Récit : la vérité au sujet de Jésus ^Iça
Parmi les récits du Qour’an
Naissance de notre maître Al-Macih ^Iça fils de Maryam
Après la naissance de la Dame Maryam ^alayha s-salam, sa mère l’a consacrée pour le service dans Baytou l-Maqdis. C’est notre maître Zakariyya qui l’a prise en charge, qui s’est occupé d’elle et qui l’a éduquée. Il lui avait réservé un endroit dans la mosquée. Seuls Zakariyya le Prophète accompagné de Youçouf An-Najjar, le fils de son oncle maternel, pouvaient la visiter. Lorsqu’elle a atteint la puberté, elle a fait preuve de beaucoup d’ardeur dans l’adoration. Rares étaient ceux de son époque qui faisaient comme elle.
Tellement elle était appliquée dans l’obéissance à Allah, les oiseaux se posaient sur sa tête, croyant qu’elle était un objet, tant elle restait longtemps debout dans la prière qu’elle faisait pour Allah ta^ala.
Lorsque leur réserve d’eau s’épuisait, Maryam et le fils de son oncle maternel Youçouf An-Najjar prenaient chacun sa cruche et allaient dans la grotte qui comportait de l’eau, accompagnés de ceux qui le voulaient parmi les mouharrar –ceux qui étaient dédiés pour le service de Baytou l-Maqdis–, afin de ramener l’eau. Ensuite ils retournaient. Le jour où Jibril ^alayhi s-salam lui apparut, était le jour le plus long et le plus chaud de l’année. L’eau qu’elle avait comme provision fut épuisée, et elle avait quinze ans ce jour-là. Elle sortit avec sa cruche et partit à la grotte.
Tandis qu’elle remplissait sa cruche, notre maître Jibril lui apparut, accompagné d’un grand nombre d’anges. Il avait l’aspect d’un jeune homme au beau visage et était vêtu de blanc. Quand Maryam ^alayha s-salam le vit, elle ne savait pas que c’était Jibril. Elle pensait que c’était quelqu’un qui lui voulait du mal.
Alors Jibril s’empressa de la rassurer afin que cette crainte disparaisse. Il lui annonça qu’il n’était pas comme elle l’avait pensé mais qu’il était envoyé par Allah afin de lui donner un enfant pur.
Quand Maryam apprit cette nouvelle de la bouche de Jibril, elle fut étonnée car elle savait que d’habitude, si une femme donne naissance à un enfant, c’est que c’est le fils d’un homme. Elle interrogea Jibril : Comment pouvait-elle avoir un enfant alors qu’aucun homme ne l’avait touchée dans le cadre d’un rapport ?! Jibril ^alayhi s-salam lui apprit alors que Allah est sur toute chose tout puissant et que ce n’est pas quelque chose d’impossible pour Allah de créer un enfant sans père. Jibril ^alayhi s-salam prit alors entre ses doigts une branche d’arbre sèche et celle-ci se transforma en une branche verte feuillue. En voyant cela, Maryam ^alayha s-salam eut le cœur apaisé. Par la suite Jibril souffla dans l’encolure de la chemise de Maryam. C’est ainsi que l’âme honorée de ^Iça entra par sa bouche jusqu’à son utérus. Maryam tomba ainsi enceinte de ^Iça ^alayhi s-salam sur le champ. Ensuite Maryam ^alayha s-salam remplit sa cruche d’eau et retourna à la mosquée.
Youçouf An-Najjar, son cousin, était le premier à avoir eu connaissance de sa grossesse. Il vit que son ventre avait gonflé et qu’il était gros. Youçouf An-Najjar ne savait quoi faire ! Il ne savait pas comment réagir face à ce qui était arrivé ! Chaque fois qu’il pensait à l’accuser, il se remémorait sa piété et sa vertu. Et lorsqu’il voulait l’innocenter il voyait à nouveau l’apparence de sa grossesse. Comme il ne pouvait plus se contenir, il lui en parla. Alors Maryam ^alayha s-salam lui dit : « Dis de belles paroles ».
Il lui dit : « Dis-moi Maryam, est-ce que des plantes peuvent pousser sans graines ? » Elle lui répondit : « Oui ! Ne sais-tu pas que Allah ^azza wa jall a fait pousser les premiers arbres sans graine ? ». Youçouf An-Najjar lui répondit : « Bien sûr que c’est vrai ! ». Puis Youçouf An-Najjar lui dit : « Est-ce qu’il est possible qu’un fils naisse sans père ? » Elle lui répondit : « Oui, ne sais-tu pas que Allah ta^ala a créé ‘Adam et Hawwa‘ sans père ni mère ? » Il lui dit alors : « Bien sûr que c’est vrai ! Mais alors qui est le père de l’enfant que tu portes ? » Maryam ^alayha s-salam a répondu à la manière de ceux qui se fient totalement à Allah : « C’est un don que m’a accordé mon Seigneur et son cas est comme celui de ‘Adam ». A ce moment, une chose étonnante se produisit : Allah a fait parler notre maître ^Iça alors qu’il était dans l’utérus de sa mère. Il a dit : « Ô Youçouf, qu’est-ce que tu cites comme exemples ?! Va plutôt t’occuper de l’adoration de Allah !» Youçouf fut étonné de ce qu’il venait d’entendre Et il partit voir notre maître Zakariyya pour l’informer de ce qu’il avait vu et de ce qui s’est passé devant lui. C’est alors que notre maître Zakariyya fut tourmenté à l’idée des paroles que pourraient prononcer les pervers parmi les fils de ‘Isra‘il. Par la suite, Youçouf An-Najjar prit en charge le service de la mosquée afin d’éviter ainsi à Maryam tout travail vu qu’elle avait le teint pâle, le ventre saillant et qu’elle s’était affaiblie.
Quelques mois plus tard, sa sœur ‘Icha^, l’épouse de notre maître Zakariyya, vint lui rendre visite un jour. Quand elle la serra dans ses bras, elle se rendit compte que Maryam était enceinte. Maryam annonça alors à sa sœur son état et ce qui lui était arrivé. Sa sœur à son tour lui annonça : « Je suis moi-même enceinte et j’ai constaté que ce que j’ai dans mon ventre penche pour celui que tu as dans ton ventre ! » Yahya était en effet de trois mois plus âgé que notre maître ^Iça.
Lorsque Maryam sentit le terme de sa grossesse venir et que son enfant bougeait, elle s’en alla et s’isola en un lieu éloigné au bout de la vallée, à savoir à Baytou Lahm –Bethléem–. Il y a entre Baytou Lahm et Baytou l-Maqdis –Jérusalem–, six miles. Maryam s’était éloignée afin d’éviter les calomnies et les accusations d’adultère que son peuple pourrait proférer. Lorsqu’elle s’isolait, elle parlait avec ^Iça qui était en son utérus et lui à son tour lui parlait. Lorsqu’elle était occupée par autre chose, il faisait du tasbih –évocation de Allah– et elle pouvait entendre son tasbih.
Quand Maryam ^alayha s-salam sentit le moment de l’accouchement approcher après quelques mois du début de sa grossesse, elle ressentit les premières douleurs et chercha quelque chose à quoi s’accrocher à l’habitude des femmes enceintes lorsque les douleurs d’accouchement devenaient intenses. Elle prit alors le tronc d’un palmier entre ses mains. C’était un tronc de palmier sec qui avait été coupé et qui n’avait pas de branches.
Jibril ^alayhi s-salam vint à elle et il se tint debout en contre-bas de l’endroit où se trouvait Maryam ^alayha s-salam. Il l’appela d’en bas et lui dit: « Ne sois pas triste ». Auprès de ce tronc de palmier auquel Maryam s’était adossée, se trouvait une rivière asséchée. Jibril ^alayhi s-salam frappa d’un coup de pied le lit de la rivière et soudain l’eau douce se mit à jaillir. Lorsque Maryam voulait boire, elle buvait de l’eau douce et fraîche et lorsqu’elle voulait utiliser l’eau pour un autre usage, celle-ci devenait tiède.
Puis, Jibril ^alayhi s-salam, ordonna à Maryam de secouer le tronc du palmier sec et vieux afin d’alléger son épreuve et lui montrer l’honneur que Allah lui accordait. Lorsqu’elle le secoua, elle leva les yeux et vit que les palmes du palmier avaient réapparu et que des fruits surgissaient d’entre les palmes. Puis ces fruits devinrent verts, ce qu’on appelle balah. Puis ils devinrent rouges, zahw, pour devenir enfin, des dattes fraîches, routab, tout ceci en un clin d’oeil. Allah tabaraka wa ta^ala a fait que ces dattes fraîches et tendres tombent à portée de main, par miséricorde pour elle.
Jibril ^alayhi s-salam dit ensuite à Maryam que Allah lui ordonnait de dire à toute personne qui lui poserait des questions au sujet de son enfant, qu’elle avait fait le vœu à Allah de s’abstenir de parler et de montrer simplement l’enfant à ce moment, afin qu’elle n’ait pas honte de ce qui lui était arrivé. En suivant cet ordre, un signe apparaîtra et la preuve de son innocence sera manifeste. Ainsi est né ^Iça Al-Macih ^alayhi s-salam enduit de l’huile avec laquelle les Prophètes sont les seuls à être oints. Il s’agit d’une huile qui a une belle odeur. De plus, Jibril a passé le bout de son aile sur lui à sa naissance afin que cela soit pour lui une protection contre les nuisances du chaytan.
Entre-temps, notre maître Zakariyya ^alayhi s-salam s’interrogea sur l’absence de Maryam ^alayha s-salam. Il envoya alors Youçouf An-Najjar à sa recherche. Youçouf arriva en compagnie d’un homme en qui il avait confiance. Lorsqu’il s’adressa à Maryam, celle-ci ne lui répondit pas mais montra simplement ^Iça qui était sur ses genoux. Allah tabaraka wa ta^ala fit alors parler ^Iça qui était encore un nouveau-né. ^Iça ^alayhi s-salam dit : « Youçouf, réjouis-toi ! A toi la bonne nouvelle ! Que ton cœur soit apaisé. Mon Seigneur m’a fait sortir de l’obscurité de l’utérus vers la lumière du bas monde et je viendrai aux fils de ‘Isra‘il pour les appeler à l’obéissance à Allah ».
Ensuite, Youçouf An-Najjar emmena Maryam et son fils ^Iça dans une grotte. Après les avoir laissés dans cette grotte, il partit informer notre maître Zakariyya ^alayhi s-salam de ce qui était arrivé. Puis il revint auprès d’elle, quarante jours plus tard après qu’elle ait été purifiée des lochies. Il la fit sortir avec son fils.
Lorsque Maryam ^alayha s-salam fut apaisée suite aux signes qu’elle avait vus, elle ramena ^Iça auprès de son peuple. Tandis que les hommes et les femmes de son peuple s’étaient réunis, pour voir l’enfant qu’elle tenait dans ses bras, une femme tendit la main pour la frapper. Allah tabaraka wa ta^ala frappa aussitôt cette femme de tétraplégie. Cette femme fut transportée chez elle dans cet état. C’est alors qu’un homme dit : « Je ne vois pas ce qu’elle a pu commettre d’autre que de la fornication !» Allah tabaraka wa ta^ala le rendit muet sur le champ. C’est alors que les gens prirent peur et renoncèrent à la frapper ou à dire à son sujet une parole lui faisant tort. Ils se mirent alors à lui parler avec douceur. Ils lui dirent : « Ô Maryam, tu as fait là quelque chose d’étonnant, ô toi sœur de Haroun, qui est chaste –il s’agit d’un autre Haroun que le frère de notre maître Mouça ^alayhima s-salam puisqu’il les séparait une longue période l’un de l’autre– ». Elle était tellement ascète et vertueuse qu’on la comparait à Haroun un homme pieux et vertueux parmi les fils de ‘Isra‘il. Lorsque ce Haroun décéda, quarante mille personnes formaient son cortège funéraire et ils s’appelaient tous Haroun comme lui, par recherche des bénédictions de son nom. Les gens dirent : « Ô Maryam tu n’es pas de celles qui font ces choses-là ! Ton père ^Imran, n’était pas un homme mauvais et ta mère Hannah n’était pas une fornicatrice ! D’où tiens-tu alors cet enfant ? » Maryam ^alayha s-salam garda le silence par obéissance à l’ordre qu’elle avait reçu de son Seigneur. Puis, d’un signe de la tête, elle leur montra ^Iça ^alayhi s-salam. C’est alors que certains entêtés et opposants, que Allah nous en préserve, dirent : « Le fait qu’elle se moque de nous est encore plus insupportable que le fait qu’elle ait commis la fornication ». Ils la regardèrent avec colère et lui jetèrent : « Comment pourrions-nous parler à quelqu’un qui est encore au berceau ? » C’est alors qu’arriva notre maître Zakariyya ^alayhi s-salam. Il s’adressa à ^Iça qui était encore au berceau et lui dit : « Parle et donne tes preuves si tu as reçu l’ordre de le faire ». C’est alors que notre maître ^Iça ^alayhi s-salam dirigea vers eux son visage honoré alors qu’auparavant il était en train de téter. Il s’appuya sur sa main gauche et leva la main droite puis pointa vers eux son index. Il dit de manière claire et audible : « Je suis l’esclave de Allah ». La première chose qu’il proclama fut sa reconnaissance de son statut d’esclave de Allah ta^ala. Puis ^Iça leur annonça qu’il sera un prophète béni par la volonté de Allah et qu’il recevra la révélation d’un Livre. Il leur annonça qu’il leur ordonnerait d’accomplir la prière, de s’acquitter de la zakat, qu’il serait bienveillant envers sa mère, et que Allah ne fera pas de lui un injuste ni un tyran.
Quand les gens entendirent ces paroles, ils se soumirent. Ils dirent : « C’est là quelque chose de très éminent ». Puis notre maître Zakariyya ^alayhi s-salam dit : « La louange est à Allah Qui nous a innocenté des accusations des pervers parmi les fils de ‘Isra‘il grâce à ce que ^Iça ^alayhi s-salam a dit ».
Par la suite, ^Iça n’a plus parlé comme c’est le cas habituellement pour les nourrissons.
Notre maître ^Iça grandit avec notre maître Yahya qui était son aîné de trois mois dans la maison du Prophète Zakariyya ^alayhi s-salam. Lorsqu’il avait eu quelques années, les fils de ‘Isra‘il empêchaient leurs enfants de le côtoyer. Ils les isolaient et les gardaient dans une maison. Alors ^Iça venait à leur recherche. Les parents lui disaient : « Ils ne sont pas là ». Il leur dit alors : « Qu’est-ce qu’il y a dans cette maison ? ». Ils répondirent : « Il y a des porcs ». Alors ^Iça ^alayhi s-salam leur dit : « Ils seront alors ainsi ». Les parents ouvrirent la maison dans laquelle ils avaient gardé leurs enfants et virent qu’ils s’étaient transformés en porcs. La nouvelle se répandit aussitôt parmi les fils de ‘Isra‘il. Aussi, ils voulurent tuer ^Iça ^alayhi s-salam. Sa mère l’emmena alors en Egypte accompagnée de personnes en qui elle avait confiance. C’était Youçouf An-Najjar qui les y avait emmenés.
Lorsque ^Iça ^alayhi s-salam atteignit l’âge de douze ans, Allah tabaraka wa ta^ala inspira à Maryam de le ramener à nouveau en terre de Ach-Cham. C’est ce qu’elle fit. Et lorsque ^Iça eut trente ans, il reçut la révélation et eut des miracles. Il appela les gens à l’adoration de Allah ta^ala Celui Qui est unique et Qui ne se divise pas, Celui Qui n’est pas engendré et Qui n’engendre pas, et Qui n’a pas d’équivalent. Ensuite, Allah tabaraka wa ta^ala l’a élevé au ciel, où il se trouve actuellement, vivant.
La Dame Maryam ^alayha s-salam vécut six ans après que ^Iça a été élevé au ciel. Elle vécut ainsi près de cinquante-quatre ans, que Allah l’agrée et lui donne satisfaction.