Le tawhid de Allah dans Son acte
La louange est à Allah le Seigneur des mondes. Que Allah honore et élève davantage le rang de notre maître Mouhammad et qu’Il préserve sa communauté de ce qu’il craint pour elle. Nous demandons à Allah qu’Il nous fasse apprendre ce que nous ignorons, qu’Il nous fasse nous rappeler de ce que nous avons oublié et qu’Il nous augmente en connaissances et nous Lui demandons de nous préserver de l’état des gens de l’enfer. Nous demandons à Allah qu’Il fasse que nos intentions soient sincères par recherche de son agrément.
Parmi les fondements de la croyance islamique que le messager de Allah nous a amenés et qui sont communs à tous les prophètes, ce sur quoi étaient les compagnons ainsi que le Salaf vertueux (les musulmans des trois premiers siècles de l’Hégire), il y a le tawhid de Allah dans les actes. C’est que la personne ait pour croyance que Allah agit par une toute puissance qui est de toute éternité sans contact et sans instrument parce que Allah n’est pas un corps palpable ni un corps impalpable. Allah est exempt des organes, des membres et de tout ce qui est des caractéristiques des corps. Parmi ces fondements, c’est que la personne ait pour croyance que Allah est le seul Créateur, c’est-à-dire que Lui seul fait entrer en existence. Aucune créature ne s’associe à Lui en cela, que ce soit les créatures qui sont dotées d’âmes et les créatures qui n’ont pas d’âme. Allah est le Créateur de tout ce qui profite et de tout ce qui nuit, des créatures et de toute substance (ce qui a un volume et des dimensions) et de faits et des conséquences. Il n’y a pas de manquement à ce qu’Il fait. S’Il veut qu’une chose ait lieu, cette chose aura lieu. C’est cette croyance correcte que la raison saine accepte. Ceci s’appelle chez les savants du tawhid « le tawhid de Allah dans Son acte », c’est-à-dire que nul ne s’associe à Lui pour Son acte. Cette croyance est celle qui est parvenue dans le Qour’an, que le Messager nous a transmise et qu’il a enseignée aux compagnons. C’est cette croyance sur laquelle étaient le Salaf vertueux, c’est-à-dire les musulmans des trois premiers siècles de l’Hégire.
Il a été rapporté d’après le grand soufi Al-Jounayd Al-Baghdadiyy lorsqu’il a été interrogé au sujet du Tawhid, il a dit « c’est Al-Yaqin », c’est-à-dire la certitude. Il a dit : « Il n’y a pas de Créateur pour les substances (al-‘a^yan) ou les actes (al-‘a^mal) si ce n’est Allah. Preuve en est la parole de Allah dans sourat As–Saffat qui signifie : « Allah vous a créés ainsi que ce que vous faites ». Il a indiqué que témoigner que Allah est le Créateur de toute chose, c’est cela la certitude qu’un cœur apaisé et tranquille aura. Le croyant devra faire en sorte que cette croyance reste dans son cœur pour que dans chaque situation, dans chacun de ses états, il soit de ceux qui font le Tawhid de Allah par le cœur car lorsque le croyant a cette croyance dans son cœur, les épreuves du bas monde lui seront aisées et il lui sera facile de surmonter ce qu’il craint de la part des gens. Dans cette ‘ayah : (Wa l-Lahou khalaqakoum), c’est-à-dire que « Allah vous a créés » c’est-à-dire vos corps (wa ma ta^maloun) c’est-à-dire vos actes. Ainsi, nos mouvements et nos immobilités, c’est Allah qui en est le Créateur. Allah dit : (Wa khalaqa koulla chay’in faqaddarahou taqdira) cela veut dire que Allah est le Créateur des esclaves et des actes des esclaves. Les esclaves ne créent rien du tout, aucun de leurs actes. Allah crée les causes et les effets. Il a créé le médicament et la guérison, la nourriture et le fait d’être rassasié, l’eau et l’étanchement de la soif lorsqu’on boit. Le médicament est une cause pour la guérison, la nourriture est une cause pour être rassasié, la nourriture et la boisson sont deux causes pour que la personne reste en bonne santé, le feu est une cause de brûlure mais Allah est le Créateur des causes et des effets. Les récits sont nombreux qui témoignent de cette vérité et nous mènent à déduire qu’il n’y a pas de lien obligatoire selon la raison entre la cause et l’effet. Il est possible selon la raison que Allah crée le fait d’avoir sa soif disparue suite à une gorgée d’eau. Il est possible que Allah crée la brûlure suite au contact avec le feu et il est possible que Allah ne crée pas l’étanchement de la soif et la brûlure. Il est possible que la personne n’ait plus soif après avoir bu. Il est possible qu’elle reste toujours assoiffée. Allah, s’Il veut, Il crée l’effet habituel ou s’Il veut, Il ne le crée pas. L’existence de l’effet n’est pas une conséquence obligatoire selon la raison suite à l’existence d’une cause. Tout se produit conformément à la volonté de Allah qui est de toute éternité. La personne, il est possible que sa santé se dégrade si elle ne mange pas et si elle ne boit pas et il est possible que sa santé ne se dégrade pas. Des savants ont confirmé que des gens avaient délaissé le fait de manger et de boire pendant une longue période et leur santé ne s’est pas détériorée. Le fait de ne pas manger et de ne pas boire pendant quelques jours entraîne d’habitude la mort. Combien de malades prennent le même médicament pour la même maladie mais ne guérissent pas. La croyance des gens de la vérité entraîne le fait qu’il ne se produit pas ne fut-ce un clin d’œil, un profit ou une nuisance sans que ce soit par la prédestination de Allah par Sa puissance et Sa volonté. Il n’y a pas de différence en cela pour le bien et le mal, la foi ou la mécréance, la réussite ou l’échec. Tout cela se produit par la volonté de Allah.
Ainsi, ‘Ibrahim, son peuple l’a lancé dans un feu immense. Ils ont attisé un feu mais ce feu n’a pas pu le brûler ni même ses habits. Allah dit dans sourat Al-‘Anbiya’/69 ce qui signifie : « Nous avons dit : ô feu, sois fraîcheur et paix pour ‘Ibrahim ». Quand ‘Ibrahim avait donné les preuves à son peuple que ce qu’ils adoraient d’autre que Allah ne méritait pas l’adoration, il leur a dit : « Cette lune qui se lève et qui se couche, qui est limitée, qui a une forme, une couleur, elle a besoin du Créateur Qui l’a spécifiée par ses caractéristiques ». Il leur a expliqué que ce Créateur est exempt des formes, de la couleur et que c’est Lui Qui spécifie les choses. Mais ils n’ont pas accepté la vérité et ont voulu le punir. Ils ont allumé un feu tellement intense qu’ils ne pouvaient plus s’en approcher et y ont lancé ‘Ibrahim avec une catapulte. Allah n’a pas voulu que l’effet habituel du feu qui est la brûlure se produise. Des gens vertueux ont eu les mêmes choses extraordinaires que notre maître ‘Ibrahim mais pour les saints, cela s’appelle prodige. Entre autres, il y a Abou Mouslim Al-Khawlaniyy qui était un saint vertueux. Il y avait un homme qui s’appelle Al-‘Aswad Al-^Ansiyy qui avait prétendu être prophète mais c’était un menteur. Il avait ordonné à ceux qui l’avait suivi dans son égarement de lancer le saint vertueux Abou Mouslim Al-Khawlaniyy dans le feu mais le feu ne l’a pas brûlé.
Il y a des personnes qui n’ont pas appris la science de la religion et qui parlent en suivant leurs passions. Ils s’arrêtent dans leur raisonnement à ce qui est apparent. Ils ont des croyances qui sont contraires à la croyance du Messager. Par exemple, certains d’entre eux disent que ces causes que Allah a asservies aux gens créent les effets ! Ils prétendent que les causes par leur nature entraînent l’existence des effets. Il se produit que dans la vie de tous les jours les causes sont provoquées mais que l’effet habituel ne se produit pas. Notre Prophète nous a expliqué cela par sa parole qui signifie : « Certes, Allah a créé la maladie et Il a créé le remède. Si le malade utilse le remède, il guérira par la volonté de Allah ». Sa précision « il guérira par la volonté de Allah » est une preuve que les effets quels qu’ils soient ne sont pas un résultat obligatoire selon la raison de la cause. Il se peut que nous voyons des gens qui mangent une nourriture en quantité équivalente et qui ont la même taille, le même âge, il y a certains qui sont rassasiés, d’autres pas. Il se peut qu’il y ait des gens malades de la même maladie qui utilisent le même médicament, certains guérissent, d’autres pas. Si ce médicament créait par lui-même la guérison, alors chaque malade qui l’aurait utilisé dans la même configuration de maladie aurait guéri. Allah a créé différentes créatures et Il leur a accordé des couleurs différentes et des mérites différents. Ceci est une preuve que tout ce qu’il y a dans ce monde est par la création de Allah. Il y a une sorte d’oiseaux qui est très rare, qui s’appelle as-samandal, dans lequel Allah a créé une spécificité que les autres n’ont pas : sa peau n’est pas brûlée par le feu. Il se peut qu’il entre dans le feu et qu’il y trouve du plaisir. Si la peau est mise toute seule dans le feu, elle reste sans brûler alors que cet oiseau est comme les autres animaux, il a une âme, il est composé de chair, de sang, d’os. Si ce feu créait la brûlure, cet oiseau aurait brûlé. Il y a l’autruche, elle peut avaler des braises et trouve du plaisir en les mangeant sans brûler alors que l’autruche est une créature de Allah, de sang de chair et d’os. Il y a parmi les créatures étonnantes, le chameau qui mange les épines et les morceaux de verre qu’il broie dans sa bouche et avale. Allah fait ce qu’Il veut dans ce qui Lui appartient.
En résumé, il est un devoir d’avoir pour croyance que les cause ne créent pas les effets, que c’est Allah Qui crée les effets suite à l’existence des causes. Les causes habituelles ne créent pas les effets, c’est Allah Qui crée ce qui profite et ce qui nuit. Parmi les noms de Allah, il y a Ad–Darrou : Il est Celui Qui crée ce qui nuit et An-Nafi^ou : Il est Celui Qui crée ce qui profite. Il y a une parole réputée chez les musulmans dans leurs invocations (Ô Toi Qui crée les causes et les effets). C’est Lui Qui crée dans la cause l’effet habituel et ce sont des paroles qui reflètent la croyance correcte. Allah est le Créateur des êtres et des actes. Al-kasb ou l’acquisition, c’est l’acte de l’esclave et c’est ce sur quoi il sera rétribué ou ce sur quoi il aura à rendre compte dans l’au-delà. L’acquisition, c’est le fait que l’esclave oriente son intention et sa volonté vers l’acte et Allah lui crée cet acte. Cette orientation de l’intention est également par la création de Allah. Allah dit : (‘Inna koulla chay’in khalaqnahou biqadar) ce qui signifie : « Allah crée toute chose selon une prédestination ».
Ce bas monde est une résidence de passage. Celui qui est intelligent prend de son lieu de passage pour son lieu de séjour. Le bas monde ne reste pour personne. Celui qui est raisonnable, c’est celui qui abandonne le bas monde avant que le bas monde ne l’abandonne, c’est celui qui construit sa tombe avant d’y pénétrer, qui recherche l’agrément de son Créateur. Les constructions qui y sont faites sont construites pour devenir des ruines. Alors, que chacun craigne Allah. Qu’il multiplie son acte vertueux et qu’il diminue son espoir. Celui qui est intelligent fait que son cœur ne soit pas attaché à l’amour du bas monde. Le séjour dans le bas monde n’est pas très long. Ce bas monde est comme un instant. L’âme de la personne cherche toujours à avoir plus alors enseigne-lui de se satisfaire du peu. Prends toujours exemple sur notre maître Mouhammad. Que chacun sache qu’il va mourir et qu’il sera ressuscité après sa mort et qu’il aura des comptes à rendre sur ses actes. Le bas monde est plein d’épreuves et il est connu pour son anéantissement et sa tromperie. Mouslim a rapporté que le Messager a dit ce qui signifie : « Le bas monde est tel une prison pour le croyant et tel un paradis pour le non croyant ». At-Tirmidhiyy a dit : Le Messager de Allah a dit ce qui signifie : « Ce bas monde ne vaut pas la peine d’y être attaché ; ce qui est utile dans ce bas monde, c’est l’obéissance à Allah et ce qui aide à l’obéissance à Allah » comme de l’argent obtenu d’une voie licite. Ce qui vaut la peine comme celui qui a appris la science de la religion, qui a défendu cette religion contre les mauvais innovateurs et ce qui est utile, c’est d’être de ceux qui apprennent le minimum obligatoire de la science de la religion. Que la personne ne se lasse pas de l’apprentissage de la science de la religion. Celui qui n’apprend pas la science indispensable de la religion va à sa perte et entraîne d’autres que lui avec lui et celui pour qui Allah veut le bien, Il lui fait aimer la science de la religion. Le Messager a dit ce qui signifie : « Le croyant ne se lasse pas d’un bien qu’il entend jusqu’à ce qu’il parvienne au Paradis ». Il a été rapporté de ^Iça qui était parmi les plus grands ascètes qu’il a dit ce qui signifie : « Ô vous les apôtres ! J’ai renversé le bas monde comme un récipient qu’on renverse alors ne le ramenez pas à sa position après moi ». Parmi ce qui est mauvais dans le bas monde, c’est que Allah est désobéi. Traversez le bas monde et ne vous y attachez pas. Combien de plaisirs qui n’ont duré un instant ont laissé beaucoup de chagrin. Notre maître ‘Adam a dit ce qui signifie : « Donnez naissance à ceux qui vont mourir et construisez pour ce qui va tomber en ruine ; vous allez tous être sous terre ». Il a été rapporté que notre maître Soulayman était comme sur un tapis qui volait (c’était un de ses miracles) avec des savants, des saints et des soldats. Il était passé au-dessus d’un agriculteur qui était en train de labourer son terrain. Il a levé la tête et a vu le tapis et dit (Soubhana l-Lah, combien la famille de Dawoud a comme biens). Le vent a entraîné la voix jusqu’à Soulayman qui a ordonné au tapis de descendre et a dit : « Je suis venu à toi pour que tu ne souhaites pas ce que tu ne peux obtenir ; mais sache que chaque tasbihah que Allah agrée de ta part vaut mieux pour toi que ce bas monde ». L’agriculteur lui a alors répondu : (Que Allah dissipe tes tourments comme tu as dissipé mes tourments).
Il a été rapporté qu’un homme a voulu tenir compagnie à notre maître ^Iça. Ils ont fait halte au bord d’un fleuve. Ils avaient trois morceaux de pain. Ils en ont mangé deux et le troisième est resté. ^Iça s’était dirigé vers le fleuve pour boire. A son retour, il n’a pas trouvé le troisième morceau et il a dit à l’homme : « Qui a pris le troisième ? » et l’home a dit : « Je ne sais pas ». Il a poursuivi sa route et a vu une gazelle avec deux petits. Il a pris un des deux petits, a grillé sa chair et a mangé et il s’est adressé à ce petit après sa mort et lui a dit : « Relève-toi par la volonté de Allah ». Il s’est adressé à cet homme et lui a dit : « Je te demande par Celui Qui t’a montré ce miracle, qui a pris le morceau de pain ? ». L’homme a répondu : « Je ne sais pas ! ». Ils sont arrivés près d’une terre déserte. ^Iça a ramassé beaucoup de sable et a dit : « Transforme-toi en or ». Il l’a partagé ensuite en trois parties. Il a dit à l’homme : « un tiers pour toi, un tiers pour moi et un tiers pour celui qui a pris le morceau de pain ». l’homme lui a alors avoué : « C’est moi qui ai pris le morceau de pain !». ^Iça lui a dit : « Prends tout ! » et l’a quitté. Deux hommes sont venus vers le détenteur de l’or et ont voulu le lui prendre et le tuer. Il a proposé : « On va plutôt le partager !». Les deux ont accepté. L’un d’entre eux était parti dans le village et a acheté de la nourriture et s’est dit : « Pourquoi je vais partager avec eux cet or ?! ». Il a mis du poison dans la nourriture. Les deux qui sont restés se sont dits : « Nous le tuerons et partagerons l’or ». Ils l’ont tué et ont mangé la nourriture empoisonnée et sont morts. Ces trois étaient morts auprès de l’or. ^Iça a dit à ses compagnons : « Regardez ce bas monde, regardez ses conséquences ! ». Il a été rapporté de ^Iça qu’il a dit : « L’amour du bas monde et l’amour de l’au-delà ne se réunissent pas dans le cœur du croyant accompli ». Jibril a interrogé Nouh et lui a dit : « Ô toi le Prophète qui a vécu le plus longtemps, comment as-tu trouvé le bas monde ? » Nouh a dit : « C’est comme une maison qui a deux portes ; je suis entré par l’une et je suis sorti par l’autre ».
Et Allah sait plus que tout autre.