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An-Nasafiyy : Exégèse sourate al-Kahf versets de 21 à 60

Posted in cours général,Croyance,islam,Livre,tafsir,Tajwid par chaykhaboulaliyah sur mars 20, 2024
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Verset 20 : ʾin-nahum ʾin yaẓharū ʿalaykum yarǧumūkum : s’ils prennent conscience que vous êtes là, ils vont vous tuer : c’est-à-dire les gens de votre peuple, s’ils savaient que vous êtes là, ils vous tueraient de la pire mort.

ʾaw yuʿīdūkum fi mil-latihim : ou alors ils vont vous forcer à revenir dans leur religion.

wa lan tufliḥū ʾiḏan ʾabadan : et vous ne réussirez alors jamais. C’est-à-dire dans le cas où vous retourneriez dans leur religion.

Verset 21 :  wa kaḏālika ʾaʿṯarnā ʿalayhim : et de la même manière, Nous avons fait que les gens les découvrent. C’est-à-dire de la même manière que Nous les avons faits s’endormir, de la même manière que Nous les avons faits ressusciter, de la même manière, Nous avons fait qu’ils soient retrouvés. La manière commune aux trois situations, c’est qu’il y a une sagesse. Il y a une sagesse dans le fait de les faire s’endormir, il y a une sagesse dans leur résurrection et il y a une sagesse dans le fait qu’ils soient découverts par leur peuple.

li-yaʿlamūʾan-na waʿda Allāhi ḥaq-qun : afin qu’ils sachent que la promesse de Dieu est vraie. C’est-à-dire afin que ceux qui les ont découverts sachent que la résurrection après la mort est quelque chose de réel, de véritable. C’est cela, la sagesse. Car leur état à eux durant leur sommeil et leur réveil après cela est analogue à l’état de celui qui meurt puis qui va être ressuscité au Jour du Jugement.

wa ʾan-na al-sāʿata lā rayba fīhā : et que le Jour du Jugement est inéluctable.

ʾiḏ yatanāzaʿūna baynahum : alors qu’ils se disputaient entre eux. C’est relatif au fait qu’ils soient découverts. Ils ont été découverts par ceux qui se disputaient à leur époque à propos d’un sujet.

ʾamrahum : à propos de leur religion. Ils étaient en divergence à propos de la réalité de la résurrection. Certains disaient que les âmes seront ressuscitées mais pas les corps. Et les autres disaient que les corps seront ressuscités avec les âmes. Afin que la divergence soit levée, et qu’il leur soit avéré que les corps seront ressuscités vivants avec une perception sensorielle, avec leur âme, tout comme ils l’étaient avant la mort.

fa-qālū ʾibnū ʿalayhim bunyānan : ils ont dit. C’est-à-dire les gens de leur peuple ont dit : construisez à l’entrée de leur grotte une construction pour ne pas que les gens comblent cette grotte et pour conserver leur tombe. Tout a été conservée la tombe du Messager de Dieu ṣalla l-Lāhou ʿalayhi wa sallam. C’est-à-dire pour que ce soit un emplacement connu que les gens pourront visiter.

rab-buhum ʾaʿlamu bihim : leur Seigneur sait mieux leur état. C’est-à-dire plus que ceux qui sont en conflit, ceux qui se sont disputés à leur sujet. C’est comme s’ils avaient parlés des compagnons de la caverne, qu’ils avaient rapporté la parole à propos de leur ascendance, à propos de leur état, et la durée de leur séjour dans la caverne. Mais comme ils n’étaient pas arrivés à la réalité à leur sujet, ils ont dit leur Seigneur sait plus leur état. Une autre explication : c’est la parole de Dieu en réplique à leur sujet : leur Seigneur sait plus ce qu’il en est en réalité à leur propos.

qāla al-laḏīna ġalabū ʿalā ʾamrihim la-nat-taẖiḏan-na ʿalayhim masǧidan : ceux qui étaient musulmans et leur roi voulaient construire cette construction à l’entrée de la caverne Ils ont dit : nous allons construire une construction à l’entrée de leur caverne et nous allons construire une mosquée pour que les musulmans puissent y accomplir la prière et pour obtenir la bénédiction de leur endroit. Et la bénédiction c’est l’augmentation du bien. Il a été rapporté que les gens qui suivaient l’évangile c’est-à-dire notre maitre Jésus, n’étaient plus très nombreux après trois siècles. Ils ont commis beaucoup de péchés et leurs rois étaient tyranniques. Puis ils se sont mis à adorer des idoles et les rois ont forcé les gens à adorer ces statues. Et parmi ces rois, il y avait Dès (diqyānūs) qui se réclamait de l’évangile. Il voulait forcer un groupe de jeunes gens parmi les notables de son peuple à devenir associateurs.  Et il les a menacés de mort s’ils ne le faisaient pas. Mais ils ont refusé car ils étaient fermement attachés à leur religion. Alors ils ont voulu s’échapper pour préserver leur religion. Ils ont fait semblant de jouer à la balle pour ne pas attirer l’attention et ils sont arrivés devant cette grotte. Sur leur chemin, ils ont été poursuivis par un chien. Ils l’ont chassé. Dieu a fait parler ce chien. Il a dit : « qu’est-ce que vous me voulez ? Moi, j’aime ceux que Dieu agrée. Dormez, moi, je monterai la garde ». Certains ont dit que ce chien s’appelait Casimir. Il y a une autre version qui dit que sur leur trajet jusqu’à la caverne, ils sont passés près d’un berger qui avait un chien. Il les a suivis dans leur religion et le chien les a suivis. Et Dieu a fait que les jeunes gens ont dormi et ils n’entendaient pas autour d’eux.

Et avant qu’ils ne soient ressuscités de leur sommeil profond, Dieu a fait que le roi de leur ville soit un roi vertueux. Et les gens avaient divergé à propos de la résurrection : certains disaient qu’il y avait une résurrection et d’autres disaient que non. Alors ce roi s’est retranché dans sa maison, il est rentré chez lui, il a fermé sa porte, il a changé ses vêtements et a mis un vêtement de laine rêche, à l’image de celui qui est ascète, détaché du bas-monde et il s’est assis sur de la cendre. Tout cela pour indiquer son humilité et il a supplié son Seigneur pour que la vérité éclate. Dieu a inspiré un de leurs bergers de casser une des constructions qui étaient construites à l’entrée de la grotte pour faire une sorte d’étable pour son troupeau. Les jeunes gens se sont réveillés entre-temps et ils ont envoyé un des leurs pour chercher de la nourriture. Et ils lui ont donné des pièces d’argent (al-wariq). Quand ce jeune est arrivé à la ville et qu’il a sorti les fameuses pièces, elles étaient à l’effigie du roi Dès. Les habitants ont alors pensé qu’il avait trouvé un trésor.  Puis ils l’ont emmené au roi de l’époque qui était un croyant vertueux et il a raconté son histoire. Le roi et les gens de la ville sont alors sortis ensemble et ils ont remercié Dieu de leur avoir montré ce signe qui prouve la véracité de la résurrection. Les jeunes gens ont dit au roi : « nous te confions à Dieu et nous demandons à Dieu qu’Il te préserve du mal des jinns et des humains ». Ils sont ensuite retournés chez eux et Dieu les a faits mourir. Le roi a pris son vêtement et il l’a étalé sur eux et il a ordonné que chacun d’entre eux ait un cercueil en or. Puis il a vu dans le rêve qu’ils n’aimaient pas l’or. Il a alors changé leurs cercueils avec du bois (de thèque) et il a construit à l’entrée de la grotte une mosquée.

Verset 22 : sayaqūlūna ṯalāṯatun rābiʿuhum kalbuhum : ils disent qu’ils étaient trois et chien était le quatrième

wa yaqūlūna ẖamsatun sādisuhum kalbuhum : et ils disent qu’ils étaient cinq et que le chien était le sixième

 raǧman bi-al-ġayb wa yaqūlūna sabʿatun wa ṯāminuhum kalbuhum : pour vous annoncer quelque chose qui était inconnu et ils disent qu’ils étaient sept et que le chien était le huitième. Le pronom « ils » désigne ceux qui avaient discuté de leur histoire à l’époque du Messager de Dieu ṣalla l-Lāhou ʿalayhi wa sallam. Ce sont les compagnons du prophète Muḥammad qui avaient discuté des compagnons de la caverne. Les gens du Livre, à l’époque du Prophète, ils l’avaient interrogé à leur sujet. Mais notre Prophète avait tardé à leur répondre, jusqu’à ce qu’il reçoive la révélation. Le verset qui est parvenu était pour annoncer la divergence des gens du Livre à propos du nombre des jeunes gens. Ce verset est venu pour informer de la divergence à ce sujet. Et celui qui avait raison était celui qui disait qu’ils étaient sept et que leur chien était le huitième. Il a été rapporté que deux Arabes qui étaient chrétiens à l’époque du Prophète, l’un s’appelle aS-Sayyid et l’autre al-ʿĀqib et le sujet des compagnons de la caverne a été évoqué. aS-Sayyid qui était jacobite  a dit qu’ils étaient trois et que le chien était le quatrième. Et al-ʿĀqib qui était nestorien a dit qu’ils étaient cinq et que le chien était le sixième. Et les musulmans ont dit qu’ils étaient sept et que leur chien était le huitième. Et Dieu a confirmé dans ce verset qu’ils étaient sept et que le chien était le huitième. Et notre maître ʿĀlī que Dieu l’agrée a dit qu’ils étaient sept et il a donné leurs noms : Yamlīẖā, Machalīnā, – ils étaient à la droite du roi – et Maranūch, Dabrānūch et Chāḏanūch – ils étaient à la gauche du roi – et le roi leur demandait conseil. Et le septième était le berger qui les avait rejoints. Et leur ville s’appelle aṣ-Ṣūṣ et leur chien s’appelle Qitmīr

Une autre version de leurs noms est la suivante : un ḥāfiẓ ibnu Ṭūlūm a dit qu’on peut rechercher la bénédiction par chaque nom des compagnons de la caverne et dans quel objectif. Il rapporte ce qu’a dit un savant hanbalite qui a composé un petit poème pour retenir les noms des compagnons de la caverne : « toi qui veux connaitre le nombre des compagnons de la caverne, sache qu’ils sont sept, il n’y a pas de divergence.

La divergence qu’il y a eu est à propos de leurs noms, alors prends la version célèbre que j’ai composée dans mon poème : Mukaslamīne (Maximilien) Amlīẖā, Marṭūnis, Yanyūnis, Salsamūnis, Dawānawānis, Kachfīṭit, et leur chien s’appelle Qitmīr. Le premier nom, si tu l’écris sur un bout de tissu et tu le jettes dans un incendie, le feu s’éteint tout de suite. Le second nom, si tu l’écris et que tu le jettes en mer alors qu’il y a une tempête, elle se calme. Le troisième nom, si tu l’écris et que tu l’accroches sur la cuisse du voyageur qui marche à pied, il ne sera pas fatigué, même s’il parcourt de grandes distances. Le quatrième nom, si tu l’écris et tu le mets dans l’argent pour la protection. Le cinquième nom, si tu l’écris et que tu l’accroches sur celui qui a la fièvre, sa fièvre s’atténue par la volonté de Dieu. Le sixième nom, tu l’écris sur une armée, pour sa protection. Et le septième nom, tu l’écris sur un récipient et tu verses de l’eau dessus et tu donnes à boire à celui qui est malade pour qu’il guérisse. Et certains savants ont dit que le bénéfice des sept noms ensemble a lieu pour six choses : pour rechercher ce qu’on a perdu, pour marcher, lors d’un incendie, pour les pleurs de l’enfant (on les met sous son oreiller), pour les maux de tête, pour la fièvre. Mémorise cela, avec la poésie, ça sera plus facile à retenir. »

qul rab-bī ʾaʿlamu bi-ʿid-datihim mā yaʿlamuhum ʾil-lā qalīl fa-lā tumāri fīhim ʾil-lā mirāʾan ẓāhiran wa lā tastafti fīhim minhum ʾaḥadan

23 wa lā taqūlan-na li-šayʾin ʾin-nī fāʿilun ḏālika ġadan

24 ʾil-lā ʾan yašāʾa Allāhu wa ʾuḏkur rab-baka ʾiḏā nasīta wa qul ʿasā ʾan yahdiyani rab-bī li-ʾaqraba min hāḏā rašadan

25 wa labiṯū fī kahfihim ṯalāṯa miʾatin sinīna wa ‘izdādū tisʿan

Verset 26 : quli Allāhu ʾaʿlamu bi-mā labiṯū : dis : Dieu sait plus que tout autre combien ces hommes sont restés dans cette caverne. Dieu sait plus que ceux qui ont divergé à leur sujet combien de temps ils sont restés. Et c’est la vérité. Deuxième explication : c’est le discours rapporté de ce qu’on dit aux gens du Livre : c’est une réplique aux gens du Livre. Et la majorité des savants sont d’avis qu’il s’agit là d’une information de la part de Dieu, qu’ils sont restés tant d’années dans leur caverne : trois cent années plus neuf années.

lahū ġaybu al-samāwati wa al-ʾarḍi : Dieu sait ce qu’il y a comme choses cachées dans les cieux et sur terre. Il cite dans cette partie du verset que Dieu seul sait ce qui n’est pas apparent pour nous dans les cieux et sur terre et ce qui n’est pas apparent pour nous concernant les gens qui sont dans les cieux et sur terre.

 ʾabṣir bihī wa ʾasmiʿ : Dieu entend tout et Il voit tout. Dieu voit tout ce qui existe sur terre et dans les cieux. Et Il entend tout ce qu’il y a sur terre et dans les cieux. Rien n’échappe à Sou ouïe et à Sa vue.

mā lahum min dūnihi  min waliy-yin : auraient-ils autre que Lui comme Seigneur ? !

wa lā yušriku fī ḥukmihi ʾaḥadan : Dieu n’associe personne dans ce qu’Il prédestine. Les associateurs avaient dit à notre Prophète ʿalayhi ṣ-ṣalāt wa s-salām de ramener un autre Qur’ān ou bien de le changer.

Verset 27 : wa ʾutlu mā ʾūḥiya ʾilayka min kitābi rab-bika : récite ce qu’il t’est révélé du Livre de ton Seigneur. Et ne prête pas attention à leur délire quand ils demandent un autre Qur’ān que celui-là.

lā mubad-dila li-kalimātihi : nul n’a la capacité de modifier le Qur’ān

wa lan taǧida min dūnihī multaḥadan : et tu ne trouveras personne auprès de qui tu trouves refuge si tu voulais répondre à leur demande. (D’amener un autre Qur’ān ou de le changer). Les versets du Qur’ān ont une cause à leur révélation. Et le verset suivant qui est le verset 28 a une cause à sa révélation : il y a des gens parmi les chefs des mécréants qui ont dit au Messager de Dieu ṣalla l-Lāhu ʿalayhi wa sallam d’enlever des gens de ses partisans et il s’agit de Suhayb, ʿAm-mār, H̱ab-bāb, Salmān et d’autres parmi les musulmans qui sont pauvres. Ces chefs de Quraych ne voulaient pas entrer en Islam, soi-disant, tant que ces gens pauvres seraient les partisans du prophète.

Verset 28 : wa ʾiṣbir nafsaka maʿa al-laḏīna yadʿūna rab-bahum: force ton âme à patienter auprès de ceux qui invoquent leur Seigneur. C’est-à-dire : malgré la demande de ces mécréants, reste avec ces gens-là, ne les quitte pas, force-toi à rester à leur côté.

bi-al-ġadāti wa-al-ʿašiy-yi : matin et après-midi. C’est-à-dire qu’ils persévèrent à faire des invocations en tout temps. Autre explication : ils demandent à Dieu la réussite et la facilité dans les actes. Et l’après-midi, ils demandent que Dieu te pardonne tes défaillances. Troisième explication : le matin fait référence à la prière de l’aube et l’après-midi fait référence à la prière de al-ʿasr.

yurīdūna waǧhahu : et ils recherchent Son agrément. C’est-à-dire qu’ils recherchent l’agrément de Dieu.

wa lā taʿdu ʿaynāka ʿanhum turīdu zīnata al-hayāti al-dunyā : ne les quitte pas des yeux : c’est-à-dire : reste avec tes compagnons, ne les quitte pas pour rejoindre les gens du bas-monde

wa lā tuṭiʿ man ʾaġfalnā qalbahū ʿan ḏikrinā :  et ne suis pas à ceux dont Nous avons égaré les cœurs et qui ne Nous évoquent pas.  Ils sont dans une insouciance telle qu’ils n’évoquent pas Dieu. Celui dont Nous avons fait le cœur complètement endormi et il oublie d’évoquer Dieu. Et c’est une preuve que Dieu est le créateur des actes des esclaves. Dieu crée l’égarement dans le cœur de ces gens-là, c’est-à-dire ceux qui se détournent et qui suivent leurs passions. Tout comme Dieu guide qui Il veut.

wa ʾit-tabaʿa hawāhu wa kāna ʾamruhū furuṭan : et qui a suivi ses passions et qui a dépassé les limites. C’est-à-dire qu’il a quitté la vérité.

Verset 29 : wa quli al-ḥaq-qu min rab-bikum : et dis : la vérité est de la part de votre Seigneur. C’est-à-dire c’est l’Islam ou le Qur-ān

fa-man šāʾa fal-yuʾmin wa man šāʾa fal-yakfur : celui qui veut, qu’il soit croyant et celui qui veut, qu’il soit mécréant. Attention : cela ne veut pas dire que vous avez le choix. Mais cela veut dire que la vérité est claire et apparente, il n’y a plus aucune excuse. Il ne reste plus que votre choix : si vous choisissez la voie de la sauvegarde ou la voie de la perdition. La phrase du verset est dans la forme de l’impératif parce que l’esclave a la capacité de choisir ce qu’il veut. C’est comme s’il choisissait et qu’il avait l’ordre de choisir ce qu’il veut entre les deux chemins. Puis la suite du verset indique les conséquences de celui qui choisit la mécréance.

ʾin-nā ʾaʿtadnā li-al-ẓālimīna nāran ʾaḥāṭa bihim surādiquhā : Nous avons préparé pour les injustes (pour les mécréants) un feu qui est entouré d’une fumée. C’est-à-dire qu’ils auront une fumée avant d’entrer dans le feu ou bien ils auront à franchir un mur de feu. Donc la première partie du verset n’est pas une autorisation à mécroire mais c’est une menace. Le Qur-ān menace ceux qui ont mécru. Si le Qur-ān autorisait d’avoir la croyance que chacun veut, pourquoi donc Dieu a-t-Il envoyé les prophètes ? « Celui qui veut, qu’il soit croyant et celui qui veut, qu’il soit mécréant » ne veut pas dire : ô vous les gens, si vous voulez être des croyants, alors croyez et si vous voulez être des mécréants, mécroyez. Cela ne veut pas dire que chacun a une autorisation de croire ce qu’il veut mais cela indique que c’est une menace. Celui qui aura été croyant, c’est lui le gagnant. Celui qui aura mécru, il sera en enfer, entouré de toutes parts. L’enfer a un sol indépendant, ce n’est pas le sol actuel et ce n’est pas le sol de la septième terre. L’enfer a des murs et un couvercle, pour que le feu soit encore plus fort. L’enfer a un plafond pour que le feu augmente en intensité.

wa ʾin yastaġīṯū yuġāṯū bi-māʾin kal-muhli yašwī al-wuǧūha : s’ils demandent à être secourus pour avoir de l’eau, ils auront de l’eau comme al-muhl : et c’est ce qu’on récupère après avoir pressé de l’huile. Ou alors ce sont les diamants et les pierres de la terre qui auront été fondus. C’est pour les rabaisser et les humilier. Ils demandent de l’eau pour se désaltérer et ils auront ce liquide mauvais.

  biʾsa al-šarābu wa sāʾat murtafaqan : quelle mauvaise boisson que cette boisson-là. Et quelle mauvaise demeure que cette demeure-là. Ce sera la géhenne, l’enfer.

Verset 30 :  ʾinna al-laḏīna ʾāmanū wa ʿamilu al-ṣāliḥāti ʾinnā lā nuḍiʿu ʾaǧra man ʾaḥsana ʿamalan : quant à ceux qui ont été croyants et qui ont accompli les bonnes œuvres, la récompense de ceux qui auront agi en bien ne sera pas perdu.

Verset 31 : ‘Ūlā’ika Lahum Jannātu `Adnin : ceux-là auront des jardins d’eden.

Tajrī Min Taĥtihimu Al-‘Anhāru Yuĥallawna Fīhā Min ‘Asāwira : sous lesquels des fleuves vont couler et ils auront des parures

Min Dhahabin: en or

 Wa Yalbasūna Thiyābāan Khuđrāan Min Sundusin : ils porteront des vêtements de brocard (un tissu qui est très fin et très joli)

Wa ‘Istabraqin : et un tissu qui est épais.

Muttaki’īna Fīhā `Alá Al-‘Arā’iki : ils seront adossés sur des fauteuils. Le fait d’avoir le dos calé est l’aspect de ceux qui sont dans le confort, l’aspect des rois.

ni`ma Ath-Thawābu : que c’est beau , le paradis et les fauteuils sur lesquels ils sont assis

Wa Ĥasunat Murtafaqāan :     quelle belle récompense  

Verset 32 : Wa Ađrib Lahum Mathalāan Rajulayni : cite-leur le cas de ces deux hommes ; donne en exemple le cas des croyants et des mécréants comme si c’était deux hommes. C’était deux hommes de banou Isrāʾīl, l’un était mécréant et s’appelait Qatrūs et l’autre était croyant et s’appelait Yahūḏā. Il a été dit que ce sont deux hommes qui sont cités également dans une autre sourate : sourate aṣ-ṣaffāt, ce qui signifie : « j’avais un compagnon ». Ils ont hérité de leur père huit mille dinars qu’ils ont partagé en deux. Le mécréant a acheté un terrain pour mille dinars. Le croyant a dit : » ô mon dieu, mon frère a acheté un terrain pour mille dinars et moi, je t’achète un terrain au paradis pour mille dinars ». Il a pris mille dinars qu’il a donnés en aumône ». Puis son frère s’est fait construire une maison pour mille dinars. Puis le croyant a dit : « ô mon dieu, je t’achète une maison au paradis pour mille dinars ». Puis il a donné mille dinars en aumône. Puis son frère s’est marié pour mille dinars. Le croyant a dit : « ô mon dieu, je donne mille dinars en aumône pour les femmes du paradis ». Puis son frère a acheté des serviteurs et des esclaves pour mille dinars. Le croyant a dit : « ô mon dieu, j’achète de toi des serviteurs pour l’éternité pour mille dinars ». Puis il a donné mille dinars en aumône. Puis le croyant s’est retrouvé dans le besoin. Il s’est retrouvé sur le chemin de son frère qui passait avec ses serviteurs. Il a voulu lui parler. Mais son frère mécréant l’a chassé et l’a blâmé pour avoir donné son argent en aumône.

Ja`alnā Li’ĥadihimā Jannatayni Min ‘A`nābin : Nous avons accordé à l’un des deux un verger plein de vignes

Wa Ĥafafnāhumā Binakhlin et Nous l’avons entouré par des palmiers dattiers. C’est ce que les commerçants aiment avoir.

Wa Ja`alnā Baynahumā Zar`āan : et Nous avons fait qu’entre les vignes, il y ait aussi des plantations.

Verset 33 : Kiltā Al-Jannatayni ‘Ātat : chacun des deux vergers a donné ses fruits

‘Ukulahā Wa Lam Tažlim Minhu Shay’āan : et la récolte était élevée, elle n’a pas baissé.

 Wa Fajjarnā Khilālahumā Naharāan : et Nous avons fait jaillir un fleuve entre les deux vergers. Il a qualifié les deux vergers par le fait qu’il y ait beaucoup de fruits, qu’ils étaient en grandes quantité et qu’il y avait de l’eau.

Verset 34 :  Wa Kāna Lahu Thamarun : et le propriétaire de ces deux vergers avait des fruits. Ce qui est visé ici, ce sont des biens. Non seulement il avait les deux vergers qui donnaient beaucoup de fruits mais en plus il avait d’autres biens, comme de l’or, de l’argent métal et autres.  

Faqāla Lişāĥibihi Wa Huwa Yuĥāwiruhu : il a dit à son compagnon en discutant avec lui. Il voulait débattre avec lui. Qatrūs le mécréant a pris la main de son frère et il lui montrait : regarde ce que j’ai, grâce à ma bonne gestion.

‘Anā ‘Aktharu Minka Mālāan Wa ‘A`azzu Nafarāan : moi, j’ai plus de biens que toi, j’ai plus de gens à mon service.

nafara veut dire : des serviteurs ou bien des fils

Verset 35 : Wa Dakhala Jannatahu : et il est entré dans son verger : ou bien il est entré dans un des deux vergers ou bien il a considéré que c’est un seul verger parce qu’il y a un seul mur qui les entoure ou bien il les a considérés deux parce qu’il y a un fleuve qui les traverse. Parfois il dit deux vergers, parfois il dit un seul.

 Wa Huwa Žālimun Linafsihi : et il était injuste envers lui-même. Parce qu’il était mécréant.

 Qāla Mā ‘Ažunnu ‘An Tabīda Hadhihi ‘Abadāan : il a dit : je ne pense pas que ce verger va disparaitre un jour. Il a douté de l’anéantissement de ce verger, tellement il a de l’espoir, tellement il est noyé dans son insouciance, tellement il était dupé par la vie que Dieu lui a accordée dans ce bas-monde. Et on constate que la plupart des riches sont dans cet état-là.

Verset 36 :  Wa Mā ‘Ažunnu As-Sā`ata Qā’imatan : il a dit je ne pense qu’il y aura un jour du Jugement. Et c’est une mécréance.

Wa La’in Rudidtu ‘Ilá Rabbī La’ajidanna Khayrāan Minhā Munqalabāan : Et si jamais je reviens à la vie : puisque toi, tu prétends qu’il y a une résurrection, je vais avoir un verger meilleur que celui-là. Il a cru que Dieu l’avait honoré en lui donnant un verger dans le bas-monde, il a cru qu’il avait un certain degré et il s’attendait à avoir la même chose dans l’éventualité où il y aurait une résurrection.

Verset 37 :  Qāla Lahu Şāĥibuhu Wa Huwa Yuĥāwiruhu ‘Akafarta Bial-Ladhī Khalaqaka Min Turābin : son compagnon (celui qui était musulman) lui a dit en discutant avec lui : aurais-tu mécru en celui qui t’a créé à partir de terre ? N’est-ce pas que l’origine de tous les humains est Ādam que Dieu a créé à partir de terre. Donc ici il est fait référence à son premier ancêtre qui est le premier des humains, qui a été créé à partir de terre. Et les êtres humains suivants ont été créés à partir de leurs pères et mères. (Sauf Jésus qui a été créé à partir de sa mère et Eve a été créée à partir de Ādam). Parce que la création de son premier ancêtre est une cause pour sa création à lui.

Thumma Min Nuţfatin: puis à partir d’un mélange de liquide séminal.

 Thumma Sawwāka Rajulāan: puis Il a fait de toi un être humain. Il a complété ta création, Il a fait de toi un homme, quelqu’un qui est pubère, qui est au summum de sa capacité, de sa santé, de sa richesse, mais Il a fait de toi un mécréant, qui a douté à propos de la résurrection. L’exemple de ceux qui ont mécru est que leurs œuvres sont telles de la cendre exposée au vent un jour de tempête.

Verset 38 : lākin-na huwa Allāhu Rabbī : lākin-na est un mot qui est contracté, il provient de deux mots qui sont lākin et anā. Cela veut dire « quant à moi ». Quant à moi, je crois que Dieu est mon Seigneur.  

 Wa Lā ‘Ushriku Birabbī ‘Aĥadāan : et je n‘attribue aucun associé à Dieu.

Verset 39 : Wa Lawlā ‘Idh dakhalta Jannataka Qulta mā Shā’a Allāhu : et si, quand tu rentres dans ton verger, tu disais que tout est par la volonté de Dieu. C’est-à-dire si tu reconnaissais que tout ce qu’il y a dans ton verger n’a lieu que par la volonté de Dieu. Et que si Dieu veut Il fait que ton verger reste tel quel et si Dieu veut, Il fait que ton verger soit anéanti.

Lā Qūwata ‘Illā Billāhi : et qu’il n’est de force que par Dieu. Tu reconnaitrais ainsi que, si tu as réussi à faire de ton verger ce qu’il est, c’est par la grâce de Dieu et l’aide de Dieu.

‘In Tarani ‘Anā ‘Aqalla Minka Mālāan : même si tu constates que moi, j’ai moins d’argent que toi.

Wa Waladāan : et moins d’enfants que toi.

Verset 40 :  Fa`asá Rabbī ‘An Yu’utiyanī Khayrāan Min Jannatika : si mon Seigneur le veut, Il m’accorde mieux que ton verger. Soit dans le bas-monde, soit dans l’au-delà.

Wa Yursila `Alayhā Ĥusbānāan Mina As-Samā’i Fatuşbiĥa Şa`īdāan Zalaqāan : et Il envoie sur ton verger une manifestation de châtiment qui s’abat du ciel au point que ton verger devienne une terre glissante.

Verset 41 : ‘Aw Yuşbiĥa Mā’uuhā Ghawrāan : ou que la rivière qui le traverse soit asséchée. C’est-à-dire que l’eau soit absorbée par la terre et soit enfouie sous terre.

 Falan Tastaţī`a Lahu Ţalabāan : et tu ne pourras plus trouver d’eau.

Le sens de ce verset est le suivant : même si, actuellement, je suis plus pauvre que toi, je m’attends à ce que Dieu change mon état et change ton état (c’est-à-dire mon état de pauvreté et ton état de richesse) et qu’en raison de ma foi, Dieu m’accorde un jardin meilleur que ton jardin et qu’en raison de ta mécréance, Il t’enlève les grâces qu’Il t’a données et Il détruise les fruits et vergers.

Verset 42 : wa uḥīṭa bithamarihi : uḥīṭa signifie assiéger ou être entouré ; à l’origine, cela veut dire que l’ennemi s’est emparé de lui donc que celui a subi cela est devenu sous son autorité. Le verbe est utilisé ici à la voix passive concernant les récoltes. Cela veut dire que ses récoltes ont été encerclées. Ses fruits ont été anéantis.

 Fa’aşbaĥa Yuqallibu Kaffayhi : le mécréant s’est mis à frapper ses mains l’une contre l’autre. Et ceci par regret et par remords, car son verger a été anéanti. Puis le fait de frapper ses mains l’une contre l’autre est devenu une allusion au regret et au chagrin, en passant la paume d’une main sur le dos de l’autre main.

`Alá Mā ‘Anfaqa Fīhā Wa Hiya Khāwiyatun `Alá `Urūshihā : il regrette que tout ce qu’il a dépensé pour que son verger soit beau, est parti en vain.  Tout est tombé : les supports sont tombés et les vignes sont tombées.

wa yaqūlu yā laytanī lam ‘ushrik birabbī ‘aĥadāan : et il s’est dit : si seulement je n’avais pas attribué d’associé à mon Seigneur. Il s’est rappelé de l’exhortation que lui avait faite son frère. Alors il a su que ce qui lui était arrivé était une punition en raison de sa mécréance et de son orgueil. Alors il a souhaité n’avoir pas été associateur pour que Dieu ne lui détruise son verger, alors que le regret n’est plus d’aucun recours. An-Nasafī a dit : il est possible que cette parole qu’il a dite était en réalité un repentir suite à son attribution d’un associé à Dieu. Et qu’elle soit donc considérée comme une entrée en Islam.

Verset 43 : Wa Lam Takun Lahu Fi’atun Yanşurūnahu Min Dūni Allāhi : il n’avait pas d’allié qui puisse le soutenir hormis Dieu : Dieu seul est tout puissant à le soutenir. Nul autre que Dieu ne peut le soutenir.

 Wa Mā Kāna Muntaşirāan : mais Dieu ne l’a pas soutenu pour une sagesse. Sa force à lui n’a pas pu empêcher que s’abatte sur lui le châtiment de Dieu, ni la destruction de ses vergers.

Verset 44 : hunālika al-walāyatu lil-lāhi Al-Ĥaqqi : dans une telle situation l’aide est de la part de Dieu seulement. Il n’y a pas autre que Dieu qui peut amener une telle aide pour éviter la destruction des vergers. Il y a deux manières de réciter ici : soit al-wilāyah soit al-walāyah et le sens est différent selon la prononciation.

Avec le terme al-wilāyah, cela signifie que la souveraineté de Dieu n’est pas vaincue. Une troisième explication est : dans une telle situation difficile, vont avoir recours à Dieu et vont croire en Dieu, tous ceux qui sont dans une grande difficulté.

Donc quand il a dit :  yā laytanī lam ‘ushrik birabbī ‘aĥadāan qui signifie : si seulement je n’avais pas attribué d’associé à mon Seigneur, il a été amené à dire cette phrase suite à la gravité des conséquences de sa mécréance. Si ses vergers n’avaient pas été détruits, il n’aurait pas dit cette parole.

Ou encore une autre explication : Dieu donne la victoire à ceux qui se soumettent à Lui et sont croyants, contre les mécréants et Il les venge d’eux, Il leur donne leur revanche.

C’est-à-dire que Dieu a réalisé ce qu’avait dit le frère croyant à avec son frère mécréant. Il lui avait dit : « je m’attends à ce que Dieu change mon état et change ton état (c’est-à-dire mon état de pauvreté et ton état de richesse) et qu’en raison de ma foi, Dieu m’accorde un jardin meilleur que ton jardin et qu’en raison de ta mécréance, Il t’enlève les grâces qu’Il t’a données et Il détruise les fruits et vergers ».

Huwa Khayrun Thawābāan Wa khayrun `uqbāa : Dieu donne une meilleure récompense et une meilleure issue. C’est une allusion à l’au-delà. C’est-à-dire que dans l’au-delà, Dieu accorde une récompense à ceux qui ont cru en Lui.

Verset 45 : Wa Ađrib Lahum Mathala Al-Ĥayāati Ad-Dunyā Kamā’in ‘Anzalnāhu Mina As-Samā’i : et donne-leur l’exemple du bas-monde c’est comme de l’eau qui est tombée du ciel. C’est-à-dire de l’eau que Nous avons fait tomber du ciel.

 fākhtalaţa bihi nabātu al-‘arđi : grâce à laquelle les plantes sur terre se sont mélangées. Grâce à cette eau de pluie qui est tombée, la végétation est devenue dense, au point que les tiges et les plantes se sont entrecroisées. Deuxième explication : c’est que l’eau de pluie a irrigué les plantes et elle s’est mélangée avec les plantes.

fa’aşbaĥa hašīman tadhrūhu ar-riyāĥu : puis ces plantes sont devenues sèches, cassantes, que le vent fait envoler

Wa Kāna Allāhu `Alá Kulli Shay’in Muqtadirāan : et Dieu est sur toute chose (c’est-à-dire depuis la première chose créée jusqu’à l’anéantissement). Le bas monde est résumé en deux phrases : des plantes ont poussé puis elles ont séché.  Tout puissant : Dieu a comparé l’état du bas-monde avec ce qu’il comporte comme beautés, verdures agréables et ce qui va suivre comme destruction et anéantissement. Dieu a comparé le bas-monde à des plantes qui sont vertes puis qui se multiplient puis qui deviennent sèches et le vent les fait s’envoler, comme si elles n’avaient pas existé.

Verset 46 : Al-Mālu Wa Al-Banūna Zīnatu Al-Ĥayāati Ad-Dunyā : les biens et les enfants sont la parure de la vie du bas-monde. Ce ne sont pas la provision de la tombe et ce n’est pas ce que tu emportes pour l’au-delà.

Wa Al-Bāqiyātu Aş-Şāliĥātu : et celles qui demeurent ce sont celles qui sont bonnes. C’est-à-dire les œuvres de bien dont les fruits vont rester pour l’homme.Les fruits sont la récolte. Deuxième explication : ce sont les cinq prières. Troisième explication : c’est la parole soubḥāna Allāh wa al-ḥamdou lil-Allāh wa lā ilāha il-la Allāh wa Allāhu akbar.

Khayrun `Inda Rabbika Thawābāan : leur récompense vaudra mieux selon le jugement de ton Seigneur.

Wa Khayrun ‘Amalāan: et elles valent mieux que  d’autres pour y attacher de l’espoir. Parce que derrière ces bonnes œuvres, il y a une promesse de récompense. La promesse de la part de Dieu est véridique alors que la plupart des espoirs sont mensongers. Celui qui accomplit ces bonnes œuvres dans le bas-monde, son espoir est d’avoir la récompense de la part de Dieu. Et il va l’obtenir.

Le sens du verset est que l’argent et les enfants sont une parure de la vie du bas-monde qui, elle, va à sa fin. Alors que celles qui demeurent et qui sont bonnes, elles sont meilleures selon le jugement de Dieu. Les bonnes actions sont la prière, le jeûne, le pèlerinage, l’aumône obligatoire, les évocations, la récitation du   Qur-ān.

Dieu les a appelées « celles qui demeurent », elles sont perpétuelles parce que la récompense des bonnes actions est continue, elle ne s’interrompra pas dans l’au-delà. Le paradis est une récompense et il n’a pas de fin. L’au-delà n’a pas de fin. Ce sera une vie après laquelle il n’y a pas de mort. Ce sera une bonne santé après laquelle il n’y aura pas de maladie. Ce sera une jeunesse après laquelle il n’y a pas de vieillesse. Ce sera un repos après lequel il n’y a pas de fatigue.

Quant à la parure du bas-monde (les biens et les enfants), elle va être anéantie. Les enfants sont amenés à mourir, l’un meurt le jour de sa naissance, l’autre meurt après avoir vécu une semaine, un an, à l’adolescence. Et il se peut que le petit-fils meure avant le grand-père. Les joies du bas-monde sont éphémères. Elles s’estompent très rapidement. Et même l’argent, il disparait très rapidement. La nourriture, si délicieuse soit-elle, quelque soit l’effort réalisé pour la préparer, sera à la fin cette chose qui va sortir et qui est répugnante. La nourriture, qu’elle soit délicieuse ou moins bonne aura cette même fin qui est répugnante. De même les vêtements, aussi luxueux soient-ils, leur devenir est qu’ils seront jetés dans une poubelle, après que la couleur sera usée.

Quant aux bonnes actions, elles vont demeurer, elles ne vont pas s’estomper. Celui qui fait les bons calculs, il ne va pas perdre son temps dans les choses qui sont inutiles, mais il va œuvrer pour son au-delà. La plus facile des bonnes actions à accomplir avec la langue, c’est l’évocation de Dieu. Et la récompense du ḏikr est éminente.  Et parmi les évocations, il y a la parole « subḥāna Allāhi wa biḥamdih ». Le musulman qui dit cette parole, il lui sera planté un arbre au paradis et c’est un palmier en or.  Celui qui cette parole cent fois, il lui sera planté cent palmiers. Et celui qui dit mille fois cette parole, il lui sera planté mille palmiers. Et celui qui la dit plus que mille fois, il aura plus que mille arbres au paradis. Le chaykh a dit : par ailleurs les palmiers au paradis ne sont pas comme les palmiers du bas-monde, en ce qui concerne la couleur, l’odeur et le goût du fruit. Le nom est commun aux deux, on les appelle tous les deux un palmier, sur terre et au paradis. L’arbre au paradis reste éternellement, avec des fruits.

L’aumône fait partie des bonnes actions. Celui qui donne une aumône à partir d’argent qui est licite, avec une bonne intention par recherche de l’agrément de Dieu et non pas pour rechercher l’éloge des gens, il aura une récompense éminente. En fonction de l’intention de la personne, plus quelqu’un préfère l’au-delà au bas-monde, alors la récompense sera encore plus éminente.

Si quelqu’un possède peu d’argent mais s’il a donné la moitié de ce qu’il possède et il a gardé la moitié, sa récompense est plus éminente que celui qui possède beaucoup d’argent et qui donne en aumône une partie de sa grande fortune. L’exemple qui illustre cela est ce qui est parvenu du hadith du Messager de Dieu   ṣalla Allāhu ʿalayhi wa sallam qui a dit ce qui signifie : « un dirham procure plus que cent mille dirham ». On lui a dit : « mais comment cela, ô messager de Dieu ? Il a répondu ce qui signifie : « c’est le cas d’un homme qui ne possède que deux dirhams et il a donné en aumône un des deux dirhams. Et un autre qui possède cent mille dirhams et il a donné une partie qui n’est pas très élevée de sa grande fortune. Celui a donné un dirham aura plus de récompenses. » Rapporté par An-Nasāʾiy et At-Tirmiḏiy et ibnu Ḥibbān et Al-Ḥākim et Al-Bayhaqīy. C’est-à-dire que celui qui avait la grande fortune, il a donné en aumône une petite partie et il a gardé beaucoup pour lui-même. Même si ce qu’il a donné était cent mille dirhams et que cela représentait une toute petite partie de sa fortune, il aura une récompense moindre.

Donc celui qui a donné en aumône un seul dirham et qui ne garde pour lui qu’un seul dirham, sa récompense dépasse de loin, selon le jugement de Dieu, la récompense de celui qui a donné en aumône cent mille dirhams qui représente très peu de son immense fortune.

Par ailleurs, Dieu n’agrée les bonnes actions, que ce soit la prière, le jeûne, les aumônes, qu’après avoir connu Dieu. Quant à celui qui aura connu Dieu, celui qui a cru en Dieu et en Son messager, c’est de celui-là dont les bonnes actions seront récompensées. Dieu existe, Il n’a pas de ressemblance avec autre que Lui. Dieu n’est pas un corps de petite taille et ce n’est pas un corps de grande taille. Dieu existe de toute éternité avant toute chose, avant l’existence des cieux, des terres, Il existe avant l’existence des endroits, sans endroit.  La première chose qu’Il a créée c’est l’eau.  Puis Dieu a créé un corps immense qui s’appelle le Trône. Ensuite Il a créé un autre corps qui s’appelle le calame élevé. Ce n’est pas un crayon comme les crayons du bas-monde. Puis Il a créé un corps qui est une table qui a une étendue de cinq cents années. Le calame a écrit, sans que personne ne le tienne, sur cette table, tout ce qui va avoir lieu dans ce bas-monde, jusqu’au jour du jugement. Puis, après que le calame a eu fini d’écrire ce qui va se passer dans le bas-monde, cinquante mille années plus tard, Dieu a fait entrer en existence les cieux et la terre. Avant que Dieu ne crée la nuit et le jour, il n’y avait ni lumière ni obscurité. Et toutes ces choses-là, Dieu les a créées par Sa puissance et Sa volonté. Et Dieu a créé l’être humain en tant que dernière espèce de ce monde. Après que Dieu a créé les différentes espèces de créatures, Dieu a créé Ādam qui est le premier de l’espèce humaine.

Dieu a créé la terre dans deux jours : le dimanche et le lundi. Puis Dieu a créé les sept cieux le mardi et le mercredi. Puis Dieu les deux derniers jours (jeudi et vendredi) a créé tout ce qu’il y a sur terre comme choses qui sont un support pour nous et ce sont les montagnes, les fleuves, les océans. Dieu a fait que, sur terre, il y a des endroits qui sont bénéfiques et profitables pour les gens pour qu’ils puissent y vivre. Puis Dieu a créé, dans le temps de al-ʿaṣr du jour du vendredi, notre maitre Ādam ʿalayhi s-salām. Quant aux six jours dans lesquels ont été créés les cieux et la terre, chacun de ces six jours a une durée de mille années des années que nous comptons aujourd’hui. Ādam ʿalayhi s-salām a été créé à partir des sols de cette terre. Un ange a prélevé de cette terre une certaine quantité qui a été élevée au paradis et qui a été pétrie avec l’eau du paradis. Il n’a pas été rapporté qui est l’ange qui a fait cela. Il est possible que ce soit Ǧibrīl ou ʿAzrāʾīl ou que ce soit un autre ange que ces deux-là. Cette terre est restée ainsi sous forme de terre glaise pendant un certain temps puis elle a été transformée en quelque chose de dur et sec comme de la porcelaine. Et Dieu l’a transformée en chair, en os et en sang. Puis Dieu a fait que l’âme entre dans ce corps. Puis Dieu a enseigné à Ādam la manière de parler. Et Il a inondé son cœur de connaissances. Ādam connaissait le nom des choses. A partir d’une des côtes d’Ādam, Dieu a créé Eve et Il la lui a donnée en tant qu’épouse. Et ils ont vécu au paradis ensemble pendant cent trente ans. C’est la dernière partie de la journée du vendredi. Ensuite Dieu a envoyé Ādam sur terre et Il lui a enseigné les moyens de subsistance pour survivre sur terre, comment manger, boire, s’abriter, comment planter le blé, le récolter, comment en fabriquer du pain. Il lui a enseigné comment extraire le fer, le feu et comment fabriquer des pièces d’or et des pièces d’argent, pour que les gens puissent faire des échanges.

 Verset 47 : Wa Yawma Nusayyiru Al-Jibāla : et cite-leur le jour où les montagnes vont se déplacer. Soit les montagnes vont être pulvérisées, Dieu va les réduire en poudre qui va se déplacer

Wa Tará Al-‘Arđa Bārizatan : et tu vas voir la terre dénudée. La terre ne sera plus couverte par les montagnes, par les arbres qui la couvraient.

Wa Ĥasharnāhum : Nous les avons rassemblés. C’est-à-dire que Dieu rassemblera les   morts au jour du Jugement. Ceci pour indiquer que le rassemblement a eu lieu avant que les montagnes ne se déplacent. C’est un évènement qui a eu lieu avant ce qui est cité avant.

Falam Nughādir Minhum ‘Aĥadāan : et personne ne sera laissé de côté. Tous vont sortir de leurs tombes pour être réunis ce jour-là.

Ce verset 47 signifie que les gens seront rassemblés au jour du Jugement. Personne ne sera laissé de côté : cela signifie que tout le monde va être rassemblé. Personne ne sera oublié.

 Verset 48 : Wa `Uriđū `Alá Rabbika Şaffāan : et ils ont été exposés à leur Seigneur en rangées. C’est-à-dire que tous ceux qui sont sortis de leurs tombes seront alignés en rangées, on peut voir chacun d’entre eux. Il n’y a pas un qui cache l’autre. Leur état a été comparé à l’état de soldats qui sont exposés à un sultan.

Laqad Ji’tumūnā Kamā Khalaqnākum ‘Awwala Marratin : vous êtes venus à la vie tout comme Nous vous avons créés la toute première fois. C’est-à-dire que Nous vous avons ressuscités tout comme Nous vous avons créés la toute première fois. Deuxième explication : vous êtes venus tout nus tout comme Nous vous avons créés la première fois.

Bal Za`amtum ‘Allan Naj`ala Lakum Maw`idāan: vous avez prétendu qu’il n’y avait pas de résurrection. Voilà le démenti dans ce que vous croyez dans cette vie. Vous avez pourtant reçu la nouvelle par les prophètes qui vous ont dit que vous allez être ressuscités, que vous allez être rassemblés et ce jour-là ils vous sera dit : voici votre rassemblement.

 Verset 49 : Wa Wuđi`a Al-Kitābu Fatará Al-Mujrimīna Mushfiqīna : puis le livre a été rendu. C’est-à-dire le livre des œuvres. Tu verras les criminels ce jour-là qui seront effrayés.

Mimmā Fīhi : de ce qu’il y a dedans.

Wa Yaqūlūna Yā Waylatanā Māli Hādhā Al-Kitābi Lā Yughādiru Şaghīratan Wa Lā Kabīratan : ils vont dire : malheur à nous, pourquoi dans ce livre rien n’est omis, ni une petite chose, ni une grande chose (c’est-à-dire parmi les péchés)

‘Illā ‘Aĥşāhā : sans qu’elle ne soit consignée.

Wa Wajadū Mā `Amilū Ĥāđirāan : et ils verront ce qu’il y aura dans les livres, qui sera présent. Soit ce qui sera inscrit dans les livres ou « présent » c’est-à-dire ce qui sera la rétribution de ce qu’ils ont fait.

Wa Lā Yažlimu Rabbuka ‘Aĥadāan: et ton Seigneur n’est injuste envers personne .Dieu ne charge pas l’esclave d’une chose qu’il n’a pas faite. Dieu ne va pas châtier quelqu’un plus qu’il ne le mérite et Il ne va pas châtier quelqu’un qui n’a pas commis de péchés.

aṬ-Ṭabāriyyu a dit dans son exégèse :  « ton Seigneur ne rétribue personne, ô MuḤammad , autrement que par ce qu’il mérite ». C’est-à-dire qu’Il ne rétribue par le bien que les gens de bien, et Il ne rétribue par la punition que les gens du mal. Et c’est cela la justice.

Verset 50 : Wa ‘Idh Qulnā Lilmalā’ikati Asjudū Li’dama : et Nous avons dit aux anges prosternez-vous pour Ādam : d’une prosternation de salutation ou bien de respect.

 Fasajadū ‘Illā ‘Iblīsa Kāna Mina Al-Jinni : les anges se sont prosternés sauf Iblīs qui faisait partie des jinns. Cette phrase est comme une réponse à la question : et pourquoi ne s’est-il pas prosterné ? La réponse est : il faisait partie des jinns. La question n’est pas mentionnée mais elle est sous-entendue.

Fafasaqa `An ‘Amri Rabbihi : il n’a pas respecté l’ordre de son Seigneur. Il a agi d’une façon non conforme à ce que son Seigneur lui a ordonné. Il avait reçu l’ordre de se prosterner tout comme les anges avaient reçu cet ordre-là. Il n’est pas permis de dire qu’Iblīs était le prince des anges.Il n’était pas du tout un ange. Preuve en est la parole de Dieu qui signifie : « sauf Iblīs qui, lui faisait partie des jinns ».

Et le Messager de Dieu   ṣalla Allāhu ʿalayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « les anges ont été créés à partir de la lumière et les jinns ont été créés à partir d’une flamme pure de feu ».  Il s’avère donc qu’Iblīs faisait partie des jinns, véritablement, tout comme nous l’avons indiqué précédemment.

‘Afatattakhidhūnahu Wa Dhurrīyatahu ‘Awliyā’a Min Dūnī : est-ce que vous les considérez, lui et ses descendants, comme des partisans, au lieu de M’obéir ? La lettre qui commence cette phrase est une hamza qui signifie « est-ce que » mais ce n’est pas une question qui attend une réponse, mais c’est un blâme. C’est exprimer l’exclamation, l’étonnement. C’est comme s’il était dit : après ce qu’ils ont fait, lui et ses descendants, vous les considérez comme des partisans, au lieu de M’adorer ? Puis An-Nasafī a cité certains noms de chayāṭīn de sa descendance comme Lāqīs qui est celui qui ramène les mauvaises suggestions, pour celui qui doute de sa purification. Un autre ramène à la personne le doute quant au nombre des rakʿa dans la prière. Dāsam est celui qui mange avec la personne qui n’a pas dit la basmala.

Wa Hum Lakum `Adūwun : alors qu’ils sont pour vous des ennemis

Bi’sa Lilžžālimīna Badalāan : quels mauvais remplaçants pour les injustes. C’est-à-dire ces injustes qui, au lieu d’obéir à Dieu, ils obéissent à Iblīs. Quelle mauvaise chose qu’ils font !!

Verset 51 : Mā ‘Ash/hadtuhum: Je n’ai pas pris à témoin Iblīs et sa descendance

 Khalqa As-Samāwāti Wa Al-‘Arđi: pour la création des  cieux et de la terre. C’est-à-dire que vous les avez adorés, or, ils auraient été associés dans l’adoration s’ils avaient été associés dans la divinité. Dieu a nié le fait qu’ils soient des associés dans la divinité pour leur soi-disant soutien dans la création des cieux et de la terre ou bien pour les consulter dans la création des cieux et de la terre. Autrement dit, Dieu dit : Je suis le Seul à créer les choses, alors, n’adorez que Moi.

 Wa Lā Khalqa ‘Anfusihim : Dieu nous apprend qu’Il ne S’est pas fait aider par certains d’entre eux pour la création d’autres qu’eux. Ni Il ne s’est consulté avec eux pour la création des cieux et de la terre ni pour leur propre création eux-mêmes.

Wa Mā Kuntu Muttakhidha Al-Muđillīna `Ađudāan : et je ne prends pas les égarés comme soutien. Dieu nous apprend que, s’ils (Iblīs et sa descendance) ne sont pas des soutiens pour Lui dans la création, alors pourquoi vous, les associateurs, vous les considérez comme des associés à Dieu dans l’adoration ?

Verset 52 : Wa Yawma Yaqūlu : le jour où Dieu dit (aux mécréants). Et dans la récitation de Hamzah c’est « wa yawma naqūl » c’est-à-dire « le jour où Nous dirons » avec le « Nous » de majesté. Toutes ces récitations remontent au Prophète qui parfois, récitait la première récitation et parfois le seconde.

 Nādū Shurakā’iya Al-Ladhīna Za`amtum : Il fait entendre aux mécréants. Au Jour du Jugement, les associateurs vont entendre la parole de Dieu, appelez c’est-à-dire appelez à haute voix mes associés, selon votre prétention. C’est-à-dire appelez ceux que vous avez prétendus comme étant mes associés qui vont vous protéger de Mon châtiment. Et il est visé par les associés, les djinns. Et le terme associé est utilisé avec le pronom possessif « mes » mais avec la précision « selon votre prétention ». Ceci n’est pas pour confirmer que Dieu aurait des associés.

Fada`awhum Falam Yastajībū Lahum Wa Ja`alnā Baynahum Mawbiqāan : ils les ont appelés mais ils ne leur ont pas répondu et Nous avons fait qu’il y ait entre eux un mawbiq. Il y a plusieurs explications à ce mot :

Ça peut être une cause de perdition.

Ou encore c’est une vallée en enfer qui est un endroit de châtiment douloureux dans lequel ils vont être associés, c’est-à-dire ceux qui ont adoré autre que Dieu et ceux qui ont demandé à être adorés.

Ou encore une longue distance entre les anges, ʿOuzayr et ʿIsā : parce que certains avaient adoré les anges, certains avaient adoré ʿOuzayr et certains avaient adoré ʿIsā. Les mécréants seront en enfer alors que les anges seront dans les cieux et ʿOuzayr et ʿIsā, eux, seront au paradis.

Verset 53 :  Wa Ra’á Al-Mujrimūna An-Nāra Fažannū : les criminels vont voir le feu. Ce sont les mécréants qui verront le feu de l’enfer.

Fažannū Annahum Muwāqi`ūhā :  et ils auront la certitude. Et ils auront la certitude qu’ils vont entrer en enfer.

Wa Lam Yajidū `Anhā Maşrifāan : et ils n’ont pas trouvé de moyen pour en échapper.

Verset 54 : Wa Laqad Şarrafnā Fī Hādhā Al-Qur’āni : Nous avons fait que dans ce Qur-ān, il y ait des exemples, des moralités, des récits, des leçons

 Lilnnāsi Min Kulli Mathalin : pour chaque personne tout ce dont ils ont besoin.

Wa Kāna Al-‘Insānu ‘Akthara Shay’in Jadalāan : et l’être humain en général est celui qui débat, qui discute. C’est la créature de laquelle provient le plus le débat et la discussion.

Verset 55 : Wa Mā Mana`a An-Nāsa ‘An Yu’uminū ‘Idh Jā’ahumu Al-Hudá : et qu’est-ce qui empêche les gens d’être croyants lorsque la bonne guidée leur parvient ? La bonne guidée ici c’est-à-dire celui qui est la cause de la bonne guidée, en l’occurrence le Livre de Dieu et Son Messager.

Wa Yastaghfirū Rabbahum ‘Illā ‘An Ta’tiyahum Sunnatu Al-‘Awwalīna ‘Aw Ya’tiyahumu Al-`Adhābu : (et qu’est-ce qui les empêche de) demander le pardon à leur Seigneur, si ce n’est ce qui est arrivé aux premiers (certains peuples ont été anéantis) ou que leur arrive le châtiment de l’au-delà. Ce verset est une incitation à devenir croyants : entrez en Islam, devenez croyants, demandez à Dieu le pardon pour ne pas qu’il vous arrive ce qui est arrivé aux premiers, c’est-à-dire l’anéantissement, la destruction ou le châtiment de l’au-delà.

Qubulāan : que le châtiment leur arrive sous différentes sortes. Il y a aussi une récitation avec qibalā : c’est-à-dire : face à eux, c’est-à-dire est-ce qu’ils attendent que le châtiment soit devant eux, pour devenir croyants ?

Verset 56 : Wa Mā Nursilu Al-Mursalīna ‘Illā Mubashirīna Wa Mundhirīna : et Nous n’envoyons les messagers qu’annonciateurs de bonne nouvelle et avertisseurs d’un châtiment. C’est une preuve que Dieu n’agrée pas autre que l’Islam comme religion. Si Dieu agréait autre que l’Islam comme religion, Il n’aurait pas envoyé les prophètes et les messagers, pour annoncer la bonne nouvelle aux croyants qu’ils auront le paradis et pour avertir les mécréants du feu de l’enfer.

 Wa Yujādilu Al-Ladhīna Kafarū Bil-Bāţili: ceux qui ont mécru débattent de manière fausse sans avoir de preuves acceptables. Il est question ici lorsque les mécréants ont dit aux messagers : « vous n’êtes que des humains comme nous ; si Dieu le voulait, Il aurait fait descendre des anges ». Ce verset dénonce les arguments avancés par les mécréants.

Liyudĥiđū Bihi Al-Ĥaqqa : afin d’annuler par leurs débats le statut de prophète.

 Wa Attakhadhū ‘Āyātī Wa Mā ‘Undhirū Huzūan : et ils ont considéré Mes versets : les mécréants ont considéré le Qur-ān et ce dont ils ont été avertis, c’est-à-dire le châtiment dont ils ont été menacés comme sujet de moquerie.

Verset 57 : Wa Man ‘Ažlamu Mimman Dhukkira Bi’āyāti Rabbihi : qui est plus injuste que celui qui a reçu le rappel des versets de son Seigneur ?

Fa’a`rađa `Anhā : et qui s’en est détourné. Le rappel ne l’a pas amené à se corriger.

Wa Nasiya Mā Qaddamat Yadāhu : et il a oublié ce qu’il a accompli comme actes. C’est -à-dire qu’il n’a pas réfléchi aux conséquences de ce qu’il a accompli comme actes, en l’occurrence comme mécréances et comme péchés. Il ne réfléchit pas au fait que le bienfaisant et le malfaisant, nécessairement auront une rétribution. Ils agissent ainsi parce que cette objection est ancrée dans leur cœur.

 ‘Innā Ja`alnā `Alá Qulūbihim ‘Akinnatan : Nous avons fait sur leurs cœurs comme des couvercles.

‘an yafqahūhu wa fī ‘Ādhānihim waqrāan : qui les empêchent de comprendre ce rappel. La récitation du Qur-ān ne dépasse pas leurs gorges, c’est-à-dire qu’elle n’atteint pas leurs cœurs.

 wa ‘in tad`uhum ‘ilá al-hudá falan yahtadū ‘idhāan ‘abadāan: et si tu les appelais : c’est-à-dire ô toi Muḥammad, à la bonne guidée, c’est-à-dire à la foi  ils ne seront pas bien guidés. Dieu guide qui Il veut et Il égare qui Il veut. Ils ne seront alors jamais bien guidés. C’est-à-dire que toute la durée où ils seront responsables, ils ne seront alors pas bien guidés. C’est comme si c’était une réponse au Messager qui dirait : pourquoi je ne les appellerais pas pour qu’ils deviennent musulmans ? Il lui a été dit : même si tu les appelais à la bonne guidée, ils ne seront jamais bien guidés, parce que Dieu a voulu qu’ils ne soient pas bien guidés.

Verset 58 : Wa Rabbuka Al-Ghafūru Dhū Ar-Raĥmati : et ton Seigneur est Celui Qui pardonne beaucoup et Qui est très miséricordieux.

 Law Yu’uākhidhuhum Bimā Kasabū La`ajjala Lahumu Al-`Adhāba : parmi les formes de Sa miséricorde, c’est que s’Il les châtiait pour ce qu’ils ont fait, Il leur aurait fait parvenir rapidement un châtiment. C’est par miséricorde qu’Il ne châtie pas rapidement les gens de La Mecque, alors qu’ils manifestaient une grande forme d’animosité envers le Prophète ṣalla Allāhu ʿalayhi wa sallam.

 Bal Lahum Maw`idun Lan Yajidū Min Dūnihi Maw’ilāan : mais ils auront une date : c’est le jour de la bataille de Badr. Et ils ne trouveront pas de refuge ce jour-là pour échapper à ce châtiment-là.

Verset 59 :  Wa Tilka Al-Qurá ‘Ahlaknāhum : et ces villes, Nous les avons détruites. Il s’agit des villes du peuple de Nūḥ , ʿĀd et Ṯamūd.

Lammā Žalamū : lorsqu’ils ont été injustes. Tout comme les gens de La Mecque ont été injustes. Le verset signifie : observez ce qui est arrivé à ceux qui étaient injustes. Craignez qu’il ne vous arrive la même chose.

Wa Ja`alnā Limahlikihim Maw`idāan: et Nous avons fixé pour leur destruction une date. Tout comme a été fixée une date de destruction pour les autres peuples.

Verset 60 : Wa ‘Idh Qāla Mūsá Lifatāhu : et Mūsā a dit à son serviteur : c’est-à-dire « cite ô Muḥammad » lorsque Mūsā a dit à celui qui était à son service et ce serviteur n’a pas été mentionné explicitement. En fait il s’appelait Yūchāʿ fils de Nūn, il était, après Mūsā, le premier des prophètes des descendants d’Isrāʾīl. Et le dernier d’entre eux était ʿIsā. Yūchā appliquait les règles révélées dans la torah. Il a été surnommé al-fatā (qui est un terme qui désigne celui qui est au service de quelqu’un) parce qu’il était au service de Mūsā ʿalayhi s-salām. Il le suivait et il apprenait auprès de lui la science. Ici ce n’est pas dans le sens d’un esclave, cela ne veut pas dire que Yūchā appartenait à Mūsā mais il l’aidait dans son quotidien. Parce que dans la langue arabe, le mot « fatā » peut avoir le sens du jeune homme ou bien de l’esclave.

Lā ‘Abraĥu : il y a dans la construction en arabe quelques subtilités. Je ne vais cesser. La suite est omise et c’est possible dans la langue arabe.

Ĥattá ‘Ablugha Majma`a Al-Baĥrayni : jusqu’à atteindre le point de rencontre des deux mers. Ce qui a été omis après « je ne vais cesser » est « de marcher ». Les deux mers :  il s’agit de la mer de Perse et de la mer des Romains. C’est là où notre maître Mūsā a eu la promesse qu’il pourrait rencontrer Al-H̱aḍir. Celui-ci a été surnommé ainsi parce qu’il a été rapporté dans le ḥadīṯ qu’il était assis sur un endroit blanc qui est devenu vert. Et ce n’était pas de manière habituelle. Les savants ont divergé au sujet de cet homme Al-Ǧaḍir : certains ont dit que c’était un saint et d’autres ont dit que c’était un prophète.

‘Aw ‘Amđiya Ĥuqubāan : ou s’il le faut je ferai un voyage d’une durée de quatre-vingts ans. Dans la langue, une durée de 80 ans a un nom, elle s’appelle ḥuqub. Il a été rapporté que, lorsque Mūsā a eu le dessus avec son peuple les descendants d’Isrāʾīl, sur l’Egypte et qu’ils s’y sont installés, après l’anéantissement des Qibṭ (ce sont qui adoraient pharaon), Mūsā a demandé à son Seigneur : « quels sont parmi Tes esclaves ceux que Tu agrées le plus ? Dieu lui a révélé : c’est celui qui M’évoque et qui ne M’oublie pas. C’est-à-dire celui qui se surveille tout le temps pour obtenir les hauts degrés.  L’intelligent est celui qui se surveille pour Dieu. Se surveiller pour Dieu signifie le fait d’avoir présent dans son cœur que Dieu sait tout de nous, que Dieu nous a ordonné certaines choses que nous devons accomplir, que Dieu nous a interdit certaines choses que l’on doit éviter, que Dieu a tous les droits sur nous parce que c’est Lui Qui nous a donné tous les bienfaits que l’on a, qu’on ne doit pas être ingrat envers Dieu.  

Puis Mūsā a posé une autre question : qui, parmi Tes esclaves est le plus correct dans ses jugements ? Dieu a dit : c’est celui qui juge conformément au droit et qui ne suit pas ses passions. Et c’est le Créateur qui définit le droit. Donc celui qui applique correctement ce qui est révélé aux prophètes, c’est celui-là qui est le plus juste. Le Prophète ʿalayhi š-šalāt wa s-salām a dit ce qui signifie : « l’un de vous n’atteindra un degré de foi complète que s’il fait soumettre ses penchants à ce que je vous ai transmis ». Notre maitre Mūsā a demandé à son Seigneur :  qui parmi Tes esclaves a le plus de science ? La réponse a été : « c’est celui qui cherche à acquérir la science auprès des gens, pour l’ajouter à sa propre science à lui, puisse-t-il obtenir de la sorte une parole qui va lui montrer une voie de bien ou le détourner d’une voie de mal ».  La sagesse est comme l’objet que tu cherches. Ceci est conforme à une autre parole du Prophète ʿalayhi š-šalāt wa s-salām, qui signifie : « le croyant ne se lasse pas d’un bien qu’il entend jusqu’à ce qu’il parvienne au paradis ». Mūsā a dit à Son Seigneur : « si quelqu’un a plus de connaissances que moi, indique-le-moi ».

Dieu lui a appris que celui qui avait plus de connaissances que lui, était Al-H̱aḍir.

Il a dit : « où pourrais-je le trouver ? ».

Tu le trouveras au bord de l’eau auprès d’un rocher.

Il a demandé : quelle eau, quelle mer, quel rocher ?

Dieu a révélé à notre maitre Mūsā de prendre un poisson mort dans un panier et, là où il perdra, ce sera là où il trouvera Al-H̱aḍir.

Notre maitre Mūsā a entamé le chemin avec son serviteur Yūchāʿ fils de Nūn et il lui a dit : « là où tu vas perdre le poisson, avertis-moi ».

Ils ont marché et à un moment, notre maitre Mūsā s’est assoupi. Dieu a fait que le poisson reprenne vie et il a sauté dans l’eau. Mūsā et Yūchāʿ mangeaient de ce poisson lors de leur voyage, à chaque fois, ils en consommaient une petite partie. Quand le moment du repas est arrivé, Mūsā a demandé à ce qu’on amène le poisson, et son serviteur lui a dit que le poisson avait sauté dans l’eau. Mūsā a dit que c’était exactement ce qu’il recherchait. Alors ils sont revenus auprès du rocher où ils avaient fait halte, et ils sont tombés sur un homme qui était recouvert avec un drap. Notre maitre Mūsā l’a salué et l’homme lui a rendu le salām. C’est la salutation que Dieu a agréée pour nous. Et cela signifie que tu n’as rien à craindre de ma part. « wa ʿalaykoumou s-salām » signifie que toi aussi, tu n’as rien à craindre de moi. Notre maitre Mūsā s’est présenté en disant qu’il était Mūsā fils de ʿImrān. Alors Al-H̱aḍir lui a dit : « ô Mūsā, moi, j’ai des connaissances que Dieu m’a données et que toi, tu ne détiens pas. Et toi, tu as des connaissances que Dieu t’a données et que moi, je n’ai pas ». Al-H̱aḍir dépasse Mūsā sur la connaissance des choses cachées : Dieu lui révèle certaines choses cachées (comme quelle sera la fin de telle personne). Et Mūsā dépasse Al-H̱aḍir sur la maitrise de la Loi de l’Islam, dans la connaissance des lois apparentes. Nous disons, pour être conforme au texte, que Al-H̱aḍir a plus de connaissances que Mūsā, en prenant en compte le détail que nous venons de citer.

La cause qui a poussé Mūsā à rencontrer Al-H̱aḍir est que les descendants d’Isrāʿīl lui ont posé la question : qui, parmi les gens, a le plus de connaissances ? Mūsā a répondu : « moi ». Il n’a pas dit : « Dieu sait plus que tout autre ». Puis Dieu lui a révélé que ce n’était pas lui qui avait le plus de science, mais que c’était l’esclave de Dieu, qui s’appelle Al-H̱aḍir. Ce ḥadīṯ a été rapporté par Al-Bouẖārī.

Puis Mūsā a dit :« ô Allāh, comment pourrais-je le rencontrer ? » Mūsā a aspiré à rencontrer celui qui avait plus de science que lui. Dieu lui a indiqué comment il pourrait le rencontrer. Parce que la loi qu’Al-H̱aḍir appliquait à cette époque-là, avait pris fin. En effet, quand un nouveau messager vient, c’est sa loi qui est appliquée. Donc la loi de Al-H̱aḍir ṣalla l-Lāhu ʿalayhi wa sallam n’était plus appliquée et c’était la loi de Mūsā qui rentrait en application. Les gens devaient appliquer la loi du nouveau prophète. Lorsque notre maître Mūsā ʿalayhi s-salām est arrivé, Dieu lui a révélé de nouvelles lois. Quant à la loi de notre maître Muḥammad ṣalla l-Lāhu ʿalayhi wa sallam, elle est plus simple que les lois des autres prophètes. Celui qui ne connait pas la réalité pense que cette loi est la plus dure des lois.  Un exemple : l’accomplissement de la prière était un devoir pour chaque communauté. Le nombre des prières était différent mais il y avait des prières obligatoires. Dans les lois des autres prophètes, il n’était permis d’accomplir la prière que dans un endroit dédié, réservé à cela. Quant à nous, dans la loi de notre prophète Muḥammad ṣalla l-Lāhu ʿalayhi wa sallam, où que nous nous trouvions quand le temps de la prière commence, nous pouvons faire notre prière. Dieu nous a facilité.

Concernant notre maitre Al-H̱aḍir, nous pouvons dire Al-H̱aḍir ou bien H̱aḍir. Quelqu’un est venu à notre maitre Mūsā et lui a demandé : connais-tu quelqu’un qui a plus de science que toi ? Mūsā a répondu : non, je n’en connais pas. Et Dieu lui a révélé que quelqu’un avait plus de connaissances que lui et que c’était Al-H̱aḍir. Et notre maître Mūsā ʿalayhi s-salām a demandé à le rencontrer. Et Dieu a fait que le poisson serait le signe qui lui permettrait de le rencontrer, c’est-à-dire que là où il allait perdre le poisson, ce serait là où il allait rencontrer Al-H̱aḍir ʿalayhi s-salām, parce que notre croyance est qu’Al- H̱aḍir était un prophète. Il y a divergence concernant le fait qu’il était soit un prophète, soit un saint.

Alors qu’ils étaient sur un navire et qu’un oiseau a picoré un peu d’eau de la mer, Al- H̱aḍir a dit à notre maître Mūsā : la part de connaissances que Dieu nous a donnée, par rapport à la part de connaissances que Dieu ne nous a pas donnée est une part infime, semblable à ce que cet oiseau a pris dans son bec, par rapport à l’étendue de l’eau.

C’est-à-dire que toi, Mūsā, tu as cherché à connaitre la personne qui avait plus de connaissances que toi. Même si tu l’as trouvée, sache que tes connaissances, mes connaissances et ce que toutes les créatures savent, par rapport aux restes des connaissances que nous n’avons pas, est infime.

Notre maître Al- H̱aḍir avait cassé deux planches du navire, de façon à ce que ce navire présente un défaut, parce que le roi de cette époque confisquait toute embarcation qui était en état de naviguer. Au début, notre maître Mūsā n’a pas compris la raison de cet acte. Il a dit : « ce sont des gens qui nous ont emmenés gracieusement, ils nous ont emmenés à bord et toi, tu leur casses deux planches de leur navire ! » Et quand les envoyés du roi étaient passés et qu’ils ont vu que ce navire avait un défaut, ils l’ont laissé. Par la suite, notre maître Al- H̱aḍir a passé sa main sur les deux planches et le navire est redevenu intact. Personne ne s’était noyé malgré les deux planches cassées. Et elles sont redevenues telles quelles. Et les gens du navire étaient heureux. Puis notre maitre Al- H̱aḍir a atteint son objectif qui était de sauver ces pauvres gens qui ont ainsi pu conserver ce navire qui était leur outil de travail.

Dieu a fait un reproche à notre maitre Mūsā parce que celui-ci avait répondu à la question (qui a le plus de science ?) avant de dire ce qui signifie : « Dieu sait plus que tout autre ». Lorsque certains descendants des fils d’Isrāʿīl ont demandé à notre maitre Mūsā ʿalayhi s-salām qui, parmi les gens, a le plus de connaissances, notre maitre Mūsā n’a pas dit « Dieu sait plus que tout autre »et c’est pour cela que Dieu lui a reproché cette réponse. Et il lui a révélé qu’il existait bien parmi les créatures de Dieu à son époque quelqu’un qui avait plus de connaissances que lui. Quand ils sont descendus du navire, Al- H̱aḍir a dit à notre maitre Mūsā : « ô Mūsā, toi, tu as des connaissances que Dieu t’a données et que, moi, je n’ai pas et moi, j’ai des connaissances que Dieu m’a données et que toi, tu n’as pas ».

Si quelqu’un pose la question : « comment cette réponse de Al- H̱aḍir est-elle en conformité avec ce que Dieu a révélé à notre maitre Mūsā ? » Comment concilier les deux ? La réponse est : les connaissances de notre maitre Mūsā ʿalayhi s-salām n’étaient pas aussi nombreuses que celles de Al- H̱aḍir ʿalayhi s-salām, bien que le degré de notre maitre Mūsā est supérieur au degré de Al- H̱aḍir, selon le jugement de Dieu. Et Al- H̱aḍir n’a pas plus de connaissances au sujet de la Loi que Mūsā. C’est-à-dire ce qui concerne ce qui est licite, ce qui est interdit, ce qui est bon, ce qui est mauvais. Al- H̱aḍir a plus de connaissances que Mūsā concernant ce qui se rapporte à l’état des créatures. Dieu lui a accordé de vivre un âge que seul Dieu sait. Car Al- H̱aḍir a vécu bien avant notre maitre Mūsā, peut-être mille ans. De ce fait, il avait, concernant les connaissances de l’état des créatures, ce que notre maitre Mūsā n’avait pas.

Et c’est par cette explication que l’on concilie les deux paroles : la parole de Dieu qui signifie : « oui, il y a quelqu’un qui a plus de connaissances que toi « et la parole de Al- H̱aḍir : « ta science et ma science, par rapport aux connaissances que Dieu ne nous a pas données, c’est comme une goutte d’eau dans la mer ».

Le šayẖ, que Dieu lui fasse miséricorde a dit : selon l’avis le plus fort, Al-H̱aḍir ʿalayhi s-salām est un prophète. Il y a beaucoup de savants qui ont néanmoins dit qu’il était un saint et non pas un prophète. Donc le fait d’avoir une particularité n’implique pas forcément d’avoir plus de mérite.

Il y a une deuxième divergence entre les savants qui concerne le fait de savoir si Al-H̱aḍir est déjà mort ou bien s’il est encore vivant. La plupart des savants sont d’avis qu’il est encore vivant. Mais il mourra lorsque le Qurʾān sera élevé dans le ciel. Viendra une époque où le Qurʾān sera élevé jusqu’au ciel, environ cent ans avant la fin des temps.

Dans le verset qui signifie « et Il sait absolument toute chose », nous comprenons que celui qui prétend connaître toute chose est un mécréant parce qu’il s’est considéré égal à Dieu. Il n’est pas permis de croire qu’il y a un être autre que Dieu qui sait toute chose. Car ainsi celui -là aura attribué un associé à Dieu. Dieu sait ce qui a eu lieu, comment cela a eu lieu et Il sait ce qui aura lieu, comment cela aura lieu, par Sa science qui est unique, qui n’augmente pas ni ne diminue.

Verset 61 : falammā balaghā majma`a baynihimā : quand ils sont arrivés au point de rencontre des deux étendues d’eau Nasiyā Ĥūtahumā : ils ont oublié leur poisson : et c’est Yūchāʿ, celui qui était en charge des provisions, qui l’a oublié.   

Tafsir Nasafiyy – sourate al-Baqarah, versets 166-175

Posted in cours général,islam,Livre,tafsir,Tajwid par chaykhaboulaliyah sur novembre 10, 2022

Verset 166 : ceux qui ont été suivis (c’est-à-dire les présidents) se sont innocentés de ceux qui les ont suivis (les présidents ont dit auxgens qui les ont suivis d’assumer leur responsabilité) lorsqu’ils vont voir le châtiment. Comme le chayTaane qui dira au jour du jugement aux gens qu’il a entrainé dans l’erreur : c’est votre faute à vous.  

Et les liens qui les liaient ont été coupés. C’est-à-dire qu’ils étaient sur la même religion qui était de la mécréance, qu’ils avaient des liens de proche parenté et parce qu’ils s’aimaient les uns les autres. Ces liens -là seront coupés lorsqu’ils vont voir le châtiment.

Verset 167 : et ceux qui les ont suivis ont dit : si nous avions eu une autre chance (c’est-à-dire : si seulement nous pouvions revenir au bas-monde (dans le sens du souhait)

Nous nous serions innocentés d’eux tout comme eux s’innocentent de nous maintenant (tout comme eux ne nous reconnaissent pas, on les aurait quittés)

C’est ainsi, tout comme Allaah leur fait voir le châtiment, Nous leur faisons voir les conséquences de leurs mauvaises œuvres (et il s’agit du fait qu’ils ont adoré des idoles)

Et ce seront des regrets pour eux. Cela veut dire que leurs œuvres, ce seront des regrets pour eux, ils ne verront que du regret en raison de leurs œuvres.

Et ils ne sortiront pas de l’enfer. Allaah fait qu’ils ne sortiront pas de l’enfer en raison de leurs mauvaises œuvres et de leur adoration des idoles. Mais ils resteront en enfer éternellement.

Cause de la révélation du verset 167 : ce verset a été révélé à propos de ceux qui se sont interdits de consommer la chair de la chamelle qui est devenue tellement âgée qu’on ne peut plus la monter, on ne peut plus tondre sa laine, on ne peut plus boire de son lait. Ils ont l’habitude de lui fendre l’oreille et ils la laissent sans que personne ne l’utilise. Certains ont prétendu qu’on ne peut pas manger de la viande de cette chamelle, parce qu’ils étaient des idolâtres, ils donnaient des jugements de leur tête. Ce verset a été révélé à leur intention.  

Verset 168 : ô vous les gens, mangez. Ici, c’est une injonction d’autorisation et non une injonction d’obligation. Mangez de ce qu’il y a sur terre : parce que ce n’est pas tout ce qui est sur terre qui est licite à la consommation.

Il est pur de toute confusion. C’est-à-dire qui est licite, qui ne comporte aucune suspicion de caractère illicite.

Et ne suivez pas les voies du chayTaane : c’est-à-dire ne suivez pas les chemins auxquels il vous appelle. KhouTouwaat est le pluriel de khouTwah qui signifie « un pas », ce qui sépare les deux pieds quand on marche. Suivre les pas de quelqu’un, c’est au sens figuré ici, c’est-à-dire prendre quelqu’un pour modèle, l’imiter dans tout ce qu’il est en train de faire.

Il est pour vous certes un ennemi clair. Son animosité est claire, elle n’est pas cachée. Il a déclaré son animosité envers l’être humain. Ce verset n’est pas en contradiction avec l’autre verset qui signifie : « et ceux qui ont mécru, celui qui les soutient est « aT-TaaghouuT ». Et c’est le chayTaan qui est leur ennemi en réalité mais, en apparence, il leur embellit leurs actes.

Verset 169 : mais : c’est pour indiquer l’obligation de s’abstenir de le suivre et c’est aussi pour indiquer que son animosité est déclarée, elle est apparente, parce que le chayTaan ne vous ordonne pas le bien mais uniquement le mal

Il vous ordonne le mal et ce qui est abominable : c’est-à-dire les choses qui sont extrêmes dans la laideur. Toute porte qui mène à la désobéissance à Dieu, tu la fermes. Certains ont dit que le terme « mal » ici indique que c’est une chose interdite mais il n’y a pas de peine légale dans la Loi de l’Islam pour celui qui la commet. Alors que ce qui est abominable, c’est ce qui fait mériter l’application d’une peine légale.

Et il vous ordonne de dire des choses au sujet de Dieu, sans science. C’est lorsque vous dites que telle chose est licite, telle chose est interdite, mais sans science. Le chayTaane vous amène à dire au sujet de Dieu ce qui n’est pas digne de Lui.

Verset 170 : et lorsqu’il leur a été dit « suivez ce que Dieu a révélé » : il s’agit d’un certain groupe de gens que le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a appelé à la foi et à suivre le Qour’aan. Il a été dit que ces gens-là étaient des associateurs et il a été dit que c’était un groupe de yahouud.

Ils ont répondu « non, nous, nous suivons ce sur quoi que nous ayons trouvé nos parents ». Ils ont dit que leurs parentsavaient plus de connaissances, ils étaient mieux qu’eux.

Allaah leur a répliqué par : et si leurs parents n’avaient pas de science et n’étaient pas bien guidés. C’est-à-dire : est-ce qu’ils suivent leurs parents, même si leurs parents ne comprenaient rien de la religion et qu’ils n’étaient pas guidés vers ce qui est correct ?

Verset 171 : l’exemple de ceux qui ont mécru : c’est-à-dire celui qui appelle ces gens-là qui sont mécréants, c’est comme celui qui crie sur quelqu’un qui ne comprend pas, comme si on crie sur un animal et il ne comprend pas. Il a comparé ces gens-là aux animaux qui ne comprennent pas l’appel. Ils n’entendent que le timbre et le son de la voix. Cela veut dire qu’ils ne méditent pas à propos de ce qui leur est dit et cela est à l’exemple de celui qui crie sur des animaux qui entendent que c’est une réprimande mais ils ne comprennent pas car ils n’ont pas de raison. Il y a l’appel et il y a ad-dou^a’ qui est ce qui peut être entendu et ce qui peut ne pas être entendu.  

Ils sont comme sourds, muets, aveugles, ils ne saisissent pas : c’est-à-dire le rappel et l’exhortation. Que Dieu nous préserve de la mauvaise compréhension. C’est une épreuve.

Verset 172 : puis il a expliqué que ce que les associateurs avaient interdit est en réalité licite.  

Ô vous qui êtes croyants, mangez des choses licites que nous vous avons accordées : c’est-à-dire soit des choses délicieuses, soit des choses licites.

Et remerciez Allaah Qui vous a accordé ces bienfaits.

Si vous L’adorez véritablement. C’est-à-dire s’il est vrai que vous n’adorez que Lui et que vous reconnaissez que c’est Lui Qui accorde les bienfaits.

Verset 173 : mais Il ne vous a interdit que le cadavre et le sang. « Innamaa » indique une restriction. Il n’y a que ce qui est cité après ce terme qui soit interdit. Le cadavre c’est tout animal dont l’âme a quitté le corps sans qu’il ne soit égorgé s’il fait partie des animaux qui sont égorgés. Le sang : c’est le sang qui a coulé, c’est celui-là qu’il est interdit de consommer. Et Dieu nous a autorisé deux cadavres et deux sortes de sang selon le Hadiith du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam : le poisson et le criquet (les sauterelles) et le foie et la rate. Rapporté par Al-BayhaQiyy et ibnou Maajah.

Et la viande du porc. Ce qui est interdit est le porc dans sa totalité et pas uniquement la viande.

Et ce qui a été égorgé pour autre que Dieu. C’est-à-dire ce qui a été égorgé pour les idoles. C’est qu’il a été mentionné lors de l’égorgement autre que le nom de Dieu. Ici il est cité le terme « ouhilla » c’est -à-dire que la voix a été élevée pour citer le nom d’une idole. Le sacrifice est fait en tant qu’offrande pour une idole. C’est la parole des gens de la jahiliyyah.

Celui qui a été amené à manger sans que ce soit par dépassement de limite (par nécessité) : ce n’est pas par plaisir ou pour un désir qu’il en a mangé et sans consommer plus que nécessaire (il a mangé pour rester en vie, car il était dans un désert par exemple et il n’y avait que ce cadavre à manger). Celui qui est contraint, il lui est autorisé de consommer juste la quantité qui lui permet de rester en vie, mais pas de manger jusqu’à satiété.

Dans ce cas-là, il ne commet pas de péché (parce qu’il était contraint) 

Certes Allaah est Celui Qui pardonne : Il pardonne les grands péchés donc comment punirait-Il celui qui consomme le cadavre par nécessité ?

Et Il est miséricordieux : parce qu’Il a autorisé cela. S’il voulait, Il ne l’aurait pas autorisé.

Et cela a été révélé à propos des yahouud et de leurs chefs puisqu’ils ont changé la description du prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et ils se sont fait soudoyer pour modifier ce qu’il y a dans le Livre.

Verset 174 :  certes ceux qui dissimulent ce que Dieu a révélé du Livre c’est-à-dire concernant la description de Mouhammad ^alayhi s-salaam

Et qui prennent en contrepartie de cela de l’argent qui est quelque chose de négligeable

Ces gens-là ne font que manger du feu : ils ont pris de l’argent qu’ils ont consommé et ce qu’ils ont consommé fait mériter le feu, en tant que punition, c’est comme s’ils ont consommé du feu. Il y a des exemples dans la langue arabe qui indiquent qu’un tel a consommé telle chose et en fait, il s’agit de la contrepartie qu’il a consommée.

Et ils ne vont pas comprendre de la parole de Dieu au jour du jugement une parole qui va leur réjouir le cœur mais ils vont comprendre la parole : restez en enfer et ne me demandez plus rien ». Si quelqu’un dit que dans ce verset, ils ne vont pas entendre la parole de Dieu, la réponse est que, le jour du jugement, il y a différentes stations : parmi elles, il y en aura une où des questions leur seront posées et ils comprendront le questionnement et ils parleront pour répondre. Et il y a des stations où il n’y aura pas cela. Donc il n’y a pas de contradiction entre les versets.

Et Dieu ne les purifie pas : c’est-à-dire qu’Il ne les purifie pas de la souillure de leurs péchés et Il ne fait pas leur éloge. Et ils auront un châtiment douloureux c’est-à-dire qui fait mal.

Al-WaaHidiyy a dit que ce verset a été révélé à propos de deux hommes qui sont partis se plaindre au Prophète ^alayhi s-salaam à propos d’un terrain. Le premier prétendait que ce terrain lui appartenait et l’autre allait jurer que non, c’était le sien. (Et en Islam, celui qui prétend une chose mais sans témoin, alors celui qui est accusé, s’il jure pour récuser l’accusation, l’affaire en reste là). Allaah a alors révélé ce verset pour interdire aux gens de consommer les biens injustement. L’homme s’est abstenu de jurer. C’est comme s’il a reconnu que l’autre avait raison.

At-Tirmidhiyy a rapporté que le prophète Salla l-Laahou ^alayhi s-salaam a dit ce qui signifie : « celui qui jure en mentant pour prendre le bien d’un musulman, alors Allaah ta^aalaa le punira au jour du jugement ». 

Verset 175 : ce sont ceux qui ont acheté l’égarement en abandonnant la bonne guidée et qui ont eu le châtiment au lieu du pardon. Il s’agit des yahouud qui ont dissimulé la description du Prophète pour pas que les gens le suivent.

Qu’est-ce qui va leur faire supporter le châtiment de l’enfer. Quelle chose va les aider pour patienter à supporter le châtiment en enfer ? Le verset est sous forme d’une interrogation mais en réalité c’est un blâme.

Tafsir An-Nasafiyy de sourate al-Baqarah versets de 103 à 140

Posted in cours général,Croyance,islam,Livre,tafsir,Tajwid par chaykhaboulaliyah sur octobre 14, 2022

Et ce qui a été descendu aux deux anges : il s’agit de haarouut et Maarouut.

Ils (les démons) leur enseignent (aux gens) ce qui a été descendu aux deux anges. Ou ils récitent ce qui a été descendu, c’est-à-dire la science de la sorcellerie. Et c’est une épreuve de la part de Dieu aux gens. Celui qui aura appris la sorcellerie (telle qu’elle a été descendue aux deux anges) et qui l’applique, il devient mécréant s’il réfute, par cette sorcellerie, ce qui est une des conditions de la foi, c’est-à-dire s’il contredit l’islam. Et celui qui évite cette sorcellerie ou bien celui qui l’apprend mais non pas pour l’appliquer mais afin de l’éviter, pour connaitre que ceci est une sorcellerie qu’il ne fait donc pas faire, ou pour ne pas être trompé (pour savoir faire la différence entre la sorcellerie et autre chose), lui restera croyant.

Le chaykh Abouu ManSouur al-Maatouridiyy que Dieu lui fasse miséricorde a dit : « dire que la sorcellerie est dans l’absolu une mécréance, est une erreur. Mais il faut analyser quelle est, au préalable, la raison de cette sorcellerie. S’il y a dans cette sorcellerie particulière, une réfutation de e qui est une condition indispensable de la foi, alors c’est une mécréance. Par contre, si dans cette sorcellerie particulière, il n’y a pas de réfutation de ce qui est une condition nécessaire à la foi, alors ce n’est pas une mécréance.

Par ailleurs, dans le cas où la sorcellerie est une mécréance, alors celui qui est de sexe masculin qui la pratique, il sera exécuté mais pas les personnes de sexe féminin. Quant à la sorcellerie qui n’est pas une mécréance mais qui revient à faire mourir une personne, alors le jugement de faire pratiquer une telle sorcellerie est le même jugement que celui d’un brigand qui va barrer la route aux gens. Et dans ce cas-là, la peine légale est la même, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Par contre si un sorcier a fait le repentir de son acte, son repentir sera accepté. Et celui qui prétend que le repentir du sorcier ne sera pas accepté, il aura commis une erreur. La preuve est que le repentir des sorciers de pharaon a été accepté.

Et il a été dit que « ounzila » ici n’est pas quelque chose qui a été descendu mais que ça a été projeté dans le cœur des gens comment faire la sorcellerie tout en recevant l’interdiction de la pratiquer.

Mise en garde contre un récit qui est faux : quant à ce qui a été dit qu’il s’agit de deux anges que les anges avaient élus pour qu’ils aient en eux le désir comme les humains, lorsque les humains ont dit aux anges : « vous n’avez pas le désir ». Ils étaient sur terre la journée et la nuit, ils montaient au ciel et ils étaient tombés amoureux de Zohra et elle les a amenés à boire de l’alcool et qu’ils auraient commis la fornication avec elle, puis qu’un humain les aurait vu puis qu’ils l’auraient assassiné, qu’ils auraient choisi d’être torturés dans le bas monde plutôt que dans l’au-delà et qu’ils sont maintenant en train d’être torturés tête vers le bas dans un puits à Babel. Tout cela est faux.

Pourquoi Babel a -telle été appelée ainsi ? En raison du tabalboul et c’est le chant d’un oiseau qui chante à plusieurs voix et c’est une analogie parce que les humains se seraient installés à Babel et chacun d’entre eux s’était mis à parler avec une langue différente des autres.

Quant à haarouut et Maarouut, ils font partie des anges, ils ne désobéissent pas à Dieu dans ce qu’Il leur ordonne et ils font absolument tout ce que Dieu leur ordonne de faire.

Ce que certains rapportent d’eux, qu’ils auraient bu de l’alcool et qu’ils auraient tué l’enfant qu’une femme portait dans ses bras et qu’ils auraient commis la fornication avec cette femme, tout cela n’est pas vrai.

Quant à ce que disent beaucoup d’exégètes de Ahlou s-sounnah à propos du récit de haarouut et Maarouut, ils prétendent que ces deux anges seraient exceptés de la préservation des prophètes et que Zohra était une femme avec laquelle ils auraient essayé de faire la fornication mais qu’elle aurait refusé sauf s’ils lui enseignaient le nom éminent de Dieu, celui par lequel, lorsqu’il est invoqué, Il exauce. Puis qu’ils lui auraient enseigné ce nom et qu’elle serait devenue une planète dans le ciel, tout cela est mensonge. Cela est une hérésie fomentée par les descendants d’Israël.

Autre histoire mensongère : ils auraient vu une femme, auraient eu la tentation en eux de commettre la fornication avec elle. Elle aurait dit qu’elle n’accepterait que s’ils attribuaient un associé à Dieu, ils auraient refusé. Elle leur aurait alors fait boire de l’alcool, ils en auraient bu et auraient été ivres puis ils auraient tué un enfant et se seraient prosternés pour une idole. Tout cela n’est que mensonge et mythe.

Toute personne à qui les deux anges enseignaient la sorcellerie, ils lui disaient pour l’avertir, nous sommes une épreuve de la part d’Allaah et ils lui disaient « ne commets pas la mécréance » : c’est-à-dire en apprenant et en pratiquant cette sorcellerie de manière à ce que ce soit une mécréance.

Et ils apprennent d’eux : les deux anges apprennent aux gens la sorcellerie et les gens enseignent entre eux la sorcellerie et la mécréance que les deux anges leur auraient indiquée et ce qui est visé par l’enseignement des anges, c’est que les gens fassent la différence entre ce qui est de la sorcellerie et ce qui n’est pas de la sorcellerie.

Ce qui leur permet de séparer entre un homme et son épouse. C’est-à-dire de la sorcellerie qui est une cause pour la séparation entre deux époux. Suite à la pratique de cette sorcellerie, Dieu crée la répulsion et la divergence et c’est une épreuve de la part de Dieu.

La sorcellerie est une réalité selon Ahlou s-sounnah, que Dieu fasse qu’ils soient encore plus nombreux. Tandis que les moutazilites considèrent que ce sont des illusions et des duperies.

Et les gens, malgré cela, ne pourront nuire par cette sorcellerie, personne, si ce n’est par la volonté de Dieu. C’est-à-dire que tout ce qui arrive par la volonté de Dieu. Ici, c’est par la volonté de Dieu que la sorcellerie nuit. Et il y a dans cette phrase une réfutation de la voix des moutazilites parce qu’ils prétendent que les désobéissances n’ont pas lieu par la volonté de Dieu mais qu’elles ont lieu uniquement par la volonté des esclaves. Ce verset est explicite pour réfuter leur prétention.

Et ils apprennent de la sorcellerie ce qui va leur nuire et ne va pas leur profiter, c’est-à-dire dans l’au-delà. Il y a ici une preuve que c’est un devoir d’éviter l’apprentissage de la sorcellerie, comme l’apprentissage de la philosophie qui entraine à l’égarement, et également l’apprentissage qui permet de deviner les choses cachées. On apprend de ce verset que haarouut et Maarouut sont deux anges auxquels Dieu a donné l’ordre de descendre sur terre et d’enseigner aux gens la sorcellerie, non pas pour que les gens la pratiquent mais pour qu’ils connaissent sa réalité. Les deux anges ont donc enseigné aux gens la sorcellerie et ils les mettaient en même temps en garde contre le fait de la pratiquer. Les deux anges disaient aux gens : « nous sommes une épreuve de la part de Dieu. Nous vous enseignons la sorcellerie mais ne commettez pas la mécréance ». Ils leur enseignaient comme sorte de sorcellerie ce qui permet de séparer entre deux personnes qui s’aiment. Par ailleurs les gens qui avaient appris auprès des deux anges la sorcellerie, certains d’entre eux ne l’ont pas appliquée et d’autres l’ont appliquée et ils ont ainsi désobéi à leur seigneur.

Et il y a parmi la sorcellerie autre que ce que haarouut et Maarouut ont enseigné aux humains. Les démons mécréants pratiquaient la sorcellerie et l’enseignaient. Et parmi les sortes de sorcellerie qu’ils enseignaient, il y en a qui sont de la mécréance comme le fait d’adorer le soleil. Il y a même des cas où le démon posait comme condition à la personne pour l’aider, que la personne urine sur le mouSHaf parce que la mécréance se produit ainsi.

Également parmi les duperies que les démons utilisent pour propager la pratique de la sorcellerie, c’est qu’ils mélangent certains versets du Qour’aan avec de la sorcellerie, afin de faire croire aux gens que le Qour’aan intervient dans la sorcellerie. Or le Qour’aan est contraire à la sorcellerie. Par le Qour’aan, on arrive à libérer de la sorcellerie. Mais ces gens-là mélangent le Qour’aan à la sorcellerie. Ils mettent des paroles malines que les démons aiment, sur une feuille puis ils écrivent à côté de ces paroles malines certains versets du Qour’aan, de sorte que les ignorants parmi les humains vont croire que le Qour’aan intervient dans la sorcellerie et c’est ainsi que les démons égarent les gens. Si quelqu’un voit de la sorcellerie écrite avec à côté de cela des versets du Qour’aan, qu’il sache que le Qour’aan n’intervient pas dans la sorcellerie, mais que ce sont les démons qui ont fait cela, pour les amener à croire que le Qour’aan est de la sorcellerie.

Notre maitre Soulaymaane ^alayhi s-salaam, les mécréants disaient qu’il était un roi et qu’il pratiquait la sorcellerie. Or c’est un mensonge. La sorcellerie n’est pratiquée ni par les prophètes ni par les saints. Mais les démons étaient exaspérés contre notre Soulaymaane ^alayhi s-salaam parce que Dieu lui a accordé un secret de sorte que les démons lui obéissaient, bien qu’ils fussent mécréants. Ils étaient à son service et accomplissaient des travaux très difficiles. Celui d’entre eux qui désobéissait à notre maitre Soulaymaane, Dieu faisait que s’abattait sur lui un châtiment dans ce bas-monde ; ainsi ils étaient dominés par notre maitre Soulaymaane.

Quand il décéda, les démons ont écrit de la sorcellerie et l’ont placée sous son trône. Puis ils sont allés voir des gens et leur ont dit : « saviez-vous comment Soulaymaane vous gouvernait ? Il vous gouvernait par la sorcellerie. Allez creuser sous son trône et vous verrez ». Ils sont partis creuser sous le trône de Soulaymaane et ils ont trouvé cet écrit dans lequel il y avait la sorcellerie et certains ont cru que cet écrit était celui de Soulaymaane : ceux qui ont cru cela sont devenus mécréants. Ceux qui ont cru ce que les démons ont dit sont devenus mécréants, parce que la sorcellerie n’est l’œuvre ni des prophètes ni des saints. Que l’on prenne garde contre ceux qui se présentent spirites ou devins !!! Méfiez-vous d’eux et mettez les gens en garde contre eux. La plupart de ces gens-là sont des égarés et des corrupteurs. Ils font tomber les gens dans l’égarement et la mécréance parce que la personne, si elle croit que la sorcellerie est une bonne chose et que c’est licite, elle devient mécréante. La sorcellerie compte parmi les grands péchés et se rendre licite la sorcellerie est une mécréance.

Le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « ne fait pas partie des nôtres celui qui a été un devin ou qui a demandé à un devin certaines choses ou qui a fait de la sorcellerie ou qui a demandé à ce qu’on fasse de la sorcellerie pour lui ». Rapporté par AT-Tabaraaniyy dans al-a’ouSat et d’autres.

La sorcellerie a lieu soit avec l’aide des démons soit sans leur aide. Il n’est pas permis d’utiliser la sorcellerie pour soigner ou pour se défaire d’une sorcellerie, comme le font certains ignorants.

Parmi les pratiques de sorcellerie et leurs paroles malines, il y a qu’ils demandent le secours des démons pour nuire à telle personne et ils disent des paroles laides qui comportent une glorification du chayTaane pour qu’il les aide à nuire à cette personne.

Parmi les actes malins qu’ils font, c’est qu’ils prennent du sang de menstrues qu’ils font boire à la personne à laquelle ils veulent nuire et parfois ils utilisent les ongles ou une touffe de cheveux pour que la nuisance soit encore plus forte.

Parfois ils prélèvent de la terre de la tombe de la personne dans cet objectif-là.

Et parfois ils se font aider par des démons terrestres et parfois par des planètes parce que selon leur prétention, les planètes auraient des âmes qui pourraient les aider tout comme le soleil. Et bien sûr ils mentent en disant cela.

Et parfois ils utilisent des temps particuliers pour pratiquer la sorcellerie parce que Dieu a accordé à des moments de la journée et à certains mois des spécificités, soit pour faire du bien soit pour faire du mal.

 Parmi les sorcelleries, il y a la sorcellerie de l’emprise c’est-à-dire qu’ils orientent un djinn sur une personne, il va avoir une emprise sur cette personne, il va la faire tomber malade, il peut même aller jusqu’à la tuer.

Parmi les choses qui sont bénéfiques et profitables pour se préserver contre la sorcellerie, il y a que la personne persévère chaque matin et chaque soir à réciter les mou^awwithaates trois fois chacune.

Pour en revenir à haarouut et Maarouut, ce sont deux anges parmi les anges et comme tous les anges, ils ne désobéissent pas aux ordres que Dieu leur donne et ils font absolument ce qu’ils ont reçu l’ordre de faire. Et ceux qui prétendent qu’ils auraient bu du vin et qu’ils auraient tué un enfant qui était porté par une femme et qu’ils auraient commis la fornication avec elle, tout cela est faux.

Et ils ont su c’est-à-dire les yahouud que celui qui a préféré ce que font les démonsau lieu de suivre le livre de Dieu n’aura pas dans l’au-delà de part, il sera perdant.

Et quel mauvais commerce ils ont fait, ils ont vendu leur âme.

Law kaanouu ya^lamouune. Il a nié la connaissance à leur sujet c’est-à-dire qu’ils sont ignorants. Alors qu’auparavant, il a dit qu’ils savaient parfaitement. C’est-à-dire que s’ils avaient œuvré conformément à leurs connaissances, alors ils auraient été sauvés. Mais comme ils n’ont pas œuvré conformément à ce qu’ils avaient su, c’est comme s’ils n’avaient pas su.

Verset 103 : et s’ils avaient été croyants au Messager de Dieu, au Qour’aan et s’ils avaient fait preuve de piété à l’égard de Dieu et s’ils avaient délaissé leur conduite qui consiste à rejeter le Livre de Dieu et à suivre les livres des démons

Ils auraient eu la récompense de la part de Dieu et cette récompense de la part de Dieu est mieux pour eux, ils le savent. Cela signifie que la récompense de la part de Dieu vaudrait mieux pour eux que l’état dans lequel ils se trouvent. Et ils le savent. Mais il les a considérés ignorants parce qu’ils n’avaient pas œuvré conformément à leurs connaissances. Et la construction grammaticale ici est une phrase nominale et non pas une phrase verbale en guise de réponse à la condition « law » parce que c’est plus fort pour indiquer la preuve de la confirmation de la récompense. Il y a une subtilité dans la construction de la phrase pour dire qu’un peu de récompense de la part de Dieu valait mieux pour eux.

Et il y a eu une autre explication qui a une chaine de transmission plus faible : il a été dit que « law » ici signifie que cela aurait mieux pour eux. C’est-à-dire « si seulement ils avaient été croyants, il y aurait une récompense de la part de Dieu ».

Verset 104 :  ô vous qui êtes croyants, ne dites pas « raa^inaa » et dites « oundhournaa »

Les musulmans disaient au Messager de Allaah Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, lorsqu’il leur enseignait, ils lui disaient « raa^iinaa, ô messager de Dieu », c’est-à-dire « surveille-nous et attends-nous pour que nous puissions bien comprendre et mémoriser ce que tu nous enseignes ». Et les yahouud avaient une phrase d’insulte, en hébreu ou en araméen qui était « raa^inaa » qui ressemble à la phrase en arabe que les musulmans disaient mais le sens était différent. Comme ils ont entendu que les croyants disaient « raa^inaa » dans le sens « attends que nous puissions assimiler ce que tu nous dis », eux, ils ont saisi cette occasion pour s’adresser au Prophète avec la même phrase mais eux, ils visaient le sens de l’insulte. C’est pour cela qu’il a été défendu aux croyants d’utiliser ce terme-là dorénavant et ils ont reçu l’ordre de dire « oundhournaa » qui signifie « attends-nous ».

Et écoutez bien :c’est-à-dire soyez attentifs lorsque le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam vous parle et qu’il vous enseigne des questions religieuses. Ayez des oreilles attentives et votre cœur présent afin que vous n’ayez pas besoin de vous préparer et de demander à ce qu’il vous attende.

Une autre explication : écoutez à la manière de celui qui accepte et qui va obéir. Ne soyez pas de ceux qui écoutent comme les yahouud qui disent « nous avons entendu mais nous désobéissons ».

Et les mécréants c’est-à-dire les yahouud, ceux qui ont insulté le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam auront un châtiment douloureux.

Verset 105 : ceux qui ont mécru c’est-à-dire ceux qui ont prétendu suivre un livre et les associateurs ne souhaitent pas qu’il vous soit révélé de la part de votre Seigneur un quelconque bien. Et le bien ici c’est la révélation au Prophète MouHammad et c’est également la miséricorde.

Et Allaah accorde Sa miséricorde à qui Il veut. Ils considèrent qu’ils sont prioritaires sur vous pour recevoir la révélation. Et par conséquent ils vous envient et ils n’aiment pas qu’il vous soit descendu quoi que ce soit de révélation. Mais Allaah accorde spécifiquement le repentir à qui Il veut.

Et Allaah est Celui Qui a la grâce et l’éloge et le mérite éminent. Cela est une preuve que le fait d’accorder le statut de prophète est une grâce éminente. Et comme ils ont considéré que l’abrogation est impossible, ils l’ont dénigrée et ont dit à leurs compagnons : « regardez comment MouHammad ordonne à ses compagnons aujourd’hui une chose et le lendemain, il la leur interdit ». C’est ainsi qu’ont été révélés les versets 106 à 110.

Audio 25 : Verset 106 : tout verset que Nous abrogeons. An-naskh, l’abrogation. Dans la langue arabe, cela signifie « baddala », « changer ». Et dans la Loi de l’Islam, c’est l’indication de la fin de l’application d’un jugement. C’est un changement pour nous mais au sujet de Dieu ce n’est pas un changement, mais c’est une indication pour nous. Dieu nous indique que tel jugement n’est plus appliqué mais qu’il est remplacé par un autre.  Donc l’abrogation n’implique pas un changement au sujet de Dieu parce que le changement est la preuve de l’entrée en existence et Dieu est exempt du début. Dans cette définition citée, il y a une réplique aux yahouud qui, eux, ont prétendu que l’abrogation implique le changement. Selon eux, il est impossible qu’il y ait une abrogation dans une loi.

Il y a plusieurs cas possibles d’abrogation.

Il est possible qu’il y ait abrogation du Livre et de la Sounnah lorsqu’il s’agit de textes de même ordre ou d’ordre différent. Il est possible qu’il y ait abrogation de la récitation et du jugement, du jugement mais pas de la récitation, de la récitation mais pas du jugement, et l’abrogation d’une caractéristique dans le jugement, comme un ajout au texte ; ce dernier cas est une abrogation pour nous, contrairement à ach-Chaafi^iyy, que Dieu lui fasse miséricorde.

L’oubli c’est que de faire perdre sa mémorisation aux cœurs.

Ou que nous faisons oublier : il y a deux explications possibles.

1/ aw nounsihaa : que les gens l’oublient en faisant enlever son souvenir des cœurs. Quelqu’un peut apprendre une sourate, et il l’oublie par la suite.

2/ Ou alors selon une autre manière de réciter « nansa’haa », récitation mecquoise de makiyy et de Abou ^Amr qui signifie « Nous la décalons dans le temps » avec le verbe « nasa’a » c’est-à-dire retarder.

Donc selon la manière de réciter, il y a un sens différent.

Nous en amenons un qui est meilleur. C’est-à-dire un verset qui est meilleur pour les esclaves, c’est-à-dire qu’en l’appliquant les gens gagnent plus de récompenses.

Ou qui est semblable. Dans le sens qu’il n’y a pas de mérite de certains versets sur d’autres. Lorsque nous étudions la parole de Dieu qui est propre à Son Être, dans le sens que cette parole est une parole unique, on ne dit pas que dans la parole de Dieu, il y a ce qui est meilleur que l’autre. Parce que la parole de Dieu est unique dans le sens qu’elle n’est pas composée de parties. Mais pour ce qui est du terme qui est révélé, dans certains versets il y a un ordre qui allégé et dans d’autres il y a un ordre qui est plus contraignant. C’est dans ce sens qu’on parle de « meilleur » : soit il y a un allégement soit une contrainte dans l’ordre.

Le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit à propos de aayatou l-koursiyy, ce qui signifie : « elle est la maitresse des versets du Qour’aan ». Cela signifie que aayatou l-koursiyy est le meilleur verset du Qour’aan. La parole de Dieu en parlant de l’attribut de Dieu qui est de toute éternité, on ne dit pas qu’une parole est meilleure qu’une autre, parce que l’attribut de la parole de Dieu n’est pas composé de parties. Mais pour ce qui est des termes et des lettres qui sont révélés, nous disons que certains sont meilleurs que d’autres comme le verset aayatou l-koursiyy.

Ne sais-tu pas que Dieu est sur toute chose tout puissant. C’est-à-dire que Dieu est tout puissant pour le bien et pour autre que cela.

Verset 107 : ne sais-tu pas que Dieu a la souveraineté des cieux et de la terre. Tout ce qui vous concerne appartient à Dieu. C’est Dieu Qui prédestine tout ce qui vous arrive. Et Dieu sait plus que tout autre par quoi Il vous asservit, en l’occurrence ce par quoi Il abroge et ce qui est abrogé.

Vous n’avez nul autre que Dieu Qui vous prédestine les choses et vous n’avez nul autre que Dieu Qui vous soutienne et Qui vous protège du châtiment si Dieu veut vous châtier.

Verset 108 : ou alors voulez-vous demander à votre messager tout comme il a été demandé à Mouuçaa certaines choses. Il a été rapporté que les gens de Qouraych ont dit au Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam « ô MouHammad, transforme-nous la montagne de aS-Safa en or et fais que La Mecque soit plus étendue ». Il leur a été interdit de demander à avoir des miracles, tout comme le peuple de Mouuçaa lui a demandé certaines choses, dont certaines qui sont de la mécréance, comme quand ils lui ont dit de leur accorder un dieu quand ils se sont mis à adorer le veau.

Et celui qui délaisse la foi et suit la mécréance c’est-à-dire celui qui délaisse la confiance en les versets qui ont été descendus, qui doute à propos de ces versets et qui en demande d’autres, il se sera égaré, il aura perdu son chemin.

Verset 109 : beaucoup de gens du Livre espèrent vous rendre mécréants après votre foi : ils espèrent que vous commettiez une apostasie. Ce verset a été révélé après la bataille de OuHoud. Certains musulmans n’avaient pas appliqué les consignes du Prophète qui leur avait dit de ne pas abandonner une position, il avait placé des archers pour assurer les arrières des musulmans. Ces archers ont vu que les musulmans semblaient gagner la bataille, alors ils ont abandonné leurs positions, sauf quelques-uns, puis ils ont été attaqués par l’arrière et ils ont été défaits. On dit que ce sont ceux qui n’ont pas appliqué les consignes du Prophète qui ont été défaits, on ne dit pas que le Prophète a été défait.

 Ce verset a été révélé lorsque les yahouud ont dit aux musulmans, après la bataille de OuHoud : « vous voyez ce qui vous est arrivé, si vous étiez sur la vérité, vous n’auriez pas perdu. Revenez à notre religion, c’est mieux pour vous ».

Les versets sont « as-baabou n-nouzouul », c’est-à-dire les conditions dans lesquelles tel verset a été révélé. La bonne compréhension des versets nécessite de connaitre les causes pour lesquelles ils ont été révélés.

Par jalousie et envie. Celui qui est jaloux et envieux est malheureux et triste du bien que les autres ont. Les savants ont dit que celui qui est envieux, en réalité, il se nuit à lui-même, car son cœur se ronge de malheur parce que les autres ont du bien.

De leur part : Ils ont souhaité vous rendre mécréants d’ un souhait provenant de leur propre passion, qui émane d’eux-mêmes. Ce n’est pas un souhait qui est motivé par la religion. Par exemple, si tu souhaites que le mois de ramaDaan ait trente jours et pas vingt-neuf pour avoir plus de récompenses, il s’agit d’un souhait qui a une origine religieuse.

Après qu’il leur soit avéré que vous êtes sur la vérité. Ils souhaitent que le bien que vous avez vous soit ôté et il s’agit de l’islam. Alors qu’ils savent au fond d’eux-mêmes que MouHammad et ses compagnons sont sur la vérité.

Excusez et pardonnez : c’est-à-dire « empruntez le chemin du pardon » c’est-à-dire de ce qui peut provenir d’eux comme ignorance et animosité

Jusqu’à ce que Dieu vous donne l’ordre : c’est-à-dire du combat.

Certes Dieu est sur toute chose tout puissant. C’est-à-dire que Dieu est tout puissant à leur faire parvenir le châtiment.

Verset 110 : accomplissez la prière, acquittez-vous de la zakaat et tout ce que vous faites comme bien pour vous-mêmes : c’est-à-dire comme bonne action

Vous en trouverez la récompense que Dieu vous conservera. Tout ce que vous faites comme bien, Dieu vous en donnera la récompense.

Certes Allaah sait parfaitement ce que vous faites. C’est-à-dire qu’il n’y aura pas d’œuvre de la part de quelqu’un qui œuvre qui ne sera pas récompensée. Allaah ta^aalaa vous donnera la récompense. Dieu dit ce qui signifie : « celui qui fait le poids d’un grain de poussière de bien, il en verra la rétribution et celui qui fait le poids d’un grain de poussière de mal, il en verra la rétribution ».

Verset 111 : ils ont dit que n’entrera au paradis que quelqu’un qui est yahouudiyy ou naSraniyy. C’est-à-dire que les gens du Livre ont dit, c’est-à-dire les yahouud et les naSaaraa : les yahouud ont dit que n’entrera au paradis que celui qui est yahouudiyy et les naSaaraa ont dit que n’entrera au paradis que celui qui est naSaaraa. Dans ce verset, les deux ont été cités en même temps, parce que celui qui entend cette phrase, il saura que chaque parole est dite par celui de ce clan-là, c’est-à-dire que les yahouud ont dit que n’entrera au paradis que celui qui est yahouudiyy et les naSaaraa ont dit que n’entrera au paradis que celui qui est naSaaraa. Chacun dit que ceux qui sont dans son propre clan entrera au paradis et il n’y a pas de confusion possible car on sait qu’il y a une animosité entre les deux et que chacun de deux groupes déclare l’autre égaré. Il y a un autre verset dans lequel les yahouud ont dit que les naSaaraa sont dans l’erreur et les naSaaraa disent que les yahouud sont dans l’égarement.

Ce sont là leurs souhaits. C’est-à-dire les trois souhaits précédemment cités : d’abord ils ont souhaité qu’il n’y ait pas de bien qui soit révélé pour les croyants de la part de leur Seigneur. Puis ils ont souhaité que les croyants deviennent mécréants. Puis ils ont souhaité que n’entre pas au paradis autre qu’eux. 

Dis : donnez donc votre preuve. C’est-à-dire : donnez votre preuve que vous serez les seuls à entrer au paradis.

Si vous êtes véridiques. Dans votre prétention qu’il n’y aura que vous qui entrerez au paradis.

Verset 112 : ah que oui. C’est une confirmation de ce qu’ils ont nié. C’est pour confirmer qu’il y aura autre qu’eux qui entreront au paradis. Et c’est une réfutation de leur prétention.

Celui qui s’est soumis totalement à Dieu. C’est-à-dire celui qui adore Dieu uniquement et ne Lui attribue aucun associé.

Wa houwa mouHsin : il y a deux explications.

1/ Et qui croit au Qour’aan

2/ Ibnou l-Jawziyy a donné une autre explication. Il a dit : et il agit en bien c’est-à-dire qu’il accomplit de bonnes œuvres.

Il aura la récompense de la part de son Seigneur. C’est-à-dire qu’il aura la rétribution de la part de son Seigneur. Az-Zajjaaj a dit : il est visé par-là l’entrée au paradis.

Il n’y a pas de crainte à leur sujet et ils n’ont pas à être attristés.

Verset 113 : et les yahouud ont dit : les naSaaraa ne se basent pas sur quelque chose de fiable : les naSaaraa sont dans l’erreur et les naSaaraa ont dit que les yahouud ne s’appuient pas sur quelque chose de fiable.  Les deux camps s’accusent d’égarement.

Alors qu’ils récitent le Livre : ici il s’agit de la Torah et de l’Evangile (authentiques). Ils sont normalement des gens de science et de récitation du Livre. Et celui qui porte la Torah et l’Evangile et qui croit en ces livres, normalement, il ne mécroit pas au reste parce que chacun des deux livres confirme ce que contient l’autre. Donc celui qui croit en la Torah, normalement, croit en l’Evangile et celui qui croit en l’Evangile, normalement, il croit en la Torah.

Et de même, la même parole a été dite par ceux qui n’ont pas de science : c’est -à-dire par ceux qui n’ont pas de livre, comme les idolâtres, comme les athées, qui ont dit chacune des deux religions est dans l’erreur.

Et cette dernière partie du verset 113 est un grand blâme pour les naSaaraa parce que, par leur parole (qu’ils ont certaines connaissances), ils se sont placés au même niveau que ceux qui n’ont pas de connaissance (ceux qui n’ont pas de Livre). Ils se réclament d’un livre et malgré cela, ils disent la même chose que ceux qui suivent leurs passions et qui sont complètement égarés.

Allaah juge entre eux au jour du jugement à propos de ce en quoi ils divergeaient. Allaah fait apparaitre la vérité. C’est-à-dire que Dieu punira chacun des deux au jour du jugement, par la juste punition qu’ils méritent.

Verset 114 : qui donc est plus injuste que ceux qui empêchent d’accéder aux mosquées et d’y évoque le nom de Dieu . C’est une grande injustice. La raison de la révélation de ce verset est que les naSaaraa ont mis des saletés dans la mosquée de Jérusalem et ils ont empêché les gens d’y faire la prière. Ou alors, une autre raison est que les associateurs de La Mecque avaient empêché le Messager de Dieu de parvenir à la mosquée Al-Haram à La Mecque lorsque le Prophète voulait faire une ^oumrah.

Dans ce verset, le mot mosquée est employé au pluriel « maçaajid », alors que l’empêchement concernait une seule mosquée, soit la mosquée de Jérusalem, soit la mosquée Al-Haram selon l’explication. C’est une règle : le jugement est parvenu général, même si la cause est particulière. On retrouve cela dans d’autres versets : il se peut que la révélation d’un jugement soit pour une raison bien particulière mais que le jugement soit général. Comme lorsque le Prophète Salla l-Lahou ^alayhi wa sallam a demandé à ce qu’on soutienne les gens qui étaient miséreux. Alors quelqu’un a ramené un peu de nourriture et un autre a suivi et ainsi de suite. Alors le Prophète a dit ce qui signifie : « celui qui instaure en islam une bonne tradition, il en aura les récompenses ». Ici la parole est générale, elle concerne l’islam, il n’a pas dit : celui qui fait une collecte pour des pauvres ». Ça arrive que le texte soit général alors que l’événement est bien particulier. Comme dans le Qour’aan, ce qui signifie « malheur à tout houmazah » ici le terme est général alors que le verset a été descendu à propos de quelqu’un en particulier qui s’appelle Akhnas fils de ChourayQ.

Et qui œuvre pour les détruire.

Ceux-là. C’est-à-dire ceux qui œuvrent pour les détruire

N’avaient pas à entrer dans les mosquées autrement qu’apeurés. C’est-à-dire qu’ils n’avaient pas à entrer dans les mosquées autre que dans un état de crainte des croyants qu’ils ne les attaquent. A plus forte raison, ils n’ont pas à s’emparer des mosquées et à empêcher les croyants d’y accéder. Telle est la vérité n’eut été l’injustice des mécréants. Il a été rapporté que n’entre à Jérusalem aucun naSaaraa sauf s’il était déguisé, par crainte d’être tué. Ceci avait lieu avant les compagnons, lorsque les yahouud s’étaient emparés de la mosquée de Jérusalem. Donc c’était avant la mission de prophète de notre maitre MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Puis lorsque les naSaaraa ne pouvaient pas entrer dans la mosquée de Jérusalem au grand jour, Nabuchodonosor a détruit Jérusalem. Puis les yahouud sont revenus et il y avait quelques naSaaraa avec eux. Puis notre maitre ^Oumar ibnou l-KhaTTaab que Dieu l’agrée est allé au pays de Ach-Chaam et il a fait un pacte d’armistice avec les naSaaraa de Jérusalem, en contrepartie d’une jiziah (sorte de dime qui est payée par les gens du Livre au sultan des musulmans). Puis Jérusalem est restée aux mains des musulmans jusqu’au quatrième siècle de l’hégire. Puis les croisés sont entrés à Jérusalem puis SalaaHou d-diine les en a fait sortir.

Et Qataadah a dit qu’à l’époque où les yahouud s’étaient emparés de Jérusalem, il n’y avait pas un seul naSaaraa là-bas car dès qu’ils en voyaient un, ils le frappaient. Et le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a lancé un appel qui signifie qu’après cette année-là, aucun associateur ne fasse le pèlerinage. Rapporté par Al-Boukhaariyy et Mouslim.

Aucun mécréant n’entre à La Mecque ni à Médine. Il a été dit que c’est une interdiction de leur permettre d’entrer. Ils auront une humiliation dans le bas monde et ils auront dans l’au-delà un châtiment terrible, c’est-à-dire le feu de l’enfer.

verset 115 : à Allaah appartient le levant et le couchant. C’est-à-dire que ce soit à l’est ou à l’ouest, tout cela appartient à Dieu. Il est Celui à Qui tout cela appartient et Celui Qui gère tout cela. Il n’y a pas une chose qui a lieu sans que ce soit par Sa volonté soubHaanahou wa ta^aalaa.

Où que vous vous dirigiez. C’est-à-dire où que vous vous dirigiez, dans n’importe quel endroit vers lequel vous vous orientez c’est-à-dire vous orientez vos faces pour votre prière, preuve en est la parole de Dieu « chatTra hou », il y a dans cette direction que vous avez prise, une direction que Dieu agrée.

Il y a une direction que Dieu a ordonnée d’avoir et que Dieu agrée. C’est-à-dire que si on vous empêche de faire la prière dans la mosquée al-Haraam ou dans la mosquée de Jérusalem, toute la terre pour vous est un lieu de prière. Vous pouvez faire la prière partout. Où que vous vous dirigiez, la prière est valable. Il est parvenu dans l’exégèse de Moujaahid qui est l’élève de ibnou ^Abbaas, l’explication du mot « wajh » non pas par face mais par « Qiblah » c’est-à-dire la direction agréée pour la prière surérogatoire sur une monture pendant le voyage.

Où que vous vous trouviez il y a « wajhou l-Laah », cela veut dire « où que vous orientez vos visages pendant la prière surérogatoire en voyage », c’est une Qiblah que Dieu agrée. C’est-à-dire que c’est une direction que Dieu agrée pour votre prière.

Le jugement de celui qui croit que Dieu a des organes, c’est qu’il est déclaré mécréant.

« Fa thamma oujhou l-Laah », signifie que le voyageur, lorsqu’il est sur sa monture (un cheval ou une ânesse ou autre que cela), il peut faire une prière surérogatoire. Mais l’avion n’est pas concerné par cela, excepté le pilote de l’avion, il est considéré comme celui qui est sur une monture. Également concernant le pilote, si le temps devient court pour lui, et qu’il veut faire la prière obligatoire et qu’il ne trouve pas d’endroit pour faire la prière sur le sol, alors dans ce cas, il lui est permis de faire la prière alors qu’il est assis et qu’il est assis dans la direction dans laquelle il dirige l’avion).

Le sens apparent de ce verset est que Dieu serait sur terre, de sorte que si quelqu’un fait la prière vers l’est ou l’ouest ou vers le sud ou le nord, il se dirigerait vers Dieu et que Dieu serait là tout autour de l’horizon, de sorte que n’importe quelle personne qui fait la prière surérogatoire se dirigerait vers l’Etre de Dieu !! Or le sens apparent de ce verset contredit la croyance des wahabites qui disent que Dieu est situé au-dessus du Trône. Ce verset détruit toutes leurs illusions, tout ce que leurs imaginations ont construit.

Alors que nous, les gens de Ahlou s-sounnah wa l-jama^ah, par la réussite que Dieu nous accorde, nous avons été bien guidés pour donner un sens correct, valide, qui concilie les textes. C’est Allaah Qui nous a accordé la réussite par Sa miséricorde et Sa grâce, de concilier entre les versets et les Hadiith. Nous disons que ce verset « fa aynamaa touwallouu fathamma wajhou l-Laah », « où que vous vous dirigiez, il y a wajhou l-Laah », nous ne lui donnons pas le sens apparent, mais nous l’interprétons par un autre sens que le sens apparent.

Certes Allaah est Celui Qui est extrêmement miséricordieux. Il accorde l’élargissement de la subsistance à Ses esclaves et Il est Celui Qui sait ce qui est de leur intérêt. Et le fils de ^Oumar que Dieu les agrée tous les deux a dit la même chose que ^Abdoul-Laah ibnou ^Abbaas, c’est-à-dire que ce verset est réservé au voyageur sur sa monture, où que sa monture se dirige.

Et il a été dit que des gens n’ont pas su où se trouvait la Qiblah (ils étaient dans un endroit, la nuit) et chacun a prié dans une direction, ils pensaient que c’était la bonne direction. Au matin, ils se sont rendu compte de leur erreur et ils ont été excusés. Et ceci est un argument contre l’avis de Ach-Chaafi^iy que Dieu lui fasse miséricorde, concernant celui qui tourne le dos à la Qiblah.

Et il a été dit qu’il ne s’agit pas de prière ici, mais il s’agit d’invocation et d’évocation. C’est-à-dire qu’où que vous vous tourniez pour invoquer ou évoquer Dieu, cela est valide.

Verset 116 : et ils disent que Allaah S’est donné un fils. Ceux qui disent que Jésus est le fils de Dieu et ceux qui ont dit qu’^Ouzayr est le fils de Dieu. Et le terme « wa » ici est une conjonction de coordination qui indique que ce récit qui va être cité maintenant est lié au récit précédent.

Allaah est complètement exempt d’avoir un fils.

A Lui appartient ce qui est dans les cieux et ce qui est sur terre. Cela signifie que tout cela appartient à Dieu. Et, entre autres choses qu’il y a dans les cieux et sur terre, il y a le messie Jésus et il y a ^Ouzayr. Et la filiation contredit la propriété. Le fait d’être fils est différent du fait d’appartenir, c’est un être qui dérive.

Et tout lui est soumis. Ils sont tous soumis à Dieu, il n’y a pas une chose qui soit dans les cieux ou sur terre, qui ne soit pas concernée par la puissance de Dieu et par Sa prédestination.

Verset 117 : Il est Celui Qui crée les cieux et la terre. Il les a créés sans qu’il n’y ait d’exemple antérieur, sans qu’Il n’ait copié sur autre que Lui. Il les a fait exister alors qu’ils n’existaient pas. Quiconque fait quelque chose que d’autres n’ont pas fait avant lui, on dit que c’est une bid^ah, c’est une innovation. C’est pour cela que celui qui a contredit ahlou s-sounnah wa l-jama^ah, on l’appelle « moubtadi^ » parce qu’il a amené dans la religion de l’islam quelque chose que ni les compagnons ni les successeurs n’ont faite. Mais nous savons bien que cela ne veut pas dire que toutes les innovations sont mauvaises.

Et si Allaah juge qu’une chose aura lieu : c’est-à-dire qu’Il a prédestiné qu’une chose va avoir lieu.

Il dit à cette chose « sois » et cette chose a lieu. C’est-à-dire de toute éternité, Il dit « sois ». Ici c’est une métaphore pour indiquer la rapidité de la création et c’est pour nous rapprocher les idées. Tout comme c’est rapide pour nous de dire « sois », Dieu, s’Il veut qu’une chose existe, Il la fait exister dans le temps dans lequel Il veut qu’elle existe. L’explication de An-Naçafiyy est : ce que Dieu a prédestiné comme choses, parmi les choses que Dieu a voulu qu’elles existent, elles entrent en existence, sans manquement. Tout comme celui qui reçoit des ordres et qui est obéissant. Quand on lui donne un ordre, il obtempère immédiatement, sans hésitation. Il ne s’abstient pas et il n’y a pas de refus de sa part. Et il y a une insistance dans ce verset que les choses entrent en existence par le simple fait que Dieu a voulu qu’elles existent. Il a insisté ainsi que Dieu est exempt d’avoir un fils parce que celui qui a ces attributs-là comme la toute-puissance, forcément ces attributs sont différents des attributs des corps, alors comment pourrait-Il avoir un fils ? C’est impossible selon la raison.

Il y a ici deux possibilités pour réciter « yaQouulou », certains ont dit « yaQouula ». Les deux récitations sont rapportées du Prophète et les deux ont une explication grammaticale. Et An-Naçafiyy a fait prévaloir la récitation avec « yaQouulou » parce que « yaQouula » serait dans le cas d’une condition. Or ici il ne s’agit pas d’une condition mais d’une information. Si c’est une chose qui existe déjà, ça n’a pas de sens de lui ordonner d’exister. Et si c’est une chose qui n’existe pas, ça n’a pas de sens de lui adresser une parole.

Verset 118 : Et ceux qui ne savent pas ont dit : il est visé les associateurs ou les gens du Livre, ils ont été qualifiés par « ceux qui ne savent pas » parce qu’ils n’ont pas œuvré avec la science qui leur est parvenue. Ils ont donc été qualifiés d’ignorants.

Pourquoi Allaah ne nous parle pas : ils ont dit « pourquoi Il ne nous parle pas tout comme Il a parlé aux anges, Il a parlé à Mouuçaa » et c’est de l’orgueil et de l’entêtement de leur part.

Ou qu’Il nous amène un signe. Ils ont renié le fait que ce que le Prophète nous a amené comme miracle soit des signes de la part de Dieu et c’est un dénigrement de leur part.

Ceux qui les ont précédés ont dit la même chose qu’eux : leurs paroles se ressemblent. Ceux qui étaient à l’époque du Prophète MouHammad ont dit cela mais ceux qui étaient avant ont dit la même chose. Leurs cœurs et les cœurs de ceux qui les ont précédés se ressemblent dans leur cécité parce que ce sont des cœurs qui sont aveugles.

Nous avons indiqué les signes à ceux qui sont objectifs : et qui ont la certitude que ce sont des signes de la part de Dieu, qu’il est un devoir de reconnaitre, auxquels il est un devoir de se soumettre et de se suffire de ces signes-là sans avoir à en demander d’autres.

Verset 119 :  Nous t’avons envoyé avec la vérité annonciatrice de bonne nouvelle : il a annoncé la bonne nouvelle aux croyants, qu’ils auront la récompense.

Et avertisseur : c’est-à-dire qu’il avertit les mécréants qu’ils auront un châtiment.

Et tu ne seras pas interrogé à propos de ceux qui iront en enfer : Nous n’allons pas t’interroger à leur propos, ceux qui iront en enfer. Nous ne te dirons pas « pourquoi ne sont-ils pas devenus croyants ? » du moment que tu as transmis et que tu as fourni tous tes efforts pour les appeler à l’islam. On peut réciter « wa laa tous’alou ».

Il y a une autre manière de réciter « wa laa tas’al », dans le sens de la négation de l’impératif : ne demande pas après les gens de l’enfer, quand ils seront dans le châtiment. Comme si quelqu’un te dit : comment va un tel ? Et tu ne demandes pas après lui.

Verset 120 : les yahouud et les naSaaraa ne seront jamais satisfaits de toi tant que tu ne suis pas leur religion.  C’est comme s’ils avaient dit « nous ne serons jamais satisfaits de toi, même si tu fournis tous tes efforts pour gagner notre agrément, tant que tu ne suis pas notre religion. C’était pour faire perdre espoir au Messager d’Allaah qu’ils entrent en islam. Et Allaah a rapporté leurs paroles.

Dis : la bonne guidée de la part d’Allaah : c’est-à-dire celle qu’Il agrée pour Ses esclaves, c’est l’islam. L’islam est la religion que Allaah agrée et il n’y a pas d’autre chose que Dieu agrée si ce n’est l’islam. Et ce à quoi vous appelez, ce n’est pas une bonne guidée. Ce ne sont que vos passions.

Et si tu suivais leurs passions : leurs paroles proviennent du fait qu’ils suivent leurs passions et ce sont de mauvaises innovations

Après la science que tu as reçue : c’est-à-dire après que tu aies eu connaissance que la religion que Dieu agrée, c’est l’islam. Ou que la religion qui est valide par les preuves claires et l’argument qui sont apparents.

Tu n’auras pas de la part de Dieu : c’est-à-dire du châtiment de Dieu.

Quiconque qui te protègera. Tu n’auras pas de protecteur contre le châtiment de Dieu.

Ni quiconque qui te suivra.  C’est-à-dire qu’après la connaissance que tu as eue, tu n’auras pas de protecteur contre le châtiment de Dieu.

verset 122 : ceux à qui Nous avons accordé le Livre. An-Naçafiyy donne deux explications. La première : ce sont les croyants parmi les gens du Livre et le Livre dans ce cas-là, c’est la Torah et l’Evangile. Deuxième explication : ce sont les compagnons du Prophète ^alayhi s-salaam et le Livre serait le Qour’aan.

Ils le récitent de la parfaite récitation : c’est-à-dire qu’ils le récitent correctement tel qu’il a été révélé, en articulant, en méditant, en réfléchissant au sens. Ou deuxième explication donnée par An-Naçafiyy : ils œuvrent conformément au Livre, ils croient au contenu de ce Livre. Et ils ne changent pas ce qu’il y a dans le Livre comme description du Prophète Salla-l-Lahou ^alayhi wa sallam. Et le chaykh que Dieu lui fasse miséricorde a dit qu’il y a ici une preuve qu’il n’y a pas de récompense pour celui qui récite le Qour’aan sans avoir reçu sa récitation par transmission. Car sinon, comment se garantit-il qu’il va le réciter tel qu’il a été révélé ?

Ceux-là croient fermement en ce qu’il y a dans le Livre. Et ceux qui mécroient au Livre, ce sont eux les perdants. Parce qu’ils ont choisi l’égarement en délaissant la bonne guidée.

Verset 122 : ô vous descendants d’Israa’iil, rappelez-vous des grâces que Je vous ai accordées et que Je vous ai accordé un mérite par rapport au reste du monde. C’est-à-dire au reste du monde de leur époque. C’est-à-dire quand ils étaient musulmans, ils étaient les meilleurs de leur époque.

Verset 123 : craignez un jour dans lequel personne ne va sauver quelqu’un d’autre. Si quelqu’un est mécréant, il ne pourra pas sauver quelqu’un d’autre. Et il ne pourra pas profiter de l’intercession ni du soutien. Ces quatre phrases sont une description de cette journée, durant laquelle les gens seront rétribués, cette journée durant laquelle il ne sera pas accepté de compensation, cette journée durant laquelle il ne sera pas accepté d’intercession, cette journée durant laquelle il n’y aura pas de soutien, pour le mécréant car il y aura une intercession pour le grand pêcheur.

Verset 124 : et cite lorsque Ibraahiim a été éprouvé par son Seigneur par des ordres et des interdits. Allaah a éprouvé Ibraahiim en lui fixant des ordres et des interdits. En quoi consiste l’épreuve en général ? Lorsque nous éprouvons quelqu’un, nous l’éprouvons pour connaitre ce que nous ne savons pas. Mais quand c’est Dieu Qui éprouve Ses esclaves, c’est pour montrer ce que Lui sait de toute éternité. Et les conséquences de l’épreuve de la part de celui qui éprouve, c’est la manifestation de ce qui est caché, aussi bien pour celui qui sait que celui qui ne sait pas. C’est pour cela qu’il est permis de dire que Dieu éprouve Ses créatures.

Et il a été dit que l’épreuve que Dieu fait subir à Son esclave c’est ce qui revient à donner la capacité de choisir l’une des deux choses, ce que Dieu agrée et ce que l’esclave désire. Comme si Dieu l’éprouvait pour manifester ce qui va provenir de la part l’esclave et pour le rétribuer en fonction de ce que l’esclave va choisir, que Dieu a voulu qu’il choisisse.

Et Abouu Haniifah que Dieu l’agrée, a récité ce verset autrement. Au lieu de dire « wa idhib-talaa Ibraahiima rabbouhou », ce qui signifie qu’Ibraahiim a été éprouvé par son Seigneur, il a dit « wa idhib-talaa Ibraahiimou rabbahou » : il a considéré que Ibraahiim était le sujet et non pas le complément d’objet direct, dans le sens qu’il a invoqué son Seigneur. C’est la récitation d’Abdoul -Laah ibnou ^Abbaas. Ibraahiim avait invoqué son Seigneur pour voir s’Il allait l’exaucer ou pas.

Et Ibraahiim a accompli les épreuves parfaitement. C’est-à-dire qu’il a réalisé les épreuves de la meilleure manière, sans manquement, sans paresse.

Et selon la deuxième manière de réciter, cela signifie que Dieu a accordé à Ibraahiim tout ce qu’il avait demandé à son Seigneur.  Il y a d’autres versets où il est cité qu’Ibraahiim a été exaucé : « ô Seigneur fais que cette ville soit paisible » : il s’agissait d’une invocation en faveur de La Mecque. « Fais que nous Te soyons soumis » : il avait fait cette invocation quand il était avec son fils Ismaa^iil. « Seigneur, envoie-leur un messager qui soit l’un d’entre eux » : Ibraahiim avait demandé à ce que ceux qui allaient habiter à La Mecque reçoivent un messager qui était d’entre eux et ce fut Mouhammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. « Ô notre Seigneur, agrée de nous ce que nous faisons ». Quand il était avec son fils Ismaa^iil.

Et selon la récitation qui est la plus réputée, c’est-à-dire que c’est son Seigneur Qui a éprouvé Ibraahiim, quelles sont ces paroles qu’Ibraahiim avait accomplies parfaitement ? Ce sont cinq choses qui sont au niveau de la tête : d’avoir une raie au milieu des cheveux, de se couper les moustaches (pour ne pas qu’ils arrivent sur les lèvres), d’utiliser le siwaak, de se rincer la bouche et le nez.  Et cinq autres choses qui sont au niveau du corps : la circoncision, le fait de se couper les ongles, le fait de s’épiler les aisselles, le fait de raser le pubis et faire l’istinjaa’.

Et selon ibnou ^Abbaas, que Dieu les agrée lui et son père, ces fameuses paroles par lesquelles Dieu a éprouvé Ibraahiim, sont au nombre de trente : dix ont été mentionnées dans sourate Baraa’a à partir du verset at-taa’ibouune, dix dans sourate al-aHzaab à partir de la parole « inna l-mouslimiina wa l-mouslimaate, dix ont été sourate « al-mou’minouune » et « al-ma^aarij » jusqu’à la parole de Dieu « youHaafidhouune » et il a été dit que ces paroles sont les rites du pèlerinage.

Je vais faire en sorte que tu sois un imaam pour les gens : Dieu a annoncé à notre maitre Ibraahiim qu’il allait être quelqu’un que l’on suit sur sa religion.

Et de ma descendance ? Ibraahiim a demandé à Dieu que parmi sa descendance, il y ait des gens qui soient pris pour imaam c’est-à-dire qui soient suivis dans leur religion. « Dhourriyyah » ce sont les descendants de l’homme c’est-à-dire les garçons et les filles, les deux sont appelés « descendants ». 

Il a dit : ce que Je confie, Je ne le confie pas aux injustes. Cela signifie quele fait d’être imaam, de diriger les gens, c’est-à-dire le fait d’être prophète, ne va pas être obtenu par ceux qui commettent des injustices c’est-à-dire par ceux qui sont mécréants parmi ses descendants. Allaah a annoncé que le fait de diriger les musulmans ne sera pas accordé aux mécréants. Et que parmi ses descendants qui sont musulmans, il y a ceux qui sont musulmans et ceux qui sont mécréants. Dieu dit ce qui signifie : « Nous avons accordé des bénédictions à Ibraahiim ainsi qu’à IsHaaQ et à leur descendance, il y a ceux qui sont bienfaiteurs, il y a ceux qui sont des injustes envers eux-mêmes ». Le bienfaisant est celui qui est croyant et l’injuste est celui qui est mécréant.

Verset 125 : et Nous avons fait que La maison : c’est-à-dire la ka^bah. Il est convenu qu’on comprend qu’il s’agit de la ka^bah quand il est cité le terme « la » maison dans le Qour’aan, tout comme on comprend du terme « thourayyah », l’étoile. C’est le nom de l’individu du genre qui est visé et connu.

C’est un lieu vers lequel d’une part les pèlerins se dirigent puis ils se séparent puis ils retournent à cet endroit que ce soit pour le pèlerinage ou pour la ^oumrah.

Et une sécurité : c’est-à-dire que c’est un lieu qui est sûr car, même celui qui a commis un crime et qui s’y réfugie, on ne lui fait rien du tout jusqu’à ce qu’il en sorte. C’est une preuve que le Haram reste un refuge.

Et prenez le maQaam d’Ibraahiim comme lieu de prière : c’est-à-dire que Nous avons dit« prenez le maQaam d’Ibraahiim comme un endroit pour faire la prière. Et il a été rapporté du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam qu’il a pris la main d’^Oumar ibnou l-KhaTTaab et il lui a dit : « voici le maQaam d’Ibraahiim ». Rapporté par Abouu Nou^aym. Alors ^Oumar que Dieu l’agrée a dit au Prophète : « est-ce que nous pouvons le prendre comme lieu de prière ? ». Le Prophète lui a dit ce qui signifie : « je n’ai pas reçu l’ordre de cela ». Le soleil ne s’était pas couché que la révélation lui était parvenue pour qu’effectivement le maQaam d’Ibraahiim soit pris comme lieu de prière.

Et il a été dit que le terme « mouSallaa » signifie un lieu qui est respecté. Et le maQaam d’Ibraahiim est la pierre qui est sous une cloche en verre et on voit la trace des pieds de notre maitre ’Ibraahiim dessus.

Et il y a un avis qui est faible et qui dit que tout le Haram est le maQaam d’Ibraahiim.

Il y a une autre récitation appelée récitation « chaamiyy » nafa^ qui est « wa t-takhadhouu » avec le verbe non pas à l’impératif mais à l’accompli c’est-à-dire que les gens ont pris cet endroit qui est connu relativement à Ibraahiim parce qu’il s’en était occupé, parce que c’est un lieu dans lequel Ibraahiim a fait habiter sa descendance « prenez -le pour Qiblah » c’est-à-dire comme direction pour se diriger dans la prière.

Et Nous avons donné l’ordre à Ibraahiim et à Ismaa^iil de purifier Ma maison : et la signification est la purification des idoles, des choses indécentes, des choses vilaines, des souillures dans leur totalité. Et lorsque Dieu dit cela à Ibraahiim et Ismaa^iil, c’est pour nous faire comprendre que la ka^bah a un haut degré selon le jugement de Dieu et que la ka^bah est honorée selon le jugement de Dieu. Et ceci n’est pas dans le sens d’un adjectif qui implique une relation comme quand tu dis que l’ami de Zayd est ^Amr. ^Amr est un ami qui est attribué à Zayd en raison de la relation d’amitié qu’il y a entre eux. C’est pour indiquer que ce n’est pas une maison dans laquelle Dieu habiterait.

Pour ceux qui viennent accomplir les tours rituels autour. Il a été dit « ceux qui viennent des différentes contrées pour aller à la ka^bah.

Et ceux qui restent au voisinage de la ka^bah : c’est-à-dire qui y demeurent sans partir, qui résident à La Mecque. Ou bien ceux qui font l’intention de l’i^tikaaf qui est un acte d’adoration qui consiste à rester dans la mosquée ce qui permet de gagner des récompenses.

Et pour ceux qui s’inclinent et se prosternent : c’est-à-dire pour tous ceux qui font la prière dans sa totalité.

Verset 126 : et lorsque Ibraahiim a dit ô Seigneur fais que cet endroit soit une ville paisible c’est-à-dire une ville où il y a une vie agréable où ceux qui s’y trouvent soient en sécurité.

Et accorde à ses habitants une subsistance : parce que c’était un endroit qui était aride, sans rien à consommer et cela a été changé.

Et accorde à ceux qui sont croyants en Dieu et au jour dernier : c’est-à-dire les habitants de cette ville, ceux qui sont croyants parmi eux.

Et Il a dit (Dieu a dit à Ibraahiim ^alayhi s-salaam en réponse à sa demande) et également à celui qui a mécru (c’est-à-dire J’accorde sa subsistance à celui qui a mécru) Je lui permettrai de profiter de jouir un peu de temps (jusqu’à la fin de son terme) Puis Je l’amènerai à subir le châtiment de l’enfer et quelle mauvaise demeure. Le devenir qui sera celui de ce mécréant est l’enfer.

Verset 127 : et lorsqu’Ibraahiim élève les bases (il construit les bases de la fondation) de la maison sacrée (qui est la ka^bah) avec Ismaa^iil (Ibraahiim construisait la maison et Ismaa^iil lui passait les pierres à chaque fois)

O notre Seigneur (c’est-à-dire qu’eux deux disaient cette parole). Ici ^Abdoul-Laah a fait un idh-haar dans la récitation entre Ismaa^iil et rabbanaa, parce qu’en même temps qu’ils construisaient, ils disaient ces paroles.

Agrée de nous (c’est-à-dire récompense-nous pour la construction de cette maison).

Tu es certes Celui Qui exauce (nos invocations) et Qui sait (ce qu’il y a dans nos cœurs et nos intentions).

Verset 128 : ô notre Seigneur, fais que nous soyons soumis à Toi (c’est-à-dire sincères dans notre invocation. Augmente-nous en sincérité et augmente-nous en soumission à Toi).

Ainsi que notre descendance (c’est-à-dire fais également que de notre descendance, il y ait une communauté qui soit soumise à Toi. Le mot « min » peut avoir le sens de la partie et peut avoir le sens du détail de ce que contient un ensemble. Il a été dit que ce qu’il a visé par « la communauté », c’est la communauté de MouHammad ^alayhi s-salaam. Et Ibraahiim et Ismaa^iil ont cité dans l’invocation leurs descendances parce que, généralement, on a plus de compassion et de tendresse envers sa propre descendance, tout comme il est dit dans le verset ce qui signifie « préservez-vous, ainsi que vos familles, d’un feu… »).

Et indique-nous nos rites (c’est-à-dire comment nous accomplissons nos actes d’adoration, ce par quoi Tu nous as asservi le pèlerinage ou fais-nous les connaitre. Le mot « manaasik » est le pluriel de « mansak » qui signifie « l’acte par lequel Dieu nous a ordonné de L’adorer et c’est pour cela que l’adorateur ^abd est appelé naasik.

Et accepte notre repentir : cela signifie, ou bien accepte notre repentir pour notre éventuelle défaillance, si nous avons failli en certaines choses. Ou bien ils ont demandé le repentir en faveur de leur descendance.

O Allaah Tu es Celui Qui accepte le repentir et Qui est miséricordieux

Verset 129 : ô Seigneur, envoie parmi eux (c’est-à-dire parmi la communauté musulmane)

Un messager d’entre eux (c’est-à-dire quelqu’un qui fait partie des leurs. Et c’est ainsi que Dieu a envoyé notre maitre MouHammad ^alayhi s-salaam). Notre maitre MouHammad a dit ce qui signifie : « je suis l’exaucement de l’invocation de mon père Ibraahiim, l’annonce de bonne nouvelle portée par Jésus et la vision que ma mère a vue ». Rapporté par ibnou Hibbaan, Al-Bazzaar et AHmad, c’est-à-dire qu’Aminah a vu qu’il a jailli d’elle une lumière qui a éclairé La Mecque.

Qu’il leur récite Tes signes (c’est-à-dire il leur transmette ce que Tu lui révèleras comme preuve de Ton unicité, comme la véracité de ce prophète et de Tes messagers

Et leur enseigne le Livre (c’est-à-dire le Qour’aan) et la sagesse (c’est-à-dire la sounnahet la compréhension du Qour’aan)

Et il les purifie (c’est-à-dire qu’il les purifie de toute forme d’association à Dieu et de toute forme de souillure)

Certes Tu es Al-^Aziiz (c’est-à-dire Celui Qui vainc et Qui n’est pas vaincu)

Al-Hakiim (Tu crées les choses selon une sagesse) dans ceux à qui Tu accordes ce statut, cette mission de prophète.

Verset 130 : et qui de sensé se détourne de la communauté d’Ibraahiim ? (C’est une interrogation dans le sens du reniement, c’est-à-dire de renier qu’il y ait parmi les gens sensés qui se détourne de la vérité claire, à savoir de la communauté d’Ibraahiim, à savoir de la croyance en l’unicité de Dieu. Et le mot « millah » c’est-à-dire la tradition, ce qui est instauré, c’est le chemin : c’est ce qui est rapporté par Az-Zajjaaj).

Hormis quelqu’un qui n’a pas pensé à son propre intérêt ? (C’est quelqu’un qui va négliger sa propre personne. Ou si quelqu’un qui est idiot). Et les deux explications sont rapportées de Az-Zajjaaj.

Nous lui avons accordé un honneur dans le bas-monde et il est dans l’au-delà parmi les vertueux. C’est une indication de l’erreur de l’avis de celui qui se détourne de la communauté d’Ibraahiim, parce que celui qui a réuni l’honneur des deux vies, la vie du bas-monde et la vie de l’au-delà, il ne va se détourner de l’une des deux, il ne va pas se détourner de la communauté d’Ibraahiim, ^alayhi s-salaam.

verset 131 : cite cette époque pour qu’eux, sachent que notre Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam est celui qui a été élu, celui qui est vertueux, dont on ne se détourne pas. Quelqu’un de sensé ne se détourne pas de la communauté du Prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Le terme « aslim » ici ne veut pas dire qu’il n’était pas musulman et qu’il lui a été dit de devenir musulman. Mais cela veut dire « soumets-toi, obéis et sois sincère » dans la religion que tu as envers Dieu. C’est-à-dire « n’adore pas autre que Dieu ».

Il a dit je me suis soumis au Seigneur des mondes. Il a dit qu’il n’adore pas autre que Dieu.

Verset 132 : et il a donné cette même recommandation. C’est-à-dire « aslim » qui signifie l’ordre de se soumettre totalement à Dieu. Ou bien il a donné la même communauté.

Ibraahiim a donné la même recommandation à ses fils et Ya^Qouub a donné la même recommandation qui est de n’avoir que l’islam pour religion. C’est une preuve que tous les prophètes sont musulmans. Dans cette construction de phrase, Ibraahiim a fait cette recommandation à ses fils et Ya^Qouub également. (Ya^Qouub est le fils de IsHaaQ et le père de Youuçouf). C’est l’islam. C’est la preuve que ce n’est pas le Prophète MouHammad qui est venu le premier avec la religion de l’islam. Les prophètes avant lui sont venus avec l’islam.

O mes fils, Dieu vous a sélectionné une religion. C’est-à-dire qu’Il vous a donné la religion qui est la meilleure des religions. Ceci est une preuve qu’autre que l’islam s’appelle aussi religion, mais ce sont des religions fausses.

Tâchez de ne mourir qu’en étant musulmans. Ce sont Ibraahiim et Ya^Qouub qui ont dit cela à leurs enfants, donc cela veut dire qu’ils étaient musulmans. Ils ont dit : œuvrez pour que votre état au moment de votre de votre mort soit l’islam. Ne mourez pas sur un autre état que l’islam.

Verset 133 : ou alors est-ce-que vous étiez présents lorsque Ya^Qouub allait mourir ? C’est-à-dire que vous n’étiez pas présents. C’est une question qui entraine implicitement une réponse négative. Et cette parole s’adresse aux croyants. Comment avez-vous su ce que Ya^Qouub avait dit à ses fils, de rester sur l’islam ? Vous en avez pris connaissance grâce à la révélation à votre prophète MouHammad Salla-l-Laahou ^alayhi wa sallam.

Et il y a une autre explication : ou alors c’est une parole qui s’adresse aux yahooud qui ont dit que tout prophète est mort yahouudiyy. Comment prétendez-vous que les prophètes étaient des yahouud alors que vous n’étiez pas présents lorsque Ya^Qouub était prêt à mourir ?

Ces deux explications sont deux preuves qui indiquent que Ya^Qouub était bien musulman.

Lorsque Ya^Qouub a dit à ses fils « qui adorez-vous après ma mort ? ». Il a dit cela au moment de mourir.

Ils ont dit « nous adorons ton Dieu et le Dieu de tes parents ». Ici, il a été mentionné le mot « Dieu » deux fois. Les fils de Ya^Qouub ont répondu cela.

Ibraahiim, Ismaa^iil et IsHaaQ. Ibraahiim est le grand-père de Ya^Qouub, Ismaa^iil est l’oncle paternel de Ya^Qouub et IsHaaQ est son père.  L’oncle est considéré comme le père et la tante maternelle est comme la mère.

Un Dieu unique.

Et nous sommes soumis à Lui.

Verset 134 : cette communauté-là (de Ibraahiim, Ya^Qouub, et de leurs fils) a vécu avant. C’est-à-dire que par rapport à la communauté de notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam.

Elle aura ce qu’elle a acquis et vous, vous aurez ce que vous aurez acquis. C’est-à-dire que personne ne va profiter de l’acquisition des autres. Certains n’œuvraient pas en bien sous prétexte que leurs parents, eux, avaient agi en bien. La personne n’est pas sauvée du fait que son père était un saint ou un prophète. Elle sera sauvée par son travail à elle.

Et vous ne serez pas interrogés sur ce qu’ils faisaient. Vous n’allez pas payer sur ce qu’ils faisaient. Vous n’allez pas être punis pour les péchés qu’eux, ont fait. Eux seront rétribués pour ce qu’ils auront acquis et vous, vous serez rétribués pour ce que vous allez acquérir.

Verset 135 : et ils ont dit soyez soit des yahouud ou soit des naSaaraa. Les yahouud ont dit soyez des yahouud, les naSaaraa ont dit soyez des naSaaraa.

Vous serez bien guidés.

Dis : non, plutôt la communauté d’Ibraahiim. Nous suivons plutôt la communauté d’Ibraahiim. Nous sommes sur la même religion qu’Ibraahiim.

(Haniifaa) de droiture : celui qui s’éloigne de toute religion fausse et qui est sur la religion de vérité. Ibraahiim était à l’écart de toute religion fausse.

Et Ibraahiim n’était pas un associateur. Cette dernière phrase du verset 135 est une réponse par allusion. Comme quand quelqu’un dit à un autre : « moi, je ne suis pas issu de fornication ». Sous-entendu que toi, tu l’es. Ici, cette dernière phrase est une allusion aux gens du Livre et à autre que les gens du Livre. Parce que chacun d’entre eux prétend suivre Ibraahiim, aussi bien les yahouud que les naSaaraa, alors qu’ils sont sur l’association ; ils attribuent la divinité à autre que Verset 136 : dites : première explication :  c’est une parole qui est adressée aux croyants. Deuxième explication : c’est une parole qui est adressée aux non croyants. C’est-à-dire « dites ce qui va suivre, pour être sur le vrai, sinon vous serez sur le faux ».

Nous avons cru fermement en Dieu et en ce qui nous a été descendu. C’est-à-dire le Qour’aan.  

Et en ce qui a été descendu à Ibraahiim et Ismaa^iil et IsHaaQ et Ya^Qouub et aux ‘asbaaT. C’est le pluriel de sibT qui veut dire à l’origine petit-fils. Al-Haçan et Al-Houçayn qui étaient les deux petits-fils de notre Prophète MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam sont appelés sibTay raçouuli l-Laah. Mais ici il s’agit des descendants de Ya^Qouub c’est-à-dire les descendants de ses douze fils. Youuçouf était prophète et Binyaamiin, certains savants ont dit qu’il était prophète. Les dix autres fils n’étaient pas des prophètes. Mais dans leur descendance il y a eu beaucoup de prophètes, comme Soulaymaane, Daawouud, Mouuçaa, Youuchaa^, Zakariyyah, YaHyaa, ^Iiçaa.

Ainsi que ce qui a été révélé à Moise, à Jésus et à tout ce que les prophètes ont eu de la part de leur Seigneur. Nous ne faisons point de distinction entre eux. C’est-à-dire que nous ne disons pas au sujet de certains qu’ils étaient des prophètes et au sujet d’autres qu’ils n’étaient pas des prophètes. Notre croyance est qu’ils étaient tous des prophètes. C’est-à-dire que nous ne faisons pas comme les yahouud et les naSaaraa. Les yahouud n’ont pas cru en Jésus. Les NaSaaraa n’ont pas cru en certains prophètes. Nous, nous croyons en tous les envoyés de Dieu.

Et nous sommes musulmans. C’est-à-dire que nous adorons Dieu uniquement. Nous sommes sincères dans notre adoration pour Dieu.

Verset 137 : s’ils croient en pareil à ce à quoi vous croyez, alors ils seront bien guidés. Cette phrase, si elle est prise selon son sens apparent, peut prêter à confusion : cela pourrait indiquer que Dieu a un semblable, alors que ce n’est pas cela le sens. Le sens est : s’ils ont la même croyance que vous, vous avez. La similarité est dans la croyance et non pas celui qui est adoré. Parce que celui qui est adoré est unique et Il n’a pas de pareil ni de semblable. C’est une forme qu’on trouve dans d’autres versets du Qour’aan.

S’ils se détournent : s’ils refusent de croire en ce en quoi vous croyez. S’ils se détournent (de ce que vous leur dites). Ou alors s’ils se détournent (du témoignage qu’il n’est de dieu que Dieu et s’ils refusent d’entrer dans la croyance par le témoignage).

Alors ils seront loin de la vérité : ils seront dans l’erreur. Ce ne sont pas des gens qui recherchent la vérité.

Allaah te garantit que tu auras le dessus sur eux. C’est une garantie de la part de Dieu que le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam aura le dessus sur eux. Et la promesse de Dieu s’est réalisée puisque certains sont morts et d’autres ont été exilés. La lettre « sa » indique que c’est un événement qui aura lieu dans le futur, sans aucun doute.

Et Il est Celui Qui entend : c’est-à-dire que Dieu entend ce qu’eux disent

Qui sait : Il est Celui Qui sait ce qu’ils ont dans leurs cœurs comme envie et jalousie et comme animosité. Et Il les punira. Donc c’est une menace de la part de Dieu.

Deuxième explication : c’est une promesse en faveur du Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, que Dieu entend ses invocations et Il sait quelle est son intention, à savoir que le Messager souhaite que la religion de vérité ait le dessus. Dieu exaucera le Messager et lui fera parvenir ce qu’il souhaite.

Verset 138 : « Sibghata l-Laah » : certains l’ont traduit par la couleur de Dieu !! Mais Dieu n’est pas un corps et la couleur est la caractéristique du corps.  Or Dieu n’est pas concerné par la caractéristique du corps. La signification est : nous croyons fermement en Dieu. Cela veut dire que c’est une purification de la part de Dieu. La foi purifie les âmes. L’origine de cette phrase est que les chrétiens, lorsqu’ils baptisent leurs enfants, ils les plongent dans de l’eau qui est jaunâtre et ils disent que c’est une purification pour eux et qu’ainsi, ils sont chrétiens. Donc les musulmans ont reçu l’ordre de leur dire : nous croyons fermement en Dieu et Dieu nous a purifiés par la foi. Nous ne disons pas lors de la ^aQiiQah que nous faisons le baptême de l’enfant.

Et quelle meilleure purification que celle que Dieu vous accorde : c’est-à-dire qu’il n’y a pas meilleure religion que celle que Dieu agrée pour vous. Ou il n’y a pas meilleure purification que celle que Dieu vous accorde par la foi.

Et nous adorons Dieu : c’est comme s’ils disaient : nous croyons en tous les prophètes et nous adorons Dieu.

Il a cité un dicton : « lorsque Hadhaamii dit quelque chose, alors croyez-la ». C’était une femme qui pouvait voir très loin, avant la venue de notre prophète.  Donc quand un ennemi se préparait à les attaquer, elle prévenait son peuple et il gagnait tout le temps. Une fois, une armée a utilisé un stratagème, elle a pris des branches pour se dissimuler ; et cette femme a dit qu’elle voyait des branches qui se rapprochaient. Ils se sont moqués d’elle. Puis cette armée a gagné la guerre et ils ont tué Hadhaamii. C’est pour cela que c’est devenu un proverbe : si Hadhaamii dit quelque chose, croyez-la. Les ennemis ont ouvert les yeux de cette femme pour comprendre ce qu’ils avaient de particulier. Ils ont trouvé plein de ithmid.

Verset 139 : dis est-ce -que vous émettez une objection contre Dieu ? Cela signifie : vous remettez en cause le fait que Dieu ait choisi le Prophète parmi les Arabes au lieu que ce soit un des vôtres. Et vous dites : si Dieu avait révélé la prophétie à quelqu’un, Il l’aurait révélée à l’un d’entre vous. Vous considérez que vous êtes prioritaires pour avoir le statut de prophète. Les yahouud ont dit que le dernier prophète est forcément de la descendance de Moise. Alors que non. Tous les prophètes ont bien annoncé à leurs communautés que le dernier des prophètes s’appelle MouHammad.

Alors qu’Il est notre Seigneur et votre Seigneur : nous avons tous en commun que nous sommes les esclaves de Dieu. Il est notre Seigneur et c’est Lui Qui accorde Sa miséricorde et c’est Lui Qui accorde l’honneur à qui Il veut parmi Ses esclaves. Dieu veut honorer certains, Il les honore. Et Il veut rabaisser d’autres et Il les rabaisse. Il n’a pas de comptes à rendre.

Et nous avons nos œuvres et vous avez vos œuvres. Ce qui distingue les uns des autres, ce sont leurs œuvres. Et tout comme vous avez vos œuvres, nous aussi, nous avons nos œuvres.

Et nous Lui sommes fidèles : c’est-à-dire que nous reconnaissons Son unicité. Nous accordons notre foi en Dieu uniquement. Alors que vous, vous Lui attribuez des associés. Et celui qui est sincère dans son adoration mérite plus d’honneur et mérite plus le statut de prophète qu’autre que lui. Quiconque croit en Dieu et en Son Prophète MouHammad fait partie de cette communauté. Dieu a accordé l’honneur à cette communauté en disant ce qui signifie : « vous êtes la meilleure des communautés ».

Verset 140 : où alors vous prétendez qu’Ibraahiim, Ismaa^iil, IsHaaQ, Ya^Qouub, al-‘AsbaaT étaient des juifs ou des chrétiens. Et Dieu a ordonné à Son Prophète de leur répondre par une interrogation en guise de réplique.

Dis est-ce vous qui avez plus de connaissances ou bien   Dieu ? La forme de la phrase est une question mais la réponse est implicite.  C’est-à-dire que Dieu a témoigné pour tous Ses prophètes qu’ils étaient musulmans, par Sa parole qui signifie : « Ibraahiim n’était pas juif et n’était pas chrétien, mais il était musulman sur la religion de droiture ». Et musulman signifie avoir pour croyance qu’il n’est de dieu que Dieu, que Dieu seul mérite l’adoration. Et l’adoration c’est l’extrême soumission. Et bien sûr croire au prophète de son époque.

Qui est plus injuste que celui qui cache ce que Dieu a révélé ? C’est une grande injustice ce que font certains qui ont déformé ce que Dieu a révélé aux prophètes précédents. Ici cela fait référence au témoignage de Dieu du fait qu’Ibraahiim était musulman. Les yahouud et les naSaaraa avaient cette information dans leurs livres authentiques (la torah et l’évangile) mais ils les ont falsifiés.  Le sens de ce verset est qu’il n’y a pas plus injuste que les gens du livre, parce qu’ils ont caché ce témoignage alors qu’ils le connaissaient.

Deuxième explication : si nous cachons ce témoignage qu’Ibraahiim était musulman, alors il n’y a pas plus injuste que nous. Alors nous allons le dire.

Et il y a en cela une allusion au fait qu’ils ont dissimulé le témoignage de Dieu en faveur du Prophète MouHammad dans leurs livres authentiques.

Allaah, rien ne Lui échappe de ce que vous faites. C’est-à-dire dans le fait que vous démentez des messagers et que vous dissimulez le témoignage.

Tafsiir an-Nasafiyy sourate al-Baqarah versets 63 à 102

Posted in islam,tafsir,Tajwid par chaykhaboulaliyah sur août 26, 2022

Verset 63 : Nous avons pris de vous l’engagement. C’est-à-dire : Nous avons pris l’engagement de votre part d’accepter ce qui est écrit dans la Torah et il s’agit ici des musulmans qui avaient suivi notre maitre Mouuçaa ^alayhi s-salaam. Et Allaah leur rappelle qu’ils s’étaient engagés à suivre la Torah authentique. 

Et nous avons élevé au-dessus de vos têtes la montagne aT-Touur : c’est-à-dire : Nous vous avons menacé par cette montagne qui était au-dessus de vos têtes pour que vous vous engagiez à suivre la Torah. Parce que lorsque notre maitre Mouuçaa ^alayhi s-salaam est parti pour recevoir la révélation, il est revenu avec des tablettes sur lesquelles était écrit ce qu’il devait faire. (La Torah était descendue sur des tablettes déjà écrites). Et son peuple a dit : non, c’est trop dur ce que tu nous demandes. Donc ils ont refusé. Allaah a donné l’ordre à notre maitre Jibriil d’arracher la montagne aT-Touur qui s’est donc élevée au-dessus de leurs têtes au point que ça leur a fait de l’ombre. Et Mouuçaa leur a dit : soit vous acceptez ce qui est écrit dans la Torah, soit vous allez être écrasés par cette montagne. Ils ont dit : oui nous acceptons.

Prenez ce que Nous vous avons transmis c’est-à-dire la Torah

Avec fermeté : et non pas de manière nonchalante. Acquittez-vous de cela fermement.

Et citez ce qu’il y a dans ce Livre : mémorisez et apprenez ce qu’il y a dans ce Livre et ne l’oubliez pas. Ne passez pas à côté, ne faites pas preuve d’insouciance. Soyez sérieux dans l’étude et l’application de ce Livre qui a été révélé au prophète qui vous a été envoyé.

Puissiez-vous être parmi les pieux. Puissiez-vous réussir.

Verset 64 : puis vous vous êtes retournés après avoir donné votre engagement. C’est-à-dire : après avoir été menacés de la montagne, vous avez dit : oui on va l’appliquer, mais vous vous êtes retournés après cela. Vous n’avez pas tenu votre engagement : après avoir accepté, vous avez refusé.

N’eussent été la grâce de Dieu et Sa miséricorde envers vous, c’est-à-dire le fait que le châtiment ne vous est pas parvenu immédiatement. Vous avez refusé une première fois et Dieu vous a donné du répit. Vous avez promis de vous engager puis vous avez changé à nouveau et Dieu vous a donné du répit, Il ne vous a pas châtiés immédiatement. Donc Dieu vous a retardé le châtiment ou bien Il vous a finalement accordé la réussite pour appliquer.

Vous auriez été au nombre des perdants. C’est-à-dire : vous auriez été au nombre de ceux qui périssent et qui subissent un châtiment.

Verset 65 : vous savez qui d’entre vous a dépassé la limite dépassée par la Loi le samedi : parce qu’il était un devoir pour les yahouud de glorifier la journée du samedi, dans la Loi de notre maitre Mouuçaa. Et eux, ils ont dépassé ce qui a été fixé dans la Loi de notre maitre Mouuçaa. Et il s’agissait de consacrer cette journée à l’adoration de Dieu. Au lieu de faire cela, ils sont partis à la pêche alors que Dieu leur avait interdit de faire cela le samedi et Il les a éprouvés par cela. L’épreuve était que le samedi, tous les poissons sortaient leurs bouches de l’eau. Ils étaient présents et il était un devoir pour les yahouud de ne pas les pécher. Une fois le samedi passé, les poissons retournaient au large et n’étaient donc plus accessibles.

Alors les yahouud ont construit des petits bassins sur la plage et des canaux et l’eau de mer parvenait ainsi jusqu’à eux. Donc le samedi, les poissons empruntaient ces canaux et parvenaient jusqu’aux bassins. Alors les yahouud venaient et bloquaient les issues de sortie et le dimanche, ils les attrapaient. Donc le fait qu’ils emprisonnaient les poissons dans les bassins, c’était le dépassement de leur limite.

Et Nous avons leur dit : soyez des singes méprisables. C’est-à-dire : devenez des singes méprisables. Ils ont joint les deux : le fait d’être des singes et le fait d’être méprisables. Le terme « kouunouu » signifie que Dieu les crée ainsi, Il fait qu’ils soient des singes, rapidement ; du simple fait que Dieu a voulu qu’ils soient des singes, à ce moment-là, ils sont devenus des singes. Le début du verset est : vous savez qui a dépassé la limite concernant le jour du samedi, c’est-à-dire que ceux qui sont devenus des singes, leurs proches parents les reconnaissaient, dans le sens qu’ils savaient que cet ensemble de singes représentait leurs proches parents et les singes savaient que ces humains étaient leurs proches parents. Cela ne signifie pas que chaque singe venait auprès de son proche parent, mais ils se reconnaissaient. Les humains savaient qu’il s’agissait de ceux qui avaient fait ces actes interdits. Et ces humains transformés en singes ne parlaient plus comme les humains mais ils poussaient des cris comme des singes. Et trois jours après, ils sont tous morts. Ils ne se sont pas reproduits, c’est-à-dire qu’il n’y a pas aujourd’hui des descendants de ces singes qui ont été transformés.

Et ce verset est une preuve que l’origine des humains n’est pas les singes. Car si cela avait été le cas, ils auraient été transformés en quelque chose d’autre mais ils ont été transformés en quelque chose qui n’est pas l’origine des humains.

Et les savants de ces gens-là leur interdisaient de faire ce qu’ils faisaient, à savoir de fabriquer des canaux et des bassins le samedi pour attraper les poissons le dimanche. Mais ils n’acceptaient pas le conseil. Dieu les a anéantis parce qu’ils avaient désobéi à leur Seigneur et ils avaient fait ce que leur Seigneur leur avait interdit de faire.

Verset 66 : Nous avons fait que cette transformation soit une exhortation : c’est-à-dire une leçon de morale, pour empêcher les gens de faire la même chose, pour amener les gens à s’abstenir de faire ce qui a fait mériter cette punition.

Pour ceux à qui cela est arrivé et pour ceux qui sont venus après ceux à qui cela est arrivé. Dieu avait déjà averti dans les livres anciens, que des gens allaient dépasser leurs limites et que Dieu les transformerait en singes. Ceux qui vivaient avant ont pris connaissance de cela et ils en ont tiré la moralité. Et ceux qui viennent après, prennent connaissance de cela par transmission. Et pourtant, il y a dans la communauté de notre maitre MouHammad ceux qui vont être transformés en singes et en porcs, tellement ils vont commettre des péchés, et on le voit aujourd’hui. A nous d’en tirer la moralité, de nous abstenir de commettre des péchés, d’ordonner le bien et d’interdire le mal.

Et c’est une exhortation de la part de ceux qui font preuve de piété. C’est-à-dire pour ceux qui leur ont défendu de commettre ce qu’ils ont commis (de pêcher le poisson le samedi) : les gens vertueux de leur peuple leur ont dit : attention, ne faites pas cela, c’est interdit. Mais ils ne voulaient rien entendre.

Ou bien une exhortation pour ceux à qui ce récit est parvenu. N’est-ce-pas que le prophète pleurait par crainte de Dieu et pourtant, il est celui à qui Dieu a accordé le plus haut degré au paradis. Les vertueux et les saints, ils pleurent par crainte de Dieu. A plus forte raison, nous, nous devrions pleurer par crainte de Dieu.

Au bord de la mer rouge, il y a une ville qui s’appelle Aylat. (Aujourd’hui il y a une ville qui s’appelle Aylat aussi. On ne sait pas si c’est la même). C’est le village dont le récit a été cité dans le Qour’aan honoré. C’est dans ce village qu’il y a eu les gens du samedi, ceux qui ont commis le grand péché et Dieu les a transformés en singes et en porcs.

Les yahouud, peu avant la venue de notre maitre MouHammad, ils cachaient cette histoire car elle constituait un grand déshonneur pour eux. C’est un blâme pour leurs ancêtres, une humiliation pour ce qui est arrivé à certains de leurs ancêtres. Mais Dieu les a dévoilés dans le Qour’aan honoré parce qu’Il a révélé à notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam ce récit. Et ceci pour avertir les yahouud, afin qu’ils ne fassent pas preuve d’orgueil ni d’entêtement et pour ne pas qu’ils refusent de croire au prophète MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Et il leur a rappelé ce qui était arrivé à leurs frères dans le village de Aylat.

Le détail de ce récit : les musulmans qui étaient les descendants de notre maitre Israa’iil et c’était Ya^Qouub, depuis Daawouud et même avant lui, il leur était interdit de faire le commerce, l’industrie, la pêche, le jour du samedi. Et c’était une épreuve de la part de Dieu. On ne dit pas que c’est logique car il s’agit d’une loi ordonnée par le Créateur. Il y a une sagesse mais ce n’est pas une condition pour nous de connaitre cette sagesse. Ce sont des épreuves qui permettaient de manifester aux gens qui applique, qui n’applique pas mais ne remet pas en cause et qui n’applique pas et remet en cause. Et le samedi, les poissons se rapprochaient de la côte au point qu’on pouvait les attraper à la main. Les poissons ont été inspirés qu’ils n’allaient pas être attrapés ce jour-là. Ils venaient en bancs entiers. Et les autres jours que le samedi, les poissons restaient au fond de la mer. Mais l’âme qui est maline, a un penchant que le chayTaane entraine à la désobéissance et la corruption. Un des habitants de ce village a désiré manger le poisson et le chayTaane l’a entrainé et lui a embelli cela. Cet habitant est allé au bord de l’eau et il a vu un gros poisson proche de lui ; alors il a pris une corde, a attrapé la queue du poisson et l’a attachée à un piquet. Quand le samedi est passé, il est retourné à cet endroit, a pris le poisson, l’a tué, nettoyé et l’a fait griller. L’odeur du poisson s’est propagée autour de sa maison. Ses voisins sont venus à lui et lui ont demandé s’il avait mangé du poisson. Il a nié ce qu’il avait fait. Ils ont insisté en disant : mais on sent bien l’odeur du poisson !! Alors il a dit : « non, c’est juste une peau de poisson que j’ai trouvée et je l’ai grillée ». Le samedi suivant, il a refait la même chose et quand les gens ont senti l’odeur de la grillade, ils lui ont demandé : tu as mangé du poisson. Il leur a dit : « si vous voulez, vous faites comme moi ». Souvent, la cause des péchés est la nourriture, la langue, le sexe. Si la personne ne sait pas maitriser cela, le chayTaane se jour d’elle. Ils lui ont demandé ce qu’il avait fait, il leur a expliqué et ils ont fait comme lui. Et ils se sont mis à varier les sortes de ruses : le vendredi, certains se sont mis à creuser des canaux de sorte à faciliter le passage des poissons de la mer à des petits bassins. Et ainsi ils pouvaient récupérer les poissons par la suite. Cette pratique s’est répandue et beaucoup se sont mis à faire cela. Ils en sont arrivés à faire cela au grand jour : ils pêchaient le poisson le samedi et le vendaient dans les marchés. Alors leurs savants musulmans qui étaient des descendants de Israa’iil leur ont interdit de faire cela. Ils les ont menacés de recevoir un châtiment mais ces gens-là ont fait preuve d’obstination, d’entêtement, de rejet. Quant aux gens qui craignaient Dieu, ils ont dit : « on va construire un mur entre nous et ceux qui font les grands péchés, on ne veut plus avoir affaire à eux ». Et la nuit, la punition de Dieu s’est abattue sur eux : les plus jeunes d’entre eux ont été transformés en singes et les plus âgés en porcs. Comme à leur habitude, ceux qui interdisaient le mal s’étaient levés le matin pour vaquer à leurs occupations mais ils n’ont vu aucun des pervers qu’ils étaient habitués de voir.  Ils furent étonnés et se sont demandés où ils étaient, car ils n’entendaient aucun son provenir de l’autre côté du mur. Alors l’un d’entre eux a posé une échelle contre le mur et il a vu quelque chose de surprenant : il a vu que les pervers étaient devenus des singes avec des queues, qui sautaient les uns sur les autres et des porcs qui émettaient un son qui était laid. Alors ils ont ouvert les portes et sont allés les voir. Chaque singe se rapprochait de son proche parent, sentait ses vêtements et se mettait à pleurer. Et l’humain lui disait : « n’est-ce -pas qu’il vous a été interdit de faire ce que vous avez fait ? » Et le singe hochait de la tête.

Avant cette transformation, il a été dit qu’ils étaient partagés en trois groupes :  

  • Un premier groupe qui a désobéi à Dieu et qui a péché le poisson le samedi et ce sont qui ont été transformés en singes et en porcs. Il a été dit qu’ils étaient 70.000 !!!
  • Un deuxième groupe qui leur a interdit de faire ce qu’ils ont fait et ils se sont mis à l’écart : ils étaient environ 12.000
  • Un troisième groupe qui s’est mis en retrait, qui n’a pas interdit le mal mais n’a pas désobéi. Ils ont dit au deuxième groupe : mais pourquoi vous leur interdisez puisque de toutes manières Dieu les punira et les châtiera. Car c’est ce que Dieu a réservé dans les communautés désobéissantes antérieures. Le deuxième groupe a répondu : « notre exhortation est à titre de rappel. Puissent-ils se repentir et délaisser leurs péchés ! »

Et c’est un devoir d’interdire le mal donc le groupe qui a le plus de mérite est le deuxième groupe. Et finalement, le seul groupe qui a été anéanti fut le premier. Et Dieu a sauvé ceux qui ont interdit le mal et ceux qui n’ont pas désobéi. Et ceux qui ont été transformés ne sont pas restés vivants plus de trois jours. Durant ces trois jours, ils n’ont rien mangé, rien bu et ils ne se sont pas reproduits entre eux, ils n’ont pas eu de descendance. Ces gens-là ont constitué une source de moralité pour ceux qui sont venus après eux qui ont pris connaissance de leur histoire et pour ceux qui les ont vus.

verset 67 : et Mouuçaa a dit à son peuple : Dieu vous ordonne d’égorger une vache. Ce verset commence par une conjonction de coordination « wa » qui signifie « et » il commence par un rappel comme le rappel précédent « rappelez-vous des grâces que Dieu vous a accordées », c’est comme s’il était dit : rappelez-vous lorsque Mouuçaa a dit à son peuple. Il en est de même pour toutes les phrases qui ont précédé : Dieu ordonne de rappeler à ces descendants des fils de Israa’iil plusieurs choses : il a été mentionné les grâces que Dieu a mentionnées , il a été mentionné le rappel quand ils ont été sauvés de pharaon, le rappel lorsque la mer a été séparée en douze chemins, le rappel lorsque Mouuçaa a invoqué pour avoir de l’eau pour son peuple, toutes ces phrases sont liées par la conjonction de coordination « wa dh-kourouu » qui signifie « rappelez-vous ».

Ce rappel dans le verset 67 est lié aux rappels précédents et il est lié aux rappels qui vont venir par la suite et ça continue jusqu’à la parole de Dieu où ils ont dénigré les musulmans parce que Dieu a ordonné au prophète de changer la direction de la prière. Au début les musulmans se dirigeaient vers Jérusalem dans la prière puis Dieu a donné l’ordre au Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam d’avoir comme direction pour la prière la ka^bah. An-Naçafiyy dit : attention, c’est un rappel qui est lié aux rappels précédents et qui sera lié aux rappels ultérieurs, jusqu’au passage où il est question du changement de la Qiblah.

Les exégètes ont dit que le début de ce récit est récité ultérieurement. Le récit commence quand Mouuçaa dit à son peuple : Dieu vous ordonne d’égorger une vache. Et pourquoi cela ? Cela va venir ultérieurement dans la récitation. C’est-à-dire que le début du récit est retardé dans la récitation.

An-Naçafiyy explique : il y avait un homme qui était fortuné avait été assassiné par ses cousins paternels. Il s’appelait ^Aamiil. Ses cousins l’ont tué pour hériter de lui puis ils ont jeté son corps à la porte d’une ville et ils sont venus réclamer le prix du sang. Dans certains cas, l’assassin paye quelque chose pour compenser l’assassinat. Dieu leur a ordonné d’aller égorger une vache puis de toucher le corps du défunt avec une partie de cette vache, et il reviendra à la vie et il dira qui est son assassin. Parce qu’eux, ils ont nié avoir tué leur cousin.

Ils ont dit » est-ce-que tu te moques de nous ? ». Il a dit « je demande à ce que Dieu me préserve de pareil comportement ». C’est-à-dire « je demande à Dieu qu’Il me préserve d’être parmi ceux qui font des choses absurdement ». Il y a ici une allusion comme quoi ce sont eux qui font les choses absurdement. Mouuçaa leur dit qu’il leur transmet ce que son Seigneur lui ordonne de vous transmettre.

Verset 68 : ils ont dit : invoque ton Seigneur pour savoir de quelle vache il s’agit. Ils ont dit « maa hiya » ce qui signifie « quelle est-elle ? » et non pas « comment est-elle ? ». Ils savaient qu’il s’agissait d’une vache. Il se peut que le mot « maa » ait le sens de « comment », même si à l’origine, cela signifie « quel ». C’est-à-dire « quelles sont ses caractéristiques ? » Pourquoi ont-ils posé cette question ? Parce qu’ils étaient surpris : comment se peut-il que le fait de toucher le corps d’un homme mort avec le corps d’une vache morte après avoir été égorgée, va le faire revenir à la vie ? Donc ils ont dit : quelle est la caractéristique de cette vache si étonnante qui permet de faire cela ?

Mouuçaa a dit : Dieu vous dit que c’est une vache qui n’est pas d’un âge avancé. Le mot « faariD » est un mot qui n’est pas utilisé dans le langage courant : il signifie âgé.

Elle n’est pas jeune mais elle est d’un âge intermédiaire. « Entre cela » et non pas « entre les deux » : et le terme « bayna dhaalik » exprime que son âge est situé entre les deux bornes. Il a cité un exemple d’usage (par ^Oubaydah) où il est cité « entre les deux » et non pas « entre cela ».

Faites ce que vous avez reçu l’ordre de faire.

Verset 69 : ils ont dit invoque donc ton Seigneur pour qu’Il nous indique quelle est sa couleur. Ils ne se sont pas suffi de l’âge mais ils ont demandé sa couleur.

Il (Mouuçaa) leur a dit : il s’agit d’une vache qui est de couleur jaune intense. Le terme « faaQi^ » est employé dans une tournure qui indique combien ce jaune était intense.

Qui plait au regard. Tellement cette vache est belle qu’elle réjouit le regard de celui qui la voit. Le terme « taçourrou » signifie une réjouissance dans le cœur quand un plaisir ou une chose utile arrive ou bien quand on s’attend à ce qu’il se produise. Celui qui voit cette chose est apaisé. Cette vache qu’ils ont reçu l’ordre d’égorger a une couleur qui calme le regard, qui plait au regard de celui qui la voit.

^Aliyy que Dieu l’agrée a dit : celui qui porte des chaussures ou des sandales de couleur jaune sera soulagé et n’aura pas beaucoup de tourments, son cœur sera soulagé et ses tourments seront allégés.  Et cela en raison de ce verset car cette vache a une couleur qui est agréable au regard.

Verset 70 : ils dirent : invoque ton Seigneur pour qu’Il nous indique quelle est cette vache. Avec toutes leurs questions, cela montre qu’ils ne se sont pas empressés d’obéir à Dieu. Ils ont répété leurs questionnements pour en savoir plus à propos de cette vache et pour avoir plus de précision sur sa description.

Notre Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit ce qui signifie : si, dès le départ, ils avaient égorgé n’importe quelle vache, cela aurait été suffisant ». Mais comme ils ont insisté, ils se sont rendus la chose difficile, alors l’ordre est devenu encore plus difficile. Parfois, quand certaines choses ne sont pas mentionnées, on peut prendre la facilité. Et le fait de beaucoup questionner sans que ce soit justifié, ce n’est pas louable. Par exemple, on sait que concernant la viande, c’est interdit d’en manger avec le doute. Mais pour autre que la viande, comme un bonbon par exemple, on peut manger avec le doute.

Rappel : les ordres et les interdits sont des épreuves de la part de Dieu. C’est sûr qu’être scrupuleux et précautionneux, c’est mieux. Mais dans certains cas, Dieu a autorisé certaines choses, non pas par oubli, mais par miséricorde.

Eux, se sont compliqués la chose, et l’ordre est devenu difficile.

Les vaches se ressemblent. On n’a pas su laquelle égorger. Les vaches qui sont d’un âge intermédiaire, de couleur jaune, elles sont nombreuses.

Et certainement si Dieu le veut, nous y parviendrons. C’est-à-dire : soit nous parviendrons à la vache qu’il faut égorger, soit nous parviendrons à connaitre ce que nous ne connaissons pas, à savoir qui est l’assassin. Et dans le Hadiith : « et s’ils n’avaient pas dit « si Dieu le veut », alors ils n’auraient pas su quelle était cette vache ». Rapporté par aT-Tabariyy mais il n’est pas confirmé.

Verset 71 : Il (Mouuçaa) dit que ‘Il (Dieu) dit que c’est une vache qui n’est pas employée pour le labour. Ce n’est pas une vache que son propriétaire utilise pour labourer la terre.

Ni pour l’irrigation. C’est-à-dire pour puiser de l’eau et la ramener.

Epargnée de défaut et elle est libre de toute tâche : elle n’est utilisée pour aucune tâche

Elle est totalement jaune : il n’y a pas d’autre couleur avec le jaune. Même ses cornes et ses sabots sont jaunes. Sa robe est jaune uniformément.

Ils ont dit maintenant tu nous as donné des caractéristiques suffisantes : tu nous as donné une description telle qu’il n’y a plus de confusion possible. Nous savons de quelle vache il s’agit.

Ils l’ont égorgée. Ils ont trouvé la vache qui réunissait toutes les caractéristiques précédemment indiquées et ils l’ont égorgée.

Et ils ont eu du mal à l’égorger. Une explication est que son propriétaire a demandé un prix très élevé. Deuxième explication : ils avaient peur du scandale car cette vache allait être une cause pour la résurrection de celui qu’ils avaient assassiné. Il allait les désigner. C’est pour cela qu’ils ont failli   ne pas le faire.  

Il a été rapporté que parmi les descendants d’Israël il y avait un vieil homme vertueux qui avait une génisse. Il a dit : « ô Allaah je Te confie cette génisse jusqu’à ce que mon fils grandisse ». Et son fils était bienfaisant envers ses parents. La génisse a grandi et elle était parmi les plus grasses et les plus belles. Et c’était cette vache-là qui remplissait les caractéristiques et qui devait être égorgée. Ils ont négocié le prix avec l‘orphelin et sa mère jusqu’à payer le prix de toute peau en or. Alors que les vaches à cette époque valaient trois dinars d’or, c’est-à-dire environ quatre grammes d’or par pièce donc un total de douze grammes d’or. Cette vache avait donc coûté extrêmement cher. Ils avaient recherché cette vache pendant quarante ans.

Verset 72 : et (rappelez-vous) lorsque vous avez tué quelqu’un (car l’ordre qu’ils avaient reçu d’égorger la vache leur était venu avant la raison pour laquelle ils devaient l’égorger). Ils ont été mentionnés par le pronom « vous » parce que l’assassin était l’un d’entre eux.

Et vous vous êtes accusés les uns les autres : vous ne savez pas qui a tué cette personne et vous vous êtes jetés l’accusation les uns les autres.

Et Allaah manifeste ce que vous dissimuliez : vous cachiez la personne qui a tué, mais Dieu fait manifester sans aucun doute la vérité que vous dissimuliez au sujet de cette assassinat. Dieu fait que ça ne sera pas quelque chose qui reste inconnu.

Verset 73 : et Nous avons dit frappez-le avec une partie de la vache. Le pronom « le » se rapporte à la victime. Quant à la partie de la vache : selon une explication, c’est la langue. Selon une autre explication c’est le jarret droit ou alors la queue. Le sens est qu’ils ont frappé le corps de celui qui a été assassiné puis il est revenu à la vie.

C’est ainsi que Dieu ressuscite les morts. Donc cette personne est revenue à la vie. On comprend cela même si cela n’a pas été cité. Il a été rapporté que lorsqu’ils ont frappé le corps de celui qui a été assassiné, avec une partie de la vache, il est revenu à la vie et il a cité les deux personnes qui l’avaient assassiné et qui étaient deux de ses cousins. Puis il est redevenu mort comme il était auparavant. C’est alors qu’ils ont été attrapés et ils ont été exécutés. Et depuis cet évènement, aucun assassin n’hérite de la victime même s’il fait partie de sa famille.

Cette parole « C’est ainsi que Dieu ressuscite les morts » est adressée : soit à ceux qui renient la résurrection des morts au jour du jugement parmi les contemporains de notre Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Soit à ceux qui étaient à l’époque de la victime. C’est comme si la parole signifiait : voilà comment Dieu ressuscite les morts.

Et Il vous indique Ses signes : c’est-à-dire les signes que Dieu est sur toute chose tout puissant. Les signes sont les preuves.

Puissiezvous méditer : puissiez-vous raisonner et agir conformément à ce qu’implique la raison. C’est que celui qui a la toute-puissance pour ressusciter une seule personne, il est capable de ressusciter tout le monde. Dieu Qui est tout puissant à ressusciter une personne est tout puissant à ressusciter tous les morts au jour du jugement. Parce que rien n’a spécifié Sa puissance à ressusciter cette personne-là et pas les autres. Donc si Dieu est tout puissant pour ressusciter une personne Il est tout puissant à ressusciter tous les autres. Ceci nous pousse et nous incite à travailler pour améliorer notre réflexion et notre déduction.

Et la sagesse dans le fait d’ordonner d’égorger cette vache puis de frapper le corps du défunt avec une partie de cette vache (même si Dieu est tout puissant à ressusciter cet homme sans que ce soit par l’intermédiaire de cette vache) c’est pour nous indiquer qu’il est bien de faire une offrande avant une demande. La vache était une offrande à Dieu avant de Lui demander de ressusciter le mort.  

  • C’est pour nous enseigner le fait d’offrir avant de demander.
  • Et pour enseigner à Ses esclaves également de délaisser l’excès de rigueur dans les choses. La rigueur est louable mais c’est son excès qui est blâmable. Dans cette histoire, s’ils avaient égorgé n’importe quelle vache, cela aura été suffisant. Mais eux, ils ont fait de l‘excès de zèle, et la réponse est venue en fonction de leur exagération dans leur questionnement. Donc il est requis d’obtempérer suite aux ordres reçus sans demander trop de détails. S’empresser d’obéir sans trop de questionnement.

Il a été dit qu’ils ont reçu l’ordre d’égorger une vache et non pas un autre animal, parce que dans leurs lois, c’était la meilleure offrande ; et aussi parce que certains d’entre eux s’étaient mis à adorer un veau. Il leur a été ordonné d’égorger un animal du même genre que ce qu’eux, avaient adoré et ceci, pour rendre encore plus méprisable ce qu’ils avaient adoré au lieu d’adorer Dieu.

Rappel : il leur avait ordonné d’égorger une vache ; et la raison pour laquelle ils devaient l’égorger a été citée après. Entre-temps, ils avaient posé toutes leurs questions. Si quelqu’un demande pourquoi les faits n’ont pas été cités dans l’ordre chronologique dans le verset, c’est-à-dire : l’assassinat de l’homme puis de frapper son corps avec une partie d’une vache puis d’égorger une vache. Alors que dans le verset il est cité d’abord la mention d’égorger la vache puis la mention de celui qui a été assassiné puis la mention de le frapper pour qu’il revienne à la vie afin qu’il cite le nom de ses assassins.

Allaah ta^aalaa nous a relaté plusieurs récits des descendants de Israa’iil pour indiquer le grand nombre de crimes qu’ils avaient commis. Dans ce verset, l’ordre est inversé pour montrer qu’il s’agit de trois crimes différents, trois évènements différents. Et c’est pour insister sur la menace et le blâme à leur encontre. Dieu les a blâmés pour cela :

  • Au lieu d’exécuter l’ordre et d’égorger n’importe quelle vache, ils ont rallongé la durée
  • Ils ont tué quelqu’un
  • Ils ont été dénoncés par leur victime et ils ont été exécutés

Ces deux récits sont liés mais chacun comporte un certain blâme. Le premier récit où ils demandent les caractéristiques de la vache comporte un blâme parce qu’ils se sont moqués et ils ne se sont pas empressés d’obéir, en posant toutes leurs questions au sujet de la vache. Le deuxième récit constitue un blâme pour avoir assassiné quelqu’un. Le signe suivant est la résurrection d’un mort qui indique la toute-puissance de Dieu à ressusciter les morts. Donc ces eux récits peuvent être indépendants et constituent un blâme.

 Le récit de l’ordre d’égorger la vache a été cité avant la mention de l’assassinat, mais si la mention de l’assassinat avait été mentionnée avant, cela aurait constitué un seul récit. Alors que de cette manière, il y a un double blâme. Il y a une subtilité dans la langue arabe : c’est qu’il a été dit « frappez-le avec une de SES parties ». « Ses » est un pronom qui se rapporte à la vache, donc même si la mention de l’assassinat et l’ordre de frapper le corps de la victime avec une partie de la vache a été cité en second lieu, mais il y a ce petit détail qui indique que c’est le même récit ; « ses » parties. Il n’a pas été dit « frappez-le avec une partie d’une vache » ; la vache a été déjà été mentionnée dans la première partie du verset. En définitive, même si les deux parties du récit ont été citées dans un ordre chronologique inverse, ce qui a été cité en second lieu fait référence à ce qui a été cité en premier lieu, il s’agit bien d’un même récit mais il y a eu deux blâmes. Et la sagesse réside dans ce fait : c’est pour dire qu’il y a deux blâmes même s’il y a un seul récit.

Et il a été dit que ce récit indique que celui qui veut avoir son cœur éveillé par le « mouchaahaddaat » : c’est un terme utilisé par les soufis qui indique un sentiment dans le cœur que c’est Dieu le Créateur de toute chose. Si quelqu’un fait une chose, en réalité, c’est Dieu Qui crée cet acte chez cette personne. Celui qui veut atteindre cet état a besoin de combattre ses passions, d’aller à l’opposé des penchants de son âme. Et ceci est un exercice très difficile.

Il y avait parmi les fils d’Israa’iil un homme riche. Son neveu était très attaché à l’argent, au point d’être obnubilé par l’argent. Il s’est mis à réfléchir au moyen d’obtenir la fortune de son oncle paternel. Alors il l’a tué. Il a maquillé le crime : il a déposé le corps de la victime devant la maison de gens qui n’avaient rien à voir. Il les a accusés du meurtre et eux, se sont révoltés en clamant leur innocence. D’autre part, le clan du meurtrier s’est révolté également car ils ne savaient pas que c’était le neveu qui avait fait cela ; il a même failli avoir un conflit entre les deux clans. Alors certains ont dit : « il y a parmi nous le prophète de Dieu. Allons le voir, il va nous indiquer comment faire ». Ils ont informé Mouuçaa ^alayhi s-salaam du récit. Allaah a révélé à Mouuçaa de leur dire d’égorger une vache puis de frapper le corps du défunt avec une partie de cette vache. Ils ont fait. Allaah a fait ressusciter le mort qui a parlé et a dit que c’était son neveu qui l’avait tué.

L’amour de l’argent entraine à cela et pire que cela. Vous trouvez des familles qui s’entretuent à cause d’un héritage constitué de murs et de terres et d’argent. Le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a recommandé que le musulman ne regarde pas celui qui a plus d’argent que lui mais qu’il regarde plutôt celui qui a moins que lui.

Et la louange est à Allaah Dont les grâces ne sont pas énumérées. Et il y a des grâces visibles et des grâces que nous ne voyons pas. Par exemple, les djinns, nous ne les voyons pas quand ils nous attaquent et pourtant, Dieu a fait qu’il y a des anges qui nous protègent. On ne se rend même pas compte de cela et on échappe à leur nuisance. Et il y a des grâces qui sont visibles : on se lève, on a de quoi manger, dormir, se vêtir. Les grâces que Dieu nous accorde sont multiples et que Dieu honore et élève davantage en degrés notre maitre MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Et la plus grande des grâces c’est la grâce de l’islam. Celui qui a eu la grâce de l’islam a eu un bienfait éminent. Et le plus éminent des sujets de l’islam est de connaitre la croyance conformément à ses fondements.

verset 74 : Puis vos cœurs se sont endurcis après cela. Ibnou l-Jawziyy a expliqué dans son tafsir : Ibraahiim, le fils de As-Sarii^ a dit « Qaçat » dans la langue signifie que vos cœurs sont devenus durs et la dureté du cœur est une image qui indique le manque de douceur et de miséricorde dans le cœur et le manque de crainte.

Vos cœurs sont devenus comme de la pierre. Après ce qui, normalement, adoucit les cœurs. Mais leurs cœurs se sont endurcis après ce qui aurait dû les adoucir. Leurs cœurs ont refusé l’exhortation. Malgré ce qu’ils ont vu, leurs cœurs ont refusé de tirer les moralités. Après la résurrection de cette victime ou après tous les signes qu’ils ont vus.

Ou encore plus dur que la pierre. Celui qui aura connu l’état de leurs cœurs les aura comparés à de la pierre ou à une substance qui est encore plus dure que la pierre comme le fer.

Or il y a parmi les pierres celles qui se fissurent et qui laissent jaillir des fleuves d’eau. Tout cela pour indiquer combien leurs cœurs sont devenus très durs. Même parmi les pierres, il y en a qui laissent jaillir des fleuves d’eau.

Et il y a parmi les pierres celles qui se fissurent et qui laissent jaillir de l’eau. Le terme cité ici est « yach-chaQQaQou » pour indiquer le fait de se fissurer. A l’origine c’était « yatachaQQaQou » mais il y a un idghaam entre le « taa’ » et le « chiin » et le mot devient « yach-chaQQaQou. C’est-à-dire qu’il y a parmi les pierres celles qui ont des grandes fissures par lesquelles il y a de l’eau qui coule en grande quantité. Et il y a parmi les pierres celles qui se fissurent en longueur ou en largeur. Et l’eau jaillit à partir de la pierre également. Tandis que leurs cœurs sont durs, ils ne sont pas touchés par l’exhortation.

Il y a parmi elles (les pierres) celles qui tombent par crainte de Dieu.

Il a été dit que c’est un sens figuré qui indique que ces pierres sont soumises à la volonté de Dieu et à l’ordre de Dieu et que les pierres ne s’abstiennent pas de ce que Dieu a voulu qu’il leur arrive. Dieu a voulu qu’elles chutent et elles chutent. Alors que les cœurs de ces gens-là ne sont pas soumis à Dieu. Ils ne font pas ce que Dieu leur a ordonnés.

Il a été dit que c’est un sens propre : il y a des rochers qui étaient en haut des montagnes et Dieu crée en eux un discernement et une vie et ils tombent par crainte de Dieu. Pour faire suite à cette explication, ce n’est pas une condition pour la création de la vie et du discernement dans un corps, que ce corps ait un aspect particulier, selon les sunnites. C’est conformément à cette explication que nous comprenons le verset de sourate al-Hachr qui signifie : « si Nous avions révélé ce Qour’aan sur une montagne, tu la verrais fissurée, emplie de crainte envers Dieu ». C’est-à-dire que Dieu, s’Il veut, Il crée la vie dans des objets inanimés. Dieu énumère qu’il y a parmi les pierres celles qui se fissurent, celles qui laissent couleur de l’eau sous forme de rivières, celles qui laissent couler de l’eau en quantités, celles qui tombent par crainte de Dieu. Et eux, leurs cœurs sont durs, ils n’ont pas de crainte de Dieu.

Et le chaykh que Dieu lui fasse miséricorde, a dit que l’avis qui est correct, est que Dieu a créé dans ces pierres la crainte de Dieu, véritable. Dieu crée la perception sensorielle dans des objets inanimés. Certains objets, Dieu crée en eux un ressenti et une crainte. Mais les humains n’entendent pas le tasbiiH des objets inanimés. Par exemple, on peut citer l’exemple des cailloux qui faisaient le tasbiiH. Habituellement, les humains ne l’entendent pas, sauf les gens qui ont un degré particulier et que Dieu spécifie par cela et ceux pour lesquels Il a voulu cela ; ce n’est pas une condition que ce soit un saint.

Ce qui témoigne de cela est ce qui est arrivé à Abouu Mouslim al-Khawlaaniyy que Allaah l’agrée. Il avait une soubHah à la main ; quand il s’est assoupi, il a trouvé sa soubHah qui tournait toute seule dans sa main et elle disait ce qui signifie : « Ô Allaah, Tu es exempt d’imperfection Toi Qui fais pousser les plantes et Tu es Celui dont l’existence n’a pas de fin ». Ceci est un prodige qui est arrivé à ce saint. « Daa’iman th-thabaat » ne signifie pas que Dieu est Celui Qui ne bouge pas, parce que le mouvement et l’immobilité sont des caractéristiques de corps et Dieu n’est pas un corps.

Les caractéristiques des corps sont nombreuses comme le mouvement, l’immobilité, le fait d’être en contact, d’être séparé, de se réunir, la couleur, la chaleur, la froideur, l’humidité, la sécheresse, le changement d’une caractéristique à une autre, la diminution, l’augmentation. Les corps changent et les caractéristiques des corps changent également. L’être humain a un corps avec des caractéristiques ; une science, une puissance, une volonté. Et ses caractéristiques changent, elles augmentent et elles diminuent. Elles sont entrées en existence. Elles ne sont pas éternelles. Notre corps a un début donc nos caractéristiques changent. Dieu est exempt de tout cela. Dien n’est pas un corps et Il n’a pas les caractéristiques des corps. Le corps a deux catégories : les corps palpables que l’on peut saisir avec la main comme la pierre et les corps impalpables que l’on ne peut pas saisir avec la main comme l’obscurité. Ils sont entrés en existence. Dieu leur a donné l’existence après leur inexistence. Également les caractéristiques des corps sont entrées en existence. La connaissance de l’être humain augmente et diminue au point que quelqu’un peut perdre toutes ses connaissances. Quant à Dieu, Il n’est un corps et Il ne change pas. Il ne passe pas d’un état à un autre. La volonté de Dieu ne change pas. La croyance en l’unicité est de faire l’absolue différence entre le Créateur Qui ne change pas et la créature qui change.

Et Allaah, il ne Lui échappe pas ce que vous faites. Ici ce n’est pas une simple information, mais c’est une menace de châtiment ; c’est-à-dire : attention, ce que vous faites sera comptabilisé, il n’échappe pas à Dieu ce que vous faites.

Verset 75 : est-ce -que vous espérez donc (parole adressée au Messager de Dieu et aux croyants).

Qu’ils croient : c’est-à-dire à votre appel et qu’ils répondent à votre appel

Alors qu’il y avait un groupe d’entre eux c’est-à-dire leurs prédécesseurs

Ils entendaient la parole de Dieu : il s’agit ici de la Torah.

Ensuite ils la déformaient : ils ont falsifié la description du Messager de Dieu puisque dans la Torah d’origine, la venue du Messager de Dieu avec sa description était mentionnée. Et ils ont falsifié les jugements concernant l’adultère. Car celui qui avait commis la fornication tout en ayant consommé auparavant un mariage valable subissait la lapidation, dans la Torah. Mais eux, ils ont renié ce jugement et ils ont appliqué un autre jugement. Alors qu’une partie d’entre eux avaient entendu la Torah et ils l’avaient falsifiée.

Après l’avoir bien comprise, il ne s’agissait pas d’une mauvaise compréhension de leur part.

Et eux, ils savent. Que ce sont des menteurs, des calomniateurs. Ils faisaient cela en connaissance de cause. Ce n’était pas par ignorance.

Le sens du verset 75 est que, si ceux à qui vous vous adressez pour les appeler à l’islam, refusent l’appel à l’islam et font preuve de mécréance, il y a eu parmi leurs prédécesseurs ceux qui avaient refusé l’appel à l’islam et qui avaient fait preuve de mécréance. C’est-à-dire qu’il y a une antériorité à cela. Vous êtes confrontés à ce comportement de la part de ceux qui refusent l’islam, qui altèrent les textes. Sachez qu’avant eux, leurs prédécesseurs avaient agi de la même manière.

Verset 76 : et lorsqu’ils (ce sont soit les hypocrites soit les yahouud) rencontraient ceux qui sont sincères et véridiques parmi les compagnons de MouHammad ^alayhi s-salaam.Quand ces hypocrites rencontraient les compagnons du prophète,

Ils leur disaient : nous avons cru (que vous êtes sur la vérité et que MouHammad est l’envoyé dont l’annonce a été faite).

Et lorsqu’ils se retrouvaient seuls à seuls avec eux c’est-à-dire lorsque ceux qui n’ont pas été hypocrites et qui déclaraient leur mécréance retrouvaient les autres c’est-à-dire ceux qui étaient hypocrites,

Ils leur disaient (à titre de reproche) :

Est-ce que vous les informez (les compagnons de MouHammad ^alayhi s-salaam) de ce que Dieu vous a accordé comme connaissance ? C’est-à-dire de ce que Dieu vous a indiqué dans la Torah en tant que description de MouHammad ^alayhi s-salaam.

Pour qu’ils retiennent ce que vous leur dites comme argument contre vous au jour du jugement ? Regardez leur stupidité. Ils leur disaient : comment informez-vous les compagnons de MouHammad qu’effectivement Dieu a décrit MouHammad dans la Torah ? Parce que si vous leur dites cela, ils vont avoir un argument contre vous au jour du jugement. Vous considérez que les compagnons de MouHammad vont débattre avec vous au jour du jugement et qu’ils vont vous dire : vous n’avez pas voulu croire au Prophète MouHammad alors que vous aviez su qu’il était décrit dans votre Livre. Et donc ils vont retenir cet argument contre vous au jour du jugement. Et ce sont les mécréants qui déclaraient leur mécréance parmi les yahouud qui ont dit cela aux hypocrites.

Afalaa ta^Qilouune

Verset 77 : ne savent-ils donc pas que Dieu sait ce qu’ils disent en cachette et ce qu’ils disent au grand jour. Dieu sait tout ce qu’ils disent à voix basse et ce qu’ils montrent au grand jour, c’est-à-dire le fait qu’ils cachent leur mécréance et qu’ils montrent au grand jour leur foi.

Verset 78 : et il y a parmi eux (les yahouud) ceux qui ne savent pas écrire Et « al-oummiyyou » est celui qui ne sait ni lire ni écrire.

Qui ne connaissent pas le Livre c’est-à-dire la Torah.

Et ils ne prennent que ce qu’ils souhaitent : comme le fait que Dieu leur pardonne ou leur fasse miséricorde, que le feu ne les touche que quelques jours seulement. Ou ils ne savent que des mensonges montés de toutes pièces, fomentés par leurs prétendus savants. Et ils les ont acceptés par imitation

Alors qu’en réalité ce ne sont que des conjectures. Ce ne sont que des idées dans leur têtes, qui ne sont pas fondées ; ils ne savent pas ce qu’il y a dans la Torah comme annonce du statut de prophète de MouHammad et ils renient cela par simple conjecture. ( hypothèse).

Verset 79 : et malheur. Ibnou Hibbaan a cité que « al-wayl » est une valléeen enfer qui a une profondeur de quarante automnes.

A ceux qui écrivent le Livre (falsifié) de leurs mains. Ici « de leurs mains » indique une insistance, c’est un sens figuré qui montre une insistance, que c’est bien eux qui l’ont fait.  Ils écrivent le livre falsifié.

Puis ils disent que c’est ce que Dieu a révélé. Ceci pour le vendre et avoir un peu d’argent.

Et malheur à ceux pour ce qu’ils ont écrit de leurs mains et wayl à eux pour ce qu’ils ont acquis comme soudoiement. Ils se sont faits payer pour altérer et changer le Livre révélé. (La Torah).

Ce verset a été révélé à propos des gens du Livre. Ils sont appelés les gens du Livre parce qu’ils disent suivre un livre, ils prétendent suivre un livre. Mais ce livre est falsifié. Ils s’appellent gens du livre et ils s’appellent également mécréants. Il y a un verset qui signifie : « ô vous gens du Livre, pourquoi mécroyez-vous en Dieu ? » Dieu les a appelés gens du Livre et Il les a appelés mécréants également. Donc ce verset a été descendu à propos des gens du Livre qui ont modifié et altéré la Torah et qui ont changé la description du Prophète MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. Ceci est l’explication de ibnou ^Abbaas et de Qataada.

Et Az-Zajjaaj a dit que le mot « al-wayl » est un mot que les Arabes utilisent pour tous ceux qui sont allés à leur propre perte. Et celui qui est dans une épreuve dit cela également.

Et à l’origine, dans la langue le mot « wayl » signifie le châtiment et la perdition.

Les savants ont dit qu’il y a dans ces versets 78 et 79 ceux qui se sont entêtés en ayant falsifié le Livre, en connaissance de cause. Eux savaient ce qui était correct et ils ont falsifié le Livre. Et il y a ceux qui les ont suivis parmi les gens du commun. Ils n’avaient pas de connaissance du Livre et ils les ont suivis par imitation dans leur égarement.

Verset 80 : ils ont dit le feu de l’enfer, nous n’y resterons que quelques jours.

Selon eux, c’était pendant quarante jours qui correspond à la durée pendant laquelle ils se sont mis à adorer le veau. Ils ont dit : « nous sommes un peuple élu, notre châtiment en enfer ne durera que quarante jours pour nous ».

Et il y a une autre explication d’après Moujaahid que Dieu l’agrée : ils ont dit que le bas monde dure 7.000 années et qu’eux seront châtiés un jour pour chaque mille années, donc selon eux, ils seront châtiés sept jours.

Dis -leur (ô MouHammad) est-ce que Dieu S’est engagé à ne vous châtier que cette durée-là uniquement ?

Auquel cas Dieu ne manque pas à Sa promesse : c’est-à-dire que si Dieu vous a promis cela, Il ne manque pas à Sa promesse

Ou alors vous dites au sujet de Dieu ce que vous ne savez pas. C’est-à-dire que vous prétendez des choses que vous ne connaissez pas au sujet de Dieu.

verset 81 : ah que si ! On emploie balaa pour dire « ah que si » après une négation. C’est une confirmation qui vient après une négation. Ici, ils ont nié que le feu les touchera.

Celui qui acquiert une mauvaise œuvre. Ibnou ^Abbaas a dit que la mauvaise œuvre dont il est question ici est une association à Dieu, c’est-à-dire une mécréance. Et Moujaahid a expliqué également comme cela.

Ses péchés l’ont entouré de toutes parts. C’est-à-dire qu’il n’a plus aucune issue pour être sauvé, c’est-à-dire qu’il est mort sur sa mécréance, il est mort sur son association à Dieu. Tandis que celui qui est mort croyant, il aura accompli le plus éminent des actes d’obéissance et c’est la foi en Dieu et en Son Messager. Et ses mauvaises actions ne vont pas l’englober de toutes parts.  Il n’est donc pas concerné par ce texte. Par cette explication, il y a une annulation de l’attachement des mou^tazilah et des khawarij au sens apparent de ce texte-là. (Ils disent que celui qui meurt chargé d’un péché va en enfer et les mou^tazilah ont même innové en disant que celui qui commet un péché restera éternellement en enfer et on ne l’appelle ni croyant ni mécréant mais il a un statut entre les deux). Or ce verset parle de celui qui est noyé dans ses péchés, en plus d’être mécréant.

Et il a été dit que le sens de ce verset 81 est que ses péchés se sont emparés de lui tout comme un ennemi s’empare de sa proie et qu’il n’a pas pu échapper à ses péchés par le repentir.

Ce sont eux les gens de l’enfer qui y resteront éternellement. Les mou^tazilah disent : ça c’est la preuve que même s’il était croyant, il va rester éternellement en enfer. Les savants ont dit : il était mécréant et en plus, il était déjà mécréant. Quant aux khawarij, ce sont ceux qui déclarent mécréants les musulmans qui commettent un péché. Leurs héritiers actuellement sont ceux qui suivent sayyid QouToub.

Verset 82 : et ceux qui ont été croyants et qui ont accompli les bonnes œuvres, ceux-là seront les gens qui iront au paradis. Ils y resteront éternellement.

Verset 83 : et Nous avons l’engagement et la promesse des descendants d’Israa’iil, de n’adorer que Dieu. Allah a pris des descendants d’Israa’iil la promesse de n’adorer que Dieu. La forme de construction de la phrase se présente comme une information mais en réalité c’est un ordre. Cela signifie : « n’adorez que Dieu ». C’est une forme qui est beaucoup plus explicite dans l’ordre et dans l’interdiction. L’obéissance à cette information a été rapide puisque c’est comme si on informe de quelque chose qui est déjà réalisé.

Et ce qui renforce cette explication, c’est une autre récitation (celle de Oubay) où il ne dit pas « laa ta^boudouuna » mais il dit « laa ta^boudouu » parce que «« laa ta^boudouuna » est une forme affirmative alors que « laa ta^boudouu » est un ordre. Donc cette deuxième récitation confirme le sens donné à la première récitation.

Et il y a une autre récitation où il est récité « laa ya^boudouuna ». Et c’est le même sens que précédemment.

Et soyez bienfaisants envers vos parents. Cette phrase est subordonnée à la précédente.

Et agissez-en bien avec les proches parents et avec les orphelins. L’orphelin est celui qui a perdu son père alors qu’il n’a pas atteint la puberté. Le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit dans un Hadiith rapporté par Abouu Daawouud ce qui signifie : « on n’appelle plus l’enfant orphelin à partir de la puberté ».

Et envers les pauvres : celui qui est dans le besoin.

Et dites aux gens de belles paroles : quand vous parlez, dites des paroles qui sont belles en soi.

Accomplissez la prière, acquittez-vous de la zakaat mais vous n’avez pas tenu vos engagements.

Ce verset s’adresse aux descendants des fils d’Israa’iil qui n’ont pas respecté l’engagement qu’ils avaient pris.

Excepté un faible nombre d’entre vous. Et il a été dit qu’il s’agit de ceux qui étaient croyants parmi les descendants des fils d’Israa’iil.

Et vous vous détournez. Vous êtes des gens qui se détournent c’est-à-dire qui ont l’habitude de ne pas tenir leurs promesses.

Verset 84 : et Nous vous avons fait promettre de ne pas vous entretuer et de ne pas vous chasser les uns les autres de vos lieux de résidence. C’est-à-dire de faire en sorte qu’il n’y ait pas de conflit de sorte à ce que vous vous chassiez les uns les autres. Le mot « anfouçakoum » signifie vous-mêmes. An-Naçafiyy a considéré qu’autre que la personne, c’était comme si c’était elle-même. Et ceci a lieu quand il y a un lien entre elles, soit un lien d’origine parce qu’ils sont des descendants d’Israa’iil, soit un lien de religion. Et il a été dit que si quelqu’un tue quelqu’un d’autre, c’est comme s’il s’était tué lui-même puisqu’il va y avoir l’application de la loi du talion et qu’il sera exécuté pour ce meurtre.

Ibnou l-Jaouziyy a donné une explication pour ce verset 84 : ne faites pas de conflits qui mènent à l’effusion du sang et ne vous chassez pas les uns les autres de vos lieux de résidence pour prendre les villes des autres. Rapporté de ibnou ^Abbaas.

As-Souddiyy a rapporté d’après son chaykh a dit que la tribu de QourayDah (qui vient des descendants d’Israa’iil) était alliée de la tribu de al-Aws (qui est une des deux principales tribus arabes de Médine) et la tribu d’an -NaDiir (qui était descendant d’Israa’iil) était alliée à la tribu des Khazraj (qui était la deuxième tribu de Médine). Donc les gens de QourayDah combattaient leurs cousins d’an-NaDiir. Les vainqueurs prenaient le butin avec des prisonniers et les vaincus payaient une rançon pour récupérer leurs soldats. Alors les Arabes se moquaient d’eux, ils leur disaient : comment vous les combattez et après, vous payez une rançon pour les libérer. Alors ils disent : nous avons reçu l’ordre de les libérer et il nous a été interdit de les tuer. C’est-à-dire que quand on fait un prisonnier, on a reçu l’ordre d’accepter la rançon pour le libérer mais on ne le tue pas. Les Arabes leur ont dit : mais alors pourquoi vous combattez-vous ? Ils ont dit : nous ne voulons pas que nos alliés soient humiliés. Donc c’était leur alliance qui les amenait à se combattre les uns les autres.

Allaah les a rabaissés par Sa parole qui signifie « vous vous tuez vous-mêmes et vous vous faites sortir de vos maisons jusqu’à la parole qui signifie croyez-vous donc en une partie du Livre et vous ne croyez pas en une autre partie ». C’était le cas des descendants d’Israa’iil, ils croyaient en une partie de la Torah et ne croyaient pas en une autre. La partie en laquelle ils croyaient était « et payez une rançon pour récupérer les prisonniers ». Et la partie en laquelle ils n’avaient pas cru était l’interdiction de se combattre.

Puis vous avez reconnu la promesse qui a été retenue de votre part : c’est-à-dire que vous avez reconnu que vous deviez tenir vos engagements.

Et vous en êtes témoins : c’est-à-dire si on dit que quelqu’un avoue certaines choses et il est témoin de son aveu. Ou alors cela veut dire : vous êtes témoins, vous autres yahouud descendants d’Israa’iil de la reconnaissance de vos prédécesseurs qui ont reconnu cet engagement.

Verset 85 : et après (cette promesse et cet engagement) vous vous entretuez (malgré cela) et vous vous chassez les uns les autres de vos résidences. Vous vous entraidez les uns les autres pour cela. Le verbe « taDhaaharouun » signifie vous vous adossez, c’est comme si quelqu’un prend appui sur le dos d’un autre pour avoir plus de force pour pousser quelque chose. C’est un sens figuré pour dire que vous vous entraidez les uns contre les autres.

En faisant preuve de péché et d’injustice.

Et si vous faites des prisonniers, vous acceptez la rançon. Ils acceptent de l’argent pour libérer quelqu’un.

Alors que cela est interdit pour vous de faire sortir les gens pour les tuer. Allaah dénonce leurs agissements en leur disant : est-ce que vous croyez donc en des parties du Livre à savoir la libération des prisonniers moyennant une rançon et vous ne croyez pas en une partie du Livre à savoir l’interdiction de combattre et de chasser les gens de chez eux. AS-Souddiyy a dit : Dieu a pris d’eux quatre engagements : de ne pas s’entretuer, de ne pas se chasser les uns les autres, de ne pas faire des alliances entre eux contre d’autres, l’obligation de payer la rançon pour libérer un prisonnier. Ils se sont détournés de tout, hormis le paiement de la rançon.

Quelle sera alors la rétribution de celui d’entre vous qui fait cela ? Cela fait référence au fait de croire en une partie du Livre et de ne pas croire en une autre partie du Livre. Ici c’est une menace.

Si ce n’est une humiliation dans le bas-monde. Allaah le dévoilera, ce sera un scandale pour lui et il sera humilié.

Et au jour du jugement, ils seront ramenés au pire des châtiments. C’est-à-dire un châtiment qui ne comporte ni repos, ni joie ou bien un châtiment qui est pire que le châtiment du bas monde.

Et rien de ce que vous faites n’échappe à Allaah. Allaah sait tout ce que vous faites.

verset 86 : ceux qui ont acheté le bas monde en payant l’au-delà c’est-à-dire qu’ils ont préféré le bas-monde au détriment de l’au-delà, comme quelqu’un qui achète quelque chose, il a le prix dans sa main mais il va donner ce prix pour obtenir l’objet qu’il va acheter. Eux, ils ont été comparés à des gens qui ont acheté le bas monde, ils ont préféré le bas monde au lieu de l’au-delà.

Le châtiment ne leur sera pas allégé et personne ne les soutiendra. C’est-à-dire que personne ne va payer à leur place pour qu’ils obtiennent l’au-delà. Ils n’auront pas l’au-delà car ils n’ont pas œuvré pour cela.

Verset 87 : et Nous avons accordé à Mouuçaa le Livre c’est-à-dire la Torah dans sa totalité en une seule fois c’est-à-dire qu’il l’a reçue entièrement sur des tablettes lorsqu’il est parti pour recevoir la révélation de la part de Dieu.

Et Nous l’avons fait suivre par d’autres prophètes. C’est-à-dire que Dieu a envoyé après lui de nombreux messagers. Et ce sont Youucha^ et ‘Ichmaawiil, Cham^ouun, Daawouud, Soulaymaan, Cha^yaa’, Armiyaa’, HisQiil, Ilyaas, al-Yachaa’, Youunous, Zakariyyaa, YaHyaa, et d’autres, que Dieu les honore davantage en degrés. Entre Mouuçaa et ^Iiçaa, il y a eu beaucoup de prophètes.

Et Nous avons accordé à ^Iiçaa fils de Maryam des preuves claires. C’est comme si ces preuves étaient au service de Jésus et il s’agit de miracles éclatants, comme la résurrection des morts ou le fait de guérir celui qui était aveugle de naissance, comme le fait de soigner celui était lépreux, et aussi d’annoncer des choses qui étaient cachées, comme quand Jésus disait aux gens : « vous avez mangé telle chose hier, vous avez caché telle chose en provision ». C’était des miracles que Dieu lui avait accordés. Et le miracle constitue la preuve que celui qui prétend être un envoyé de Dieu est réellement un envoyé de Dieu. C’est comme si Dieu nous dit : cet homme qui est envoyé de Ma part, il est véridique, puisque Je lui ai accordé cette chose extraordinaire qui est en conformité avec ce qu’il dit, donc croyez-le et suivez-le.

Et Nous l’avons appuyé par « rouuHou l-Qoudouç » 

Al-Qoudouç signifie la pureté et rouuHou ici ne signifie pas âme mais cela signifie Jibriil. Donc Dieu dit : Nous avons appuyé Jésus par Jibriil et cette explication est celle d’ibnou Abbaas, de Qataada. Jibriil est le président des anges, il a une âme pure. Allaah l’a envoyé pour soutenir Jésus dans son message.

Ou bien « Nous l’avons soutenu par Jibriil ^alayhi s-salaam car Jibriil amène la révélation ». Et la révélation c‘est ce qui donne la vie au cœur.

Grâce à l’envoi des prophètes, les gens ont un sens à leur vie, ils savent pourquoi ils sont là, ce qu’ils recherchent. Ce n’est pas comme ceux qui vivent comme des animaux dont le besoin est de se nourrir, se reproduire, lutter contre le froid, le chaud. Certains élèvent leurs enfants comme s’ils avaient un élevage de poules. Mais ils ne pensent pas que la vie qui compte c’est la vie de l’au-delà. Parce que cette vie du bas monde a un terme. Ceux qui sont dotés de raison devraient être exhortés par ceux qui nous ont précédés. Ceux-là sont tous morts maintenant. Donc ce qui compte c’est la vie de l’au-delà, mais la vie de l’au-delà on n’aurait pas pu la connaitre s’il n’y avait pas eu les prophètes qui ont été envoyés par Dieu pour nous avertir qu’après cette vie du bas-monde, il y a une autre vie que celle-ci et qui n’aura pas de fin. Et les gagnants dans cette autre vie sont ceux qui auront suivi les prophètes dans cette vie d’ici-bas. Et les perdants seront ceux qui n’auront pas suivi les prophètes dans cette vie d’ici-bas.

Dieu a soutenu Jésus par l’envoi de Jibriil, car quand les yahouud étaient venus pour le tuer, Dieu lui a envoyé l’ange Jibriil pour l’élever au ciel. Actuellement Jésus vit au deuxième ciel, il n’est pas crucifié mais il est vivant puis il va redescendre.

Autre explication de « rouuHou l-Qoudouç » : c’est l’Evangile. Dieu a accordé l’Evangile à Jésus tout comme Il a accordé le Qour’aan à MouHammad.

Ou une explication : c’est le fait que Dieu a soutenu Jésus ^alayhi s-salaam en lui donnant à connaitre le nom éminent de Dieu par lequel il ressuscitait les morts, en l’évoquant.

Est-ce -que chaque fois qu’un messager vous est envoyé et qu’il vous amène des choses qui ne correspondent pas aux penchants de votre âme. Chaque fois qu’un messager est envoyé avec une loi qui ne correspond pas à vos passions

Vous faites preuve d’orgueil. C’est-à-dire que vous rejetez le message du Messager, vous refusez de l’accepter.

Un groupe d’entre vous dément l’envoyé. Cette parole est adressée aux mécréants des descendants des fils d’Israa’iil, les yahouud. Tout comme ils ont démenti Jésus, ils ont démenti MouHammad. La plupart d’entre eux n’ont pas voulu suivre Jésus quand il a été envoyé et la plupart d’entre eux n’ont pas voulu suivre MouHammad quand celui-ci a été envoyé.

Et un autre groupe d’entre vous tue le prophète. Comme Zakariyyaa et YaHyaa. Les prophètes sont les meilleures des créatures de Dieu et pourtant, Dieu a fait que des mécréants les tuent. Pour les prophètes, c’est une augmentation en degrés et pour les assassins, c’est une mécréance et donc un châtiment en enfer qui les attend. Dieu fait ce qu’Il veut de ce qui Lui appartient. Ce n’est pas parce qu’une personne subit une injustice que Dieu n’agrée pas cette personne.

« fa fariiQan kadh-dhabtoum » : ici le verbe est au maaDiyy c’est-à-dire un temps accompli et « wa fariiQan taQtoulouun » : ici le verbe est au mouDaari^, l’inaccompli c’est-à-dire que ça peut être utilisé au présent et au futur. Alors qu’il s’agit de Zakariyyaa et de YaHyaa qui ont déjà été tués.

C’est pour indiquer la ponctuation dans la phrase.

Ou une autre explication : il y a un groupe parmi vous, les yahouud, qui essaie de tuer MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam. C’est la raison pour laquelle le verbe est au mouDaari^, c’est parce que vous essayez de le faire aussi. Mais Allaah le préserve. C’est pour cela qu’ils ont mis du poison dans le mouton qu’il a mangé.

Il ne faut pas croire qu’il a été fait de la sorcellerie au Prophète.

Celui qui veut se préserver de la sorcellerie avant qu’elle ne se produise, qu’il récite sourate al-’ikhlaaç et les deux mou^aawwidhaat matin et soir, trois fois chacune. Celui qui persévère sur cette pratique, la sorcellerie n’aura aucun effet sur lui. Et combien de maladies ont été guéries par la cause de ces sourates !!

Ici, Allah leur fait un blâme.

Verset 88 : ils ont dit : nos cœurs sont comme recouverts d’une couche. C’est une métaphore pour indiquer que la parole du Prophète ne pénètre pas leurs cœurs. Leurs cœurs sont recouverts d’une couche qui empêche les paroles du Prophète de les atteindre.

Une autre explication : ils ont prétendu que leurs cœurs étaient des réceptacles de science et donc qu’ils n’avaient pas besoin, grâce à ce qu’ils possédaient, d’avoir le message de notre prophète. Et ceci est de l’orgueil.

Une autre explication : ils disent au prophète : si ce que tu nous as amené était vrai, nous aurions accepté.

Allaah les a maudits en raison de leur mécréance. C’est une réplique à ces gens-là parce que Dieu leur apprend que leurs cœurs ne sont pas recouverts d’une couche. Leurs cœurs sont créés comme les autres. Quand ils sont nés, ils avaient cette prédisposition pour accepter la vérité.  Mais Il les a chassés de cela en raison de leur mécréance et de leur égarement. Dieu les a maudits en raison de leur mécréance et de leur égarement.

Peu d’entre eux sont des croyants. Ils ne croient pas beaucoup, ces gens-là. Ils croyaient en une partie du Livre et pas en l’autre. Ce qui les arrange, ils le suivent et ce qui ne les arrange pas, ils le rejettent.

Et il a été dit que « Qaliil » ici signifie « pas du tout ». Ils n’ont pas du tout été croyants.

Le mot « Qaliil » dans la langue arabe signifie « peu » et très rarement, il signifie « pas du tout ».

Verset 89 : lorsqu’il leur est parvenu. Lorsqu’il est parvenu aux Yahouud

Un Livre de la part de Dieu : et il s’agit du Qour’aan

Qui confirme ce qu’ils avaient avec eux. Qui est en conformité avec la Torah et qui ne la contredit pas.

Et ils recherchaient la victoire contre les associateurs par le Prophète MouHammad. Ils disaient « ô Allaah donne-nous la victoire par le prophète envoyé à la fin des temps dont la description existe dans la Torah ». Donc ils faisaient le tawassoul par le prophète MouHammad.

Mais quand il est venu, ils ne l’ont pas suivi, ils ont mécru en lui.

Vous voyez comment ils se contredisent. C’est l’orgueil, que Dieu nous en préserve.  Car la venue du Prophète MouHammad avait été annoncée dans les livres révélés authentiques, avant qu’ils ne soient falsifiés. Les yahouud disaient à leurs ennemis : « bientôt, il y aura un prophète qui va confirmer la véracité de ce que nous disons et nous allons combattre à ses côtés, tout comme les combats de ^Aam et de Iram, des peuples anciens ». Et aussi par souci de conservation du pouvoir.

Que Dieu maudisse les mécréants. C’est une malédiction sur les descendants de ces fils d’Israa’iil qui ont mécru en le prophète MouHammad. C’est une malédiction en raison de leur mécréance.

Verset 90 : quelle mauvaise chose ils ont faite : le bas-monde ne vaut pas la peine d’être acheté en payant l’au-delà.

Le fait de mécroire en ce que Dieu a révélé : c’est-à-dire le Qour’aan. Ils ont mécru au Qour’aan.

Par envie du fait que le Prophète a reçu la révélation de la part de Dieu. Ils ont envié le prophète parce qu’il a reçu la révélation de la part de Dieu. Au lieu de le suivre, ils étaient jaloux de lui parce que c’est lui qui a reçu la révélation et non pas eux. Ceci par injustice de leur part :c’est par envie et jalousie de leur part et pour demander ce qui n’est pas à eux. Pour justifier le fait de ne pas suivre le prophète Mouhammad, ils ont prétendu que le dernier prophète qui devait venir était un descendant d’Israa’iil.

Allaah fait descendre de Sa grâce la révélation à qui Il veut parmi Ses esclaves : en l’occurrence ici il s’agit de notre maitre MouHammad.

Ils méritent un châtiment après un châtiment :

 Ils méritent des châtiments successifs parce qu’ils ont mécru au prophète de la vérité, notre maitre MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, ils ont fait preuve d’injustice envers lui.

Ou bien parce qu’ils ont mécru au Prophète MouHammad après avoir mécru en Jésus.

Ou bien parce qu’ils ont dit qu’^Ouzayr est le fils de Dieu et ils ont dit que Dieu est avare et d’autres paroles encore de mécréances.

Wa lil-kaafiriina ^adhaaboun mouhiin

verset 91 : et s’il leur est dit (aux yahouud qui viennent d’être mentionnés dans les versets précédents)

Croyez-en ce que Allaah a fait descendre. C’est-à-dire le Qour’aan. Ou bien tout livre qu’Allaah a révélé à Ses prophètes.

Ils vont répondre : nous croyons en ce qui nous a été révélé. C’est-à-dire la Torah qui a été descendue sur Mouuçaa.

Et ils mécroient en ce qui est venu après. Donc ils ont mécru non seulement au prophète MouHammad mais ils ont mécru au prophète ^Iiçaa ^alayhi s-salaam.

Or ce qui est révélé après la Torah confirme la véracité de la Torah. C’est-à-dire l’évangile et le Qour’aan confirment la véracité de la Torah. C’est-à-dire que ce n’est pas quelque chose qui est contradictoire avec la Torah. Et il y a en cela une réplique. Comme ils ont mécru en ce qui est conforme à la Torah, c’est comme s’ils ont mécru en la Torah. Ils mentent quand ils disent : « nous, nous croyons en la Torah mais nous ne croyons pas en ce qui vient après ». Mais ce qui est venu après est conforme à la Torah. Donc s’ils mécroient en ce qui est conforme à la Torah, c’est comme s’ils mécroient en la Torah.

Dis -leur (ô MouHammad) pourquoi avez-tué vous les prophètes de Dieu auparavant ? Le verbe « tuer » est employé au mouDaari^ (l’inaccompli) mais le sens est l’accompli al-maaDiyy.   Dans la suite du verset, il y a le terme « min Qabl » qui indique le passé. Donc la phrase donne « pourquoi donc avez-vous tué les prophètes de Dieu, auparavant ? ». Auparavant indique le temps avant MouHammad. Ils ont tué beaucoup de prophètes entre Jésus et MouHammad. Le blâme qui leur est adressé est « pourquoi avez-vous tué beaucoup de prophètes auparavant ? » C’est un reproche qui leur est fait alors qu’ils prétendent croire en la Torah. Et la Torah n’autorise pas de tuer les prophètes.

Il a été dit qu’ils ont tué en un jour 300 prophètes en un jour, mais notre chaykh a dit que ce n’est pas authentifié, ce sont les historiens qui disent cela.

Verset 92 : Et Mouuçaa vous a amené les preuves claires. Ce sont les 9 commandements cités dans le verset 101 de sourate al-‘israa’ où Allaah dit ce qui signifie : « Nous avons accordé à Mouuçaa neuf commandements ». Ce sont des commandements qui sont parvenus dans de nombreux livres de Hadiith très célèbres. C’est le Messager de Allaah Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam qui a expliqué quels sont ces neufs signes.

Le chaykh a dit : il nous a été rapporté dans le Jaami^ d’At-Tirmidhiyy (recueil de Hadiith) et le moustadrak de Al-Haakim que deux yahouud sont venus voir le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et ils l’ont interrogé à propos des neufs grands signes. (Les neuf commandements). Ils voulaient vérifier s’il était vraiment le dernier prophète parce que leur but était de cacher les histoires anciennes dans lesquelles ils avaient eu des punitions. Et le Prophète leur a expliqué.

Auparavant, un des deux yahouud a dit à l’autre : « viens on va voir   ce prophète. On va l’interroger à propos des neufs grands signes ». Le deuxième lui a dit : « ne dis le mot « prophète ». S’il entend cela de ta part, il va être heureux ». Cela veut dire qu’ils savent que notre maitre MouHammad est un prophète.

Le premier a dit : « si on l’interroge et qu’il répond aux questions, alors c’est sûr qu’il est un prophète ». Parce qu’ils savent que ce sont des informations qu’eux, ne divulguent pas, ils savent que MouHammad n’a pas appris auprès de quiconque ; donc s’il répond aux questions, c’est une révélation de la part de Dieu.

Et lorsqu’ils lui ont posé la question, il leur a répondu en leur citant quels étaient les neuf commandements :

1/ ne pas attribuer d’associé à Dieu c’est-à-dire ne pas adorer autre que Dieu et l’adoration c’est l’extrême limite de la crainte et de la soumission.

2/ ne pas commettre la fornication

3/ ne pas voler

4/ ne pas aller dénoncer un innocent calomnieusement auprès d’une autorité pour qu’il l’exécute

5/ ne pas commettre la sorcellerie

6/ ne pas faire le Qadhf à l’encontre d’une femme mouHSanah (c’est attribuer la fornication à une femme qui a consommé un contrat de mariage valable)

7/ ne pas consommer le gain usuraire (c’est une des sortes de transactions interdites comme le prêt à intérêt)

8/ ne pas déserter le front (lors d’une attaque)

9/ ne pas faire d’activités le samedi pour vous les yahouud du temps de Mouuçaa (c’était donc spécifique à cette époque-là)

Quand ils ont entendu cela, les deux yahouud ont su que le Prophète avait reçu la révélation : ils lui ont dit : « nous témoignons que tu es un prophète ». Et ils ont alors embrassé les mains et les pieds du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam.

At-Tirmidhiyy a dit que ce Hadiith est Haçan, SaHiiH et il a été rapporté également par Al-Haakim dans des termes proches de ces termes-là et il l’a jugé SaHiiH, authentique.

Ces commandements ont été appelés « bayyinaat » parce que ce sont des ordres extrêmement importants. Et la parole du Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam quand il a dit de ne pas aller dénoncer calomnieusement un innocent à une autorité pour qu’il soit tué, indique l’interdiction de l’espionnage. Cet ordre fait partie des ordres que Dieu a fait descendre dans la Torah à Mouuçaa ^alayhi s-salaam. Allaah a fermement interdit cela aux descendants d’Israël, c’est-à-dire le fait d’aller dénoncer calomnieusement un innocent à une autorité pour qu’il soit tué. Et l’interdiction concerne aussi moins que cela, elle concerne le fait que cet innocent subisse une nuisance de la part de cette autorité. Ce n’est permis à aucun musulman d’espionner un innocent pour aller le dénoncer calomnieusement à ceux qui ont un pouvoir.

Parmi ce qui ce qui a été rapporté dans al-moustadrak par Al-Haakim, il y a ce que le prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit et qui signifie : « celui qui se fait payer pour espionner un musulman, Allaah lui donnera à consommer du feu de l’enfer au jour du jugement ».

Et celui qui, en dénonçant un musulman, en tire une réputation, Dieu fait qu’au jour du jugement, il sera une célébrité en enfer. Et celui qui tire profit de la dénonciation d’un musulman pour s’habiller, Allaah le fera s’habiller au jour du jugement du feu de l’enfer.

Tout cela indique qu’il est interdit d’espionner les musulmans. Celui qui espionne injustement et qui obtient de l’argent par cet espionnage et il consomme cet argent, alors il en sera rétribué au jour du jugement de la juste rétribution. Ainsi Allaah le nourrira au jour du jugement des aliments de l’enfer. Et Allaah a cité les aliments de l’enfer dans le Qour’aan. Il y a un arbre en enfer qui s’appelle « az-zarQouum », son odeur est répugnante et son aspect est extrêmement laid, insupportable. Mais eux, du fait de leur extrême faim, c’est comme s’ils en mangeront malgré eux. Et les anges du châtiment les alimentent de cela.  Et ils auront deux boissons en enfer : l’une d’elles est de l’eau bouillante, qui entre dans leurs intestins. L’autre est du ghisliin qui est ce qui s’écoule de la peau des gens de l’enfer. Parce que les gens de l’enfer, chaque fois que leur peau brûle, Dieu leur change cette peau par une nouvelle qui est humide. Et cette nouvelle peau va à nouveau brûler et il va en couler un liquide qui est répugnant. Ce qui s’écoule de leurs peaux, Dieu en a fait une des boissons de l’enfer. Dieu Nous apprend que les gens de l’enfer auront comme boissons aD-Darii^ qui ne coupe pas la faim et qui ne donne pas d’embonpoint. 

Dénoncer calomnieusement un musulman c’est-à-dire informer une autorité à son sujet afin qu’on lui nuise c’est-à-dire afin de lui faire parvenir une nuisance, que cette nuisance soit pour le tuer ou ce qui est moindre, est un péché éminent selon le jugement de Dieu, parce que dans la Torah il y a ce que le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a indiqué concernant ce que Dieu a révélé à Mouuçaa. Cette parole signifie « vous n’aviez pas à dénoncer calomnieusement un innocent à une autorité pour qu’il le tue ». Et tout ce qui a été cité avec ce crime et il s’agit du péché de l’espionnage afin de nuire à un musulman par cet espionnage, est un péché qui est grave.

La deuxième notion citée est le cas de celui qui cherche à nuire à un musulman injustement pour se donner une bonne image aux yeux des gens, afin qu’il soit traité avec égard. Il cherche à tirer profit de cela. Celui-là, au jour du jugement, Dieu le dévoilera devant tout le monde. Il sera dit : « un tel, tel jour, a parlé d’un autre, pour se donner de l’importance et nuire à cet autre ». Le scandale sera dur pour l’âme devant ce rassemblement de gens au jour du jugement. Alors qu’ici, dans cette vie, si quelqu’un est dévoilé, c’est devant quelques personnes, pas autant qu’au jour du jugement.

Dans ce Hadiith, les deux yahouud, lorsque le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, leur a annoncé quels étaient les neufs commandements, savaient que MouHammad ne lisait pas et    n’écrivait pas, qu’il n’avait pas lu la Torah, qu’il n’était jamais allé dans une école pour apprendre l’écriture, qu’il n’avait pas eu d’enseignant pour cela. Et ceci est connu parmi les gens de La Mecque. Ceci est connu par tawaatour, (nouvelle véridique qui a été transmise à partir d’un grand nombre de personnes qui ont constaté d’un commun accord cette nouvelle en se basant sur une perception sensorielle (ce n’est pas une théorie), qu’ils l’ont vue ou entendue, et qui l’ont transmise à un autre groupe de telle sorte qu’il soit impossible qu’ils se soient mis d’accord pour mentir. Concernant le fait que les chrétiens prétendent que Jésus a été crucifié, ce n’est pas une nouvelle véridique parce que : la première couche de gens est composée d’un nombre très faible ( entre sept et neuf ) et ils n’étaient pas d’accord entre eux sur ce qu’ils ont transmis (cette information n’est pas transmise à partir d’une perception sensorielle sur laquelle se seraient accordés un grand nombre de personnes) ; d’autre part cette nouvelle a été démentie par le Prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam ( qui nous a appris que Jésus ^alayhi s-salaam n’a pas été tué mais qu’il a été élevé au ciel puis qu’il va redescendre sur terre et qu’il suivra la loi de MouHammad)  et la nouvelle rapportée par un prophète est forcément véridique parce que le prophète est envoyé de la part de Dieu et il est appuyé par des miracles).

Ceci était connu chez les gens de La Mecque et de Médine, chez les Arabes et chez les yahouud que le Prophète ne lisait ni n’écrivait.  C’est pour cela qu’ils ont dit au début : « si on lui pose la question et qu’il répond, c’est qu’il est forcément prophète ». Donc quand MouHammad a répondu aux questions et qu’ils lui ont embrassé les pieds, il leur a demandé : « qu’est-ce qui vous empêche de devenir musulmans maintenant que vous savez ? ». Ils ont répondu en mentant : « Le prophète Daawouud a demandé à Dieu à ce que la prophétie reste parmi ses descendants » et ils ont dit aussi qu’ils avaient peur que s’ils croyaient en MouHammad, que les yahouud ne les tuent. Ils ont préféré la vie du bas-monde à la vie de l’au-delà.

Ils ont justifié le fait de ne pas croire au Prophète MouHammad par deux choses :

  • La première, c’est une calomnie : ils ont prétendu que Daawouud avait demandé à ce que le statut de prophète reste parmi ses descendants. En réalité le prophète Daawouud n’a pas demandé cela.
  • La deuxième est qu’ils ont prétendu que s’ils suivaient MouHammad, alors les yahouud allaient les tuer. Or les faQiih ont dit que parmi les grands péchés, il y a de dénoncer un innocent et non pas celui qui est un corrupteur. Si quelqu’un ne cesse pas de nuire aux gens, si on va le dénoncer à une autorité pour que cette autorité arrête sa nuisance, cela est permis. Donc si on va voir quelqu’un qui nuit aux gens, qu’on lui donne le conseil d’arrêter de nuire aux gens, mais qu’il n’accepte pas, alors c’est permis d’aller le dénoncer. Quant à celui qui va dénoncer calomnieusement quelqu’un pour obtenir quelque chose du bas monde, comme un avancement à son travail, ou pour recevoir une prime, cela sera une source de malheur pour lui au jour dernier.

Puis vous avez pris un veau comme si c’était un dieu pour vous : après que Mouuçaa vous a confié à son frère Haarouun alors que lui-même était parti à la montagne aT-Touur au mont Sinaï afin de recevoir la révélation de la Torah, alors qu’ils avaient vu des miracles que Dieu avait accordés à notre maitre Mouuçaa.

Et vous êtes injustes. Il y a deux explications :

1/ Vous avez adoré le veau alors que c’est une adoration qui n’est pas justifiée.

2/ Vous êtes un peuple qui commet beaucoup d’injustices.

verset 93 : Et Nous avions pris de vous l’engagement d’obéir et Nous avons fait que la montagne d’aT-Touur soit élevée au-dessus de vos têtes (c’est-à-dire que s’ils refusaient, elle allait les fracasser) et écoutez ce que vous avez reçu l’ordre de faire dans la Torah. La montagned’aT-Touur a été élevée au-dessus de leurs têtes et ils ont reçu l’ordre d’accepter ce qu’il y a dans la Torah. « Ecoutez » ici signifie appliquez ce que vous avez reçu l’ordre de faire dans la Torah. Que votre audition soit de celle de celui qui va appliquer ce qui lui est dit. Quand vous écoutez cet ordre, écoutez-le à la manière de celui qui va l’appliquer.

Ils ont dit « nous avons entendu mais nous désobéissons ». Nous avons entendu Ta parole mais nous désobéissons à Tes ordres.

Et leurs cœurs ont été imprégnés de l’adoration du veau : c’est-à-dire que l’amour du veau et le fait de veiller à adorer un veau s’est imprégné dans leurs cœurs tout comme un colorant imprègne un tissu. Le mot « amour » n’est pas cité dans le verset, il a été omis. Le complément « du veau » est cité. Ce n’est pas le veau qui a imprégné leurs cœurs mais c’est l’amour du veau. C’est une figure de style en arabe qui consiste à omettre le nom et de citer le complément du nom et qui s’appelle « Hadhfou l-mouDaaf ».

En raison de leur mécréance. Leur mécréance ici était l’assimilation de Dieu à Ses créatures.

Dis est-ce ce à quoi vous amène votre foi ? Quelle mauvaise chose que vous ordonne votre foi !! Il s’agit de la foi en la Torah dans laquelle il n’est pas question d’adorer un veau. Est-ce que c’est cela le résultat de votre croyance en la Torah. Est-ce que la croyance en la Torah vous amène à adorer un veau ?! C’est une forme d’ironie, un rabaissement à leur égard.

Si vous êtes véritablement croyants. Cette phrase met en doute leur foi en réalité. C’est-à-dire qu’ils prétendant qu’ils sont croyants mais ils ne le sont pas. C’est une remise en cause de la véracité de leur prétention à être des croyants. Eux prétendaient être des croyants, en tant que descendants des fils d’Israa’iil.

Verset 94 : dis, si vous prétendez que la résidence de l’au-delà. Ils prétendent gagner le paradis.

Sera uniquement pour vous et à nul autre que vous. C’est-à-dire que vous prétendez que le paradis est réservé à vous qui êtes les yahouud

Alors souhaitez mourir si vous êtes véridiques. Désirez mourir, comme cela, vous irez à la résidence que vous prétendez être réservée à vous seuls. Celui qui   a la certitude qu’il va aller au paradis, il va se languir d’aller au paradis, il va souhaiter se débarrasser de cette résidence dans laquelle il y a des épreuves. C’est un défi qui leur a été lancé : si vous avez la certitude d’aller au paradis alors que vous vous êtes mis à adorer un veau, alors souhaitez mourir, si vous êtes véridiques !!

Les dix auxquels le Prophète ^alayhi s-salaam a rapporté la bonne nouvelle qu’ils vont aller au paradis et ceci dans une même assemblée,  puis suite à cela, chacun d’entre eux désirait mourir et se languissait de la mort : ce sont Abouu Bakr, ^Oumar, ^Outhmaane, ^Aliyy, TalHah, Az-Zoubayr, ^Abdour -RaHmaan ibnou ^Awf, Abouu ^Oubaydah (^Aamir) ibnou l-Jarrah, Sa^aad ibnou abii WaQQaas et Sa^iid ibnou Zayd. (Az-Zoubayr était le cousin du Prophète, par sa mère.   Et abouu ^Oubaydah est enterré en Jordanie, ^Aliyy en Irak et les autres à Médine).

Verset 95 : et ils ne le souhaiteront jamais : tant qu’ils sont vivants, ils ne souhaiteront jamais mourir, tellement ils sont attachés à ce bas-monde. Le musulman, quant à lui, souhaite mourir dans la voie que Dieu agrée.

En raison de leurs œuvres : du fait qu’ils ont mécru, ils n’ont pas cru au Prophète MouHammad et ils ont déformé la Torah révélée au prophète Mouuçaa. Et ceci est un miracle pour le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam car il s’agit d’un « ghayb » c’est-à-dire quelque chose de caché pour nous. Dieu a annoncé qu’ils ne vont jamais souhaiter la mort et cela s’est effectivement réalisé tout comme Dieu l’a annoncé. Ils n’ont pas souhaité mourir.  Dieu dit « wa lan taf^alouu », car s’ils avaient désiré la mort, cela aurait été rapporté jusqu’à nous. On l’aurait su. Mais personne parmi eux n’a souhaité mourir.

Mais Dieu sait l’état des injustes : c’est une menace contre eux.

Verset 96 : et tu verras que parmi les gens il y en a qui veillent le plus à vivre : ils recherchent le plus la vie du bas-monde. Ce sont des gens qui sont viscéralement attachés à une vie : ici c’est le mot « vie » avec un article indéterminé : c’est la vie du bas monde, pour indiquer qu’ils sont très attachés à cette vie du bas-monde.

Et ce sont des associateurs : il y a des gens qui sont plus attachés à cette vie du bas-monde. « Parmi les gens », cela inclut les associateurs qui, parmi les gens, sont ceux qui tiennent le plus à cette vie du bas-monde. Il arrive qu’un ensemble est mentionné puis qu’une partie de cet ensemble soit mentionné, pour insister au sujet de ce sous-groupe. Ce verset 96 constitue un grand blâme contre les associateurs. Et ce sont ceux qui associent à l’adoration de Dieu, autre que Dieu. Et eux ne croient pas en la résurrection, ni en la rétribution pour les œuvres, ni en une vie près celle-ci.  Ils ne connaissent que cette vie du bas-monde. Donc le fait qu’ils tiennent à cette vie, ce n’est pas étonnant de leur part puisqu’ils ne croient pas à autre chose. Le maximum de leurs désirs est lié à cette vie.

Si ceux qui tiennent à cette vie du bas-monde (les yahouud) ont reçu un Livre (la Torah) qui leur apprend qu’il y aura un jour de la rétribution, mais eux, ils ne croient pas qu’il va y avoir un jour du jugement, ils sont blâmés pour cela. Le blâme est encore plus justifié à leur sujet.

Ces yahouud tiennent encore plus que ceux qui sont associateurs à cette vie du bas-monde, parce qu’ils savent qu’ils vont aller en enfer, ils savent ce qui est réservé aux gens qui sont dans leur état. Alors que les associateurs ne savent pas puisqu’ils ne croient pas du tout en la rétribution.

L’un d’entre eux (parmi les yahouud) souhaite vivre mille ans.

Il a été dit que ceux visés par le terme « associateurs » ici ce sont les mazdéens (ou les mages) qui adoraient le feu en Perse au temps de l’empire perse qui était très étendu. Parce qu’il était de leurs habitudes, lorsqu’ils s’adressaient à leur roi : « vis mille ans ».

Ibnou ^Abbass a dit que ceux qui sont visés sont les ^ajam, un terme qui désigne les non Arabes car, à l’époque, les non Arabes n’étaient pas musulmans.

Il y a un autre avis qui dit « les associateurs » ici vise une partie des yahouud. Car une partie des yahouud avait adoré autre que Dieu. Ils avaient adoré ^Ouzayr, un homme vertueux qui avait mémorisé la Torah. A l’époque de Nabuchodonosor qui avait détruit Jérusalem et avait fait prisonnier les fils d’Israël, Dieu a fait mourir ^Ouzayr pendant cent ans puis Il l’a fait revivre. Quand ^Ouzayr est revenu à la vie, il est revenu voir les habitants de Jérusalem et il leur a récité la Torah par cœur. A l’époque, ils avaient égaré tous les exemplaires de la Torah, alors ils se sont mis à adorer ^Ouzayr.

Chacun de ces gens dont parle Dieu dans ce verset 96, souhaite vivre mille ans mais le fait qu’il vive mille ans ne va pas l’éloigner du feu. C’est-à-dire que même s’il vit mille ans, cela ne va pas l’écarter de l’enfer.  

Et Allaah sait ce qu’ils font : et Dieu les rétribue pour ce qu’ils font.

Verset 97 : Dis : celui qui est un ennemi de Jibriil. « Li Jibriila ».Le terme « li » est un Harf jarr mais le mot « Jibriil » n’est pas déclinable, donc on ne dit pas « li-Jibriili » parce qu’il n’est pas un mot arabe, et les mots qui ne sont pas arabes, les règles de l’arabe ne s’appliquent pas à eux. Et le mot « jabr » signifie « esclave » dans la langue Souriyaniyyah » (l’araméen) la langue que parlait notre maitre Jésus et d’Aadam. Et « iil » est un des noms de Dieu. Donc le nom « Jibriil » signifie « esclave de Dieu ».

Un des prêtres des yahouud qui s’appelle ibnou Souuriyaa avait débattu avec le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et lui a demandé qui lui ramenait la révélation. Notre Prophète lui a répondu que c’était Jibriil. Ce prêtre a répondu par une parole de mécréance : c’est notre ennemi. Si c’était quelqu’un d’autre qui t’avait ramené la révélation, on aurait cru en toi. Et il a été notre ennemi à plusieurs reprises ».

Alors certes il l’a descendu : il s’agit du Qour’aan. Le fait d’utiliser un pronom de ce qui n’a pas été cité avant est une forme d’amplification, tellement c’est connu que Jibriil a descendu le Qour’aan. C’est comme si le pronom indiquait par lui-même le Qour’aan sans qu’il n’y ait besoin d’indiquer auparavant de quoi il s’agit. C’est le fait de citer une des ses caractéristiques sans qu’il n’ait été cité auparavant. Et la caractéristique ici est que Jibriil l’a descendu. Tout le monde sait que Jibriil a descendu le Qour’aan. Allaah a fait descendre le Qour’aan par Jibriil.

Sur ton cœur : pourquoi mentionner le cœur ici ? Parce que le cœur est là où tu conserves la chose. Ton secret, tu le conserves dans ton cœur. Ce que tu apprends tu le conserves dans ton cœur.

S’ils sont des ennemis pour Jibriil, alors c’est Jibriil qui l’a fait descendre sur ton cœur : cela veut dire que si un des gens du Livre considère Jibriil comme étant son ennemi, ça n’a pas de sens qu’il le prenne pour ennemi puisqu’il a fait descendre un Livre qui confirme les livres qui l’ont précédé. Jibriil a fait descendre un livre qui est conforme et qui renforce, qui confirme et qui soutient les livres qui l’ont précédé. Donc si eux prétendent être des gens du Livre, ça n’a pas de sens de prendre Jibriil pour ennemi puisque c’est lui-même qui a fait descendre les livres dont ils se réclament. Et c’est lui qui a fait descendre le Qour’aan à notre Prophète ^alayhi s-salaam. S’ils étaient objectifs et francs avec eux-mêmes en prétendant suivre un livre , ils auraient aimé Jibriil. Ils auraient remercié Jibriil pour ce qu’il leur a fait, puisqu’il leur a fait descendre ce qui leur est utile et profitable.

Il a été donné une autre explication : que la réponse à cette phrase « celui qui est un ennemi de Jibriil » a été omise. Et c’est « qu’il meure » à cause de sa haine pour Jibriil.

Parce que c’est Jibriil qui a fait descendre la révélation sur ordre de Dieu.

Qui confirme les livres qui ont précédé et qui constitue une annonce de bonne nouvelle pour les croyants.

Ce verset est une réplique aux yahoud parce qu’ils disent que Jibriil vient avec l’ordre de faire la guerre et la rudesse. La réponse est qu’il descend aussi avec ce qui constitue une bonne guidée et une annonce de bonne nouvelle.

Verset 98 : celui qui est un ennemi pour Dieu, pour Ses anges, pour Ses envoyés, pour Jibriil et pour Mickaa’iil : ces deux anges ont été mentionnés car ils ont un mérite sur les autres anges.

Certes Allaah est un ennemi pour les non croyants. Dieu a considéré ces non croyants comme étant des ennemis en raison de leur mécréance. Cela veut dire que ceux qui prennent les anges pour ennemis sont comme ceux qui prennent les prophètes pour ennemis et cela est de la mécréance. De même l’animosité envers les anges est semblable à l’animosité envers les prophètes. Et celui qui prend les anges pour ennemis, Dieu le prend pour ennemi.

Verset 99 : Nous t’avons fait descendre des versets qui sont clairs, qui indiquent le vrai du faux. Nous avons fait descendre sur MouHammad la révélation qui indique la vérité.

 Et ne mécroient en ces versets que les pervers. Seuls les pervers mécroient en ce que Dieu leur a révélé. Le mot « pervers » ici a un sens large puisqu’il englobe les mécréants, c’est-à-dire ceux qui se rebellent parmi les mécréants. An-Naçafiyy dit qu’ici le mieux est que ce soit une allusion aux gens du Livres ; c’est valable pour tous les mécréants mais en particulier pour les gens du Livre.

Il a été rapporté de Ibnou ^Abbaas que Dieu les agrée lui et son père qu’Ibnou Souuriyyah ce fameux savants des juifs, qui était mécréant et qui avait débattu avec le Messager, il lui avait dit : « ô messager de Dieu, tu ne nous as pas amené quelque chose que nous reconnaissons et aucun verset ne t’a été révélé pour qu’on te suive ». Il a ainsi manifesté son incrédulité. C’est ainsi que ces versets ont été révélés depuis le début.

Verset 100 :  est-ce qu’à chaque fois qu’il leur est demandé de s’engager sur une chose, un groupe d’entre eux refusent. A chaque fois qu’il leur est ordonné de suivre un prophète, ils rejettent cela, un groupe d’entre eux, pas la totalité.

Mais la majorité d’entre eux ne sont pas des croyants. Ils ne croient pas en la Torah.Ils n’ont rien à voir avec la religion. Ce ne sont pas des gens qui se seraient engagés par un engagement à suivre les prophètes puis ils se seraient rétractés. Non, ils ne se sont jamais engagés, mais dès le début, ils se sont rétractés.

Verset 101 : et lorsqu’est venu à eux un messager de la part d’Allaah : il s’agit de MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, qui a été envoyé aux Arabes et aux non Arabes qui confirme ce qu’ils avaient entre leurs mains : il est venu avec la même croyance qui est dans leur livre d’origine et il s’agit de la Torah, un groupe de ceux qui avaient le Livre l’ont rejeté : une partie des gens du Livre, les yahouud dans ce verset, ont rejeté le livre de Dieu et il s’agit de la Torah.  Du fait qu’ils ont mécru au message du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, lui qui confirme le livre qu’ils avaient chez eux et c’est la Torah, ils sont en train de mécroire en la Torah, puisque le Messager les a appelés à la même croyance que celle qui figure dans la Torah. En refusant de croire en le Prophète MouHammad, ils ont rejeté le Livre de Dieu révélé à Mouuçaa ^alayhi s-salaam, même s’ils prétendent le suivre.

Autre explication : le Livre de Dieu serait le Qour’aan.

(Ils l’ont rejeté) derrière leur dos : c’est une métaphore pour illustrer le fait qu’ils se soient détournés de lui. Comme quand tu tournes le dos à une chose, tu te détournes d’elle.  C’est pour montrer qu’ils n’ont pas prêté attention à cette chose-là.

Comme s’ils ne savaient pas (que c’était le Livre de Dieu).

Verset 102 : et ils ont suivi ce que les démons récitaient à l’époque de la souveraineté de Soulaymaane. Cela veut dire que les yahouud se sont détournés des livres de Dieu et se sont plutôt tournés vers les livres de charlatanisme que les charlatans récitaient à l’époque de la souveraineté de Soulaymaane. En effet les démons tentaient d’espionner et d’écouter ce que les anges disaient entre eux dans les cieux. Puis ils rajoutaient des mensonges à ce qu’ils avaient entendu et ils transmettaient cela aux devins. Ils avaient inscrit cela dans livres qu’ils lisaient aux gens. Et ceci s’est propagé à l’époque de Soulaymaane ^alayhi s-salaam, au point qu’ils osaient dire que les djinns connaissaient le ghayb, les choses cachées. Et ils disaient que cela, c’est la science de Soulaymaane et que lui-même pratiquait cela et que ce qu’il avait comme le fait que le vent le transporte où il voulait avait lieu grâce à la sorcellerie. Et nous savons qu’accuser un prophète de commettre un grand péché est de la mécréance.

Mais Soulaymaane n’a pas commis de mécréance : ceci constitue un démenti de la prétention des démons qui ont accusé Soulaymaane de pratiquer la sorcellerie.

En réalité ce sont les démons, eux, qui ont mécru : ils ont mécru parce qu’ils pratiquaient la sorcellerie et ils se rendaient licites de la pratiquer. Ils l’ont écrite.

Al-Mawardiyy a dit à propos de ce verset qu’il y a deux avis :

1 – Les démons ont mécru parce qu’ils ont attribué la sorcellerie à Soulaymaane. Et attribuer un grand péché à un prophète est de la mécréance. Les mécréants disaient de lui qu’il était un roi et qu’il pratiquait la sorcellerie. Et c’est un mensonge. La sorcellerie n’est pas une pratique de prophète ni de saint.  Mais les démons étaient énervés contre notre maitre Soulaymaane ^alayhi s-salaam parce que Dieu lui avait donné un secret et par ce secret, les démons lui obéissaient. Malgré leur mécréance, ils étaient à son service. Ils faisaient pour lui de grands travaux. Et celui d’entre eux qui refusait, Dieu faisait que s’abatte sur eux un châtiment dans ce bas-monde. Ils étaient détruits. C’est pour cela qu’ils étaient sous sa domination. Quand notre maitre Soulaymaane est mort, ils ont écrit de la sorcellerie et ils l’ont cachée sous son trône. Puis certains parmi eux sont apparus aux gens et leur ont dit : « savez-vous comment Soulaymaane gouvernait ? C’est par de la sorcellerie qu’il vous commandait. Creusez et regardez sous son trône, vous allez voir ». Ils ont creusé et ont trouvé cet écrit sur lequel il y avait de la sorcellerie et ils ont cru la parole des démons. Et le fait d’accuser un prophète d’un grand péché, ils sont devenus mécréants. Celui qui croit que Soulaymaane pratiquait la sorcellerie n’est pas musulman parce que la sorcellerie n’est pas la pratique des prophètes ni des saints. Alors prenez garde de ceux qui prétendent être des spirites et mettez les gens en garde contre eux. La plupart de ces gens-là sont des égarés, des corrupteurs.  Ils font tomber les gens dans l’égarement et la mécréance. Parce que si quelqu’un croit que la sorcellerie est licite et que c’est quelque chose de bien, il devient mécréant. La sorcellerie est parmi les grands péchés et se rendre licite un grand péché est de la mécréance.

Le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « ne fait pas partie des nôtres celui qui est un devin ou celui qui demande à un devin de lui annoncer le futur ou celui qui pratique la sorcellerie ou qui demande à ce qu’on lui fasse de la sorcellerie ».  Rapporté par AT-Tabaraaniyy.

Celui qui fait le devin ou qui demande à un devin ou celui qui pratique la sorcellerie ou celui qui demande à ce qu’on lui pratique de la sorcellerie, tous ceux-là sont maudits. Parmi les choses qui sont interdites, il y a le fait de consulter des devins (qui prétendant annoncer le futur) et des voyants (qui prétendent connaître les choses cachées comme connaître ce qui a été volé ou perdu). Et les consulter fait partie des grands péchés.

Ainsi Mouslim a rapporté dans son SaHiiH que le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « celui qui va consulter un voyant et l’interroge à propos de quelque chose, sa prière ne sera pas acceptée pendant quarante nuits ». Il n’aura pas de récompense.

Par ailleurs, Al-Haakim dans al-Moustadrak et Al-BayhaaQiyy dans ses sounan ont rapporté que le Messager de Dieu que Dieu l’honore et l’élève davantage en degrés a dit ce qui signifie : « celui qui va consulter un devin ou un voyant et qui le croit dans ce qu’il dit, alors il aura mécru en ce qui a été descendu sur MouHammad ». C’est-à-dire que celui qui a pour croyance que ce devin et ce voyant connaissent les choses cachées, il devient mécréant. Et non pas le cas de celui qui pense que ça peut coïncider avec la réalité et ça peut ne pas coïncider avec la réalité, ce dernier ne devient pas mécréant, mais il aura commis un grand péché en les consultant.

Le devin-al-kaahin- est celui qui prétend informer de ce qui va arriver dans le futur, en se basant dur l’observation des étoiles ou sur des choses qu’ils utilisent comme des preuves comme certains qui ont des amis parmi les djinns et ils s’appuient sur leurs informations pour parler aux gens.

Quant aux voyants -al-^araaf- c’est celui qui informe à propos des objets volés et ce qui est de cet ordre comme les objets perdus. Celui qui va le consulter, sa prière ne sera pas acceptée pendant quarante nuits, c’est-à-dire qu’il n’aura de récompense ni pour sa prière obligatoire, ni pour sa prière surérogatoire, durant toute cette période, s’il ne fait pas le repentir.

Concernant la sorcellerie, certaines ont lieu en se faisant aider par les démons et d’autres ont lieu autrement. Et il n’est pas permis de répondre à la sorcellerie par la sorcellerie, comme font certains ignorants.

Les savants ont dit : « tout comme on ne purifie pas un endroit souillé d’une impureté par une autre impureté ».

Parmi les pratiques des sorcierset leurs paroles malines, c’est qu’ils cherchent le   des démons et ils disent des paroles laides et malines afin qu’ils les aident à nuire à cette personne à laquelle ils veulent nuire.

Parmi les actes malins qu’ils pratiquent parfois, ils prennent du sang de menstrues pour le faire boire à une personne à laquelle ils veulent nuire et parfois ils prennent les ongles ou les cheveux afin que la nuisance soit plus forte. Parfois, ils prennent de la terre de la tombe dans cet objectif- là. Parfois les paroles laides qu’ils disent, ils se font aider par des démons qui se trouvent sur terre ou par des astres car ils prétendent que les astres ont des âmes qui pourraient les aider. Il en est de même pour le soleil, ils prétendent qu’il a une âme et ils recherchent son secours. Et tout cela est un mensonge.

Parfois, ils choisissent un temps particulier pour faire leur sorcellerie. Parce que Dieu a fait que certains temps sont plus propices à faire le bien et d’autres à faire le mal. Parmi les sortes de sorcellerie, il y a la sorcellerie de l’emprise ; ils font qu’un djinn s’attaque à une personne et celle-ci devient sous son emprise et ce djinn rend malade cette personne et parfois, il la tue.

Parmi ce qui est profitable pour se protéger contre la sorcellerie, c’est que la personne récite continuellement les trois mous^awidhaate trois fois chacune matin et soir.

Et parmi ce qui est profitable pour la protection contre la sorcellerie, il y a ce qu’a rapporté l’imam Malik dans al-mouwaTTa’, avec une bonne chaine de transmission, d’après Al-Qa^Qaa^ qui rapporte de Ka^b al-AHaar, un compagnon, que Dieu l’agrée ; il était juif puis il est entré en islam. Il a dit : « s’il n’y avait pas des paroles que je dis régulièrement, les yahouud m’auraient transformé en âne ». On lui a dit : « quelles sont ces paroles ? ».

Il a dit : « a^ouudhou bi wajhi l-Laahi l-^ADhiim l-ladhiyy layça chay’oun a^dhama minhou wa bi-kalimaati l-Laahi t-taamaati l-latiyy laa youjaawizouhounna barroun wa laa faajir wa bi-asmaa’i l-Lahi l-Housnaa koullihaa maa ^alimtou minhaa wa maa lam a^lam min charri maa khalaQa wa dhara’a wa bara’ ».

C’est-à-dire que Ka^ab l-AHbar que Dieu l’agrée, en disant cela, il disait que les yahouud sont parmi les gens qui utilisent le plus la sorcellerie. Et s’il n’avait pas dit cette évocation, ils lui auraient énormément nui. Avant, il était yahoud puis il est entré en islam du temps du califat de ^Oumar ibnou l-KhaTTaab que Dieu l’agrée. Il avait reçu de son père plusieurs livres qu’il avait scellés, hormis un seul. Son père lui a dit de lire celui-là. Et son père était parmi les chefs des yahouud. Et il a pris l’engagement de son fils qu’il n’ouvre aucun des livres sous scellé.

Et Ka^b a dit : « quand l’islam s’est propagé, j’ai ouvert ces livres et j’y ai trouvé la description de MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et comment les prophètes ont annoncé sa venue ». Et c’est à ce moment-là que Ka^ab est devenu musulman.

Cette évocation est utile pour se protéger de la sorcellerie et pour soigner la sorcellerie, même si elle est écrite sur une feuille et accrochée au cou.

Parmi ce qui est également utile pour se délivrer de la sorcellerie, il y a les feuilles de jujubier : on prend sept feuilles fraiches qu’on écrase finement entre deux pierres, puis on les met dans de l’eau puis on récite aayatou l-koursiyy et les trois mous^awidhaates, trois fois chacune ou une fois chacune. Ou alors on récite ceci après les avoir broyées et avant de les mettre dans l’eau. Ensuite celui qui est atteint de sorcellerie, en boit trois gorgées et il se lave avec le reste.

Et parmi ce qui est utile aussi, c’est de ramener quarante et une graines de poivre noir et sur chacune de ces graines, on récite sourate al-ikhlaaç sept fois puis on les brûle et on encense celui qui est touché par la sorcellerie.

Et parmi les choses qui sont utiles pour dénouer la sorcellerie, il y a la récitation du verset 81 de sourate Youunous :

فَلَمَّاۤ اَلۡقَوۡا قَالَ مُوۡسٰى مَا جِئۡتُمۡ بِهِۙ السِّحۡرُ‌ؕ اِنَّ اللّٰهَ سَيُبۡطِلُهٗ ؕ اِنَّ اللّٰهَ لَا يُصۡلِحُ عَمَلَ الۡمُفۡسِدِيۡنَ

« fa lammaa  alqaw qaala Mouusaa maa ji’toum bihi s-siHrou ‘inna l-Laaha sayoubTilouh ; inna l-Laaha laa youSliHou ^amala l-moufsidiin »   25 fois.

Et aussi la récitation de la faatiHah 7 fois, aayatou l-koursiyy 7 fois, sourate al-ikhlaaç 11 fois, sourate an-naaç 11 fois et sourate al-falaQ 11 fois : on récite tout cela sur de l’eau et celui est ensorcelé boit cette eau.  

Ils enseignaient aux gens la sorcellerie : les démons au temps de Soulaymaane ^alayhi s-salam enseignaient la sorcellerie. Leur objectif était d’égarer les gens et leur nuire.

Et ce qui a été descendu aux deux anges : il s’agit de haarouut et Maarouut.

Ils (les démons) leur enseignent (aux gens) ce qui a été descendu aux deux anges. Ou ils récitent ce qui a été descendu, c’est-à-dire la science de la sorcellerie. Et c’est une épreuve de la part de Dieu aux gens. Celui qui aura appris la sorcellerie (telle qu’elle a été descendue aux deux anges) et qui l’applique, il devient mécréant s’il réfute, par cette sorcellerie, ce qui est une des conditions de la foi, c’est-à-dire s’il contredit l’islam. Et celui qui évite cette sorcellerie ou bien celui qui l’apprend mais non pas pour l’appliquer mais afin de l’éviter, pour connaitre que ceci est une sorcellerie qu’il ne fait donc pas faire, ou pour ne pas être trompé (pour savoir faire la différence entre la sorcellerie et autre chose), lui restera croyant.

Le chaykh Abouu ManSouur al-Maatouridiyy que Dieu lui fasse miséricorde a dit : « dire que la sorcellerie est dans l’absolu une mécréance, est une erreur. Mais il faut analyser quelle est, au préalable, la raison de cette sorcellerie. S’il y a dans cette sorcellerie particulière, une réfutation de e qui est une condition indispensable de la foi, alors c’est une mécréance. Par contre, si dans cette sorcellerie particulière, il n’y a pas de réfutation de ce qui est une condition nécessaire à la foi, alors ce n’est pas une mécréance.

Par ailleurs, dans le cas où la sorcellerie est une mécréance, alors celui qui est de sexe masculin qui la pratique, il sera exécuté mais pas les personnes de sexe féminin. Quant à la sorcellerie qui n’est pas une mécréance mais qui revient à faire mourir une personne, alors le jugement de faire pratiquer une telle sorcellerie est le même jugement que celui d’un brigand qui va barrer la route aux gens. Et dans ce cas-là, la peine légale est la même, que ce soit pour les hommes ou pour les femmes.

Par contre si un sorcier a fait le repentir de son acte, son repentir sera accepté. Et celui qui prétend que le repentir du sorcier ne sera pas accepté, il aura commis une erreur. La preuve est que le repentir des sorciers de pharaon a été accepté.

Et il a été dit que « ounzila » ici n’est pas quelque chose qui a été descendu mais que ça a été projeté dans le cœur des gens comment faire la sorcellerie tout en recevant l’interdiction de la pratiquer.

Mise en garde contre un récit qui est faux : quant à ce qui a été dit qu’il s’agit de deux anges que les anges avaient élus pour qu’ils aient en eux le désir comme les humains, lorsque les humains ont dit aux anges : « vous n’avez pas le désir ». Ils étaient sur terre la journée et la nuit, ils montaient au ciel et ils étaient tombés amoureux de Zohra et elle les a amenés à boire de l’alcool et qu’ils auraient commis la fornication avec elle, puis qu’un humain les aurait vu puis qu’ils l’auraient assassiné, qu’ils auraient choisi d’être torturés dans le bas monde plutôt que dans l’au-delà et qu’ils sont maintenant en train d’être torturés tête vers le bas dans un puits à Babel. Tout cela est faux.

Pourquoi Babel a -telle été appelée ainsi ? En raison du tabalboul et c’est le chant d’un oiseau qui chante à plusieurs voix et c’est une analogie parce que les humains se seraient installés à Babel et chacun d’entre eux s’était mis à parler avec une langue différente des autres.

Quant à haarouut et Maarouut, ils font partie des anges, ils ne désobéissent pas à Dieu dans ce qu’Il leur ordonne et ils font absolument tout ce que Dieu leur ordonne de faire.

Ce que certains rapportent d’eux, qu’ils auraient bu de l’alcool et qu’ils auraient tué l’enfant qu’une femme portait dans ses bras et qu’ils auraient commis la fornication avec cette femme, tout cela n’est pas vrai.

Quant à ce que disent beaucoup d’exégètes de Ahlou s-sounnah à propos du récit de haarouut et Maarouut, ils prétendent que ces deux anges seraient exceptés de la préservation des prophètes et que Zohra était une femme avec laquelle ils auraient essayé de faire la fornication mais qu’elle aurait refusé sauf s’ils lui enseignaient le nom éminent de Dieu, celui par lequel, lorsqu’il est invoqué, Il exauce. Puis qu’ils lui auraient enseigné ce nom et qu’elle serait devenue une planète dans le ciel, tout cela est mensonge. Cela est une hérésie fomentée par les descendants d’Israël.

Autre histoire mensongère : ils auraient vu une femme, auraient eu la tentation en eux de commettre la fornication avec elle. Elle aurait dit qu’elle n’accepterait que s’ils attribuaient un associé à Dieu, ils auraient refusé. Elle leur aurait alors fait boire de l’alcool, ils en auraient bu et auraient été ivres puis ils auraient tué un enfant et se seraient prosternés pour une idole. Tout cela n’est que mensonge et mythe.

Toute personne à qui les deux anges enseignaient la sorcellerie, ils lui disaient pour l’avertir, nous sommes une épreuve de la part d’Allaah et ils lui disaient « ne commets pas la mécréance » : c’est-à-dire en apprenant et en pratiquant cette sorcellerie de manière à ce que ce soit une mécréance.

Et ils apprennent d’eux : les deux anges apprennent aux gens la sorcellerie et les gens enseignent entre eux la sorcellerie et la mécréance que les deux anges leur auraient indiquée et ce qui est visé par l’enseignement des anges, c’est que les gens fassent la différence entre ce qui est de la sorcellerie et ce qui n’est pas de la sorcellerie.

Ce qui leur permet de séparer entre un homme et son épouse. C’est-à-dire de la sorcellerie qui est une cause pour la séparation entre deux époux. Suite à la pratique de cette sorcellerie, Dieu crée la répulsion et la divergence et c’est une épreuve de la part de Dieu.

La sorcellerie est une réalité selon Ahlou s-sounnah, que Dieu fasse qu’ils soient encore plus nombreux. Tandis que les moutazilites considèrent que ce sont des illusions et des duperies.

Et les gens, malgré cela, ne pourront nuire par cette sorcellerie, personne, si ce n’est par la volonté de Dieu. C’est-à-dire que tout ce qui arrive par la volonté de Dieu. Ici, c’est par la volonté de Dieu que la sorcellerie nuit. Et il y a dans cette phrase une réfutation de la voix des moutazilites parce qu’ils prétendent que les désobéissances n’ont pas lieu par la volonté de Dieu mais qu’elles ont lieu uniquement par la volonté des esclaves. Ce verset est explicite pour réfuter leur prétention.

Tajwid : Règles de Tajwid

Posted in Tajwid par chaykhaboulaliyah sur mars 13, 2011

 

Règles de récitation du Qour’an

Livre du Chaykh ^Abdou l-Lah Ad-Dourou n-Nadid fi ‘Ahkami t-tajwid.

 

 

Cours n° 1 : La Ghounnah

 

Définition : C’est un noun (la lettre « n ») caché qui sort du nez (de son extrémité).

Elle est requise dans les cas suivants :

1/ Noun doublée et Mim doublée

Exemples : (inna)

(lamma)

 

2/ La mim avec soukoun (sans altération, sans voyelle) qui précède le ba.

Exemple : (am bihi)

 

3/ Le Noun avec soukoun et le tanwin sauf lorsqu’il y a après eux une des six lettres de al-halq :

‘     h     h kh       ^     gh

ou lorsqu’il y a après eux un lam (l) ou un ra(r).

Exemples : (Siratin moustaqim)

 

Durée de la ghounnah : elle dure deux temps.

 

Les règles du noun avec soukoun et le tanwin (oun, an, in).

Il y a quatre cas :

1/ Al-‘Idh-har : c’est le fait de prononcer chaque lettre à partir de son point de prononciation, sans ghounnah. Dans le cas où le noun avec soukoun et le tanwin précèdent une des six lettres de al-halq :

‘     h h kh     ^     gh

Exemples :

(min ‘ilahin)

(raçouloun ‘amin)

 

(min hajara)

 

(jouroufin har)

 

(min ^indi)

 

(‘ajroun ^adhim)

 

(min hakim)

 

(khayratoun han)

 

(min ghillin)

 

(ma‘in ghayr)

 

(min khawf)

 

(nida‘an khafiyya)

 

Cours n° 2 : Al-‘Idgham

Selon la langue, c’est intégrer une chose dans une autre.

Selon la Loi (‘isti lahan) : la rencontre d’une lettre avec un soukoun, avec une lettre ayant une voyelle qui deviennent une même lettre (prononcée avec insistance) à la prononciation de laquelle la langue s’élève d’un seul coup.

Sache que le noun avec soukoun et le tanwin sont sujets du ‘idgham à l’occasion de six lettres regroupées dans le mot : yarmaloun

Il y a deux sortes de ‘idgham : avec ou sans ghounnah.

 

1/ Le ‘idgham sans ghounnah.

C’est un ‘idgham total, complet [du noun avec soukoun et du tanwin] avec le lam et le ra, sans ghounnah.

Exemples :

(mam lam)

 

(la ^ibratan liman)

 

(min Rabbikoum)

 

(Mouhammadoun Raçoulou l-Lah)

 

2/ Le ‘idgham avec ghounnah.

C’est un ‘idgham avec les quatre lettres restantes de (yarmaloun) à savoir (yanmou).

Il y a un ‘idgham dont l’insistance n’est pas complète puisque la ghounnah demeure.

Exemples :

(man yaqoum)

 

(barqoum yaj ^aloun)

 

(min wara ‘ihim)

 

(houdan wa rahmah)

 

(Siratin moustaqim)

 

(min ni^mah)

 

(hittatoun naghfir)

 

Exception :

Il n’y a pas de ‘idgham lorsque le noun avec soukoun, précède le waw ou le yadans un même mot comme dans :

(sinwan)

 

(ad-dounya)

 

3/ Al-‘Iqlab

Selon la langue : modifier la chose, la transformer, renverser [c’est-à-dire ce qui est apparent devient intérieur].

Selon la Loi : remplacer une lettre par une autre avec un ‘ikhfa (caché) pour prendre compte de la ghounnah.

Quand : lorsque le noun avec soukoun et le tanwin précèdent le ba, ils sont transformés (‘iqlab) en mim caché sans ‘idgham ni dédoublement du ba. Il y a une ghounnah qui dure deux temps.

Exemples :

(‘anbi ‘houm)

 

(min ba^di)

 

(alimoun bidhati ssoudour)

On peut aussi faire le ‘idgham du badans le mim comme dans :

(‘irkab ma^ana)

Il y a ghounnah.

 

4/ Al-‘Ikhfa

Selon la langue : c’est dissimuler, cacher, voiler.

Selon la Loi : c’est la prononciation de la lettre entre le ‘idh-har et le ‘idgham, dépourvue du dédoublement, de l’insistance avec la ghounnah sur la première lettre, à savoir le noun avec soukoun et le tanwin.

Al-‘Ikhfa se distingue du ‘Idgham car il est entre le ‘idh-har et le ‘idgham.

Quand : on fait le ‘Ikhfa du noun avec soukoun et du tanwin lorsqu’ils précèdent le reste des lettres qui n’ont pas été citées précédemment.

Ce sont les quinze lettres :

f     z t d     s     q ch     j k     th     dh     s dh d t

Exemples :

(laman sabara)

 

(yandhouroun)

 

(kountoum)

 

(rihan sarsara)

 

(manthoura)

 

Cours n° 3 : Règles concernant le mim avec soukoun et du noun et du mim doublés.

3-1/ Règles concernant le mim avec soukoun, il y a trois cas :

Ce sont Al-‘Ikhfa labial (relatif aux lèvres), Al-‘Idgham labial et Al-‘Idh-har labial.

3-1-1/ Al-‘Ikhfalabial : Il s’agit du Ikhfa du mim avec soukoun (sans voyelle) avec une ghounnah lorsque le mim se trouve avant le ba‘.

Exemples :

(tarmihim bihijarah)

 

(wa man ya^tasim billah)

3-1-2/ Al-‘Idgham labial : C’est le cas du ‘Idgham le mim avec soukoun avec un mim qui vient à la suite avec une ghounnah complète.

Exemples :

(wa lakoum ma kaçabtoum)

 

(lahoum maghfirah)

 

3-1-3/ Le ‘Idh-har labial : c’est de faire le ‘Idh-har, prononcer distinctement à partir de son point de prononciation le mim avec soukoun lorsqu’il précède un des lettres restantes.

Exemples :

(‘an ^amta)

 

(lakoum tadhkirah)

 

(^alayhim wa la)

 

3-2/ La règle du noun et du mim doublés : Sache que la règle du noun et du mim doublés c’est de [faire paraître] (faire Idhhar avec) la ghounnah lors de leur doublement d’une durée de deux temps.

Exemples :

(mina l-jinnati wa n-nas)

 

(thoumma)

 

(lamma)

 

Cours n° 7 : Les prolongations (madd) et leurs catégories.

Dans la langue al-madd signifie l’augmentation. Selon la terminologie du Tajwid, il s’agit de la prolongation du son par une lettre de prolongation qui fait partie des lettres de al-^il-lah.

Les lettres de madd sont : le ‘alif avec soukoun précédé d’une lettre comportant une fat-hah, le waw avec soukoun précédée d’une lettre comportant une dammah et le yaavec soukoun précédée d’une lettre comportant une kasrah.

Exemples :

(qala)

 

(Yaqoulou)

 

(Qila)

Le madd se classe en deux catégories :

1/ Un madd d’origine : c’est le madd naturel qui fait partie du mot, qui n’est pas conséquent à une hamzah ou à un soukoun comme :

(‘al ladhina ‘amanou wa ^amilou )

Sa durée est de deux temps.

 

2/ Un madd par extension : il est différent du précédent. Il s’agit d’un madd en plus du madd d’origine, en raison d’une hamzah ou d’un soukoun.

2-1/ Sache que le madd avec la hamzah se classe en trois catégories.

2-1-1/ Le premier le madd mouttasil.

C’est lorsque le madd et la hamzah se réunissent dans un même mot comme :

(wa s-sama‘a banaynaha)

 

(min sou‘)

 

(wa ji‘a)

 

Il a ainsi été appelé (mouttasil) car la hamzah est liée (ittasal) au mot contenant la lettre du madd. La prolongation ici est l’objet de divergence. Ainsi selon Abou ^Amr, Qaloun et Ibnou Kathir elle dure trois temps (le temps pour le madd est la durée que prend le fait de tendre le doigt ou le plier). Selon Ibnou ^Amir elle dure quatre temps. Selon ^Asim, elle dure cinq temps ou quatre et c’est ce qui est le plus courant.

Selon Warch et Hamzah, elle dure six temps. Ceci se précise oralement et par transmission.

 

2-1-2/ Le deuxième le madd mounfasil.

C’est lorsque la lettre du madd se trouve à la fin d’un mot et la hamzah au début d’un autre mot comme :

(fi ‘anfoucihim)

 

(ya ‘ayyouha n-nas)

 

(qalouamanna)

 

Il a ainsi été appelé (mounfasil) –séparé- car le madd et la hamzah sont séparés, chacun dans un mot. Les spécialistes de la récitation ont pour sa prolongation différents avis. Il est permis de le prolonger, d’être modéré et de le raccourcir (2).

 

2-1-3/ Le troisième le madd badal.

C’est lorsque le madd et la hamzah se réunissent dans un même mot, mais la hamzah précède le madd, comme par exemple :

(amanou)

 

(atouni)

 

(amana)

 

Son jugement c’est de le raccourcir (2) selon tous les spécialistes de la récitation hormis Warch. Warch a à son sujet pour avis la prolongation (6), la modération (4) et le raccourcissement (2).

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