Or ils étaient plutôt des agriculteurs, c’est pourquoi ils ont demandé à Mouuçaa de la nourriture à laquelle ils étaient habitués comme des céréales, des légumineuses.

(Ils lui ont dit) Invoque ton Seigneur pour qu’Il nous fasse sortir des graines de la terre. Ils n’ont pas dit invoque notre Seigneur mais ton Seigneur, tellement ils sont ingrats. Ils ont dit à Mouuçaa : demande à Dieu qu’Il nous fasse sortir de la terre des plantations (al-baQl) c’est-à-dire des plantes vertes aromatiques comme la menthe, le céleri et autres légumes que les gens consomment

Et des concombres

Et (fouumihaa) : si c’est récité ainsi cela veut dire le blé et selon une autre récitation dans laquelle la lettre « faa’ » est récitée « thaa’ » (thouumihaa), et cela signifie alors l’ail. Ces deux récitations proviennent du Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Une fois il a récité avec « fa » et une fois avec « tha ».

Et des lentilles et des oignons.

Est-ce que vous demandez quelque chose de moins précieux que ce que vous avez ? Ils ont demandé des choses pour lesquelles ils vont se fatiguer pour les semer, pour les entretenir, pour les récolter, pour les cuisiner, alors que la nourriture leur tombe du ciel !!!

Allez donc à MiSr : le mot « MiSr » en arabe a plusieurs sens. Il peut avoir le sens de ville (allez dans une ville) ou encore l’Egypte. Donc ce verset peut avoir deux sens : quittez l’endroit où vous êtes perdus, qui s’appelle at-tiih du verbe taaha qui signifie s’égarer pour aller soit dans une ville, soit en Egypte.  Et le territoire où ils se sont égarés se trouve entre Baytou l-MaQdis (Jérusalem) et une ville qui s’appelle (QinnaSriine) qui se trouve actuellement en Syrie. Et la superficie de ce territoire est de douze farsakh sur huit farsakh. Le farsakh s’appelle persange, c’est une unité de distance perse qui équivaut à 5 kilomètres. Donc le territoire s’étendait sur une longueur de soixante sur quarante kilomètres. Ce n’est pas très grand et malgré cela, ils s’y sont égarés pendant quarante ans.

Vous trouverez là-bas ce que vous voudrez. C’est-à-dire que vous trouverez cela dans les villes et non pas dans le désert.

Ils ont été frappés d’humiliation et de pauvreté.  Il y a une image dans la suite du verset : c’est-à-dire que Dieu les a humiliés, l’humiliation les a entourés de toutes parts et s’est collée à eux, à l’image de la terre glaise qui colle au mur si on la plaque au mur. L’image est que cette humiliation et cette pauvreté s’est collée à eux, tout comme la boue colle au mur lorsqu’elle est jetée sur ce mur. Dieu a fait qu’ils soient dans l’humiliation et la pauvreté en raison de leur ingratitude. Les yahouud, en général, ils sont humiliés et pauvres. Soit en réalité soit ils montrent qu’ils sont pauvres. Ceci par crainte que la jiziah augmente pour eux. La jiziah est ce que les gens du Livre paient au sultan des musulmans pour rester sous sa protection.

Et ils ont mérité un châtiment de la part de Dieu. Suite à ce qu’ils ont fait, ils méritent un châtiment de la part de Dieu.

Et ce parce qu’ils mécroyaient en ce que Dieu leur envoyait comme signes et ils assassinaient les prophètes.  Ce qui leur est arrivé ici est à cause de leur mécréance et parce qu’ils avaient assassiné des prophètes, en effet les yahouud avaient tué les prophètes Cha^yiaa,  Zakariyya et YaHyaa que Dieu les honore davantage en degrés. Un nabiyy (prophète) informe de la part de Dieu. Et le mot nabiyy signifie également l’élévation, parce que le degré d’un prophète est élevé. Les deux significations sont valides dans la langue et le sens de chacune des deux déclinaisons sont correctes.

Ils étaient mécréants et ils assassinaient les prophètes injustement et ce, en raison de leur désobéissance et de l’injustice qu’ils commettaient. Et ce, parce qu’ils avaient désobéi et qu’ils avaient dépassé les limites. Ils avaient commis plusieurs sortes de désobéissances et ils avaient dépassé la limite fixée par Dieu en toutes choses, tout en étant mécréants et en assassinant les prophètes. « Ya^tadouuna » : il a été dit que c’est parce qu’ils ont dépassé la limite de samedi : car pour eux, dans leurs lois, ils ne devaient pas faire certaines activités le samedi. Mais certains avaient contourné cette interdiction. Et donc en raison de cette injustice, il leur arrive la punition. Une autre explication est qu’ils étaient mécréants, ils assassinaient les prophètes et ce, à cause de leur désobéissance et de leur dépassement des limites. C’est-à-dire que leurs désobéissances et leur dépassement des limites fixées par Dieu a entrainé leur mécréance et le fait qu’ils aient assassiné des prophètes. Et bien sûr le fait d’assassiner un prophète est plus grave que le fait d’insulter un prophète. Insulter un prophète est une mécréance et à plus forte raison, assassiner un prophète est une mécréance. Ils s’étaient noyés dans les péchés et l’animosité au point que leurs cœurs se sont endurcis, ce qui a entrainé leur mécréance et l’assassinat des prophètes. Le fait qu’ils aient commis beaucoup de péchés, le fait qu’ils aient dépassé les limites a endurci leurs cœurs, ce qui a emmené le fait de renier ceux que Dieu leur a envoyés et ils ont assassiné les prophètes. Ou alors ce sont des choses qui se sont cumulées ; leur désobéissance, leur dépassement des limites se sont cumulées avec leur désobéissances et leur assassinat des prophètes.

Verset 62 : certes ceux qui ont cru par la langue seulement, sans que leurs cœurs n’aient adhéré à la foi, c’est-à-dire que ce sont les hypocrites.

Et ceux qui yahouud c’est-à-dire ceux qui sont rentrés dans la yahouudiyyah (le judaïsme), on dit de celui-là qu’il est « haa’id » et le pluriel est « houud ». Certains savants ont dit que le mot « yahouud » dérive de la parole de Mouuçaa « innaa houdnaa ilayk », « ô Allaah, houdnaa ilayk ». Et « houdnaa ilayk » signifie « nous avons fait le repentir à Toi (à Dieu) ». C’est-à-dire qu’ils se sont repentis à Dieu. Mais cette appellation « innaa houdnaa ilayk » s’applique à ceux qui étaient croyants parmi eux, c’est-à-dire ceux qui croyaient en Moise et ceux qui croyaient en la loi de Moise telle qu’elle était lorsqu’elle a été révélée. Donc une explication du mot « yahouud » s’applique à ceux-là qui avaient fait le repentir. Cette appellation désigne ceux qui étaient croyants à l’époque de Moise.

Quant à ceux qui ont repris l’appellation de « yahouud » mais qui n’appliquent pas la loi de Moise, c’est-à-dire depuis qu’ils ont refusé de croire en Jésus parce que celui qui croit en un prophète et pas en un autre, il n’est plus musulman. Donc ils ont cru en Moise, ils étaient donc sur l’islam mais quand ils ont mécru en Jésus, ils n’étaient plus musulmans. Également, celui qui dit qu’il croit en MouHammad mais pas en Moise, ce n’est pas un musulman. Le musulman est celui qui croit en tous les prophètes parce qu’ils sont tous envoyés de Dieu.

Certains savants ont dit que le mot « yahouud » désigne ceux qui ont fait le repentir parmi ceux qui étaient à l’époque de Moise, qui étaient croyants. Mais il y en a qui ont repris cette appellation de « yahouud », qui sont venus après ceux-là, et ils ne sont plus croyants car ils ont renié le message de Jésus.

Pour ce qui est du début de leur falsification de la Torah, le Livre révélé à notre maitre Moise ^alayhi s-salaam, qui est musulman comme tous les prophètes, il se peut que cela ait eu lieu avant la mission de Jésus. Mais ils ont augmenté en falsification après le message de Jésus.

D’autres savants ont dit qu’ils ont été appelés ainsi parce qu’ils se balancent lorsqu’ils récitent la Torah. Ce balancement s’appelle « tahawwoud ».

Il y a plusieurs avis concernant l’origine de leur appellation. Pour reprendre la première explication du mot « yahouud », ils ont été appelés ainsi car ils ont suivi Moise sur la foi. Mouuçaa a dit lui-même : « innaa houdnaa ilayk ». Et « houdnaa » signifie « nous nous repentons ». Lui, Moise, n’a pas commis de péché pour dire cela, mais il parle au nom de son peuple. Cette définition ne s’applique pas à l’appellation de notre époque car ceux de notre époque n’ont pas cru en Jésus ni en MouHammad. Donc ils ne s’appellent pas « yahouud » dans le sens qu’ils ont fait le repentir.

« Wa n-naSaaraa » : ils ont été appelés ainsi parce qu’ils ont « naSarouu » ^Iiçaa c’est-à-dire qu’ils l’avaient soutenu. Et on appelle les partisans de Médine les « AnSaars » c’est-à-dire ceux qui soutiennent. Les NaSaaraa (les chrétiens) sont ceux qui avaient soutenu Jésus au début.

Une autre explication de ce terme est : ceux qui avaient suivi Jésus, lorsque celui-ci avait demandé « qui sont mes soutiens ? » pour renforcer l’appel à l’obéissance à Dieu.

Une autre explication est ceux qui sont de Nazareth qui est une ville en Palestine. Et c’était des gens de cette ville qui avaient répondu à l’appel, au début. On traduit ce terme par chrétiens, actuellement.

« Wa S-Saabi’iine » (et les Sabéens) : Saba’a signifie le fait de quitter une religion connue pour une autre religion. Ici les Sabéens sont des gens qui ont quitté la religion des yahouud et la religion des naçaaras et ils se sont mis à adorer les anges.

Il a été dit que ce sont des gens qui se sont mis à réciter les psaumes de David, le livre révélé à Daoud ^alayhi s-salaam. Même s’ils suivaient Daa’ouud véritablement, ils auraient dû suivre le prophète qui venait après, parce que chaque communauté de prophète doit suivre le prophète suivant s’il apparaissait.

Et d’autres savants ont dit que les sabéens sont un groupe qui adore les astres.

Notre chaykh nous a rapporté qu’à l’époque de notre maitre AHmad Ar-Rifa^iyy que Allaah l’agrée, alors qu’il était en Irak, il y avait un Sabéen qui avait perdu sa vache et il s’est retrouvé proche de l’endroit où était notre maitre AHmad qui a vu cet homme exténué après avoir cherché sa vache toute la journée. Il lui a proposé de passer la nuit dans sa zawiyah. Et comme il savait que cet homme était sabéen et que les sabéens avaient une haine contre les musulmans, qu’ils ne mangeaient même pas le pain fabriqué par un musulman. Il lui a alors ramené de la farine, de l’eau et ce qu’il faut pour qu’il prépare son pain et lui a dit de fabriquer son pain lui-même.  Le lendemain, cet homme était tellement heureux suite à ce geste de la part de AHmad Ar-Rifa^iyy, que, quand il est rentré chez lui, il a dit aux siens : « sa religion est forcément correcte. Regardez comment il a agi envers moi alors que je ne suis pas sur sa religion. »  Et les gens sont alors entrés en islam.

Ceux (qui ont été énumérés précédemment) qui croient en Dieu et au jour dernier : ils étaient mécréants puis ils ont cru en Dieu et au jour dernier sincèrement.

Et qui ont œuvré en bien, ils auront leur rétribution c’est-à-dire leur récompense. Dieu a créé des catégories de gens et Il a voulu que certains suivent la vérité. Disons louange à Dieu que nous fassions partie de ceux pour qui Dieu a voulu cela. Ils auront une récompense qui leur est réservée pour leur au-delà.

Que Dieu leur accordera, ils n’auront pas à avoir peur ni à être chagrinés. Lechaykh a dit que ce verset est une preuve que, dans le peuple de Jésus et le peuple de Moise, avant que certains ne commettent de la mécréance, il y avait parmi eux des saints. Car ceux qui n’auront pas peur et qui ne seront pas chagrinés, ce sont des saints. Comme par exemple Jourayj, ce saint qui était de la communauté de Jésus, qui s’était éloigné des gens pour adorer Dieu dans un ermitage et qui a été accusé à tort de fornication. Mais le bébé a témoigné en sa faveur et disant que son père était le berger. C’était un prodige pour Jourayj.

Exégèse sourate Maryam (Suite 2)

Posted in cours général,Croyance,Histoire,islam,Livre,tafsir par chaykhaboulaliyah sur novembre 30, 2021

^Amr Ibn ^Al °AaS qui était un des envoyés des Qurayshites pour remonter An-Najachiyy (le Négus) contre les musulmans. Voyant que les paroles rapportées par Ja^far avaient un impact sur le Négus et les autres, il voulait tout essayer pour le remonter contre les musulmans.

Amr Ibn ^As lui dit : “Mais ils te contredisent à propos de Jésus fils de Marie !”

Le négus s’est retourné vers les musulmans et leur a demandé musulmans ce qu’ils disaient sur Jésus fils de Marie et à propos de sa mère.

Hamza qui était l’oncle du prophète a pris la parole et a dit : “nous disons à propos de Jésus, qu’il est l’esclave de Dieu et son messager. Il est le fils de Marie, celle qui se consacre à l’adoration de Dieu, celle qui est pure. Nous disons que comme Dieu l’a dit, il est l’annonce de la bonne nouvelle et que son âme (l’âme de Jésus) est une âme honorée par Dieu, c’est Dieu qui l’a créé, c’est Dieu qui l’a honorée et c’est une âme qui a été insufflée dans la vierge Marie, celle qui n’a pas été touchée par un humain (c’est à dire qu’elle n’a pas eu de rapport).”

Ps : à cette époque, ^Amr Ibn Al °AaS était un associateur, par la suite, il est entré en islam.

Lorsque le négus a entendu ces paroles, il a pris une tige et il a dit “Ô vous gens d’Abyssinie, ô vous les prêtres, par Dieu ce qu’ils sont en train de dire à propos de Jésus, c’est exactement ce que nous disons à son propos. Bienvenue à vous et bienvenue de celui de chez qui vous êtes venus (c’est à dire au prophète). Je témoigne qu’il est un envoyé de Dieu et qu’il est celui qui nous a été décrit dans l’évangile et qu’il est le messager qui a été annoncé par Jésus fils de Marie. Vous êtes en sécurité dans mon royaume, vous n’avez rien à craindre, allez ou bon vous semble. Par Dieu, n’eut été les charges de la royauté, je serais venu auprès de lui et je serais celui qui lui porte ses sandales et celui qui lui verse l’eau pour qu’il fasse ses ablutions.”

Le négus a ainsi humilié les deux Quraychites qui étaient venu pour essayer de le remonter contre eux et il a même ordonné qu’on leur rende leur cadeau, ce qui fut fait.

Le négus et ceux qui étaient avec lui, ont pris pour preuve que notre maitre Mouhammad est un envoyé de Dieu en se basant sur le miracle du Qour’aan. C’était suffisant pour eux, pour prouver la véracité du prophète. Ils se sont suffi du texte du Qour’aan et ils ont cru au prophète et en ce qu’il a amené de la part de Dieu.

Parmi les informations qui sont dans le Qour’aan, c’est la confirmation de l’existence du Créateur et du fait que ce monde a un début.

Ce roi d’Abyssinie est entré en Islam et il n’est pas resté longtemps au pouvoir car il est mort peu de temps après. Le jour de son décès, lorsqu’il était mort, le prophète qui était en Arabie a reçu la révélation que le négus était mort au pays d’Abyssine. Dieu le Lui a révélé. Le messager a dit à ses compagnons à Médine ce qui signifie : “Faites la prière funéraire de l’absent en faveur de votre frère le négus car il est mort”. Ils ont fait la prière funéraire de l’absent en sa faveur.

Par la suite, les informations parvenaient aux gens de Médine, que de la tombe du négus, les gens voyaient une lumière qui jaillissait.

°Aa’ichah a dit “nous discutions entre nous sur le fait que c’était très connu qu’au-dessus de la tombe de An-Najaachiyy, on voyait la lumière. Il était devenu un musulman, un saint vertueux. Il était parmi les grands musulmans, des esclaves vertueux et pieux de Allaah ”.

Il est entré en Islam, il a appliqué parfaitement les lois de l’Islam et est devenu un saint. Il est devenu au nombre des saints. Au point que Dieu a fait montrer aux gens ce prodige, c’est à dire qu’il avait de la lumière qui jaillissait de sa tombe.

Le prodige du roi d’Abyssinie, c’est que les gens voyaient au-dessus de sa tombe de la lumière.

Ps : aujourd’hui encore, les gens lui rendent visite en Abyssinie. Les musulmans ont pris l’habitude de visiter sa tombe le mois de mouharram, le jour de ^achoura. Celui qui se tient devant sa tombe ressent une quiétude et la crainte de Dieu.

« Cite dans le Livre, le récit de Notre esclave, Zakariyaa ».

Verset ce qui signifie : “Nous allons te narrer, Nous allons te rapporter, Nous allons t’informer, Nous allons te détailler comment était l’esclave de Dieu, Son prophète Zakariyyâ. Quelles étaient ses belles traces, quels étaient les faits remarquables de sa vie”

Il y a dans le récit de ce prophète des moralités pour ceux qui recherchent à avoir des moralités. C’est l’occasion d’avoir un modèle pour ceux qui veulent un modèle.

En effet, Dieu a élu Zakariyyâ, Il L’a choisi pour être porteur de son message. Il Lui accordé spécifiquement la révélation et Zakariyyâ s’est assuré de cela à l’image de ses semblables parmi Ses messager.

Zakariyyâ a appelé les esclaves à l’adoration de son seigneur et il leur a enseigné ce que Dieu Lui a enseigné. Il a donné le conseil a son peuple comme ses autres frères messagers et ceux qui les ont suivis.

Le verset numéro 3 : « Zakariyyâ a invoqué son Seigneur discrètement ».

Quand, Zakarriyyâ a vu qu’il prenait de l’âge et qu’il devenait faible, il avait craint de mourir sans qu’il n’y ait qui lui succède pour appeler les gens à l’adoration de Allâh. Il s’est plaint à son Seigneur de sa faiblesse physique et de la faiblesse de son for intérieur, c’est-à-dire son impuissance face à cette situation : Il craignait qu’il n’y ait pas de successeur pour son peuple. Il a invoqué Dieu en toute discrétion pour que ce soit encore plus parfait et plus complet en termes de sincérité envers Dieu et en espérant l’exaucement de son invocation. Cette manière d’invoquer est celle qui est la plus proche de la sincérité, de la pureté, et la plus éloigné de l’insincérité. Ceci est un exemple et un modèle pour nous.

Autre explication de ce verset, il n’a pas récité cette invocation à haute voix, afin qu’on ne lui fasse pas de reproche d’avoir demandé à avoir un descendant, alors qu’il était devenu âgé. Il avait atteint l’âge de 120 ans. Zakarriyyâ a invoqué Allâh, il Lui a demandé de Lui accorder de Sa grâce et Dieu L’a exaucé. Dieu, Lui a fait miséricorde et Lui a accordé un enfant pur.

“ô Seigneur, je suis devenu âgé, mes os sont devenus fragiles”.

Dans ce verset, il a cité les os en particulier car ce sont les os qui tiennent tout le reste du corps. Les os sont la partie la plus dure et la plus ferme du corps. Si, celle-ci s’affaiblit à fortiori, le reste s’affaiblit. C’est pour cela qu’il a dit “ô Seigneur mes os sont devenus faibles”. Il a dit “ma tête est devenu blanche”, c’est à dire ses cheveux blancs sont devenus nombreux dans sa chevelure. C’est comme s’il disait “ô Seigneur, je suis devenu vieillard, mes cheveux sont devenus gris, puisque la vieillesse et les cheveux gris sont la preuve de la faiblesse et de l’âge avancé”. Il a imploré Dieu, il s’est plaint à Dieu de sa faiblesse et de son impuissance. Ceci est une preuve qu’il déclare et reconnait que la préservation et la force ne reviennent pas à lui en tant que créature. Il a attaché son cœur à la préservation de Dieu et a Sa puissance. Il n’est de préservation et de force que par Dieu.

Ô Allâh Toi qui a pour attribut la vie, Toi qui n’as besoin de rien, c’est Ta miséricorde que nous recherchons, Corrige-moi mon état et Ne me laisse pas me remettre à mon âme le temps d’un clin d’œil. Dieu nous suffit et qui de mieux que Lui à qui se fier.

« ô Seigneur, j’ai toujours été heureux lorsque je T’invoque »

C’est à dire, j’ai toujours été exaucé avant aujourd’hui. Chaque fois que je T’invoquais, Tu m’accordais ce que je demandais”. C’est-à-dire qu’il obtenait toujours ce qu’il recherchait. Il implorait Dieu par les grâces qu’Il Lui accordées auparavant et par l’exaucement de ses invocations antérieures.

« J’ai craint ce qu’il va advenir à mon clan et à mes proches après ma mort »

Il craignait après sa mort qui allait être en charge des fils d’Israël. Il craignait qu’ils n’assument pas, qu’ils n’accomplissent pas parfaitement la religion que Dieu agrée, et qu’ils n’appellent pas les esclaves à L’adorer. Le prophète craignait de la conduite des siens, c’est à dire de son clan et de ses cousins car, ils étaient les pires des fils d’Israël. Il craignait qu’ils n’altèrent et ne modifient la religion, et qu’ils n’assument pas sa succession pour veiller sur sa communauté. Il n’avait pas trouvé parmi eux quelqu’un qui serait apte à lui succéder après sa mort pour les diriger. C’est pour cela, qu’il a demandé à avoir un descendant de lui-même qui prenne exemple sur lui pour poursuivre et assurer la continuité de la religion. Il y a en cela une miséricorde de la part de Zakarriyyâ, car il voulait le bien à son peuple.

Son objectif était l’intérêt de la religion et la crainte de sa disparition. Il a invoqué Allâh pour qu’Il Lui accorde un fils qui assume la religion après lui. C’est la raison pour laquelle, ce noble prophète a demandé à avoir une descendance. Ce n’est pas pour les raisons de ce bas monde comme la majorité des gens.

Information utile : Il est rapporté dans le sahih Ibn Hiban, que le nombre des prophètes et des messagers est de 124.000 et parmi eux, il y a 313 messagers. Dieu a mentionné 25 d’entre eux dans le Qour’aan.

La plupart des prophètes étaient des fils d’Israël. Leur langue étaient soit de l’araméen, soit de l’hébreu.

Conseil : Il faut apprendre la science, le minimum indispensable de la science et ne pas se lasser de répéter et d’apprendre sinon les loups vont vous dévorer. La science de la religion est une protection permanente.


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