Chaykhaboulaliyah's Blog


La cause de la maladie du Prophète

Posted in cours général,Histoire,islam par chaykhaboulaliyah sur janvier 2, 2012

Certains historiens rapportent que la cause de la maladie du Prophète Salla L-lahou ^alayhi wa sallam fut le complot d’une femme juive le jour de khaybar. Ce jour là, elle lui introduisit du poison dans le plat auquel elle l’invita salla L-lahou ^alayhi wa sallam.
En effet, le Prophète acceptait les cadeaux et en mangeait mais ne prenait ni les dons ni la zakat. Alors, cette femme lui offrit, le jour de khaybar, un mouton grillé, empoisonné d’une substance qui tuait au bout d’une heure. Les compagnons qui étaient avec lui en mangèrent et quand il en goûta salla Llahou ^alayhi wa sallam il leur dit :
(ارفَعُوا أَيْدِيكُمْ فَإِنَّهَا أَخْبَرَتْنِي أَنَّهَا مَسْمُومَة)))
« irfa^ou ‘aydikoum fa’in-naha akhbaratni an-naha masmoumah » ce qui signifie : « levez vos mains [du plat], il m’a informé qu’il était empoisonné ». Un compagnon en mourut sur l’heure ; il s’agissait de bichrou bnou lbara’, il mourut ainsi, martyre que Allah l’agrée.
Le compagnon honoré Abou hourayrah que Allah l’agrée informa que le Prophète salla Llahou ^alayhi wa sallam dit durant les douleurs de sa mort :
(مَا زالت أُكلت خيبر تُعادُّني فالآن أوان قطعت ابْهَري)))
« ma zalat ouklatou khaybar tou3aad-douni fal-‘ana ‘awaanou qouTi^at ab-hari » ce qui signifie : « les effets du plat du jour de khaybar m’atteignent toujours. Et le moment est venu de ma mort ».
En effet, le Prophète éminent salla Llahou ^alayhi wa sallam mourut à cause de cela. Ainsi, après avoir mangé de ce mouton empoisonné, il souffrit salla L-lahou ^alayhi wa sallam de maladie et de fièvre et cela comporte beaucoup d’élévations en degrés et en statut.

L’apparition de la maladie du Prophète éminent salla L-lahou ^alayhi wa sallam

Lorsque le messager éminent revint du pèlerinage de l’adieu, hajjatou l-wada^, il resta quelques mois à Médine (dhou l-hijjah, mouharram et safar).  Vers la fin du mois de safar ou au début du mois de rabi^ou l-‘awwal, la maladie suite à laquelle le prophète mourut apparut. C’était à son retour du cimetière de al-baqi^ à Médine juste en face de la mosquée du prophète ; le Messager salla L-lahou ^alayhi wa sallam venait d’assister à l’enterrement de l’un de ses compagnons. Il commença à se plaindre d’une douleur à la tête alors qu’il était  dans la maison de son épouse ^A’ichah que Allah l’agrée. Elle dit, que Allah l’agrée: « Le messager de Allah revenait du cimetière de al-baqi^, je me suis plainte à lui  d’une douleur à la tête en lui disant (وارأساه) (wa ra’sah)  « O ma tête » Alors le prophète  dit:
(بل أنا يا عائشة وارأساه)))
« bal ana ya ^a’ichah wa ra’sah », ce qui signifie  « c’est plutôt moi ^A’ichah… O ma tête !». ^A’ichah que Allah l’agrée  dit : « et c’était cela le début de la maladie suite à laquelle il est mort ».
Quand la maladie et la douleur furent plus intenses, le Prophète salla Llahou ^alayhi wa sallam se trouvait chez son épouse Maymounah. Il réunit, alors, toutes ses femmes et leur demanda leurs accords pour rester dans la maison de ^A’ichah durant sa maladie ce qu’elles lui accordèrent. C’est ainsi que le prophète sortit, tenu par son oncle Al-^Abbas d’un côté (le fils de ^Abdou l-Mouttalib) et de l’autre, par son cousin notre maître ^Aliyy Ibnou Abi Talib qui était également son gendre. Arrivé à la maison de ^A’ichah, le prophète demanda à ce qu’on l’asperge d’eau tellement la douleur était forte. La dame ^A’ichah dit : « nous l’avons, alors, fait asseoir dans une bassine appartenant à Hafsah [l’épouse du prophète] et qui ressemblait à un grand récipient dans lequel on lave les vêtements. Puis nous  avons versé sur lui des outres d’eau [c’est à dire de l’eau contenue dans des sortes de peaux d’animaux] pour lui alléger les douleurs jusqu’à ce qu’il nous fasse signe de la main pour dire que cela suffisait [son signe montrait que ce qu’elles avaient fait suffisait pour qu’il se lève et qu’il les remerciait]. Puis le prophète alla vers sa mosquée, dirigea les gens dans la prière et donna un cours. »
Ce jour là, il était sortit à la rencontre des compagnons avec un turban sur la tête. Il s’assit salla L-lahou ^alayhi wa sallam sur le minbar et les premières paroles qu’il dit furent des invocations pour les compagnons qui avaient participé à la bataille de ‘Ouhoud. Il  demanda, d’abord, le pardon en leur faveur. Ensuite, il s’adressa à ses compagnons présents et leur dit de manière ferme, en se fiant totalement à Allah :
(إنّ عَبدًا مِنْ عِبَاد اللهِ خَيَّرَهُ اللهُ بَيْنَ الدُّنْيَا وَ بَيْنَ مَا عِنْدَهُ فَاخْتَارَ مَا عِنْدَ اللهِ)))
« inna ^abdan min ^ibadi l-Lahi khayyarahou l-Lahou bayna d-dounya wa bayna ma ^indahou fakhtara ma ^inda l-Lah » ce qui signifie : « il y a un esclave de Allah à qui Allah a donné à choisir entre le bas monde et ce que Allah réserve dans l’au-delà et il a préféré ce que Allah réserve dans l’au-delà ». Alors notre maître Abou bakr As-Siddiq comprit le sens des paroles du prophète et sut que le prophète se visait lui-même – c’est-à-dire, sa propre personne – quand il dit ce qui signifie : « il y a un esclave de Allah ». Abou Bakr lui répondit alors : « Nous te sommes même dévoués, nous ferons le sacrifice de nos propres personnes et de nos enfants pour toi, O messager de Allah ! ». Cela signifie « qu’en cas de danger, nous et nos enfants ferions face à celui-ci afin de te protéger».
Le prophète lui dit :
(على رِسْلٍك يا أبَا بَكْرٍ)))
« ^ala rislika ya aba bakr » ce qui signifie : « Ne t’en fais pas O Abou Bakr ». Et lorsque le messager le vit pleurer de tristesse à cause de l’approche de sa mort salla L-lahou ^alayhi wa sallam, il lui dit :
((يَا أَبَا بَكْرٍ لَا تَبْكِ إِنَّ أَمَنَّ الناس عَلَيَّ فِي صُحْبَتِهِ وَ مَالِهِ أَبُو بَكْرٍ وَ لَوْ كُنْتُ مُتَخِذًا خَلِيلًا مِنْ أُمَّتِي لاتَّخَذْتُ أبَا بَكْرٍ وَ لَكِنْ أُخُوَّةُ الِإسْلاَمِ وَ مَوَدَّتُهُ))
« ya Aba bakr la tabki, ‘inna ‘amanna n-nasi ^alayya fi souhbatihi wa malihi abou bakr wa law kountou mouttakhidhan khalilan min ‘oummati la t-takhadhtou aba bakr wa lakin ‘oukhouwwatou l-‘islam wa mawaddatouhou » ce qui signifie : « O Aba bakr, ne pleure pas. Celui d’entre les gens qui a donné à profusion et avec largesse aussi bien dans sa compagnie que dans ses biens, c’est Abou bakr. Et si j’avais à prendre un khalil [c’est à dire un compagnon particulier, un successeur particulier], de ma communauté j’aurai choisi Abou bakr, mais ce qui nous lie c’est la fraternité de l’islam et l’amour de l’islam » c’est à dire ces liens d’amour et de fraternité de notre religion.

Puis le prophète dit :
((لاَ يَبْقَيَنَّ فِي المَسْجِدِ بَابٌ إِلاَّ سُدَّ إِلاَّ بَابُ أَبِي بَكْرٍ))
« la yabqayanna fi l-masjidi baboun illa soudda illa babou Abi bakrin »  ce qui signifie : « Ne laissez aucune porte des maisons des gens ouverte sur la mosquée, bloquez-les toutes sauf celle de Abou Bakr »,
En effet, les portes des maisons de certains compagnons donnaient  directement accès à la mosquée du prophète et ce en plus des portes par lesquelles les gens rentraient. Et quand le prophète dit ce qui signifie : « toutes les portes seront bloquées sauf celle de Abou Bakr », il montra le grand mérite et le haut statut de Abou Bakr As-sidiq que Allah l’agrée.
La dame honorable ^A’ichah, l’épouse du prophète, avait rapporté le récit de sa terrible maladie ; elle expliqua dans quel état il sortit vers ses compagnons pour les diriger dans la prière lorsque les douleurs devenaient moins pénibles. Elle  dit : « les douleurs et la maladie se sont amplifiées, le prophète a alors demandé :
((أَصَلَّى النّاسُ ؟))
« ‘asalla n-nas ? » ce qui signifie : « est ce que les gens ont  fait la prière ? » Les compagnons répondirent : « non pas encore, ils t’attendent O messager de Allah ». Le prophète a dit :
((ضَعُوا لِي مَاءً فِي المِخْضَبِ))
« da^ou liy ma’an fi l-mikhdab » ce qui signifie : « préparez-moi de l’eau dans la bassine ». Ils firent cela ; alors il s’est lavé, puis a voulu se relever mais s’est évanoui. Il s’est réveillé à nouveau et dit
((أَصَلَّى النّاسُ ؟))
« ‘asalla n-nas ? » ce qui signifie : « est ce que les gens ont fait la prière ? ». Ils ont répondu : « non, ils t’attendent O messager de Allah ». Il a dit ce qui signifie : « préparez-moi de l’eau dans la bassine ». Il s’est lavé et de nouveau lorsqu’il a voulu se relever, il s’est évanoui. Puis, une fois réveillé, il a dit :
((أَصَلَّى النّاسُ ؟))
« ‘asalla n-nas ? » ce qui signifie : « est ce que les gens ont fait la prière ? ». Les compagnons ont répondu : « ils t’attendent O messager de Allah ».
^A’ichah que Allah l’agrée dit : « les gens étaient dans la mosquée, ils attendaient le messager de Allah pour la prière de al-^icha’ ». Le messager de Allah envoya alors quelqu’un pour demander à Abou bakr  de diriger les gens dans la prière.
Quand cette personne mandatée par le prophète lui dit : « le messager de Allah t’ordonne de diriger les gens dans la prière ». Abou bakr, qui était un homme très sensible, dit : « ^Oumar, dirige les gens dans la prière ». Mais ^Oumar, que Allah l’agrée, répondit : « Tu mérites le plus de le faire». Abou bakr les dirigea alors ce jour-là ainsi que les suivants.
Quelque temps plus tard, le messager de Allah se trouva en meilleure santé. Il sortit de la maison de ^A’ichah, entouré de deux hommes, dont l’un était Al-^Abbas pour faire la prière de adh-dhouhr. Tandis que Abou bakr s’apprêtait à diriger les gens dans la prière, il vit le prophète venir. Abou Bakr voulut alors reculer pour lui laisser la place mais le prophète lui fit signe de la main pour qu’il fasse la prière et dit aux deux hommes qui l’accompagnaient :
((أجلساني إلى جنبه))
« ajlisani ila janbihi » ce qui signifie « faites moi asseoir à coté de lui ». Alors, ils firent asseoir le prophète à coté de Abou bakr que Allah l’agrée, qui accomplit la prière debout tandis que le messager de Allah la fit assis tant les douleurs éprouvées étaient intenses. C’est Abou bakr qui fut l’imam au début puis, le prophète salla L-lahou ^alayhi wa sallam.

Ainsi  s’avéra-t-il que le début de la maladie du prophète étaient des maux de tête accompagnés de fièvre. La douleur et la fièvre étaient tellement terribles, qu’il s’asseyait salla L-lahou ^alayhi wa sallam dans cette grande bassine dans laquelle on lave les vêtements et on versait sur lui jusqu’à sept outres d’eau. La fièvre était si élevée que la main de celui qui le touchait devenait également chaude. Il dit à ce sujet salla L-lahou ^alayhi wa sallam :
((إنّا (أي الأنبياء) كذلك يُشَدَّدُ علينا البلاء و يُضَاعف لنا الأجر))
« inna kadhalika youchad-dadou ^alayna lbala’ wa youda^afou lana l-‘ajr »
ce qui signifie : « Pour nous autres prophètes, l’épreuve est encore plus difficile [c’est à dire que Allah nous accorde des épreuves plus dures que ce qui vous arrive] et la récompense nous est multipliée ». Allah ta^ala éprouve les prophètes par des épreuves plus difficiles et Il leur multiplie la récompense.
Et il dit également :
((إنِّي أوعكُ كَمَا يوعكُ رجلان منكم))
« inni ou^akou kama you^akou rajoulani minkoum »
Ce qui signifie : « j’ai des douleurs aussi intenses que celles ressenties par deux personnes d’entre vous »
En effet, ces douleurs étaient si fortes qu’il s’évanouissait puis se réveillait et ceci lui arriva plus d’une fois.

Le mérite de Abou Bakr par rapport aux autres compagnons

Parmi ce qui est parvenu des dernières recommandations du prophète, il y a ce que rapporta la dame honorable ^A’ichah que Allah l’agrée. Elle dit, en effet : « Quand la maladie était devenue difficile pour le messager de Allah, il a dit :
((مُرُوا أَبَا بَكْرٍ فَلْيُصَلِّ بالنَّاسِ))
« mourou aba bakrin fal yousalli bi n-nas » ce qui signifie : « dites à abou bakr qu’il dirige les gens dans la prière ». ^A’ichah dit : « j’ai dit : O prophète de Allah, Abou bakr est un homme doux et sensible dont la voix n’a pas grande portée [quand il parlait sa voix n’était pas forte]. Et il pleure quand il récite le Qour’an ». Le prophète dit malgré cela :
((مُرُوهُ فَلْيُصَلِّ بالنَّاسِ))
« mourouhou fal yousalli bi n-nas » ce qui signifie : « dites-lui de diriger les gens dans la prière ».
Cette recommandation de la part du prophète était explicite. En effet, Bien que ^A’ichah lui dit qu’Abou Bakr était sensible, qu’il pleurait lorsqu’il récitait le Qour’an, que sa voix n’avait pas grande portée, le prophète demanda que ce fut lui qui dirige les gens en son absence salla L-lahou ^alayhi wa sallam.
On déduit de cette recommandation, premièrement, le mérite de Abou Bakr As-Siddiq. En effet, il est le meilleur des compagnons et le meilleur des saints de cette communauté selon l’unanimité des savants de l’islam. On en déduit également une indication du Prophète  en faveur de la succession d’Abou Bakr pour la direction des musulmans.
Ainsi le messager éminent  insista pour que ce fut Abou bakr As-Siddiq l’imam des compagnons dans la prière, le plus important des devoirs de l’islam après la croyance. En effet, il s’agit du  meilleur des actes pratiques dans l’islam et de la meilleure des œuvres après la croyance en Allah et en son messager.

Information utile : L’imam Ach-Chafi^iyy dit que le prophète, n’avait dirigé les gens pendant la prière dans sa mosquée qu’une seule fois durant la maladie précédant sa mort ; il s’agissait de celle qu’il avait accomplie assis. Au début de cette prière, Abou bakr que Allah l’agrée était l’imam. Et lorsque le prophète vint, Abou bakr comme les autres le suivirent. C’est donc le prophète qui les dirigeat en étant assis. Abou bakr était alors devenu ma’moum, il répétait à voix élevée pour faire entendre aux gens.

D’après ^Abdou l-Lah Ibnou Zam^a, Ibni l-‘Aswad, Ibni l-Mouttalib Ibni ‘Asad, il dit : « Alors que la maladie précédent la mort du messager de Allah était devenue plus éprouvante, j’étais auprès de lui avec un groupe de musulmans. Bilal invita les gens à faire la prière et le prophète salla L-lahou ^alayhi wa sallam dit :
((مُرُوا مَنْ يُصَلِّى بِالنَّاسِ))
« mourou man yousalli bi n-nas » ce qui signifie : « dites à quelqu’un de diriger les gens dans la prière ». Ce compagnon dit : « je suis sorti de chez le prophète et j’ai trouvé ^Oumar avec des gens tandis qu’Abou bakr était absent. J’ai alors dit : ^Oumar lève toi et dirige les gens dans la prière ». Ainsi ^Oumar s’est levé et quand il a dit la parole Allahou ‘akbar pour l’entrée en rituel, le messager de Allah a entendu sa voix [^Oumar était un homme à la voix forte]. C’est alors que le messager de Allah a dit :
((فَأَيْنَ أَبُو بَكْرٍ ؟ يَأْبَى الله ذَلِكَ وَ المُسْلِمُونَ، يَأْبَى اللهُ ذَلِكَ وَ المُسْلِمُونَ))
« fa’ayna Abou bakr ? ya’ba L-lahou dhalika wa lmouslimoun, ya’ba L-lahou dhalika wa lmouslimoun »
ce qui signifie : « mais où est donc Abou Bakr, Allah n’agrée pas et les musulmans n’acceptent pas que ce soit quelqu’un d’autre que Abou Bakr », [c’est-à-dire que mettre ^Oumar et non Abou Bakr pour diriger les gens n’était pas ce qu’il convenait de faire].
Le prophète envoya alors quelqu’un chercher Abou bakr qui arriva après que ^Oumar eut accompli cette prière là. ^Abdou l-Lah Ibnou Zam^a dit : « ^Oumar m’a dit : pourquoi m’as-tu fait ça ? ». [^Oumar a blâmé ce compagnon]  « Pourquoi m’as-tu demandé de diriger les gens dans la prière ?! J’ai cru que c’était le prophète qui t’avais demandé de me le dire, sinon je n’aurai pas dirigé les gens dans la prière ! » En effet, il était parvenu à ^Oumar par la suite que le prophète avait voulu que ce fut Abou Bakr qui dirigea. Mais ^Abdou l-Lah Ibnou Zam^a répondit à ^Oumar : « par Allah le messager de Allah ne m’a pas dit de te le demander à toi mais comme Abou bakr était absent et que j’ai vu que tu étais là, j’ai pensé que tu méritais le plus de diriger les gens dans ce cas.»
Rapporté par l’Imam ‘Ahmad.

D’après Abou sa^id al-khoudri : « durant la maladie précédant sa mort, le Prophète salla L-lahou ^alayhi wa sallam est venu à nous avec un turban sur la tête. Il s’est mis sur le mimbar et a dit :
((إِنَّ عَبدًا عرضت عليه الدنيا و زينتها فاختار الآخرة))
« inna ^abdan ^ouridat ^alayhi d-douniya wa zinataha fa-khtara l-‘akhirah », Ce qui signifie : « il y a un esclave de Allah à qui il a été donné à choisir entre le bas monde et l’au-delà et il a préféré ce que Allah réserve dans l’au-delà ». Abou sa^id dit : « personne n’a saisi le sens de cette parole sauf Abou Bakr qui a dit : « Mon père et ma mère, je les sacrifie. Notre argent, nous-mêmes et nos enfants, nous les sacrifions ! » Le Prophète est ensuite descendu du mimbar et il n’a plus été vu dessus jusqu’à l’heure. »
Rapporté par ‘Ahmad dans son Mousnad et Ibnou Majah dans son Sahih.

D’après Abou Mouwayhibah dans le Mousnad de l’imam ‘Ahmad : « le prophète était sorti une nuit vers le cimetière de al-baqi^. Il avait alors demandé le pardon en faveur des musulmans enterrés là-bas, puis, en s’adressant à ses compagnons, il a dit :
((لِيَهْنِكم ما أصبحتم فيه ممّا أصبح فيه النّاس، أقبلت الفتن كقطع الليل المظلم يَتْبَعُ بعضها بعضًا، يتبعُ ءاخرُها أوّلها، الآخرة شرٌّ من الأولى))
« liyahnikoum ma asbahtoum fihi mim-ma asbaha fihi n-nas, aqbalati lfitanou kaqat^i l-layli lmoudhlimi yatba^ou ba^daha ba^dan, yatba^ou ‘akhirouha ‘aw-walaha, al-‘akhiratou char-roun mina l-‘oula »
Ce qui signifie :
« Vous êtes dans un bien par rapport à ce que les gens qui viendront après vous subiront », c’est-à-dire, votre état est meilleur par rapport à ce qui viendra après vous. Et il ajouta ce qui signifie : « les sources de discorde vont venir les unes après les autres. Et comme des morceaux d’obscurité, de ténèbres, elles vont se succéder : la suivante pire que la précédente ».
Et il a dit :
((يا أبا مُوَيْهِبة إني قد أعطيتُ خزائن الدنيا و الخلد ثم الجنة، فخيرت بين ذلك و بين لقاء ربي، فاخترت لقاء ربي و الجنة))
« ya aba mouwayhibah, in-ni qad ‘ou^titou khaza’ina d-douniya wa lkhoulda thoum-ma l-jannah, fa khouy-yirtou bayna dhalika wa bayna liqa’i rab-bi, fkhtartou liqa’a rab-bi wa l-jan-nah»
ce qui signifie : « O Aba Mouwayhibah il m’a été donné de choisir entre les trésors du bas monde puis le paradis ou de mourir et j’ai choisi une mort proche », [c’est à dire qu’il a préféré de ne pas rester longtemps dans cette vie. Bien sûr, cela ne signifie pas que la prédestination de Allah change. Au contraire, la prédestination de Allah ne change pas.]
Il est, ensuite, parti. Et c’est suite à cela que les maux de tête lui sont arrivés, ainsi que les douleurs de sa mort ».
Rapporté par ‘Ahmad dans son Mousnad.

Information utile : Quand le Prophète salla L-lahou ^alayhi wa sallam exposa sur le Mimbar, sans être explicite, son choix de la mort proche plutôt que de rester dans ce bas-monde, beaucoup ne saisirent pas le sens voulu sauf son compagnon Abou Bakr ; lui qui fut visé dans le verset :
((ثَانِي اثْنَيْن إْذْ هُمَا فِي الغَار))
« Thaniya thnayn idh houma fi l-ghari ».
Ce qui signifie : «Il était accompagné de son compagnon, ils étaient tous deux dans la grotte »[Sourat At-tawbah / 40]. En effet, Abou bakr était celui qui connaissait le mieux ce que le Prophète visait par ses paroles. Et quand il eut compris ce que le messager salla L-lahou ^alayhi wa sallam voulut par ce qu’il dit, il pleura et dit : « Nous nous sacrifions nous-mêmes, notre argent et nos enfants ! ». Alors, le Prophète salla L-lahou ^alayhi wa sallam  calma ses pleures et se mit à le louer et à dire du bien de lui sur le Mimbar afin que les gens connaissent son mérite et qu’il n’y ait pas de divergence quant à sa succession. Ainsi, dit-il :
((إِنَّ منْ أَمَنِّ النّاسِ عَلَيَّ فِي صُحْبَتِهِ و ماله أَبُو بَكْرٍ))
« in-na aman-na n-nassa ^alay-ya fi souhbatihi Abou bakrin »
Ce qui signifie : « Celui qui a donné à profusion et avec largesse aussi bien dans sa compagnie que dans ses biens, c’est Abou bakr»
Et dans une autre version :
((ما لأحد عندنا يد إلا و قد كافيناه ما خلا أبا بكر فإنّ له عندنا يدا يكافئه الله يوم القيامة بها، و ما نفعني مال أحد قطّ ما نفعني مال أبي بكر))
« ma li-‘ahadin ^indana yadoun il-la wa qad kafaynahou ma khala Aba bakri fa’in-na lahou ^indana yadan youkafi’ouhou L-lahou yawma lqiyamati biha, wa ma nafa^ani m    alou ‘ahadin qat-tou ma nafa^ani malou abi bakrin. »
Ce qui signifie : « Il n’y a pas une personne qui nous a fait un bien sans qu’on le lui ait rendu, sauf Abou Bakr. Allah le rétribuera en bien au Jour du Jugement pour cela. Et il n’y a pas d’argent qui m’ait été aussi utile que l’argent d’Abou Bakr ».
Rapporté par At-tirmidhiy.

Le Prophète ensuite dit :
لَوْ كُنْتُ مُتَخِذًا من أهل الأرض خَلِيلًا لاتَّخَذْتُ أبَا بَكْرٍ خليلا وَ لَكِنْ أُخُوَّةُ الِإسْلاَمِ)))(
« law kountou mouttakhidhan min ahli l-‘ardi khalilan la t-takhadhtou aba bakrin khalian wa lakin ‘oukhouwwatou l-‘islam» ce qui signifie : « Si j’avais à prendre un khalil [c’est à dire un compagnon particulier, un successeur particulier], de toute la terre,  j’aurai choisi Abou bakr, mais ce qui nous lie c’est la fraternité de l’islam» c’est à dire ces liens d’amour et de fraternité de la religion. Rapporté par At-tirmidhiy.

Et il dit salla L-lahou ^alayhi wa sallam :

((سُدّوا هذه الأبواب الشارعة في المسجد إلا باب أبي بكر))
« Soud-dou hadhihi l-‘abwaba ch-chari^ata fi lmasjidi il-la baba Abi Bakr »
Ce qui signifie : « fermez ces portes des maisons qui donnent sur la mosquée sauf celle d’Abou Bakr » Rapporté par At-tirmidhiy.

Et dans ce hadith, nous retrouvons une indication au fait que Abou Bakr était l’Imam le succédant salla L-lahou ^alayhi wa sallam. En effet, l’Imam a besoin d’habiter dans la mosquée et d’y avoir constamment accès contrairement à d’autres. Et ceci fait partie des intérêts des musulmans qui y effectuent la prière.
Aussi, Le prophète insista-t-il  de manière explicite pour que ce fut Abou bakr qui dirigea les gens. En effet, lorsqu’on lui fut la remarque sur le fait que Abou bakr était sensible, pour lui faire changer d’avis, il n’apprécia pas et dit ce qui signifie : « ordonnez à Abou Bakr de diriger les gens dans la prière ».
Ainsi, en chargeant Abou bakr de diriger les gens dans la prière, et en ne laissant qu’à lui seul l’accès direct à la mosquée depuis  sa maison, le Prophète montra un signe clair sur sa priorité pour assumer la fonction de calife après lui. C’est pour cela que lorsque les compagnons prêtèrent serment d’allégeance à Abou bakr, ils dirent : « le messager de Allah l’a accepté et désigné à notre tête pour ce qui est de notre religion [la prière] comment ne l’accepterions nous pas pour les affaires de notre bas monde ». En effet, la priorité de Abou bakr sur les autres semblait évidente.
Le prophète avait, également, décidé d’ordonner que l’on écrive à Abou bakr afin de le désigner en tant que successeur, mais il abandonna l’idée sachant que personne d’autre que lui n’allait se charger des affaires des musulmans. C’est pour cela qu’il dit lorsqu’il su que ^Oumar eut dirigé les gens durant une prière :
((يَأْبَى الله ذَلِك والمؤمنون إلا أبا بكر))
« ya’ba l-Lahou wa l-mou’minouna illa ‘aba bakr » ce qui signifie : « Allah n’agrée pas et les croyants n’acceptent pas qu’il y ait quelqu’un d’autre que Abou bakr», pour diriger. Toutefois, cela ne constituait pas une désobéissance de la part de ^Oumar qui croyait que le prophète le lui avait demandé.

L’ampleur de sa douleur salla L-lahou ^alayhi wa sallam durant sa maladie

Les prophètes sont ceux qui subissent le plus d’épreuves et de difficultés dans ce bas-monde.  Les sagesses en cela sont premièrement qu’ils sont élevés en degrés et en récompenses dans l’au-delà. Cela constitue également un exemple pour les croyants qui devraient suivre leur modèle quand les épreuves s’abattent sur eux aussi. Enfin, une autre sagesse est qu’il soit su que la survenue des épreuves n’est pas dans tous les cas un signe que Allah n’agrée pas la personne éprouvée. En effet, Allah agrée les prophètes sans aucun doute, pourtant Il leur a fait parvenir des épreuves. Au contraire, c’est un signe de bien car l’épreuve pour le croyant expie les péchés et l’élève en degrés.
Ainsi, le prophète dit :
((مَن يُرد اللهُ بِه خَيرًا يُصِبْ منه))
« man youridi l-Lahou bihi khayran yousib minh »,
ce qui signifie : « celui pour qui Allah veut le bien, Il lui fait subir des épreuves ».
Et il dit :
((ما يزال البلاء بالمؤمن و المؤمنة في نفسه وولده و ماله حتى يلقى الله تعالى و ما عليه خطيئة))
« ma yazalou lbala’ou bi-lmou’mini wa lmou’minati fi nafsihi wa waladihi wa malihi hat-ta yalqa L-laha ta^ala wa ma ^alayhi khati’ah »
ce qui signifie : « les épreuves se succèdent sur le croyant et la croyante, elles atteignent leur personne, leurs enfants et leurs biens. Elles se succèdent jusqu’à ce que ce croyant et cette croyante arrivent au Jour du Jugement sans aucun péché ». C’est-à-dire que ces épreuves vont expier les péchés qu’ils auraient faits. Rapporté par At-Tirmidhiyy.

Le prophète ^alayhi s-salatou wa s-salam dit aussi :
((إنَّ عِظم الجزاء مع عِظَم البلاء و إنَّ الله تعالى إذا أحبَّ قوما ابتلاهم، فمن رضي فله الرضا و من سَخِط فله السُّخْط))
« ‘inna ^idhama l-jaza’i ma^a ^idhami l-bala’ wa ‘inna l-Laha ta^ala idha ‘ahabba qawman ibtalahoum, fa man radiya falahou r-rida wa man sakhita falahou s-soukht »,
ce qui signifie « l’éminence de la récompense est relative à la gravité de l’épreuve -si l’épreuve est grande la récompense est grande, si l’épreuve est petite, la récompense est petite- et si Allah Ta^ala agrée des gens, Il les éprouve. Celui qui n’émet pas d’objection contre les épreuves qui lui arrivent gagnera l’agrément de Allah et celui qui se rebelle aura le châtiment » Rapporté par At-Tirmidhiyy.

C’est pour cela que les prophètes et les vertueux sont les  plus éprouvés dans le bas monde. La succession des épreuves sur les prophètes et les vertueux comporte une élévation en degrés selon le jugement de Allah.

Le prophète éminent dit :
((أشدُّ الناس بلاءً الأنبياء ثم الصالحون ثم الأمثل فالأمثل))
« ‘achaddou n-nasi bala’an al-anbiya’ thoumma s-salihoun thoumma l-‘amthalou fa l-‘amthal », ce qui signifie : « les gens qui sont les plus éprouvés sont les prophètes, ensuite viennent les vertueux, ensuite ceux qui ont les meilleurs degrés, les uns après les autres » c’est à dire en fonction du degré.
Et notre prophète élu, notre maître Mouhammad qui est le plus honorable et le meilleur des prophètes et des messagers, l’Imam des pieux, le maître des premiers et des derniers, fut celui d’entre les prophètes qui eut le plus d’épreuves.
C’est pour cela que lorsque le compagnon honorable Abou Sa^id Al-Khoudriyy  rendit visite au prophète éminent,  qu’il posa sa main au-dessus du drap qui recouvrait le messager salla L-lahou ^alayhi wa sallamet, qu’il en ressentit sa température très élevée, il dit, que Allah l’agrée : « que ta fièvre est forte O messager de Allah » et le messager répondit :
((إِنَّا مَعْشَرَ الأنبياء يُضاعَف لنا البلاء كما يُضاعَف لنا الأجرُ))
« ‘inna ma^chara l-anbiya’ ’youda^afou lana l-bala’ou kama youda^afou lana l-‘ajrou », ce qui signifie : « Pour nous autres prophètes, les épreuves sont amplifiés tout comme la récompense est amplifiée ». C’est-à-dire qu’il nous arrive des épreuves plus difficiles que vous et nous avons des récompenses plus grandes que vous.
Le compagnon honorable ^Abdou l-Lah Ibnou Mas^oud que Allah l’agrée dit : « je suis allé rendre visite au messager de Allah qui éprouvait une douleur terrible suite à sa forte fièvre. Je l’ai touché et j’ai dit « O messager de Allah tu éprouves de grandes douleurs » et le messager de Allah a répondu :
((أجلْ إِنِّي أُوعَكُ كَمَا يُوعَكُ رَجُلَانِ مِنْكُمْ))
« ‘ajal ‘inni ‘ou^akou kama you^akou rajoulani minkoum », ce qui signifie : « En effet, j’ai des douleurs aussi intenses que celles ressenties par deux personnes d’entre vous » c’est-à-dire qu’elle était double. Et ^Abdou l-Lah Ibnou Mas^oud lui dit, alors : « et tu as donc une double récompense » et le messager de Allah lui  répondit :
((أجلْ))
« ‘ajal » ce qui signifie : « oui ». Puis le messager de Allah ajouta :
((مَا مِنْ مُسْلِمٍ يُصِيبُهُ أَذًى، مَرَضٌ فَمَا سِوَاهُ إِلَّا حَطّ َاللهُ لَهُ سَيِّئَاتِهِ كَمَا تَحُطُّ الشَّجَرَةُ وَرَقَهَا))
« ma min mouslimin yousibouhou ‘adhan, maradoun fama siwahou ‘illa hatta l-Lahou lahou sayyi’atihi kama tahouttou ch-chajaratou waraqaha », ce qui signifie : « il n’y a pas un musulman à qui il arrive une seule épreuve – que ce soit une maladie ou moins que cela-  sans que Allah ne l’allège de ses péchés tout comme l’arbre est allégé de ses feuilles qui tombent » Rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim.
Il a été également rapporté que durant la maladie précédent la mort du prophète,  sa fille Fatimah Az-Zahrah avait remarqué les douleurs de son père, le Prophète élu, et qu’elle avait dit, chagrinée : « quelle est grande ma tristesse en te voyant ainsi O mon père ». Alors il lui avait répondu en se fiant totalement à Allah, son Créateur :
((لَيْسَ عَلَى أَبِيكِ كَرْبٌ بَعْدَ اليَوْمِ))
« laysa ^ala ‘abiki karboun ba^da l-yawm »
Ce qui signifie: « ton père n’aura plus aucun tourment après aujourd’hui » (rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim).
La dame ^A’ichah disait : « je ne voyais pas quelqu’un avoir plus de douleurs que ce qui était arrivé au Prophète » Rapporté par Al-Boukhariyy.

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