Croyance : Ce qui est parvenu au sujet du début de ce monde
Ce qui est parvenu au sujet du commencement du monde
Lorsqu’il fut questionné au sujet du commencement de ce monde, le Prophète r a dit :
)) كَانَ اللهُ وَلَمْ يَكُنْ شَىْءٌ غَيْرُهُ وَكَانَ عَرْشُهُ عَلَى الْمَاءِ وَكَتَبَ ِفي الذِّكْرِكُلَّ شَىْء ثُمَّ خَلَقَ السَّمَوَاتِ وَالأَرْضَ ((
[rapporté par Al-Boukhariyy] (kana l-Lahou wa lam yakoun chay’oun ghayrouhou wa kana ^archouhou ^ala l-ma’ ; wa kataba fi dh-dhikri koulla chay’ ; thoumma khalaqa s-samawati wa l-‘ard) ce qui signifie : « Allah est exempt de début alors que rien hormis Lui n’est exempt de début, et le Trône (al-^arch) est entré en existence sur l’eau, et Il a fait écrire toute chose sur la Table Préservée (al-lawhou l-mahfoudh), puis Il a créé les cieux et la terre ». Le Messager a répondu à cette question en disant qu’il n’y a pas de début à l’existence de Allah et que rien n’est exempt de début sinon Lui. En d’autres termes, il n’y a donc que Allah ta^ala qui soit de toute éternité, et Allah ta^ala est le Créateur de toute chose, c’est-à-dire Celui Qui fait surgir toute chose qui existe du néant à l’existence.
La signification de « Allah ta^ala est le Créateur de toute chose » est qu’Il fait surgir l’ensemble des choses qui existent du néant à l’existence.
D’autre part, Allah ta^ala est vivant, Il ne meurt pas. En effet, il n’y a pas de fin à Son existence. Il ne Lui advient donc pas d’anéantissement, car si l’anéantissement Lui était possible, il Lui serait impossible l’exemption de début.
Le jugement de celui qui dit : (Allah a créé les créatures, alors qui a créé Allah ?), c’est de le déclarer mécréant de façon catégorique car il a attribué à Allah ta^ala le néant avant l’existence, et ceci, il n’est possible de le dire qu’à propos de ce qui a un début à son existence, c’est-à-dire à propos des créatures. Allah ta^ala est Celui Dont l’existence est obligatoire selon la raison –c’est-à-dire que la raison ne conçoit pas Son inexistence–. Son existence n’est donc pas comme notre existence à nous, ayant un début, car notre existence a lieu par Son acte de faire entrer en existence ta^ala. En dehors de Allah, toute chose possède une existence possible selon la raison – c’est-à-dire qu’il est possible selon la raison qu’elle existe après un néant et qu’elle s’anéantisse après son existence –, ceci du point de vue de sa réalité de créature selon le jugement de la raison.
Sache aussi que ce qui existe est de trois types :
Le premier : éternel exempt de début et éternel exempt de fin : il s’agit de Allah ta^ala seulement, c’est-à-dire que Son existence n’a aucun début ni aucune fin.
Le jugement de celui qui dit qu’il y aurait quelque chose hormis Allah qui serait sans début, c’est de le déclarer mécréant de façon catégorique. C’est pour cela que les philosophes ont mécru par leur croyance que le monde n’a pas de début, car il n’est valable d’attribuer l’existence de toute éternité qu’à Allah ta^ala exclusivement.
Le deuxième : ce qui est éternel sans fin mais pas éternel sans début : –c’est-à-dire ce qui a un commencement et n’a pas de fin– et il s’agit de l’enfer et du paradis. Ils sont tous deux créés –c’est-à-dire qu’ils ont tous deux un commencement– mais ils n’ont pas de fin –c’est-à-dire qu’ils sont éternels sans fin–. Il ne leur arrivera pas de destruction ou d’anéantissement car Allah leur a voulu à tous deux l’éternité sans fin. Toutefois, du point de vue de leur réalité, l’anéantissement leur est possible selon la raison.
Le troisième : ce qui n’est ni éternel sans début ni éternel sans fin : –c’est-à-dire ce qui a un commencement et une fin–. Il s’agit de tout ce qu’il y a dans ce bas-monde, les sept cieux et la terre. Il est inéluctable qu’ils aient une fin et que meure ce qui s’y trouve : hommes, jinn et anges.
De même, sache qu’il a été de l’habitude des savants de dire que le jugement rationnel se classe en trois catégories : l’obligation, l’impossibilité et la possibilité.
Ils ont dit :
L’obligatoire : c’est ce dont on ne conçoit pas l’inexistence selon la raison, et il s’agit de Allah et de Ses attributs.
L’impossible : c’est ce dont on ne conçoit pas l’existence selon la raison.
Le possible : ce dont on conçoit selon la raison l’existence et l’inexistence.
C’est pour cette raison qu’ils qualifient Allah par le nom Al-Wajibou l-woujoud, Celui Dont l’existence est obligatoire selon la raison.
L’exemption de début de Allah n’est pas temporelle
Allah ta^ala existe sans avoir de début à Son existence, avant le temps et avant l’endroit, avant les obscurités et avant la lumière. Il n’est pas ta^ala de l’ordre du monde palpable, comme la terre, la pierre, les astres, les plantes et l’homme, et Il n’est pas de l’ordre du monde impalpable, comme la lumière, l’âme, l’air, les jinn, les anges, en raison de Sa différence avec ce qui entre en existence c’est-à-dire Sa différence avec toutes les créatures.
Si donc quelqu’un dit : « N’est-ce pas que l’un de Ses noms estاللّطيف (Al-Latif) ? », la réponse est la suivante : la signification de اللّطيف (Al-Latif) qui est un nom de Allah, est : « Celui Qui est miséricordieux pour Ses esclaves », ou « Celui Que les imaginations ne peuvent pas atteindre, elles ne peuvent donc pas connaître Sa réalité ».
Il n’a pas d’égal ta^ala, c’est-à-dire qu’Il n’a pas de semblable et Il n’a pas de ressemblant s’agissant de Son Être, de Ses attributs, et de Son acte. En effet, s’Il était semblable à Ses créatures en quoi que ce soit, comme s’il était sujet au volume, au mouvement, à l’immobilité et à ce qui est de cet ordre, Il n’en serait pas le Créateur. Allah ta^ala est donc exempt d’avoir pour attributs des attributs qui entrent en existence, et de même, les attributs de Allah ta^ala sont tous exempts de début.
Aussi, pour marquer l’importance de ce sujet, l’Imam Abou Hanifah a dit : « Quiconque déclare l’entrée en existence des attributs de Allah, ou doute, ou ne se prononce pas [1] est mécréant ». Il l’a cité dans son livre Al-Wasiyyah.
At–Tahawiyy a dit : « Celui qui qualifie Allah par un des attributs des humains a certes fait de la mécréance ».
[1] L’expression « ne se prononce pas » (yatawaqqaf) signifie qu’il dit (moi je ne dis pas qu’ils sont exempts de début et je ne dis pas qu’ils ne sont pas exempts de début).