Tafsir : sourat Al-Fatihah
بسم الله الرحمن الرحيم
Je commence par le nom de Allah le Très-Miséricordieux, le Miséricordieux
La louange est à Allah le Seigneur des mondes et que l’honneur et l’élévation en degré soient accordés au matre des messagers ainsi qu’à sa famille et ses compagnons bons et purs.
A^oudhou bi l-Lahi mina ch-chaytani r-rajim
Je recherche la préservation par Allah contre le chaytan, l’humilié
Al-Isti^adhah la demande de la préservation ne fait pas partie du Qour’an selon l’Unanimité. Elle signifie : Je demande la préservation par Allah, pour qu’Il me préserve du mal du chaytan, contre celui qui s’est rebellé, l’injuste, le mécréant parmi les jinns. Ar-rajim vient dans le même sens que al-marjoum c’est-à-dire celui qui est éloigné du bien, qui est chassé, humilié. Il est recommandé de commencer avec al-isti^adhah avant de réciter le Qour’an, c’est cela l’avis de la majorité. Il a été dit : on la récite après avoir fini la récitation du Qour’an, selon le sens qui vient communément à l’esprit de Sa parole ta^ala : {فإذا قرأت القرءان فاستعذ بالله} (fa’idha qara’ta l-qour’ana fasta^idh bi l-Lah) [sourat An-Nahl / 98] ce qui signifie : « Si tu récites le Qour’an, alors demande la préservation par Allah« . Cependant la majorité des savants ont dit : cela signifie : Lorsque tu veux réciter alors demande la préservation par Allah contre le chaytan, ceci comme dans le hadith rapporté par Al-Hamidiyy et At–Tabaraniyy :
((إذا أكلت فسمّ الله)) ce qui signifie : « Lorsque tu veux manger alors évoque le nom de Allah« , et non lorsque tu finis.
Sourat Al-Fatihah
Elle est Mecquoise, elle comporte sept ‘ayah
{بسم الله الرحمن الرحيم} (Bismi l-Lahi r-Rahmani r-Rahim) ce qui signifie : « Par le nom de Allah le Très-Miséricordieux, le Miséricordieux« . La basmalah est une des ‘ayah de la Fatihah selon l’Imam Ach-Chafi^iyy et la prière n’est pas valable sans elle. Selon Malik et Abou Hanifah, ce n’est pas une ‘ayah de la Fatihah.
Les gens du Salaf les musulmans des trois premiers sicles de l’Hégire et du Khalaf les musulmans des sicles suivants ont eu l’habitude de commencer leurs écrits et leurs ouvrages par la basmalah. La basmalah vient en effet au début de chaque sourat, mis à part Sourat Bara‘ah. Commencer par la basmalah est recommandé mais non obligatoire, avant toute chose qui est honorable selon la Loi à moins qu’il ait été rapporté autre chose comme pour la prière qui commence par le takbir (Allahou ‘akbar) et l’invocation (ad-dou^a‘) qui commence par la hamdalah (Al-hamdou li l-Lah).
Quant à ce qui ne représente pas un acte méritoire rapprochant de l’agrément de Allah et faisant partie des choses qui sont interdites, il est interdit de le commencer par la basmalah. Ainsi il n’est pas permis de prononcer la basmalah lorsque la personne boit de l’alcool. Certains hanafiyy ont dit que commencer par bismi l-Lah avant de boire de l’alcool, c’est de la mécréance. Ce qui est correct, c’est de détailler : c’est de dire celui qui en a visé la recherche des bénédictions (tabarrouk) pour la boisson d’alcool, cela est de la mécréance. Mais si la personne vise d’être protégée contre son mal, c’est interdit mais ne comporte pas de mécréance. D’autre part, commencer par la basmalah lors d’une chose déconseillée est déconseillé.
Dans la basmalah, le terme qui se rapporte au (bi) – par – de bismi l-Lah et qui n’est pas mentionné peut être soit un verbe soit un nom. Si c’est un verbe cela peut être par exemple : je commence [par]. Si c’est un nom cela peut être par exemple : mon commencement [a lieu par]. Et l’expression « le nom de Allah » indique les lettres désignant Celui Dont l’existence est obligatoire selon la raison, Qui mérite toutes les louanges. Il ne s’agit pas d’un nom dérivé d’un verbe ou d’un nom, ce n’est pas un nom dérivé.
{الحمد لله ربّ العالمين} (Al-hamdou li l-Lahi Rabbi l-^alamin) ce qui signifie : « la louange est à Allah le Seigneur des mondes« . Al-hamdou, c’est la louange par la langue, pour le bien accordé conformément au choix propre à Allah et Al-hamdou li l-Lah c’est la louange à Allah selon ce qui est digne de Lui pour Ses bienfaits, Ses mérites, Lui Qui est le Seigneur des mondes. Les mondes, c’est tout ce qui est autre que Allah. Le monde est appelé ^alam car il est une ^alamah, un signe de l’existence de Allah ta^ala.
{الرحمن الرحيم} (Ar-Rahmani r-Rahim) ce qui signifie : « le Très-Miséricordieux, le Miséricordieux« . Ar-Rahman est l’un des noms qui sont propres à Allah, il signifie que la miséricorde de Allah englobe le croyant et le mécréant dans le bas-monde et qu’Il est Celui Qui fait miséricorde aux croyants seuls dans l’au-delà. Allah ta^ala dit : {ورحمتي وسعت كل شيء فسأكتبها للذين يتقون} (wa rahmati wasi^at koulla chay’in faa’aktoubouha lilladhina yattaqoun) [sourat Al-‘A^raf / 156] ce qui signifie : « Ma miséricorde englobe toute chose et Je la prescris à ceux qui font preuve de piété » c’est-à-dire dans l’au-delà. Ar-Rahim c’est : Celui Qui fait miséricorde aux croyants. Allah ta^ala dit : {وكان بالمؤمنين رحيماً} [sourat Al-‘Ahzab / 43] ce qui signifie : « Il est miséricordieux pour les croyants« . Ar-Rahman est plus éloquent, plus fort que Ar-Rahim selon la langue car la construction du mot Ar-Rahman est plus longue que Ar-Rahim et cela implique et indique une amplification du sens.
{ملك يوم الدين} (Maliki yawmi d-din) c’est-à-dire que Allah est Celui à Qui tout appartient et Qui fait de toutes les créatures ce qu’Il veut. Yawmi d-din c’est le jour de la rétribution. Ainsi Allah est Celui à Qui appartient le bas-monde et l’au-delà, Il en fait ce qu’Il veut. Et Il dit : Maliki yawmi d-din. Dans cette ‘ayah, le jour du jugement a été précisé par glorification du jour de la rétribution, en raison de la gravité des grandes épreuves qui auront lieu à ce moment.
{إياك نعبد وإياك نستعين} (‘Iyyaka na^boudou wa ‘iyyaka nasta^in) c’est-à-dire que Allah ta^ala Lui seul mérite que l’on s’humilie pour Lui, de l’extrême humiliation. Et c’est de Lui que l’on demande l’aide pour faire le bien et pour la persévérance sur la bonne guidée, car les cœurs sont sous la domination de Allah ta^ala. Cette ‘ayah indique que l’on demande l’aide de Allah, l’aide particulière, c’est-à-dire qu’on demande que Allah crée pour l’esclave ce qui lui est utile, car c’est Allah Qui crée les choses de la vie de Son esclave. Cependant le sens n’est pas que l’on ne demande pas l’aide d’autre que Allah dans l’absolu. Pour preuve ce qui est parvenu dans le hadith :
((والله في عون العبد ما كان العبد في عون أخيه))
(wa l-Lahou fi ^awni l-^abdi ma kana l-^abdou fi ^awni ‘akhih)
ce qui signifie : « Allah aide l’esclave tant que l’esclave aide son frère« .
{إهدنا الصراط المستقيم} (‘Ihdina s–sirata l-moustaqim) c’est-à-dire : Honore-nous, pour avoir la persévérance sur la bonne guidée, sur l’Islam.
{صراط الذين أنعمت عليهم} (Sirata l-ladhina ‘an^amta ^alayhim) c’est-à-dire la religion de ceux que Tu as honorés parmi les prophètes et les anges, à savoir l’Islam.
{غير المغضوب عليهم ولا الضالين} (Ghayri l-maghdoubi ^alayhim wa la d–dallin) ce qui signifie : « Et non la voie des ennemis de l’Islam à qui Allah destine le châtiment, ni la voie des égarés ceux qui ont dit que Dieu a un fils« .
‘Amin ne fait pas partie du Qour’an à l’Unanimité. Sa signification est : « Ô Allah, exauce-nous ».
Il est recommandé de la dire après la Fatihah dans la prière. Et il est parvenu dans le hadith ce qui signifie : « Quand l’Imam dit ghayri l-maghdoubi ^alayhim wa la d–dallin, dites : ‘Amin« .