Miracles du Prophète : L’invocation du Prophète, ^alayhi s-salam, contre ^Outbah ibnou Abi Jahl
Lorsque les annonces de l’appel du Prophète Mouhammad apparurent, il y avait au sein de Qouraych un groupe d’associateurs qui avaient nui au messager de Allah, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, ainsi qu’à ses compagnons honorables, d’une forte nuisance.
Combien de musulmans avaient été jetés sur le sable brûlant du désert et sur le corps desquels étaient placées des pierres, d’autres avaient été ligotés sur le tronc d’un arbre sous le soleil brûlant et en étant assoiffés.
Parmi les associateurs il y avait Abou lahab, ^Ouqbah Ibnou Mou^ayt, Al Walid Ibnou Moughirah, Abou Jahl et son fils ^Outbah qui insultait le messager de Allah, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam.
La haine l’avait amené jusqu‘à attaquer le Prophète, ^alayhi s-salam, lui déchirer son qamis et lui nuire.
C’est alors que le Prophète, ^alayhi s–salat wa s-salam avait fait une invocation contre lui en disant :
(Allahoumma sallit ^alayhi sabou^an min siba^ik )
Ce qui signifie : « Ô Allah, fais qu’un des fauves qui T’appartient s’attaque à lui. »
Un jour, ^Outbah Ibnou Abi Jahl sortit de la Mecque honorée avec ses compagnons, pour faire du commerce dans le pays de Ach-Cham. La caravane s’engagea dans une longue route jusqu’à arriver dans une région qui s’appelle Az–Zarqa, en Jordanie. Ils firent halte, reposèrent leurs chamelles et chameaux et descendirent leurs bagages. Tandis qu’ils étaient dans cette région, ils entendirent le rugissement d’un lion, ^Outbah Ibnou Abi Jahl trembla plus que les autres car il s’était rappelé de l’invocation de notre maître Mouhammad, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, lorsqu’il lui avait déchiré sa chemise. Il annonça à ses compagnons cela Alors qu’ils étaient en train de préparer le dîner.
Tous s’étaient assis pour commencer à manger et ils commençaient à manger les différents plats, mis à part ^Outbah Ibnou Abi Jahl qui n’avait pas tendu sa main et qui n’avait pas mangé avec eux tellement il avait peur. En effet, il se retournait à droite et à gauche en s’attendant à ce que le lion l’attaque. Quand ils eurent terminé leur repas et que fut venue l’heure de dormir, ils placèrent leur marchandises sous forme d’un cercle autour d’eux et ils mirent ^Outbah Ibnou Abi Jahl à leur centre pour le protéger. Ils préparèrent leurs épées et leurs armes pour les utiliser en cas de besoin et ils chargèrent un gardien de les surveiller.
La nuit tomba calmement, le lion vint doucement alors que le gardien comme tous les autres avait sombré dans un sommeil profond.
Le lion s’approcha d’eux, les renifla l’un après l’autre jusqu’à arriver à ^Outbah, le frappa fortement à la tête et le blessa. Ses compagnons se réveillèrent et l’entendirent dire : « n’est ce pas que je vous ai dit que Mouhammad est le plus véridique des gens. » Et il mourut de ses blessures en raison de ses actes atroces.
Miracles du Prophète : Le peu de nourriture qui suffit à 300 personnes par la volonté de Allaah
Le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wa sallam était à Médine l’illuminée. Il sut que les associateurs venaient de La Mecque honorée pour l’attaquer et combattre ses compagnons. Notre maître Salman Al-Fariciyy lui suggéra de creuser une tranchée pour se protéger de l’ennemi. Cette technique n’était pas quelque chose de connu chez les Arabes à l’époque. Le Prophète ^alayhi s–salatou wa s-salam ordonna aux compagnons alors de creuser rapidement. Il se mit lui aussi à la besogne avec eux pour porter les rochers et le sable en utilisant ses mains honorées.
Le Messager salla l-Lahou ^alayhi wa sallam et ses compagnons honorables étaient ainsi dans un dur labeur ; ils n’avaient pas mangé depuis trois jours. le compagnon Jabir Ibnou ^Abdi l-Lah demanda la permission au Prophète ^alayhi s-salam de s’absenter. Il partit voir son épouse et lui demanda ce qu’elle avait comme nourriture. Elle lui dit : « J’ai une petite quantité d’orge et une petite chèvre ». Il moulu l’orge et le fit cuire dans le four. Ensuite, il égorgea la chèvre et il la mit à bouillir dans un récipient d’eau.
Notre maître Jabir revint auprés du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, s’approcha de lui et lui souffla dans l’oreille ce qu’il avait fait. Il lui demanda de venir avec un seul homme car la nourriture ne suffirait pas à satisfaire tout le monde. Le Prophète honoré salla l-Lahou ^alayhi wa sallam l’interrogea sur la quantité de nourriture. Notre maître Jabir la lui cita. Alors, le Prophète salla l-Lahou ^alayhi wa sallam demanda à Jabir de dire à son épouse de ne pas enlever le chaudron du feu et de ne pas faire sortir le pain du four jusqu’à ce qu’il arrive.
Le Prophète ^alayhi s–salatou wa s-salam ordonna à tous ses compagnons, qui étaient au nombre de trois cents de le suivre chez Jabir. En effet, le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wa sallam pensait toujours à eux. Il était celui qui avait le cœur miséricordieux. Il voulut pour eux qu’ils puissent jouir d’un bien, et cela après la difficulté qu’ils avaient éprouvée et l’effort qu’ils avaient fourni. Mais Jabir fut gêné car la nourriture était de faible quantité. Il se demandait comment pourrait-elle bien suffire à tout le monde. Malgré cela, il aimait la barakah du Messager ^alayhi s-salam.
Le Prophète élu, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam entra dans la maison de Jabir, passa le salam puis se lava les mains et invoqua Allah ta^ala pour qu’ils aient la bénédiction. Jabir et son épouse prirent de la viande du chaudron et ils ouvrirent le four dont ils firent sortir le pain. Ils disposèrent le tout dans des récipients autour de chacun desquels, huit compagnons du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wa sallam se réunissaient.
Chaque fois que ces huit finissaient de manger, ils louaient Allah ta^ala et sortaient. Puis, huit autres entraient. Jabir et son épouse mettaient à nouveau de la nourriture et le nouveau groupe mangeait puis partait pour que d’autres encore puissent prendre leurs places. Cela se prolongea, et le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wa sallam faisait des invocations de bien pour tous jusqu’à ce que les trois cents personnes eurent mangé par la grâce de Allah.
Une fois que tous les compagnons et le Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wa sallam eurent terminé, on ouvrit le récipient et on constata que le chaudron était toujours plein de viande, comme si rien n’en avait été pris. Quant au pain qui se trouvait dans le four, il semblait n’avoir jamais été entamé. Et cela était l’un des miracles éminents accordés au Prophète salla l-Lahou ^alayhi wa sallam. C’est également une preuve de la tendresse qu’il manifestait ^alayhi s–salatou wa s-salam.
Fiqh : Les transactions
(Chapitre) concernant l’exposé de l’importance de prendre en considération ce qui est permis (halal) et de délaisser ce qui est interdit (haram), et de connaître certains jugements relatifs à la vente et à d’autres transactions.
Que l’on sache qu’(il est du devoir de tout musulman responsable) c’est-à-dire pubère et sain d’esprit (de ne pas s’engager dans une affaire avant de savoir ce que Allah ta^ala y a rendu licite et illicite car Allah soubhanahou wa ta^ala nous ayant ordonné la soumission, c’est-à-dire nous ayant chargés), et ordonné, (de respecter certaines choses) et interdit certaines choses, (il est indispensable d’observer ce que) Allah ta^ala ([Il] nous a chargés de respecter). Ceci a lieu par l’apprentissage de la science indispensable de la religion, en accomplissant tous les devoirs et en évitant tous les interdits. (Allah a rendu permis la vente et a rendu interdit le gain usuraire (ar-riba)). Il est donc un devoir pour nous de prendre cela en considération.
(La Loi de l’Islam a déterminé cette vente) qu’elle a décrite comme étant licite (par l’article défini) qui est l’article de notoriété [1] الـ (al-) –en français « le, la, les »– c’est-à-dire celui qui indique que la vente qu’Il a rendue licite (al-bay^), c’est la vente qui est convenue dans la Loi de l’Islam comme étant licite [2], comme dans sa parole ta^ala :
[وَأَحَلَّ اللهُ البَيْعَ وَحَرَّمَ الرِّبَا]
(wa ‘ahalla l-Lahou l-bay^a wa harrama r-riba) [3] ce qui signifie : « Allah a rendu licite la vente et a interdit le gain usuraire » (car ce n’est pas toute vente qui est licite, mais n’est licite) qu’une vente ([que celle] qui remplit les conditions de validité et les piliers de la vente. Il est donc indispensable de les observer) afin de ne pas se retrouver dans la désobéissance de Allah. Par conséquent, (il incombe à celui qui veut vendre ou acheter) ou effectuer toute autre transaction (d’apprendre cela) c’est-à-dire les piliers et les conditions relatives à sa transaction, (sinon il consommera le gain usuraire) c’est-à-dire qu’il tombera dans ce péché (qu’il le veuille ou non), c’est-à-dire qu’il ait voulu commettre ce péché du riba ou non.
(Le Messager de Allah r a dit :
))التَّاجِرُ الصَّدُوقُ((
(at-tajirou s–sadouq)) c’est-à-dire : le commerçant qui pratique le commerce en respectant la Loi de Allah dans son commerce, qui évite de trahir, qui évite la fraude, qui évite l’escroquerie et toute chose que Allah a interdite,
))يُحْشَرُ يَوْمَ القِيَامَةِ مَعَ النَّبِيِّينَ والصِّدِّيقِينَ والشُّهَدَاءِ((
(youhcharou yawma l-qiyamati ma^a n-nabiyyina wa s–siddiqina wa ch-chouhada’)) ce commerçant-là sera rassemblé au Jour du jugement avec les prophètes, les saints du plus haut degré et les martyrs. Ce hadith a été rapporté par At-Tirmidhiyy [4].
Et (ceci ne vient) ce mérite que le Prophète r a annoncé pour le commerçant véridique (que de ce qu’il fournit comme efforts en luttant contre lui-même et contre ses penchants et en forçant son âme à exécuter les contrats conformément à la Loi de l’Islam. Sinon) s’il n’est pas ainsi dans ses ventes et ses achats (n’est pas caché ce dont Allah a menacé celui qui dépasse) c’est-à-dire qui enfreint (les limites) comme châtiment d’une extrême douleur. (Pour le reste des contrats, comme la location) [5] (le mandat de gérance commerciale) [6] (l’hypothèque) [7] (la procuration) [8] (le dépôt) [9] (le prêt à usage) [10] (la société de biens) [11] (et le métayage) [12] pour tous ces contrats et d’autres encore, (il est également indispensable) pour celui qui veut les pratiquer (d’apprendre les jugements et d’observer les conditions de validité et les piliers propres à chacun), que les jurisconsultes ont indiqués dans leurs livres.
(Le contrat de mariage requiert un surcroît de précaution et de vérification) parce qu’on fait preuve de plus de précaution pour le contrat de mariage que pour un autre contrat (par crainte des conséquences) et des divers problèmes que cela entraîne (en cas de manquement en cela) comme l’invalidité du contrat de mariage, ce qui entraîne beaucoup de dégâts qui n’échappent pas à notre connaissance.
(Le Qour’an honoré fait référence à) tout (cela) c’est-à-dire à tout ce que l’on vient de citer (par Sa parole ta^ala :
]يَا أَيُّهَا الَّذِينَ ءَامَنُوا قُوا أَنْفُسَكُمْ وَأَهْلِيكُمْ نَاراً وَقودُها النَّاسُ والحِجَارَة[
(ya ‘ayyouha l–ladhina ‘amanou qou ‘anfouçakoum wa ‘ahlikoum naran waqoudouha n–naçou wa l–hijarah) qui signifie : « Ô vous qui avez cru, préservez-vous ainsi que vos familles, d’un feu dont le combustible sera des humains et des pierres » [13]) et cette préservation du feu de l’enfer a lieu par le fait que la personne apprenne la religion et l’enseigne à sa famille.
Le successeur glorieux des compagnons (tabi^iyy) (^Ata‘) Ibnou Abi Rabah [14], (que Allah l’agrée, a dit :) en faisant l’exégèse de cette ‘ayah :
[15] أَنْ تَتَعَلَّمَ كَيْفَ تُصَلِّي وَكَيْفَ تَصُومُ وَكَيْفَ تَبِيعُ وَ تَشْتَرِي وَكَيْفَ تَنْكِحُ وَكَيْفَ تُطَلِّقُ
ce qui signifie : (« C’est en apprenant comment prier et comment jeûner, comment vendre et) comment (acheter, comment te marier et comment divorcer ».)
Le gain usuraire
(Chapitre) concernant l’exposé des jugements du gain usuraire.
(Le gain usuraire est interdit : le pratiquer) c’est-à-dire passer un contrat comportant un gain usuraire, (le consommer) c’est-à-dire en tirer profit, (le prendre, le noter) c’est-à-dire noter les termes du contrat de gain usuraire (et être témoin de son contrat).
(Le gain usuraire [c’]est) de plusieurs sortes. Parmi elles, il y a le prêt usuraire ou « prêt avec intérêts », mais il y a aussi : (la vente de l’une des deux monnaies précieuses) l’or et l’argent métal [16] (contre l’autre en fixant un délai de règlement) même si ce délai est court, on appelle cela délai usuraire (riba n–naça‘), en disant par exemple : Je te vends ce dinar pour dix dirhams mais je te le donne dans une heure, (ou bien) la vente d’une monnaie précieuse contre l’autre (sans prises de possession respectives, c’est-à-dire si) le contrat est passé et que (les deux contractants se séparent avant les prises de possessions respectives) ou que l’un prend possession et pas l’autre. C’est une prise de possession usuraire (riba l-yad).
Tout comme le gain usuraire peut avoir lieu entre deux espèces différentes, l’usure peut également avoir lieu lorsqu’il s’agit de deux contreparties d’une même espèce, comme l’indique sa parole : (ou également) la vente d’une monnaie précieuse contre une autre (de la même espèce) –à savoir de l’or contre de l’or ou de l’argent métal contre de l’argent métal– (c’est-à dire en fixant un délai de règlement) c’est-à-dire avec une échéance (ou bien en se séparant sans prises de possession respectives) comme on l’a vu précédemment, (ou bien avec une inégalité) c’est-à-dire que le gain usuraire a lieu entre deux contreparties de même espèce en cas d’inégalité (c’est-à-dire avec un surplus de poids de l’un des deux articles) du contrat usuraire (sur l’autre) comme la vente d’un dinar d’or contre deux dinars ou d’un dirham d’argent métal contre deux dirhams.
(Et) il en est (de même pour la vente des denrées alimentaires) à savoir ce que les humains recherchent généralement pour la consommation, il est interdit de les vendre (entre elles) avec une échéance ou en se séparant sans prise de possession respective, qu’elles soient d’espèces différentes ou de même espèce, ou bien avec un surplus de l’un des deux articles sur l’autre si elles sont de mêmes espèce. Par conséquent, (il n’est permis de les vendre) c’est-à-dire les denrées alimentaires (lorsqu’il s’agit de deux espèces différentes comme par exemple du blé contre de l’orge, qu’à deux conditions) qui sont les suivantes : (l’absence de délai de règlement et l’absence de séparation avant les prises de possession respectives. Et s’il s’agit de la même espèce) comme par exemple du blé contre du blé, (ces deux conditions seront requises ainsi qu’)une troisième condition qui est (l’égalité) c’est-à-dire l’absence de surplus dans le volume ou le poids selon le cas.
Les ventes interdites
(Chapitre) concernant l’exposé de quelques ventes interdites.
(D’autre part, il est interdit de vendre ce qu’on n’a pas encore reçu) c’est-à-dire qu’il n’est pas permis de vendre une marchandise avant que son acheteur l’ait réceptionnée. Par conséquent, si Zayd achète à ^Amr un sa^ de blé, il n’appartient pas à Zayd de vendre son sa^ de blé à quelqu’un d’autre tant qu’il ne l’a pas réceptionné.
La réception diffère en fonction de la marchandise :
Pour ce qui ne peut pas être déplacé, la réception est réalisée par la délivrance, c’est-à-dire en donnant à l’acheteur la possibilité de jouir du bien vendu et par la libération du bien des affaires n’appartenant pas à l’acheteur ;
Pour ce qui peut être déplacé, la réception est réalisé par la prise en main pour ce qui peut être pris à la main, et sinon par le déplacement de la marchandise vers un endroit qui n’est pas réservé au vendeur.
(Et) il est interdit de vendre (la viande contre l’animal) que ce soit un animal licite à la consommation ou pas.
(Et) il est interdit de vendre (une créance en contrepartie d’une dette) comme en payant un dinar à un homme pour qu’il livre un sa^ de blé à une échéance donnée, puis de vendre ce blé à quelqu’un d’autre pour un dinar à payer plus tard.
(D’autre part, la vente) est interdite (par quelqu’un à qui le bien n’appartient pas et qui n’a ni tutelle ni mandat sur ce bien pour le vendre). Par conséquent, si quelqu’un vend quelque chose qui ne lui appartient pas et sur laquelle il n’a pas reçu d’autorité par l’une des voies légales de l’Islam, comme lorsque le propriétaire le procure pour vendre son bien, cette vente n’est pas valable.
(Et) il est interdit de vendre (ce qui n’a pas été vu), par les deux contractants ou l’un des deux contractants, avant le contrat (mais c’est permis) de le vendre (selon un avis de Ach–Chafi^iyy) que Allah l’agrée (s’il y a description) de la marchandise de sorte qu’elle ne soit plus inconnue à tout point de vue [17].
(Il n’est pas valable que quelqu’un qui n’est pas responsable vende ou qu’on lui vende) c’est-à-dire qu’il achète, parce qu’il n’est pas valable que l’un des deux contractants ne soit pas responsable, c’est-à-dire fou ou bien en dessous de la puberté ; (c’est-à-dire que la vente ou l’achat par un fou ou par un enfant n’est pas valable) dans l’école de notre Imam Ach–Chafi^iyy, que Allah l’agrée, même si, ([toutefois,] la vente par l’enfant qui a atteint le discernement est permise) avec la permission de son tuteur (selon l’école de jurisprudence de l’Imam ‘Ahmad) Ibnou Hanbal, que Allah l’agrée [18].
Il n’est pas valable non plus ([ni] de vendre ce qu’on n’a pas la capacité de livrer). Par conséquent c’est interdit, comme vendre ce qui a été égaré ou ce qui a été usurpé.
(Et) il est interdit de vendre (ce qui ne comporte pas d’utilité) comme le pain brûlé ou les bestioles qui ne comportent pas d’utilité, telles que les coléoptères et les scorpions.
(D’autre part, ce n’est pas valable) de vendre (selon certains) savants chafi^ites (sans formule de vente) telle que : je te vends et je t’achète avec les conditions requises, (alors que l’accord implicite des deux contractants suffit selon d’autres) parmi eux, comme si l’acheteur donne le prix et prend la marchandise achetée sans dire de formule. Selon eux c’est valable et on appelle cela vente par accord tacite (mou^atat).
(Et) il est interdit (de vendre ce qui ne s’approprie pas, comme un homme libre ou une terre qui n’a pas de propriétaire) à savoir une terre qui n’a pas été mise en valeur et qui n’a pas de propriétaire (et) il est interdit aussi (de vendre ce qui est indéterminé) comme en disant à quelqu’un : je te vends l’un de ces deux vêtements sans préciser lequel des deux ; cette vente n’est pas valable ; (et) il est interdit de vendre (une najaçah telle que le sang et tout ce) qu’on boit et (qui enivre) comme le vin, les jus fermentés enivrants, y compris l’alcool éthylique. Ces boissons sont des najaçah, il n’est pas permis de les vendre ni de les acheter ; (et) il est interdit de vendre tout (ce qui est illicite comme le tounbour, sorte d’instrument de musique semblable au luth), la flûte ou la koubah qui est la darbouka. (Il est interdit de vendre quelque chose de licite et de pur à quelqu’un dont on a connaissance qu’il veut commettre une désobéissance avec) en raison de ce que cela comporte comme aide à commettre ce que Allah a interdit, (comme) vendre (du raisin à quelqu’un) dont tu as connaissance qu’il ([qui] veut en faire du vin ou) vendre (des armes à quelqu’un) dont tu as connaissance qu’il veut se suicider avec ou ([qui] s’attaque)r (injustement aux gens avec), dans ce cas ce n’est pas permis de leur vendre ; (et) il est interdit de (vendre des substances enivrantes) même si elle sont solides et sèches ; (et) il est interdit (de vendre quelque chose ayant un défaut sans le signaler) c’est-à-dire sans signaler le défaut ; mais dans ce cas, l’acheteur a le droit de rendre immédiatement ce qu’il a acheté dès qu’il s’aperçoit du défaut.
Puis, l’auteur, que Allah lui fasse miséricorde, cite une (Information utile) pour indiquer ce qu’on fait des biens laissés par le défunt avant le partage de son héritage. Il dit, que Allah lui fasse miséricorde et lui pardonne :
(Il n’est pas valable de partager les biens laissés par un défunt) entre les héritiers (ni d’en vendre quoi que ce soit tant que n’ont pas été soldées) acquittées (ses dettes) s’il en avait, et rentre dans ce cadre le cas où il devait une zakat qu’il n’a pas versée, tant que n’ont pas été (exécutées ses volontés) qu’il a prescrit d’exécuter après sa mort (et) tant que n’ont pas été (mis de côté les frais d’un hajj et d’une ^oumrah s’ils lui incombaient) par devoir après l’avènement de leur obligation sur lui alors qu’il ne les a pas accomplis jusqu’à sa mort ; on les fournit à qui fera le pèlerinage et la ^oumrah en son nom, (sauf si on en vend quelque chose) des biens qu’il a laissés (pour régler ces choses-là), c’est alors permis et (ses biens sont comme hypothéqués pour ce faire). Par conséquent, de même qu’on ne peut pas disposer d’un bien hypothéqué de sorte à en perdre la propriété avant le remboursement de la dette pour laquelle il a été hypothéqué sauf à le vendre pour rembourser la dette en question, l’héritage est dans le même cas.
(Il est interdit : de démotiver l’acheteur) comme en lui disant : Moi je vends mieux que cette marchandise pour le même prix ou en disant : Je te vends la même marchandise pour moins cher, (ou) de démotiver (le vendeur) comme en lui disant : Ne lui vends pas à lui, moi je t’achète pour plus dans le cas où la démotivation a lieu (après l’accord sur le prix) c’est-à-dire après que chacun des deux, l’acheteur et le vendeur, se sont accordés sur le prix. Sinon, tant qu’ils ne se sont pas accordés sur le prix, ce n’est pas interdit ; comme si le vendeur exposait son produit pour chercher qui lui offre plus. Également cette démotivation n’est pas interdite quand celui qui démotive ne veut pas acheter la marchandise du vendeur ni la vendre à l’acheteur, c’est-à-dire que ce n’est pas interdit dans ce cas. Et sa parole (dans le but de vendre au premier) signifie : à l’acheteur dans le premier cas, et sa parole (ou d’acheter au second) signifie : au vendeur dans le second cas. La démotivation tient dans le fait que celui qui démotive ordonne à l’acheteur d’annuler le contrat dans la période de choix pour lui vendre, ou bien qu’il ordonne au vendeur d’annuler le contrat pour lui acheter. (Et si) la démotivation ([cela] a lieu après) la conclusion de (l’acte de vente) et avant qu’il soit devenu irrévocable c’est-à-dire (dans la période de rétractation), qu’elle soit séance tenante ou stipulée dans le contrat, comme en disant à l’acheteur : Efface le contrat pour que moi je te vende ou au vendeur : pour que moi je t’achète (ce sera encore plus grave).
(Et) il est interdit (d’acheter les produits alimentaires de base) dont les gens ont besoin pour s’alimenter tel que le pain ou les dattes (en période de hausse des prix et de pénurie) de ces produits (afin de les stocker) chez soi sans les vendre (pour les revendre) après cela (à un prix plus élevé encore).
(Et) il est interdit (de surenchérir) sur le prix (pour une marchandise) c’est-à-dire de proposer un prix supérieur pour faire monter les enchères sans que son objectif soit d’acheter mais en le faisant uniquement (afin de tromper les autres) c’est-à-dire pour faire croire aux autres que le prix de cette marchandise est élevé pour qu’ils soient trompés par son offre et qu’ils l’achètent. (Et) il est interdit à chacun des deux contractants (de frauder) en cachant un défaut (ou de trahir en mesurant le volume, le poids et la longueur ou en comptant, ou bien de mentir) comme si le vendeur dit « cette marchandise se vend au marché à tel prix » alors qu’il sait qu’elle se vend pour moins que cela.
(Et) il est interdit (de vendre du coton ou toute autre marchandise) à quelqu’un qui ne possède pas le prix à payer par exemple (en accordant un prêt en parallèle à l’acheteur) par exemple (tout en augmentant le prix de la marchandise en raison du prêt) qu’il lui a consenti, de sorte qu’il requiert cela comme condition ; ceci est une sorte de prêt usuraire.
(Et) de même (d’accorder un prêt à un tisserand ou à toute autre personne dont on loue les services en le faisant travailler) pour son compte (pour une paie inférieure au salaire courant en raison du prêt en posant cela comme condition) pour accorder le prêt. Il est donc tombé dans le prêt usuraire également, et c’est par Allah qu’on recherche la protection.
(Et) de même (d’accorder un prêt aux agriculteurs jusqu’à leur récolte à condition qu’ils vendent leur production au créancier à un prix un peu inférieur), par conséquent, cela rentre également dans le cadre du prêt usuraire.
(Il en est de même pour plusieurs autres transactions des gens de notre époque) dans laquelle l’ignorance s’est propagée et la piété s’est raréfiée, (qui sont pour la plupart d’entre elles) des transactions interdites car elles sont (en-dehors des règles de la Loi de l’Islam).
(Celui donc qui cherche l’agrément de Allah soubhanahou) wa ta^ala (ainsi que la sauvegarde dans l’au-delà et dans la vie d’ici-bas) c’est-à-dire s’il veut être sauvé du haram, (qu’il apprenne) parmi les connaissances de la religion ce dont il a besoin, afin qu’il sache (ce qui) lui (est licite et ce qui) lui (est illicite) parmi les transactions avant de s’y engager, par transmission orale (auprès d’un savant précautionneux et pieux) qui craint Allah (qui le conseille et qui ait le soucis de sa bonne pratique religieuse) c’est-à-dire la pratique de cet étudiant de la science de la religion. (En effet, la recherche du licite) et l’abandon de la recherche des sources de subsistances par des voies interdites (est une obligation qui incombe à tout musulman)
La charge obligatoire
(Chapitre) concernant l’exposé des jugements de la charge obligatoire (an-nafaqah).
(Il est du devoir de la personne qui en a les moyens de prendre en charge) c’est-à-dire de fournir à (ses ascendants hommes) c’est-à-dire son père, son grand père et au delà (ainsi que ses ascendants femmes) c’est-à-dire sa mère, sa grand-mère, et au delà, s’ils sont (pauvres même s’ils sont) c’est-à-dire les parents et grands-parents (capables de gagner leur vie et) il est aussi de son devoir (de prendre en charge) c’est-à-dire de fournir la charge obligatoire à (ses descendants c’est-à-dire ses enfants et ses petits-enfants) garçons et filles, (s’ils sont pauvres) c’est-à-dire s’ils ne disposent pas de leur suffisance (et ne sont pas capables de gagner leur vie en raison de leur jeune âge ou d’une infirmité c’est-à-dire une maladie qui les empêche de gagner leur vie). Si ce descendant est capable de travailler, il est permis au tuteur de lui faire gagner sa vie et de subvenir à sa charge à partir de ce que ce descendant a gagné.
(Il est du devoir du mari de subvenir à la charge de son épouse) et cela concerne l’épouse qui ne l’empêche pas de jouir de son droit sur elle. Cette charge comprend la nourriture, les vêtements et ce qui est de cet ordre selon les détails que les spécialistes du fiqh ont mentionnés ;
(et) il est du devoir du mari envers son épouse (de s’acquitter de sa dot et il lui doit) c’est-à-dire l’époux envers son épouse (une compensation) de séparation, qui est une somme d’argent (au cas où la cause de la séparation entre eux ne vient pas d’elle) comme s’il la divorce pour son mauvais caractère. Mais si la femme a apostasié et qu’elle est restée sur l’apostasie jusqu’à la fin de la période d’attente post maritale, ici la séparation vient à cause d’elle.
(Il incombe à celui qui possède des animaux de s’acquitter de leur charge), nourriture et ce qui est de cet ordre, (de ne pas les affecter à des tâches qu’ils ne peuvent supporter et de ne pas les frapper injustement).
(Il est du devoir de l’épouse d’obéir à son mari quant à son corps) comme le rapport et la jouissance d’elle-même, y compris s’il demande à sa femme qu’elle se fasse belle pour lui, cela devient obligatoire sur elle de le faire (sauf pour ce qui n’est pas licite). Ainsi, elle ne lui obéit pas pour avoir un rapport en période de menstrues ou de lochies.
(Et) il est du devoir de l’épouse (de ne pas faire un jeûne surérogatoire) quand il est dans la même ville qu’elle sauf avec son autorisation, (ni de sortir du domicile de son mari) sans nécessité (sauf avec sa permission).
Notes
[1] le : article de notoriété : devant un nom désignant un objet unique très connu (le soleil), ce qui est conforme à la norme (la prière), ce qui est connu de l’interlocuteur (le gouverneur) ou ce qu’on veut présenter comme un type (le musulman).
[2] Il y a eu quatre avis au sujet de cette ayah. L’avis qu’a cité l’auteur dans le Moukhtasar, il a dit que cet article défini est l’article de notoriété qui fait référence à la vente que Allah a rendue licite, c’est la vente connue comme telle dans la Loi. Mais ce n’est pas l’avis le plus fort pour expliquer cette ayah. Un deuxième avis dit que l’article al est générique, c’est-à-dire qu’en général la vente est licite, sauf exception, sauf celle qui a été indiquée dans la Loi comme n’étant pas licite.
[3] [sourat Al-Baqarah / ‘ayah 275]
[4] At-Tirmidhiyy l’a rapporté dans ses Sounan, au chapitre des Ventes, Paragraphe : Ce qui est parvenu au sujet des commerçants, que le Prophète r les a désignés par les termes : « Le commerçant véridique et honnête sera avec les prophètes, les saints du plus haut degré et les martyres ».
[5] La location c’est le fait de mettre en possession un usage ou un service autorisé en échange d’une contrepartie avec conservation de la chose, d’une manière spécifique.
[6] C’est le fait de mandater quelqu’un d’autre et de l’autoriser à travailler avec son bien dans une ou plusieurs sortes de commerce en vue du partage des bénéfices.
[7] C’est de placer un bien ayant une valeur marchande en tant que caution solidaire d’une dette et c’est à partir de ce bien hypothéqué que sera remboursée la dette en cas d’incapacité.
[8] Elle consiste à donner procuration à quelqu’un pour gérer quelque chose, d’une manière spécifique et afin que cela soit fait de son vivant.
[9] Un dépôt, c’est ce qui est placé chez quelqu’un d’autre que le propriétaire, pour être conservé.
[10] C’est autoriser l’usage d’une chose, gratuitement, en conservant l’intégrité de cette chose.
[11] C’est un contrat qui comporte la confirmation d’un droit sur quelque chose pour deux personnes ou plus, de manière à ce qu’on ne distingue plus la part de l’un de la part de l’autre.
[12] C’est un contrat dans lequel une personne est chargée de l’entretien d’arbres fruitiers, comme l’irrigation et ce qui est de cet ordre, avec partage de la récolte entre les deux contractants.
[13] [souratou t-Tahrim / 6]
[14] Il s’agit de ^Ata’ Ibnou Abi Rabah Al-Qourachiyy, Mawla de Abou Khouthaym Al-Fahriyy, mais il vaut mieux l’appeler Abou Rabah. Son surnom est Abou Mouhammad. Il est né au Janad, au Yémen, il a grandit ensuite à La Mecque. Il faisait partie des maîtres des Successeurs (tabi^oun) par sa connaissance du Fiqh, l’étendue de ses connaissances, son scrupule et sa vertu. Il est décédé en l’an cent quatorze, il a été dit en l’an cent quinze, et il est né en l’an vingt sept. Cf. Ath-Thiqat, de Ibnou Hibban (tome 5 / page 198) et Al-Jarhou wat-Ta^dil (tome 6 / page 330) de Ibnou Abi Hatim Ar-Razi.
[15] Rapporté par Al-Khatib Al-Baghdadiyy dans son livre Al-Faqihou wa l-Moutafaqqih (tome 1 / page 49)
[16] les deux monnaies précieuses étant l’or et l’argent métal, frappées en pièce de monnaie ou non, sous forme de bijoux ou sous forme de métal brut
[17] Mais la majorité des imams considèrent permis de vendre ce qui n’a pas été vu à condition que l’acheteur ait le choix de refuser la marchandise lorsqu’il la voit. Il y a deux possibilités de choix, un choix dans l’assemblée et un choix conditionné. Si quelqu’un vend à un autre une marchandise, qu’ils ne se sont pas encore quittés et sont encore dans l’assemblée, il a le choix de la vendre, c’est-à-dire d’annuler la vente. Et s’il a acheté, il peut encore annuler la vente. Le second choix est que l’un des deux contractants, ou les deux, ajoute une condition d’avoir une période pour annuler la vente qui va jusqu’à trois jours.
[18] Il s’agit de Abou ^Abdi l-Lah ‘Ahmad Ibnou Mouhammad Ibni Hambal Ibni Hilal Ibni ‘Açad Ach-Chibaniyy le faqih, le mouhaddith, le fondateur de la voie de jurisprudence bien connue. Il est né à Baghdad en l’an 164 de l’Hégire et y a grandi. Il s’est rendu à Koufah, à Makkah, à Médine et au Cham. Il a étudié auprès de nombreux savants dont Mouhammad Ibnou Idris Ach-Chafi^iyy et Soufyan Ibnou ^Ouyaynah, Yazid Ibnou Haroun, Abou Dawoud At–Tayaliçiyy et Waki^ Ibnou l-Jarrah. Il est décédé en l’an 241 de l’Hégire. Cf. Tarikh Baghdad, Édition Darou l-Fikr (tome 4 / page 412).
Comportement : Notre Comportement entre la Réalité et ce qui est Souhaité
Notre Comportement entre la Réalité et ce qui est Souhaité
Il est bien évident pour celui qui parle de comportement de dire que nous vivons dans une période de crise du comportement, une crise qui s’est propagée dans les sociétés grandes ou petites. Son épidémie s’est propagée, son poison a coulé comme le sang dans les veines, au point que celui qui observe ce problème dangereux craint de considérer la recherche d’une personne dotée d’un bon comportement comme une tâche éprouvante et difficile.
Lorsqu’un peuple ou une des communautés parvient à une décadence des moeurs et des comportements, à un niveau de bassesse concernant les comportements des individus qui la composent, il est alors indispensable pour cette communauté de revenir à la voie de droiture concernant son comportement, avant que l’occasion ne soit perdue et avant qu’elle n’arrive à un état de dépravation totale.
Je ne dis pas, que Allah m’en préserve, que notre communauté musulmane avec tous ses individus s’est écartée et entraînée dans une pente dangereuse du point de vue du comportement. Il y a certes chez les musulmans ceux dont la voie est l’honnêteté, dont le propos est la vérité, dont le for intérieur est plein d’amour et les sentiments ceux de la sincérité, qui, lorsqu’ils parlent, disent la vérité, lorsqu’on leur confie une chose, la conservent, lorsqu’ils subissent une injustice, ne sont pas injustes, qui pardonnent lorsqu’ils sont frappés, font preuve de patience lorsqu’ils sont humiliés, empêchent leurs langues de prononcer de mauvais propos lorsqu’ils sont insultés et font plutôt l’invocation en faveur de notre maître Mouhammad la meilleure des créatures. Il n’y a pas de place à la truanderie dans leur comportement ou dans leur commerce, ni de voie menant à leurs coeurs pour l’insincérité dans leurs adorations. Nous ne sommes pas ici pour blâmer ces gens qui sont des chandelles de lumière et de clarté. Ils méritent bien au contraire l’éloge et les louanges. Nous sommes ici dans le but de parler de l’autre visage, si laid, de nombreuses sociétés musulmanes. Nous les appelons « musulmanes » non dans le sens que ce sont des sociétés modèles, qui s’attachent à l’Islam dans tous ses détails, mais nous les appelons « musulmanes » parce que leurs individus sont musulmans. Mais convient-il pour le musulman de se suffire de ce qu’il y a de foi dans son coeur dans le sens de la foi en les deux témoignages, sans s’attacher au comportement du Messager et des honorables compagnons. Nous ne mettons pas en question la foi du musulman quel qu’il soit, tant que sa foi est correcte et exempte de tout doute. Le musulman qui croit en Allah, en Son Messager mais qui n’accomplit pas ce que Allah lui a ordonné, comme de s’assurer que les musulmans sont saufs de sa langue et de sa main, celui-là est un musulman croyant mais dont la foi n’est pas complète. Comment sa foi serait-elle complète et parfaite alors que le Messager de Allah a dit ce qui signifie : « Le musulman [de foi complète] est celui de la langue et de la main duquel les musulmans sont saufs ». Le musulman ayant la foi complète garde les musulmans de sa nuisance. Il ne suit donc pas une voie par laquelle il nuit aux musulmans, il n’utilise pas de tromperie ni de ruse pour nuire à un musulman, il n’utilise pas contre lui la langue, il ne tend pas la main vers son bien pour le voler, ni vers sa propriété pour l’usurper et l’utiliser au gré de ses passions. De plus, il ne perd pas son temps à citer les défauts des gens, à dévoiler leur intimité par de mauvaises paroles, il ne s’attache pas à suivre les nouvelles de ses frères musulmans pour trouver dans leurs problèmes familiaux, dans leurs affaires de tous les jours, une histoire à laquelle il rajoutera des suites, fruits de son imagination et de ses illusions pour raconter tout cela aux oreilles de ses semblables, de ceux qui cherchent à entendre les nouvelles des gens, ceux dont les âmes trouvent de la ressource lorsque les intimités des gens sont dévoilées et qu’est dévoilé ce qui est voilé, comme s’ils croyaient que les intimités des gens existent pour qu’on les regarde et qu’eux seuls n’ont pas d’intimité ni de défauts, comme s’ils croyaient que les autres sont atteints de catastrophes et de problèmes, tandis qu’eux seraient à l’abri d’un revirement de situation. Que c’est mauvais ce qu’ils croient et quelle mauvaise chose que ce qu’ils font. Où sont-ils par rapport à la parole du poète :
Si tu veux avoir une vie sauve de nuisance
Avoir du bien et que ton honneur soit sauf
Ne cite pas avec ta langue l’intimité des gens
Tu as une intimité et les gens ont des langues
Si ton oeil te montre des défauts
Préserve-le et dis ô oeil, les gens ont des langues
Aies un bon comportement et pardonne à qui dépasse ses limites
Et éloigne toi mais en de bons termes
Que pouvons-nous dire à celui qui ne s’attache pas à la parole du Prophète [rapportée par Mouslim] ce qui signifie : « Ne vous enviez pas les uns les autres, ne vous disputez pas, ne vous haïssez pas les uns les autres, ne vous tournez pas le dos les uns aux autres, et soyez des esclaves de Allah, des frères. Le musulman est le frère du musulman, il n’est pas injuste avec lui, il ne le méprise pas et il ne le rabaisse pas. La piété est là [et il a montré sa poitrine trois fois]. Il suffit comme mal pour la personne de mépriser son frère musulman. Tout le musulman est interdit au musulman : son sang, son bien et son honneur ».
Le musulman est un frère pour le musulman même s’il n’y a pas entre eux de lien de parenté, car le lien de la religion et de la foi est plus fort que tout autre lien.
Il ne me sied plus dès lors que de dire seulement que la crise engendrée par la perte du bon comportement chez de nombreuses personnes est une crise grave et une catastrophe plus grande encore que les tremblements de terre et les volcans. En effet, ces catastrophes là entraînent avec elle les biens des personnes et à cause d’elles des personnes meurent, laissant derrière elles une ruine et une désolation sur terre. Quant à la catastrophe de la perte du bon comportement chez de nombreuses personnes, elle emporte les valeurs morales élevées, les caractères louables et laissent dans les personnes une ruine et une désolation plus dure et pire encore que celle des maisons, des villages et des villes. Le peuple dont les individus ne sont pas embellis d’un comportement honorable et de principes sains, est un peuple dont les villes ne seront pas peuplées et remplies de civilisation, de civisme et d’humanisme véritables, même si elles ont été peuplées de pierres.
Notre Prophète éminent, le maître des pieux, que le Seigneur tout puissant a décrit par Sa parole qui signifie : « Tu as certes un comportement d’excellence », est certes le meilleur modèle pour nous, par ses actes éminents, ses prises de position honorables et son caractère élevé et louable. En effet, il pardonnait à qui était injuste envers lui, il maintenait les relations avec qui les rompait avec lui, il faisait le bien à qui lui faisait du mal, le surcroît de nuisance ne faisait que lui ajouter patience et indulgence. Alors prenons exemple sur le Prophète de la bonne guidée et de la miséricorde, suivons ses traces honorées et faisons en sorte que ses actes nobles, ses paroles pleines de sagesse soient une voie que nous suivons pour élever nos âmes à l’aide du bon comportement jusqu’aux degrés élevés de la gloire, pour parvenir aux degrés de ceux qui possèdent un comportement d’excellence, les pieux, loin des marécages de l’ignorance, de l’injustice et de la nuisance. Ainsi nos sociétés musulmanes vivront-elles une vie musulmane, attachée aux règles du bon comportement et aux caractères honorés. Nous aurons ainsi dépassé la crise du comportement, considérée comme un des problèmes difficiles à résoudre.
Croyance : Le supplice de la tombe
Allah ta^ala dit :
{النَّارُ يُعْرَضُونَ عَلَيْهَا غُدُوّاً وَعَشِيًّا وَيَوْمَ تَقُومُ السَّاعَةُ أدْخِلُوا ءَالَ فِرْعَوْنَ أَشَدَّ العَذَابِ}[1]
(‘an-narou you^radouna ^alayha ghoudouwwan wa ^achiyya wa yawma taqoumou s-sa^ah ‘adkhilou ‘ala fir^awna ‘achadda l-^adhab)
ce qui signifie : « Ils sont exposés au feu au matin et en fin de journée, et le jour où arrivera l’Heure, faites entrer ceux qui ont suivi Pharaon dans le plus intense châtiment« , et Il dit, ta^ala : {وَمَنْ أَعْرَضَ عَنْ ذِكْرِي فَإِنَّ لَهُ مَعِيشَةً ضَنْكاً} [2] (wa man ‘a^rada ^an dhikri fa’inna lahou ma^ichatan danka) ce qui signifie : « Et celui qui se détourne de Mon rappel, sera certes dans une difficulté [3]« .
Ces deux ‘ayah concernent le châtiment de la tombe pour les mécréants. Quant à ceux qui désobéissaient parmi les musulmans, qui commettaient les grands péchés et sont morts avant de s’en repentir, ceux-là sont de deux sortes : ceux que Allah dispense du châtiment de la tombe et ceux qu’Il soumet à un supplice qu’Il interrompt et pour qui Il reporte le reste du châtiment au jour dernier.
Voici donc ce qu’ont rapporté Al-Boukhariyy, Mouslim, At-Tirmidhiyy, Abou Dawoud et An-Naça‘iyy d’après Ibnou ^Abbas : le Messager de Allah est passé près de deux tombes, il a dit : ((إِنَّهُمَا لَيُعَذَّبَانِ وَمَا يُعَذَّبَانِ فِي كَبِيرِ إِثْمٍ)) (‘innahouma layou^adh-dhabani wa ma you^adh-dhabani fi kabiri ‘ithm) ce qui signifie : « Certes, ils sont tous deux en train de subir un châtiment pour une chose qui n’apparaît pas très grave aux gens« . Il a dit :
((بَلَى أَمَّا أَحَدُهُمَا فَكَانَ يَمْشِي باِلنَّمِيمَةِ، وَأَمَّا الآخَرُ فَكَانَ لاَ يَسْتَتِرُ مِنَ الْبَوِل)) (bala ! ‘amma ‘ahadouhouma fakana yamchi bi n-namimah, wa ‘amma l-‘akhar fakana la yastatirou mina l-bawl) ce qui signifie : « Oh que oui ! Certes l’un des deux rapportait la parole des uns aux autres pour semer la discorde [4] tandis que l’autre se souillait avec l’urine [5]« . Ensuite, il a demandé une palme encore verte qu’il a fendue en deux et il a planté une moitié sur chacune des deux tombes. Puis il a dit : ((لَعَلَّهُ يُخَفَّفُ عَنْهُمَا)) (la^allahou youkhaffafou ^anhouma) ce qui signifie : « Peut-être [leur supplice] sera-t-il allégé« .
Et sache qu’il a été confirmé dans les nouvelles sûres que l’âme retourne au corps dans la tombe, comme dans le hadith de Al-Bara‘ Ibnou ^Azib [6] qui a été rapporté par Al-Hakim, Al-Bayhaqiyy et Abou ^Ouwanah et qui a été jugé sûr par plus d’un savant et le hadith de Ibnou ^Abbas :
((مَا مِنْ أَحَدٍ يَمُرُّ بِقَبْرِ أَخِيهِ الْمُؤْمِنِ كَانَ يَعْرِفُهُ فِي الدُّنْيَا فَيُسَلِّمُ عَلَيْهِ إِلاَّ عَرَفَهُ وَرَدَّ عَلَيْهِ السَّلاَمَ))
(ma min ‘ahadin yamourrou bi-qabri ‘akhihi l-mou’mini kana ya^rifouhou fi d-dounya fa-sallama ^alayhi ‘illa ^arafahou wa radda ^alayhi s-salam)
[rapporté par Ibnou ^Abdi l-Barr et ^Abdou l-Haqq Al-‘Ichbiliyy qui lui a donné le degré de sûr] ce qui signifie : « Nul ne passe près de la tombe de son frère croyant qu’il connaissait dans le bas monde et ne lui passe le salam sans que celui qui est mort le reconnaisse et lui rende le salam« .
Cela implique donc que l’âme revient à tout le corps –et c’est le sens qui vient communément à l’esprit du hadith– ou à une partie du corps. Le retour de la vie dans la tombe est encore plus certain pour les prophètes : il a été rapporté du hadith de ‘Anas d’après le Prophète r : ((الأَنْبِيَاءُ أَحْيَاءٌ فِي قُبُورِهِمْ يُصَلُّونَ)) (‘al-anbiya’ou ‘ahya’oun fi qoubourihim yousalloun) [rapporté par Al-Bayhaqiyy qui l’a jugé sûr tout comme Al-Hafidh qui l’a validé] ce qui signifie : « Les prophètes sont vivants dans leurs tombes, ils accomplissent la prière« .
Aussi, Al-Boukhariyy et Mouslim ont rapporté de ‘Anas d’après le Prophète :
((إِنَّ الْعَبْدَ إِذَا وُضِعَ فِي قَبْرِهِ وَتَوَلَّى عَنْهُ أَصْحَابُهُ إِنَّهُ لَيَسْمَعُ قَرْعَ نِعَالِهِمْ إِذَا انْصَرَفُوا أَتَاهُ مَلَكَانِ فَيُقْعِدَانِهِ فَيَقُولاَنِ
: مَا كُنْتَ تَقُولُ فِي هَذَا الرَّجُلِ مُحَمَّد؟ فَأَمَّا الْمُؤْمِنُ فَيَقُولُ
: أَشْهَدُ أَنَّهُ عَبْدُ اللّهِ وَرَسُولُهُ، فَيُقَالُ لَهُ
: أُنْظُرْ إِلَى مِقْعَدْكَ مِنَ النَّارِ أَبْدَلَكَ اللّهُ بِهِ مِقْعَداً مِنَ الْجَنَّةِ، فَيَرَاهُمَا جَمِيعاً، وَأَمَّا الْكَافِرُ أَوِ الْمُنَافِقُ فَيَقُولُ
: لاَ أَدْرِي كُنْتُ أَقُولُ مَا يَقُولُ النَّاسُ فِيهِ، فَيُقَالُ: لاَ دَرَيْتَ وَلاَ تَلَيْتَ، ثُمَّ يُضْرَبُ بِمِطْرَقَةٍ مِنْ حَدِيدٍ بَيْنَ أُذُنَيْهِ فَيَصِيحُ صَيْحَةً يَسْمَعُهَا مَنْ يَلِيهِ إِلاَّ الثَّقَلَيْنِ))
(‘inna l-^abda ‘idha woudi^a fi qabrihi wa tawalla ^anhou ‘as–habouhou wa ‘innahou layasma^ou qar^a ni^alihim ‘idha n-sarafou ‘atahou malakani fayouq^idanihi fayaqoulani : ma kounta taqoulou fi hadha r-rajouli Mouhammad ? fa’amma l-mou’min –‘ayi l-kamil– fayaqoulou : ‘ach-hadou ‘annahou ^abdou l-Lahi wa raçoulouh fayouqalou lahou : ‘oundhour ‘ila maq^adika mina n-nari ‘abdalaka l-Lahou bihi maq^adan mina l-jannah fayarahouma jami^a wa ‘amma l-kafirou ‘awi l-mounafiqou fayaqoulou : la ‘adri, kountou ‘aqoulou ma yaqoulou n-naçou fihi, fayouqal : la darayta wa la talayt thoumma youdrabou bimitraqatin min hadidin bayna ‘oudhounayhi fayasihou sayhatan yasma^ouha man yalihi ‘il-la th-thaqalayn) ce qui signifie : « Quand l’homme est déposé dans sa tombe, et que ses compagnons le quittent, il entend le bruit de leurs pas et lorsqu’ils se sont retirés, deux anges viennent à lui, le font asseoir et lui disent : « Que disais-tu à propos de cet homme Mouhammad ? » Ainsi le croyant dira : « Je témoigne qu’il est l’esclave de Allah et Son messager », alors on lui dira : « Regarde la place en enfer [que tu aurais eue], Allah te l’a échangée contre une place au paradis » et il les verra toutes deux. Quant au mécréant ou à l’hypocrite [7], il dira : « Je ne sais pas, je disais ce que les gens disaient de lui ». Alors on lui dira : « Tu n’as rien su et tu n’as rien dit », puis il sera frappé entre les deux oreilles avec une masse de fer et il criera d’un cri qu’entendront tous ceux qui se trouvent aux alentours sauf les hommes et les jinn« .
D’après ^Abdou l-Lah Ibnou ^Amr, le Messager de Allah r a cité les examinateurs de la tombe. ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, a alors dit : « Est-ce que nous reprendrons conscience, Ô Messager de Allah ? » Il lui a dit : ((نَعَمْ كَهَيْئَتِكُمْ الْيَوْمَ)) (na^am kahay’atikoumou l-yawm) [rapporté par Al-Boukhariyy] ce qui signifie : « Oui, comme vous l’êtes maintenant« . ^Oumar a alors dit : « Il ne reste plus rien à dire« .
D’après Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, le Messager de Allah r a dit :
((إِذَا قُبِرَ الْمَيتُ أَوِ الإِنْسَانُ أَتَاهُ مَلَكَانِ أَسْوَدَانِ أَزْرَقَانِ يُقَالُ لأَحَدِهِمَا مُنْكَرٌ وَلِلآخَرِ نَكِيرٌ، فَيَقُولاَنِ لَهُ
: مَا كُنْتَ تَقُولُ فِي هَذَا الرَّجُلِ مُحَمَّد ؟ فَهُوَ قَائِلٌ مَا كَانَ يَقُولُ. فَإِنْ كَانَ مُؤْمِناً قَالَ
هُوَ عَبْدُ اللَّهِ وَرَسُولُهُ أَشْهَدُ أَنْ لاَ إِلَهَ إِلاَّ اللَّهُ وَأَشْهَدُ أَنَّ مُحَمَّداً عَبْدُهُ وَرَسُولُهُ. فَيَقُولاَنِ لَهُ: إِنْ كُنَّا لَنَعْلَمُ أَنَّكَ لَتَقُولُ ذَلِكَ ، ثُمَّ يُفْسَحُ لَهُ فِي قَبْرِهِ سَبْعُونَ ذِرَاعاً فِي سَبْعِينَ ذِرَاعاً ، وَيُنَوَّرُ لَهُ فِيهِ ، فَيُقَالُ لَهُ
: نَمْ، فَيَنَامُ كَنَوْمِ الْعَرُوسِ الَّذِي لاَ يُوقِظُهُ إِلاَّ أَحَبُّ أَهْلِهِ حَتَّى يَبْعَثَهُ اللَّهُ مِنْ مَضْجَعِهِ ذَلِكَ. فَإِنْ كَانَ مُنَافِقاً قَالَ
: لاَ أَدْرِي، كُنْتُ أَسْمَعُ النَّاسَ يَقُولُونَ شَيْئاً فَكُنْتُ أَقُولُهُ. فَيَقُولاَنِ لَهُ
إِنْ كُنَّا لَنَعْلَمُ أَنَّكَ تَقُولُ ذَلِكَ، ثُمَّ يُقَالُ لِلأَرْضِ الْتَئِمِي فَتَلْتَئْمُ عَلَيْهِ حَتَّى تَخْتَلِفَ أَضْلاَعُهُ فَلاَ يَزَالُ مُعَذَّباً حَتَّى يَبْعَثَهُ اللَّهُ تَعَالىَ مِنْ مَضْجَعِهِ ذَلِك))
(‘idha qoubira l-mayyitou ‘awi l-‘insanou ‘atahou malakani ‘aswadani ‘azraqani youqalou li’ahadihima Mounkaroun wa lil-‘akhari Nakiroun fayaqoulani lahou : ma kounta taqoulou fi hadha r-rajouli Mouhammad ? fahouwa qa’iloun ma kana yaqoul : fa’in kana mou’minan qala : houwa ^abdou l-Lahi wa raçoulouhou ‘ach-hadou ‘an la ‘ilaha ‘il-la l-Lahou wa ‘ach-hadou ‘anna Mouhammadan ^abdouhou wa raçoulouh fayaqoulani lahou : ‘in kounna lana^lamou ‘annaka lataqoulou dhalik ; thoumma youfsahou lahou fi qabrihi sab^ina dhira^an fi sab^ina dhira^an wa younawwarou lahou fih ; fayouqalou lahou : nam ; fayanamou kanawmi l-^arouçi l-ladhi la youqidhouhou ‘il-la ‘ahabbou ‘ahlihi hatta yab^athahou l-Lahou min madja^ihi dhalik ; fa’in kana mounafiqan qala : la ‘adri kountou ‘asma^ou n-naça yaqoulouna chay’an fakountou ‘aqoulouh ; fayaqoulani lahou : ‘in kounna lana^lamou ‘annaka taqoulou dhalik ; thoumma youqalou lil-‘ardi l-ta’imi fatalta’imou ^alayhi hatta takhtalifa ‘adla^ouhou fala yazalou mou^adh-dhaban hatta yab^athahou l-Lahou ta^ala min madja^ihi dhalik)
[rapporté par Ibnou Hibban] ce qui signifie : « Quand le mort ou l’homme est enterré, viennent à lui deux anges bleu-noir, l’un s’appelle Mounkar et l’autre Nakir, et ils lui disent : « Que disais-tu de cet homme Mouhammad ? » Et il dira ce qu’il disait [auparavant] ; s’il était croyant, il dira : « C’est l’esclave de Allah et Son messager, je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah et je témoigne que Mouhammad est Son esclave et Son messager ». Les anges lui diront : « Certes nous savions que tu disais cela », puis sa tombe sera élargie de soixante-dix coudées sur soixante-dix coudées [8] et sera illuminée pour lui. Puis on lui dira : « Dors », alors il dormira du sommeil du nouveau marié qui ne sera réveillé que par l’être le plus cher pour lui, jusqu’à ce que Allah le ressuscite de cette couche là. S’il était hypocrite, il dira : « Je ne sais pas. J’entendais les gens dire quelque chose et je disais comme eux ». Ils lui diront : « Certes, nous savions que tu dirais cela [9]« . Puis, il sera dit à la terre de se refermer et elle se refermera sur lui jusqu’à ce que ses côtes s’entremêlent. Il restera dans le châtiment jusqu’à ce que Allah ta^ala le ressuscite de cette couche. »
Ces deux hadith ont été rapportés par Ibnou Hibban qui les a jugés sûrs. Dans le premier, il y a confirmation du retour de l’âme au corps et de la perception sensorielle dans la tombe. Dans le deuxième, il y a confirmation de la présence de l’âme dans la tombe et la confirmation du sommeil et ce, tant que le corps ne s’est pas anéanti.
Cette félicité sera pour le croyant fort, celui qui se sera acquitté des obligations et aura évité les péchés. C’est celui à propos duquel le Messager de Allah r a dit :
((الدُّنْيَا سِجْنُ الْمُؤْمِنِ وَسَنَتُهُ، فَإِذَا فَارَقَ الدُّنْيَا فَارَقَ السِّجْنَ وَالسَّنَةَ)) (ad-dounya sijnou l-mou’mini wa sanatouh fa’idha faraqa d-dounya faraqa s-sijna wa s-sanah) [rapporté par Ibnou Hibban qui l’a jugé sûr] ce qui signifie : « Le bas monde est tel une prison pour le croyant et comme un lieu de fatigue. Ainsi, lorsqu’il quittera le bas monde, il aura quitté la prison et le lieu de fatigue« , il s’agit donc du croyant accompli.
Ensuite, lorsque tout le corps est désintégré et qu’il ne reste que le petit os de l’extrémité de la colonne vertébrale [10], l’âme du croyant pieux va au paradis. Les âmes des désobéissants musulmans, ceux qui commettaient les grands péchés et sont morts sans repentir, après la désintégration du corps, leurs âmes vont dans l’espace compris entre le ciel et la terre et certaines dans le premier ciel. Les âmes des mécréants, après la désintégration du corps vont à Sijjin qui est un endroit dans la terre la plus basse c’est-à-dire la septième terre. Quant aux martyrs, leurs âmes montent directement au paradis.
Avertissement :
Les prophètes, les martyrs du combat ainsi que les enfants qui sont morts avant la puberté ne sont pas concernés par l’interrogatoire.
Si quelqu’un dit : comment est-il possible d’interroger un si grand nombre de morts ?
La réponse se trouve dans la parole de Al-Halimiyy : « Le plus probable, c’est que les anges de l’interrogatoire représentent un groupe nombreux, dont certains sont appelés Mounkar et d’autres Nakir. Ainsi, à chaque mort sont envoyés deux d’entre eux« .
[1] [sourat Al-Mou’min / 46]
[2] [sourat Taha / 124]
[3] Ce qui est visé par « vie difficile » c’est le châtiment dans la tombe, c’est à dire leur état dans al-barzakh (la période après la mort et avant la résurrection).
[4] C’est ce qui est appelé namimah. C’est dire à celui-là untel a dit telle chose sur toi et dire à celui-ci untel a dit telle chose sur toi, ceci afin de semer la discorde entre les deux.
[5] Le messager de Allah a dit : « ‘istanzihou mina l-bawl fa’inna ^amata ^adhabi l-qabri minh » [rapporté par Ad-Daraqoutniyy du hadith de Abou Hourayrah] ce qui signifie : « Préservez-vous [vos corps et vos vêtements] de l’urine car certes c’est la cause la plus fréquente du châtiment de la tombe.
[6] C’est un hadith long, dans lequel il est cité : ((ويعاد الرّوح إلى الجسد)) (wa you^asou r-rouhou ‘ila l-jasad) ce qui signifie « et l’âme revient au corps« .
[7] C’est-à-dire : le mécréant déclaré et le mécréant qui laisse paraître l’Islam alors qu’au fond il n’est pas musulman, soit à cause du doute qu’il a concernant la véracité de l’Islam ou, comme faisaient certains, en laissant penser qu’ils étaient musulmans lorsqu’ils étaient devant le Prophète et en disant du mal de lui lorsqu’ils se retrouvaient entre eux.
[8] C’est-à-dire sa longueur est de soixante-dix coudées, tout comme sa largeur. Il s’agit de la coudée qui vaut deux empans.
[9] La question des deux anges au mécréant « man rabbouk » (qui est ton Seigneur ?) alors qu’ils savent qu’il dirait « je ne sais pas » c’est qu’ils savent qu’il ne dirait pas cette parole par croyance mais par stupeur, il la dira par lapsus tellement il est terrifié, sans contrôler sa langue.
[10] Ce petit os s’appelle ^oujbou dh-dhanab. Il ne se désintègre pas même s’il est soumis à un feu très puissant. Il est de la taille d’un grain de moutarde. Il a été rapporté à son sujet dans un hadith sahih « minhou khouliqa l-‘insan wa ^alayhi yourakkab » c’est à dire que tous les autres os sont montés sur ce petit os.
Croyance : On ne dit pas que Dieu peut avoir un fils ni qu’Il ne peut pas avoir un fils
A la question : Est-ce que Dieu est capable d’avoir un fils, il est interdit de répondre oui et il est interdit de répondre non. La réponse est plutôt :
Avoir un fils est impossible au sujet de Dieu.
Ce qui est impossible selon la raison est ce dont la raison n’en conçoit pas l’existence.
La puissance de Dieu est l’attribut par lequel Il agit sur tout ce qui est possible selon la raison.
Ce qui est possible selon la raison est ce dont la raison en conçoit aussi bien l’existence que l’inexistence.
La fonction de l’attribut de la puissance est de donner l’existence à ce qui n’existait pas et d’anéantir ce qui existe.
Le fait d’avoir un fils est quelque chose d’impossible selon la raison, qui n’admet pas l’existence.
La puissance de Dieu ne concerne pas ce qui n’admet pas l’entrée en existence.
La puissance de Dieu ne concerne pas ce dont l’existence est obligatoire.
Ce dont l’existence est obligatoire est appelé l’obligatoire selon la raison.
L’existence de Dieu est obligatoire selon la raison.
La puissance de Dieu ne concerne pas DIeu Lui-même.
Pour plus de détail, voici ce qu’un grand savant a écrit à ce sujet :
La puissance
La puissance sur toute chose, c’est-à-dire sur tout ce qui est possible selon la raison, est obligatoire selon la raison s’agissant de Allah ta^ala. Ce qui est impossible selon la raison n’est donc pas concerné par la puissance car cela n’accepte pas l’existence et ne peut donc pas être sujet à la puissance. Celui qui a contredit sur cette question c’est Ibnou Hazm. Ainsi, il a dit : (Certes Allah ^azza wa jall est puissant à avoir un fils, car s’Il ne l’était pas, Il serait impuissant). Et ce qu’il a dit n’est pas nécessaire selon la raison car avoir un fils est impossible s’agissant de Allah et ce qui est impossible selon la raison n’est pas concerné par la puissance. Or si la puissance ne concerne pas une chose, c’est (1) tantôt à cause de l’inaptitude à réaliser cette chose et ceci est valable s’agissant des créatures, (2) tantôt parce que cette chose n’accepte pas l’entrée en existence du fait qu’elle est impossible selon la raison ou bien obligatoire selon la raison. Pour ce qui est impossible selon la raison, la non-possibilité de son entrée en existence est claire. Quant à ce qui est obligatoire selon la raison, il n’accepte pas le début à l’existence car son existence est éternelle exempte de début. Il y a une différence entre l’existence et l’entrée en existence. L’existence englobe aussi bien l’existence de toute éternité que l’existence ayant un début et chacune d’elles s’appelle existence. Mais l’entrée en existence est l’existence ayant un début. Ce qui est obligatoire selon la raison, c’est Allah et Ses attributs. Ainsi, Allah Son existence est obligatoire selon la raison ; Son existence est éternelle exempte de début et Ses attributs sont éternels exempts de début. On ne dit pas de Allah, ni d’un de Ses attributs, qu’Il entre en existence car leur existence est exempte de début. Ainsi donc, lorsque nous disons que l’obligatoire n’accepte pas l’entrée en existence, cette parole est correcte mais elle n’est pas évidente d’accès à la compréhension des débutants dans la science de la croyance. Quant à celui qui a de la pratique, ce qu’elle vise est clair.
L’incapacité, c’est le premier des deux cas qui est exclu s’agissant de Sa puissance ta^ala, et non le deuxième cas. Ainsi, il n’est pas permis de dire que Allah est puissant à ce sujet ni qu’Il est incapable. Certains ont dit : de même qu’on ne dit pas à propos de la pierre qu’elle est savante ou ignorante.
De même, on répond ainsi à la parole de certains irréligieux qui disent : (Est-ce que Allah est capable de créer un dieu pareil à Lui ?). En cette parole, il y a le fait de rendre possible une impossibilité rationnelle. La démonstration de ceci, c’est que Allah est éternel exempt de début et s’Il avait un pareil, celui-ci serait lui aussi éternel exempt de début et ce qui est éternel exempt de début n’est pas créé car il existe de toute éternité, comment alors l’existant de toute éternité serait-il créé !
Mawlid : Dernier chapitre de la mise en garde contre certaines choses composées au sujet du Mawlid
Sache que le mérite du Messager de Allah r est établie dans le Qour’an et les hadith sûrs. On n’a donc nul besoin pour confirmer son mérite, de citer ce qui comporterait mensonge ou excès. ‘Ahmad et Ibnou Hibban [1] ont rapporté d’après ^Oumar Ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée, qu’il a dit : « Le Messager de Allah r a dit :
((لا تُطْرُونِي كَمَا أطرت النَّصَارى عِيسَى، فَإِنَّمَا أَنَا عَبْدٌ، فَقُولُوا عَبْد اللهِ وَرَسُوله))
ce qui signifie : « Ne m’adulez pas, tout comme les chrétiens ont adulé ^Iça. Je ne suis qu’un esclave de Allah. Dites : l’esclave de Allah et Son messager« .
De plus, mentir au sujet du Messager de Allah r n’est pas une chose négligeable. Au contraire, ceci compte parmi les grands péchés comme l’a rapporté Mouslim et d’autres que lui [2] que le Messager de Allah r a dit :
((مَن حَدَّثَ عَنِّي بِحَدِيث يَرَى أَنَّهُ كَذِب فَهُوَ أَحَدُ الكَاذِبِين))
ce qui signifie : « Celui qui tient à mon sujet un propos et qui sait qu’il est faux, il fait certes partie des menteurs« . Al-Boukhariyy et Mouslim et d’autres qu’eux [3] ont rapporté que le Messager de Allah r a dit :
((مَنْ كَذَبّ عَلَيَّ فَلْيَتَبَوَّأْ مَقْعَدَهُ مِنَ النَّار))
ce qui signifie : « Celui qui m’attribue des paroles mensongèrement, qu’il se prépare à prendre sa place en enfer« .
Il est devenu clair qu’attribuer au Messager ce qui n’a pas été rapporté d’une manière sûre et ce qui comporte du mensonge compte parmi l’excès blâmable. On ne justifie pas cela par le fait que cela serait du genre de hadith des vertus, car les hadith qui traitent des vertus sont tolérés chez la majorité des savants lorsqu’ils sont de degré faible (da^if). Mais ce qui est une parole mensongère (makdhoub), cela n’est pas accepté pour inciter aux vertus et ce, par unanimité.
- Parmi les causes de corruptions qui se sont répandues, et que beaucoup de gens du commun se sont mis à lire, il y a certains livres qui ont été écrits au sujet du Mawlid du Prophète et qui ont été bourrés de hadith mensongers, de récits défectueux, d’excès blâmables, de mensonges au sujet de la religion, d’attribution du corps au Créateur (tajsim) et d’assimilation du Créateur à Ses créatures (tachbih), il est ainsi illicite de rapporter ces mensonges sans indiquer leur réalité et c’est un devoir que de mettre en garde contre eux.
Parmi les plus connus de ces livres attribués mensongèrement à certains auteurs, il y a le livre nommé : Mawlidou l-^Arous, dans lequel il est écrit : « Allah ta^ala a pris une poignée de la lumière de son visage et lui a dit : sois Mouhammad et elle fut Mouhammad « . Dans cette expression, il y a l’attribution de la composition à Allah ta^ala alors qu’Il est exempt de la composition et de l’incarnation. Il est en effet impossible à Son sujet la multiplication, le dénombrement, la division et la décomposition en parties. Allah est exempt de cela. Il n’a aucune ressemblance avec aucune de Ses créatures et aucune de Ses créatures n’est tel que Lui :
]لَيْسَ كَمِثْلِهِ شَىْء وَهُوَ السَّمِيعُ الْبَصِيرُ[
[Ach-Choura / 11] ce qui signifie : « Rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit« . Le jugement de celui qui croit que Mouhammad ou autre que lui est une partie de Allah ta^ala, c’est de le déclarer mécréant, catégoriquement. Allah ta^ala dit :[ وَجَعَلُوا لَهُ مِنْ عِبَادِهِ جُزْءًا] [Az–Zoukhrouf / 15] ce qui signifie : « Ils considérèrent que certains de Ses esclaves étaient une partie de Lui« . Ce livre n’est pas l’oeuvre de Ibnou l-Jawziyy, que Allah lui fasse miséricorde, mais il lui est attribué à tort et mensongèrement. Ce qui figure dans les livres de Ibnou l-Jawziyy, concernant l’exemption de Allah ta^ala de la ressemblance avec les créatures et la négation du corporéisme et de la décomposition, est contraire à ce qu’il y a dans ce livre mensongèrement attribué. Plus encore, dans ses expressions faibles et son style défectueux, il y a une indication qu’il n’est pas l’oeuvre de Ibnou l-Jawziyy qui est Mouhaddith –spécialiste de hadith–, Faqih –spécialiste de la jurisprudence–, Moufassir –spécialiste de l’exégèse– et à qui il fut accordé un don très fort pour l’exhortation au bien et la guidée. En effet, quand il parlait, il secouait les cœurs à tel point que cent mille personnes ou même plus sont entrées en Islam grâce à lui et ce, à cause de la force de son exhortation au bien, de sa bonne expression et de l’éloquence de ses propos, car il avait, que Allah lui fasse miséricorde, une grande éloquence et une grande maîtrise de la langue arabe. Ce livre ne lui a été attribué que par l’orientaliste Bruckelman.
- Parmi les causes de corruption qui se sont propagées parmi les gens du commun, il y a l’habitude qui a été prise par certaines personnes qui lisent le récit de la naissance du Prophète r et certains de ceux qui font l’appel à la prière, à savoir leur parole : « Certes Mouhammad est la première des créatures », et cela n’est dû qu’à la diffusion d’un hadith mensonger connu sous le nom de hadith de Jabir qui dit : « La première chose que Allah a créée est la lumière de ton Prophète Ô Jabir, Allah l’a créé de sa lumière avant toutes choses ». Ce hadith n’a pas d’origine, il est mensongèrement attribué au Messager de Allah r et il est contraire au Livre –Al-Qour’an– et à la Sounnah.
Concernant son infraction au Livre –Al-Qour’an–, Allah ta^ala dit :[ وَجَعَلْنَا مِنَ الْمَاءِ كُلَّ شَىْءٍ حَيّ][Al-‘Anbiya‘ / 30] ce qui signifie : « Nous avons fait de l’eau toute chose vivante« , et Allah ta^ala dit :
] قُلْ إِنَّمَا أَنَا بَشَرٌ مِثْلُكُمْ يُوحَى إِلَيّ [
[Al-Kahf / 110] ce qui signifie : « Dis : je ne suis qu’un être humain comme vous à qui il a été révélé« .
Pour ce qui est de son infraction aux hadith établis, Al-Boukhariyy et Al-Bayhaqiyy [4] ont rapporté d’après ^Imran Ibnou l-Housayn qu’il a dit : Le Messager de Allah r a dit : ((كَانَ اللهُ وَلَمْ يَكُنْ شَىْءٌ غَيْرُهُ وَكَانَ عَرْشُهُ عَلَى الْمَاءِ)) ce qui signifie : « Allah est de toute éternité et rien d’autre que Lui n’est de toute éternité. Son Trône a été créé sur l’eau« .
Ibnou Hibban [5] a rapporté d’après Abou Hourayrah qu’il a dit : « J’ai dit Ô Messager de Allah chaque fois que je te vois je me sens bien et je me réjouis. Informe moi sur toute chose. Il a dit : ((كُلُّ شَىْءٍ خُلِقَ مَنَ الْمَاءِ)) ce qui signifie : « Toute chose a été créée à partir de l’eau« . As-Souddiyy a rapporté dans son exégèse [6] par de nombreuses chaînes de transmission qu’il a dit :
((إِنَّ اللهَ لَمْ يَخْلُقْ شَيْئًا مِمَّا خَلَقَ قَبْلَ الْمَاءِ ))
ce qui signifie : « Certes Allah n’a rien créé de ce qu’Il a créé avant l’eau« .
Dans le premier hadith, il y a indication que l’eau et le trône sont les premières créations de Allah. Quant au fait que l’eau ait existé avant le trône, ceci est pris des deux derniers hadith.
Quant à l’attribution du hadith de Jabir à Al-Bayhaqiyy, cela n’est pas vrai. Quant à son imputation au recueil (Mousannaf) de ^Abdou r-Razzaq, il n’existe pas dans son Mousannaf, ni dans son Jami^, ni dans son exégèse (Tafsir). Bien au contraire, ce qui existe dans son Tafsir est contraire à cela : En effet, il a cité que la première créature par l’existence, c’est l’eau. As-Souyoutiyy a dit dans le livre Al-Hawi [7] à propos du hadith de Jabir : « Il n’y a pas de chaîne de transmission sur laquelle on puisse se baser« . Fin de citation ; c’est sans aucun doute un hadith mensonger (mawdou^). Le Hafidh As-Souyoutiyy a déclaré dans le commentaire (Charh) de At-Tirmidhiyy que le hadith de l’antériorité de la lumière de Mouhammad n’est pas établi.
De plus, la médiocrité de ses expressions témoigne du bien-fondé du jugement de mensonger porté à ce hadith : le Messager est le plus éloquent des créatures de Allah et le plus fort en rhétorique, il ne parle donc pas avec un style médiocre. Le Mouhaddith, le Chaykh ‘Ahmad Ibnou s–Siddiq Al-Ghoummariyy [8] l’a jugé mensonger et il a pris comme preuve son style défectueux et les sens désapprouvés qu’il donne. Moi –Ach-Chaykh, Al-Mouhaddith, Al-Hafidh ^Abdou l-Lah Al-Harariyy–, je dis qu’il en est comme il l’a dit. Même s’il ne contenait que cette expression : « Allah l’a créé de sa lumière avant toutes choses » ((خَلَقَهُ اللهُ مِن نوره قبل الأشياء)), cela aurait suffit de faiblesse d’expression car elle est extrêmement ambiguë. En effet, si l’article de « sa lumière » est pris au sens que c’est une lumière que Allah a créée, cela serait contradictoire avec ce qui est prétendu parce que dans ce sens-là, cette lumière serait la première et non la lumière de Mouhammad, la lumière de Mouhammad serait donc la deuxième des créatures. Si l’article est pris comme attribution de la partie au tout, ce serait une chose plus affreuse et plus odieuse parce que cela serait une confirmation d’une lumière faisant partie de Allah ta^ala. Cela entraînerait que Allah serait composé et dire que Allah Lui-même est composé fait partie des sortes de mécréance les plus odieuses car cela comporte l’attribution de l’entrée en existence à Allah ta^ala. De plus, cela est semblable à la croyance que ^Iça est une partie de Allah. A part cette phrase contenue dans ce faux hadith, il y a d’autres défauts d’expressions odieuses que le bon sens rejette et n’admet pas.
Par ailleurs, il y a une autre cause et qui est la perturbation des termes des différentes versions parce que certains de ceux qui l’ont mentionné dans leurs écrits l’ont cité d’une façon et d’autres l’ont cité d’une autre façon dont le sens est différent. Si l’on considère le terme rapporté par Az–Zourqaniyy puis celui rapporté par As–Sawi, une grande différence apparaîtra.
Quant au hadith : ((كنت أول النبيين في الخلق وءاخرهم في البعث)) ce qui signifie : « Je suis le premier des prophètes par la création et le dernier par l’envoi« , il est faible [9] comme cela a été rapporté par les mouhaddith et dans sa chaîne de transmission, il y a Baqiyyah Ibnou l-Walid qui est fraudeur, ainsi que Sa^id Ibnou Bachir qui est faible. Quant au hadith : ((كنت نبيا وءادم بين الماء والطين)) ce qui signifie : « J’étais prophète alors que ‘Adam était entre eau et terre » et : ((كنت نبيا ولا ءادم ولا ماء ولا طين)) ce qui signifie : « J’étais prophète et il n’y avait ni ‘Adam ni eau ni terre« , ils n’ont pas de fondement [10]. Il n’y a pas besoin d’interpréter autrement que par le sens apparent la ‘ayah ou le hadith sûr, à cause d’un texte mensonger, sans fondement.
- Parmi les mensonges qui se sont propagés dans certains livres relatant la naissance du Prophète, il y a leur parole : « si ce n’était toi, si ce n’était toi, Je n’aurai pas créé les astres [11] « ; les mouhaddith l’ont jugée mensongère.
- Il en est de même pour ce qui a été raconté que Jibril ^alayhi s-salam recevait la révélation de derrière un voile, que le voile lui aurait été dévoilé une fois et qu’il aurait alors trouvé le Prophète r qui lui révélait. Jibril aurait alors dit : « De toi et à toi ». Ceci compte pour mensonge abominable qui contredit Sa parole ta^ala :
]وَكَذَلِكَ أَوْحَيْنَا إِلَيْكَ رُوْحًا مِن أَمْرِنَا مَا كُُنْتَ تَدْرِي مَا الكِتَاب وَلاَ الإِيمَان[
[Ach-Choura / 52] ce qui signifie : « C’est ainsi que Nous t’avons révélé, par l’intermédiaire d’un ange, par Notre ordre. Tu ne connaissais pas auparavant les détails du Livre et de la Loi« .
- C’est également du mensonge ce qui a été raconté dans certains livres relatant la naissance du Prophète, d’après Abou Hourayrah qu’il aurait dit : le Prophète r a demandé et a dit : Ô Jibril combien d’années as-tu vécu ? Il a alors dit : Ô Messager de Allah je ne sais pas, seulement, dans le quatrième voile, il y a une étoile qui se lève une fois toutes les soixante dix mille années, je l’ai vue soixante douze mille fois. Le Prophète r a alors dit ce qui signifie : Par la gloire de mon Seigneur, je suis cette étoile.
La louange est à Allah en premier et en dernier, Celui Qui nous a accordé le succès pour réunir les chapitres de ce livre qui relate la naissance du Messager r. Nous Lui demandons de faire que notre œuvre soit sincère pour Son agrément Lui-même Al-Karim – Celui Dont le bien est abondant –, et il n’est de préservation et de force que par Allah Al-^Aliyy – Celui Qui domine Sa création –, Al-^Adhim – Celui Qui a la prééminence sur toute chose importante –.
[1] ‘Ahmad lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Mousnad dans différents endroits : 1/23, 24-47-55-56 ainsi que Ibnou Hibban dans son Sahih voir Al-‘Ihsan 8/46.
[2] Mouslim lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : L’introduction : chapitre de l’obligation de rapporter des gens dignes de confiance et de délaisser les menteurs, et la mise en garde contre le mensonge au sujet du Messager de Allah r, At-Tirmidhiyy dans ses Sounan : livre de la science : chapitre de ce qui est parvenu de celui qui rapporte un hadith alors qu’il considère qu’il est faux, et ‘Ibnou Majah dans ses Sounan : l’introduction : chapitre de celui qui parle du Messager de Allah r par un hadith qu’il considère faux.
[3] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre la science : chapitre le péché de celui qui ment au sujet du Prophète r et livre du comportement : chapitre de celui qui donne pour nom le nom des prophètes, Mouslim dans son Sahih : l’introduction : chapitre de la gravité du mensonge au sujet du Messager de Allah r, Abou Dawoud dans ses Sounan : livre de la science : chapitre de la gravité du mensonge au sujet du Messager de Allah r, At-Tirmidhiyy dans ses Sounan : livre de la science : chapitre de ce qui est parvenu au sujet de la glorification du rang du Messager de Allah r et Ibnou Majah dans ses Sounan : l’introduction : chapitre de la gravité du mensonge au sujet du Messager de Allah r.
[4] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre du début de la création, chapitre de ce qui est parvenu à propos de Sa parole ta^ala :[وهو الذي يبدأ الخلق ثم يعيده وهو أهون عليه ] ainsi que Al-Bayhaqiyy dans son livre Al-‘Asma‘ou wa s–Sifat 1/364.
[5] Sahih de Ibnou Hibban : livre de la prière : chapitre de l’éveil de nuit, revoir Al-‘Ihsan 4/115.
[6] Fat-hou l-Bari 6/286.
[7] Al-Hawi li l-Fatawa 1/325.
[8] Al-Moughir ^ala l-‘Ahadithi l-Mawdou^ati fi l-Jami^i s–Saghir page 4.
[9] Al-Maqasidou l-Haçanah page 520, Kachfou l-Khafa 2/169, ‘Asna l-Matalib page 244.
[10] At-Tadhkirah fi l-‘Ahadithi l-Mouchtaharah page 172, Al-Maqasidou l-Haçanah page 522, Kachfou l-Khafa 2/173, Tanzihou ch-Chari^ah 1/341, Al-‘Asrarou l-Marfou^ah page 178, et ‘Asna l-Matalib page 202.
[11] Al-^Ajlouniyy dans Kachfou l-Khafa 2/178 a jugé que ce hadith est mensonger (mawdou^), ainsi que As–Saghaniyy dans ses Mawdou^at page 52.
Mawlid : Chapitre de l’exposé d’aperçus de ses nobles attributs, de ses qualités honorées et de son comportement pur
Al-Boukhariyy, Mouslim et d’autres qu’eux-deux [1] ont rapporté que Al-Bara‘ Ibnou ^Azib, que Allah l’agrée, a dit : « Le Messager de Allah r était le plus beau des gens par le visage et le plus excellent d’eux par le comportement, il n’est ni trop grand, ni petit« .
Al-Bayhaqiyy et At–Tabaraniyy [2] ont rapporté que Abou ^Oubaydah Ibnou Mouhammad Ibni ^Ammar Ibni Yacir a dit : « J’ai dit à Ar-Roubayyi^ Bintou Mou^awwidh : décris-moi le Messager de Allah r, elle a dit : Si tu l’avais vu, tu aurais dis : c’est le soleil qui se lève« .
At-Tirmidhiyy et ‘Ahmad [3] ont rapporté d’après Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, qu’il a dit : « Je n’ai jamais vu personne de mieux que le Prophète r, on dirait que la lumière du soleil parcourt son visage, et je n’ai jamais vu quelqu’un plus rapide dans sa marche que lui, c’est comme si la terre se repliait pour lui, nous, nous faisions des efforts et lui r ne ressentait aucune fatigue« .
Al-Boukhariyy, Mouslim, An-Naça‘iyy et autres qu’eux [4] ont rapporté que ‘Anas Ibnou Malik, que Allah l’agrée, a dit : « Les cheveux du Messager de Allah r arrivaient jusqu’à ses épaules« . Avec d’autres termes rapportés de lui chez Al-Boukhariyy et Mouslim [5] : « Les cheveux du Messager de Allah r atteignaient la mi-hauteur de ses oreilles« .
Mouslim [6] a rapporté que ‘Anas Ibnou Malik, que Allah l’agrée, a dit : « Je n’ai jamais senti de musc ni d’ambre ayant une meilleure odeur que celle du Messager de Allah r et je n’ai jamais touché de soie ni de brocart plus doux au toucher que la main du Messager de Allah r ».
Al-Bara‘ Ibnou ^Azib, que Allah l’agrée, a dit : « Le Messager de Allah r de taille moyenne, large de ce qui est entre les épaules, le plus éminent des gens, le plus haut degré des hommes, sa chevelure arrivait à la hauteur de ses oreilles, il portait une houllah rouge, je n’ai rien vu de plus agréable que lui« . Rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim [7].
Mouslim [8] a rapporté dans son Sahih que ‘Anas Ibnou Malik, que Allah l’agrée a dit : « Le Messager de Allah r n’était ni excessivement grand de taille, ni petit, ni de blancheur désagréable, ni trop brun, à la chevelure ni trop frisée, et ni droite et souple. Allah l’a envoyé en tant que prophète alors qu’il avait atteint la quarantaine. Il a résidé alors à La Mecque dix ans et à Médine dix ans. Allah l’a fait mourir alors qu’il était au début de la soixantaine et il n’y avait pas même vingt cheveux blancs sur sa tête et sa barbe« .
Al-Bayhaqiyy [9] a rapporté qu’il arrivait souvent au fils de ^Oumar, que Allah l’agrée lui et son père, de réciter dans la mosquée du Messager de Allah r, la description en vers que l’oncle du Prophète avait faite, pour louer sa couleur et qui avait dit :
Blanc, par le visage duquel, on demande à Allah la pluie
un refuge pour les orphelins et une protection pour les veuves
Chacun, entendant ce vers, disait : « C’est ainsi qu’était le Prophète r ».
Al-Bazzar [10] a rapporté avec une chaîne de transmission fiable d’après ^A‘ichah, que Allah l’agrée, qu’elle a dit : « J’ai donné cette description à mon père :
Blanc, par le visage duquel, on demande à Allah la pluie
un refuge pour les orphelins et une protection pour les veuves
Mon père a alors dit : c’est bien le Messager de Allah r ».
Quant à son comportement r, cette ‘ayah honorée l’a indiqué :[ وَ إِنَّكَ لَعَلَى خُلُقٍ عَظِيمٍ] [Al-Qalam / 4] ce qui signifie : « Tu as certes un comportement éminent« . ^A‘ichah, que Allah l’agrée, a dit quand on l’a interrogée à propos du comportement du Messager de Allah r : « Certes, il n’y a pas un bon caractère que Allah évoque dans le Qour’an sans que le Messager de Allah r ne l’ait . Cela a été rapporté par Mouslim dans son Sahih [11].
D’après ^Abdou l-Lah Ibnou z–Zoubayr dans l’interprétation de Sa parole ^azza wa jall: [خُذِ الْعَفْوَ] [Al-‘A^raf / 199] ce qui signifie : « Fais preuve de pardon« , a dit : « Allah a ordonné à Son Prophète r de faire preuve de pardon, parmi ce qui fait partie du comportement des gens ». Une chaîne de transmission de cela a été trouvée par Al-Boukhariyy dans son Sahih [12] et par d’autres encore.
^A‘ichah, que Allah l’agrée, a dit : « Chaque fois que le Messager de Allah r avait à choisir entre deux choses, il choisissait la plus aisée, tant que ce n’était pas un péché, et si c’était un péché, il était parmi les gens celui qui s’en éloignait le plus, et le Messager de Allah r n’a jamais pris de revanche pour se donner la victoire à lui même, à moins qu’il n’y ait eu violation de ce qui a été rendu illicite par Allah ta^ala« . Al-Qattan dans sa version a ajouté : « Alors, il en prend la revanche pour donner la victoire à la religion de Allah « . Al-Boukhariyy, Mouslim, Al-Bayhaqiyy et d’autres [13] l’ont trouvé.
D’après ^A‘ichah, que Allah l’agrée, lorsqu’elle a été interrogée à propos du caractère du Messager de Allah r, elle a dit : « Il n’était ni grossier ni indécent, ni de ceux qui élèvent la voix dans les marchés et ne répondait pas par le mal à celui qui lui faisait du mal, mais il excusait et pardonnait« , ou alors elle a dit : « il excusait et accordait le pardon« . Abou Dawoud [14] n’a pas tranché en faveur d’une des deux versions.
Abou Sa^id Al-Khoudriyy, que Allah l’agrée, a dit : « Le Messager de Allah r a plus de pudeur qu’une vierge dans sa chambre, et quand quelque chose lui déplaisait, on reconnaissait cela sur son visage« . Une chaîne de transmission de cette parole a été trouvée par les deux Chaykh Al-Boukhariyy et Mouslim [15].
D’après Al-Moughirah Ibnou Chou^bah, il a dit : « Le Messager de Allah r veillait les nuits à faire des prières jusqu’à ce que ses pieds soient enflés » il disait : ((أَفَلا أَكُونُ عَبْدًا شَكُورًا)) ce qui signifie : « Ne serai-je pas un esclave qui remercie son Seigneur« . Tous deux –Al-Boukhariyy et Mouslim– lui ont trouvé une chaîne de transmission dans leurs Sahih [16].
Tout en ayant ces qualités louables, il était inébranlable concernant la religion et courageux. En effet, ‘Ahmad [17] a rapporté par sa chaîne de transmission d’après ^Aliyy Ibnou Abi Talib, que Allah l’agrée, qu’il a dit : « Pendant la bataille de Badr, nous nous protégions des associateurs par le Messager de Allah r ; il était le plus rude au combat parmi les gens« .
Quant aux récits de sa générosité et de sa largesse, ils sont nombreux. Il y a parmi eux ce qui a été rapporté par Mouslim [18] d’après ‘Anas, que Allah l’agrée, qui a dit : « Le Messager de Allah r n’a jamais refusé quelque chose qu’on lui demandât sur l’Islam. Une fois, un homme lui avait demandé des biens, il a ordonné qu’on lui donne des moutons se trouvant entre deux montagnes. Cet homme est alors revenu aux siens et leur a dit : entrez en Islam, Mouhammad donne du don de celui qui ne craint pas la misère« .
Quant aux nouvelles de son ascétisme, de sa modestie et de sa préférence de l’au-delà, elles sont nombreuses. Parmi elles, il y a ce qui a été rapporté par Al-Bayhaqiyy, At-Tirmidhiyy et Ibnou Majah [19] d’après ^Abdou l-Lah qui a dit : « Le Prophète r s’est couché sur des nattes, ce qui lui a laissé des marques sur la peau. J’ai entrepris de la lui masser et lui dis : Je te conjure par mon père et ma mère ô Messager de Allah, si tu nous donnes l’autorisation, nous étendrons par dessus quelque chose qui te protège de sa dureté pour que tu dormes dessus, il a dit :
((مَا لِي وَلِلدُّنْيَا، مَا أَنَا وَالدُّنْيَا، إِنَّمَا أَنَا وَالدُّنْيَا كَرَاكِبٍ اسْتَظَلَّ تَحْتَ شَجَرَةٍ ثمَّ رَاحَ وَتَرَكَهَا))
ce qui signifie : « Qu’est-ce que j’ai et qu’est-ce qu’a le bas monde ; qu’est-ce que je suis et qu’est-ce qu’est le bas monde. Certes, avec le bas monde, je ne suis que tel un cavalier, qui s’est abrité sous l’ombre d’un arbre, puis est parti et l’a laissé« .
Il était r attribué des bonnes qualités, comme la véracité, l’honnêteté, la chasteté, la générosité, le courage et l’obéissance à Allah dans toutes les situations, en tout temps, à chaque instant et dans chaque souffle, l’éloquence éblouissante et le conseil absolu, la compassion et la miséricorde, la tendresse et la bienfaisance, le réconfort des miséreux, des orphelins, des veuves et des faibles et il était le plus modeste des gens. Il aimait les pauvres. Il assistait à leurs convois funèbres et rendait visite à leurs malades.
Tout cela avec la belle allure, la belle apparence et l’éminence de son lignage. Allah ta^ala dit :
] اللهُ أَعْلَمُ حَيْثُ يَجْعَلُ رِسَالَتَهُ [
[Al-‘An^am / 124] ce qui signifie : « Allah sait le plus qui charger de Son message« .
[1] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des hauts faits : chapitre la description du Prophète r, Mouslim l’a cité dans son Sahih : livre des mérites : chapitre de la description du Prophète r et qu’il était le plus beau des gens par le visage et Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/194.
[2] Al-Bayhaqiyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans Ad-Dala‘il 1/200, Al-Haythamiyy dans Majma^ou z–Zawa‘id 8/283 l’a imputé à At–Tabaraniyy dans Al-Kabir et Al-‘Awsat et a dit : « Les hommes de sa chaîne de transmission ont été certifiés sûrs ». Voir Al-Mou^jamou l-Kabir 24/274.
[3] At-Tirmidhiyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sounan : livre des hauts faits : chapitre dans la description du Prophète r ainsi que ‘Ahmad dans son Mousnad 2/258-259.
[4] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des habits : chapitre la souplesse des cheveux, ainsi que Mouslim dans son Sahih : livre des vertus : chapitre de la description des cheveux du Prophète r et An-Naça‘iyy dans son Sahih : livre de la décoration et ‘Ahmad dans son Mousnad 5/125 et Al-Bayhaqiyy dans son livre Ad-Dala‘il 1/221.
[5] Voir la note précédente pour Al-Boukhariyy et Mouslim.
[6] Mouslim lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des vertus : chapitre la bonne odeur du Prophète r, la douceur de son toucher et la recherche des bénédictions (tabarrouk) en passant la main sur lui, ainsi que Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/255.
[7] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des hauts faits : chapitre de la description du Prophète r ainsi que Mouslim dans son Sahih : livre des vertus : chapitre de la description du Prophète r et qu’il était le plus beau des gens par le visage, et Al-Bayhaqiyy l’a aussi cité dans Ad-Dala‘il 1/240.
[8] Mouslim lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des vertus : chapitre la description du Prophète r, et l’avènement de sa mission de Prophète, son âge, ainsi que Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/203.
[9] Dala‘ilou n-Noubouwwah, 1/299.
[10] Voir Kachfou l-‘Astar ^an Zawa‘idi l-Bazzar 4/124, Al-Haythamiyy le lui a imputé dans Majma^ou z–Zawa‘id 8/275 et a dit : « Les hommes de sa chaîne de transmission sont dignes de confiance ».
[11] Mouslim lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre de la prière des voyageurs : chapitre celui qui rassemble la prière de la nuit.
[12] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre de l’exégèse : la fin de l’exégèse de sourat Al-‘A^raf, Abou Dawoud dans ses Sounan : livre du comportement : chapitre de l’indulgence, ainsi que Al-Bayhaqiyy dans ‘Ad-Dala‘il 1/310.
[13] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des hauts faits : chapitre de la description du Prophète r, et dans le livre du comportement : chapitre de la parole du Prophète r ((يسروا ولا تعسروا)) , et dans le livre des sanctions : chapitre de l’application des sanctions légales et de la revanche pour le fait que ce que Allah a rendu illicite soit outrepassé, Mouslim dans son Sahih : livre des vertus : chapitre de son évitement r les péchés, Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/311, ainsi que Malik dans Al-Mouwatta’ : livre de l’excellence de comportement : chapitre ce qui est parvenu par transmission de l’excellence de comportement.
[14] Abou Dawoud At–Tayaliciyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Mousnad page 214 ainsi que Al-Bayhaqiyy qui l’a rapporté par sa chaîne de transmission de lui dans Ad-Dala‘il 1/315.
[15] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des hauts faits : chapitre de la description du Prophète r, et dans le livre du bon comportement : chapitre de la pudeur, ainsi que Mouslim dans son Sahih : livre des vertus : chapitre de sa grande pudeur r et Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/316.
[16] Al-Boukhariyy lui trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des prières surérogatoires de nuit : chapitre de l’éveil du Prophète r de nuit pour accomplir des actes d’adoration, et dans le livre de l’exégèse : chapitre li yaghfira laka l-Lahou ma taqaddama min dhanbika wa ma ta’akh-khar, ainsi que Mouslim dans son Sahih : livres des hypocrites : chapitre faire de nombreux actes et s’appliquer dans l’adoration, At-Tirmidhiyy dans ses Sounan : livre de la prière : chapitre de ce qui est parvenu dans l’application dans la prière et Ibnou Majah dans ses Sounan : livre de l’accomplissement de la prière et ce qui y est recommandé : chapitre de ce qui est parvenu à propos du prolongement de l’éveil de nuit.
[17] ‘Ahmad lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Mousnad 1/86.
[18] Mouslim lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre des vertus : chapitre le Prophète ne lui fut pas demandé une chose et qu’il ait dit non, ainsi que ‘Ahmad dans son Mousnad 3/108-175.
[19] At-Tirmidhiyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans ses Sounan : livre de l’ascétisme, chapitre 2377, Ibnou Majah dans ses Sounan : livre de l’ascétisme : chapitre l’exemple de ce bas monde et Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/337-338.
Mawlid : Chapitre de l’histoire de son allaitement et des événements qui l’ont suivi tels que l’ouverture de sa poitrine
Son père ^Abdou l-Lah est mort r alors qu’il avait deux mois. Certains ont dit qu’il était encore dans le ventre de sa mère et d’autres ont dit autre chose que cela. Sa mère ‘Aminah Bintou Wahb l’a ensuite allaité, puis Halimah l’a allaité. De l’histoire de son allaitement chez Halimah, il est rapporté ce qui suit. Halimah a dit :
« Je suis sortie avec des femmes de Banou Sa^d Ibni Bakr pour aller chercher des nourrissons à allaiter à La Mecque sur le dos de mon ânesse de couleur blanche dans une année de sécheresse qui ne nous a rien laissé. Mon mari était avec moi. Nous avions une vieille chamelle et je jure par Allah qu’on ne tirait plus une goutte de lait d’elle. Il y avait aussi mon bébé et nous ne dormions pas la nuit à cause de ses pleurs, je n’avais pas assez de lait dans mes seins pour le rassasier. Lorsque nous arrivâmes à La Mecque, il n’y avait pas une femme à qui le Messager de Allah r fut présenté qui ne l’eut refusé, car nous espérions la générosité du père voulant faire allaiter son enfant et le Prophète r était orphelin. Nous disions : « Un orphelin, que va donc donner sa mère pour lui ? » jusqu’à ce qu’il ne resta plus aucune femme de mes compagnes à n’avoir pas pris de bébé à allaiter sauf moi. Je n’ai donc pas aimé revenir sans rien, alors que mes compagnes en avaient toutes eu un, je dis alors à mon mari : « Je jure par Allah que je vais retourner vers cet orphelin pour le prendre ». Elle a dit : « Je suis allée à lui, je le pris et retournai vers ma caravane, mon mari dit : « Tu l’a pris ! », je dis : « Oui, par Allah, parce que je n’en ai pas trouvé d’autre », il répliqua : « Tu as bien fait et il se peut que Allah ait mis du bien en lui. Je dis donc : par Allah, à peine l’avais-je mis dans mes bras que j’eus une montée de lait très conséquente. Il but jusqu’à satiété, et son frère C elle veut dire son fils à elle – but aussi à satiété. Mon mari se leva la nuit pour traire la chamelle, et il a trouvé sa mamelle pleine de lait. Nous l’avons trait et avons obtenu ce que nous avons voulu de lait, nous bûmes jusqu’à satiété et nous dormîmes cette nuit-là rassasiés et nos deux enfants dormirent bien ». Son père – elle veut dire son mari – me dit : « Par Allah, ô Halimah, je ne peux que constater en toi que tu as reçu une âme bénie ; nos enfants se sont endormis ».
Elle dit : « Puis nous sortîmes de La Mecque ». Elle dit : « Par Allah, mon ânesse devança tout le convoi, au point qu’ils dirent : « Attention ! va doucement ! N’est-ce pas là l’ânesse avec laquelle tu es sortie ? » et je disais : « Mais oui, par Allah ! » Elle ne cessa pas d’être en tête jusqu’à ce qu’on fut arrivé à nos maisons de la cité des Banou Sa^d Ibni Bakr ; nous arrivâmes à la terre aride. Je jure par Celui Qui détient la vie de Halimah par Sa puissance, les gens faisaient paître leurs moutons le matin et un berger faisait paître mes moutons ; mes brebis revinrent grasses et leurs mamelles pleines de lait, alors que les leurs revenaient faméliques et sans lait ».
Elle dit : « Nous buvions donc le lait que nous voulions et dans la cité, nul ne tirait ni ne trouvait une goutte de lait. Ils disaient alors à leurs bergers : Malheur à vous, pourquoi ne faites-vous pas paître là où fait paître le berger de Halimah? Il font alors paître dans les recoins où nous faisons paître mais leurs brebis revenaient faméliques et sans lait alors que les miennes revenaient avec des mamelles grasses. Et il grandissait r en un jour comme les enfants grandissent en un mois et en un mois comme ils grandissent en un an ; il atteignit une année et il était déjà un jeune garçon fort ». Elle dit : « Nous sommes retournés avec lui voir sa mère, je lui ai alors dit ou son père à lui lui a dit : Rends-nous mon fils pour que nous retournions avec lui ; nous craignons pour lui les épidémies de La Mecque ». Elle dit : « Nous tenions à le garder en raison de ce que nous avions vu de sa bénédiction ». Elle dit : « Nous insistions jusqu’à ce qu’elle ait dit : Retournez avec lui. Nous sommes retournés avec lui et il est alors resté chez nous deux mois ». Elle dit : « Un jour alors que lui et son frère étaient par derrière les maisons, faisant paître le troupeau pour nous, son frère vint à la hâte et nous dit, à son père et moi : « Allez voir mon frère le Qourachiyy, deux hommes sont venus à lui, l’ont allongé et lui ont ouvert la poitrine ». Nous sortîmes avec hâte et le rejoignîmes, il était debout, le teint pâle. Son père le prit dans ses bras, je fis de même et nous dîmes : Ah fils, que t’est-il arrivé ? Il dit : « Deux hommes sont venus à moi, ils étaient vêtus de blanc, ils m’ont allongé et ouvert la poitrine ; je jure par Allah que je ne sais pas ce qu’ils ont fait ». Elle dit : « Nous le prîmes et retournâmes avec lui. Son père a dit : ô Halimah, je ne vois rien d’autre, ce garçon a été atteint d’un mal. Allons-nous en, qu’on le rende à sa famille avant que n’apparaisse ce dont nous avons peur ». Elle dit : « Nous sommes retournés avec lui. Sa mère dit : Qu’est-ce qui vous a poussés à me le rendre alors que vous teniez auparavant à le reprendre ? » Elle dit : « Non par Allah, seulement nous avons pris soin de lui et nous avons rempli le devoir qui nous incombait s’agissant de lui puis nous avons eu peur pour lui qu’il ne lui arrive quelque chose et nous nous sommes dit qu’il valait mieux qu’il soit dans sa famille. Sa mère dit : Par Allah, je ne vois pas que c’est cela la vrai raison. Alors, dites-moi ce qui vous est arrivé à vous et à lui ». Elle dit : « Par Allah, elle ne cessa d’insister auprès de nous jusqu’à ce que nous l’informâmes de ce qui lui était arrivé. Elle dit : Vous avez eu peur à son sujet ? Non, par Allah, mon fils que voici aura une grande destinée, ne voulez-vous pas que je vous en informe ? Je l’ai porté dans mon ventre et ma grossesse fut extrêmement aisée et pleine de bénédictions, puis je vis une lumière et c’est comme si une étoile filante était sortie de moi et cette lumière a éclairé les cous des chameaux à Bousra ; lorsque j’ai accouché, et il n’est pas sorti de mon ventre comme sortent les bébés, mais il avait les mains posées à terre et la tête relevée vers le ciel. Laissez-le donc et partez ».
Ibnou Hibban [1] a dit après avoir cité cette histoire mot à mot : « Wahb Ibnou Jarir Ibnou Hazim a dit, d’après son père, d’après Mouhammad Ibnou ‘Is-haq : Jahm Ibnou Abi Jahm nous a rapporté la même chose. Ceci nous a été rapporté par ^Abdou l-Lah Ibnou Mouhammad d’après ‘Is-haq Ibnou Ibrahim d’après Wahb Ibnou Jarir« .
Le Hafidh Al-^Iraqiyy [2] a dit après avoir imputé cette histoire à Ibnou Hibban et après avoir cité ses paroles : « … et ainsi l’a rapporté Ziyad Ibnou ^Abdi l-Lah Al-Bakka‘iyy, d’après Ibnou ‘Is-haq, qui a déclaré avoir entendu cela, il a toutefois douté si la chaîne de transmission est ininterrompue. De même, ceci nous a été rapporté, avec une chaîne de transmission composée d’un faible nombre de personnes : Mouhammad Ibnou ^Aliyy Ibni ^Abdi l-^Aziz Al-Qatrawaniyy nous a rapporté : Mouhammad Ibnou Rabi^ah nous a appris : ^Abdou l-Qawiyy Ibnou ^Abdi l-^Aziz Ibni l-Habbab nous a appris : ^Abdou l-Lah Ibnou Rifa^ah a dit : ^Aliyy Ibnou l-Haçan Al-Khoul^iyy nous a appris : ^Abdou r-Rahman Ibnou ^Oumar An-Nahhas nous a dit : ^Abdou l-Lah Ibnou Ja^far Ibni l-Ward nous a dit : ^Abdou r-Rahim Al-Yarqiyy nous a dit : ^Abdou l-Malik Ibnou Hicham nous a dit : Ziyad Ibnou ^Abdi l-Lah Al-Bakka‘iyy nous a dit : Mouhammad Ibnou ‘Is-haq nous a dit, il a dit : Jahm Ibnou Abi Jahm l’affranchi de Al-Harith Ibnou Hatib Al-Joumahiyy m’a dit d’après ^Abdou l-Lah Ibnou Ja^far Ibni Abi Talib ou d’après qui lui a dit cela, il a dit : Halimah Bintou Abi Dhou’ayb As-Sa^diyyah était la mère du Messager de Allah r qui l’a allaité, elle disait qu’elle était sortie de sa région avec son époux et un fils à elle, qu’elle allaitait… Et il a cité ce qui est semblable avec une différence de termes, et il a ajouté : « Il n’a cessé de connaître augmentation et bien que Allah lui a accordé, jusqu’à ce que ses deux ans fussent passés, il grandissait d’une façon que les autres enfants ne connaissent pas, ainsi il n’avait pas atteint ses deux ans qu’il était déjà un jeune garçon grandissant bien… ».
Ainsi, il a dit « ses deux ans » [3] et c’est la vérité, et la parole de Ibnou Hibban dans la version qu’il a rapporté « une année » est une faute de l’un de ceux qui ont transmis cette parole ». Fin de citation de la parole du Hafidh Al-^Iraqiyy textuellement.
Mouslim et d’autres que lui [4] ont rapporté que ‘Anas Ibnou Malik, que Allah l’agrée, a dit : « Jibril est venu au Messager de Allah r alors qu’il jouait avec les garçons, il l’a pris et l’a mis à terre, il a ouvert sa poitrine et a extrait son cœur, duquel il a extrait un caillot de sang et a dit : c’est la part du diable de toi, puis il l’a lavé avec l’eau de Zamzam dans une cuvette en or, puis il l’a refermé et l’a remis à sa place. Les garçons se sont précipités vers sa mère – il veut dire sa nourrice – et ont dit : « Mouhammad a été tué », ils l’ont alors trouvé le teint pâle ».
‘Anas a dit : « Et je voyais la trace de cette cicatrice sur sa poitrine ».
Al-Bayhaqiyy a dit, après avoir imputé cette parole à Mouslim : « Et cela est en accord avec ce qui est connu chez les gens spécialistes de l’Histoire des Conquêtes ».
Mouslim [5] a rapporté également que ‘Anas a dit : le Messager de Allah r a dit :
))أُتِيتُ وَأَنَا في أَهْلِي، فَانْطُلِقَ بِي إِلَى زَمْزَم، فَشُرِحَ صدري ثُمَّ غُسِلَ بِمَاءِ زَمْزَم، ثمَّ أُتِيت بِطَسْتٍ مِنْ ذَهَب ممْتَلِئَة إِيمَانًا وَحِكْمَة فحُشِي بِهَا صَدْرِي – قَالَ أَنَس: وَرَسول اللهِ r يرِينَا أَثَره – فعَرِجَ بِي المَلَك إِلَى السَّمَاءِ الدنْيَا، فاسْتَفْتَحَ المَلَك … ((
ce qui signifie : « On est venu à moi alors que j’étais parmi ma famille et on me prit jusqu’à Zamzam. Ma poitrine fut ouverte et a été lavée avec de l’eau de Zamzam. Puis il me fut apporté un récipient d’or rempli de sagesse et de foi et ma poitrine en fut remplie« . ‘Anas a dit : « Le Messager de Allah r nous en montra les traces ». L’ange m’a alors fait monter au ciel de ce bas monde ; il a demandé que l’on nous ouvre …« . Il a cité le hadith de l’ascension (Al-Mi^raj).
Al-Bayhaqiyy [6] a dit suite à ce hadith ce qui signifie : « Il se peut que cela ait eu lieu à deux reprises : une fois quand il était chez sa nourrice Halimah et une fois quand il était à La Mecque après l’avènement de sa mission, la nuit de l’ascension« . Fin de citation
Cette parole est consolidée par ce que Ibnou Hibban [7] a cité, il a dit : « La poitrine du Prophète r a été ouverte alors qu’il était un jeune garçon jouant avec les autres garçons, il en fut extrait le caillot de sang, et lors du voyage nocturne que Allah jalla wa ^ala a destiné à Son Prophète, Il a ordonné à Jibril d’ouvrir sa poitrine une deuxième fois, il a donc fait sortir son cœur et l’a lavé, puis l’a remis à sa place. Cela s’est produit deux fois en deux occasions différents, et ces deux événements ne sont pas contradictoires« . Fin de citation
[1] voir Al-‘Ihsan bi Tartibi Sahihi Ibni Hibban, 1/82-84.
[2] Al-Mawridou l-Haniyy, q/13-15.
[3] De même, dans la version rapportée par Al-Bayhaqiyy « les deux ans ».
[4] Mouslim lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih: livre de la croyance : chapitre l’ascension, ainsi que ‘Ahmad avec une version semblable dans son Mousnad 3/121-149-288, Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/147 et Ibnou Hibban dans Sahih voir Al-‘Ihsan 8/82.
[5] Mouslim lui a trouvé une chaîne de transmission dans son Sahih : livre de la croyance : chapitre du voyage nocturne.
[6] Dala‘ilou n-Noubouwwah, 1/148-149.
[7] Voir Al-‘Ihsan bi Tartibi Sahih Ibni Hibban, 8/82.
Mawlid : Chapitre des noms du Messager et de son surnom
Allah ta^ala dit : [مُّحَمَّدٌ رَّسُولُ اللهِ][ Al-Fat-h / 29] ce qui signifie : « Mouhammad le messager de Allah « . Il dit à propos de la parole de ^Iça :
[وَمُبَشِّرًا بِرَسُولٍ يَأْتِي مِن بَعْدِي اسْمُهُ أَحْمَدُ ]
[As–Saff / 6] ce qui signifie : « Et annonçant la bonne nouvelle d’un messager qui vient après moi qui s’appelle ‘Ahmad« .
Al-Boukhariyy, Mouslim, At-Tirmidhiyy et d’autres [1] , rapportent de Joubayr Ibnou Mout^im, qu’il a dit : J’ai entendu le Messager de Allah r dire :
))إِنَّ لِي أَسْمَاء: أَنَا مُحَمَّدٌ، وَأَنَا أحْمَدُ، وَأَنَا الْمَاحِي الّذِي يَمْحُو اللهُ بِيَ الْكُفْرَ، وَأَنَا الْحَاشِرُ الّذِي يُحْشَرُ النّاسُ على قَدَمِي، وَأَنَا الْعَاقِبُ الّذي لَيْسَ بَعْدَهُ أَحَدٌ((
ce qui signifie : « Certes, j’ai des noms : je suis Mouhammad, je suis ‘Ahmad, je suis Al-Mahi – celui par lequel Allah efface la mécréance –, je suis Al-Hachir – celui dont la communauté est la dernière –, je suis Al-^Aqib – celui après lequel il n’y a aucun nouveau prophète –« .
Mouslim [2] a rapporté d’après Abou Mouça Al-‘Ach^ariyy, que Allah l’agrée, qu’il a dit : Le Messager de Allah nous citait de lui-même des noms ; il a alors dit :
((أَنَا مُحَمَّدٌ، وَأَحْمَدٌ، وَالْمُقَفِّي، وَالْحَاشِرُ، وَنَبِيُّ التَّوْبَةِ، وَنَبِيُّ الرَّحْمَة))
ce qui signifie : « Je suis Mouhammad, ‘Ahmad, Al-Mouqaffi – celui qui est venu en dernier des prophètes –, Al-Hachir, le Prophète du repentir et le Prophète de la miséricorde« .
L’Imam ‘Ahmad [3] a rapporté d’après Joubayr Ibnou Mout^im qu’il a dit : J’ai entendu le Prophète r dire :
((أَنَا مُحَمَّدٌ، وَأَنَا أَحْمَدُ، وَالْحَاشِرُ، وَالْمَاحِي، وَالْخَاتِمُ، وَالْعَاقِبُ))
ce qui signifie : « Je suis Mouhammad, je suis ‘Ahmad, Al-Hachir, Al-Mahi, Al-Khatim – le dernier des prophètes –, et Al-^Aqib« .
Al-Bayhaqiyy [4] a rapporté d’après Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, qu’il a dit : Le Messager de Allah r a dit : ((إِنَّمَا أَنَا رَحْمَةٌ مُهْداةٌ)) ce qui signifie : « Certes, je suis une miséricorde offerte« . Dans une autre version, il est rapporté que le Prophète a dit :
((يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّمَا أَنَا رَحْمَةٌ مُهْداة))
ce qui signifie : « Ô vous les gens, certes, je suis une miséricorde offerte« .
Al-Bayhaqiyy et At–Tayaliciyy [5] ont rapporté d’après Joubayr Ibnou Mout^im, qu’il a dit : J’ai entendu le Messager de Allah r dire :
((أَنَا مُحَمَّدٌ، وَأَحْمَدُ، وَالْحَاشِرُ، وَنَبِيُّ التَّوْبَةِ، وَنَبِيُّ المَلْحَمَة))
ce qui signifie : « Je suis Mouhammad, ‘Ahmad, Al-Hachir, le Prophète du repentir et le Prophète de l’époque de grande discorde« .
Quant à son surnom, ^alayhi s–salatou wa s-salam, Al-Boukhariyy et Mouslim ainsi que d’autres qu’eux [6] ont rapporté d’après Abou Hourayrah que Allah l’agrée, qu’il a dit : Le Messager de Allah r a dit :
((تَسَمَّوْا بِاسمِي وَلاَ تَكنُوا بِكُنْيَتِي))
ce qui signifie : « Nommez-vous de mon nom et ne vous surnommez pas de mon surnom ».
Al-Bayhaqiyy [7] a rapporté d’après Abou Hourayrah, que Allah l’agrée, qu’il a dit : Le Messager de Allah r a dit :
((لاَ تَجْمَعُوا بَيْنَ اسْمِي وَكُنْيَتِي، أَنَا أبو الْقَاسِم))
ce qui signifie : « Ne joignez pas mon nom à mon surnom pour vous nommer et pour vous donner des surnoms, je suis Abou l-Qacim ».
Al-Hakim [8] a rapporté d’après ‘Anas Ibnou Malik, que Allah l’agrée, qu’il a dit : Lorsque Ibrahim fils de Mariyah est né, Jibril est venu au Messager de Allah r et lui a dit : ((السَّلامُ عَلَيْكَ يَا أبا إِبْرَاهِيم)) ce qui signifie : « As-Salamou ^alayk ô Abou – père de – ‘Ibrahim« . Et le hadith de Al-Hakim comporte dans sa chaîne de transmission Ibnou Louhay^ah qui est de faible authenticité (da^if).
[1] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son recueil Sahih : livre des qualités : chapitre des noms du Messager de Allah r, ainsi que dans le livre de l’exégèse : exégèse de sourat As–Saff, Mouslim dans son recueil Sahih : livre des vertus : chapitre de ses noms r, At-Tirmidhiyy dans ses Sounan : livre de la bonne conduite : chapitre de ce qui est parvenu des noms du Prophète r, Malik dans Al-Mouwatta’ : des noms du Prophète, ‘Ahmad dans son Mousnad 4/80-84, Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/152-153 et Ad-Daramiyy dans ses Sounan : livre Ar-Riqaq : chapitre des noms du Prophète r.
[2] Mouslim lui a trouvé une chaîne de transmission dans son recueil Sahih : livre des vertus : chapitre de ses noms r.
[3] ‘Ahmad l’a rapporté dans son Mousnad 4/81.
[4] Dala‘ilou n-Noubouwwah, 1/157-158.
[5] Dala‘ilou n-Noubouwwah, 1/156-157 et Abou Dawoud At–Tayaliciyy dans son Mousnad, 127.
[6] Al-Boukhariyy lui a trouvé une chaîne de transmission dans son recueil Sahih : livre des qualités : chapitre du surnom du Prophète r et dans le livre de la bonne conduite : chapitre la parole du Prophète r: ((سمُّوا بِاسْمِي وَلاَ تَكنوا بكنيتي)) ce qui signifie : « Nommez de mon nom mais ne surnommez pas de mon surnom« , et Mouslim l’a cité dans son recueil Sahih : livre de la bonne conduite : au début, et Ibnou Majah dans ses Sounan : livre de la bonne conduite : chapitre réunir le nom du Prophète r et son surnom, et Al-Bayhaqiyy dans Ad-Dala‘il 1/162.
[7] Dala‘ilou n-Noubouwwah, 1/163.
[8] Al-Hakim dans Al-Moustadrak, 2/604.