La raison
La louange est à Allah, le Seigneur des mondes. Que Allah élève davantage notre maître Mouhammad, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, et qu’Il préserve la communauté de Mouhammad de ce que Mouhammad craint pour elle.
La base de la religion musulmane est la connaissance. La science est la base de notre religion. Et aujourd’hui, le sujet est la raison parce que la raison intervient dans cette acquisition de connaissances. La religion musulmane, son fondement repose sur la science, c’est-à-dire sur la connaissance. L’objectif des sciences est d’acquérir des connaissances. Les sciences sont multiples. Il y a la science de la religion, la science de la physique, de la biologie. Il y a beaucoup de sortes de sciences. Et l’objectif des sciences est la connaissance. Et la religion musulmane, sa base est la science, c’est-à-dire la connaissance. Et la raison intervient pour avoir des connaissances.
Comment la raison peut-elle intervenir pour avoir des connaissances ? La religion musulmane incite fortement à utiliser la raison. Il y a beaucoup de ‘ayah dans le Qour’an qui mentionnent la considération que Allah a accordé pour l’utilisation de la raison. Parmi les ‘ayah, Allah ta^ala dit dans le Qour’an :
﴿وفي أنفسكم أفلا تبصرون﴾
(Wa fi ‘anfouçikoum ‘afala toubçiroun) ce qui signifie : « Et en vous-même, ne voyez-vous pas ? », c’est-à-dire que Allah ta^ala nous ordonne, nous appelle à méditer sur notre propre constitution, comment on est fait. Donc ici, c’est un appel à utiliser la raison. Et il y a aussi d’autres ‘ayah.
Il faut comprendre ce qu’est la raison. La raison est une force qui se trouve au niveau du cœur. Avec quoi on sait ? Avec nos cœurs. Et la raison se situe à quel niveau ? C’est une caractéristique du cœur. Souvent on dit : « Utilise ta raison » et on mentionne le cerveau. Non, la raison a lieu dans le cœur. Mais le cerveau, cette matière qui est dans le crâne, intervient pour la raison de sorte que si cette substance qui est dans le crâne, si elle faiblit, il y a une conséquence sur la raison. Mais la raison est dans le cœur. Et la croyance a lieu dans le cœur, et non pas dans le cerveau. Mais le cerveau intervient. La raison est quelque chose qui permet de faire ce qu’on appelle des raisonnements, c’est-à-dire des déductions, de partir d’une connaissance pour en déduire une autre connaissance. C’est cela la fonction de la raison. La raison est une source de connaissance, c’est une cause pour acquérir des connaissances. Mais cela a aussi une autre fonction. La raison a donc deux fonctions. La deuxième chose, c’est que c’est un témoin pour la religion de l’Islam, c’est-à-dire c’est un témoin en faveur de la religion.
La raison est une source de connaissance. Ainsi, il y avait un grand savant de la communauté qui s’appelle An-Naçafiyy. An-Naçafiyy est un savant du 5ème siècle de l’Hégire. Il a dit : « Les causes de connaissance sont au nombre de trois : il y a les sens sains, la nouvelle véridique, et la raison ». Quand on dit la raison, c’est-à-dire la raison saine, c’est-à-dire quelqu’un qui n’est pas fou. Donc il a dit que pour avoir la connaissance, il y a trois moyens : soit vous utilisez vos sens, vous voyez par exemple. Ici, on parle de quelqu’un qui a le sens de la vision sain, qui n’est pas malade. Là ce que je vois devant moi, ce mur, là j’ai une connaissance qu’il y a un mur devant moi. En effet, je le vois. Et s’il y a un bruit, je peux dire qu’il y a un son. Il y a un bruit qui s’est produit parce que j’ai entendu. J’ai utilisé mes oreilles, ce sens sain de l’ouïe qui est saine, et je n’ai pas de doute. Ce sont des causes pour la connaissance, c’est-à-dire que je sais avec certitude. Ce n’est pas si je pense fortement qu’il y a, non, c’est ce que je sais. Là, je sais qu’il y a un mur devant moi parce que je le vois. De même, il y a la nouvelle véridique. C’est par exemple celui qui est devant un des prophètes que Allah ta^ala a envoyé. Ce que lui annonce le prophète, cette nouvelle qu’il annonce à cette personne-là, c’est une connaissance certaine. La connaissance que nous avons du prophète Mouhammad, s’il était devant nous et nous annonçait une chose, on dit : « C’est comme ça ». Quand le prophète, ^alayhi s–salatou wa s-salam, annonce qu’il y aura un jour du jugement, pour nous, il y aura un jour du jugement. Quand il nous annonce que le paradis existe, nous croyons que le paradis existe, même si on ne l’a pas vu. J’ai une connaissance qu’il y a un jour du jugement. J’ai la connaissance qu’il y a le paradis. C’est ce qu’on appelle la nouvelle véridique. Un autre exemple : si le prophète n’est pas devant nous, si beaucoup étaient à côté du prophète. Un très grand nombre de compagnons a entendu et ce très grand nombre de compagnons a transmis à un très grand nombre de personnes jusqu’à nous. Alors cette connaissance, cette nouvelle qui nous parvient de cette manière-là, pour nous, il n’y a pas de doute. Pourquoi ? Parce que à chaque fois, il y avait un très grand nombre de personnes. Des fois, il y a beaucoup de choses, des événements auxquels nous croyons mais que nous n’avons pas vu. Par exemple, l’existence qu’il y a eu un homme qui s’appelle Napoléon. Pourtant, est-ce que quelqu’un doute dans ce pays qu’il y a un homme qui s’appelle Napoléon ? Non, parce que le nombre de personnes qui l’ont vu était très grand, de sorte qu’il est impossible qu’ils se soient tous mis d’accord pour mentir. Et eux, ils ont transmis à un grand nombre de personnes, …, jusqu’à ce que la nouvelle nous soit parvenue. Donc même si nous ne l’avons pas vu, nous n’avons quand même pas de doute que Napoléon a existé. De même, la première guerre mondiale, on ne l’a pas vue, pourtant on croit à la première guerre mondiale parce que la nouvelle qui nous est parvenue est par beaucoup de gens. Il y en a beaucoup qui ont vu cela et qui ont transmis à beaucoup de gens jusqu’à ce que cela nous arrive. C’est pour cela que nous n’avons pas de doute. Certaines nouvelles qui viennent du prophète, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, nous sont venues par cette voie-là. C’est ce qu’on appelle le tawatour, c’est-à-dire beaucoup ont entendu le prophète et ont transmis à beaucoup jusqu’à nos jours. Donc ceci est pour la nouvelle véridique.
Ensuite, il a mentionné la raison. Sachez que dans la religion musulmane, il y a deux sortes de connaissance. Il y a ce qu’on appelle les connaissances dans la religion. Il y a celles que l’on ne peut obtenir que par transmission. Et il y a celles que l’on peut obtenir ou acquérir par la raison. Comment a-t-on su qu’il y a un jour du jugement ? C’est parce que le prophète salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, l’a transmis. Est-ce que c’est nous même qui avons utilisé notre raison pour savoir qu’il y a un jour du jugement ? Non. Si le prophète ne nous avait pas annoncé cela, nous ne n’aurions pas su qu’il y a un jour du jugement. Il faut qu’il y ait quelqu’un qui te transmette. Comment avons-nous su qu’il y a cinq prières obligatoires ? C’est parce qu’il y a des gens qui nous ont transmis qu’il y a cinq prières obligatoires. Si tu réfléchis tout seul, tu n’arriveras pas. Ce n’est pas par ce moyen-là que tu arrives à cette connaissance. Et d’ailleurs, il y a la connaissance de ce qu’on appelle le bien et le mal. La connaissance du bien et du mal, c’est par transmission. C’est ce que la religion décrète comme étant bien ou mal. Ce n’est pas la raison. ‘Adam, ^alayhi s-salam, le premier des humains, était marié. Son épouse s’appelle Hawwa’. Et ‘Adam est un prophète. Et son épouse a mis au monde, d’après ce qui est rapporté, plusieurs fois des jumeaux. ‘Adam avait une Loi que Allah lui a révélée, qui lui permettait de marier ses fils avec ses filles, mais pas sa jumelle. Il ne pouvait pas marier le frère et la sœur jumeaux. C’est pour cela que les humains se sont multipliés depuis ‘Adam ^^alayhi s–salam. Après la mort de ‘Adam, Allah a révélé à son fils Chith, qui était prophète, que cette loi était abrogée. Au temps de ‘Adam, le fait de marier avec sa sœur, on dit que c’est bien. Nous descendons tous de ‘Adam, des couples qui étaient formés des enfants de ‘Adam. C’est une bonne chose. Mais maintenant, si un frère veut se marier avec sa sœur, on dit que c’est une mauvaise chose. Donc le bien et le mal, ce n’est pas la raison qui décrète que c’est bien ou mal, c’est ce que Allah nous décrète comme étant bien ou mal. Pour cela, la connaissance du bien et du mal, ce n’est pas en réfléchissant tout seul. C’est en apprenant la science de la religion c’est pour cela que celui qui dit : « Moi, j’utilise ma raison », ce n’est pas la raison qui est une référence pour savoir le bien et le mal, mais c’est en apprenant. Cela veut dire que celui qui n’a pas appris la science de la religion, même si c’est quelqu’un qui a une raison forte, qui est très intelligent, mais ce n’est pas avec sa raison qu’il peut savoir le bien et le mal.
Et le deuxième type de connaissance : ce sont celles que l’on peut obtenir par la raison. Par exemple, le fait que Allah ta^ala existe. Bien sûr, il y a une ‘ayah du Qour’an qui nous le fait savoir. Allah ta^ala existe.
﴿أفي الله شك﴾
ce qui signifie : « Y aurait-il un doute au sujet de Allah ? », c’est-à-dire y aurait-il un doute au sujet de Son existence ? Bien entendu, il n’y a pas de doute. Parce que toute chose qui est autour de nous, il n’y a pas une chose qui ne soit pas une preuve que Allah ta^ala existe. Les musulmans qui témoignent de cela au sens propre du terme. Ils témoignent, ils disent : « Je témoigne qu’il n’est de dieu que Allah ». Ils Le reconnaissent. Les anges aussi Le reconnaissent. En effet, tous les anges sont musulmans. Et les jinn musulmans aussi Le reconnaissent. Mais par exemple, les objets inanimés, la table n’a pas une langue pour témoigner. Mais son état, c’est comme si son état témoigne. Celui qui médite correctement, c’est comme si la table disait : « Mon état témoigne qu’il y a un Créateur ». Le grain de sable témoigne que Allah ta^ala existe et que ce monde a un Créateur. C’est pour cela que cela, on peut y arriver avec la raison. Si quelqu’un médite et utilise sa raison correctement, il arrive à la conclusion que ce monde a un Créateur, même s’il y a une ‘ayah du Qour’an. Avec la raison, on peut y arriver. Si par exemple, pour savoir que le Créateur du monde est Tout Puissant. Il y a des ‘ayah du Qour’an qui mentionnent que Allah est Tout Puissant. Il y a des hadith qui mentionnent que Allah est Tout Puissant. Mais même si la personne n’avait pas vu une ‘ayah ou un hadith, avec sa raison, elle peut arriver au fait que Allah est Tout Puissant parce qu’il sil utilise correctement sa raison, il se dit : « Ce monde, le Créateur qui l’a fait exister, forcément Il est Tout puissant. S’Il n’était pas Tout Puissant, ce serait une imperfection. Il aurait pour attribut l’incapacité. Et celui qui a pour attribut l’incapacité ne crée rien du tout ». Donc Allah est le Créateur du monde. Il est impossible à Son sujet qu’Il soit sujet à l’imperfection. Même si quelqu’un n’a pas appris le Qour’an, avec sa raison, il peut arriver à cela. Par exemple, le fait que Allah n’a pas de ressemblance avec Ses créatures. Allah n’a pas de ressemblance ni avec la table, ni avec l’air parce que c’est Lui qui les a créés. Le Créateur de l’air n’a aucune ressemblance avec l’air. Le Créateur du soleil n’a pas de ressemblance avec le soleil. Le Créateur des choses n’a pas de ressemblance avec la chose qu’il a créée parce que si le Créateur avait une ressemblance avec Sa créature, il lui serait possible ce qui est possible pour la créature, comme le changement, comme le fait d’avoir, comme le fait d’avoir une fin. Tout ce qui est autre que Allah a un début, je n’existais pas avant, le monde n’existait pas. Celui qui considère que Allah a une ressemblance avec une chose qu’Il a créée, c’est comme s’il disait que Allah a un début. Or Allah ta^ala, Son existence n’a pas de début. En effet, si Son existence avait un début, Il aurait besoin lui-même de qui le fasse exister. Si quelqu’un dit : « Quelle est la preuve que tu as un Créateur qui t’a créé ? ». Tu lui réponds : « Le fait que je n’existais pas avant et que maintenant, j’existe. Et ce n’est pas nos parents qui nous ont fait exister. Même le fœtus, même l’embryon, ce n’est pas eux qui ont pris. Ce n’est même pas un acte volontaire le fait former. Tes parents ont été une cause pour que tu sois dans ce monde. Mais ce ne sont pas les créateurs ». Celui qui crée sait tout au sujet de la chose qu’il crée. Par exemple, lorsque je parle de moi, ce n’est pas moi qui crée ma parole. Je ne sais même pas comment fonctionnent les cordes vocales. Nous nous retrouvons en train de parler mais nous ne savons pas comment cela marche. Si je ne sais pas comment cela marche, comment serais-je le créateur de cette chose ? Le créateur est Allah. Ce sont des preuves rationnelles. Allah nous a donné ce bienfait, qui est cette raison. Concernant les animaux, ils ont un instinct mais n’ont pas une raison. Nous avons une raison et Allah nous incite à l’utiliser. Bien entendu, le fait que Allah n’a pas de ressemblance avec les choses qu’Il a fait exister sont dans le Qour’an aussi. Allah ta^ala dit dans le Qour’an :
﴿ليس كمثله شىء﴾
(Layça kamithlihi chay’), c’est-à-dire : « Rien n’est tel que Lui ». Donc la ‘ayah du Qour’an le mentionne. Mais si quelqu’un n’avait pas eu connaissance de cette ‘ayah, est-ce qu’il pouvait arriver à cette connaissance avec sa raison ? Oui, s’il réfléchit correctement. Je ne suis pas en train de dire : « N’apprenez pas mais allez réfléchir au sujet de Allah », non. On dit qu’il faut apprendre parce que la science est par transmission. Les compagnons du prophète apprenaient auprès du prophète, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam. Mais sachez qu’il y a des connaissances auxquelles on peut arriver, même si nous n’avons pas eu de transmission. Donc la raison permet d’arriver à certaines connaissances, par exemple le fait que Allah soit Tout Puissant. Même si la personne n’a pas lu dans le Qour’an que Allah est Tout Puissant, elle ne peut pas dire : « Oui, mais moi j’étais ignorante ». On répond : « Non, ce sont des connaissances sur lesquelles tu n’es pas excusé. Si tu avais utilisé ta raison, tu serais arrivé à cela ». Allah ta^ala existe. La raison témoigne de Son existence. Mais quand on dit la raison, cela ne signifie pas l’imagination. Celui qui regarde ce monde correctement, s’il utilise correctement sa raison, il en déduit que ce monde a un Créateur. Maintenant, le Créateur des mondes, on a dit qu’Il n’a aucune ressemblance avec les choses de ce monde. C’est pour cela que les savants ont dit : « Quoique tu imagines en ton esprit, Allah en est différent » parce que ce que tu imagines dans ton esprit a une taille, une couleur, une forme. Mais Allah ta^ala, c’est Lui le créateur des couleurs, c’est Lui le Créateur des formes. Il n’est pas qualifié par le fait d’avoir une taille petite ou grande. Allah ta^ala est le Créateur des corps. Quand au fait que les musulmans disent : « Allahou ‘akbar », que certains traduisent par : « Allah est grand », en fait cela ne signifie pas que Allah est grand par la taille. Même en français, parfois les gens disent : « Un grand homme », cela ne veut pas dire qu’il est grand par la taille. Mais cela signifie quelqu’un qui a une certaine valeur, une certaine considération. Allahou ‘akbar en arabe ne signifie pas que Allah est grand par la taille, mais signifie que Allah est plus puissant que tous ceux qui sont puissants. Et Allah ta^ala sait plus que tout autre. C’est cela que cela veut dire Allahou ‘akbar. Donc Allah ta^ala existe et n’a pas de ressemblance avec les choses qu’Il fait exister. Quoique tu imagines, Allah est différent de ce que tu as imaginé. Allah ta^ala existe sans endroit car c’est Lui le Créateur de tous les endroits. Par exemple, là nous sommes dans un endroit, le soleil est dans un endroit, la lune est dans un endroit, c’est-à-dire l’espace que ce corps aujourd’hui occupe. Allah ta^ala est Celui qui a créé toutes ces choses-là. Avant elles n’existaient pas. Seul Allah ta^ala existe sans avoir de début à Son existence. Quand à toutes ces choses-là qui existent maintenant, Allah ta^ala les a créées. Il n’en a pas besoin. Et lorsque les musulmans lèvent les mains vers le ciel quand ils font des invocations, ce n’est pas parce que Allah ta^ala se trouverait dans un endroit vers le haut, mais c’est parce que le ciel est la qiblah pour les invocations. Tout comme le musulman se prosterne vers la ka^bah dans la prière. Cela ne signifie pas que Allah, le Créateur des mondes, serait dans la ka^bah. De même, lorsque nous levons les mains vers le ciel, c’est une qiblah pour les invocations, c’est parce que c’est du ciel que descendent les miséricordes. C’est le lieu où habitent les anges. C’est pour cela que celui qui invoque sincèrement, Allah ta^ala ne le déçoit pas. Et celui-là porte, après avoir invoqué, ses mains sur son visage, c’est-à-dire il porte les miséricordes sur son corps.
Nous avons dit que la raison est une cause de connaissance. Quelqu’un, avec sa raison peut arriver à connaître des choses dans la religion musulmane. Et cela ne signifie pas que vous restez chez vous et vous réfléchissez pour connaître ces choses-là. Cette deuxième fonction, nous avons dit que c’est un témoin pour la religion. Cela veut dire que c’est un témoin en faveur de la religion. Cela signifie qu’il n’y a pas dans la religion quelque chose qui contredit la raison saine. La raison est un témoin pour la religion mais ce n’est pas la référence première. On ne connaît pas le bien et le mal en utilisant la raison. Mais il n’y a pas quelque chose dans la raison, c’est-à-dire quand il y a quelque chose de bien dans la religion, elle ne sera jamais contraire à la raison. Quand une chose est mauvaise selon la religion, il n’y a pas quelque chose dans la raison qui indique que cette chose-là soit en contradiction avec la raison. Quand on dit que c’est un témoin, cela veut dire qu’il n’y a pas dans la religion ce qui contredit la raison. Il n’y a pas quelque chose qui est incohérent avec le jugement rationnel. Avec la raison, il y a certains jugements dans la religion dont nous ne connaissons pas la sagesse, parce que dans tout ce que Allah ta^ala ordonne et interdit, il y a une sagesse. Si Allah interdit une chose, c’est qu’il y a une sagesse de la part de Allah. Si Allah permet une chose, c’est qu’il y a une sagesse de la part de Allah. Parfois, Allah ne nous a pas fait savoir les sagesses. Si par exemple, quelqu’un nous dit : « Pourquoi, vous les musulmans, vous faites le jeûne de Ramadan ? ». On connaît certaines sagesses. Cela nous apprend la patience, la compassion envers les pauvres. Mais quelle est la sagesse de faire une inclination et deux prosternations dans une rak^ah, pourquoi quatre rak^ah et pas trois dans la prière ? Pourquoi exactement un mois le mois de ramadan ? Pourquoi compter les sept tours rituels autour de la ka^bah ? Certaines choses, on sait. Certaines, on ne sait pas. Mais ce dont on est sûr, c’est qu’il y a une sagesse. Donc quand vous savez qu’une chose est permise ou interdite, ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas une contradiction avec la raison. Mais cela ne veut pas dire que vous connaissez la sagesse. Celui qui pense que quelque chose pourrait contredire la raison, c’est qu’il n’a pas compris. Si quelque chose, Allah ta^ala l’a décrété dans la religion, c’est qu’il y a une sagesse de la part de Allah ta^ala. Allah ta^ala fait ce qu’Il veut de nous, Il enverra certains au paradis, Il enverra certains en enfer. Nous, nous devons savoir ce que Allah ta^ala nous ordonne de faire. Et si on est sûr qu’une chose est de la part de Allah, alors on y croit, que l’on sache ou que l’on ne sache pas la sagesse.
Le prophète a dit :
« طلب العلم فريضة على كل مسلم »
« Talabou l-^ilmi faridatoun ^ala koulli mouslim », c’est-à-dire qu’appendre la science de la religion est une obligation pour tous musulman. il faut qu’il apprenne afin de savoir une part sur la croyance, une part sur la purification, une part dans les obligations, les devoirs du cœur, les péchés des organes, qu’est-ce qu’il est permis de faire, qu’est-ce qu’il n’est pas permis de faire. Et le musulman doit éviter les interdits. Après les peines, ça c’est les juges, les qadi, c’est-à-dire même s’il est non musulman, il y a des peines. Nous devons obéir à Allah ta^ala. Et nous devons enseigner parce que même les peines, l’emprisonnement, au temps du prophète, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, les gens étaient attachés à la religion, et il y avait moins d’ignorance, moins de péchés que maintenant. C’est pour cela les gens doivent apprendre, doivent appliquer. Parce que de toute manière, tout ce qui est peines… qu’est-ce que c’est devant le jour du jugement ? Le prophète, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, a dit :
« الدنيا سجن الـمؤمن »
« ad-dounyaa sijnou l-Mou’min », il a dit ce qui signifie : « le bas monde est comme une prison pour le musulman ». Même celui qui vit dans le bonheur, celui-là, par rapport à la félicité dans l’au-delà, pour le musulman, c’est comme si c’est rien du tout. Et le châtiment, les douleurs que peut ressentir la personne, que ce soit suite aux choses qu’il a fait pour lequel le juge l’a emprisonné, ce n’est rien par rapport à la douleur qu’il pourrait ressentir pour les péchés qu’il a fait dans le bas-monde.
Remarque : il y a une différence entre les connaissances acquises par jugement rationnel et ce qu’on appelle les théories. Ce n’est pas la même chose. La connaissance acquise par jugement rationnel te fait arriver à des connaissances certaines. Par exemple, si j’utilise correctement ma raison, j’arrive à la conclusion que ce monde a un Créateur, sans aucun doute. Si quelqu’un nous dit : « Mais avec la raison, comment se fait-il qu’il y ait des gens qui ne croient pas que Allah existe ? ». Le fait qu’Il s’appelle Allah, c’est parce qu’on a su par le prophète. Le prophète nous a annoncé que Son nom est Allah. Il y a des gens qui ne croient pas. Et ceux-là ont une raison. Ils ne sont pas fous. La réponse est qu’ils n’ont pas utilisé à bien leur raison. Les mains sont bien un bienfait de la part de Allah, mais il y a des gens qui ne savent pas les utiliser. Ils les utilisent pour faire le mal. La raison, qui est un bienfait de la part de Allah, il y a des gens qui ne savent pas l’utiliser. S’ils l’avaient utilisée correctement, ils seraient arrivés au résultat. Et d’ailleurs, celui qui dit qu’il n’y a pas de Créateur, on lui dit : « l’écrit, ce n’est pas suite à un arbre qui est tombé tout seul, puis que l’encre serait venue seule. Il y a forcément quelqu’un qui a écrit cet écrit. Comment un écrit sans qu’il y ait quelqu’un qui l’ait écrit ? Il va dire : « Ce n’est pas possible. Il y a forcément quelqu’un qui l’a écrit ». Vous lui dites : « Alors si un simple écrit, ta raison n’accepte pas qu’il n’ait pas un auteur, comment tu acceptes que ce monde, qui est beaucoup complexe qu’un simple écrit, n’ait pas un Créateur ? ». S’il vous dit : « C’est la nature ». Vous lui dites : La nature n’a pas de volonté. La nature, c’est les couleurs, les formes, le feu, les arbres. Par contre, les théories : les gens font des observations. Ils font quelques expériences. Et avec des constructions intellectuelles, ils émettent des hypothèses et ils disent : « voilà, avec ce qu’on a observé, avec l’expérience (on avait des expériences dans telles conditions), et avec des hypothèses, on en déduit que c’est comme ça. Exemple : la théorie du big bang. Ils parlent de choses qui ne sont pas certaines. Le mot théorie, cela veut dire que ce n’est pas quelque chose de certain. C’est supposer, c’est-à-dire on pense que c’est comme cela. Alors il se peut que parfois la théorie tienne, et parfois elle ne tient pas. Si quelqu’un dit : « Ce qui est dit dans l’Islam est faux car il y a telle théorie », cela ne tient pas. A la base, la théorie n’est pas une chose certaine. Donc on ne peut pas l’utiliser comme un argument infaillible. Ce qui est étonnant, c’est que les gens qui ont fait même ces théories-là, eux-mêmes les premiers, émettent des réserves. Et les gens du commun les véhiculent comme si c’étaient des connaissances certaines alors que celui même qui l’a faite ne dit pas que c’est comme cela. Certains savants ont dit que la raison est une faculté, une caractéristique qui te permet de distinguer le bien du mal. La raison est une caractéristique qui a lieu dans le cœur avec laquelle on fait des déductions. Pour être plus précis c’est quelque chose qui te permet d’obtenir des connaissances par déductions à partir de connaissances dites évidentes. La raison te permet de partir de quelque chose et d’en déduire une autre chose. Par exemple, tout à l’heure, on a dit que ce n’est pas la raison qui intervient pour savoir le bien du mal. Et maintenant, certains savants te disent que la raison te permet de distinguer le bien du mal. La cohérence est dans le point suivant : les savants, quand ils disent que tu distingues le bien du mal, les savants tels que l’imam Malik, l’imam Ach-Chafi^iyy, tous ces grands savants de la communauté, quand ils disent qu’une chose est interdite, il y a deux cas : soit il y a un texte clair (ex :
﴿حرمت عليكم الـميتة﴾
ce qui signifie : et le cadavre est interdit, c’est explicite, il n’y a pas lieu de réfléchir). Après il se peut que quand l’imam Ach-Chafi^iyy te dit que telle chose est interdite, il n’y ait pas un texte explicite. Comment a-t-il donc fait pour dire que c’est interdit s’il n’y a pas de texte explicite ? Il est parti de textes explicites et a pris les différents textes. Et avec une réflexion de sa part, il dit, alors cette chose-là est interdite ou n’est pas interdites, elle est laide ou elle n’est pas laide. C’est-à-dire il n’y a pas un texte explicite, mais il y a des choses des autres textes, qui permettent aussi, et ceci est la fonction de savants tels que Ach-Chafi^iyy de nous dire, même s’il n’y a pas un texte explicite, n’empêche que c’est interdit aussi. Donc le moujtahid, qu’a-t-il utilisé pour dire que c’est permis ou pas, alors qu’il n’y avait pas un texte explicite ? N’est-ce pas qu’il a réfléchi ? C’est quoi les connaissances évidentes ? Ce sont les textes de la Loi, le Qour’an, le hadith, parce que lui ici parle de quelque chose. Donc même s’il n’y a pas un texte qui dit que telle chose est interdite, il est parti quand même de ‘ayah, de hadith et il est parvenu au résultat avec sa raison.
Autre chose : vous, vous apprenez ici. Les gens viennent apprendre le minimum de la religion. Les gens sortent et sont face à des situations. Combien de fois les gens apprennent le minimum obligatoire. Et malgré cela, ils ont toujours besoin d’appeler et de demander : « Quel est le jugement de cette chose-là, est-ce permis ou non ? ». Est-ce qu’on lui dit : « Non, écoute, tu as appris le minimum, tu te débrouilles ? ». Non, cela ne suffit pas toujours parce que parfois, la personne, il faut qu’elle réfléchisse pour savoir la situation dans laquelle elle est. Est-ce que c’est une situation qui rentre dans ce cas-là ou dans un autre cas. Des fois tu es dans une exception. Donc, il faut que tu utilises ta raison. Mais ce n’est pas tu vas réfléchir dans l’absolu avec ta raison. Tu vas dire : « J’ai appris que le prophète, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, a dit telle chose. J’ai appris qu’une ‘ayah fait mention que telle chose est interdite. J’ai appris, maintenant je sais. Donc l’application de la religion demande une intelligence. Et les savants moujtahid aussi, quand ils vont appliquer la religion, quand ils vont donner les jugements dans les cas qui ne sont pas explicites dans le texte, ils vont utiliser leur raison.
Et aussi on a dit que la raison te fait arriver à des connaissances à partir d’autres connaissances. Pour le bien et le mal, on a compris. Il y a les textes et le résultat, c’est connaître ce qui est bien et ce qui est mal. Autre exemple : ce qui change a forcément un début. Par exemple, la terre change. En hiver, la terre est froide. Et en été, le sol est chaud. Il y a forcément, la terre a commencé, la terre a commencé. C’est une connaissance qu’on appelle évidente, c’est-à-dire qu’on peut y arriver avec la raison. Et c’est quoi le résultat ? Allah ne change pas. La déduction c’est que Allah ne change pas.
« سبحان الذي يغير ولا يتغير »
La preuve que Allah ne change pas. On dit : ce qui change a forcément un début. Oui mais Allah Son existence n’a pas de début. Donc la conclusion est que Allah ne change pas. Je pars de quelque chose, j’arrive à une autre. Je pars de quelque chose au niveau de la croyance, j’arrive à autre chose au niveau de la croyance. Je pars de textes de la Loi, parce que ça pour celui qui croit au prophète Mouhammad, il croit au Qour’an, pour lui c’est une connaissance évidente. Il ne dit pas : « Tiens, consommer du cadavre est interdit, est-ce que c’est vraiment vrai ? ». Non, il y croit. Donc pour lui, c’est quelque chose qui est une connaissance évidente. Il n’y a pas lieu de revenir là-dessus. Et à partir de cela, il essaye d’arriver à autre chose, pour connaître le bien et le mal. Quand quelqu’un dehors te dit : « Tiens ça c’est bien ou c’est mal ? ». Est-ce que tu vas avoir un texte du hadith qui va te dire : « écoutes, le prophète, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam, a dit que telle chose … ». Non, tu vas le ramener, tu vas lui dire que le prophète a dit telle chose, et ce qui est là rentre dans ce cadre-là, donc il y a une raison.
…. Quand je vais assister à un cours, n’est-ce pas que je vais utiliser ma raison pour comprendre ? En plus, si quelqu’un veut se convertir à l’Islam, il va vous dire : « Donne-moi une preuve que Allah existe ». Tu vas lui dire : « Allah ta^ala dit dans le Qour’an », mais lui ne croit pas au Qour’an. Il faut une preuve rationnelle. Est-ce qu’on va leur dire : « Non, dans notre religion, on n’utilise pas notre raison » ?! Allah ta^ala a blâmé les gens de l’enfer. Ils diront au jour du jugement
﴿لو كنا نسمع أو نعقل ما كنا في أصحاب السعير﴾
ce qui signifie : « Si nous avions écouté, c’est-à-dire avec acceptation (ce n’est pas seulement entendre) et si nous avions utilisé à bien notre raison, nous ne serions pas parmi les gens de l’enfer. Cela signifie que la raison a une considération dans la religion.
…
Certains savants ont dit que le cerveau est pour le cœur ce que le soleil est pour les yeux. La fonction des yeux est de regarder. S’il n’y a pas de lumière, est-ce que tu peux regarder ? Tu as besoin d’une lumière. Et le cœur, on raisonne avec le cœur, on croit avec le cœur.
Certains ont dit : « La raison est dans le cœur, comment ça ? Quand on frappe quelqu’un sur la tête, et qu’il devient fou. Ils ont dit que c’est cela la preuve que la raison est dans la tête, dans le crâne et pas dans le cœur ». La réponse qui est correcte est qu’elle est dans le cœur. Dans le Qour’an il est dit
﴿قلوب يعقلون بها﴾
ce qui signifie : « Des cœurs avec lesquels ils raisonnent ». Cela veut dire que la raison est dans le cœur. Il y a une ‘ayah du Qour’an qui mentionne que la réflexion, que le raisonnement est au niveau du cœur et pas au niveau du cerveau.
sur décembre 26, 2012 sur 10:52
assalam aleykoum ,je voudrais savoir dans quelle ayat ce trouve mentionnée que la raison vient du coeur,barrakALLAHOU fikoum
sur novembre 23, 2014 sur 4:11
« que le bas monde est comme une prison pour le musulman »; lorsque vous avez écrit le sens du Hadîth, vous n’avez pas cité « ce qui signifie ».