La prière funéraire
La prière funéraire (al-jinazah)
Il convient de se rappeler souvent la mort et de s’y préparer en faisant le repentir et en réparant les injustices qu’on a faites envers ceux qui ont été lésés. Ceci est encore plus requis de la part des malades. Il fait également preuve de patience face à la maladie et abandonne les gémissements autant qu’il le peut. Il lui est recommandé de se faire soigner et pour les autres, de lui rendre visite. Il convient à celui qui lui rend visite de lui remonter le moral et de ne pas rester trop longtemps.
C’est une obligation communautaire (fardou kifayah) de préparer le mort : en le lavant, en l’enveloppant dans un linceul, en faisant la prière funéraire pour lui et en l’enterrant.
Ce qu’il est un devoir de faire pour le lavage, c’est de répandre de l’eau purificatrice, une fois, sur tout le corps : peau, cheveux et poils, même s’ils sont épais. Le minimum du linceul, c’est ce qui couvre l’ensemble du corps. Mais on fait exception de la tête de celui qui est mort en rituel de pèlerinage ou de ^oumrah, s’il est mort avant le désengagement rituel (tahalloul). Dans ce cas, on ne lui couvre pas la tête, elle est au contraire laissée découverte : il sera ressuscité au jour dernier dans l’état sur lequel il est mort, en état de rituel, en faisant la talbiyah c’est-à-dire en disant : (labbayka l-Lahoumma labbayk). De même, la femme décédée en état de rituel est exemptée de la couverture du visage.
La couverture du corps du mort se fait par un tissu qui lui était licite durant sa vie et qui était digne de lui. Ainsi l’homme n’est pas enveloppé dans de la soie. Il est plutôt enveloppé dans un tissu en coton, en lin ou ce qui est analogue. Quant à la femme et à l’enfant, il est permis de leur donner pour linceul un tissu en soie car il leur était permis d’en porter pendant leur vie. Il n’est pas permis d’envelopper un défunt musulman d’un linceul fait d’un tissu qui n’est pas digne de lui, c’est-à-dire qui serait rabaissant pour lui et ferait ressentir du mépris à son égard. Il n’est pas un devoir de lui donner pour linceul un tissu neuf. Ce qui a déjà été porté et ce qui est neuf suffit aussi bien.
Il est recommandé que le linceul soit constitué pour l’homme de trois tissus et pour la femme d’une chemise, d’un voile, d’un ‘izar –un pagne long– autour des jambes et des pieds et de deux tissus. La chemise, c’est ce qui cache la plus grande partie du corps, l’izar, ce qui est porté pour la partie inférieure du corps et le voile, ce que la femme utilise pour se couvrir la tête. Les deux tissus enfin sont en plus des trois pièces que l’on vient de citer.
La meilleure chose pour le linceul est qu’il soit blanc et en coton. L’enveloppement dans trois tissus est un devoir envers celui qui est enveloppé à partir de ses biens et qui n’a pas de dette excédant ses biens, comme par exemple s’il laisse des biens dont la valeur dépasse le montant de ses dettes ou s’il n’a pas de dette du tout, même s’il n’a pas d’autre bien que ces trois tissus.
Le minimum de la prière funéraire (salatou l-jinazah) est le minimum qu’il faut observer pour que l’obligation soit accomplie : on fait l’intention de faire la prière pour le mort lors du takbir ; c’est-à-dire que l’on dit : (Allahou ‘akbar) et on fait l’intention dans le cœur en disant : « j’accomplis la prière funéraire pour ce mort », s’il est présent. Il est une condition de désigner dans le cœur l’intention de la prière funéraire. Ceci est une obligation. Il ne suffit pas de faire l’intention d’accomplir une prière dans l’absolu, sans préciser que c’est une prière funéraire. Ensuite, on récite la Fatihah, puis on dit 😦Allahou ‘akbar, Allahoumma salli ^ala Mouhammad) ce qui signifie : « Allah a plus de science et plus de puissance que tout autre ; ô Allah élève davantage le degré de Mouhammad », puis on dit : (Allahou ‘akbar, Allahoumma ghfir lahou wa rhamhou) ce qui signifie : « Allah mérite plus de vénération que tout autre ; ô Allah pardonne-lui et fais-lui miséricorde », puis on dit : (Allahou ‘akbar) et on fait le salam.
Il est cependant recommandé après le deuxième takbir de réciter as–salatou l-‘ibrahimiyyah en entier : (Allahoumma salli ^ala Mouhammad wa ^ala ‘ali Mouhammad kama sallayta ^ala ‘Ibrahim, wa ^ala ‘ali ‘Ibrahim, ‘innaka Hamidoun Majid. Allahoumma barik ^ala Mouhammad wa ^ala ‘ali Mouhammad kama barakta ^ala ‘Ibrahim, wa ^ala ‘ali ‘Ibrahim, ‘innaka Hamidoun Majid) ce qui signifie : « Ô Allah honore et élève davantage le degré de Mouhammad et celui de la famille de Mouhammad, tout comme Tu as honoré et élevé le degré de ‘Ibrahim et celui de la famille de ‘Ibrahim ; Tu es certes Celui Qui mérite les louanges, Celui Qui accorde beaucoup de bien et Dont le mérite est élevé. Ô Allah donne des bénédictions à Mouhammad et à la famille de Mouhammad, tout comme Tu as donné des bénédictions à ‘Ibrahim et à la famille de ‘Ibrahim ; Tu es certes Celui Qui mérite les louanges, Celui Qui accorde beaucoup de bien et Dont le mérite est élevé ». Il est recommandé après le troisième takbir de dire cette invocation : (Allahoumma hadha ^abdouka wa bnou ^abdayka, kharaja min rawhi d-dounya wa sa^atiha wa mahboubouhou wa ‘ahibba‘ouhou fiha ‘ila dhoulmati l-qabri wa ma houwa laqih. Kana yach-hadou ‘an la ‘ilaha ‘il-la ‘anta wahdaka la charika lak, wa ‘anna Mouhammadan ^abdouka wa raçoulouk, wa ‘anta ‘a^lamou bihi minna. Allahoumma ‘innahou nazala bika wa ‘anta khayrou manzoulin bih, wa ‘asbaha faqiran ‘ila rahmatika wa ‘anta ghaniyyoun ^an ^adhabih, wa qad ji’naka raghibina ‘ilayka choufa^a‘a lah, Allahoumma ‘in kana mouhsinan fazid fi ‘ihçanihi wa ‘in kana mouçi‘an fatajawaz ^anhou, wa laqqihi birahmatika ridak, wa qihi fitnata l-qabri wa ^adhabahou wa fsah lahou fi qabrihi wa jafi l-‘arda ^an janbayh, wa laqqihi bi rahmatika l-‘amna min ^adhabika hatta tab^athahou ‘aminan ‘ila jannatika bi rahmatika ya ‘arhama r-rahimin) ce qui signifie : « Ô Allah c’est là Ton esclave et le fils de Tes deux esclaves. Il a quitté le repos de ce bas monde et son bien-être, alors que ce qu’il a aimé et ceux qu’il a aimés y sont encore, pour rejoindre l’obscurité de la tombe et ce qui l’attend. Il témoignait qu’il n’est de dieu que Toi, que Tu es unique, sans associé et que Mouhammad est Ton esclave et Ton messager et Tu sais ce qu’il en est de lui mieux que nous. Ô Allah il est devenu Ton hôte et Tu es le meilleur de qui l’on est l’hôte. Il s’est retrouvé dans le besoin de Ta miséricorde et Tu n’as pas besoin de son châtiment. Nous sommes venus T’implorer, en Te suppliant, en intercédant en sa faveur. Ô Allah, s’il était bienfaiteur, accorde-lui encore plus de bienfait et s’il était malfaisant, accorde-lui Ta clémence et accorde-lui par Ta miséricorde Ton agrément, préserve-le des troubles de la tombe et de son supplice, élargis pour lui l’espace de sa tombe, écarte la terre de ses côtés et accorde-lui par Ta miséricorde le salut de Ton châtiment jusqu’à ce que Tu le ressuscites en paix pour Ton paradis, par Ta miséricorde, ô Toi Qui est Le plus miséricordieux des miséricordieux ».
Le minimum de l’enterrement, c’est une fosse qui cache son odeur, de sorte qu’elle n’apparaisse plus après l’avoir enseveli et qui le protège des animaux sauvages, de sorte qu’ils ne le déterrent pas et ne le dévorent pas. S’il n’y a pas d’autre moyen de le garder de ces choses que d’avoir recours à une construction ou à un cercueil, ceci devient alors un devoir.
La façon la plus complète d’effectuer l’enterrement est la suivante : que la fosse soit suffisamment large pour permettre à celui qui descend le mort et à son aide d’y descendre et qu’elle soit d’une profondeur équivalente à la taille de quelqu’un levant le bras, c’est-à-dire de quatre coudées et demi de profondeur, même si le mort est un enfant. Il est recommandé de mettre le défunt dans une niche latérale si la terre est compacte ou bien de creuser une tranchée au fond de la tombe si la terre est meuble. Il est interdit d’enterrer dans des caveaux.
Avertissement : Parmi les positions rabaissantes pour le mort et qui ne sont pas permises, c’est de le renverser sur sa face lors du lavage. Ceci est interdit. De même, il y a le fait de le porter sur les épaules, sans civière ou autre. Mais il est permis de porter le petit enfant à la main pour aller l’enterrer.