Chaykhaboulaliyah's Blog


AN NASAFIYY : EXEGESE DE SURAT AL-KAHF DE 1 A 19

Posted in Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur janvier 30, 2024
Tags: , ,

D’après l’exégèse de An-Nasafiyy : sourate al-Kahf comporte 111 versets selon le calcul biṣriy ou 110 versets selon le calcul kūfiy C’est juste une différence selon le mode de calcul.

Verset 1 : Al-Ĥamdu Lillāhi Al-Ladhī ‘Anzala `Alá `Abdihi : louange à Allāh Qui a fait descendre sur Son esclave : c’est-à-dire Muḥammad Ṣalla l-Lāhou ʿalayhi wa sallam

Al-Kitāba : Le Livre : c’est-à-dire le Qurʾān. Dieu a indiqué à Ses esclaves et leur a fait savoir comment Le remercier et comment Le louer pour la plus grande de Ses grâces qu’il leur a accordées et il s’agit de la grâce de l’Islam. Et pour ce qu’Il a fait descendre à Muḥammad Ṣalla l-Lāhou ʿalayhi wa sallam comme livre qui est la cause de leur sauvegarde. Car ce Livre comporte ce que Dieu ordonne, ce que Dieu interdit, les récits des communautés qui nous ont précédées, les choses qui vont se produire dans le futur, les promesses et menaces de la part de Dieu dans l’au-delà, des exhortations, des rappels.

Wa Lam Yaj`al Llahu `Iwaj : Et Il a fait qu’il n’y a pas d’anomalie dans ce Livre : Dieu a fait qu’il n’y a pas d’anomalies dans ce Livre, tout est correct et droit. « al-ʿiwāǧ» désigne une anomalie dans les sens alors que « al-ʿawāǧ» désigne des objets qui sont tordus (comme si on dit à propos d’un bâton qu’il est, ʿawāǧ tordu). Cela veut dire qu’il n’y a pas de contradiction dans le Qurʾān et il n’y a pas quelque chose qui est contraire à la sagesse.

Verset 2 : Qayyimāan Liyundhira Ba’sāan Shadīdāan Min Ladunhu Wa Yubashira Al-Mu’uminīna Al-Ladhīna Ya`malūna Aş-Şāliĥāti ‘Anna Lahum ‘Ajrāan Ĥasanāan

de droiture : c’est-à-dire correct : Dieu a fait que ce Livre soit droit. Si Dieu nie qu’il y ait dans le Qurʾān une quelconque anomalie, Il aura confirmé qu’il est correct et l’intérêt de citer les deux, c’est-à-dire nier l’anomalie et confirmer la droiture, alors que, de prime abord, l’un des deux pourrait faire se passer de l’autre : en effet, combien de ceux qui sont droits et dont on a témoigné de la droiture, on trouve en eux une anomalie. Donc il s’agit d’une insistance pour indiquer qu’il n’y a même pas d’anomalie. C’est pour cela qu’il a nié l’anomalie et il a confirmé la droiture.

Une autre explication que An-Nasafī a donnée : qayyiman : pour montrer que c’est un Livre qui est témoin de la véracité des livres antérieurs.

Afin qu’il avertisse. Le mot « an-dhara » est un verbe qui admet deux compléments d’objet directs. Mais ici, il n’y a qu’un seul COD mentionné parce que le deuxième est sous-entendu. Ici c’est le premier COD qui n’est pas mentionné : afin qu’il avertisse ceux qui ont mécru. Ceux qui ont mécru n’est pas mentionné ici, il est sous-entendu. baʾsan : c’est le deuxième COD et cela signifie un châtiment. D’un châtiment terrible. An-Nasafiyy a dit que Dieu s’est limité à ne mentionner que l’un des deux COD, pour mettre l’accent sur ce deuxième qui est un châtiment terrible.

De Sa part : un châtiment que Dieu a créé.

Afin qu’il annonce la bonne nouvelle aux croyants qui accomplissent les bonnes œuvres, qu’ils auront une bonne rétribution. Et il s’agit du paradis. Ici il ya une récitation « wa-youbaš-šira » ; il y a une autre récitation selon Ḥamzaʾ et ʿAlī : « wa-yab-šoura »

Verset 3 : Mākithīna Fīhi ‘Abadāan ils vont demeurer dans cette récompense : qui est le paradis, à jamais.

Verset 4 : Wa Yundhira Al-Ladhīna Qālū Attakhadha Allāhu Waladāan afin qu’il avertisse ceux qui ont prétendu que Dieu a un fils. Il a mentionné ceux qui sont avertis. Il n’a pas mentionné de quoi ils sont avertis. C’est le contraire de la formulation du verset 2. Les mécréants ont déjà été avertis de ce qui les attend et c’est un terrible châtiment.

Verset 5 :  mā Lahum Bihi Min `Ilmin Wa Lā Li’ābā’ihim Kaburat Kalimatan Takhruju Min ‘Afwāhihim ‘In Yaqūlūna ‘Illā Kadhibāan : ils n’ont pas de connaissance à ce sujet. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas connaissance que Dieu a un fils. Leur parole, quand ils disent que Dieu a un fils, ce n’est pas une parole qui est issue d’une connaissance. Mais c’est une parole qui reflète une profonde ignorance. Cela veut dire qu’ils n’en ont pas de connaissance parce que c’est quelque chose dont on ne prend pas connaissance puisque c’est quelque chose d’impossible selon la raison. C’est quelque chose d’irréalisable. Quand on ne sait pas une chose, c’est soit parce qu’on est ignorant de la manière avec laquelle on peut connaitre cette chose, soit parce que cette chose est impossible. Ce verset montre qu’ils n’ont pas de connaissance que c’est une réalité que Dieu ait un fils.

Ni leurs parents : c’est-à-dire leurs prédécesseurs.

Quel grand mot : c’est quelque chose d’étonnant de leur part, comment osent-ils dire cela ? C’est comme s’il avait été dit : combien cette parole est grave !! Il s’agit de la parole qui dit que Dieu a eu un fils. Le terme « kalima » parole, peut être utilisé pour un discours, pour un poème, ce n‘est pas un mot unique : c’est une expression.

Qui est sorti de leurs bouches : ceci qualifie la parole qu’ils ont osé dire, sa gravité. Beaucoup des mauvaises suggestions du chayTaane restent dans le cœur des gens. Beaucoup des choses qui sont blâmables, les gens n’osent pas les dire mais ils les gardent. Alors que dire de cette parole, elle est grave et pourtant, ils ont osé la dire !! Eux, non seulement ils ont suivi les mauvaises suggestions du šayṭān mais en plus, ils les ont prononcées.

Ils ne disent que des mensonges : en arabe, le mot signifie « parole mensongère « c’est un qualificatif. C’est comme s’il avait dit : ils ne disent que mensongères. Le mot « parole » est omis.

Verset 6 :  Fala`allaka Bākhi`un Nafsaka `Alá ‘Āthārihim ‘In Lam Yu’uminū Bihadhā Al-Ĥadīthi ‘Asafāan ne sois pas chagriné du fait qu’ils se sont détournés de ton rappel : en effet, les mécréants se sont détournés, ils ont refusé d’écouter l’appel du Prophète ʿalayhi-š-šalāt wa-salām qui a été envoyé à tout le monde, arabes et non arabes, humains et djinns. Allāh Taʿālā le console par ce verset. Il incite Son Prophète à ne pas être chagriné.

S’ils ne croient pas en ce texte : il s’agit du Qurʾān.

Ne fais pas preuve de beaucoup de chagrin :  c’est pour indiquer un profond chagrin. Toi, tu as fait ce que tu pouvais, mais eux, ils n’ont pas cru. (Comme le cas de abū Ṭālib l’oncle paternel du Prophète). Comme quelqu’un dont les proches l’ont délaissé, il est chagriné et souhaite les retrouver.

verset 7 :  ‘Innā Ja`alnā Mā `Alá Al-‘Arđi Zīnatan Lahā : Allāh a fait qu’il y ait sur terre comme une parure pour elle : Dieua fait qu’il y ait sur cette terre ce qui est un embellissement pour elle, c’est-à-dire ce qui fait que la vie soit aisée et soit facile sur terre, des choses qui sont appréciées.

Linabluwahum ‘Ayyuhum ‘Aĥsanu `Amalāan : afin que Nous les éprouvions, qui d’entre eux agit mieux que l’autre. Les bonnes œuvres sur cette terre, c’est le fait de délaisser les bienfaits qu’il y a sur elle, c’est d’être ascète, d’avoir le cœur détaché du bas-monde.

Verset 8 :  Wa ‘Innā Lajā`ilūna Mā `Alayhā : et Nous avons fait que cet embellissement sur terre

Şa`īdāan Juruzāan : elle va devenir par la suite une terre plate. Elle va devenir plate, dure, sans plante, alors qu’auparavant, elle était verdoyante. Cela signifie que tous ceux qui étaient vivants vont mourir, au Jour du Jugement. Il a cité des signes généraux avec l’embellissement de la terre, avec les différents genres de créatures.

Verset 9 : Am Ĥasibta ‘Anna ‘Aşĥāba Al-Kahfi Wa Ar-Raqīmi : sais-tu que les compagnons de la caverne

Ce que Dieu a créé sur terre est encore plus éminent que le récit de la caverne où les compagnons sont restés en vie une longue période. Le mot « al-kahf » c’est une grotte ou bien une caverne, c’est-à-dire une ouverture large dans une montagne.

Wa « ar-raqīm » : une première explication est que c’est le nom de leur chien. Une deuxième explication est que c’est le nom de leur village. Troisième explication : c’est le nom d’un livre qui a été écrit à leur sujet. Quatrième explication : c’est le nom de la montagne où se trouvait cette grotte.

Notre šayẖ ʿAbd Allāh que Dieu lui fasse miséricorde a dit : ce que certains prétendent, que la chamelle de Ṣāliḥ et que le chien des compagnons de la caverne vont aller au paradis, c’est infondé et il faut arrêter de dire cela. Les animaux qui ont vécu sur terre, aucun d’entre eux n’ira au paradis. De même, aucun oiseau n’ira au paradis. Lorsque quelqu’un sera au paradis, il ne désirera pas avoir de chien.  Dans le bas-monde, certains peuvent désirer avoir un chien, pour une utilité, comme monter la garde ou autre. Au paradis, les gens ne désirent que les choses qui sont belles. Même le tabac n’est pas désiré au paradis.

Kānū Min ‘Āyātinā `Ajabāan : ils étaient un signe étonnant de la toute-puissance de Dieu.

Verset 10 : ‘Idh ‘Awá Al-Fityatu ‘Ilá Al-Kahfi Faqālū Rabbanā ‘Ātinā Min Ladunka Raĥmatan :  et cite comment de jeunes gens ont trouvé refuge dans la caverne et ils ont dit ô notre Seigneur accorde-nous de Ta part une miséricorde. La miséricorde ici, c’est le pardon et la subsistance et la sécurité contre les ennemis.                                                                                                                                                                                                                                                            

Wa Hayyi’ Lanā Min ‘Amrinā Rashadāan : et réserve-nous pour notre situation (ils viennent de quitter leur peuple de mécréants) ce qui est un bien pour nous (ce qui nous permet d’avoir du bien. Autre explication : facilite-nous ce qui nous permet de gagner Ton agrément.

Verset 11 :  Fađarabnā `Alá ‘Ādhānihim Fī Al-Kahfi: Nous avons fait qu’il y ait sur leur ouïe dans la caverne. Le COD a été omis et il s’agit d’un voile : Nous avons fait qu’il y ait sur leurs oreilles un voile. Et c’est un voile abstrait, c’est le sommeil car ils se sont endormis. C’est-à-dire que Nous les avons fait s’endormir d’un sommeil profond, de sorte que les sons ne les réveillent pas.

Sinīna `Adadāan : pendant de nombreuses années. Azaǧ-ǧāǧ qui est un spécialiste de la langue a dit que ceci indique un nombre élevé d’années, qu’on a besoin d’énumérer tellement il est élevé.

Verset 12 : humma Ba`athnāhum : puis Nous les avons ressuscités : c’est-à-dire Nous les avons réveillés de leur sommeil.

Lina`lama ‘Ayyu Al-Ĥizbayni : pour que Nous leur fassions savoir lequel des deux groupes avait dit le nombre correct d’années. En effet, ils avaient divergé entre eux combien d’années ils étaient restés endormis. Quand ils se sont réveillés, ils ont divergé à propos de la durée de leur séjour dans la caverne. L’un d’entre eux a demandé : combien de temps sommes-nous restés dans la caverne ? L’un a dit : un jour ou peut-être moins d’un jour. D’autres ont dit : non, on est resté plus qu’un jour et c’est notre Seigneur Qui sait mieux que nous combien nous sommes restés.

‘Aĥşá Limā Labithū ‘Amadāan : afin que vous sachiez lequel de ces deux groupes a estimé mieux que l’autre la durée du séjour.

Le sens est : afin que Nous manifestions les choses telles que Nous les savons de toute éternité.

Verset 13 : Naĥnu Naquşşu `Alayka Naba’ahum Bil-Ĥaqqi : Nous te citons leur récit véritable.

‘Innahum Fityatun : ce sont des « fitya » pluriel de « fatā » c’est-à-dire un jeune homme et ça veut dire aussi un brave, celui qui fait le bien, qui cesse de nuire, qui ne se plaint pas, qui évite les interdits et qui fait preuve de noblesse d’âme.  Et il a été dit que « al- fatā » c’est celui qui ne prétend pas avoir fait une chose avant de la faire et il ne se vante pas après l’avoir faite.

‘Āmanū Birabbihim Wa Zidnāhum Hudáan : ils ont cru en leur Seigneur et Nous les avons augmentés en bonne guidée. Nous les avons augmentés en certitude. Ils faisaient partie de la cour rapprochée de Dèce (empereur romain de 249 à 251) qui était un roi tyrannique. Mais Dieu a fait que la foi s’est introduite dans leurs cœurs. Chacun d’entre est devenu musulman, sans savoir que les autres l’étaient devenus également. Ils se sont dits que chacun rencontre un autre et dise ce qu’il a dans son cœur.

Verset 14 : Wa Rabaţnā `Alá Qulūbihim : et Nous avons raffermi leurs cœurs, par la patience, la patience à quitter leur patrie, pour sauver leur religion, la patience pour avoir le courage à clamer haut et fort la parole de vérité et annoncer leur islam.

‘Idh Qāmū : lorsqu’ils se sont levés, face à ce tyran, sans prêter attention à lui lorsqu’il les a blâmés quand ils ont délaissé l’adoration des idoles.

 Faqālū Rabbunā Rabbu As-Samāwāti Wa Al-‘Arđi : ils ont dit : notre Seigneur est le seigneur des cieux et de la terre. Ils ont dit cela fièrement.  

Lan Nad`uwa Min Dūnihi ‘Ilahāan : nous n’allons pas adorer d’autre dieu que Lui.

Laqad Qulnā ‘Idhāan Shaţaţāan : le fait d’adorer autre que Dieu est une grande injustice.

Audio 3 : Verset 15 :  Hā’ulā’ Qawmunā Attakhadhū Min Dūnihi ‘Ālihatan : ceux-là, notre peuple, ils ont considéré un autre dieu que Dieu.

Lawlā Ya’tūna `Alayhim Bisulţānin Bayyinin : est-ce qu’ils sont capables d’amener une preuve claire de la validité de leur adoration ? C’est une question qui entraine une réponse négative car c’est impossible qu’ils apportent une preuve claire de la validité de leur adoration des idoles.   

Faman ‘Ažlamu Mimmani Aftará `Alá Allāhi Kadhibāan : qui est plus injuste que ceux qui ont calomnié Dieu en en Lui attribuant un associé ?

Verset 16 :   Wa ‘Idh A`tazaltumūhum: et lorsque vous vous êtes décidés à les fuir : ce sont les jeunes gens qui se sont dits ces paroles entre eux

Wa Mā Ya`budūna : et ce qu’ils adorent : c’est-à-dire leurs idoles

‘Illā Allāha : au lieu d’adorer Dieu. Ces gens-là reconnaissaient l’existence de Dieu mais ils Lui attribuaient des associés. Exactement comme les habitants de La Mecque. Une autre explication : c’est une information à propos de ces jeunes gens : leur peuple adorait des idoles mais eux, ils n’étaient pas des idolâtres. Ils étaient des musulmans de la communauté de notre maitre ʿ Īsā ʿlayhi s-salām

Fa’wū ‘Ilá Al-Kahfi Yanshur Lakum Rabbukum Min Raĥmatihi : abritez-vous dans la caverne, votre Seigneur vous accordera de Sa miséricorde : c’est-à-dire de la subsistance.

Wa Yuhayyi’ Lakum Min ‘Amrikum Mirfaqāan : et Dieu vous accordera ce qui vous profitera. Ils ont dit cela du fait de leur grande confiance en Dieu. Ils espèrent que leur grande confiance en Dieu leur profitera quand ils iront dans la caverne.  C’est une preuve de la pureté de leur certitude en Dieu. Une autre explication : c’est une information qu’un prophète de leur époque leur a donnée. Il leur a dit : allez dans la caverne et Dieu vous accordera votre subsistance.

Verset 17 : Wa Tará Ash-Shamsa ‘Idhā Ţala`at Tazāwaru : et tu observes le soleil quand il se lève, il s’écarte. An-Nasafī cite plusieurs manières de réciter le mot « tazāwaru » selon Kūfī ; « tazzāwaru » selon Aš-Šāmī. L’origine est az-zawr qui est le fait de pencher, décliner. Et ziyāra qui est le fait de visiter car c’est comme si on est penché dans sa direction. Et zūr c’est le fait de se pencher pour s’écarter de la vérité.  

`An Kahfihim : de leur grotte. Pour ne pas que les rayons leur parviennent.

Dhāta Al-Yamīni : du côté droit.

Wa ‘Idhā Gharabat Taqriđuhum : et quand il se couche, il s’écarte par la gauche. Cela veut dire que, durant toute la journée, ils sont à l’ombre, le soleil ne les atteint pas, ni lorsqu’il se lève, ni lorsqu’il se couche.

Dhāta Ash-Shimāli Wa Hum Fī Fajwatin Minhu : alors que ces jeunes gens sont dans un endroit qui est exposé au soleil mais Dieu a voilé le soleil pour ne pas qu’il les atteigne. Et il a été dit que leur grotte comporte une ouverture qui permet l’aération et la fraicheur et ils ne sentent pas la gêne d’être dans une grotte fermée.

ḏālika Min ‘Āyāti Allāhi : ce sont là des signes de la parfaite toute-puissance de Dieu. Tous ceux qui sont dans cette direction sont atteints par le soleil mais eux, ne le sont pas et c’est un honneur pour eux. Et il a été dit que l’entrée de la caverne est au nord ; ils sont donc protégés du soleil à tout moment.  

Man Yahdi Allāhu Fahuwa Al-Muhtadi : celui que Dieu guide, c’est lui le bien guidé.

Wa Man Yuđlil Falan Tajida Lahu Walīyāan Murshidāan: celui que Dieu égare, nul ne le guide.

Verset 18 : Wa Taĥsabuhum ‘Ayqāžāan Wa Hum Ruqūdun : si tu les voyais, tu croirais qu’ils sont éveillés : c’est une parole adressée à tout un chacun et pas seulement au Prophète. Mais en réalité, ils sont endormis. Il a été dit que leurs yeux étaient ouverts alors qu’ils étaient endormis, de sorte que si quelqu’un les voyait, il croirait qu’ils sont endormis.

Wa Nuqallibuhum Dhāta Al-Yamīni Wa Dhāta Ash-Shimāli : et on les fait se retourner à droite et à gauche. Il a été dit qu’ils changent de position deux fois par an. Et il a été dit qu’ils changent de position une fois seulement, le jour de ʿĀšūrā

Wa Kalbuhum Bāsiţun Dhirā`ayhi : et leur chien a les pattes écartées. C’est-à-dire collées au sol.

Bil-Waşīdi : soit au centre, soit à l’entrée de la caverne.

Lawi Aţţala`ta `Alayhim Lawallayta Minhum Firārāan : si tu regardais dans la caverne pour les voir, tu te serais détourné et tu te serais enfui.

Wa Lamuli’ta Minhum Ru`bāan : et tu aurais été empli de peur. Il y a d’autres récitations : avec une chaddah sur le lam pour Lamuli’ta et ruʿubā avec une ḍamma sur la lettre ʿin. Et c’est la peur qui emplit la poitrine et ce, en raison de ce qu’ils inspiraient comme respect ou en raison de leurs cheveux qui sont devenus longs, leurs ongles également et leurs corps qui étaient grands.

Verset 19 :  Wa Kadhalika Ba`athnāhum: et ainsi, Nous les avons ressuscités : c’est-à-dire que tout comme Nous les avons faits dormir de ce sommeil-là , Nous les avons également réveillés, pour manifester la toute-puissance de Dieu à faire dormir et à ressusciter.

Liyatasā’alū Baynahum : afin qu’ils s’interrogent les uns les autres : qu’ils prennent connaissance de leur état et ce que Dieu a fait d’eux, pour que ce soit une moralité pour eux, pour que ce soit une preuve de la parfaite toute-puissance de Dieu et afin qu’ils augmentent en certitude et qu’ils remercient Dieu pour les grâces qu’Il leur a accordées.

Qāla Qā’ilun Minhum : l’un d’entre eux a alors dit. C’était leur chef.

Kam Labithtum : combien de temps êtes-vous restés ?  

Labithnā Yawmāan ‘Aw Ba`đa Yawmin : un jour ou peut-être moins qu’un jour. C’est ce qu’une personne a pensé ; c’est une preuve qu’il est permis de faire une hypothèse en se basant sur une conjecture qui est la plus probable.

Qālū Rabbukum ‘A`lamu Bimā Labithtum : d’autres ont dit : votre Seigneur sait mieux combien de temps vous êtes restés. Ceux qui ont dit cela, c’est comme s’ils ont repris ceux qui ont parlé en premier. C’est comme s’ils ont su, par des preuves ou par une inspiration de la part de Dieu, que la durée était longue et que seul Dieu la connait. Il a été dit que lorsqu’ils sont entrés dans la caverne, c’était la matinée. Puis lorsqu’ils se sont réveillés, c’était le milieu de la journée. Et quand ils ont vu que leurs ongles étaient devenus longs ainsi que leurs cheveux, c’est là qu’ils ont dit que Dieu seul sait la durée. Quant à celui qui a dit qu’ils étaient restés un jour ou moins, il s’est basé sur le fait qu’ils se sont réveillés en milieu de journée alors qu’ils étaient partis le matin. Ibnou- ʿAbbās que Dieu les agrée lui et son père a dit : concernant le nombre des jeunes gens (qui n’est pas cité dans le verset) : un des jeunes a parlé en premier donc ça fait un, puis les autres ont dit et le pronom employé indique au moins trois personnes, donc ça fait un total de quatre personnes. Puis un autre groupe a parlé, ce qui indique qu’il y avait au moins trois personnes, donc le total est de sept.

Fāb`athū ‘Aĥadakum : envoyez l’un d’entre vous. Si vous n’avez pas le moyen de connaitre, faites autre chose qui vous importe, envoyez l’un d’entre vous et il s’agit de Yamlīǧā.

Biwariqikum : avec votre argent. Il y a une autre récitation « biwarqikum » selon Abū ʿAmr, Ḥamza et de Abū Bakr. Et al-wariq c’est l’argent métal, brut ou frappé en pièces.

 Hadhihi ‘Ilá Al-Madīnati : à la ville. La ville s’appelle Tarṣūṣ. Le fait qu’ils aient pris avec eux des pièces d’argent, lorsqu’ils se sont enfuis, est une preuve qu’ils se fient à Dieu et non pas qu’ils s’appuient sur les coïncidences et ce qu’il y a dans les récipients des gens. Il n’y a pas d’incompatibilité entre le fait de se fier à Dieu et de prendre par les causes. Un savant aimait beaucoup aller à La Mecque et il disait que ce voyage ne nécessite que deux choses : avoir une bourse qu’on attache à sa ceinture pour les frais du voyage et se fier à Dieu.

Falyanžur ‘Ayyuhā : et qu’ils voient qui d’entre eux (parmi les habitants de la ville)

 ‘Azká Ţa`āmāan qui a la nourriture la moins chère et de bonne qualité

Falya’tikum Birizqin Minhu : pour qu’il vous ramène quelque nourriture

Wa Līatalaţţaf : qu’il agisse avec douceur. Première explication :pour ne pas qu’on le trompe quand il va acheter de la marchandise. Deuxième explication : pour ne pas qu’on le reconnaisse.

Wa Lā Yush`iranna Bikum ‘Aĥadāan : et qu’il ne fasse rien qui attire l’attention sur nous. C’est-à-dire qu’il ne soit pas une cause pour qu’on sache qu’on est dans cette caverne et qu’on nous nuise.

Audio 4 :

20 ‘Innahum ‘In Yažharū `Alaykum Yarjumūkum ‘Aw Yu`īdūkum Fī Millatihim Wa Lan Tufliĥū ‘Idhāan ‘Abadāan

21 Wa Kadhalika ‘A`tharnā `Alayhim Liya`lamū ‘Anna Wa`da Allāhi Ĥaqqun Wa ‘Anna As-Sā`ata Lā Rayba Fīhā ‘Idh Yatanāza`ūna Baynahum ‘Amrahum Faqālū Abnū `Alayhim Bunyānāan Rabbuhum ‘A`lamu Bihim Qāla Al-Ladhīna Ghalabū `Alá ‘Amrihim Lanattakhidhanna `Alayhim Masjidāan

22 Sayaqūlūna Thalāthatun Rābi`uhum Kalbuhum Wa Yaqūlūna Khamsatun Sādisuhum Kalbuhum Rajmāan Bil-Ghaybi Wa Yaqūlūna Sab`atun Wa Thāminuhum Kalbuhum Qul Rabbī ‘A`lamu Bi`iddatihim Mā Ya`lamuhum ‘Illā Qalīlun Falā Tumāri Fīhim ‘Illā Mirā’an Žāhirāan Wa Lā Tastafti Fīhim Minhum ‘Aĥadāan

23 Wa Lā Taqūlanna Lishay’in ‘Innī Fā`ilun Dhālika Ghadāan

24 ‘Illā ‘An Yashā’a Allāhu Wa Adhkur Rabbaka ‘Idhā Nasīta Wa Qul `Asá ‘An Yahdiyani Rabbī Li’qraba Min Hādhā Rashadāan

25 Wa Labithū Fī Kahfihim Thalātha Miā’atin Sinīna Wa Azdādū Tis`āan

26 Quli Allāhu ‘A`lamu Bimā Labithū Lahu Ghaybu As-Samāwāti Wa Al-‘Arđi ‘Abşir Bihi Wa ‘Asmi` Mā Lahum Min Dūnihi Min Wa Līyin Wa Lā Yushriku Fī Ĥukmihi ‘Aĥadāan

27 Wa Atlu Mā ‘Ūĥiya ‘Ilayka Min Kitābi Rabbika Lā Mubaddila Likalimātihi Wa Lan Tajida Min Dūnihi Multaĥadāan

28 Wa Aşbir Nafsaka Ma`a Al-Ladhīna Yad`ūna Rabbahum Bil-Ghadāati Wa Al-`Ashīyi Yurīdūna Wajhahu Wa Lā Ta`du `Aynāka `Anhum Turīdu Zīnata Al-Ĥayāati Ad-Dunyā Wa Lā Tuţi` Man ‘Aghfalnā Qalbahu `An Dhikrinā Wa Attaba`a Hawāhu Wa Kāna ‘Amruhu Furuţāan

29 Wa Quli Al-Ĥaqqu Min Rabbikum Faman Shā’a Falyu’umin Wa Man Shā’a Falyakfur ‘Innā ‘A`tadnā Lilžžālimīna Nārāan ‘Aĥāţa Bihim Surādiquhā Wa ‘In Yastaghīthū Yughāthū Bimā’in Kālmuhli Yashwī Al-Wujūha Bi’sa Ash-Sharābu Wa Sā’at Murtafaqāan

30 ‘Inna Al-Ladhīna ‘Āmanū Wa `Amilū Aş-Şāliĥāti ‘Innā Lā Nuđī`u ‘Ajra Man ‘Aĥsana `Amalāan

31 ‘Ūlā’ika Lahum Jannātu `Adnin Tajrī Min Taĥtihimu Al-‘Anhāru Yuĥallawna Fīhā Min ‘Asāwira Min Dhahabin Wa Yalbasūna Thiyābāan Khuđrāan Min Sundusin Wa ‘Istabraqin Muttaki’īna Fīhā `Alá Al-‘Arā’iki Ni`ma Ath-Thawābu Wa Ĥasunat Murtafaqāan

32 Wa Ađrib Lahum Mathalāan Rajulayni Ja`alnā Li’ĥadihimā Jannatayni Min ‘A`nābin Wa Ĥafafnāhumā Binakhlin Wa Ja`alnā Baynahumā Zar`āan

33 Kiltā Al-Jannatayni ‘Ātat ‘Ukulahā Wa Lam Tažlim Minhu Shay’āan Wa Fajjarnā Khilālahumā Naharāan

34 Wa Kāna Lahu Thamarun Faqāla Lişāĥibihi Wa Huwa Yuĥāwiruhu ‘Anā ‘Aktharu Minka Mālāan Wa ‘A`azzu Nafarāan

35 Wa Dakhala Jannatahu Wa Huwa Žālimun Linafsihi Qāla Mā ‘Ažunnu ‘An Tabīda Hadhihi ‘Abadāan

Tafsir An-Nasafiyy sourate YaSin versets de 1 à 44

Posted in Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur janvier 2, 2024

EXEGESE DE SOURATE YASIN

Je commence par le nom de Dieu le très miséricordieux, ô Allaah il n’est facile que ce que Tu as rendu facile, fais que ce que nous entreprenons maintenant nous soit facile. Par la volonté de Dieu, nous allons lire ce qui a été rapporté dans le tafsiir de sourate Yasin de An-Naçafiyy, que nous avons eu l’occasion et l’opportunité de lire auprès de notre chaykh que Dieu lui fasse miséricorde, et il s’agit de Chaykh ^Abdoul-Laah, avec quelques commentaires et quelques modifications, en ne citant pas quelques Hadiith qui sont faibles et que An-Naçafiyy a cités.  Beaucoup de savants citent ce qui est parvenu en tant que Hadiith à propos d’un sujet donné sans pour autant mettre de commentaire sur les Hadiith qu’ils mentionnent. Ils se basent sur le fait que celui qui va lire ces Hadiith va de lui-même vérifier leur authenticité. Il y a également des explications des exégèses qui sont parvenues : certaines sont des « israa’iliyate » c’est-à-dire rapportées par les fils de Israa’iil et elles ne sont pas correctes, c’est-à-dire pas valides du point de vue de l’authentification. Parfois, les exégètes mettent un commentaire dans leur explication en disant que c’est une « israa’iliyate » qui a été rapportée mais ce n’est pas valide et parfois ils ne citent pas que ce n’est pas valide, parce qu’ils se sont engagés à rapporter tout ce qui a été mentionné sur un sujet donné.

Et c’est la même chose pour les livres de Hadiith.  Les savants du Hadiith, parfois, ils rapportent tous les Hadiith (de toutes les catégories) en s’appuyant sur le fait que le lecteur va de lui-même s’assurer de l’authenticité. Ils ne se sont pas engagés dès le début à ne citer que ce qui est authentique.

Donc Chaykh ^Abdoul-Laah a filtré le tafsiir de An-Naçafiyy de toutes les israa’iliyate qui ont été mentionnées par An-Naçafiyy et également de tous les Hadiith qui ne sont pas authentiques.

Sourate Yasin est mecquoise et elle comporte 83 versets. Elle a été révélée en totalité alors que le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam était à La Mecque. Certaines sourates sont toutes mecquoises et certaines sont toutes médinoises. Et certaines sont en partie mecquoises et en partie médinoises. La révélation des sourates n’a pas eu lieu dans l’ordre qui est présent dans le mousHaf que nous avons entre nos mains. Mais c’est le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam qui a fixé cet ordre aux compagnons. Et sourate Yasin est toute mecquoise.

Verset 1 : yasiin : cela signifie : ô toi, être humain. Et il a été dit : ô toi MouHammad. Et il a été dit autre que cela. La plupart des gens, quand ils récitent « yasiin », ils s’arrêtent sur ce mot et ils mettent donc un soukoun sur la dernière lettre qui est le nouun. Mais il y a eu une récitation qui avec une kasrah « yasiini wa l-Qour’aani l-Hakiim » ou avec une fatHah « yasiina wa l-Qour’aana l-Hakiim » ou avec une Dammah « yasiinou wa l-Qour’aanou l-Hakiim ».  

Dans le livre d’origine de An-Naçafiyy, il y avait un Hadiith que An-Naçafiyy a mentionné, juste après ce que nous venons de dire, que le Prophète aurait dit : « Allaah m’a donné sept noms : MouHammad et AHmad et Taahaa et Yaaçiin et al-moudh-dhammil et al-mouddathir et ^Abdoul-Laah ». Or, ce Hadiith n’est pas authentique. Mais An-Naçafiyy l’a cité pour mentionner les Hadith qui ont été cités dans ce chapitre-là. Et Chaykh ^Abdoul-Laah a enlevé cette partie-là.

Précision : quand un Hadiith est faible (Da^iif), ça veut dire qu’il a une chaine de transmission mais elle n’est pas forte. Il est permis de le citer en disant que le Messager de Dieu a dit ceci, quand il s’agit d’une incitation à faire des bonnes œuvres, même si on n’est pas catégorique à dire que c’est le Prophète qui a dit cela. Par contre quand il s’agit d’un Hadiith monté de toutes pièces (maouDou^), mensonger, il est interdit de dire que le Prophète a dit ceci.

Verset 2 : par le Qour’aan qui comporte une sagesse. Allaah a juré par le Qour’aan. Dieu peut jurer par ce qu’Il veut. Il jure par Son Etre comme dans la parole « wa larabbika » (qui signifie : par ton Seigneur). Il se peut qu’Il jure par le soleil et le DouHaa. Il peut jurer par certaines de Ses créatures, Il peut jurer par certains de Ses attributs, comme le Qour’aan qui est l’attribut de la parole de Dieu. Al-Hakiim : c’est-à-dire ce qui comporte une sagesse.

Verset 3 : Innaka mina l-mourçaliine : c’est ce de quoi Dieu a juré. C’est comme si Dieu disait : Je jure par le Qour’aan que tu es certes un envoyé. Et cette phrase est une réplique aux mécréants qui ont dit au Prophète qu’il n’était pas un envoyé. Au tout début de sa mission de prophète, les mécréants ont renié son statut de messager. Dieu leur a répliqué. Il a juré par le Qour’aan qui a été envoyé à MouHammad que MouHammad est un envoyé de Sa part.

Les exégètes qui ont interprété « yasin » par « ô MouHammad » ont dit que ce verset est une interpellation du Prophète qui confirme que le Prophète s’appelle Yasin et qu’il est véritablement un envoyé de la part de Dieu.

Verset 4 : et tu es sur une voie de droiture : c’est-à-dire que tu es sur l’islam. D’autres exégètes ont expliqué ce verset en disant : certes tu fais partie des envoyés et tous les envoyés (dont tu fais partie) sont sur une voie de droiture.

Verset 5 : Tanziila : il a été révélé (le Qour’aan) il a le dessus, par son éloquence, sur les textes et les écrits, sur la compréhension et les illusions des entêtés. Ces entêtés qui ont refusé d’accepter le MouHammad en tant que Prophète, ils n’ont pas été capables de mentionner un texte qui soit équivalent à un seul verset de ce livre. Le texte du Qour’aan a été une preuve de leur impuissance. Et pour ceux qui ont la bonne compréhension, ce texte les attire, tellement sa structure est éloquente. Dans une même phrase, il y a une réplique aux entêtés et un renforcement pour ceux qui sont sur la vérité. Ce livre était un miracle en faveur du Prophète et une preuve pour démontrer l’incapacité des entêtés qui étaient très forts à cette époque dans la langue arabe, ils étaient très éloquents. Malgré cela, ce texte leur a montré leur impuissance.

Verset 6 : tu es un envoyé afin d’avertir un peuple dont les ancêtres n’ont pas été avertis. En effet notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a été envoyé environ 600 ans après notre maître Jésus ^alayhi s-salaam. Entre ces deux prophètes, il n’y a pas eu un messager qui avertisse les gens. Autre explication : tu as été envoyé pour avertir les gens de la même chose dont ont été avertis leurs ancêtres, c’est-à-dire la croyance en Dieu, en les prophètes et la croyance en l’enfer.

Verset 7 : cette parole s’applique à la majorité d’entre eux : il s’agit de la parole de Dieu qui signifie : certes Je remplirai l’enfer de djinns et d’humains. C’est-à-dire qu’ils ont reçu la preuve et qu’ils sont concernés par cette parole. Ils ont été avertis.

Ils ne seront pas croyants : ceux qui ont cru au Prophète ^alayhi s-salaam, au début, ils étaient minoritaires. La majorité ira en enfer car Allaah a su qu’ils allaient mourir sur la mécréance et qu’ils seront au nombre des gens de l’enfer.

Verset 8 : Dieu a donné pour exemple leur persistance sur la mécréance, que ce sont des gens qui se maintiennent sur la mécréance. Dieu a fait une analogie de leur persistance sur la mécréance comme ceux qui sont enchaînés et qui ne se dirigent pas vers la vérité. Ils ne sont pas capables de se soumettre à la vérité. Ou encore celui qui est entre deux murs : il n’arrive pas à voir ce qui est devant lui ni derrière lui. C’est-à-dire que ce sont des gens qui ne sont pas capables d’utiliser correctement la raison et ils n’observent pas la vérité. Dieu a comparé l’état de ces gens à quelqu’un qui a ses mains enchaînées au niveau de sa tête et il a une barre qui tient sa tête, de sorte qu’il ne puisse pas baisser la tête. Ils ne sont pas capables de voir la vérité, ils ne sont pas capables de voir le caractère miraculeux du Qour’aan, alors qu’ils sont incapables d’amener un seul verset.

Verset 9 : Nous avons fait qu’il y a devant eux une barrière et derrière eux une barrière. C’est comme s’ils étaient entre deux murs.

Et Nous avons couvert leur vision. Dans le sens d’une métaphore : ils ont comme un voile devant eux, comme s’ils étaient pris entre deux murs et, par conséquent, ils ne voient pas la vérité.

Ils ne voient pas la vérité : ça ne veut pas dire qu’ils sont aveugles mais, même si leurs yeux sont ouverts, ils ne reconnaissent pas la vérité.  

Il a été dit que ce verset a été révélé à propos de Banou Makhzouum. Abouu Jahl avait juré que s’il voyait MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, faire la prière, qu’il lancerait une grosse pierre sur sa tête. Abouu Jahl est venu, il a vu le Prophète faire la prière devant la ka^bah, il a pris cette grosse pierre pour fracasser la tête du Prophète. Quand il a levé ses mains, ce rocher est tombé sur lui, sur son cou. Il est rentré chez lui et ceux de son clan ont du mal à le délivrer de ce rocher. C’est alors qu’un autre membre de ce clan a dit qu’il allait tuer le Prophète avec ce rocher. Dieu a fait que celui-là est devenu aveugle sur le champ. C’est pour cela que certains ont dit que ce verset a été révélé à propos de Banou Makhzouum. Cet homme n’a pas voulu reconnaitre que c’était un miracle qui était arrivé au Prophète et il a au contraire augmenté en entêtement.  

Verset 10 : c’est équivalent pour eux que tu les avertisses ou que tu ne les avertisses pas. Ils ne seront pas croyants. Celui que Dieu a égaré de cet égarement-là, ces gens à qui Dieu a voilé la vue et il s’agit ici du fait de voir la vérité, ces gens-là, que tu les avertisses ou que tu ne les avertisses pas, ça ne leur est pas utile. Dieu les a égarés.

Et il a été rapporté que ^Oumar fils de ^Abdel-^Aziz, le calife bien guidé, que Dieu l’agrée, avait répliqué à Ghaylaan le Qadariyy, par ce verset. Les Qadariyy renient la prédestination ou ils disent que le bien est prédestiné par Dieu et que le mal n’est pas prédestiné par Dieu. ^Oumar lui a répliqué par ce verset qui est une preuve que le mal est prédestiné par Dieu puisque Dieu a voulu que ces gens ne soient pas croyants. Ghaylaan a alors montré qu’il avait abandonné sa mécréance. Il a dit qu’il n’avait jamais vu ce verset avant que ^Oumar ne le lui cite. Alors ^Oumar a dit : « ô Allaah, s’il est véridique, fais que son repentir soit accepté. S’il est menteur, fais qu’il subisse quelqu’un qui ne lui fasse pas miséricorde ». Dans une autre version : « fais qu’il goûte au tranchant de l’épée ». Ghaylaan a entendu cette invocation. Et en réalité, il ne s’était pas repenti. Quand ^Oumar l’a convoqué, Ghaylaan a nié cette accusation en disant qu’on le calomniait. Puis ^Oumar a fait amener des témoins qui ont témoigné contre lui, il a reconnu et il s’est mis à défendre sa croyance. Alors le calife lui a répliqué par le verset 10 de sourate Yasin duquel on comprend que Dieu n’a pas voulu pour eux la foi.

Donc ce verset est une preuve que la mécréance survient par la volonté de Dieu. Allaah a ainsi informé le Prophète que la mécréance est par la prédestination de Dieu.    

Le calife suivant était Yazid ibnou ^Abdel-Malik. Ghaylaan n’avait toujours pas annoncé au grand jour cette mauvaise croyance. Il était resté sur ce qu’il avait dit à ^Oumar ibnou ^Abdel Aziz, il avait montré le repentir. Mais à l’époque du calife suivant, Hicham ibnou ^Abdel -Malik, il a à nouveau parlé de sa mauvaise croyance. Hicham lui a dit : « n’est-ce pas que tu as promis au calife bien guidé ^Oumar ibnou ^Abdel ^Aziz, que tu avais fait le repentir de cette mauvaise croyance et que tu as reconnu la croyance correcte, que toute la prédestination que ce soit du bien ou du mal, est par Allaah ? » Ghaylaan a répondu qu’il avait toujours eu pour croyance que le mal n’était pas prédestiné par Dieu. Et il a demandé qu’on lui ramène qui débatte avec lui sur ce sujet. Alors Hicham a demandé qui voulait bien débattre avec de Qadariyy. On lui a dit : Al-Aouzaa^iyy, celui qui est enterré à Beyrouth. Il a débattu avec Ghaylaan et il a eu le dessus par les preuves. Il a dit : « ô émir des croyants, c’est un mécréant ». Il lui a été appliqué le jugement du mécréant : ses mains et ses pieds ont été coupés et il a été accroché à une potence à la porte de Damas. Ceci afin que les gens en prennent connaissance et qu’il n’y ait plus quelqu’un qui suive cette mécréance. Et quand il était emmené pour son exécution, Ghaylaan s’est rappelé l’invocation que ^Oumar ibnou ^Abdel ^Aziz lui avait faite : « ô Allaah, s’il est véridique, fais que son repentir soit accepté. S’il est menteur, fais qu’il subisse quelqu’un qui ne lui fasse pas miséricorde ». Ghaylaan a alors dit : « l’exécution de l’homme vertueux a été exaucée à mon encontre ».

Verset 11 : ceux qui vont profiter de ton rappel, ceux qui vont profiter de ton avertissement, ce sont ceux qui suivent le dhikr. Le dhikr ici est le Qour’aan.

Et ceux qui croient en Allaah sans Le voir : ceux qui vont profiter du rappel et de l’avertissement du Qour’aan, ce sont ceux qui suivent le Qour’aan et ceux qui craignent le châtiment de Dieu, même s’ils ne l’ont pas vu.

Et annonce-lui la bonne nouvelle du pardon : annonce la bonne nouvelle du pardon de ses péchés et annonce-lui une grande récompense : et c’est le paradis.

Verset 12 :  certes Nous ressuscitons les morts : c’est-à-dire que Nous les faisons vivre après leur mort. Autre explication : Nous faisons sortir les gens de la mécréance vers la foi. Ici la mort est la mécréance et la vie est la foi. C’est comme si ce verset disait : Nous faisons passer les gens de la mort qui est la mécréance vers la vie qui est la foi.

Et Nous faisons écrire ce qu’ils ont fait : c’est-à-dire les bonnes œuvres et autres que les bonnes œuvres que sont les péchés et la mécréance.

Et les belles traces qu’ils laissent : Nous faisons écrire les belles choses qu’ils laissent après leur mort, comme la science qu’ils ont enseignée ou un livre qu’ils ont composé ou un bien qui est dédié pour gagner des récompenses ou ar-ribaaT qui est le fait de stationner sur le front face à l’ennemi. Aux frontières des terres d’islam, il y a des stations comme Beyrouth qui était sur un front face aux croisés. Et Al-Aouzaa^iyy était de Balbek située à 150 km de Beyrouth : il était moujtahid, comme les imams Malik et Ach-Chafi^iyy. Il avait une école de jurisprudence. Il voulait aussi gagner une récompense de cet acte-là, qui était le fait de stationner au front face à l’ennemi, pour protéger les musulmans. De même, parmi les choses qui sont consignées, il y a les bonnes traditions ou même les mauvaises traditions. Même après la mort de la personne, si c’est quelqu’un qui a instauré une bonne tradition, qui l’a pratiquée pour la première fois, quand d’autres gens vont la pratiquer à leur tour, ce sera consigné pour lui. Et si quelqu’un a instauré quelque chose de mauvais, même après sa mort, ça sera consigné pour lui.

Et toute chose, Nous l’avons inventoriée dans un livre clair : tout ce que les gens font, est écrit sur un livre clair et il s’agit de la table préservée.

Verset 13 : donne-leur pour exemple l’exemple des compagnons du village : c’est-à-dire cite-leur un exemple, et c’est l’exemple des compagnons du village Antioche, cite-leur le récit surprenant qui va être mentionné maintenant.

Et lorsque sont venus à eux les envoyés : et il s’agit des émissaires de Jésus ^alayhi s-salaam qui avait envoyé des gens pour qu’ils appellent à la vérité. Les gens d’Antioche adoraient des statues, des idoles.

Verset 14 : et Nous leur avons envoyé deux : c’est Jésus qui, sur ordre de Dieu, a envoyé deux émissaires qui s’appelaient SaadiQ et SadouuQ. Quand ils se sont approchés de la ville Antioche, ils ont vu un vieil homme qui faisait paitre du bétail. Il s’appelait Habiib an-najaar (Habiib le menuisier) ; il leur a demandé qui ils étaient. Ils lui ont dit qu’ils étaient des envoyés de Jésus qui les avaient envoyés pour appeler les gens à délaisser l’adoration des idoles et adorer le Seigneur de toute chose, le Créateur de toute chose. Il leur a dit : est-ce que vous avez quelque chose qui prouve que vous êtes véridiques ? Ils lui ont dit : « oui, nous guérissons celui qui est aveugle de naissance et celui qui une maladie de peau telle que le vitiligo ». Cet homme Habiib avait un fils qui était malade depuis plusieurs années. Ils ont passé la main sur la partie malade de son corps et il a guéri immédiatement. Alors Habiib est devenu musulman. Et la nouvelle s’est répandue dans la ville, c’est-à-dire que deux hommes étaient dans la ville, de la part de Jésus et qu’ils enseignaient aux gens qu’il n’est de dieu que Dieu et que Jésus était un messager de Dieu. Puis plusieurs personnes ont guéri par la cause de ces deux hommes. C’est alors que le roi de la ville les a convoqués. Il leur a dit : « est-ce qu’on aurait, selon vous, un dieu autre que nos divinités ? » Ils lui ont dit : « notre dieu est celui qui nous a fait exister et qui a fait exister ce que tu adores ». C’est-à-dire les statues que tu adores. Il leur a dit qu’il allait réfléchir sur le sujet. Et c’était une manière de dire qu’il ne croyait pas en ce qu’ils disaient. C’est alors que les gens qui suivaient le roi ont poursuivi les émissaires de Jésus en leur lançant des pierres. Et il a été dit que les deux émissaires ont été emprisonnés.

Puis Jésus a envoyé un troisième homme à cette ville et il s’appelait Cham^ouun, qui n’a pas dit tout de suite qu’il était envoyé par Jésus. Il a d’abord côtoyé la cour rapprochée du roi jusqu’à ce que les gens se soient habitués à lui et aient eu confiance en lui. Et, à leur tour, ils en ont parlé au roi. Il est devenu un proche du roi. Le roi a eu confiance en lui. Et Cham^ouun a un jour interrogé le roi : « on m’a rapporté que tu avais emprisonné deux hommes. Est-ce que tu as entendu leur message ? » Il a répondu : non. C’est-à-dire qu’il avait entendu que ces deux hommes appelaient à autre chose que ce que lui faisait, mais sans avoir entendu d’eux leur preuve. Alors Cham^ouun les a fait convoquer et leur a dit : « qui vous a envoyés ? » Ils ont dit : « c’est Dieu Qui crée toute chose ». Il leur a dit : « et quels sont Ses attributs ? » Ils ont dit : « c’est Celui Qui fait absolument ce qu’Il veut, Il donne la subsistance à tout le monde ». Il leur a dit : « quelle est votre preuve que ce que vous dites est vrai ? »  Ils lui ont dit : « ce que le roi désire ». Le roi a amené un jeune qui était né aveugle. Alors les deux émissaires ont invoqué Dieu et le jeune a guéri immédiatement. Cham^ouun a exhorté le roi qui est devenu musulman. Et beaucoup de gens l’ont suivi. Mais certains sont restés mécréants. Alors Jibriil ^alayhi s-salaam a fait mourir tous ceux qui étaient restés mécréants.

Il a été dit que parmi les paroles d’exhortation que Cham^ouun a dites au roi, il lui a dit : « est-ce que ton idole peut faire la même chose concernant l’aveugle de naissance ? » Alors le roi a dit : « non, notre idole n’entend pas, ne voit pas et ne possède aucune utilité, ni pour elle, ni pour autre qu’elle ».

Ils les ont tous deux démentis : les gens du village ont démenti SaadiQ et SadouuQ

Nous avons envoyé en renfort un troisième : c’est-à-dire Cham^ouun.

Et ils ont dit : c’est-à-dire les trois envoyés SaadiQ, SadouuQ et Cham^ouun

Nous sommes des envoyés pour vous : c’est-à-dire que nous avons été envoyés pour vous transmettre la religion que vous devez suivre.

Verset 15 : ils ont dit : c’est-à-dire les habitants du village

Vous n’êtes que des gens comme nous : c’est-à-dire que vous n’avez pas de mérite particulier qui justifie le fait d’avoir quelque chose qui vous distingue de nous. Pourquoi est-ce que nous vous suivrions ?

Et Dieu n’a rien révélé : ils ont totalement nié qu’il y ait eu une quelconque révélation.

Vous n’êtes que des menteurs : dans votre prétention à dire que vous êtes des envoyés.

Verset 16 : ils (les trois émissaires) ont dit : notre Seigneur sait que nous vous avons été envoyés. C’est une forme pour insister, c’est comme s’ils étaient en train de jurer, ils disent que Dieu est témoin de cela, ils jurent par Dieu qu’ils ont bien été envoyés à ces gens.

Verset 17 : nous n’avons pas d’autre tâche que de vous transmettre de manière claire. Notre fonction est de vous transmettre mais avec des preuves évidentes, éclatantes, puisqu’ils leur ont montré des prodiges.

Verset 18 : ils (les idolâtres) ont dit (aux trois émissaires) que nous vous considérons comme des gens de mauvais augure : c’est-à-dire : nous avons détesté votre religion. Ils n’ont pas accepté l’islam auquel ces trois hommes les appelaient. Et l’habitude des ignorants est qu’ils considèrent comme de bon augure tout ce vers quoi ils ont un penchant et ils considèrent comme de mauvais augure tout ce pour quoi ils n’ont pas de penchant. Et donc lorsqu’ils sont touchés par une épreuve, ils disent que c’est de mauvais augure.

Il a été dit qu’ils ont été privés de pluie pendant un certain temps. Alors les idolâtres ont dit aux trois hommes que c’était à cause d’eux.

Si vous n’arrêtez pas ce que vous êtes en train de faire (c’est-à-dire d’appeler à l’islam)

Lanarjoumannakoum : Nous allons vous maudire. Ce verbe peut avoir trois sens : 1/ Nous allons vous tuer 2/ Nous allons vous chasser 3/ Nous allons vous lapider.

Et vous allez être atteints de notre part d’un châtiment douloureux. C’est-à-dire que nous allons vous brûler. Et c’est le pire des châtiments.

Verset 19 : ils (les trois hommes) ont dit : la cause du mauvais augure est en vous puisque c’est votre mécréance qui est la cause du mal que vous endurez. Si vous êtes appelés à l’islam, est-ce que cela serait de mauvais augure pour vous ? Bien sûr que non.

Verset 20 : un homme est arrivé de l’extrême partie de la ville : et c’est Habiib le menuisier qui, quand il a entendu qu’ils étaient menacés d’être brûlés, alors il a annoncé son islam en public. Pour prouver la véracité de ces trois hommes, il leur a dit : est-ce que vous êtes payés pour ce que vous êtes en train de faire, est-ce que vous attendez une rémunération ? Ils ont dit que non.

Il a dit (à son peuple) : suivez ces envoyés.  

Verset 21 : suivez-les, eux qui ne demandent pas de rémunération en contrepartie de la transmission du message, eux qui sont des gens bien guidés. Ils ne veulent pas être rémunérés pour ce qu’ils sont en train de dire, ils ne veulent que vous avertir, vous mettre en garde. Les gens de son peuple lui ont dit : mais tu es donc sur leur religion, tu les as suivis ? Il leur répondu

Verset 22 : qu’est-ce qui m’empêche d’adorer Celui Qui m’a créé et Celui pour Qui nous allons être ressuscités ? C’est-à-dire Celui Qui va nous faire revenir à la vie après la mort, pour nous rétribuer pour nos œuvres ?

Verset 23 : comment voulez-vous que j’adore les idoles : c’est-à-dire les statues et les idoles que vous avez prises pour les adorer,

Et que je n’adore pas Dieu ? Alors que si Dieu voulait pour moi un châtiment, vos idoles ne pourraient pas intercéder et me protéger de ce châtiment. Vos idoles que vous adorez n’ont pas la capacité d’intercéder ce cette intercession que vous prétendez, pour empêcher un châtiment que Dieu voudrait me faire parvenir. Alors comment voulez-vous que j’adore des idoles qui n’ont pas cette capacité d’intercession, cette capacité d’empêcher qu’un châtiment me parvienne, si Dieu voulait qu’un châtiment me parvienne.

Verset 24 : je serais alors dans un profond égarement. C’est-à-dire que si je prenais ces idoles comme des divinités, alors je serais un égaré clair, puisque, si Dieu voulait me faire parvenir une nuisance, ces idoles ne peuvent pas intercéder et empêcher cette nuisance de me parvenir. Après toutes ces preuves, vous voulez que je suive vos idoles ? Je serais alors profondément égaré. Alors, il est parti rejoindre les trois hommes parce que son peuple s’était mis à le lapider. Il s’est donc empressé de les rejoindre avant qu’il ne soit tué

Verset 25 : et il leur a dit : « j’ai cru en votre Seigneur, alors témoignez bien de cela ». Cela ne veut pas dire qu’il venait juste de devenir musulman, parce qu’il était devenu musulman au tout début, lorsque les deux hommes étaient venus. Mais quand il a rejoint les trois hommes, il leur a demandé de témoigner de cela auprès de Dieu, parce qu’il savait que son peuple allait le tuer.

Verset 26 : il lui a été dit à cet homme Habiib le menuisier : « entre au paradis ». C’est une annonce de bonne nouvelle qu’il sera au paradis. Cela ne veut pas dire qu’il est actuellement à l’intérieur du paradis, comme cela figure dans certaines exégèses. Mais cela veut dire que sa place au paradis lui a été montrée. Les gens de la piété, alors qu’ils sont dans leurs tombes, ils voient la place qui les attend au paradis et cela leur réjouit le cœur. Donc Habiib a vu ce qui lui réjouissait le cœur et il a dit : si seulement mon peuple le savait. C’est-à-dire : si seulement mon peuple savait cette bonne nouvelle pour qu’à leur tour, ils s’empressent de devenir des croyants, des musulmans. Et il a été dit que la tombe de cet homme se trouve dans le marché d’Antioche.

Verset 27 : par cela, Dieu m’a pardonné et m’a promis le paradis. C’est-à-dire que Dieu lui a pardonné sa mécréance par son entrée en islam. Car auparavant, il était de ceux qui fabriquaient des idoles avec du bois. Il a souhaité que son peuple entre en islam pour gagner eux aussi le paradis.

Verset 28 : Nous n’avons pas fait descendre sur son peuple : c’est-à-dire le peuple de Habiib

Après sa mort : après la mort de Habiib

Des armées à partir du ciel pour les châtier : c’est-à-dire que Nous n’avons pas envoyé des anges qui descendent du ciel pour châtier le peuple de Habiib après qu’ils l’aient tué. C’est-à-dire que leur châtiment n’était pas comme pour d’autres peuples. Dieu avait fait descendre des anges qui ont châtié d’autres peuples. Dieu châtie ceux qu’Il veut. N’a lieu que ce que Dieu veut.

Verset 29 : ce châtiment fut un seul cri qu’a poussé Jibriil. Ils sont devenus éteints comme on éteint un feu. Dieu a fait que le seul cri que Jibriil a poussé soit une cause pour leur extinction. Ce n’était pas comme le jour de la bataille de Badr et le jour de la bataille de Al-KhandaQ où Allaah avait envoyé des anges pour soutenir les musulmans. Mais Dieu a anéanti ce peuple de Habiib par un souffle émis par Jibriil, comme on éteint un feu : leurs souffles se sont éteints, leurs voix se sont éteintes, à la suite d’un seul cri de Jibriil, ^alayhi s-salaam.

Verset 30 : il convient qu’ils regrettent qu’il y ait eu des gens qui ont fini ainsi et que ceux qui sont exhortés soient exhortés par ces gens-là et que ceux qui se chagrinent soient chagrinés à cause de leur état, au lieu d’avoir suivi l’islam.

Verset 31 :  ne voient-ils donc pas comment ceux que Nous avons anéantis avant eux. Il ne s’agit pas d’une vision avec les yeux mais cela signifie : n’ont-ils donc pas pris connaissance, n’ont-ils pas été exhortés ? Et la parole ici s’adresse aux mécréants de La Mecque. C’est-à-dire : tirez des leçons et des moralités de ceux que nous avons anéantis, des siècles et des siècles avant. Beaucoup de peuples ont été anéantis parce qu’ils ont démenti les envoyés de Dieu. Ne tirent-ils pas la moralité alors qu’ils font la même chose qu’eux ?

Verset 32 : aussi bien ceux qui les ont précédés et qui ont été anéantis parce qu’ils ont démenti les messagers, que vous, mécréants de Qouraych, vous allez tous être rassemblés pour l’exposition des œuvres. Au jour du jugement.

Verset 33 : la preuve (que Dieu ressuscite les morts), c’est la terre qui est aride, dure. Le signe que Dieu ressuscite les morts pour l’exposition des œuvres au jour du jugement, c’est cette terre qui est dure. Que Nous faisons revivre et de laquelle Nous faisons pousser les graines : Dieu fait pousser à partir de cette terre les céréales (les graines comme le blé, comme l’orge) grâce la pluie et ceci est une source de subsistance pour eux, de richesse pour l’être humain. Si de telles graines manquent, c’est généralement une cause de famine, d’épreuves. Dieu informe ce peuple que, même si les peuples précédents ne viennent pas à eux pour leur dire ce qui leur est arrivé, mais au jour du jugement, ils viendront.

Verset 34 : et Nous avons fait que sur cette terre, il y ait des vergers, des plantations, des palmiers, des vignes et Nous avons fait jaillir des sources d’eau. C’est-à-dire des choses qui leur sont profitables, bénéfique, qui leur permettent d’en tirer profit.

Verset 35 : afin qu’ils puissent consommer des fruits que Dieu a créés et du résultat de leurs labeurs : ils ont semé, irrigué, … Le fruit en tant que tel est créé par Dieu et il comporte aussi une trace des tâches des humains de ce qu’ils ont fait de leurs mains. Cela ne veut pas dire qu’ils sont des créateurs, non, mais c’est une trace, un résultat de ce qu’ils ont fait.

Autre explication : le terme « maa » ici ne veut pas dire ce qu’ils ont fait de leurs mains, mais c’est une négation, pour dire que ce n’est pas le résultat de leur acte, pour dire que ce n’est pas eux qui ont créé ces fruits.

Les deux explications ne sont pas contradictoires mais il y en a une qui amène un sens qui est différent de l’autre.

Ne remercient-ils donc pas : ceci indique qu’après tout ce qui a été fait pour eux, ils n’ont pas encore remercié Dieu. C’est donc une incitation à remercier Dieu, notamment pour les associateurs de Qouraych à devenir musulmans.

Verset 36 : Il est exempt de toute imperfection Celui Qui a créé les différents genres : ici, le terme « azwaaj » ne signifie pas les couples mais les différents genres

De ce que Allaah a fait pousser sur terre : comme palmiers, arbres, et autres

Et de ce que Dieu a créé à partir de vous-mêmes : c’est-à-dire vos enfants, mâles et femelles

Et également ce que Dieu a créé que vous ne connaissez pas. Dieu a créé des sortes de créatures que vous n’êtes pas parvenus à connaitre jusqu’à maintenant. De nos jours, il y a dans les vallées, dans les mers, les océans, des choses que les gens ne connaissent pas encore.

Verset 37 : et un autre signe (qui prouve que Dieu est sur toute chose tout puissant, que Dieu est miséricordieux) Nous faisons installer la nuit après le jour de sorte qu’il n’y ait plus une seule clarté. Lorsque la nuit s’installe, ils sont dans l’obscurité totale.

Verset 38 : un autre signe est le soleil qui parcourt sa trajectoire. La trajectoire du soleil se déroule dans un temps délimité et une position que le soleil rejoint à la fin de l’année. Le soleil parcourt sa trajectoire de l’extrême levant à l’extrême couchant puis il revient à nouveau à l’extrême levant, avec une précision bien définie. C’est la prédestination de Celui Qui est sur toute chose tout puissant.

Verset 39 : un autre signe est la lune qui a aussi une trajectoire et des positions : il s’agit de 28 positions que la lune atteint chaque nuit (la lune ne les dépasse pas et elle y arrive) depuis la première nuit du mois jusqu’à la vingt-huitième nuit. Puis elle n’est plus visible pendant une ou deux nuits jusqu’à ce qu’elle devienne comme un croissant fin et arqué.  Et lorsque la lune arrive à la dernière position, elle devient toute fine.

Le mois lunaire comporte soit trente soit vingt-neuf jours. C’est-à-dire que le croissant est apparent durant vingt-huit nuits puis, lorsque le croissant disparait, soit il disparait deux nuits et dans ce cas, le mois comporte trente jours, soit il disparait une seule nuit puis il réapparait et dans ce cas, le mois comporte vingt-neuf jours.

Dieu compare la lune à la branche sur laquelle poussent les dattes, quand cette branche devient arquée. Et sur cette branche se trouvent des tiges fines et c’est cela qui s’appelle « chimraat ».

Jusqu’à ce qu’elle ait la forme de cette branche. Dieu a comparé la lune, au début et à la fin du mois, à cette branche qui est ancienne, dans la grappe qui pousse tout en haut du palmier. Quand cette branche devient sèche au bout d’un an, elle devient encore plus fine, encore plus arquée, plus jaunâtre.

Verset 40 : le soleil, il ne lui convient pas qu’il rayonne alors qu’il y a la lune, de sorte que tous soient rayonnants ensemble. Chacun n’intervient pas dans le domaine de l’autre. Cela peut arriver qu’on voie la lune pendant la journée mais c’est la lumière du soleil qui l’emporte. Et la nuit, également, quand il y a la lumière de la lune, il n’y a pas la lumière du soleil. Chacun des deux corps rayonnants n’éclaire pas en même temps.

Ce qui rayonne la nuit ne précède pas ce qui rayonne le jour et ce qui rayonne le jour ne précède pas ce qui rayonne la nuit. C’est-à-dire que la lune ne précède pas le soleil et le soleil ne précède pas la lune. Chacun a un temps qui lui a été fixé, qui lui a été prédestiné. Il n’y a pas d’accélération de l’un au détriment de l’autre, ni de ralentissement de l’un par rapport à l’autre. Cela également, Dieu l’a cité en tant que preuve de Sa parfaite toute-puissance. Parce que du point de vue rationnel, il est possible que le soleil s’arrête, qu’il reste dans une position et qu’il ne continue pas sur sa trajectoire. Il est possible qu’il revienne en arrière. C’est Dieu Qui a fait que le soleil et la lune aient cette trajectoire. Il en est ainsi que le soleil et la lune ne se réunissent pas jusqu’au jour du jugement où le soleil se lèvera de son couchant.

La nuit et le jour également, chacun a son parcours, il n’y en a pas un qui accélère au détriment de l’autre ou qui tarde par rapport à l’autre.

Verset 41 : parmi les signes (de la parfaite toute puissance de Dieu) c’est que Nous leur avons fait transporter leur descendance dans des navires. C’est-à-dire des bateaux qui sont chargés de leur commerce. Dieu fait transporter leur descendance, c’est-à-dire aussi bien leurs enfants que ce qu’il est important pour eux de transporter, puisqu’ils envoyaient leurs enfants pour faire du commerce dans des navires, aussi bien des navires en mer que terrestres comme les caravanes de chameaux et autres. Le mot « dourriyyah » dans la langue arabe vient dans le sens des enfants, des enfants des enfants, c’est-à-dire les descendants et il peut avoir le sens des ancêtres des parents, donc des ascendants. C’est un mot qui peut avoir un sens et son contraire. Autre explication : c’est pour cela que certains exégètes ont expliqué ce verset en visant par-là les descendant de NouuH ^alayhi s-salaam. C’est-à-dire : Nous avons fait porter leurs ascendants (et il s’agit des trois fils de NouuH) puisque tous ceux qui étaient sur l’arche n’ont pas eu de descendance, hormis les trois fils de NouuH. Quand le navire s’est arrêté, et qu’ils sont descendus sur terre, ce sont les trois enfants de NouuH qui ont eu une descendance et tous les humains aujourd’hui sont des descendants de NouuH. C’est pour cela que « dhourriyyah » fait référence ici aux ancêtres des humains et en l’occurrence les trois fils de NouuH. Si cela a été mentionné, c’est parce que les Arabes, même du temps de l’ignorance, ils connaissaient le récit de NouuH, ils connaissaient le récit d’autres prophètes. Et cela a été mentionné afin qu’ils soient exhortés et qu’ils deviennent musulmans.

Verset 42 : et Nous leur avons créé la même chose : et c’est la même chose que ces navires qui ont été mentionnés dans le verset précédent, c’est-à-dire ce qu’ils peuvent utiliser comme monture et il s’agit des chameaux parce que les navires sur la mer, leur équivalent sur terre ce sont les chameaux. Les Arabes surnommaient les chameaux de navire terrestre. Les chameaux sont beaucoup mentionnés dans le Qour’aan parce qu’ils ont une particularité. Malgré leur corpulence et leur taille très grandes, Dieu les a asservis aux humains. Si ça avait été des animaux carnivores ou sauvages, qui pourrait mettre une bride sur leur museau pour les diriger ? Les chameaux sont capables de porter de lourdes charges dans le désert où il fait très chaud. Si l’un d’entre nous posait son pied nu sur le sable du désert, sa peau pourrait brûler. Et pourtant, le chameau circule en plein désert et il peut supporter jusqu’à quatre jours sans boire d’eau.

Verset 43 : si Nous le voulions, Nous les ferions noyer en mer et personne ne pourra les sauver de la noyade. C’est un rappel des bienfaits de Dieu.

Verset 44 : ils ne seront sauvés de la noyade que par miséricorde de la part de Dieu, pour qu’ils soient encore en vie jusqu’au terme qui leur est fixé.