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Aliyy et Mouawiyah

Posted in cours général,Histoire,islam,Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur décembre 8, 2019

La louange est à Allah le Seigneur des mondes et que l’honneur et l’élévation en degré soient accordés à Son Messager honnête.

 

La preuve que se rebeller contre le Gouverneur, chargé des affaires des musulmans, fait partie des grands péchés

 

Ibnou Hibban a rapporté dans son Sahih du hadith de Abou Hourayrah que le Messager de Allah  a dit :

من خرجَ من الطاعةِ وفارقَ الجماعةَ فقد خلعَ ربقة الإسلام من عنقه حتى يراجع

(man kharaja mina ttaa^ati wa faraqa l-jama^ata faqad khala^a ribqata l-‘Islami min ^ounouqihi hatta youraji^)

ce qui signifie : « Celui qui se rebelle contre l’autorité et quitte le groupe aura ôté la corde de l’Islam de son cou jusqu’à ce qu’il revienne à l’obéissance au gouverneur ».

Dans ce hadith il y a une grande menace pour celui qui dispute le Calife et se rebelle contre lui, qu’il se mette à le combattre ou pas. Celui qui dit que Mou^awiyah et ceux qui étaient avec lui dans son combat contre ^Aliyy n’avaient pas commis de péché et ne se sont chargés d’aucun blâme, il aura contredit ce hadith là du Messager de Allah. Le Messager de Allah a dit :

ويح عمار تقتله الفئة الباغية يدعوهم إلى الجنة ويدعونه إلى النار

(wayha ^Ammarin taqtoulouhou l-fi’atou l-baghiyah ; yad^ouhoum ‘ila l-jannati wa yad^ounahou ‘ila n-nar)

[rapporté par Al-Boukhariyy] ce qui signifie : “Pauvre ^Ammar, c’est le groupe rebelle qui va le tuer. Il les appelle au paradis alors que eux l’appellent à l’enfer ».

Ainsi, ^Ammar, que Allah l’agrée, appelait les gens à l’obéissance à l’Emir des croyants ^Aliyy. Tandis que l’appel de ses opposants, qui l’ont tué et qui est le groupe de Mou^awiyah, est un appel à l’enfer. En effet, ils appelaient les gens à combattre l’Emir des croyants. Ainsi, ceux que le Messager de Allah  a décrits comme étant des gens appelants à l’enfer font partie des grands pécheurs. Comment avec cela, serait-il valable de dire que Mou^awiyah et ceux qui étaient avec lui, alors qu’il n’y a parmi eux que très peu de compagnons, comment dire qu’ils ne sont pas désobéissants ! Pire encore, comment serait-il valable de dire qu’ils seront récompensés ! Le hadith a été rapporté par Al-Boukhariyy et Ibnou Hibban. Al-Boukhariyy l’a même rapporté à une autre occasion, en abrégé.

Si donc ceux qui ont combattu ^Aliyy, que Allah l’agrée, lors de la bataille de al-jamal qui n’a duré qu’une partie de la journée, étaient désobéissants par leur combat, y compris Zoubayr, Talhah et ^A’ichah, que Allah les agrée, preuve en est le premier hadith et aussi le hadith de Al-Hakim dans Al-Moustadrak dans lequel le Messager de Allah  a dit à AzZoubayr :

إنك لتقاتلن علياً وأنت ظالم له

(‘innaka latouqatilanna ^aliyyan wa ‘anta dhalimoun lahou)

ce qui signifie : « Certes tu combattras ^Aliyy en étant injuste avec lui », que dire alors du groupe de Mou^awiyah qui a combattu l’Emir des croyants pendant trois mois. Ils ont tué à cette occasion un grand nombre des meilleurs compagnons, de ceux qui avaient participé à la bataille de Badr, celle de ‘Ouhoud et même ceux qui étaient présents lors du pacte d’allégeance de Ar-Ridwan (bay^atou r-Ridwan) !

Dans le commentaire de Al-Boukhariyy, tome 6, page 173, figure ce qui suit : « Sa parole (wa ‘inni la’ourani) est dans le sens de la conjecture. Il pense qu’il va être tué injustement. Cette parole s’est réalisée car il a été tué traîtreusement après que ^Aliyy lui a rappelé. Il avait quitté le lieu du combat. Il s’était endormi dans Wadi l-Qoura. Ce fut un homme de Bani Tamim qui s’appelle ^Amr Ibnou Jourmouz qui l’avait assassiné. Ibnou Abi Khaythamah a rapporté dans son Tarikh par l’intermédiaire de ^Abdou r-Rahman Ibnou Abi Layla qu’il a dit : J’étais avec ^Aliyy lorsque les deux groupes s’étaient rencontrés. Il a demandé : Où est AzZoubayr ? aaa AzZoubayr était alors venu. Nous avions alors vu la main de ^Aliyy que AzZoubayr avait serrée indiquant son allégeance, avant même que le combat n’ait lieu.

Al-Hakim a rapporté avec plusieurs chaînes de transmission que ^Aliyy avait rappelé à AzZoubayr que le Prophète  lui avait dit :

لتقاتلن عليا وأنت ظالم له

(latouqatilanna ^Aliyyan wa ‘anta dhalimoun lahou)

ce qui signifie : « Certes tu combattras ^Aliyy et tu seras injuste envers lui dans ce combat ». C’était pour cela qu’il s’était détourné du combat et était retourné.

Ya^qoub Ibnou Soufyan ainsi que Khalifah  dans leurs Tarikh ont rapporté par l’intermédiaire de ^Oumar Ibnou Jawan qu’il a dit : AzZoubayr était reparti quittant le lieu de la bataille et c’était ^Amr Ibnou Jourmouz qui l’avait assassiné à Wadi s-Siba^.

On ne dit pas que Mou^awiyah avait fait un ijtihad en cela et qu’il serait alors excusé, comme l’ont dit certains. Ceci n’est pas correct. Mou^awiyah combattait ^Aliyy pour parvenir à la souveraineté et à la présidence. Mousaddad Ibnou Mousarhad, le Chaykh de Al-Boukhariyy a rapporté que ^Aliyy, que Allah l’agrée, a dit :

إن بني أمية يقاتلونني يزعمون أني قتلت عثمان وكذبوا إنما يريدون المُلك ولو أنني أعلم أنه يردهم عن ذلك أن أحلف عند المقام باللَّه إني ما قتلت عثمان ولا أمرت بقتله لفعلت ولكنهم إنما يريدون الملك

(‘inna bani ‘Oumayyah youqatilounani yaz^oumouna ‘anni qataltou ^Outhmana wa kadhabou ‘innama youridouna l-moulka. Wa law ‘annani ‘a^lamou ‘annahou yarouddouhoum ^an dhalika ‘an ‘ahlifa ^inda l-maqami bi l-Lahi ‘inni ma qataltou ^Outhmana wa la ‘amartou biqatlihi lafa^altou wa lakinnahoum ‘innama youridouna l-moulk)

ce qui signifie : « Certes, Banou ‘Oumayyah –les omeyyades– me combattent prétendant que j’aurai assassiné ^Outhman mais ils mentent. Ils ne veulent que le pouvoir. Par Allah, si je savais qu’ils abandonneraient cela si je jurais auprès du Maqam par Allah que je n’ai pas tué ^Outhman et que je n’ai pas ordonné de le tuer, je l’aurai fait. Mais en réalité, ils veulent le pouvoir ». Cela a également été rapporté par Sa^id Ibnou Mansour dans ses Sounan, tout comme dans le livre Al-Matalibou l-^Aliyah du Hafidh Ibnou Hajar en page 293, avec les termes :

إن بني أمية يقاتلونني يزعمون أني قتلت عثمان وكذبوا إنما يريدون الملك ولو أعلم أن يذهب ما في قلوبهم أني أحلف لهم عند المقام والله ما قتلت عثمان ولا أمرت بقتله لفعلت ولكنهم يريدون الملك. وإني لأرجو أن أكون أنا وعثمان ممن قال الله عزوجل: {ونزعنا ما في قلوبهم من غل}

(‘inna bani ‘Oumayyah youqatilounani yaz^oumouna ‘anni qataltou ^Outhmana wa kadhabou ‘innama youridouna l-moulka. Wa law ‘a^lamou ‘an youdh-hiba ma fi qouloubihim ‘anni ‘ahlifou lahoum ^inda l-maqami wa l-Lahi ma qataltou ^Outhmana wa la ‘amartou biqatlihi lafa^altou wa lakinnahoum youridouna l-moulka. Wa ‘inni la’arjou ‘an ‘akouna ‘ana wa ^Outhmana mimman qala l-Lahou ^azza wa jall : wa naza^na ma fi qouloubihim min ghill)

ce qui signifie : « Certes, Banou ‘Oumayyah –les omeyyades– me combattent prétendant que j’aurai assassiné ^Outhman mais ils mentent. Ils ne veulent que le pouvoir. Par Allah, si je savais que ce qu’il y a dans leurs cœurs disparaîtra si je leur jurais auprès du Maqam par Allah que je n’ai pas tué ^Outhman et que je n’ai pas ordonné de le tuer, je l’aurai fait. Mais en réalité, ils veulent le pouvoir ; et j’espère être ^Outhman et moi de ceux au sujet de qui Allah dit ce qui signifie : Et Nous leur avons ôté l’animosité qu’il y a dans leurs cœurs ». ^Ammar Ibnou Yacir a dit aussi semblable à cela. Les propos de ^Aliyy et de ^Ammar sont prioritaires sur la parole de celui qui a dit que Mou^awiyah était moujtahid dans son combat et qu’il serait alors excusé, tout comme un gouverneur qui fait un ijtihad puis qui se trompe, il aura une seule récompense et que s’il ne se trompe pas, il aura deux récompenses. En effet, la question de la rébellion contre le Calife n’est pas sujette à ijtihad en raison du texte clair et explicite du Qour’an et qui est Sa parole ta^ala :

يا أيها الذين ءامنوا اطيعوا اللَّه وأطيعوا الرسول وأولي الأمر منكم

(ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ‘ati^ou l-Laha wa ‘ati^ou r-raçoula wa ‘ouli l-‘amri minkoum)

ce qui signifie : « Ô vous qui avez cru, obéissez à Allah, obéissez au Messager et à celui qui est en charge de vous –votre gouverneur– ».

Cette ayah est ainsi explicite pour l’obligation de l’obéissance au calife et pour ne pas se rebeller contre lui. Ceci n’est donc pas de l’ordre de ce qui est sujet au ijtihad qui a lieu de la part des moujtahid comme Ach-Chafi^iyy, Abou Hanifah sur des questions qui n’ont pas fait l’objet de textes explicites. C’est le cas par exemple de l’avis de Abou Hanifah de considérer valable le contrat de mariage sans tuteur et l’avis de Ach-Chafi^iyy que le mariage n’est pas valable sans tuteur. Il n’y a pas eu de texte explicite clamant l’obligation du tuteur pour la validité du mariage. Il y a plutôt un hadith qui fait sujet à divergence :

لا نكاح إلا بولي

(la nikaha ‘il-la biwaliyy)

ce qui signifie : « Pas de mariage sans tuteur ». Ach-Chafi^iyy l’a considéré sahih –sûr– et l’a retenu. Abou Hanifah n’a pas considéré ce hadith sahih –sûr– et ne l’a donc pas retenu. Par ailleurs, Ach-Chafi^iyy considère que le mariage qui a lieu sans tuteur n’entraîne pas l’obligation d’appliquer la peine légale. Il n’est en effet pas catégorique à considérer invalide le mariage du hanafiyy sans tuteur. Il le considère fait à titre de conjecture et pour cela, il ne rend pas obligatoire la peine légale pour celui qui a imité le hanafiyy.

La tentative de certains pour rendre ce qu’a fait Mou^awiyah avec l’Emir des croyants semblable au ijtihad de Abou Hanifah ou de Ach-Chafi^iyy n’est que fausse illusion et erreur. Si cela avait été à ce titre –un ijtihad–, l’Imam Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy, que Allah l’agrée, n’aurait pas dit :

إن حرب معاوية لعلي خطأ وباطل ومنكر وبغي

(‘inna harba Mou^awiyata li^Aliyyin khata’oun wa batiloun wa mounkaroun wa baghy)

ce qui signifie : « Le combat de Mou^awiyah contre ^Aliyy est erreur, infondé, blâmable et injuste ». Selon la parole de celui-là, la divergence qui peut avoir lieu entre les Moujtahid parmi les quatre Imams Ach-Chafi^iyy et Abou Hanifah décrirait son ijtihad comme étant blâmable et infondé. Or aucun Imam digne de considération n’a dit cela auparavant ! C’est là une preuve que celui qui a prétendu cela n’a pas senti l’odeur de la science. Il n’a fait qu’imiter certains impudents qui disent n’importe quoi.

Mais ce qu’a dit certain des plus récents que Mou^awiyah avait fait un ijtihad dans sa guerre menée contre notre maître ^Aliyy et qu’il s’est trompé dans son interprétation, ce n’est là qu’une conjecture sans fondement. C’est plutôt la parole de ^Aliyy et celle de ^Ammar qui sont dignes de considération. La parole de ^Aliyy et celle de ^Ammar ne sont pas contrées par l’auteur de AzZoubad et ses semblables (n’ont pas de poids devant les paroles de ^Aliyy et de ^Ammar celles de l’auteur de AzZoubad et de ses semblables). Par ailleurs, les propos de ces gens-là sont contradictoires : Ils disent d’une part que la rébellion contre le Chargé des affaires –le gouverneur– est interdite sauf s’il devient mécréant. Malgré cela, ils disent que Mou^awiyah a une seule récompense et que ^Aliyy en a deux. Comment réunissent-ils la récompense et la désobéissance ?! Comment l’auteur de AzZoubad a-t-il eu l’audace de dire ces deux vers de poésie dans son livre alors qu’ils se contredisent :

Il ne nous est pas permis s’il n’y a pas de mécréance claire

de nous rebeller contre le chargé de nous –gouverneur– (gouverneur)

avec sa parole :

Ce qui s’est produit entre les compagnons nous n’en parlons pas

Et la récompense du ijtihad nous confirmons

 

Il a réuni deux choses contradictoires. Il s’agit de son interdiction de la rébellion contre le chargé des affaires –le gouverneur– et c’est une vérité sur laquelle il y a unanimité, avec sa confirmation de la récompense pour ce faible nombre de compagnons qui étaient avec Mou^awiyah.

Pour ce qui est de ce que certains arguent comme étant la parole de l’Imam Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy que Mou^awiyah aurait fait un ijtihad pour son combat contre ^Aliyy, la réponse est que si ces paroles sont confirmées comme étant de lui, ce qu’il vise c’est que Mou^awiyah aurait eu un avis qui l’a amené à combattre ^Aliyy. Ce qu’il a visé n’est pas qu’il a fait un ijtihad comme est le cas des Moujtahid, et la preuve est qu’il a dit au sujet de la guerre de Mou^awiyah contre ^Aliyy est blâmable, infondée et injuste. S’il avait considéré Mou^awiyah comme ayant fait un ijtihad digne de considération, dont l’auteur serait excusé, il n’aurait pas dit que sa guerre « était blâmable, infondée et injuste ». Ceci n’échappe pas à qui est objectif. Seul un entêté ne considère pas la vérité vérité mais contrairement à ce qu’il en est réellement.

Il devient clair que le cas de Mou^awiyah n’est pas concerné par le hadith de Al-Boukhariyy :

إذا اجتهد الحاكم فأصاب فله أجران، وإذا اجتهد فأخطأ فله أجر واحد

(‘idha jtahada l-hakimou fa’asaba falahou ‘ajrani wa ‘idha jtahada fa ‘akhta’a falahou ‘ajroun wahid)

ce qui signifie : « Si le gouverneur fait un ijtihad et a dit vrai, il aura deux récompenses et s’il fait un ijtihad et se trompe, il aura une seule récompense ». Avoir pour croyance ce qui contredit cela est une atroce ignorance ou un pur entêtement.

Ce qui prouve également cela, c’est-à-dire l’infondé de la parole de celui qui dit que les compagnons qui ont combattu ^Aliyy n’ont pas commis de péché en cela car ils auraient fait un ijtihad, c’est la parole de Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy que Allah l’agrée :

إن طلحة والزبير ذنبهما بقتال علي مغفور لأجل البشارة التي وردت في العشرة المذكورين في الحديث قال وأما خطأ غيرهما أي إثمهم فمجوز غفرانه والعفو عنه

(‘inna Talhata wa zZoubayr dhanbouhouma biqitali ^Aliyyin maghfouroun li’ajli l-bicharati l-lati waradat fi l-^acharati l-madhkourina fi l-hadith ; wa ‘amma khata’ou ghayrihima ‘ay ‘ithmouhouma famoujawwazoun ghoufranouhou wa l-^afwou ^anh)

ce qui signifie : « Talhata et AzZoubayr leur péché pour avoir combattu ^Aliyy est pardonné en raison de l’annonce de bonne nouvelle rapportée au sujet des dix mentionnés dans le hadith. Quant au péché des autres, il est possible qu’il soit pardonné et qu’ils soient excusés ». C’est-à-dire qu’ils sont désobéissants, Allah pardonne à qui Il veut d’entre eux et Il châtie qui Il veut. Il a dit la même chose au sujet de ^A’ichah. Si telle est la parole des imams des ach^riyy, quelle attention prêter alors à quiconque contredit son texte-ci et qui prétend qu’ils auront une récompense parce qu’ils ont fait un ijtihad. Ceux-là ont contredit le texte de leur imam et ont contredit les hadith sûrs qui sont authentifiés du Messager de Allah. Ainsi dans le hadith :

ويح عمار تقتله الفئة الباغية يدعوهم إلى الجنة ويدعونه إلى النار

(wayh ^Ammarin, taqtoulouhou l-fi’atou l-baghiyah. Yad^ouhoum ‘ila l-jannati wa yad^ounahou ‘ila n-nar)

ce qui signifie : « Pauvre ^Ammar, c’est le groupe injuste qui va le tuer. Il les appelle au paradis et eux l’appellent à l’enfer », il y a l’indication que Mou^awiyah et les compagnons qui ont combattu avec lui appellent à l’enfer. Comment celui qui appelle à l’enfer aura-t-il une récompense pour son acte par lequel il appelle à l’enfer ! Comment auront-ils une récompense alors que le Messager dit :

من خرجَ من الطاعةِ وفارقَ الجماعةَ فقد خلعَ ربقة الإسلام من عنقه حتى يراجع

(man kharaj mina ttaa^ati wa faraqa l-jama^ata faqad khala^a ribqata l-‘Islami min ^ounouqihi hatta youraja^a)

ce qui signifie : « Celui qui se rebelle contre l’autorité et quitte le groupe aura ôté la corde de l’Islam de son cou jusqu’à ce qu’il revienne à l’obéissance au gouverneur » ! Comment auront-ils une récompense après la parole du Messager de Allah :

من كره من أميره شيئا فليصبر عليه فإنه من يخرج من السلطان شبرا فمات على ذلك مات ميتة جاهلية

(man kariha min ‘amirihi chay’an fa l-yasbir ^alayhi fa’innahou man yakhroujou mina s-soultani chibran famata ^ala dhalika mata mitatan jahiliyyatan)

ce qui signifie : « Celui qui ne supporte pas une chose de son Emir, qu’il patiente avec lui. Il n’y a pas un seul qui se rebelle d’un empan contre le Sultan et qui est mort sur cela sans qu’il meure d’une mort jahiliyy ». Ceci a été rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim.

Comment auront-ils une récompense après la parole du Messager de Allah au sujet de ^Aliyy :

اللهم وال من والاه وعاد من عاداه

(Allahoumma wali man walahou wa ^adi man ^adah)

ce qui signifie : « Ô Allah donne la victoire à celui qui se rallie à lui et châtie celui qui le prend pour ennemi ».

Comment ceux qui ont manifesté leur animosité contre ^Aliyy, que Allah l’agrée, tels que Mou^awiyah auraient-ils une récompense. Non seulement il s’était rebellé contre ^Aliyy mais aussi il a ordonné aux gens de l’insulter. Mouslim a ainsi rapporté de Mous^ab Ibnou Sa^d Ibn ‘Abi Waqqas que Mou^awiyah avait ordonné à Sa^d en lui disant : Qu’est-ce qui t’empêche d’insulter Abou Tourab –le surnom de ^Aliyy– ?! Mou^awiyah était en effet la cause pour que les omeyyades insultent ^Aliyy, que Allah l’agrée, du dessus des minbar pendant quatre-vingts ans.

من عادى عمارا عاداه الله

(man ^ada ^Ammaran ^adahou l-Lah)

ce qui signifie : « Celui qui prend ^Ammar pour ennemi, Allah le châtie ». C’est un hadith confirmé rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak. L’Imam Abou Mansour Al-Baghdadiyy a rapporté l’unanimité que ceux qui ont combattu ^Aliyy sont des rebelles qui ont été injustes envers lui. L’Imam Abou Mansour Al-Baghdadiyy fait partie des premiers ach^ariyy ; il est réputé parmi eux pour son imamat et sa science. Il a en effet reçu l’école ach^arite de Abou l-Haçan Al-Bahiliyy qui l’a lui-même reçue de l’Imam Abou l-Haçan Al-‘Ach^ariyy par transmission orale. Nous citons ce qu’a dit le commentateur de Al-Jami^ AsSaghir le Mouhaddith le Hafidh ^Abdou r-Razzaq Al-Mounawiyy dans son Charh en page 365 : « Wayha ^Ammar, taqtoulouhou l-fi’atou l-baghiyah –Pauvre ^Ammar c’est le groupe injuste et rebelle qui va le tuer– Al-Qadi a dit dans Charhou l-Masabih : il vise par là Mou^awiyah et ses partisans ». Fin de citation

Ceci est explicite pour confirmer la rebellion du groupe de Mou^awiyah qui ont assassiné ^Ammar lors de la bataille de Siffin et que ^Aliyy était dans son droit. Ceci fait partie des hadith apprenant des choses cachées du futur. ^Ammar appelait le groupe de Mou^awiyah qui l’a assassiné lors de la bataille de Siffin au paradis. Ceci avait eu lieu bien après que le Prophète  ne l’ait dit. Il les appelait à ce qui serait une cause de l’entrée au paradis. Il s’agit de l’obéissance à l’Imam véritable. Alors que eux l’appelaient à ce qui est une cause pour l’entrée en enfer. Il s’agit de la désobéissance à l’Imam et l’appel à son combat. Ils ont dit : Cela s’est réalisé à l’occasion de la bataille de Siffin. Il les avait alors appelés à l’Imam véritable et ils l’ont appelé à l’enfer et l’ont tué. C’était là un miracle pour le Prophète élu (al-moustafa) et un des signes illustrant son statut de Prophète.

Lorsque certains ont dit il s’agit de ceux qui l’avaient torturé à La Mecque au début de l’Islam, les savants leur ont répliqué comme Al-Qourtoubiyy qui a dit : « Ce hadith fait partie des plus authentiques et des plus sûrs. Lorsque Mou^awiyah n’a pas pu le renier, il a dit : (c’est celui qui l’a amené au front pour combattre qui l’a assassiné). ^Aliyy lui a répondu que c’est alors le Messager de Allah  qui aurait assassiné Hamzah lorsqu’il l’a amené au fornt ?! Ibnou Dihyah a dit : C’est là une réplique de ^Aliyy qui ne donne aucune suite, aucun argument pour la contrer ou lui émettre une objection ».

L’Imam ^Abdou l-Qahir Al-Jourjaniyy a dit dans on livre Al-‘Amamiyyah : « Les spécialistes de jurisprudence du Hijaz et de l’Irak des deux groupes : du hadith et de l’avis, parmi lesquels Malik, Ach-Chafi^iyy, Abou Hanifah, Al-‘Awza^iyy et la majorité des spécialistes de la science du tawhid et des musulmans, ont été unanimes à dire que ^Aliyy était dans son droit dans son combat des gens de Siffin, tout comme il était dans son droit dans son combat contre les gens de al-jamal et que ceux qui l’ont combattu sont des rebelles injustes envers lui mais ne deviennent pas mécréants pour leur rebellion ».

L’Imam Abou Mansour a dit dans le livre Al-Firaq pour indiquer la croyance de Ahlou s-Sounnah : « Ils ont été unanimes que ^Aliyy était dans son droit dans son combat des gens de al-jamal : Talhah, AzZoubayr et ^A’ichah à Al-Basrah, et des gens de Siffin : Mou^awiyah et son armée ». Fin de citation

 

Suite :

Dans Ar-Rawdou l-‘Anif, un homme a dit à ^Oumar, que Allah l’agrée : « J’ai vu cette nuit dans le rêve comme si le soleil et la lune s’entre-tuaient et avec chacun il y avait des étoiles ». ^Oumar lui a dit : « avec lequel des deux tu étais ? » Il lui a dit : « J’étais avec la lune ». Il lui a dit : « Tu étais avec celle qui est effacée. Va-t-en et ne fais plus aucun travail pour moi ». Il l’a limogé. Il fut tué le jour de Siffin avec Mou^awiyah et il s’appelait Habis Ibnou Sa^d.

D’après Abou Sa^id Al-Khoudriyy : « Nous transportions les briques pour construire la mosquée une par une et ^Ammar les portait deux par deux. Le Prophète  l’a alors vu et s’est mis à lui enlever la poussière de terre en disant wayha … ». L’auteur a dit Al-Khasa’is : « Ce hadith –celui de ^Ammarest moutawatir, plus de dix compagnons l’a rapporté ».

 

Parmi ce qui constitue une preuve claire que Mou^awiyah n’était pas Moujtahid dans son combat contre ^Aliyy d’un ijtihad conforme à la Loi, c’est qu’il disait aux gens : Nous n’avons pas de pacte d’allégeance à faire à ^Aliyy car il a manqué à la loi du Talion pour le sang de ^Outhman à l’encontre de ses assassins. Il disait à ^Aliyy : Nous ne te ferons pas de pacte d’allégeance tant que tu n’as pas exécuté les assassins de ^Outhman. Par la suite, lorsque notre maître Al-Haçan s’était destitué en sa faveur et qu’il était devenu lui le Calife, il n’a pas cherché à venger l’assassinat de ^Outhman. Il s’est occupé d’autre que cela. Son objectif était en effet la souveraineté et il avait atteint son objectif. Il manifeste par cela que son souci n’était pas d’appliquer le Talion en faveur de ^Outhman, que Allah l’agrée, mais il cherchait plutôt ceux qui s’étaient ralliés à ^Aliyy, que Allah l’agrée, leur nuisait et les tuait. Il était auparavant gouverneur d’Egypte, d’Irak du Cham et d’autres pays que ceux-là qui étaient sous la souveraineté des musulmans du temps de ^Outhman. ^Outhman avait par ailleurs des fils âgés qui n’ont pas requis de ^Aliyy qu’il leur applique le talion pour l’assassinat de leur père. Si les fils de ^Outhman avaient demandé l’application du Talion pour leur père et qu’ils lui avaient donné les noms des assassins, il le leur aurait permis. ^Aliyy fait partie des plus ascètes des créatures de Allah à l’égard du bas-monde. C’est lui qui le jour de sa mort, on n’avait trouvé sur lui que sept cents dirhams qu’il avait laissés pour s’acheter un serviteur, tout comme l’a rapporté Ibnou Hibban de la parole de Haçan fils de ^Aliyy dans son discours qu’il a donné le jour de la mort de son père. Mou^awiyah connaissait l’ascèse de ^Aliyy. Mais il a prétendu vouloir appliquer le Talion aux assassins de ^Outhman pour parvenir en réalité au pouvoir. La manière légale de l’application du Talion est que la famille de la victime accuse un assassin précis auprès d’un juge. Ils lui demandent de leur permettre de se venger de lui. Or tout cela ne s’était pas produit. Mou^awiyah n’est pas de la famille de ^Outhman. Sa famille sont ses fils pubères. Certains d’entre eux étaient des gens de science et de mérite.

Tous ceux qui disent que les combattants de ^Aliyy n’étaient pas dans le péché parce qu’ils auraient fait un ijtihad, n’ont pas de réponse au hadith :

من خرجَ من الطاعةِ وفارقَ الجماعةَ فقد خلعَ ربقة الإسلام من عنقه حتى يراجع

(man kharaj mina ttaa^ati wa faraqa l-jama^ata faqad khala^a ribqata l-‘Islami min ^ounouqihi hatta youraji^)

ce qui signifie : « Celui qui se rebelle contre l’autorité et quitte le groupe aura ôté la corde de l’Islam de son cou jusqu’à ce qu’il revienne à l’obéissance au gouverneur » car ce hadith est explicite pour indiquer que la rébellion contre le calife fait partie des grands péchés. Il est ainsi connu d’évidence de la religion qu’il n’est pas permis de se rebeller contre le Calife bien-guidé en raison des textes explicites rapportés à ce sujet et l’unanimité des savants de la communauté. Le Messager de Allah a décrit les combattants de ^Aliyy dans la bataille de Siffin comme étant des boughat –des rebelles–. La rébellion n’a pas d’autre sens que l’injustice et le dépassement de la limite.

AdhDhoulm est de deux sortes : que la personne fait preuve de dhoulm envers elle-même et qu’elle soit injuste envers d’autres qu’elle. Ce qu’ont fait ceux-là est une injustice envers autrui. L’injustice envers autrui ne peut être qu’un grand péché comme l’a dit le Messager de Allah :

الظلم ظلمات يوم القيامة

(adhdhoulmou dhouloumatoun yawma l-qiyamah)

ce qui signifie : “L’injustice ce sera des ténèbres pour la personne au jour du jugement », puisqu’ils ont tué plus de vingt mille personnes.

Pour ce qui est du dhoulm de la personne envers elle-même, il se peut que ce soit un péché, tout comme il se peut que ce soit un manquement ne comportant pas de désobéissance. C’est de cette catégorie qu’est la parole de Younous ^alayhi s-salam dans le ventre du gros poisson : (soubhanaka ‘inni kountou mina dhdhalimin). C’est ce sens-là que certains spécialistes de la jurisprudence ont donné à ce qui figure dans Abou Dawoud du hadith de ^Amr Ibnou Chou^ayb au sujet duquel il y a divergence chez les spécialistes du hadith. Il y a été cité que le woudou est par trois fois et que celui qui a ajouté ou diminué, il aura agi en mal et été injuste (‘aça’a wa dhalama). Certains savants de jurisprudence ont dit que (dhalama) concerne celui qui a diminué par rapport aux trois fois, qui a donc fait le woudou une fois ou deux fois chaque membre. Ce serait alors quelqu’un qui n’a pas été accompli dans son woudou et qui aura sa récompense diminuée par rapport à celui qui fait son woudou trois fois chaque membre. D’autres ont dit : sa parole (dhalama) concerne celui qui ne s’est même pas lavé une fois en ayant délaissé la partie de la main, du pied ou du visage qu’il est un devoir de laver.

Quant à ce que dit certains impudents que ^Aliyy n’a pas été investi de sa fonction de Calife par un pacte d’allégeance pour dire que celui qui le contredit soit considéré comme s’étant rebellé contre un Calife, ceci fait partie du plus infondé de l’infondé et des plus grandes ignorances. En effet, ce n’est pas chaque individu des musulmans qui a fait pacte d’allégeance à Abou Bakr. ^Oumar également, (il ne lui a pas été fait le pacte d’allégeance) mais c’était Abou Bakr qui l’a désigné pour lui succéder. ^Outhman, ce furent six qui lui avaient fait pacte d’allégeance parmi lesquels figurait ^Aliyy. Quant à ^Aliyy, ce furent les émigrants (mouhajiroun) et les partisans (al-‘ansar) qui lui firent pacte d’allégeance. Ce pacte est ainsi donc confirmé pour chaque individu des musulmans, aussi bien Mou^awiyah que les gens de Ach-Cham qui étaient avec lui et qui ont combattu ^Aliyy. Tout comme il n’est pas permis de se rebeller contre Abou Bakr, ^Oumar et ^Outhman, il n’est également pas permis de se rebeller contre ^Aliyy. Comment quelqu’un pourrait-il s’imaginer le contraire alors qu’il a été confirmé au sujet du mérite de ^Aliyy plusieurs hadith qui n’ont pas été mentionnés au sujet d’autres que lui.

Le Messager de Allah r a dit à son sujet :

من كنت مولاه فعلي مولاه اللهم والِ من والاه وعاد من عاداه

(man kountou mawlahou fa^aliyyoun mawlahou ; Allahoumma wali man walahou wa ^adi man ^adah)

[rapporté par Ibnou Hibban et An-Naça’iyy au sujet des mérites de ^Aliyy] ce qui signifie : « Celui qui m’aime, qu’il suive ^Aliyy. Ô Allah donne la victoire à celui qui se rallie à lui et prive de victoire celui qui le prend pour ennemi ».

Il a dit aussi :

من ءاذى علياً فقد ءاذاني

(man ‘adha ^Aliyyan faqad ‘adhani)

[rapporté par Al-Hakim dans Al-Moustadrak et il l’a jugé sahih et Adh-Dhahabiyy a été en accord avec lui] ce qui signifie : « Celui qui nuit à ^Aliyy, il m’aura nuit à moi ».

Mouslim et d’autres ont rapporté de ^Aliyy que Allah l’agrée qu’il a dit :

إنه لعهد النبي الأمِّيِّ إِلَيَّ لا يحبني إلا مؤمن ولا يبغضني إلا منافق

(innahou la^ahdou n-nabiyyi l-‘oummiyyi ‘ilayya la youhibbouni ‘il-la mou’minoun wa la yabghadouni ‘il-la mounafiq)

ce qui signifie : « C’est la promesse que m’a faite le Prophète qui ne lit pas et n’écrit pas : ne m’aime qu’un croyant et ne me hait qu’un hypocrite ».

Le Prophète r a dit :

إن منكم من يقاتل على تأويله كما قاتلت على تنـزيله

(inna minkoum man youqatilou ^ala ta’wilihi kama qataltou ^ala tanzilihi)

ce qui signifie : « Il y aura parmi vous qui combattra pour défendre des sens du Qour’an tout comme j’aurai combattu pour défendre qu’il est révélé ». Abou Bakr a dit alors : est-ce que ce sera moi Ô Messager de Allah ? Il a dit : (لا) (la) ce qui signifie : « Non ». ^Oumar dit alors : Est-ce moi Ô Messager de Allah ? Il a dit : (لا) (la) ce qui signifie : « Non ». Il a dit : (هو خاصف النعل) (houwa khasifou n-na^l) ce qui signifie : « Ce sera celui qui répare ses sandales ». ^Aliyy était à ce moment en train de réparer ses sandales. Ceci est sahih et rapporté par Ibnou Hibban.

Mouslim a rapporté que le Messager de Allah r a dit :

إني تارك فيكم ثقلين لا تضلوا ما تمسكتم بهما كتاب الله وعترتي أهل بيتي أذكركم الله في أهل بيتي

(inni tarikou fikoum thaqalayni la tadillou ma tamassaktoum bihima : kitaba l-Lahi wa ^outrati, Ahlou bayti. ‘Oudhakkiroukoumou l-Laha fi ahli bayti)

ce qui signifie : « J’ai laissé parmi vous deux choses telles que vous ne serez pas perdus si vous vous y attachez : le Livre de Allah et le pas de chez moi, les gens de ma famille. Je vous rappelle de craindre Allah au sujet des gens de ma famille ». Ainsi donc ceux qui l’ont combattu ont contredit ce hadith.

Quant au fait que Al-Houçayn, que Allah l’agrée, se soulève contre Yazid, c’était légitime et légal. En effet, aucun des émigrants ni des partisans n’avait fait pacte d’allégeance à Yazid. Les gens de Médine ne lui avaient pas fait pacte d’allégeance. Son investiture n’avait donc pas été confirmée. Plusieurs malikiyy ont dit cela comme ceux qui ont fait le commentaire de Khalil. Mou^awiyah avait œuvré auparavant pour qu’il lui succède. Il parlait à l’un et à l’autre. Il leur disait prenez mon fils Yazid en tant que successeur à moi après moi. C’est un conseil que je vous donne. Il n’avait pas retenu de se faire succéder par les fils des compagnons comme le fils de ^Oumar ou ^Abdou l-Lah Ibnou zZoubayr. Il a transformé le califat en tradition des rois de perse. Ces deux-là étaient des savants vertueux. Mais Yazid lui n’était pas des gens de science et de vertu. Il a été investi de la présidence conformément à la parole du Messager de Allah  :

هلاك أمتي على أيدي أغيلمة من قريش

(halakou ‘oummati ^ala ‘aydi ‘oughaylimatin min qouraych)

[rapporté par Al-Boukhariyy et d’autres] ce qui signife : « Une cause de la perte au sein de ma communauté sera par des jeunes de Qouraych ».

Ont été confirmes les propos du Messager de Allah  :

الخلافة بعدي ثلاثون سنة ثم يكون ملك عضودٌ

(al-khilafatou ba^di thalathouna sanatan thoumma yakounou milkoun ^adoud)

ce qui signifie : « Le califat après moi sera de trente ans, après quoi ce seront des souverains durs ». Les trente années ont été accomplies avec Al-Haçan fils de ^Aliyy. Il a en effet désigné pour succéder à son père et a assuré le califat durant six mois. Les trente années s’étaient ainsi écoulées et s’est destitué en faveur de Mou^awiyah afin de préserver le sang des musulmans. Al-Haçan avait été désigné par un pacte d’allégeance de la part des émigrants et des partisans à Médine. Lorsque Al-Haçan s’était déchargé en faveur de Mou^awiyah, Mou^awiyah était devenu Calife.

Détailler le sujet ici comme nous l’avons fait n’est pas une chose qui mène à insulter les compagnons. C’est plutôt prendre la voie des spécialistes du hadith. Les gens du hadith ont mentionné ces sujets dans leurs livres.

Pour ce qui est du hadith :

ويح عمار تقتله الفئة الباغية يدعوهم إلى الجنة ويدعونه إلى النار

(wayha ^Ammarin taqtoulouhou l-fi’atou l-baghiyah ; yad^ouhoum ‘ila l-jannati wa yad^ounahou ‘ila n-nar)

ce qui signifie : “Pauvre ^Ammar, c’est le groupe rebelle qui va le tuer. Il les appelle au paradis alors que eux l’appellent à l’enfer », c’est Al-Boukhariyy qui l’a rapporté.

Quant au hadith :

لا أشبع اللَّه بطنه

(la ‘achba^a l-Lahou batnah)

ce qui signifie : « Que Allah fait que son ventre ne soit jamais rassasié », au sujet de Mou^awiyah, il a été mentionné par Mouslim.

Il en est de même pour tout autre que cela parmi les hadith et les nouvelles rapportées (athar), que nous avons mentionné dans cet écrit, tous ont été mentionnés par les Mouhaddith.

L’habitude des Mouhaddith était de réciter le hadith dans des assemblées auxquelles assistaient les plus âgés et les plus jeunes, même l’enfant de sept ans. Pour plus de précisions, ils chargeaient des gens qui transmettaient à haute voix la parole du Mouhaddith, tout comme les gens transmettent à haute voix la parole de l’imam qui dirige la prière. Il y avait en cela un intérêt pour la religion en plaçant les choses à leur juste contexte et afin de ne pas considérer équivalents celui qui a du mérite et celui qui en a moins. Si on délaissait ces présentations et ces détails des vérités, certains pourraient croire que ce qu’avait fait Mou^awiyah est légitime et qu’il serait alors permis de le suivre en cela. Or il y a en ceci un voile et une déformation de la Loi, puisque ceci diminue de la gravité de la rébellion contre le calife, gravité de laquelle le Qour’an ainsi que le hadith ont fortement insisté. Allah ta^ala dit :

يا أيها الذين ءامنوا اطيعوا اللَّه واطيعوا الرسول وأولي الأمر منكم

(Ya ‘ayyouha l-ladhina ‘amanou ‘ati^ou l-Laha wa ‘ati^ou r-raçoula wa ‘ouli l-‘amri minkoum)

ce qui signifie : « Ô vous qui avez cru, obéissez à Allah, obéissez au Messager et à celui qui est en charge de vous –votre gouverneur– ».

Le Messager a dit :

من كره من أميره شيئاً فليصبر فانه من يخرج من السلطان فيموت على ذلك إلا مات ميتة جاهلية

(man kariha min ‘amirihi chay’an fa l-yasbir fa’innahou man yakhroujou mina s-soultani fayamoutou ^ala dhalika ‘il-la mata mitatan jahiliyyatan)

ce qui signifie : « Celui qui ne supporte pas une chose de son Emir, qu’il patiente avec lui. Il n’y a pas un seul qui se rebelle contre le Sultan et qui est mort sur cela sans qu’il meure d’une mort jahiliyy ».

Indiquer ces sujets contribue à préserver ce que Allah a rendu important ainsi que Son Messager. Abandonner cela contribue à le perdre.

Quant à insulter les compagnons au sujet duquel il y a eu interdiction par la parole du Messager de Allah  :

لا تسبوا أصحابي

(la tasoubboushabi)

ce qui signifie : « N’insultez pas mes compagnons », il s’agit d’insulter la totalité des compagnons ou de blâmer l’un d’entre eux sans raison légale, du moment qu’il n’a rien commis qui lui fait mériter la mise en garde. C’est le cas des insultes proférées par les khawarij lorsqu’ils s’étaient rebellés contre ^Aliyy alors qu’auparavant ils combattaient à ses côtés. Ils l’ont insulté et ont insulté ceux qui s’étaient ralliés à lui. Ils ont été jusqu’à le déclarer mécréant ainsi que ceux qui l’avaient rallié. Mais blâmer des individus parmi les compagnons pour une raison valable selon la Loi, cela a été confirmé par le texte même du hadith. Ainsi, le Messager ^alayhi s-salam, a dit au sujet d’un serviteur à lui qui se dénommait Karkarah, et qui était chargé de la famille du Prophète pendant la conquête ; cet homme était mort durant la conquête ; Le Messager a dit : (هو في النار) (houwa fi n-nar) ce qui signifie : « Il est en enfer ». Ils ont trouvé alors qu’il avait volé un voile du butin. Rapporté par Al-Boukhariyy.

Mouslim a rapporté de ^Abdou r-Rahman Ibnou ^Abdi Rabbi l-Ka^bah qu’il a dit à ^Abdou l-Lah Ibnou ^Amr Ibni l-^As que le fils de ton oncle paternel Mou^awiyah nous ordonne de consommer les biens des uns des autres injustement et de nous entre-tuer. ^Abdou l-Lah Ibnou ^Amr s’est tu un instant puis lui a dit :

أطعه في طاعة اللَّه واعصه في معصية اللَّه

(ati^hou fi ta^ati l-Lahi wa ^sihi fi ma^siyati l-Lah)

ce qui signifie : « Obéis-lui en ce qui constitue une obéissance à Allah et désobéis-lui en ce qui constitue une désobéissance à Allah ». ^Abdou l-Lah Ibnou ^Amr le compagnon n’a pas dit à ^Abdou r-Rahman Ibnou ^Abdi Rabbi l-Ka^bah qui fait partie des successeurs dignes de confiance des compagnons : (tu as blâmé Mou^awiyah et le Messager a dit ce qui signifie : N’insultez pas mes compagnons).

Les savants du hadith n’ont pas cessé de mentionner ce hadith rapporté par Mouslim lorsque le Messager de Allah a envoyé ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abbas pour lui appeler Mou^awiyah. ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abbas était parti l’appeler mais il l’a trouvé en train de manger. Il a dit : Ô Messager de Allah, il est en train de manger. Le Messager de Allah lui a dit : (ارجع فادعه) (irji^ fad^ouhou) ce qui signifie : «retourne et appelle-le ». Il est reparti puis est revenu en disant : Ô Messager de Allah, il est en train de manger. Il a alors dit : (لا أشبع اللَّه بطنه) (la ‘achba^a l-Lahou batnah) ce qui signifie : « Que Allah fait que son ventre ne soit jamais rassasié ». Ceci est bien un blâme de la part du Messager et non pas une invocation en sa faveur. En effet, trop manger n’est pas la qualité des pieux. Le Messager de Allah a dit :

المؤمن يأكل في معى واحد والكافر يأكل في سبعة أمعاء

(al-mou’minou ya’koulou fi ma^an wahidin wa l-kafirou ya’koulou fi sab^ati ‘am^a’in)

ce qui signifie : “Le croyant accompli mange le un septième de ce que mange le mécréant ». Trop manger est un blâme et non pas une éloge. Le Messager de Allah a dit r :

ما ملأ ابن ءادم وعاء شرا من بطنه، بحسب أحدكم لقيمات يُقمن صلبه، فإن كان ولا بد فثلث للطعام وثلث للشراب وثلث للنفس

(ma mala’a bnou ‘Adama wi^a’an charran min batnihi ; bihasbi ‘ahadikoum louqaymatoun youqimna soulbahou ; fa’in kana wa la boudda fathoulouthoun li tta^ami wa thoulouthoun li ch-charabi wa thoulouthoun li t-tanaffouci)

ce qui signifie : « Le fils de Adam n’aura pas rempli un pire récipient que son ventre. Que chacun d’entre vous se suffise de quelques bouchées qui lui permettent de garder sa santé. S’il était nécessaire, qu’il se suffise d’un tiers pour la nourriture, un tiers pour la boisson et un tiers pour la respiration ». Rapporté par At-Tirmidhiyy qui a dit haçan sahih.

Ce qui fait partie des choses étranges, c’est que certains ont dit que la parole du Messager à Mou^awiyah (لا أشبع اللَّه بطنه) (la ‘achba^a l-Lahou batnah) ce qui signifie : « Que Allah fait que son ventre ne soit jamais rassasié » est une éloge pour lui ! La corruption de ces propos est apparente en raison de sa contradiction avec les deux autres hadith d’une contradiction claire. Le Messager fait l’éloge du fait de se limiter à quelques bouchées. Il approuve que le croyant se suffise de quelques bouchées, que ce qu’il mange soit de faible quantité.

Nous disons cela, et Allah sait les consciences et les fors intérieurs. Les actes valent selon leur intention et Allah sait nos intentions. A Lui le devenir et le retour pour le jugement.