Idéologie d’extrémistes
Présentation de ce que comporte le livre de Sayyid Qoutb « Fi Dhilali l-Qour’an » – A l’Ombre du Coran – et d’autres ouvrages à lui
La louange est à Allah, et que Allah honore et élève davantage Son messager Mouhammad et qu’Il préserve sa communauté de ce qu’il craint pour elle.
Les Salaf, les musulmans des trois premiers siècles ainsi que les Khalaf ceux qui les ont suivis – et qui représentent Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah –, ont été d’accord que la science de la religion n’est pas acquise par la lecture à partir des livres mais bien par l’apprentissage auprès de qui est connaisseur, digne de confiance, qui a lui-même appris auprès de qui est semblable à lui, en remontant ainsi jusqu’aux compagnons. Le Hafidh Abou Bakr Al-Khatib Al-Baghdadiyy a dit : « La science n’est prise que de la bouche des savants« . Et l’un des savants du Salaf a dit : « Celui qui prend le hadith à partir des livres est appelé sahafiyy – bouquiniste – et celui qui prend le Qour’an à partir du Mous–haf est appelé mous–hafiyy, il n’est pas appelé qari‘ – spécialiste de récitation – ». Ceci est tiré du hadith du Messager de Allah r qui a dit :
((من يُرد اللهُ به خيراً يُفقّههُ في الدين ، إنّما العلمُ بالتَّعلُّم والفقهُ بالتّفقُّه))
(man youridi l-Lahou bihi khayran youfaqqih-hou fi d-din, ‘innama l-^ilmou bi t-ta^alloum wa l-fiqhou bi t-tafaqqouh) [rapporté par At–Tabaraniyy] ce qui signifie : « Celui pour qui Allah veut un bien, Il fait qu’il apprend la science de la religion, certes la science ne vient que par l’apprentissage et la connaissance des droits et des devoirs de soi est obtenue par la transmission orale« .
Parmi ce genre de personnes, il y a un homme qui s’appelle Sayyid Qoutb. Cet homme, il ne lui est pas arrivé de s’asseoir auprès d’un seul savant pour apprendre, ni même de lire devant les savants, ni même de sentir l’odeur de la science. A ses débuts, c’était un journaliste marxiste. Puis il s’est enrôlé par la suite dans le rang du parti de Al-‘Ikhwan qui l’ont vite placé au premier plan. Il s’est alors mis à composer et à écrire. Il a dérapé et il s’est égaré. Celui qui observe et étudie ses livres tout en faisant partie des gens de la compréhension et de la distinction, il les trouvera remplis de fatwa, d’avis de jurisprudence que Allah n’a pas descendus. La personne attentive aura su que ses livres proclament haut et fort sa profonde ignorance. Les preuves de son ignorance sont nombreuses, entre autres :
Il appelle Allah (la plume miraculeuse) et (la plume créatrice et inventive) et ce, à plusieurs reprises dans son livre At-Taswirou l-Fanniyy fi l-Qour’an et dans d’autres. Il appelle également Allah (le cerveau créateur) lors de l’exégèse de sourat An-Naba’ et ceci est une chose qui n’est pas cachée comme étant de l’irréligion. Allah ta^ala dit :
)ولله الأسماء الحسنى فادعوه بها وذروا الذين يُلحدون في أسمائه
سيجزون ما كانوا يعملون(
[sourat Al-‘A^raf / 180] ce qui signifie : « Et Allah a les noms qui indiquent la perfection. Invoquez-Le par Ses noms et laissez ceux qui font preuve d’irréligion au sujet de Ses noms. Ils seront rétribués pour ce qu’ils ont fait« . L’Imam Abou Ja^far At–Tahawiyy dans son traité de la croyance qui est le traité de la croyance de ‘Ahlou s-Sounnah wa l-Jama^ah a dit : « Celui qui qualifie Allah par un des attributs des humains alors certes, il est devenu mécréant« .
Cet homme, dans de nombreux passages de son livre, qui est appelé Fi Dhilali l-Qour’an (Edition Dar Ach-Chourouq Beyrouth 1400 de l’hégire, 1980), il appelle les ‘ayah du Qour’an (des partitions musicales qui ont une mélodie et un rythme, une musique ondulée et large), et ce qui est de cet ordre.
De plus il décrète dans son livre Fi Dhilali l-Qour’an qu’il n’existera pas de musulmans sur Terre tant que les gouverneurs gouverneront avec autre chose que la Loi de l’Islam même pour une petite question. Il mentionne cela dans le premier tome page 590. Ainsi il dit : (il n’y a pas de religion pour les gens tant qu’ils ne se réfèreront pas dans les choses de la vie quotidienne entièrement à Allah Lui seul. Et il n’y a donc pas d’Islam s’ils se réfèrent à une autre source en une chose quelconque de leur vie quotidienne, que ce soit une chose importante ou négligeable. Ce sera alors l’association ou la mécréance et ce sera la jahiliyyah que l’Islam était venu déraciner de la vie des gens).
Ensuite, il déclare mécréants tous ceux qui gouvernent avec autre chose que la Loi de l’Islam dans l’absolu, même sur une question mineure, sans faire de détail, en expliquant Sa parole ta^ala :
)ومن لم يحكم بما أنزل اللهُ فأولئك هُمُ الكافرون(
[sourat Al-Ma‘idah / 44] selon le sens qui vient immédiatement à l’esprit, à savoir : celui qui gouverne par autre que ce que Allah a descendu, alors ceux-là sont les mécréants, par ignorance ou par entêtement, niant ainsi que le Salaf ou ceux qui sont venus après eux ont fait le ta’wil de cette ‘ayah, c’est-à-dire qu’ils l’ont interprétée par un autre sens que celui qui vient communément à l’esprit. Cela a en effet été confirmé de Ibnou ^Abbas, que Allah les agrée tous les deux, le fils de l’oncle paternel du Messager de Allah r et qui est l’Exégète par excellence du Qour’an ainsi que de Al-Bara‘ Ibnou ^Azib, que Allah l’agrée. Al-Qourtoubiyy a ainsi mentionné dans son livre Al-Jami^ou li ‘Ahkami l-Qour’an [1] pour l’exégèse de cette ‘ayah ce qui suit : « Elles ont toutes été descendues c’est-à-dire ces ‘ayah au sujet des mécréants. Cela a été confirmé dans le Sahih de Mouslim, Livre de Al-‘Iman la foi . Et c’est sur cela que se sont tenus la plupart des savants. Quant au musulman, il ne devient pas mécréant par cela bien qu’il ait commis un grand péché. D’autres ont dit ici : comportant implicitement un autre sens, c’est-à-dire : celui qui n’a pas jugé et n’a pas gouverné selon ce que Allah a descendu en réfutant le Qour’an et en reniant la parole du Messager de Allah r, celui-là est mécréant. C’est ce qu’ont dit Ibnou ^Abbas et Moujahid. La ‘ayah est générale dans ce sens. Ibnou Mas^oud et Al-Haçan ont dit : Cette ‘ayah est générale au sujet de tous ceux qui n’ont pas gouverné selon ce que Allah a descendu, qu’ils soient musulmans d’origine, juifs ou mécréants, c’est-à-dire en ayant cela pour croyance et en se rendant cela licite. Quant à celui qui l’a fait tout en croyant qu’il a commis par cela une chose interdite, celui-là compte parmi les musulmans grands pécheurs, pervers, et son jugement est à Allah ta^ala. S’Il veut, Il le châtie et s’Il veut, Il lui pardonne. Seulement Ach-Cha^biyy a dit : « Cette ‘ayah concerne particulièrement les juifs ». Et c’est l’avis qu’a préféré An-Nahhas. Il a dit : « Ceci est prouvé par trois choses parmi lesquelles : les juifs ont été mentionnés avant cela par Sa parole : (للَّذين هادوا) [sourat Al-Ma‘idah / 44]. Ainsi le pronom les concerne. Et parmi les preuves de cela également, il y a le contexte des phrases qui indique cela : Ne vois-tu donc pas qu’après cette ‘ayah il y a : (وكتبنا عليهم) [sourat Al-Ma‘idah / 45] ce qui signifie : « Et Nous leur avons prescrit« , le pronom revient ici aux juifs par unanimité. Il y a également le fait que les juifs, ce sont eux qui ont renié la lapidation et le talion.
Si quelqu’un dit : (man) celui qui , si ce mot vient pour indiquer la rétribution, il est général sauf s’il y a une preuve qu’il est spécifique. On lui répond (man) ici, vient dans le sens de « celui qui » avec ce que nous avons mentionné en tant que preuve ; c’est comme s’il est dit : les juifs, ceux-là qui n’ont pas jugé selon ce que Allah a descendu, les voilà les mécréants. C’est le meilleur avis qui ait été dit à ce sujet. On rapporte que Houdhayfah a été interrogé au sujet de ces ‘ayah, si elles concernent les fils de Isra‘il. Il a dit : « Oui, ces ‘ayah les concernent. » Tawous ainsi que d’autres ont dit : « Dans cette ‘ayah il ne s’agit pas de la mécréance qui fait sortir de la religion, il s’agit d’un péché grave mais en deçà de la mécréance (koufr) ». Le cas diffère donc selon qu’il a jugé par des lois de lui-mme en prétendant qu’elles sont des lois de Allah, là c’est une falsification qui entraîne sa mécréance. Mais s’il a jugé avec, sous l’effet de ses passions et en désobéissance, c’est alors un péché qui peut être pardonné selon les fondements de la croyance de Ahlou s-Sounnah concernant le pardon des désobéissants. Al-Qouchayriyy a dit : « La voie des khawarij c’est que celui qui est soudoyé et qui juge selon une autre loi que la Loi de Allah, celui-là est un mécréant » fin de la parole de Al-Qourtoubiyy.
Al-Khazin a cité quelque chose de semblable à cela dans son Tafsir [2] et il a ajouté : « Moujahid a dit au sujet de ces trois ‘ayah que celui qui délaisse de juger selon ce que Allah a descendu par réfutation du Livre, celui-là est un mécréant, un injuste et un grand pécheur. » ^Ikrimah a dit : « Et celui qui ne juge pas par ce que Allah a descendu en reniant ce que Allah a descendu, celui-là est un mécréant. Mais celui qui reconnaît la Loi de Allah mais n’a pas jugé selon ce que Allah a descendu, celui-là est un injuste et un grand pécheur. » C’est également la parole de Ibnou ^Abbas. Tawous a dit : « J’ai dit à Ibnou ^Abbas : est-il donc mécréant celui qui ne juge pas selon ce que Allah a descendu ? Il a dit : Il s’est chargé d’un grand péché mais ce n’est pas la mécréance qui fait sortir de la religion comme celui qui aurait mécru en Allah, en Ses anges, en Ses Livres en Ses messagers, en le jour dernier et ce qui est du même ordre. Cela a été rapporté de ^Ata‘. Il a dit : « C’est un grand péché en deçà de la mécréance » fin de citation.
Le savant de la communauté, ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abbas a donc tranché le sujet par une exégèse concise et utile. Au sujet des trois ‘ayah précédemment citées, Al-Hakim a rapporté et a déclaré sûr dans Al-Moustadrak [3], Adh-Dhahabiyy étant en accord avec lui, Al-Bayhaqiyy a rapporté dans ses Sounan et autres qu’eux deux ont rapporté qu’il a dit : « Ce n’est pas le koufr auquel on pense, ce n’est pas la mécréance (koufr) qui fait sortir de la religion. (ومن لم يحكم بما أنزل اللهُ فأولئك هُمُ الكافرون) [sourat Al-Ma‘idah / 44] (wa man lam yahkoum bima ‘anzala l-Lah fa ‘oula‘ika houmou l-kafiroun) c’est un grand péché en deçà de la mécréance » fin de citation. La signification de « koufr en deçà du koufr« , c’est un grand péché qui ressemble à la mécréance dans son odiosité, tout comme a dit le Messager de Allah r :
((سبابُ المسلم فسوق وقتالهُ كُفر))
[rapporté par Ahmad [4]] ce qui signifie : « Insulter un musulman est un grand péché et le combattre est un koufr » ce qui veut dire : « un grand péché ». En effet, des combats avaient bien éclaté entre les croyants depuis l’époque de ^Aliyy, que Allah l’agrée, et on en voit jusqu’à aujourd’hui. Allah ta^ala dit :
)وإن طائفتان من المؤمنين اقتتلوا(
ce qui signifie : « Si deux groupes de musulmans se combattent« .
De plus la parole de Sayyid Qoutb est la voie même des khawarij, qui ont dit que l’injustice et le grand péché sont de la mécréance qui fait séjourner éternellement en enfer. De même, la déclaration de mécréance de celui qui juge par autre que la Loi de l’Islam dans l’absolu, sans détailler, implique la déclaration de mécréance de nombreux gouverneurs qui se sont succédés au califat islamique, qu’ils soient de Bani ‘Oumayyah, des Omeyades, de Bani l-^Abbas, des Abbasides, ou de Bani ^Outhman, des Ottomans. En effet, ils ont gouverné et ont fait en sorte que le califat soit une souveraineté obtenue par héritage les uns des autres. Ceci annule les prétentions de Sayyid Qoutb dans son livre appelé Fi Dhilali l-Qour’an. En effet en premier lieu il réfute le ta’wil de ces ‘ayah – l’interprétation par un autre sens que celui qui vient communément à l’esprit – comme s’il avait atteint le degré qu’avait atteint l’Exégète du Qour’an ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abbas, que Allah les agrée tous les deux, ou autres parmi les compagnons et les successeurs. Il n’hésite pas en effet, dans son livre à renier dans l’absolu tout ce qu’ont dit les savants du Khalaf et du Salaf. Ainsi, il dit dans le tome 2 page 898 ce qui suit : (Le ta’wil, le fait d’interpréter par un autre sens que celui qui vient communément à l’esprit, dans pareil jugement ne signifie qu’une tentative de falsification des paroles, en leur donnant un autre sens que le leur). Ainsi son ignorance l’a amené à cette accusation erronée à l’encontre de ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abbas, de Houdhayfah Ibnou l-Yaman, de Sa^id Ibnou Joubayr, de Al-Haçan Al-Basriyy et d’autres parmi les Salaf et les Khalaf. Il les accuse d’être des falsificateurs du Livre de Allah tout comme l’ont fait les savants des juifs.
Le plus surprenant, c’est que ce livre est édité et vendu dans les pays musulmans alors qu’il n’a pas laissé un seul individu de l’humanité sans lui attribuer l’apostasie, même les mou’adh-dhin – ceux qui appellent à la prière – dans les orients et les occidents, car ils ne se rebellent pas contre leurs présidents qui gouvernent par une autre loi que la Loi de l’Islam. Ainsi l’auteur dit dans le tome 2 page 1057 ce qui suit : (L’humanité a apostasié pour l’adoration des esclaves et l’oppression des religions et a renié la parole : La ‘ilaha ‘il-la l-Lah – Il n’est de dieu que Allah –, même si un groupe répète du haut des minarets cette parole sans en saisir le sens et sans prendre conscience de ce sens en la répétant et sans refuser la légitimité à gouverner que les esclaves s’adjugent à eux-mêmes …). Puis il dit : (L’humanité est revenue à la jahiliyyah – la période anté-coranique – et a apostasié la parole La ‘ilaha ‘il-la l-Lah – Il n’est de dieu que Allah –. Les gens ont ainsi attribué à ces esclaves ce qui est propre à la divinité, ils n’adorent donc plus Allah et ne Lui font plus sincèrement preuve de soumission). Puis il poursuit et dit : (L’humanité dans sa totalité a apostasié, y compris ceux qui répètent du haut des minarets dans les orients de la terre et ses occidents, les paroles La ‘ilaha ‘il-la l-Lah sans aucun sens ni réalité. Ceux-là, leur péché est plus grave et auront un châtiment plus dur au jour du jugement car ils ont apostasié pour revenir à l’adoration des esclaves) fin de citation.
Puis il a cité dans le tome 2 pages 841 : (Celui qui juge ne fut-ce que sur un seul détail par autre que la Loi de l’Islam, celui-là est sorti de la religion). Et par la suite en page 940, il cite que (ceux qui prétendent être musulmans mais qui n’appliquent pas sur eux-mêmes ce que leur Seigneur a descendu, ceux-là sont comme les gens du Livre, ils ne sont en rien sur la vérité). Puis il déclare mécréants ceux qui jugent par autre que la Loi de l’Islam dans l’absolu, ne fut-ce que sur une seule question au tome 2 page 972. Il dit ainsi : (Et l’Islam est une voie pour la vie toute entière, celui qui la suit en entier celui-là est un croyant et il est dans la religion que Allah ordonne. Mais celui qui suit autre que cela, même si c’est sur une seule question, il aura refusé la foi et outrepassé la divinité de Allah, il est sorti de la religion que Allah ordonne, même s’il clame qu’il respecte la croyance et qu’il est musulman). Il mentionne ce qui est semblable à cela au tome 2 page 1018. Son insolence l’a amené jusqu’à citer dans le tome 3 en page 1198 que (celui qui obéit à un humain en une loi issue des lois humaines même ne fut-ce que sur un seul petit détail, celui-là est un associateur apostat de l’Islam, quoiqu’il continue de répéter Ach-hadou ‘an la ‘ilaha ‘il-la l-Lah par sa langue). Puis il généralise ainsi après sa parole dans le tome 3 en page 1257 : (L’Islam aujourd’hui n’existe même pas, nous sommes donc une société jahiliyy associatrice). Il décrète dans le tome 4 page 1945 que l’humanité aujourd’hui dans sa totalité est apostate et connaît une jahiliyyah globale. Il dit que (l’observation de la réalité de l’humanité sous cet aspect clair, nous confirme que l’humanité aujourd’hui dans sa totalité a apostasié pour une jahiliyyah généralisée) fin de citation.
Ce qui est encore plus surprenant, c’est que les gens qui font partie de ceux qui l’ont suivi et de ceux qui appellent à suivre son avis, qui appellent mécréants tous ceux qui jugent et gouvernent par une loi faite par eux-mêmes ne fut-ce que sur un seul petit détail, une partie d’entre eux ont pour profession la profession d’avocat, une autre partie utilise la loi issue des humains concernant les transactions, comme les transactions du passeport, du visa et ils interdisent à autrui la reproduction de leurs ouvrages ou de ce qu’ils impriment, ils interdisent aux autres de les photocopier sauf avec leur permission. Ils croient que celui qui fait cela est passible d’être jugé par une loi issue des humains. Cela leur suffit comme rabaissement, comme indécence et comme contradiction avec eux-mêmes. Selon les paroles mêmes de leur leader ils sont devenus mécréants sans s’en être aperçu et selon ce que requiert son propre texte, une partie d’entre eux sont des adorateurs des gouverneurs séoudiens et une autre partie adorerait les gouverneurs des autres pays dans lesquels ils vivent.
Celui qui analyse objectivement les propos de cet homme aura su qu’il n’a pas d’autres prédécesseurs qu’un groupe de khawarij appelés les bayhaciyyah et qui se sont démarqués des autres groupes de khawarij en disant : (le souverain lorsqu’il gouverne avec autre que la Loi de l’Islam est devenu mécréant, ainsi que ses sujets, aussi bien ceux qui l’ont suivi que ceux qui ne l’ont pas suivi). C’est comme si Sayyid Qoutb renouvelait l’appel à cette croyance, à ce groupe khawarij qui est en fait le groupe le plus extrémiste à déclarer mécréants les musulmans. Cela lui suffit comme rabaissement et comme égarement car le Messager r a dit au sujet des khawarij :
((يخرُجُ قومٌ حُدثاءُ الأسنان سُفهاءُ الأحلام يقولون بخير قول البريّة ، يقرءون القرءان لا يجاوز حناجرهم ، يحقر أحدكم صلاته إلى صلاتهم وصيامه إلى صيامهم ، لئن أدركتهم لأقتلنّهم قتل عاد))
[rapporté par Al-Boukhariyy] ce qui signifie : « Il apparaîtra un peuple qui sont jeunes avec des idées naïves qui utilisent de belles paroles, ils récitent le Qour’an mais la foi ne parvient pas jusqu’à leurs cœurs – c’est-à-dire ils ne connaissent pas la foi –. L’un de vous trouvera négligeable sa prière par rapport à la leur et son jeûne par rapport au leur. Si je venais à les voir je les tuerais comme fut anéanti le peuple de ^Ad« .
Il décrète au tome 4 page 2012 que (s’occuper du fiqh aujourd’hui c’est-à-dire de la jurisprudence en prétendant que c’est un travail en faveur de l’Islam, ce n’est qu’une pure perte de temps et de la récompense également, tant que les gens seront dans une jahiliyyah et qu’ils adoreront leurs gouverneurs). Il cite dans le tome 4 page 2122 (qu’on ne trouve plus aujourd’hui de président musulman, ni de citoyens musulmans, ni même de société musulmane), il prétend qu’il n’y a qu’une jahiliyyah totale. Il dit : (Il n’y a pas sur Terre de pays musulmans, ni de société musulmane dans laquelle la base des transactions soit la Loi que Allah a révélée et qui soit gérée par la jurisprudence islamique). Cette dernire parole entraîne que toute la Terre y compris La Mecque honorée et Médine l’Illuminée ne sont plus des Terres d’Islam mais des terres de mécréance.
Par ailleurs il contredit tous les savants de l’Islam par sa parole : (La parole de Allah ta^ala : (وهو معكم أينما كنتم) [sourat Al-Hadid / 4] signifie que Allah est avec vous où que vous soyez, c’est un accompagnement en réalité et non pas un sens figuré. Allah soubhanahou est avec tout un chacun, avec toute chose et en tout endroit). Il a fait que Allah est répandu dans le monde et c’est de la mécréance. Sa parole : (dans tous les endroits), personne des Salaf ne l’a dite. Celui qui l’a dite, c’est Jahm Ibnou Safwan qui fut tué en étant mécréant à la fin des Omeyades. Plus tard, des ignorants des soufis l’ont suivi sans comprendre les sens que Jahm avait visés [5].
Ainsi tous les savants de l’Islam ont été d’accord que Sa parole ta^ala :(وهو معكم أينما كنتم)signifie que Allah englobe par Sa science toute créature. Sayyid Qoutb a cité sa parole à lui dans le tome 6 page 3481 du Livre précédemment cité.
Sayyid Qoutb mentionne dans son livre Ma^alim Fi t–Tariq – impression Darou ch-ChourouqBeyrouth page 5-6 – que (l’existence de la communauté musulmane est considérée comme ayant été interrompue depuis de nombreux siècles). En page 8 du même livre, il dit que (le monde vit de nos jours dans une totale jahiliyyah) et en page 17-18, il dit : (nous sommes dans une jahiliyyah comparable à la jahiliyyah contemporaine à l’Islam ou plus obscure encore).
Il ne s’est pas suffi de cela car son ignorance et son insolence l’ont amené à porter atteinte et à blâmer notre maître Mouçar. Ainsi il a dit dans son livre At-Taswirou l-Fanniyy fi l-Qour’an impression Darou ch-Chourouq Beyrouth page 162 ce qui suit : (Considérons maintenant Mouça, il représente l’archétype du leader emporté, nerveux de tempérament). Et il dit dans la page suivante : (Laissons-le ici pour le rencontrer dans une autre période de sa vie, dix années plus tard. Peut-être s’était-il calmé ou était-il devenu un homme calme de tempérament, indulgent ? Non …) Et il accuse notre maître Youçouf à la page 166 d’avoir failli faiblir devant la femme du haut dignitaire. D’autre part, il attribue à notre maître Ibrahim le doute. Ainsi il dit à la page 133 ce qui suit : (Et Ibrahim, son histoire commence jeune homme regardant dans le ciel, il voit une étoile et il pense qu’elle est son dieu et lorsque l’étoile se couche il dit : je n’aime pas ceux qui se couchent. Puis il regarde une seconde fois et il voit la lune et il croit que c’est son seigneur et à son tour elle se couche et aussi il la laisse. Et il s’en va. Puis il regarde le soleil, sa taille lui plaît et il pense qu’il est sans aucun doute son dieu mais il n’est pas à la hauteur de ce qu’il escomptait de lui non plus) fin de citation. Ces paroles contredisent la croyance de l’Islam qui décrète qu’il est obligatoire aux prophètes la préservation de la mécréance, des grands péchés et des petits péchés de bassesse, avant l’avènement de leur mission de prophète tout comme après. La parole de Ibrahim au sujet de l’astre quant il l’a vu (هذا ربّي) est une forme d’interrogation fictive qui comporte une réponse négative implicite. C’est comme s’il avait dit : Est-ce mon seigneur comme vous le prétendez ? Puis lorsque le soleil s’est couché, il a dit : (لا أحبُّ الآفلين) [sourat Al-‘An^am / 76] ce qui signifie : « Je n’aime pas ceux qui se couchent » ce qui veut dire : cet astre, ce n’est pas valable qu’il soit mon seigneur, comment pouvez-vous croire cela ? Cependant, comme ils n’ont pas compris son allusion mais sont restés sur la croyance sur laquelle ils étaient, il a dit la même chose lorsqu’il a vu la lune. Lorsqu’il n’a pas trouvé chez eux ce qu’il escomptait, il leur a manifesté qu’il était innocent de l’adoration de la lune et qu’il n’est pas valable que la lune soit dieu. Puis lorsque le soleil est apparu, il a dit pareil à cela mais n’a pas vu ce qu’il escomptait de leur part. C’est alors qu’il a perdu espoir de leur compréhension et qu’il leur a montré qu’il était innocent de tout cela. Quant à lui, en lui-même, il savait dès avant cela que la divinité n’est valable que pour Allah, pour preuve la parole de Allah : (ولقد ءاتينا إبراهيم رُشدهُ من قبل) [sourat Al-‘Anbiya‘/ 51] ce qui signifie : « Et nous avons accordé à Ibrahim la bonne guidée dès auparavant« .
Il se résume à partir de là que Sayyid Qoutb a porté atteinte aux exégètes, aux savants des musulmans, les prédécesseurs d’entre eux tout comme les successeurs, le Salaf et le Khalaf et qu’il a ouvert ainsi une porte vers la sortie de la religion dont seul Allah en sait le danger. Que les musulmans soient en garde contre lui et craignent pour leur religion contre ce danger. En effet, cet homme est devenu un modèle pour porter atteinte aux prédécesseurs de la communauté tout comme à leurs successeurs. Il est devenu un modèle pour l’appel à sortir de la religion tout comme les khawarij. En effet les khawarij ont compris la parole de Allah ta^ala : (إن الحكمُ إلاّ لله) [sourat Al-‘An-^am / 57] autrement que par le sens qui est visé. Les khawarij ont ainsi osé déclarer mécréant notre maître ^Aliyy et tous ceux qui étaient avec lui, jusqu’à en arriver à déclarer mécréants tous ceux qui commettent une désobéissance. Certes nous appartenons à Allah et nous retournerons à Lui pour le jugement.
Ce qui est surprenant également de la part de cet homme, c’est comment il a ignoré la parole de Allah :
)وجاعلُ الّذين اتَّبعوك فوق الذّين كفروا إلى يوم القيامة(
[sourat Ali ^Imran / 55] ce qui signifie : « Et Nous ferons que ceux qui t’ont suivi, auront la supériorité sur ceux qui ont été mécréants et ce, jusqu’au jour du jugement« . En effet, cette ‘ayah est une preuve à partir du Qour’an que cette communauté, la communauté de Mouhammad, restera sur sa religion jusqu’au jour du jugement. En effet, la communauté de Mouhammad, est celle qui a suivi ^Iça, après qu’ont disparu ceux qui l’avaient suivi véritablement sur la foi, sur l’Islam et le tawhid. Comment cet homme est-il passé à côté du sens et n’a pu comprendre cette ‘ayah, suivant plutôt ses passions et ses illusions. Il s’est imaginé que la communauté de Mouhammad a vécu sur l’Islam le premier siècle et qu’elle a été par la suite dans une jahiliyyah. Comment a-t-il oublié la parole du Messager de Allah r :
((إنّ الله يبعثُ لهذه الأمّة على رأس كلّ مائة سنة من يجدّد لها دينها))
ce qui signifie : « Certes, Allah envoie pour cette communauté chaque début de siècle quelqu’un qui renouvelle pour elle l’appel à la religion« . Et comment a-t-il oublié, comment est-il passé à côté de sa parole r :
((لا تزال طائفة من أمّتي ظاهرين على الحقّ حتّى تقوم السّاعة))
ce qui signifie : « Une part de ma communauté restera sur la vérité jusqu’au jour du jugement« . Le premier hadith a été rapporté par Abou Dawoud et le deuxième par les deux Chaykh. Le moment n’est-il pas venu, vous qui êtes épris de cet homme, de craindre Allah ?
Vous qui êtes des fanatiques de cet homme, faites preuve de piété envers Allah et abandonnez votre voie que voilà pour faire partie de la majorité de la communauté. En effet celui qui se singularise, se singularise pour aller en enfer. Et nous demandons à Allah qu’Il nous préserve de pareils dérapages.
Wa soubhana l-Lahi wa l-hamdou li l-Lahi Rabbi l-^alamin
[1] Tome 6 pages 190-191.
[2] Tafsirou l-Khazin tome 1 pages 467-468.
[3] Tome 2 page 313.
[4] Le Mousnad de Ahmad Tome 1 page 439.
[5] Jahm disait cette expression et visait par là le sens propre c’est-à-dire le sens de l’incarnation. Alors que les ignorants des soufis en comprenaient que Allah domine tout endroit par Sa toute puissance. Isma^il Haqqi An-Nazilyy a attribué cette parole aux ignorants des soufis dans son Tafsirou Rouhi l-Bayan. Il compte parmi les soufis. Que ces gens-là sachent dans quelle ignorance ils se débattent.