La Preuve du Caractère Permis d’Organiser des Fêtes où l’on Chante les Eloges du Prophète
La louange est à Allah Qui a éclairé l’existence par la meilleure des créatures, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle, soient accordées à notre maître Mouhammad chaque fois que le mentionnent ceux qui l’évoquent et chaque fois qu’oublient de le mentionner ceux qui oublient.
A travers les époques apparaissent des gens qui prétendent la science et parlent au sujet de la religion ordonnée par Allah sans aucun droit, ils donnent des avis de jurisprudence sans science. Mais Allah ta^ala est Karim -Celui Qui dispense beaucoup de bien-. Il fait que cette religion de rectitude ait des héros qui la défendent et élèvent haut ses bannières de sorte que les jambes de ceux qui prétendent la science en tremblent, leurs paroles tombent comme des poussières dans le vent, et de sorte que les cœurs des croyants soient heureux par la parole des gens de la Vérité et leurs cœurs réjouis.
Organiser des assemblées de dhikr -d’évocation- sur les places et les voies publiques est une revivification d’une tradition que les gens ont failli oublier. Ainsi, beaucoup de personnes ont oublié d’invoquer Allah, de Lui obéir, c’est alors que ces bonnes fêtes sont venues pour réveiller les gens de leurs oublis, pour leur faire un rappel et les exhorter. Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Evoquez Allah debout et assis ». Et Allah dit ce qui signifie : « Ô vous qui avez cru, évoquez Allah de nombreuses fois et faites Son tasbih matin et soir ». Ainsi évoquer Allah ta^ala par une évocation correcte est une chose à laquelle la Loi incite. Les savants spécialistes de jurisprudence n’ont mentionné qu’une exeption, c’est que l’évocation de Allah par la langue dans les toilettes est une chose déconseillée. Mais dans la rue, aucun des savants moujtahid n’a dit que ce serait déconseillé. Ce qui a été rapporté au contraire dans le Qour’an, c’est d’évoquer Allah de nombreuses fois et il y a également de nombreux hadith relatifs à ces évocations dans différents lieux, comme dans le marché par exemple. L’ensemble de ces hadith indique que l’évocation de Allah dans la rue n’est pas une chose déconseillée mais que c’est bien une chose méritoire. Quant à aller faire une analogie entre la rue et les toilettes et ce qui est du même ordre au point que certains ont dit que les rues qui sont des lieux publics ne constituent pas un lieu respectable digne de l’évocation de Allah, cette analogie est infondée parce que c’est une analogie faite alors qu’il y a une grande différence. Et il est connu chez les débutants dans la science des fondements, que l’analogie (al-qiyas), c’est la fonction des moujtahid et que l’analogie a une condition, à savoir que la chose pour laquelle on fait l’analogie doit avoir un point commun avec la chose par laquelle est faite l’analogie. Puisque les conditions ne sont pas réunies ici, les paroles de ces gens-là sont donc telles du délire et les preuves les contredisent. Quant à la parole de certaines personnes prétendant la science de nos jours, qu’il y a des sons forts propagés par des hauts parleurs de sorte que cela représenterait une nuisance pour le malade et une gêne pour celui qui dort, on leur répond : comme il est surprenant l’état des gens de cette époque. Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Certes, c’est par l’évocation de Allah que les cœurs se tranquillisent ». Ainsi évoquer Allah et faire l’éloge de Son Prophète, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, est un repos pour le cœur des croyants. C’est un rappel pour celui qui oublie, qu’il soit malade ou en bonne santé. De plus, pourquoi celui qui prétend la science n’a-t-il pas utilisé sa langue et son stylo pour blâmer les fêtes de disco et de boîtes de nuit qui comportent des choses blâmables sans aucune divergence, et qui représentent une gêne pour celui qui est obéissant tout comme celui qui est désobéissant, le malade aussi bien que celui qui est en bonne santé. De même, ceux qui prétendent la science, si les sons de la musique leur plaisent et s’il leur déplaît de frapper sur le douff qui est permis, cela ne va pas changer les vérités de sorte que l’on aille blâmer l’usage du douff et se taire sur les choses interdites. Alors nous nous fions à Allah et c’est à Lui que nous nous fions hasbouna l-Lah wa ni^ma l-Wakil.
Nous avons encore en mémoire des scènes où celui qui prétend la science participe à des assemblées qui comportent des choses blâmables, sans aucune divergence entre les savants, comme les flûtes interdites et les danses des femmes pubères découvertes, alors que lui et ses pairs rient au point qu’on voit leurs dents et qu’ils battent des mains par dessus le marché. N’est-ce pas que cela peut suggérer aux gens du commun que ceci est une bonne chose à faire ? Pourquoi se satisfait-il, lui qui prétend avoir peur pour la religion des musulmans et pour le repos de leurs malades, pourquoi se satisfait-il de la musique bruyante et des chants qui sont accompagnés par ce qui contredit la Loi de l’Islam ? Nous nous rappelons ici le hadith du Messager de Allah, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés ce qui signifie : « Certes, Allah ne retire pas la science en la faisant sortir des poitrines des savants mais Allah ta^ala fait mourir les savants au point que les gens prennent des chefs ignorants et leur demandent des avis de jurisprudence, ceux-là leur donnent alors des avis de jurisprudence, s’égarant eux-mêmes et égarant les autres ». Nous demandons à Allah qu’Il nous préserve.
Ensuite, cet homme qui prétend la science, dit que l’usage du douff pour l’évocation de Allah, personne du Salaf -les musulmans des trois premiers siècles de l’Hégire – dans la communauté ni même du Khalaf -les musulmans qui sont venus plus tard- ne l’a fait et que si cela était un bien, ils nous auraient précédés en le faisant.
On lui répond : Si tu ne sais pas la vérité, alors ne discute pas de ce que tu ne connais pas, parce qu’ainsi tu donne la preuve de ta profonde ignorance et ainsi tu fais découvrir à ceux qui sont dotés de raison que tu es loin du degré des savants et encore plus de celui de moujtahid. Et peut-être ne connais-tu pas le sens de Salaf pour dire ce que tu dis ni même celui de Khalaf. Ainsi, Abou Dawoud dans ses Sounan a rapporté qu’une femme est venue au Prophète, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, et lui a dit : « Ô Messager de Allah, j’ai fait le vœu (an-nadhr) de jouer du douff auprès de toi ». Il lui dit ce qui signifie : « Accomplis ce que tu as fait comme vœu ».
Quant à la prétention de certains que le douff ne serait permis qu’à l’occasion des mariages, cela est réfuté par des preuves, parmi lesquelles ce qu’a rapporté Ibnou Majah, que le Messager, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, passait dans un quartier de Médine et qu’il avait entendu des jeunes femmes jouer du douff et chanter. Elles disaient ce qui signifie : « Nous sommes des jeunes filles de Bani n-Najjar. Quel bon voisin que Mouhammad ! ». Il leur a dit ce qui signifie : « Allah sait que je vous aime » et c’est une preuve qu’il est permis de jouer du douff, même lorsqu’il est accompagné de l’éloge du Prophète, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés. Sinon, comment le Messager aurait-il accepté qu’elles le fassent et comment aurait-il fait leur éloge ? Alors n’essaie pas de cacher le soleil avec ta main.
Ensuite, regardez ce qu’ont décrété les savants : dans Moughni l-Mouhtaj tome 4 p 429, il y a ce qui suit : « Il est permis de jouer du douff pour un mariage, pour une fête de circoncision et autre également, dans ce qui est le plus sûr et même si le douff comporte des pièces de cuivre ».
Ces gens qui renient le jeu du douff, renient cela aux gens de la vérité, à ceux qui font l’éloge du Messager, qui évoquent Allah dans la rue pour attirer davantage de gens, pour leur faire entendre des paroles qui sont de l’ordre de la croyance du Messager de Allah et de ses compagnons, et qui représente une chose que ceux qui prétendent la science ont oubliée aujourd’hui, eux qui veulent être au devant de la scène alors que l’envie a broyé le cœur. Au point que l’un d’entre eux qui prétend la science a dit qu’il enseigne aux gens du commun comment faire l’ijtihad dans l’école de Abou Hanifah ! Ceux-là ont délaissé le plus important. Ils ont laissé les gens alors qu’ils savent pertinemment qu’ils ignorent beaucoup des choses indispensables, pour en arriver finalement à renier ce qui est permis et même ce qui est obligatoire dans certains cas, ou alors pour brandir leurs épées en direction de cibles que Allah sait, ou pour renier ce qui est sujet à divergence entre les moujtahid. En contrepartie, ils se taisent devant les assimilateurs (les mouchabbihah), qui assimilent Allah à Ses créatures, ceux qui sèment le mal sur terre, ceux qui jouent de la religion. Ils ont également négligé de répliquer à ceux qui renient l’invocation en faveur du Prophète à haute voix après l’appel à la prière. Pourquoi font-ils cela ? Ces gens-là sont entourés de beaucoup de points d’interrogation que les gens dotés de raison devraient connaître.
Au point qu’ils sont allés jusqu’à rendre haram l’usage du douff s’il accompagne l’éloge du Prophète, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, et l’évocation de Allah, ils ont considéré cela comme un mal dont les conséquences sont graves. Alors qu’en réalité, laisser de pareilles personnes semer le mal sur terre, c’est bien cela qui serait dangereux et qui aurait des conséquences qui ne sont pas louables. Il convient d’être en garde contre ceux-là qui ont frappé à la porte des gens du commun, soit avec un habit qui cache leur for intérieur soit avec des paroles sans preuve, pour soutenir le faux.
Enfin, ce prétendu homme de science a posé comme condition que l’évocation de Allah et l’éloge du Prophète, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, soient en langue arabe littéraire. Mais regardez ce qu’ont rapporté Ibnou Hibban dans son Sahih ainsi que l’Imam ‘Ahmad dans son Mousnad d’après ‘Anas Ibnou Malik : « Les gens d’Abyssinie dansaient, chantaient et disaient dans leur langue (Mouhammad ^abdoun salih) : « Mouhammad est un esclave vertueux. » Il a demandé ce qui signifie : « Que disent-ils ? » On lui répondit : « Ils disent Mouhammad est un esclave vertueux » et dans une autre version, ils disaient : (Abou l-Qacim tayyib) ce qui signifie : « Le père de Qacim -le Prophète Mouhammad- est bon ». Ô toi lecteur, n’est-ce pas que les gens d’Abyssinie avaient fait l’éloge du Prophète tout en dansant et ils ont fait son éloge dans leur langue qui n’est pas l’arabe littéraire. Maintenant, où aller après cela ?
Certains de ceux qui prétendent la science, prétendent que l’innovation dans la religion c’est toute chose pour laquelle il n’y a pas eu de preuve légale, alors que l’Imam Ach-Chafi^iyy, que Allah l’agrée, a dit : « Les nouveautés parmi les choses sont de deux sortes : l’une, c’est ce qui est innové et qui contredit le Livre, la Sounnah, les textes des prédécesseurs parmi les compagnons ou l’Unanimité. Celle-là est l’innovation d’égarement. La deuxième, c’est ce qui est innové et qui fait partie des bonnes choses, qui ne comporte pas de contradiction ave aucun de ceux-là et cette nouveauté-ci n’est pas blâmable ».
L’innovation (al-bid^ah) se partage donc en deux catégories comme on le comprend du hadith de ^A’ichah, que Allah l’agrée, qui a dit : Le Messager de Allah, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, a dit [rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim] ce qui signifie : « Celui qui innove dans notre religion ce qui n’en fait pas partie, cela est rejeté ».
La première catégorie, c’est la bonne innovation (al-bid^atou l-haçanah), qui s’appelle as-sounnatou l-haçanah,-la bonne tradition-, c’est la nouveauté qui est en accord avec le Qour’an et la Sounnah. La bonne innovation n’entre pas dans le cadre de la parole du Messager de Allah, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, ce qui signifie : « Et toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement ». Ce hadith compte en effet parmi les expressions qui ont une portée générale tout en étant en réalité spécifiées (al-^ammou l-makhsous). La spécification d’une expression à portée générale, par un sens particulier est tirée à partir d’une preuve légale ou d’une preuve rationnelle qui est acceptée par tous les savants. Car si l’on délaissait cela, beaucoup de lois légales seraient perdues et il y aurait une contradiction entre les textes.
Quant à la mauvaise innovation (al-bid^atou s-sayyi’ah) qui s’appelle aussi as-sounnatou s-sayyi’ah -la mauvaise tradition-, c’est la nouveauté qui contredit le Qour’an et la Sounnah.
La commémoration de la naissance du Prophète , que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, fait partie de la première catégorie. Le premier à avoir innové le mawlid c’est le roi Al-Moudhaffar, le roi de ‘Irbil, au septième siècle de l’Hégire. Et tous les gens de science, qu’ils soient mouhaddith -spécialiste de la transmission du hadith- ou faqih -spécialiste de la jurisprudence-, tous ont approuvé cela et ont trouvé que c’était une bonne chose au point que certains ont composé pour le mawlid un récit de la naissance du Prophète, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés. Le roi Al-Moudhaffar avait préparé pour l’occasion beaucoup de nourriture et l’avait fait distribuer aux gens. Voilà maintenant que des gens parmi ceux qui prétendent la science aujourd’hui ont posé comme condition pour considérer qu’il est permis de réunir des gens pour un repas, que cela soit pour les deux fêtes ou pendant les jours de at-tachriq ! Or il n’y a aucune preuve pour interdire la réunion en d’autres occasions que celles-là, que ce soit pour le repas ou autre chose. Si tel était le cas, comment les musulmans – savants ou autres -, comment auraient-ils considéré ce qu’a fait Al-Moudhaffar comme étant une bonne chose ? Allah ta^ala dit ce qui signifie : « Et ils donnent la nourriture au détriment d’eux-mêmes, à un pauvre, un orphelin et un prisonnier ». Allah ta^ala n’a pas posé comme condition dans ce don de nourriture que cela n’ait pas lieu lors d’une réunion de plusieurs personnes !
Certains également de ceux qui prétendent la science ont posé comme condition que la bonne tradition en question, c’est ce qu’a fait le Messager ou bien ses compagnons. Alors que le Messager, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, a dit ce qui signifie : « Celui qui instaure dans l’Islam une bonne tradition ». Le Prophète, que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés, n’a pas dit : (à mon époque seulement ou à l’époque de mes compagnons après moi seulement). Pourquoi ceux-là qui prétendent la science veulent-ils limiter et restreindre la miséricorde de Allah qui est large ? Pourquoi ces gens-là, qui sont dans l’oubli, ne s’occupent-ils pas de réprouver ce qui est blâmable au lieu de renier ce qui est recommandé et légal ? D’autre part, ^Abdou l-Lah Ibnou Mas^oud, que Allah l’agrée, a dit : « Ce que les musulmans considèrent comme une bonne chose, alors c’est une bonne chose selon le jugement de Allah. Et ce que les musulmans considèrent comme une mauvaise choses, alors c’est une chose mauvaise selon le jugement de Allah ». Il n’a pas restreint cela, que Allah l’agrée, à une époques ou à une autre. Ainsi le jugement est conforme à ce que considèrent les musulmans et les choses ne sont pas fondées sur l’avis d’un groupe qui s’est singularisé de l’ensemble de la communauté. Abou Sa^id Al-Badriyy le compagnon a dit : « La communauté de Mouhammad ne sera pas unanime sur une hérésie ».
Qui plus est, l’écriture des points sur les lettres du Mous-haf n’a jamais eu lieu au temps du Messager. Ce n’est pas le Messager qui a ordonné de le faire ni même les compagnons. C’était un tabi^iyy, un homme de ceux qui sont venus après les compagnons qui s’appelle Yahya Ibnou Ya^mar, c’est lui qui a inscrit les points sur les lettres. Que vont dire ceux-là, qui sont des imposteurs dans la science, et qui n’en ont même pas senti l’odeur ?!!!
Ces mihrab concaves qui n’existaient pas au temps du Messager et que les musulmans jusqu’à nos jours construisent dans les mosquées, que vont-ils en dire ? Seul ce groupe égaré les a reniés. Mais c’est un groupe auquel on n’accorde aucune considération.
En conclusion, le conseil pour ceux-là, qui prétendent la science, c’est d’abandonner la voie déviée qu’ils ont prise et de se rappeler le jour du jugement, le jour où leurs actes leurs seront exposés. Quel sera leur état lorsque les livrets de leurs actes leurs seront exposés, alors qu’ils comporteront le reniement de ce qui n’est pas blâmable, la déviation, le changement et la modification ? Qu’ils se rattrapent et prennent la voie des gens de la vérité, et qu’ils s’occupent d’apprendre auprès des gens de la connaissance, ensuite qu’ils enseignent cela et qu’ils renient les choses dont le caractère blâmable ne fait l’objet d’aucune divergence comme le fait d’assimiler Allah à Ses créatures, comme le fait d’insulter Allah, ce que beaucoup de gens du commun ont pris pour habitude de faire, au lieu de dépenser tous leurs efforts pour combattre les gens de la vérité.
Et Allah ta^ala, c’est Lui Qui défend ceux qui ont cru. Et la dernière de nos invocations, c’est la louange à Allah le Seigneur des mondes.