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Série le Mariage en Islam (12) : Le divorce

Posted in cours général,islam,jurisprudence,Livre,société par chaykhaboulaliyah sur mars 20, 2023
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Il est important de connaître les jugements du divorce parce qu’il y a de nombreuses personnes desquelles le divorce a lieu, c’est-à-dire ce sont des personnes qui ont divorcé leurs épouses, mais ils ne se rendent pas compte qu’ils les ont divorcées. Ils continuent alors à vivre avec elles mais dans l’interdit, puisque le lien de mariage a été effacé par le divorce.

C’est un devoir que d’apprendre les lois du mariage et du divorce pour celui qui veut se marier. Ce n’est pas parce qu’il dit “moi je vais me marier”, qu’il n’apprend pas les règles du divorce. Du moment qu’il va se marier, il doit apprendre les lois pour le mariage et les lois pour le divorce également.

Quant à celui qui n’avait pas l’intention de se marier, s’il n’apprend pas les règles du mariage et du divorce en islam, il ne commet pas de péché. L’obligation concerne celui qui veut se marier. Si quelqu’un n’envisage pas de se marier, on ne dit pas que c’est un péché s’il n’apprend pas les lois du mariage et les lois du divorce.

Quant à celui qui envisage de se marier, c’est un devoir pour lui d’apprendre comment a lieu le mariage. Qu’est ce qui fait que le mariage est valable selon la loi de l’islam ? Comme il envisage de se marier, il doit au préalable apprendre. Donc, celui qui n’aura pas appris les règles du mariage et qui va se marier sans avoir appris les règles du mariage, il aura désobéi à Allah soubhanahou wata^ala. Pourquoi ? Parce que s’il n’apprend pas les règles du mariage et qu’il se marie sans avoir appris au préalable les règles du mariage, il se peut qu’il vive dans une relation de vie conjugale en croyant qu’il est couvert par les liens du mariage, alors que le contrat n’est pas valable. Il va vivre dans l’interdit. C’est pour cela que c’est important. Celui qui envisage de se marier doit apprendre quelles sont les lois du mariage.

Par ailleurs, si quelqu’un envisage de se marier et qu’il n’apprend pas les lois du divorce, il se peut que pendant son mariage il provienne de lui une parole. Cela peut être une parole par plaisanterie, cela peut être une parole en état de colère de la part du mari. Et il ne sait pas que cette parole va annuler le mariage. Il reste à vivre d’une vie conjugale et il accumule les péchés. Parce que les liens du mariage ont été annulés à cause de cette parole qu’il a dite, peut-être en plaisantant, peut-être par colère, peut-être par ignorance. Donc, il reste dans la désobéissance à Allah, au point que les péchés vont s’accumuler jusqu’à devenir comme des montagnes.

Celui qui envisage de vivre maritalement, c’est un devoir, c’est un préalable pour lui d’apprendre auparavant les lois du mariage, telles que nous l’a enseignées notre prophète Mouhammad et les lois du divorce.

Dans un hadith rapporté par Abou Dawoud le messager ﷺ a dit

إِنَّ أَبْغَضُ الْحَلَالِ عِنْدَ اللهِ الطَّلَاقُ

Ce qui signifie : « La chose licite que Allah agrée le moins, c’est le divorce. »

Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que le divorce, dans la plupart des cas, est déconseillé. Il n’y a pas de bien dans le divorce. Il vaut mieux délaisser le divorce. 

Dans l’école chafi^ites, si quelqu’un prononce le divorce avec son épouse, sans qu’il n’y ait de raisons légales, c’est quelque chose de déconseillé. Ce n’est pas interdit, mais c’est déconseillé c’est-à-dire qu’il ne se charge pas d’un péché, mais le fait de délaisser cela vaut mieux. Il vaut mieux qu’il délaisse cela.

Mais la femme qui ne fait pas la prière, divorcer d’une telle femme est sounnah. Cela procure des récompenses. Si un homme divorce de sa femme parce qu’elle ne fait pas la prière, il gagne des récompenses. Et dans l’école de l’imam Ahmad, que Allah l’agrée, il a dit que si le divorce a lieu sans raison légale, sans raison valable selon la loi de l’islam, alors ce divorce là est interdit. Que signifie qu’il est interdit ? Cela veut dire que l’homme qui l’a prononcé aura commis un péché. Mais malgré son interdiction, ce divorce est effectif -il a lieu-. 

Le divorce est de deux catégories : il y a le divorce sarih -صريح | explicite- et il y a le divorce kinayah -كناية | implicite-.

Le divorce explicite

Quand est-ce qu’on parle de divorce explicite ?

C’est le divroce qui ne requiert pas d’intention, c’est-à-dire que si l’homme dit cette parole, on ne cherche pas s’il avait l’intention de divorcer ou pas. Cette parole, quelle que soit l’intention de l’homme, est considérée comme une parole de divorce.

Le divorce explicite : c’est l’expression de divorce qui implique et qui signifie de manière explicite le divorce. Le divorce a lieu par une telle parole, qu’il ait l’intention de divorcer ou qu’il n’ait pas l’intention de divorcer.

Comment avons-nous su que le divorce peut-être explicite ? Nous avons su que le divorce peut être explicite car il a été souvent mentionné dans le Qour’an et c’est quelque chose de connu dans le sens du divorce.

Il s’agit de 5 termes en arabe qui ont pour sens explicitement le divorce. Il y a le terme at-talaq. C’est un des 5 termes qui sont de manière explicite le divorce.

Le terme attalaq | الطَّلَاقُ

Le mot talaq a été mentionné dans plusieurs versets du Qour’an, entre autres, sourat Al-Baqara verset 229 :

الطَّلَاقُ مَرَّتَانِ / الأية

Ce qui signifie : “Le divorce après lequel une reprise en mariage est possible est de deux fois.

Cela veut dire que l’homme peut divorcer une femme une première fois et la reprendre en mariage sans nouveau contrat. Il peut la divorcer une deuxième fois, il peut la reprendre en mariage sans nouveau contrat, c’est-à-dire pendant la période d’attente post-maritale –al-^iddah | العدّ-. Mais la troisième fois, il ne peut pas la reprendre en mariage. Le divorce après lequel il y a reprise en mariage possible est de deux fois. Ça, c’est le verset 229 de sourat Al-Baqarah.

Le verset précédent, 228 de sourat Al-Baqarah :

وَالْمُطَلَّقَاتُ يَتَرَبَّصْنَ بِأَنْفُسِهِنَّ ثَلَاثَةَ قُرُوءٍ / الأية

Ce qui signifie : “Celles qui ont été divorcées attendent avant de pouvoir se remarier 3 périodes.

Justement, c’est la force de la langue arabe, “القُرُوء”a un sens et le sens contraire. Le mot “القُرُوء”peut avoir le sens de la période des menstrues et le mot “القُرُوء” peut aussi avoir le sens de la période de pureté. Ici, ce sont trois périodes intermenstruelles, trois périodes de pureté.

C’est ça la période d’attente d’une femme après avoir éte divorcée, si c’est une femme qui peut avoir des menstrues. Pour les autres cas, on les verra إن شاء الله. 

Le verset 237 de sourat Al-Baqara :

وَإِنْ طَلَّقْتُمُوهُنَّ مِنْ قَبْلِ أَنْ تَمَسُّوهُنَّ وَقَدْ فَرَضْتُمْ لَهُنَّ فَرِيضَةً / الأية

Ce qui signifie : “Si vous les avez divorcés avant d’avoir consommé et que vous leur aviez déjà promis une dot.

Enfin, le verset 1 de sourat At-talaq. Il y a une sourat qui porte ce nom, sourat At-talaq, la sourat du divorce.

Allah dit :

يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ إِذَا طَلَّقْتُمُ النِّسَاءَ / الأية

Ce qui signifie : “Ô vous le prophète lorsque vous divorcez les femmes.

Ici, pourquoi on cite ces versets car dans ces versets il y a la mention du terme at-talaq en arabe, qui veut dire le divorce. C’est juste pour citer que parmi les 5 termes indiquent un divorce de manière explicite, il y a le mot attalaq.

Les termes al-firaq et as-sarah | الفراق و السراح

Il y a les mots al-firaq et sarah qui sont parvenus dans la loi et ont été souvent mentionnés dans le Qour’an dans le sens du divorce, dans le sens de attalaq.

Dans sourat At-talaq verset 2 :

أَوْ فَارِقُوهُنَّ بِمَعْرُوفٍ / الأية

Ce qui signifie : “Ou quittez-les mais dans de bonnes conditions.

Il y a le mot firaq ici, le fait de séparer ou quitter. C’est ça le sens de firaq ici, c’est-à-dire séparation. C’est une première preuve dans le Qour’an du mot al-firaq.

Sourat An-Nisa verset 130 :

وَإِنْ يَتَفَرَّقَا يُغْنِ اللَّهُ كُلًّا مِنْ سَعَتِهِ / الأية

Ce qui signifie : “S’ils se séparent, chacun Allah ta^ala lui accorde de ses grâces.

Là aussi al-firaq c’est dans le sens de la séparation.

Sourat Al-Ahzab verset 49 :

وَسَرِّحُوهُنَّ سَرَاحًا جَمِيلً / الأية

Ce qui signifie : “Libérez-les d’une belle libération.

As-sarah ici c’est libération.

Et dans sourat Al-Ahzab verset 28

فَتَعَالَيْنَ أُمَتِّعْكُنَّ وَأُسَرِّحْكُنَّ / الأية

Ce qui signifie : “Je vous donne la mout^a et je vous donne le sarah -la séparation-.”

Et lorsque le prophète a été interrogé à propos du 3e divorce, il a cité le verset 229 de sourat Al-Baqara

أَوْ تَسْرِيحٌ بِإِحْسَانٍ / الأية

Qui signifie : “Ou une libération dans de bonnes conditions.

[Rapporté par Ad-Daraqoutniyy]

Le terme al-khoul^ et ce qui est offert pour le khoul^ | الخلع و المفاداة من الخلع

Troisième mot : Al-khoul^ et ce qui est offert pour le khoul^. Comme s’il lui dit “libère-toi du mariage pour tel montant.”. Et elle dit “je me libère par cette contrepartie là.”

Selon certains, c’est considéré comme un divorce explicite. On a vu que le khoul^ est une séparation moyennant une contrepartie. Il lui dit “si tu veux te libérer du mariage, offre tel montant et tu es libérée” et elle répond “j’accepte, je me libère pour ce montant”. On a vu dans les cours précédents que le khoul^ est une séparation moyennant contrepartie. Par exemple, il lui dit “libère toi du mariage pour 1000€” et elle lui dit “oui, je me libère du mariage pour 1000€”. Donc là, selon certains, c’est un divorce.

Le terme na^am | نعم

Quatrième mot : c’est la réponse “oui” à la question s’il divorce maintenant son épouse.

Si on lui demande : “tu la divorce maintenant ?” et qu’il dit “Oui”, alors c’est compté comme les 4 paroles précédentes.

Mais si quelqu’un répond “oui” à la question “Est-ce que tu as divorcé ta femme ?” : S’il répond “oui”, cela n’est pas compté comme un nouveau divorce. C’est une information d’un événement qui s’est produit dans le passé. Donc, on ne peut pas dire qu’il est en train de prononcer un second divorce.

Si quelqu’un répond “oui”, mais on n’a pas su. Est-ce que quand il a dit “Oui”, ça veut dire “oui je l’ai divorcée” ou bien “Oui je la divorce”. Si on n’a pas su, alors on considère qu’il a dit “oui je l’ai divorcée”, c’est-à-dire par le passé, sauf si lui-même dit “non, je visais que je la divorce maintenant encore.”

Tout ce que nous sommes en train de voir ici, c’est par rapport au divorce explicite -صريح | sarih-.

Le divorce non explicite

Le talaq non explicite, n’est considéré comme un divorce que s’il y a l’intention. Quand le divorce est avec un de ses termes explicite, l’intention n’est pas prise en compte. Mais si le divorce est non explicite, alors il est compté comme divorce, uniquement si celui qui a dit la parole non explicite avait l’intention de divorcer.

Ce qui n’est pas explicite, c’est un terme qui a plusieurs sens. Comme s’il lui dit “tu es khaliyyah”, c’est-à-dire “tu es libérée de moi” ou bien “bariyyah”, c’est-à-dire “tu n’as plus droit à la charge d’un mari sur toi”. Or, une femme n’a plus le droit à la charge de son mari que si elle est divorcée. Ou il lui dit “tu es ba’in”, c’est-à-dire “séparée”. C’est aussi un divorce non explicite. Ou il dit “tu es battatoun”, c’est-à-dire “tu es coupée”, “batta” c’est définitif, “batt” c’est-à-dire “tu n’es plus liée”. Ou il lui dit “tu es batlah”, qui veut dire “sans mari, tu n’es pas liée à un mari”.

Justement Maryam, la mère de ^Iça عليه السلام, a été surnommée al-batoul car elle n’est pas liée à des hommes.

Ou s’il dit “i^taddi” c’est-à-dire “Prépare-toi pour la période d’attente post-maritale.” Cela indique la séparation. Dans ce cas là, on l’interroge, on lui dit “est-ce que tu as voulu divorcer quand tu lui dit » prépare-toi pour la période d’attente ou tu n’as pas ?”.”

S’il dit “oui, j’ai voulu le divorce”, alors c’est compté comme un divorce. Les savants ont détaillé ces termes qui ne sont pas explicites.

De même, s’il dit à sa femme “sors”. Ça, c’est une parole non explicite. Donc, s’il dit à sa femme “sors de la maison”, là on l’interroge : est-ce que s’il a voulu par “sors de la maison” le divorce, alors c’est compté comme un divorce. S’il n’avait pas visé le divorce, alors ce n’est pas compté comme un divorce.

Ou s’il lui dit : “couvre-toi” ou “je n’ai plus besoin de toi” ou “débrouille toi” ou “salam à toi”. Ces termes admettent le divorce et autre que le divorce et ce sont des possibilités proches.

Toutes ces expressions sont des expressions non explicites. Elles admettent le sens du divorce et elles admettent un sens qui n’est pas le divorce. Ca n’est pas compté comme un divorce, sauf si celui qui les a dit avait l’intention de divorcer.

Quand il lui dit “salam à toi”. Cela admet qu’il est juste en train de la saluer, il lui passe le salam et cela admet aussi “moi je ne veux plus de toi”, c’est-à-dire, tu peux partir.

Si quelqu’un a utilisé une expression explicite de divorce, alors le divorce a lieu qu’il ait eu l’intention de divorcer ou qu’il n’ait pas eu l’intention de divorcer. Même s’il dit, “mais moi je plaisantais”, cela est compté comme un divorce. Même s’il dit “moi j’étais en colère”, cela est compté comme un divorce.

Et s’il a utilisé une expression autre qu’une expression explicite comme s’il dit “va t’en” ou “je ne veux plus de toi”, ce n’est pas une expression explicite. Cela est compté comme un divorce, si lui avait l’intention de divorcer et que l’intention était présente avec le début de la parole qu’il dit. Quand il commence à dire cette parole, il avait l’intention de divorcer. Ce n’est pas qu’il voulait juste qu’elle sorte de la maison et au milieu de la parole, il s’est dit “tiens je vais la divorcer”. Non.

Le divorce peut être triple et il peut être triple prononcé en une seule fois, ou il peut être triple lorsqu’il est prononcé en plusieurs fois. Il arrive qu’un divorce soit triple et prononcé une seule fois et il arrive que le divorce soit triple mais prononcé en plusieurs fois.

L’auteur que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : le divorce, s’il est triple, mais prononcé en une seule fois ou en étant séparé. Comme s’il a dit par exemple “tu es divorcée” et il avait l’intention que ce soit un divorce triple. Alors, la femme ne lui est pas licite, jusqu’à ce que cette femme épouse quelqu’un d’autre, après une période d’attente post-maritale, suite à ce premier mari et une période d’attente post-maritale suite au deuxième. Le premier ne pourra l’épouser à nouveau qu’après qu’elle ait fini sa période d’attente post-maritale avec lui, qu’elle se marie avec un autre homme qui consomme le contrat de mariage, qu’il veuille la divorcer et que la période d’attente post-maritale avec ce second s’achève. C’est après cela que le premier peut à nouveau faire un contrat de mariage avec elle. Celui qui dit à son épouse, tu es divorcée 3 fois, alors elle est divorcée 3 fois.

Si un mari dit à sa femme “tu es divorcée”, “tu es divorcée”, “tu es divorcée”, donc il a répété la phrase 3 fois. Et son intention n’était pas d’insister sur l’unique divorce, alors c’est compté comme un divorce triple. Que veut dire insister sur le premier divorce ? Comme si par exemple une maman s’énerve contre son enfant, elle lui dit “non mange mange mange”. Ça ne veut pas dire mange 3 fois. Elle, elle veut dire pour insister sur cette fois-ci. Si lui n’a pas dit dans le sens d’insister sur le premier, alors c’est compté 3 fois.

Si par contre, il avait l’intention d’insister sur l’unique divorce qui est le premier, c’est-à-dire qu’il a répété une première fois, une deuxième fois, puis une troisième fois pour insister sur le premier. Alors, dans ce cas là, ce n’est pas compté comme un divorce triple. Mais cela est considéré comme un unique divorce.

L’auteur, que Dieu lui fasse miséricorde, a dit : Le signe que fait un muet est valide. Cela signifie que le signe tient  lieu de sa prononciation, pour tous les contrats et les jugements y compris le mariage.

Nous allons donner un exemple qui illustre : il est muet et il entend ou il comprend quand on lui parle. On lui a dit “divorces ta femme” Et il a fait comme ça 3 fois. C’est compté comme un divorce explicite.

Par ailleurs, si le signe que le muet fait est un signe que comprend tout un chacun, alors c’est considéré comme un divorce explicite. Mais si le signe est compris uniquement par ceux qui sont perspicaces, alors c’est considéré comme un divorce non explicite. Il est considéré comme divorce s’il a l’intention de divorcer.

Si c’est quelqu’un qui n’est pas muet, il est capable de parler, et il fait un signe. Par exemple la femme lui a dit “divorce moi” et lui fait un signe de la main, par exemple, “va t’en -avec la main-”, alors ce n’est pas compté comme un divorce. S’il est capable de parler, on ne prend pas en compte ce qu’il fait comme signe.

Si quelqu’un dit à sa femme “je t’ai divorcée” ou “ma femme est divorcée”, cette expression est explicite et ne nécessite pas d’intention. S’il dit une parole qui est explicite, on ne lui demande pas “est-ce que tu avais l’intention de divorcer quand tu as dit cette parole ou tu n’avais pas l’intention de divorcer?”.

Si quelqu’un dit “je divorce ma femme” ou “ma femme est divorcée”, le divorce a lieu, il est effectif. Par contre, s’il s’est dit dans son coeur “ma femme est divorcée”, mais il n’a rien prononcé, alors il n’y a pas de divorce. Ou s’il s’est décidé dans son coeur de divorcer sa femme, puis après cela, il ne l’a pas divorcée, alors le divorce n’a pas lieu. Si il avait l’intention de la divorcer, mais qu’il n’a rien prononcé par sa langue, alors le divorce n’a pas lieu. Et le divorce est effectif, que ce soit en présence de sa femme ou en son absence. Le divorce en présence de son épouse a lieu, comme si en sa présence il lui dit “tu es divorcée”; dans ce cas, le divorce a lieu. Ou si c’est en son absence, il se dit “ma femme est divorcée”, alors le divorce est effectif.

Dans le Qour’an, Allah ta^ala dit ce qui signifie : “Le jour où l’homme va fuir son propre frère, sa propre mère, son propre père, sa compagne et ses enfants, au jour du jugement l’homme va fuir de ceux qui ont un droit sur lui. Si sa mère a un droit sur lui, il va la fuir. Et si son père a un droit sur lui, il va le fuir. Mais s’il n’a pas été injuste envers eux et qu’ils n’avaient pas de droit sur lui, alors, il ne va pas les fuir. Mais si c’était lui qui avait un droit sur eux, alors eux vont le fuir.”

Le jour du jugement est un jour éminent. Les gens aujourd’hui, ils sont amis, ils s’entraident pour la plupart pour les péchés. Rare parmi les musulmans à notre époque ceux qui ne s’entraident pas avec sa famille et autre pour désobéir à Dieu. Très peu sont ceux qui ne s’entraident pas pour la désobéissance et cela ce sont ceux que Dieu agrée. Par contre, ceux qui s’entraident dans le bas monde avec leur famille, ou avec autre que leur famille, pour la désobéissance à Allah, seront des ennemis au jour du jugement.

A partir de maintenant, que l’homme réfléchisse. La mère réfléchit, le père réfléchit, le frère réfléchit à propos de l’au-delà, afin qu’ils ne regrettent pas au jour du jugement.

Pourquoi ? Pour qu’ils ne le regrettent pas au jour du jugement. Pour ne pas qu’ils se disent “pourquoi j’ai aidé untel?”, “pourquoi j’ai aidé mon fils pour commettre la désobéissance?”. Ils se disent, pourquoi j’ai aidé mon fils pour la désobéissance à Dieu et le mal, mais arriver avant même que vous le regrettiez. Avant de regretter, au jour du jugement, que les gens fassent le repentir. Avant de regretter, à partir de maintenant que les gens pensent de l’au-delà. Qu’ils cessent d’aider leur fils, qu’ils cessent d’aider leur frère, qu’ils cessent d’aider leurs sœurs et autres proches parents, qu’ils cessent de les aider sur la désobéissance à Dieu.

Pour cela, dès lors que la personne veut se marier, elle devra apprendre les lois du mariage et les lois du divorce en une seule fois. Parce qu’il se peut qu’ils se marient juste après avoir appris les conditions du mariage. Puis, pour soi-disant plaisanter avec son épouse, il lui dit “tu es divorcée”. Mais lui ne considère pas cela comme un divorce. Il ne considère pas qu’il l’a divorcée, il continue à vivre maritalement avec elle, dans l’interdit. Et il est mené à sa propre perte.

Beaucoup de gens ignorent cela -ils ignorent que le divorce a lieu même si c’est par plaisanterie-. Ils prononcent la parole de divorce, puis ils continuent de vivre avec leurs épouses, alors qu’ils ont prononcé un divorce triple en une seule fois. Ils pensent que c’est un seul divorce, alors qu’ils ont prononcé un divorce triple. Ils croient qu’il leur est possible de reprendre leurs femmes avant que ne s’écoule une période d’attente post-maritale. Ils pensent que c’est possible sans nouveau contrat de mariage. Ils pensent qu’après l’écoulement de la période d’attente post-maritale, ils leur suffit juste de renouveler le contrat, alors qu’ils ont divorcé 3 fois. Ils continuent à vivre avec leurs épouses dans l’interdit.

Il n’y a pas de différence entre le divorce, entre le fait qu’il soit dépourvu de condition -non conditionné- et le fait que ce soit un divorce conditionné par l’arrivée de quelque chose. Dire qu’un divorce n’est pas conditionné, c’est par exemple qu’il dit “mon épouse est divorcée” ou il dit “tu es divorcée” à son épouse. Et donc le divorce qui dépend de quelque chose, c’est-à-dire, qu’il fait dépendre le divorce par l’arrivée d’un événement. S’il dit “tu es divorcée” si tu entre chez untel, ou il dit “tu es divorcée si tu fais telle chose”, si elle est allée chez untel ou qu’elle a fait telle chose, alors le divorce est effectif. Ceci est un divorce conditionné. S’il dit à sa femme “si tu vas chez unetelle tu es divorcée 3 fois et qu’elle va chez unetelle”, c’est compté comme étant un divorce triple. La femme devient interdite en mariage pour lui, il ne pourra l’épouser que si elle se marie avec un autre homme que lui.

Il n’est pas permis d’annuler le jugement du divorce triple. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de divorce triple.

Il n’y a pas de considération à accorder à Ahmad Ibnou Taymiyah, par un avis par lequel il a contredit l’unanimité. Il a prétendu que le divorce conditionné, il n’a pas lieu si la personne expie ce qu’elle a dit. Il a considéré le divorce conditionné comme celui qui jure de faire une chose et ne la fait pas. Donc, il a dit “jusqu’à ce qu’il expie ce qu’il a juré”.

Il a prétendu que celui qui divorce par 3 fois peut reprendre son épouse et il ne devra que donner la kaffarah de celui qui a juré qu’il n’a pas tenu sa parole -kaffaratoul yamin-.

Comme quelqu’un qui a juré et qu’il n’a pas tenu parole. Il y a un choix entre 3 choses. S’il ne peut aucune des 3, il passe à la deuxième.

Ces 3 choses sont :

  • l’affranchissement d’un esclave,
  • nourrit 10 pauvres
  • donne de quoi s’habiller à 10 pauvres.

S’il ne peut aucune des trois, on passe à la deuxième qui est de jeûner 3 jours.

Ibnou Taymiyah a dit c’est comme celui qui a juré et n’a pas tenu sa parole. Cet avis de Ibnou Taymiyah est contraire à l’unanimité des savants. Qui a rapporté l’unanimité à ce sujet ? C’est le faqih, le mouhaddith, le hafidh, digne de confiance, l’illustre Mouhammad fils de Nasr Al-Marwaziyy et un certain nombre d’autres que lui.

Ibnou Taymiyah a dit que le divorce n’a pas lieu si ce de quoi il dépendait s’est réalisé.

Il a dit : il devra simplement donner une expiation comme s’il avait juré et qu’il n’a pas tenu sa parole.Personne avant lui, parmi les musulmans, n’a dit qu’il était suffisant de faire une expiation. Et cet avis qu’il a donné est resté appliqué une longue période. Beaucoup d’ignorants l’ont suivi en cela. Et la situation s’est aggravée.

Il a été rapporté qu’il y a eu un grand nombre de personnes parmi les gens du commun qui l’ont suivi en cela. 

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Tafsir an-Nasafiyy : sourate al-Baqarah versets 187 à 213

Posted in cours général,Croyance,Exhortation,Hadith,Histoire,islam par chaykhaboulaliyah sur février 21, 2023
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Verset 187 : au début, concernant le jeûne, lorsque le soleil se couchait, il était permis à l’homme qui faisait le jeûne de manger, de boire et d’avoir un rapport. C’était permis jusqu’à ce qu’il fasse la deuxième prière de la nuit (la prière de al-^ichaa’) et après cela, il ne pouvait plus ni boire, ni manger ni avoir de rapport jusqu’à la nuit suivante. Et il est arrivé que ^Oumar que Dieu l’agrée, a eu un rapport avec son épouse après la prière de ^ichaa’. Quand il a fait le ghousl, il s’est mis à pleurer et à se blâmer. Il est allé voir le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam et l’a informé de ce qu’il avait fait. Le Prophète lui a dit : « tu n’aurais pas dû faire cela ». Et c’est ainsi qu’a été révélé le verset 187 qui a abrogé ce qui était auparavant. C’est-à-dire lorsque c’est la nuit du jeûne et après la prière de ^ichaa’, il vous est permis d’avoir un rapport avec vos femmes.

Le mot « rafth » a été utilisé pour indiquer le fait d’avoir un rapport avec son épouse et ce terme n’est pas aussi beau qu’un autre terme. C’était pour leur expliquer que ce qu’ils considéraient comme quelque chose de mauvais, le fait de boire, ou manger ou avoir un rapport, après s’être endormis, même si c’était encore la nuit, cette chose était licite à présent. S’ils voulaient manger ou boire ou avoir un rapport, c’était avant de dormir. Puis ce jugement a été abrogé.

Elles sont comme un vêtement pour vous et vous êtes comme un vêtement pour elles. Quand l’homme et la femme se serrent l’un contre l’autre, l’un est comme un vêtement pour l’autre. Le vêtement, quand on le porte, il colle à la poitrine, au cou, au ventre. Et il a été dit que le mot « vêtement » ici est au sens figuré parce que, de la même façon qu’un vêtement te cache, le fait d’avoir un rapport avec son épouse empêche de tomber dans l’interdit. C’est quelque chose qui protège de l’interdit. Et c’est une explication de ce qui vient avant. S’il y a entre vos épouses et vous ce contact, alors vous allez peu patienter avec elles et c’est difficile pour vous de les éviter. C’est pour cela que Dieu vous a autorisé d’avoir un rapport avec elles la nuit qui précède le jeûne.

Allaah sait que vous avez été injustes envers vous-mêmes, vous avez trahi : c’est pour montrer la gravité de ce qui a été fait.

Allaah a accepté votre repentir ; le fait que vous ayez regretté de faire ce que Dieu vous avait interdit.

Et Il vous a excusé ce que vous avez fait avant d’avoir reçu l’autorisation.

Maintenant vous pouvez avoir un rapport avec elles. C’est-à-dire la nuit qui précède le jeûne. Ici c’est à l’impératif pour indiquer l’autorisation et non pas l’ordre de faire cela. Le verbe est « baachirouuhounna » : « baachara » a la même racine que « al-bacharah » qui signifie la peau. Baachara signifie « ayez un rapport avec vos femmes la nuit qui précède le jeûne ». Et c’est un ordre qui indique le caractère autorisé. Et le rapport a été appelé « moubaacharah » parce que les peaux du mari et de la femme se collent. Et le mot « moubaacharah » peut avoir le sens de se serrer l’un contre l’autre.

Notre chaykh a dit : un de ces docteurs qui prétendent avoir appris alors qu’ils n’ont pas appris a expliqué le Hadiith de ^Aa’ichah qui disait : « le messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam me serrait contre lui peau contre peau, alors qu’il faisait le jeûne ». Et elle a utilisé le terme « baachara ». Ceci pour enseigner aux gens ce qu’il est licite de faire ou pas : et ce n’est pas un manque de pudeur. Mais cet homme ignorant a expliqué ce terme par un rapport : comme si le Prophète, alors qu’il faisait le jeûne, aurait eu un rapport avec ^Aa’ichah. Et c’est interdit de faire cela. Et cela, parce que cet homme n’a pas su quel était le sens de « moubaacharah ». Cela est la caractéristique de celui qui n’apprend pas la science.

Et recherchez ce que Dieu vous a destiné. C’est-à-dire « ayez un rapport avec vos femmes pour rechercher ce que Dieu vous a prédestiné et ce qu’Il a confirmé dans la Table Préservée, c’est-à-dire l’enfant que vous pourrez avoir suite à ce rapport. C’est-à-dire « ne faites pas le rapport uniquement pour assouvir le désir mais pour rechercher ce pour quoi Dieu a autorisé le mariage, à savoir de vous reproduire, pour que vous ayez une descendance ».

Ou une autre explication : quand vous faites le rapport, faites-le dans l’endroit que Dieu vous a autorisé et pas dans un autre endroit. Ne faites pas la sodomie.

Et vous pouvez manger et boire jusqu’à ce que le trait blanc vous apparaisse. Dès que l’aube apparait, c’est comme un fil blanc c’est-à-dire un trait transversal qui apparait à l’horizon est. Jusqu’à ce que vous puissiez faire la distinction entre le trait blanc et le trait noir. Le trait noir indique la nuit et le trait blanc indique l’aube. Ici l’auteur a juste expliqué le trait blanc de l’aube, il n’a pas dit le trait noir de quoi, parce qu’il suffit d’expliquer l’un des deux et l’autre est déduit. Autre explication : il y a le mot « min » qui signifie « parmi » ou « de » : c’est pour dire que c’est un trait blanc qui est une partie de l’aube et l’aube va s’élargir encore plus. Il va expliquer la construction de la phrase dans la langue : s’il s’était limité au trait blanc, ça serait juste un sens figuré. Car en réalité ce n’est pas un trait blanc mais il s’agit d’une lueur blanche. La blancheur que l’on voit est fine et longue comme un trait. Du fait qu’il est rajouté « min al-fajr », ça devient une comparaison.

Un compagnon qui s’appelle ^Adiil fils de Haatim a dit : « j’ai pris deux cordes avec lesquelles on attache le chameau (un fil épais) une blanche et une noire et je les ai mises sur mon oreiller et j’ai essayé de distinguer entre les deux mais je ne voyais pas de différence car c’était la nuit. J’en ai parlé au Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam qui m’a dit : « tu es quelqu’un de naïf. Ce qui est cité dans le verset ce n’est pas que tu prennes un fil blanc et un fil noir mais il s’agit de la blancheur de l’aube et de la noirceur de la nuit. »

Poursuivez le jeûne jusqu’à la nuit. C’est-à-dire qu’une fois que l’aube s’est levée, poursuivez le jeûne jusqu’à la nuit. Cela signifie : tout d’abord, cessez ces choses-là, que vous pouviez faire la nuit. Maintenant que l’aube est arrivée, vous devez ne plus les faire. An-Naçafiyy est hanafite, il va donc déduire certains jugements selon l’école de jurisprudence hanafite. Il a dit que ceci est une preuve qu’on peut mettre l’intention dans la journée pour jeûner ramaDaan : si quelqu’un n’a pas mis l’intention de jeûner pendant la nuit, il peut la mettre après l’aube.

Deuxièmement : cela veut dire qu’il est permis de retarder le ghousl jusqu’à l’aube.

Troisièmement : c’est interdit d’enchaîner deux jours de jeûne consécutivement.

Quatrièmement : celui qui a mangé ou bu se charge d’une expiation.

Le fait d’être jounoub n’empêche pas la validité du jeûne.

Et n’ayez pas de rapport avec elles lorsque vous êtes en i^tikaaf dans la mosquée. Al-i^tikaaf est un acte d’adoration qui consiste, une fois qu’on se trouve dans la mosquée, à mettre l’intention de rester dans cette mosquée pendant un certain temps, même s’il est très court : cela fait gagner des récompenses. Et il est recommandé de faire al-i^tikaaf les dix dernières nuits de ramaDaan. Ce verset est une preuve que l’i^tikaaf ne peut avoir lieu que dans une mosquée.

Ces jugements qui vous ont été indiqués sont des limites que Dieu a fixées, c’est-à-dire que ce sont des jugements bien précis que Dieu vous a prescrits.

Ne vous en rapprochez pas, c’est-à-dire ne contredisez pas ce que Dieu vous a ordonné et ne modifiez pas ce que Dieu vous a ordonné. Donc ne vous rapprochez pas de ces limites que ce soit en les modifiant ou en les contredisant.

Ainsi Allaah indique Sa Loi pour des gens, puissent-ils éviter les interdits. C’est ainsi que Dieu indique aux gens Ses jugements, puissent-ils se préserver des péchés.

Verset 188 : ne consommez pas vos biens les uns les autres injustement. C’est-à-dire : ne prenez pas vos biens les uns les autres d’une manière que Dieu n’a pas rendu licite.

Et ne vous en remettez pas systématiquement aux juges. N’agissez pas de façon à ce que vous deviez passer devant un tribunal     

Ne prenez pas les biens des gens en vous appuyant sur un jugement basé sur un faux témoignage. Ce verset interdit d’agir ainsi, d’aller consulter un juge pour prendre les biens des gens, en s’appuyant sur un faux témoignage ou bien en s’appuyant sur des gens qui jurent mensongèrement ou bien pour obtenir un règlement à l’amiable, alors que celui en faveur de qui le jugement a été prononcé est un injuste.

Le Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit à deux personnes qui étaient venues se plaindre à lui et qui demandaient son arbitrage, il leur a dit ce qui signifie : « je ne suis qu’un humain et vous êtes en train de m’exposer votre différend et il se peut que l’un d’entre vous maquille sa preuve et que je prononce la sentence en sa faveur, conformément à ce que j’ai entendu de lui. Celui en faveur de qui j’ai émis un jugement (de prélever du bien de son frère), alors qu’il ne prenne rien de ce que j’ai jugé ». Parce qu’en réalité, c’est du feu qu’il est en train de manger. Si le Prophète juge en faveur de quelqu’un mais qu’en réalité, ce n’est pas son droit, qu’il ne prenne rien du tout, parce que c’est comme s’il lui donnait un bout de feu. Rapporté par Abouu Daawouud et Ad-DaraaQoutniyy. C’est alors que tous les deux se sont mis à pleurer et chacun des deux a dit : le droit que j’ai, je te le concède, mon frère. Il se peut que l’un des deux soit plus apte à développer un argument que l’autre. Il a été dit que le sens du verset est : vous donnez une partie de vos biens au juge pour le soudoyer, pour qu’il prononce le jugement en votre faveur.

Alors que vous le savez. Vous savez que vous êtes dans le faux. An-Naçafiyy a dit que commettre un péché tout en sachant que c’est un péché, c’est un acte plus laid encore, que celui qui commet un péché alors qu’il ne savait pas que c’était un péché. Le premier mérite plus d’être blâmé que le second, même si celui-ci se devait d’apprendre le jugement.

Mou^aadh ibnou Jabal a posé la question au prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam : « ô messager d’Allaah, pourquoi donc le croissant de lune est tout fin, comme un fil, puis il augmente en taille jusqu’à devenir la pleine lune, puis il va diminuer à nouveau jusqu’à devenir comme un fil ? Pourquoi ce n’est pas comme le soleil ? » Il n’y a pas de croissant de soleil. C’est ainsi que la parole d’Allah a été révélée, qui signifie :

Verset 189 : Ils t’interrogent à propos des croissants lunaires. Il a été appelé « hilaal » c’est-à-dire « croissant » parce que les gens lèvent la voix (du verbe hallala) quand ils le voient.

Sache que c’est un moyen de détermination des temps pour les gens et pour faire le pèlerinage. C’est-à-dire que c’est un des signes par lequel les gens comptent le temps pour leurs plantations, pour leur commerce, pour les dates d’échéance de leurs dettes, pour leurs jeûnes, la période d’attente post-maritale de leur femme, les périodes des menstrues des femmes, la période de la grossesse, les temps importants du pèlerinage et ainsi de suite.

Certains partisans de Médine, quand ils entraient en rituel de pèlerinage ou de ^oumrah, aucun d’entre eux n’entrait dans un champ ni dans une maison ni dans une ferme, par la porte. Si c’est quelqu’un qui était de la campagne, il faisait un trou dans une partie de sa maison pour rentrer et sortir. Et si c’était quelqu’un qui habitait dans des tentes faites habituellement à partir de la laine de chameau, il sortait et entrait par derrière et non plus par devant. Alors a été révélé la suite du verset :

Ce n’est pas le plus important que vous évitiez d’entrer par la porte mais ce qui compte, c’est la bienfaisance de quelqu’un qui craint Dieu et qui évite ce que Dieu a interdit.

C’est comme si la réponse était à propos des croissants indiquant le début des mois lunaires. Quelle était la sagesse qu’au début du mois, le croissant est tout fin et qu’au milieu du mois, c’est la pleine lune ? Alors que le soleil a toujours la même taille tout le long du mois ? Il est connu que tout ce que Dieu fait est selon une sagesse. C’est comme s’il leur dit : sachez que tout est selon une sagesse et laissez la question à propos de ce sujet. Regardez : vous, vous faites une chose qui est dépourvue de sagesse et vous pensiez que c’est quelque chose de bien. C’est cela le lien avec les versets qui ont précédé.

Il se peut que ce verset soit au titre de l’istiTraaD puisqu’il s’agit des versets indiquant le temps du pèlerinage. Les mois lunaires indiquent des temps et le pèlerinage est à faire à certains moments des mois parce que c’était parmi leurs actes de faire le pèlerinage. Et l’istiTraaD est une figure de style utilisée par les savants hors de son contexte parce qu’il y a un élément qui permet d’introduire ce sujet. (En français, alors qu’on parle d’un sujet, on cite une parole qui, en apparence, n’a pas de lien direct avec ce dont on parle, alors on dit pour l’introduire « entre parenthèses » puis on revient au premier sujet).

Il se peut aussi que ce soit là juste un exemple qu’il donne à propos de leur question sur le croissant lunaire. C’est comme celui qui laisse la porte d’entrée principale de sa maison et il rentre par une porte dérobée.  Ce qu’il convient de faire, ce n’est pas de poser des questions inutiles mais la bienfaisance et la bienséance consiste à se préserver de poser pareille question.

Et entrez dans les maisons par leur porte principale. C’est-à-dire : traitez les sujets de la manière par laquelle il faut les traiter et ne les traitez pas à l’envers.  

Ou alors : vous devez avoir pour certitude et pour croyance que tout ce que Dieu fait est selon une sagesse et que cela est correct, sans qu’il ne parvienne un quelconque doute ou une confusion ou objection, afin de ne pas poser de question à ce sujet, en raison de ce que la question peut sous-entendre de remise en cause suite au doute. Tout comme Dieu dit dans le Qour’aan ce qui signifie : « Il n’est pas interrogé sur ce qu’Il fait alors qu’eux, le seront ».

Et faites preuve de piété à l’égard de Dieu : dans ce qu’Il vous a ordonné de faire et ce qu’Il vous a interdit de faire.

Puissiez-vous réussir : afin de gagner la félicité éternelle.

Verset 190 : et combattez dans la voie que Dieu agrée : le combat dans la voie que Dieu agrée, c’est pour élever la parole de Dieu et pour donner la gloire à la religion.

Ceux qui vous combattent : c’est-à-dire ceux qui se mesurent à vous et pas ceux qui se sont repliés sur eux-mêmes

Et ce verset a été abrogé par un autre verset qui signifie : et combattez les associateurs dans leur totalité.

Et il a été dit que c’était le premier verset à avoir été révélé à propos du combat et le Messager d’Allaah Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam combattait ceux qui combattaient et n’attaquait pas ceux qui ne combattaient pas.

An -Naçafiyy a dit : combattez ceux qui peuvent vous combattre et ne combattez pas ceux qui ne peuvent pas vous combattre comme les vieillards, les enfants et les femmes.

Et ne soyez pas injustes, certes Allaah n’agrée pas ceux qui sont injustes.

Verset 191 : et combattez-les où que vous les trouviez. C’est une autorisation qui vous est donnée de combattre ceux qui vous ont amené à quitter La Mecque.

Et la fitnah est plus grave que l’assassinat. Ce verset, certains se sont trompés pour le comprendre parce que généralement, le mot « fitnah » est utilisé pour indiquer la zizanie, la discorde. Or ce verset ne veut pas dire que semer la discorde est plus grave que de tuer. Ce verset signifie que l’attribution d’un associé à Dieu, c’est-à-dire la mécréance, elle, est plus grave que de tuer. Donc le mot « fitnah » ici, signifie attribuer un associé à Dieu. Ce verset signifie : votre mécréance est plus grave que le fait de tuer, car la mécréance est le plus grand des crimes et le plus laid des crimes selon le jugement de Dieu. Il n’y a pas de crime qui soit plus grave que la mécréance, que ce soit une mécréance par attribution d’un associé à Dieu ou une mécréance sans attribution d’associé à Dieu. Dans les deux cas, la mécréance est le plus grave des crimes et la plus grande des injustices. Cela veut dire que votre mécréance qui est le fait d’attribuer un associé à Dieu est plus grave que ce que vous dénoncez chez les musulmans, à savoir le fait qu’ils aient tué un associateur dans l’enceinte sacrée de La Mecque ; car eux, ils considéraient qu’on ne devait tuer personne dans l’enceinte sacrée de La Mecque. Suite au fait que les musulmans ont tué un associateur dans l’enceinte sacrée de La Mecque, les associateurs se sont mis à dénigrer les musulmans. Et ce verset est une réplique contre eux : donc ici nous avons appris le contexte dans lequel ce verset a été révélé. Mais la règle est de mise, même en dehors de ce contexte et c’est que la mécréance est plus grave que le fait de tuer.

Cet associateur que les musulmans avaient tué s’appelle ^Amr fils de Al-HaDraamiyy. Il avait un frère qui était un très grand compagnon, Al-^Alaa’ fils de Al-HaDraamiyy, il était même un saint parmi les compagnons.

Ne les combattez dans la mosquée Al-Haraam que si eux vous y combattent. C’est-à-dire : ne soyez pas les premiers à déclencher la guerre si c’est à l’intérieur de la mosquée Al-Haraam. Mais s’ils vous attaquent dans cette mosquée, alors combattez-les. Cela veut dire que vous, les croyants, il vous est interdit de combattre dans la mosquée Al-Haraam. Ici la mosquée Al-Haraam ne désigne pas uniquement l’endroit destiné à faire la prière, que ce soit dans ce verset ou dans d’autres versets. Il s’agit en réalité de toute La Mecque : les maisons, les magasins, tout ce qui est au voisinage de la mosquée.

Faites-les sortir de là où ils vous ont fait sortir. C’est-à-dire de La Mecque. Et ce verset a été révélé avant la conquête de La Mecque. Il est une annonce de bonne nouvelle pour les croyants qu’ils allaient conquérir La Mecque. C’est une promesse de la part de Dieu. Et cela a eu lieu la 8ème année de l’hégire. Le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a réalisé cette conquête effectivement. Et il n’est resté à La Mecque que des musulmans. En effet la mécréance est plus grave que l’assassinat et dans d’autres versets qui signifient : « le fait d’attribuer un associé à Dieu est une grande injustice » et « les mécréants, ce sont eux les injustes » et « la plus grave des injustices est la mécréance ».

Ce verset ne veut pas dire que le simple fait de semer la zizanie entre deux musulmans serait plus grave que de tuer un musulman. Et ceci est très important à comprendre parce que celui qui croit que semer la zizanie entre deux personnes est plus grave que de tuer quelqu’un, il sort de l’islam. Car il aura démenti la Loi de l’islam. En effet, le fait de tuer quelqu’un est le plus grave des péchés après la mécréance. Ainsi le plus grave des péchés est la mécréance parce que Dieu ne le pardonne pas à celui qui en meurt chargé.

Le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « que le bas monde soit détruit est moins grave selon le jugement de Dieu que de tuer un seul musulman ». Rapporté par An-Naçaa’iyy. Ainsi le statut du musulman est respectable car il a accompli le plus important des devoirs qui est de croire en Dieu et en Son Prophète.

Et la cause de la révélation de ce verset est que les associateurs avaient émis une objection, ils avaient blâmé les musulmans parce qu’ils avaient combattu durant les mois Houroum qui sont : dhou l-Qa^dah, dhou l-Hijjah, Al-MouHarram et Rajab. Alors Allaah leur a répliqué par le fait qu’eux, les associateurs, avaient commis la plus grave des injustices qui est la mécréance, du fait qu’ils avaient attribué à Dieu un associé. Or le fait de combattre durant les mois Houroum était interdit. Puis ça a été abrogé selon l’avis de la majorité. Les gens de l’ignorance avaient cette croyance-là. Ils considéraient qu’il était interdit de combattre durant les mois Houroum.

Et il a été donné une autre explication : c’est que l’épreuve qui s’abat sur l’homme, pour laquelle il va être châtié, son châtiment est plus intense que le fait d’être tué.

Le sens apparent de ce verset est que ce jugement est toujours en vigueur, c’est-à-dire qu’il n’a pas été abrogé. Et c’est l’avis de certains imams : il n’est pas permis de commencer à combattre les non croyants à l’intérieur de l’enceinte sacrée de La Mecque, sauf si les non croyants commencent à y combattre les musulmans.

Mais d’autres savants ont dit que ce verset a été abrogé par un verset dans sourate baraa’ah qui s’appelle aussi sourate « at-tawbah ». Ce verset signifie : « combattez les associateurs où que vous les trouviez ». Et sourate Baraa’ah fait partie des dernières sourates qui ont été révélées dans le Qour’aan. Dieu dit ce qui signifie : « dès lors que les mois Houroum se sont écoulés, alors combattez les associateurs où que vous les trouvez ». Beaucoup de savants ont dit à propos de ce verset qu’il a abrogé l’application du jugement présent dans sourate al-baQarah et c’est ce dernier verset qui entre en vigueur. Cela signifie que le jugement de sourate al-baQarah qui empêchait de débuter le combat des non croyants dans la mosquée al-Haraam a été abrogé. Avant c’était interdit puis c’est devenu permis, c’est-à-dire que c’est devenu permis de les y combattre, qu’ils aient commencé ou non à vous y combattre.

S’ils vous y combattent, alors combattez-les-y. C’est-à-dire « dans la mosquée al-Haraam ». An-Naçafiyy est de l’avis des savants qui disent que ce verset n’a pas été abrogé. La mosquée al-Haraam a un jugement spécifique : les musulmans n’ont le droit de combattre les non musulmans dans cette enceinte sacrée que si ceux-ci commencent le combat.

Telle est la rétribution des non-croyants.

Verset 192 : s’ils arrêtent : s’ils cessent leur mécréance, s’ils cessent leur combat. Allaah est Celui Qui accepte le pardon, Qui pardonne leur injustice passée. S’ils arrêtent d’attribuer un associé à Dieu, s’ils arrêtent de combattre les musulmans et qu’ils deviennent musulmans, alors Allaah pardonne ce qu’ils ont fait auparavant. Allaah est miséricordieux, Il accepte le repentir, Il accepte leur foi.

Verset 193 : combattez-les afin qu’il n’y ait pas de fitnah : ici le mot « fitnah » signifie l’adoration d’autre que Dieu. Il ne s’agit pas de la zizanie.

Et afin que la religion soit vouée uniquement à Dieu. C’est-à-dire exclusivement à Dieu, pour que le chayTaane n’ait aucune part. C’est-à-dire qu’il n’y ait pas autre que Dieu qui soit adoré. Notre chaykh a dit : l’objectif principal est de protéger la religion de l’islam pour les musulmans, pour ne pas que les non musulmans les détournent de l’islam. Et afin de propager la religion agréée par Dieu. Dans le cas où nous n’avons pas la capacité, alors ce n’est pas une obligation pour nous. Mais nous pouvons expliquer et répliquer ; et cela est une obligation pour nous.

S’ils cessent : c’est-à-dire les non-musulmans, les associateurs, alors il n’y a pas d’attaque sauf contre les injustes. S’ils délaissent leur incrédulité, alors vous ne les combattrez pas, parce qu’il n’y a pas d’attaque sauf contre les injustes. Et eux, ils ne sont plus injustes puisqu’ils sont entrés en islam.

Ou alors ne combattez que les injustes, c’est-à-dire ceux qui n’arrêtent pas leur injustice. Il a appelé la rétribution des injustes « dhoulm » c’est une figure de style en arabe qui s’appelle « al-mouchaakalah » : la réponse à une chose est appelée par le même nom, même si elle n’a pas le même jugement. Cela ne veut pas dire « soyez injustes » mais il a utilisé le même terme « adh-dhoulm » parce qu’eux ont fait preuve d’injustice. On utilise le même mot pour une chose et sa réponse.

Les associateurs avaient combattu les musulmans dans l’année de al Houdaybiayh dans un mois sacré qui est dhoul-Qa^dah. Alors il leur a été dit cela quand ils sont partis pour faire la ^oumrah pour le rattrapage. Ce verset signifie « s’ils arrêtent leur mécréance, et s’ils entrent en islam, alors ils ne sont pas combattus. »

Verset 194 : le mois al-Haraam contre le mois al-Haraam : si eux, vous combattent pendant l’un des mois Houroum, alors vous les combattez dans l’un des mois Houroum. Et vous appliquez pour les choses sacrées la loi du talion : œil pour œil, dent pour dent. S’ils vous attaquent, alors vous les attaquez avec la même chose avec laquelle ils vous ont attaqués. Et faites preuve de piété à l’égard de Dieu quand vous êtes victorieux, dans votre comportement envers celui qui vous a attaqués. C’est-à-dire : ne faites pas avec eux plus que ce qu’il vous est autorisé. Et sachez que Dieu accorde la victoire à ceux qui sont pieux.

Notre chaykh a dit : le soutien, la victoire que Dieu accorde est soit perceptible, physique ou morale. S’ils ont le dessus sur les non musulmans suite à un combat, c’est une victoire matérielle et morale. Mais si ce sont les non musulmans qui ont le dessus sur les musulmans dans la bataille, les croyants sont victorieux dans le sens moral et par le jugement : la victoire est de leur côté parce qu’ils ont une récompense pour avoir combattu et ceux d’entre eux qui ont été tués auront la récompense de martyr. La victoire n’est pas seulement une victoire physique, matérielle. Dieu a promis la victoire aux croyants, c’est-à-dire que, soit ils ont la victoire matérielle et morale, soit ils ont la victoire morale. Donc dans tous les cas, ils sont victorieux. Puis le chaykh cite le récit des gens du puits de Ma^ouun, ils étaient soixante-dix hommes.  Ils étaient sur le chemin pour enseigner le Qour’aan à une tribu arabe qui avait demandé au Prophète de leur envoyer des enseignants de Qour’aan. Une tribu adverse les a attaqués et les a tous tués. Moralement, ce sont les 70 qui sont victorieux. Parce que ceux qui les ont tués méritent un châtiment, en plus de leur châtiment pour leur mécréance. Ils seront châtiés pour leur mécréance et ils seront châtiés pour avoir tué des musulmans. Ces 70 étaient des gens de science, on les appelait des récitateurs.

Verset 195 : et dépensez dans la voie que Dieu agrée. Dépensez dans toutes les voies que Dieu agrée. C’est général.

Et ne vous menez pas à votre propre perte : c’est-à-dire ne soyez pas vous-mêmes la cause de votre mort. Notre chaykh a dit que cela signifie : ne laissez pas la gestion de vos biens vous détourner du jihad. Certains partisans de Médine se sont occupés de gérer leurs biens au lieu de rejoindre le reste des musulmans et ils étaient des propriétaires de palmiers. Ils ont occupé leur temps à la gestion de leurs palmiers au lieu de rejoindre les autres musulmans.

Et faites le bien : c’est-à-dire pensez du bien au sujet de Dieu, si vous n’obtenez pas ce que vous avez voulu.

Certes Dieu agrée les bienfaiteurs. C’est-à-dire ceux qui sont bienfaiteurs envers les nécessiteux.

Verset 196 : poursuivez le Hajj et la ^oumrah pour l’agrément de Dieu. Accomplissez le pèlerinage et accomplissez la ^oumrah pour l’agrément de Dieu, c’est-à-dire accomplissez-les parfaitement, c’est-à-dire avec leurs conditions, avec leurs obligations, pour l’agrément de Dieu, sans paresse et sans diminution.

Si vous en avez été empêchés : c’est-à-dire si quelque chose vous en empêche, comme si un ennemi s’interpose entre vous et l’accomplissement du pèlerinage, ou une maladie.

Alors ce qui vous est possible comme sacrifice. C’est-à-dire si vous êtes sur votre chemin vers le ka^bah et vous êtes entrés en rituel pour faire un pèlerinage ou une ^oumrah, mais s’il y a quelque chose qui s’interpose qui vous empêche d’y aller alors vous vous désengagez du rituel avant le temps du désengagement pour faire un sacrifice à Dieu (soit un chameau, soit une vache, soit un mouton).

Et ne vous rasez pas le crâne avant que l’animal que vous voulez offrir à Dieu soit arrivé à l’enceinte sacrée de La Mecque. Cette parole s’adresse à ceux qui ont été empêchés d’arriver à l’enceinte sacrée de Médine ou de La Mecque, après qu’ils soient entrés en rituel. Il leur est dit de ne pas se raser le crâne comme ce serait le cas pour une situation normale , c’est-à-dire qu’ils ne se désengagent pas du rituel avant que l’animal qu’ils ont décidé d’offrir pour Dieu soit arrivé à l’enceinte sacrée. Parce que chez les Hanafites, ce qui est offert pour se désengager du rituel parce qu’on a été empêché d’y parvenir, il faut qu’il soit égorgé dans l’enceinte sacrée de La Mecque. Chez les chaféites, il peut être égorgé même ailleurs.

Si l’un d’entre vous était malade : c’est-à-dire si l’un d’entre vous avait une maladie qui nécessitait qu’il se rase le crâne,  

Ou qui a un mal dans sa tête : soit des poux, soit une blessure, il devra alors faire une expiation, (qui consiste en) un jeûne (trois jours de jeûne) ou une aumône (distribuée à six pauvres, à chacun il sera donné la moitié d’un Saa^ de blé, selon les hanafites et chez les chaféites, trois Saa^ de la nourriture de base la plus répandue de la ville, que vont se partager six pauvres). (Le Saa^ équivaut à quatre moudd. Ce sont des unités de volume). Ou bien une brebis.

Si quelqu’un veut faire le tamattou^ : c’est le fait de profiter d’être parti à La Mecque dans la période du pèlerinage, pour faire une ^oumrah avant le pèlerinage. Si on est dans la période des mois du pèlerinage, on peut entrer en rituel du pèlerinage, mais il peut commencer par faire une ^oumrah. Donc quand il fait une ^oumrah dans les mois du pèlerinage, il fait le tamattou^. Il devra égorger ce qu’on égorge le jour de l’^id. Celui qui ne trouve pas quoi égorger, il devra jeûner trois jours dans le temps du pèlerinage. C’est-à-dire dans les mois du pèlerinage, entre son entrée en rituel pour la ^oumrah et son entrée en rituel pour le pèlerinage. Et vous jeûnerez sept jours quand vous aurez fini le pèlerinage. Ce sont là dix jours complets. « Complets » : soit parce que cela équivaut à ce qu’il devait égorger et qu’il n’a pas pu égorger ou bien ça équivaut dans la récompense.

Cette règle (c’est-à-dire l’obligation d’égorger ou de jeûner) est pour celui dont la famille n’est pas dans la mosquée Al-Haraam (il ne fait pas partie de ceux qui habitent dans les limites de La Mecque, c’est-à-dire ceux qui ont les mêmes horaires de lever et de coucher que les gens de La Mecque)

Et faites preuve de piété à l’égard de Dieu : accomplissez ce que Dieu vous ordonne et évitez ce que Dieu vous interdit. Que ce soit pour le pèlerinage ou autre que le pèlerinage, Dieu nous ordonne de Lui obéir et nous interdit de Lui désobéir. C’est un rappel.

Et sachez que Dieu a un châtiment douloureux pour celui qui Lui désobéit.

Verset 197 : le temps du pèlerinage, ce sont des mois bien définis. Ce sont des mois bien connus chez les gens, c’est-à-dire que ce n’est pas quelque chose qui peut prêter à confusion. Il s’agit de chawwaal, dhou l-Qa^dah et les neuf premiers jours de dhou l-Hijjah. Quand la nuit qui précède l’^iid s’achève, alors le jalon (c’est-à-dire la limite, la borne) temporel du pèlerinage est raté. Et il y a une borne qui est plutôt physique, et c’est un endroit. On s’engage en rituel du pèlerinage à certains endroits que le Prophète a indiqués. Les gens qui viennent du nord passent par Médine , ils ont une borne à ne pas dépasser avant d’être entrés en rituel. Ceux qui viennent de l’ouest ont une autre borne et ainsi de suite.

La borne temporelle s’achève lorsque la nuit qui précède le jour de l’^iid finit (c’est-à-dire le fajr). Quel est l’intérêt d’indiquer que les actes du pèlerinage ont lieu pendant trois mois ? Cela veut dire qu’aucun acte du pèlerinage n’est valable en-dehors de ces trois mois-là et même l’entrée en rituel, selon l’imam Ach-Chaafi^iyy que Dieu lui fasse miséricorde. Et ils ont été appelés « ach-hour », « mois », même si le dernier n’est pas un mois complet.

Celui qui s’y engage pour faire le pèlerinage. « Y » fait référence à ces trois mois-là. Celui qui s’engage à faire le pèlerinage dans cette période-là.

Il ne fait pas de rapport sexuel ni de fouçouuQ. Le fouçouuQ : certains savants ont dit que c’est le péché, d’autres ont dit que cela veut dire l’insulte envers les musulmans et d’autres ont dit que cela veut dire le fait de donner des surnoms qui indiquent le dénigrement.

Et pas de débat inutile pendant le pèlerinage. C’est le fait de débattre juste pour avoir le dernier mot, sans qu’il n’y ait d’intérêt religieux. Ibnou ^Abbaas a expliqué le mot « jidaal » par le « mira’ » et c’est lorsque quelqu’un débat avec son compagnon, il le dispute jusqu’à le mettre en colère. Parole rapportée par AT-Tabariyy dans son explication. Il a reçu l’ordre de ne pas faire de débats inutiles pour des raisons, parce que cela est comme le fait de porter de la soie quand un homme fait la prière et réciter le Qour’aan pour faire joli mais en rajoutant des lettres.

Après ces différentes interdictions pour interdire le mal, Il enchaîne sur le bien pour utiliser à la place de mauvaises paroles, de belles paroles, à la place du fouçouuQ la bienfaisance et la piété, à la place du débat inutile, le fait d’être concordant et les bons comportements :

Et tout ce que vous faites comme bien, Dieu le sait. Dieu sait le bien que vous faites et Il vous rétribue pour le bien que vous faites. An-Naçafiyy dit que par cette parole, Dieu réfute la parole de celui qui dit que Dieu ignore les détails. Car Dieu dit « tout » ce que vous faites comme bien, c’est-à-dire même les détails. La philosophie fait partie des sciences qui sont interdites. Il y avait un homme qui était moufti en Syrie, il s’appelle AHmad Kaftaarou et il était ignorant. Une fois, il enseignait et disait que l’islam enseigne la philosophie. Son père était quelqu’un de bien et quand il est décédé, les gens ont pensé qu’il était comme son père, alors qu’il était ignorant. Et les gens aujourd’hui sont ainsi, dans l’ignorance. Les gens avaient l’habitude, quand un homme vertueux mourait, de mettre à sa place, son fils, même s’il était encore jeune et même s’il était ignorant. An-Naçafiyy dit que les gens du Yémen avaient pour habitude de ne pas prendre de provisions quand ils allaient faire le pèlerinage. Ils se fiaient à Dieu. Ils se retrouvaient à la charge des gens.  Alors Dieu a révélé la suite du verset 197

Alors faites des provisions. C’est-à-dire « faites des  provisions et évitez d’aller demander aux gens de vous donner à manger ».

La meilleure des provisions c’est la piété. Le mot « taQwaa » a un sens propre et un sens figuré. Il signifie « se protéger de ». La piété signifie se protéger du châtiment. Et ici cela signifie se protéger de charger les gens de vous donner à manger. Il y a deux explications possibles : une des explications est « veuillez vous protéger de demander aux gens de vous donner à manger et faites donc des provisions pour cela » et l’autre explication est « faites donc des provisions pour le jour du jugement en vous protégeant des choses interdites ». Le chaykh que Dieu lui fasse miséricorde a dit que ce verset a été révélé à propos des gens du Yémen qui partaient pour le pèlerinage mais ils ne prenaient pas de provisions avec eux. Dieu a révélé ce verset pour leur indiquer ce qui est de leur intérêt. Il leur a indiqué que la meilleure des provisions, c’est la piété. Cela veut dire que prendre des provisions pour le voyage du pèlerinage, c’est un acte de bien parce que cela aide les gens à arriver à La Mecque pour faire le pèlerinage. Mais ce qui est plus important que cela, c’est la piété envers Dieu.  Le mot « taQwaa » est un mot qui est global, qui englobe énormément de sens. Il signifie accomplir ce que Dieu a ordonné à Ses esclaves de faire et éviter ce que Dieu a interdit à Ses esclaves de faire. Du point de vue de l’expression orale, le mot « taQwaa » est un mot qui est léger , mais c’est un mot qui est lourd de sens. La piété consiste à accomplir les devoirs et éviter les interdits. Et parmi les devoirs, il y a l’apprentissage de la science de la religion. La voie pour atteindre la piété est la science. Si Dieu veut le bien pour un esclave, Il lui fait apprendre la religion, Il lui accorde la connaissance des sujets de sa religion. Il lui accorde de connaitre ce que Dieu lui a ordonné d’accomplir et de faire et Il lui accorde de connaitre ce qu’Il lui a ordonné d’éviter et qu’Il a interdit. Il n’y a de réussite qu’en connaissant les sujets de la religion. D’abord la croyance parce que c’est la plus prioritaire des obligations, puis les lois pratiques. Parce que la science de la croyance est la meilleure des sciences.

Et faites preuve de piété envers moi : c’est-à-dire craignez Mon châtiment

O vous qui êtes dotés de raison. La tâche qui est la plus importante pour celui qui est sensé, pour celui qui a une raison, c’est la piété envers Dieu. Et celui qui ne fait pas preuve de piété envers Dieu, c’est comme s’il n’a pas de raison.

Verset 198 : il n’y a pas de mal pour vous (c’est-à-dire pendant la saison du pèlerinage) de chercher à obtenir un bénéfice dans un commerce. Même si vous partez au pèlerinage, il n’y a pas de mal pour vous à rechercher à obtenir un gain, soit par le commerce soit par la location. Par exemple, ceux qui sont à La Mecque louent leurs maisons, leurs voitures pour transporter les gens. Il n’y a pas de mal à saisir cette opportunité pour gagner de l’argent de manière licite.

Dès lors que vous quittez ^Arafaat. Le verbe utilisé ici est « ‘afaaDa » qui signifie « déborder » parce que les gens sont nombreux à ^Arafaat. Quand ils sortent, c’est comme si de l’eau déborde. Tellement vous serez nombreux quand vous quitterez ^Arafaat et c’est le nom d’un endroit. Pourquoi cette terre qui se trouve à peu près à une vingtaine de kilomètres de La Mecque a été appelée ainsi ? ^Arafa signifie connaître. Cette terre avait été décrite à Ibraahiim et quand il l’a vue, il l’a reconnue. Et il a été dit que lorsque notre maitre Aadam et son épouse Hawwaa’ sont sortis du paradis, Aadam est arrivé dans une région en Inde qui correspond au Sri Lanka actuel, et l’air y est très bon et il ressemble le plus au paradis. Et Hawwaa’ a été descendue à Jeddah qui est le port qui est à quelques dizaines de kilomètres de La Mecque, sur la mer rouge. Il a été dit qu’ils se sont rencontrés à ^Arafaat et qu’ils se sont reconnus. Ce verset est une preuve que la station à ^Arafaat est un devoir. Parce que le fait de quitter ^Arafaat n’a lieu qu’après y avoir été. Dans les actes du pèlerinage, il y a la station à ^Arafaat.

Evoquez Dieu. En faisant la talbiyyah en disant « labbayka llaahoumma labbayk, labbayka laa chariika laka labbayk, ‘inna l-Hamda wa n-ni^amata laka wa l-moulk, laa chariika lak ». Ceci signifie : « ô Allaah nous répondons à Ton ordre et nous obéissons, obéissance après obéissance, nous ne nous détournons pas de Ton obéissance. La louange T’appartient, la grâce T’appartient, la souveraineté T’appartient, Tu n’as pas d’associé. Et en faisant le tahliil, qui est la parole « laa ‘ilaaha ‘illa -Laah ». Ou le takbiir qui est la parole « Allaahou ‘akbar ». Ou l’éloge de Dieu comme en disant « al-Hamdou lil-Laah » et des invocations, en demandant à Dieu des choses. Ou encore en accomplissant la prière du maghrib et du ^ichaa’. Quand vous quittez ^Arafaat, le temps du maghrib est rentré car le temps de la station à ^Arafaat est entre le début du dhour du 9 et l’aube du 10 du mois lunaire de dhou-l-Hijjah.

A un endroit qui s’appelle al-mach-^ar L-Haraam : c’est un emplacement qui est sacré. Certains l’ont expliqué par l’emplacement où se trouve l’imam. Le mot « mach-^ar » indique un lieu symbolique parce que c’est un lieu pour l’adoration de Dieu et il a été décrit comme étant Haraam parce qu’il est sacré : on y respecte certaines choses quand on s’y trouve. Il y a des choses qu’on n’y fait pas.  D’autres l’ont expliqué par une terre qui s’appelle « Mouzdalifah ». Le verbe « izdalafa » signifie « se rapprocher ». Il a été dit que l’origine du terme « Mouzdalifah » c’est parce que ‘Aadam ^alayhi s-salaam s’est rapproché là-bas de Hawwaa’. C’est une explication. Ou une autre explication qui est la suivante : après la station à ^Arafah, les pèlerins quittent cette station après le coucher du soleil alors qu’ils n’ont pas encore fait la prière du maghrib. Donc ils accomplissent les prières du maghrib et du ^ichaa’ à Mouzdalifah parce qu’on rapproche les deux prières.  Donc le sens du verbe « izdalafa » qui est le fait de se rapprocher est présent. Une troisième explication est parce que les gens se rapprochent de l’agrément de Dieu. Ils se consacrent à l’adoration de Dieu et espèrent avoir des récompenses de la part de Dieu.

Et évoquez Dieu d’une belle évocation. C’est-à-dire tout comme Dieu vous a bien guidés, évoquez-Le d’une belle évocation.  C’est le propre du musulman, c’est le propre du croyant. Le croyant est reconnaissant envers Dieu pour les bienfaits qu’Il lui a accordés. Et le plus grand bienfait que Dieu nous a accordé c’est d’être musulman. Autre explication : évoquez-Le tout comme Il vous a appris de L’évoquer et ne vous détournez pas de ce qu’Il vous a appris.

Et si vous n’aviez pas été bien guidés, vous auriez été égarés : vous n’auriez pas su comment adorer Dieu. Grâce à cette bonne guidée, évoquez Dieu de manière parfaite et si vous n’aviez pas été bien guidés, vous auriez été égarés.

Verset 199 : puis quittez ^Arafaat de là où les gens l’ont quitté. Ne faites pas en sorte que ce soit à partir de Mouzdalifah. Il a été dit que c’est un ordre pour la tribu de Qouraych. C’est-à-dire que Qouraych avait reçu l’ordre de partir de ^Arafaat. L’ordre est venu qu’ils partent de La Mecque pour aller à ^Arafaat puis qu’ils quittent ^Arafaat pour retourner à La Mecque. C’est une explication qui concerne les gens de Qouraych.

Et demandez à ce que Dieu vous pardonne. Parce que vous ne faisiez pas comme les gens. Vous n’alliez pas jusqu’à ^Arafaat. Ils se réunissaient dans un autre endroit. L’ordre ici est qu’ils se réunissent à ^Arafaat et qu’ils demandent à Dieu le pardon pour n’avoir pas fait comme les gens, dans leur ignorance. Ou bien « demandez le pardon à Dieu parce que vous avez failli dans les actes du pèlerinage.

Certes Allaah est Celui Qui pardonne et Qui est miséricordieux.

Verset 200 : lorsque vous aurez fini avec les actes d’adoration que vous avez reçu l’ordre de faire ( c’est-à-dire pendant le pèlerinage et après avoir quitté ^Arafaat)

Alors évoquez Allaah tout comme vous évoquez vos parents. C’est-à-dire : évoquez beaucoup Dieu, car généralement, la personne, quand elle évoque ses parents, elle parle beaucoup de ses parents, elle est fière de ses ancêtres. Le sens est de glorifier Dieu en L’évoquant beaucoup. En effet, les Arabes, avant, quand ils finissaient leurs rituels, ils se tenaient entre la mosquée à Mina et la montagne, et ils énuméraient les mérites de leurs ancêtres.

Ou encore plus.

Il y a parmi les gens ceux qui disent : (ceux qui vont au pèlerinage et qui demandent à Dieu des choses du bas-monde) ô notre Seigneur , accorde-nous dans le bas-monde : ils demandent à avoir leurs dons dans le bas-monde uniquement, c’est-à-dire le pouvoir, la richesse.

Et il n’a aucune part pour son au-delà. Parce que son objectif est limité au bas-monde, parce qu’il ne croit pas à l’au-delà.

Cela veut dire : évoquez beaucoup Dieu (citez Dieu) et invoquez-Le. (Demandez-Lui). Les gens sont de plusieurs catégories. Il y a parmi les gens qui ne demandent que des choses du bas-monde. Et il y a ceux qui demandent beaucoup, des biens des deux résidences. Le sens de ce verset est : soyez de ceux qui demandent beaucoup, de cette vie et de l’au-delà.

Verset 201 : et parmi eux (c’est-à-dire ceux qui vont faire le pèlerinage) ceux qui disent ô notre Seigneur : accorde-nous dans le bas-monde un bien : ce bien est soit une grâce soit une sauvegarde c’est-à-dire une protection et une bonne santé ou une science et de l’adoration. C’est-à-dire :  fais que nous soyons parmi ceux qui accomplissent les actes d’adoration et que nous ayons la science de la religion.

Et dans l’au-delà un bien : An-Naçafiyy a donné plusieurs explications : un pardon et une miséricorde, ou les biens et le paradis, ou les louanges des créatures et l’agrément du Créateur, ou la foi et la sauvegarde ou la sincérité et la délivrance, ou être sur la voie prophétique et obtenir le paradis, ou se suffire du peu et avoir l’intercession ou la femme vertueuse et les femmes du paradis, ou la vie heureuse et la sortie des tombes le jour de la résurrection avec la bonne nouvelle.

Notre chaykh que Dieu lui fasse miséricorde a dit : ô Seigneur accorde-nous dans ce bas-monde de bonnes œuvres c’est-à-dire accorde-nous la réussite pour faire de bonnes œuvres et accorde-nous le paradis.

Al-Haçan al-BaSriyy a dit : le bien dans ce bas-monde c’est une épouse vertueuse et le bien dans l’au-delà c’est le paradis.

Et préserve-nous du châtiment du feu. C’est-à-dire préserve-nous du feu de l’enfer ou préserve-nous du feu de l’enfer et d’une épouse mauvaise. (C’était l’invocation que faisait le plus notre Prophète).

Verset 202 : ceux-là (qui cherchent les deux biens, dans le bas-monde et dans l’au-delà) ils auront une part de ce qu’ils auront acquis : c’est-à-dire qu’ils auront une rétribution pour les bonnes œuvres qu’ils auront acquises. Il s’agit des récompenses qui vont leur profiter en bien suite à l’invocation qu’ils ont faite. L’invocation est un acte et l’acte est acquis. Et il se peut que le terme « ceux-là » ne se réfère pas uniquement à ceux qui disent cette parole : « Seigneur, accorde-nous un bien dans le bas-monde et un bien dans l’au-delà et préserve-nous du châtiment de l’enfer », mais que ceux-là se réfèrent aux deux groupes. Chacun des deux groupes aura une part de ce qu’il recherchait.

Allaah est Celui Qui fait parvenir les comptes rapidement. Ce qui est rapide, c’est le fait que les gens rendent des comptes rapidement. De manière imminente, le jour du jugement peut survenir. L’ange ‘Israafiil a pris le cor et l’a collé à sa bouche et il attend l’ordre. Le jour du jugement est donc imminent. Et les esclaves rendront des comptes alors empressez-vous de multiplier les évocations et d’œuvrer pour l’au-delà. Deuxième explication : Il S’est qualifié Lui-même par le fait qu’Il sait que les esclaves rendront compte rapidement de leurs actes, malgré le grand nombre des créatures ; leur nombre est très grand et leurs actes sont nombreux. Ceci indique la parfaite toute puissance de Dieu et l’obligation de prendre garde de son châtiment. Il a été rapporté que les esclaves rendront des comptes de tous leurs actes, en un laps de temps qui suffit pour traire une brebis, ou certains ont dit en un instant.

Verset 203 : évoquez Dieu en des jours bien précis. Allaah nous ordonne de L’évoquer en des jours bien particuliers. Ces jours bien définis sont les jours de at-tachriiQ qui sont les 11° 12° et 13° jours du mois de dhou-l-Hijjah. On fait le takbiir après les prières obligatoires. Dès que tu passes le salaam de la prière obligatoire, tu dis « Allaahou ‘akbar » c’est-à-dire que Dieu a un degré plus élevé que tous, Allaah a une puissance plus élevée que tous ceux qui ont une puissance, Allaah a une science plus élevée que tous ceux qui ont une science, Allaah mérite plus de glorification, plus de vénération que tout autre. Evoquer Allaah au niveau des bassins dans lesquels on jette des pierres.

Celui qui s’est empressé en deux jours : c’est-à-dire qu’il n’est pas parti jeter les pierres dans les trois bassins le troisième jour, mais il a lancé des pierres uniquement le premier et le deuxième jour, parce qu’il y a possibilité de jeter les pierres les premier et deuxième jours de at-tachriiQ et celui qui s’empresse c’est-à-dire qu’il quitte Mina avant que le soleil ne se couche le deuxième jour de at-tachriiQ, celui-là n’est pas obligé d’aller lancer les pierres le troisième jour. Mais s’il reste à Mina alors que le soleil se couche, alors il doit lancer les pierres les trois jours. Il s’agit de lancer sept pierres dans chacun des trois bassins

Il ne commet pas de péché en cela. Il ne tombe pas dans le péché pour s’être empressé de la sorte.

Et celui qui retarde pour lancer le troisième jour, il ne commet pas de péché s’il se préserve. C’est-à-dire s’il ne fait pas des choses qui sont interdites pour celui qui est en rituel. Par exemple, il ne peut pas chasser des animaux, il ne peut pas avoir un rapport sexuel. S’il se préserve de la chasse, du rapport sexuel et des grands péchés, il n’y a pas de mal pour lui. Ou encore il a le choix entre s’empresser ou retarder, même si le fait de retarder vaut mieux. Comme le voyageur, il lui est donné le choix entre jeûner et ne pas jeûner, même si jeûner vaut mieux pour lui. Il a été dit que dans la période d’ignorance, il y avait deux groupes : certains considéraient que celui qui s’empresse est dans le péché et certains considéraient que celui qui tarde est dans le péché. Le Qour’aan est venu pour indiquer qu’ils avaient le choix.

Et craignez Dieu : c’est-à-dire craignez Dieu dans toute chose.

Et sachez que vous allez être ressuscités et rassemblés pour Son jugement. C’est-à-dire : sachez que vous allez revenir à la vie pour le jugement de Dieu, c’est-à-dire lorsque vous serez ressuscités et rassemblés à partir de vos tombes.

Al-Akhnas fils de Chou^ayb était quelqu’un, comme on dit de nos jours, qui était un beau parleur et quand il rencontrait le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, il parlait de manière douce, il prétendait qu’il aimait le Prophète et qu’il était musulman, et il disait : « Dieu sait que je suis véridique ». C’est à son sujet qu’a été révélé le verset 204

Verset 204 : Il y a parmi les gens ceux dont les paroles te plaisent : c’est-à-dire qui ont une place dans ton cœur et le verbe « you^jibouka » vient dans le sens d’étonnant, d’agréable.

Dans le bas monde : soit ce qu’il te dit à propos du bas-monde te surprend car il te demande des choses du bas monde et il ne recherche pas les choses de l’au-delà. Ou alors ses belles paroles te plaisent dans ce bas monde mais pas dans l’au-delà parce que sa langue ne pourra pas exprimer ce qu’il exprimait ici-bas, sa langue sera empêchée de dire.

Et il prend à témoin Dieu de ce qu’il a dans son cœur : il jure et il prend Dieu à témoin de ce qu’il a dans son cœur comme amour et comme islam.

Alors qu’il est le pire des ennemis. Alors qu’il est quelqu’un qui a une profonde animosité envers les musulmans. Ou dans le sens qu’il se dispute beaucoup avec les musulmans.

Verset 205 : et lorsqu’il te quitte après avoir été à côté de toi, et qu’il va se retrouver avec des gens qui sont comme lui, il va aller sur terre pour semer la discorde et la zizanie. Tout comme il a fait avec la tribu de ThaQiif, avec laquelle il avait un conflit. Alors il les a pris par surprise la nuit et il a tué leurs troupeaux et il a brûlé leurs plantations.

Et il détruit les plantations et les animaux : ou bien lorsqu’il a une autorité ou un pouvoir, il agit en semant la corruption sur terre, en anéantissant les plantations et les troupeaux. Et il a été dit que certains gouverneurs ont été injustes au point que Dieu les a privés de la pluie et ce fut une cause pour la destruction de leurs plantations et de leurs animaux.

Et Allaah n’agrée pas la corruption.

Verset 206 : et s’il lui est dit (à cet homme Al-Akhnas) crains Dieu (c’est-à-dire au lieu de semer la corruption et la désolation) alors sa fierté et son amour propre l’amènent à faire encore plus de mal (c’est-à-dire cette arrogance de la période d’ignorance l’entraine à commettre ce qui est interdit). Ou alors il s’est considéré comme supérieur à cause de la mécréance qu’il a dans son cœur.

Il lui suffira d’être en enfer.

Et quel mauvais endroit pour résider.

Puis à propos de Souhayb ar Rouumiyy, lorsque les associateurs voulaient qu’il délaisse l’islam et qu’ils avaient tué un certain nombre de personnes qui étaient avec lui, alors pour s’affranchir de cela, il a donné toute sa fortune et il s’est rendu à Médine. Ou alors à propos de ceux qui ordonnent le bien et interdisent le mal, il a été révélé les versets suivants

Verset 207 : il y a parmi les gens ceux qui essaient de se libérer par recherche de l’agrément de Dieu et certes Dieu est miséricordieux envers les esclaves : puisque Dieu les a récompensés pour cela.

Verset 208 : ô vous qui avez cru, entrez tous dans la paix : c’est-à-dire la soumission et l’obéissance c’est-à-dire soumettez-vous à Dieu et obéissez-Lui ou bien à l’islam. Et la parole s’adresse aux gens du Livre parce qu’ils ont cru en leurs prophètes et en leurs livres ou aux hypocrites parce qu’ils ont cru par la parole. Ibnou l-Jawziyy dans son exégèse a dit : les spécialistes de l’exégèse ont divergé à propos de qui ces versets ont été révélés, ils ont eu trois avis différents.

  • Le premier avis (de abouu SaaliH rapporté de ibnou ^Abbaas) est que ce verset a été révélé à propos de ceux qui sont devenus musulmans et qui, auparavant étaient des gens du Livre. Après leur entrée en islam, ils ont évité de faire ce qu’ils s’abstenaient de faire le samedi, ils évitaient de manger le chameau comme ceux qui suivaient la loi de Moise et d’autres choses que les gens du Livre évitaient.
  • Le deuxième avis est que ce verset a été révélé aussi à propos des gens du Livre, mais à ceux qui n’ont pas cru au Prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Ils ont reçu l’ordre d’entrer en Islam. Cela a été rapporté de ibnou ^Abbaas également et c’est ce qu’a dit AD-Dahhak.
  • Et le troisième avis est que ce verset a été révélé à des musulmans avec l’ordre de s’engager dans toutes les lois de l’Islam. Cet avis a été donné par Moujaahid et Qataadah.

Totalement : cela veut dire qu’aucun d’entre vous ne s’écarte de l’obéissance à Dieu. Engagez-vous tous ou bien engagez -vous dans toutes les lois ou encore dans les lois et les détails de l’islam et les règles de l’Islam dans leur totalité. Ce qui est visé ici c’est qu’il leur a été interdit de s’écarter de l’obéissance à la loi de l’Islam.

Et ne suivez pas les pas du chayTaane : c’est-à-dire les suggestions du chayTaane.

Il est certes pour vous un ennemi déclaré. Son animosité est claire.

Verset 209 : si vous vous écartez de rentrer en Islam, après qu’il vous soit parvenu les preuves claires : c’est-à-dire les arguments clairs, évidents, que ce à quoi vous avez été appelés à vous engager, c’est la vérité.

Sachez alors que Dieu est glorieux : c’est-à-dire qu’Il a le dessus sur tout, rien ne L’empêche de vous châtier. Il ne châtie que justement.

Verset 210 : est-ce qu’ils attendent que le châtiment de Dieu leur parvienne dans des nuages ? Et ceci est pour faire encore plus peur du châtiment parce que les nuages font penser à la miséricorde, ils sont porteurs de pluie et la pluie est une miséricorde. Donc si, de ces nuages s’abat un châtiment, la chose est encore plus abominable, plus atroce, plus difficile.

Le Haafidh Al-Jawziyy le Hanbalite, dans son exégèse « zaadou l-maçiir » a dit que l’imam AHmad a dit que ce qui est visé ici c’est la puissance de Dieu et le châtiment de Dieu : est-ce qu’ils attendent que leur parvienne la manifestation de la puissance de Dieu et le châtiment de Dieu ? Il a dit que cela était expliqué dans d’autres versets du Qour’aan, comme dans le verset 33 de sourate an-naHl, et ibnou l-Jawziyy a renié la parole de ceux qui prétendent que la venue est la venue de Dieu Lui-même , il a indiqué que l’imam AHmad était innocent de ces mécréants assimilationnistes. Il a détaillé dans son livre réputé « daf^ou choubah at-tachbiih ».

En résumé, il n’est pas permis de croire au sujet de Dieu qu’il serait possible à Son sujet le mouvement et le déplacement. Mais nous Lui reconnaissons les attributs qu’Il S’est attribué à Lui-même dans le Qour’aan, de la manière qui est digne de Lui, en L’exemptant et en délaissant toute assimilation.

Il en est comme l’a dit l’imam Al-BayhaQiyy dans « al-’asmaa’ou wa S-Sifaat » : « Allaahou ta^aalaa n’a pas d’endroit ». Ensuite il a dit : le mouvement et l’immobilité et l’établissement sont des caractéristiques des corps. Or Allaahou ta^aalaa est unique, Il n’a besoin de rien, absolument rien n’est tel que Lui. Et ceci est comme la parole de Allaah ^azza wa jall dans le verset 26 de sourate an-naHl dans lequel il n’est pas visé que Dieu serait venu dans le sens du déplacement. Mais il en est visé que  l’acte qui a amené la destruction de leurs constructions est un acte qui est de toute éternité et le résultat de cet acte est entré en existence. Et ceci est clair pour celui qui étudie et observe correctement.

Et les anges : c’est-à-dire les anges qui ont reçu l’ordre de les châtier viendront. Ou bien ce qui est visé c’est que les anges viendront au jour du jugement.

Et le sujet est clos : c’est-à-dire que leur anéantissement sera achevé et il en sera fini d’eux.

Et c’est à Dieu que sera le devenir. Cela veut dire qu’il a donné aux esclaves de posséder certaines choses mais ces choses reviendront à Dieu au jour de la résurrection.

Verset 211 : pose la question (demande) : la parole concerne le Messager ou tout un chacun. Et c’est une question de menace de châtiment. Comme les mécréants au jour du jugement seront interrogés.

Aux descendants d’Israël combien Nous leur avons fait parvenir de signes clairs : c’est-à-dire sur les mains de leurs prophètes et il s’agit de leurs miracles. Ou bien combien de signes qui témoignent de la véracité de la religion de l’islam.

Et celui qui change la grâce de Dieu : c’est-à-dire les signes qu’Il a créés ou qu’Il a donnés. C’est la plus grande des grâces de Dieu parce que ce sont des causes de bonne guidée et une sauvegarde contre l’égarement. Et leur changement, leur altération, c’est que Dieu a fait manifester ces signes pour que ce soit des causes de leur bonne guidée. Et eux, ils en ont fait des causes de leur égarement. Ou encore, ils ont déformé des versets des livres qui indiquaient la religion de MouHammad ^alayhi s-salaam.

Après qu’elle lui soit parvenue : c’est-à-dire après qu’il l’ait connue, parce que s’il ne l’avait pas connue, c’est comme si elle avait été absente pour lui. 

Certes Allaah est Celui Qui accorde un châtiment terrible. C’est-à-dire le châtiment pour celui qui le mérite.

Verset 212 : la vie du bas -monde a été embellie pour ceux qui ont mécru. Et celui qui la leur a embellie est le chayTaane. Il leur embellit la vie du bas monde par ses mauvaises suggestions. Il la leur a faite aimée de sorte qu’ils ne cherchent pas autre chose. Ou alors c’est Dieu Qui crée des désirs en eux, parce que toutes les créatures, c’est Dieu Qui les a créées.

Et ils se moquaient de ceux qui étaient croyants, ils se moquaient des croyants qui étaient pauvres comme ibnou Mas^ouud, comme ^Amr ibnou Yaaçir comme Souhayb et ceux qui sont de cet ordre. C’est-à-dire qu’ils ne cherchent pas autre que le bas monde et en plus, ils se moquent de ceux qui n’ont pas de part des biens du bas monde. Ou bien ils se moquaient de ceux qui recherchent autre que le bas monde.

Et ceux qui se sont préservés du chirk (de l’association à Dieu) : et il s’agit justement de ces gens-là qui sont pauvres

Seront au-dessus d’eux au jour du jugement : parce que le paradis sera élevé alors que les autres seront dans un enfer qui sera tout en bas.

Et Allaah accorde à qui Il veut sans limite. C’est-à-dire que Dieu accorde avec profusion à qui Il a accordé avec profusion comme Qaarouun et d’autres. Or cette largesse dans les biens du bas monde, de la part de Dieu, est pour une sagesse. C’est pour vous amener, par cette grâce, à être dans l’état dans lequel vous êtes. Si cela avait été un honneur de Sa part, les croyants l’auraient mérité davantage, plus que vous.

Verset 213 : les gens étaient une seule communauté : ils étaient tous sur la religion de l’islam, depuis ‘Aadam jusqu’à NouuH ^alayhima -s-salaam. Ou encore il s’agit de NouuH et de ceux qui étaient avec lui sur son arche. Puis ils ont divergé. Ibnou ^Abbaas a dit : les gens étaient tous une seule et même communauté, sur l’islam.

Et Allaah a envoyé les prophètes : c’est-à-dire que les gens étaient sur une même communauté, sur l’Islam et Allaah leur a envoyé les prophètes, annonciateurs de bonne nouvelle : pour les croyants. Et avertisseurs d’un châtiment : pour les mécréants.

Et Allaah a révélé avec eux le Livre pour montrer la vérité. Prétendre que chaque prophète avait reçu un livre, cela n’a pas de preuve parce que la plupart des prophètes qui descendaient d’Israa’iil avaient reçu l’ordre de suivre la Torah.

Afin qu’il juge : c’est-à-dire Allaah ou bien le Livre ou bien le prophète à qui il a été révélé.

Entre les gens au sujet de ce sur quoi ils ont divergé. Ils ont divergé à propos de la religion de l’islam, alors qu’auparavant, ils étaient tous d’accord.

Et n’ont divergé (à propos de la vérité) que ceux qui ont reçu le Livre qui a été révélé pour enlever la divergence : c’est-à-dire qu’ils ont augmenté en divergence lorsque le Livre leur a été révélé

Après qu’ils aient reçu les preuves de sa véracité.

C’est une injustice de leur part : c’est-à-dire par envie de leur part, par injustice de leur part, tellement ils recherchaient le bas monde et qu’ils n’étaient pas objectifs.

Allaah a guidé ceux qui sont croyants vers ce au sujet de quoi ils ont divergé. C’est-à-dire que Dieu a guidé ceux qui sont croyants vers la vérité à propos de laquelle ont divergé ceux qui ont divergé.

Comme vérité : c’est pour indiquer justement cette vérité à propos de laquelle ils ont divergé.

Par Sa volonté

 Et Allaah guide qui Il veut vers le chemin de droiture.

Série le Mariage en Islam (6)

Posted in cours général,jurisprudence,Livre,société par chaykhaboulaliyah sur novembre 24, 2022
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Ce que l’on dit au moment de l’accouchement

L’auteur que Dieu lui fasse miséricorde a dit :

Qu’est-ce que l’on dit au moment de l’accouchement ?

Abou Dawoud a rapporté, ainsi que At-Tirmidhiyy d’après Abou Rafi^, que Allah l’agrée, l’esclave affranchi par le Messager de Allah, qu’il a dit ce qui signifie : J’ai vu le Messager de Allah faire l’appel à la prière à l’oreille de Al-Houçayn le fils de ^Aliyy lorsque Fatimah l’a mis au monde.

C’est-à-dire qu’il lui a fait l’appel à la prière tout comme le mou’adh-dhin fait l’appel à la prière. Tout comme l’a rapporté Ahmad et At-Tirmidhiyy qui l’ont jugé authentique –sahih-.

Il est recommandé qu’il fasse l’appel à la prière à son oreille droite et qu’il fasse l’annonce de la prière –al-iqamah– à son oreille gauche, de sorte que quand l’enfant né, la première chose qu’il entende ce soit c’est l’appel à la prière. Comme lorsqu’on fait al-adhan sur le minaret, exactement la même chose à l’oreille droite et à l’oreille gauche, il fait al-iqamah.

La différence est qu’il ajoute “قد قامتِ الصلاة”  c’est-à-dire l’annonce de la prière.

Et cela a été également rapporté de l’acte des compagnons. Cela signifie que les compagnons également faisaient cela.

Parmi ceux qui ont fait l’appel à la prière à l’oreille droite et al-iqamah, -l’annonce de la prière- à l’oreille gauche, il y a ^Oumar Ibnou Abdal ^Aziz, qui a fait celapour ses enfants.

Rapporté par Ibnou l-Moundhir

^Oumar Ibnou Abdal ^Aziz est un calife Omeyyade, il fait partie de ceux qui ont gouverné les musulmans. Il n’est pas resté longtemps à gouverner, environ 2-3 ans et c’était la fin du premier siècle de l’Hégire. C’était le seul gouverneur équitable et juste des Omeyyades. C’était un moujtahid, un homme pieux et un saint. Il était le moujaddid du premier siècle de l’Hégire, c’est-à-dire celui qui a renouvelé l’appel.

A savoir qu’à chaque passage de siècle, Dieu fait qu’au sein de la communauté il y ait un moujaddid, c’est-à-dire quelqu’un qui renouvelle l’appel à l’islam. Il était le moujaddid du premier siècle et certains l’ont même qualifié de bien guidé, comme Abou Bakr, ^Outhman, ^Aliyy et Al Haçan, ils ont dit que c’est le 6e calife bien guidé.

Dans le livre Al-bahr, c’est à dire Bahrou l-madhab de Aboul Mahar Al-Bouniyaniyy et dans le livre imana, il est recommandé de réciter également, à l’oreille du nouveau-né, le verset 36 de sourat ‘Ali ^Imran. Et Allah sait plus que tout autre.

Lorsqu’on fait l’appel à la prière dans l’oreille droite de l’enfant et al-iqamah -c’est-à-dire l’annonce de la prière- dans son oreille gauche, il est préservé de Oummou sSibyan. Oummou sSibyan qui veut dire littéralement “la mère des enfants”, c’est-à-dire que c’est une jinniyyah jinn femelle- qui s’attaque à la maman et aux enfants.

L’enfant (garçon ou fille), dès qu’il naît on lui fait l’appel à la prière à l’oreille droite et al-iqamah -l’annonce de la prière- dans son oreille gauche, il sera protégé de cette jinniyyah -démon femelle- qu’on appelle Oummou sSibyan.

Les jinns sont les ennemis des humains depuis leur ancêtre Iblis. Il y a entre eux et nous une animosité. Bien sûr pas les musulmans d’entre eux, il n’y a pas d’animosité avec les musulmans, notamment avec les pieux.

Parmi les jinns,il y a ceux qui sont bons, ceux qui sont pieux, ceux qui sont des savants et ceux qui sont des vertueux.

Quant aux non musulmans parmi les jinns, ils ont une terrible animosité envers les musulmans. Si Allah n’avait pas protégé les prophètes et les saints, leur animosité serait encore plus grande envers les prophètes et envers les saints. Les démons détestent l’être humain qui est musulman. Plus le musulman s’attache à sa religion, plus les jinns le déteste encore plus.

La personne que les chaytan – les démons- déteste le plus c’est notre maître Mouhammad ﷺ, et cela car il est la meilleure des créatures de Dieu, il est le plus parfait et le plus complet des créatures de Dieu. Parmi toutes les créatures de Dieu, il est celui qui craint le plus Dieu, c’est pour cela qu’ils le détestent plus que tout autre humain.

Les jinns mécréants, si Allah n’avait pas protégé notre maître Mouhammad ﷺ ils lui auraient nui, ils lui auraient fait du mal, ils ont essayé à plusieurs reprises de lui nuire.

Ibliss,leur grand ancêtre et le premier des jinns, a voulu nuire un jour à notre maître Mouhammad ﷺ.  Il a été rapporté que Ibliss une fois était à la Mecque sur une montagne qui s’appelle “la montagne de Abou Qoubays”. C’était une montagne assez haute qui se trouve à l’est de la Ka^bah. Le Prophète était au niveau de la Ka^bah avec ses compagnons, ils faisaient la prière.

Ibliss a dit à son groupe de chaytan : “je vais fouler de mon pied -je vais marcher sur- le cou de Mouhammad.”

Et le Messager était en prosternation, et qu’est-ce que notre maître Jibril a fait ? Notre maître Jibril a donné un coup de pied à Ibliss et l’a envoyé en Irak. Il l’a projeté avec son pied et Ibliss est tombé en Irak, mais il n’est pas mort car Dieu ne lui a pas voulu la mort à ce moment-là, Allah lui a voulu de mourir dans un temps bien défini et ce n’était pas encore arrivé. Dieu a voulu que Iblis meurt lorsque Israfil soufflera dans le cor pour la première fois, c’est pour cela qu’il n’est pas mort de ce coup que Jibril lui a donné. Si Dieu avait voulu que Iblis meurt avant le souffle du jour du jugement, il serait mort de ce coup que Jibril lui a donné.

Cela a été rapporté par As-Souyoutiyy dans son livre Al-Fasa’isou Al-Koubra.

Une autre fois, Iblis est venu et il est apparu aux associateurs de Qouraych. Les associateurs de Qouraych se réunissaient dans un endroit à eux qui s’appelle Daroun n-Nadwah -la résidence de la concertation-, car ils étaient en train de comploter pour nuire à notre Prophète.  Ibliss est venu sous l’apparence d’un homme de la région de Najd -région qui se trouve à l’Est de Al-hijaz, qui est la région de la péninsule arabique qui regroupe la Mecque, Médine, AtTa’if-.

Entre la Mecque et Médine, il y a une distance d’environ 550 km, sachant que Médine se trouve au nord de la Mecque.

Entre AtTa’if et le Mecque, il y a une distance d’environ 130 km, sachant que AtTa’if se trouve à l’est de la Mecque.

Et entre la Mecque et Juddah, il y a environ 30-40 km, sachant que Juddah se trouve à l’ouest. 

Donc Ibliss est venu sous l’aspect d’un vieil homme de Najd -la région qui a pour capitale Ar-Riyad qui se trouve à l’est de la péninsule arabique- alors que les associateurs étaient en train de comploter contre notre Prophète ﷺ. Ils étaient en train de discuter entre eux : Est-ce qu’on va le tuer ? Est ce qu’on va l’emprisonner ? Est ce qu’on va l’exiler de la Mecque ?

Iblis -qui est un jinn mécréant- est venu sous l’aspect d’un homme de Najd. Sachant que les jinns peuvent prendre un aspect qui est autre que leur aspect d’origine, puisqu’on ne peut pas les voir sous leur aspect d’origine. Et l’ancêtre des jinns est Iblis.

Parmi les jinns il y a des mécréants -qu’on appelle les chaytan– et il y a des musulmans. Les jinns en général sont les plus menteurs des créatures de Dieu.

Donc Iblis est venu et s’est engagé dans la conversation des associateurs de Qouraysh, lorsqu’ils étaient en train de se questionner sur ce qu’ils allaient faire du Prophète. Iblis a fait pencher la balance en faveur de l’avis de tuer le Prophète. Mais Allah a protégé le Prophète ﷺ. Allah a préservé notre Prophète de la ruse et du stratagème des associateurs. Allah a informé son Prophète par révélation et le messager de Allah ﷺ a quitté la Mecque avant l’aube.

Quand les associateurs voulaient tuer le Prophète, ils ont trouvé dans la maison ^Aliyy Ibnou Abi Talib, le cousin du Prophète.  Ainsi, Allah a sauvé son Prophète de leur ruse, dans laquelle Ibliss était partie prenante, il avait favorisé cet avis-là.

La personne que les jinns détestent le plus est notre Prophète, Iblis déteste le plus notre Prophète car notre Prophète est le meilleur de toutes les créatures de Dieu. Il est le plus parfait de toutes les créatures de Dieu.

Le Prophète ﷺ a dit, ce qui signifie : “Je suis d’entre vous celui qui connaît le plus Dieu et qui le craint le plus.

Ce qui fait qu’une personne est meilleure ce n’est pas parce qu’elle a un grand compte en banque, ou encore qu’elle a beaucoup, ce qui fait que la personne est meilleure qu’une autre c’est par la piété.

Allah a dit ce qui signifie : “Celui d’entre vous qui a le degré le plus élevé parmi vous c’est celui qui fait le plus preuve de piété.

La piété –At-taqwa– c’est le fait d’accomplir les devoirs et d’éviter les péchés. Plus la personne accomplit les devoirs et évite les péchés, mieux elle est.

C’est pour cela que le Prophète ﷺ est la meilleure créature de Dieu car il est le plus pieux, le plus parfait. Et c’est pour cela que Iblis le déteste le plus. Iblis est content lorsque quelqu’un commet des péchés, il est content quand quelqu’un ne fait pas les devoirs, et il est malheureux quand quelqu’un fait ses devoirs et évite ses péchés. Il est malheureux quand quelqu’un vient assister à une assemblée de science car quand une personne vient dans une assemblée de science elle connaît mieux les ruses de Iblis. La personne sait et apprend comment accomplir ses devoirs et comment éviter les péchés. Mais si la personne sèche les cours, elle sera une proie facile pour Iblis car il peut faire croire que la personne est bien alors qu’elle est mal. Il va faire croire que la personne est bien, intelligente, belle et forte, mais en réalité elle est complètement à côté de la plaque. Et il va la laisser la bercer comme on berce un enfant, il la berce d’illusions jusqu’à sa mort. Quand la personne a 15 ans, il la berce par certaines illusions; quand elle a 20 ans, il va la bercer par d’autres illusions; quand elle aura 25 ans, ce seront d’autres illusions; quand elle aura 30 ans, ce sera d’autres illusions et ainsi de suite. A chaque fois, Iblis trouve quelque chose pour endormir la personne, jusqu’à ce que vient ^Azra’il pour lui retirer l’âme, et ce sera trop tard. C’est comme quand une personne passe un examen et qu’elle répond à l’examen, puis, le professeur dit : “L’heure de l’examen est terminée. Arrêtez, posez vos stylos et rendez vos copies.”

Donc si quelqu’un se laisse berner par Ibliss, il va perdre.

Les jinns mécréants, ceux qu’ils détestent le plus, ce sont les pieux, les vertueux. Ils ont encore plus d’animosité envers ceux-là qu’envers d’autres, mais Allah ta^ala préservent ceux qui sont pieux. S’il n’y avait pas eu la protection et la préservation de Dieu, ils auraient exterminé les croyants, les pieux.

Invocation de protection contre le Chaytan

Notre Prophète ﷺ récitait des invocations de protections, et c’est une chose très importante de réciter des invocations de protection aux deux extrémités de la journée et de veiller à le faire de manière régulière. Il ne faut pas négliger cela. Ces invocations que notre Prophète nous a enseignées sont une grande protection pour nous. Donc, notre Prophète lui-même, alors qu’il est la meilleure des créatures de Dieu, il est celui que Dieu préserve,  récitait des invocations de protections, des paroles de dhikr que Dieu lui a révélées.

Et lorsque les deux mou^awwidhat ont été révélés, il faisait protection avec elles.  Les deux mou^awwidhat sont “Qoul ‘a^oudhou birabbi l-falaq –  قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ الْفَلَقِ” : sourat Al falaq et “Qoul ‘a^oudhou birabbi n-nas – قُلْ أَعُوذُ بِرَبِّ النَّاسِ” : sourat An-nas.

C’est pour cela que le Messager de Allah a instauré pour sa communauté la récitation des deux mou^awwidhat,pour notre protection, avecsourat Al-’ikhlas. Quand on s’assure que l’aube s’est levé, quand on s’assure que le soleil s’est couché, on récite les mou^awwidhat avec avecsourat Al-’ikhlas : “Qoul houwa l-Lahou ‘ahad – قُلْ هُوَ اللهُ أَحَدٌ”.

On récite 3 fois le soir et 3 fois le matin, en articulant correctement les lettres. Pour que la personne ait le secret, il faut qu’elle se fasse corriger et valider sa récitation par qui a appris la récitation par transmission orale. De sorte que quand la personne va réciter, elle aura été validée par quelqu’un, qui aura été validé par quelqu’un et ainsi de suite, jusqu’au Prophète. La science de la religion est par transmission orale et le Qour’an est par transmission orale. Donc la personne se fait valider sa récitation par qui s’est fait valider sa récitation et qui peut la valider également.

Le temps de cette récitation de protection est depuis l’aube jusqu’à environ 2 heures après le lever du soleil, et le soir, c’est à partir du coucher du soleil jusqu’à environ 3 heures plus tard.

Celui qui récite ces versets (Al-’ikhlas, Al-falaq, An-nas) et conserve cette récitation de manière régulière, -après l’aube et après le coucher du soleil-, il se sera préservé d’une grande préservation contre la nuisance des humains, contre la nuisance des jinns et contre la sorcellerie.

Également le messager de Allah ﷺ nous a enseigné ce qui repousse de nous les mauvaises suggestions -al-waswas-, quand quelqu’un est pris dans un engrenage et qu’il n’arrive pas à sortir des mauvaises pensées et des suggestions, le fait de souffler trois fois sur sa gauche, d’une manière comme s’il mettait de la salive, et c’est moins que le fait de cracher. S’il ressent les mauvaises suggestions -al-waswas-et il récite la préservation par Allah et il récite :

 اللهم اعوذ بك من شر الشيطان وفتنة

C’est-à-dire que : “Ô Allah je te demande de me préserver du mal du chaytan et de la dissension qu’il provoque.”

Il ne se laisse pas aller à suivre ses mauvaises suggestions et il détourne sa raison ou sa réflexion vers autre chose. Il ne se laisse pas happer par l’engrenage. Les mauvaises suggestions sont comme un engrenage qui va broyer la personne. Il ne faut pas se laisser prendre au piège du chaytan.

En effet, le chaytan aime perturber l’humain, il aime le déranger, il aime le laisser dans un état de gêne, d’ennui et d’instabilité de sorte qu’il lui ouvre la porte sur les mauvaises suggestions. Au point que cet humain, tellement en proie aux mauvaises suggestions qu’il devient triste et déprimé, et il va se détourner des sujets plus importants au lieu de se consacrer par exemple sur “comment je vais faire des prières surérogatoires en plus des prières obligatoires”. Il ne le laisse même pas apaiser pour trouver du plaisir dans l’accomplissement des prières obligatoires, car son objectif est de le détourner et l’empêcher de trouver du plaisir dans l’adoration de Dieu. Le chaytan l’empêche même d’aller réviser son cours de science de religion, il l‘empêche d’apprendre le Qour’an, au lieu de mémoriser, il lui dit “toi tu ne sais même pas réciter correctement la Fatihah”. Et donc il l’empêche même d’apprendre au-delà de la Fatihah en apprenant les mou^awwidhat par exemple, qui sont une cause de préservation.

Si tu connais les ruses et les pièges de chaytan, ne rentre pas dans ses ruses, ne te laisse pas prendre. C’est comme s’il y a un terrain miné et que l’on sait où sont les mines, alors on va contourner les mines. Il en est de même avec les ruses de chaytan, lorsque la personne les connait elle n’a pas de quoi se laisser aller.

Comme l’histoire de cet homme qui avait enterré un trésor dans son jardin, mais il a oublié où il l’avait enterré. Il est parti voir l’imam Abou Hanifa, et lui a dit : “j’ai un trésor que j’ai enterré mais je ne me rappelle pas du tout où je l’ai enterré.”

L’imam lui a dit : “c’est le chaytan qui t’as fait oublier. Va cette nuit et fait, par exemple, 20 rak^ah de prières surérogatoires et tu te rappelleras. »

Immédiatement après, au milieu de la nuit, il est allé voir l’imam pour lui dire qu’il s’est rappelé du lieu où il avait enterré le trésor.

L’imam lui dit : “Mais comment ?

Il a dit : “A peine j’ai commencé la 1ère rak^ah que je me suis rappelé où j’ai enterré le trésor.

L’imam lui a dit : “c’est le chaytan qui ne veut pas que tu fasses les 20 rak^ah. Maintenant va et fais les 20 rak^ah.

Pour contrer le chaytan, il faut multiplier les actes d’adoration, multiplier le dhikr, assister aux assemblées de science, ordonner le bien et interdire le mal, propager la croyance du Prophète, mettre en garde contre l’apostasie -le fait de sortir de l’islam par la croyance ou par les actes ou par la parole-. Et c’est comme cela que la personne a le dessus.

Et la personne ne parle pas pour rien dire. Chaytan est content quand une personne parle beaucoup, et cela parce que ce sont des occasions pour le chaytan de la faire tomber. Alors que si la personne ne parle pas beaucoup, ou ne parle que pour dire du bien, chaytan va se dire qu’il est ennuyeux et va alors s’éloigner de lui.

Allah nous a donné une langue et deux oreilles, c’est pour écouter plus que l’on ne parle.

Notre Prophète ﷺ a dit ce qui signifie : « Celui qui croit en Dieu et au jour dernier, qu’il dise du bien ou alors qu’il se taise. »

Même si la personne ne voit pas de mal dans ce qu’elle est en train de dire, il se peut que cela entraîne quelque chose de mal. C’est comme au jeu d’échec, on avance le premier pion, mais on pense au 2e, 3e et 4e coup qui vont suivre. Quand on prononce une parole, on se demande si cela ne va pas entraîner quelque chose de grave et quel est l’intérêt de cette parole, pourquoi la dit-on ?

Si la personne a toujours son intention présente dans le cœur, qui se rappelle que Dieu nous a créés pour nous ordonner de l’adorer et non pour s’amuser et s’exprimer inutilement.

On se demande si cette parole va nous aider à mieux adorer Dieu ou pas, est-ce que cette parole est quelque chose que Dieu agrée ou pas ?

Comme ça, la personne va se surveiller et se contrôler, car au jour du jugement on va rendre des comptes sur tout.

Allah dit :

فمن يعمل مثقال ذرّة خيرا يره . ومن يعمل مثقال ذرّة شرّا يره

Ce qui signifie : “Celui qui fait le poids d’un grain de poussière de bien, il en verra la rétribution et celui qui fait le poids d’un grain de poussière de mal, il en verra la rétribution.”

[sourat Az-zalzalah / 7-8]

Que la personne soit intelligente, en utilisant les bienfaits que Dieu a accordés afin d’adorer Dieu. Qu’elle ne les gaspille pas pour des choses inutiles et encore moins qu’elle ne les utilise pas pour ce qui va être une source de châtiment pour elle.

Il y a une parole plus facile à dire que la récitation des deux mou^awwidhat et Al-’ikhlas (3 fois chacune matin et soir) qui est :

حَسْبِيَ اللهُ لا إِلَـهَ إِلّا هُوَ عَلَيْهِ تَوَكَّلْتُ وَهُوَ رَبُّ العَرْشِ العَظِيم

A dire 7 fois le matin et le soir.

Si quelqu’un l’a dit régulièrement, Dieu la protège de beaucoup de choses nuisibles, comme l’atteinte du mauvais œil et comme la sorcellerie. Le mauvais œil est une réalité et le Prophète ﷺ l’a dit. Il a dit, ce qui signifie : “Beaucoup de maladies que les gens ne connaissent pas est à cause du mauvais œil.

Le Prophète ﷺ a dit ce qui signifie : “La plupart des membres de sa communauté vont mourir par le mauvais œil.

Le mauvais œil c’est lorsque quelqu’un voit qu’un musulman a un bienfait, qu’il le regarde d’un regard d’envie et il ne supporte pas que ce musulman a ce bienfait.

Par exemple, il voit un musulman avec un bienfait et il dit « mais pourquoi lui et pourquoi pas moi » au lieu de dire une parole de bien comme “Que Allah Lui augmente”.

Ou encore il dit une parole mauvaise comme « quel beau manteau/voiture/famille il a » au lieu de dire “ما شاء الله” ou « اللهم بارك ». C’est là qu’il peut lui porter le mauvais œil et le chaytan est à l’affût. Quand il trouve quelqu’un qui fait ça, lui aussi en rajoute une couche. Il nuit aussi en même temps. C’est lorsqu’il y a un regard mauvais et une parole mauvaise, c’est cela qui fait que la personne est touchée par le mauvais œil.

C’est un bien que la personne s’attache à dire cette parole 7 fois :

حَسْبِيَ اللهُ لا إِلَـهَ إِلّا هُوَ عَلَيْهِ تَوَكَّلْتُ وَهُوَ رَبُّ العَرْشِ العَظِيم

C’est une parole à apprendre pour nous, qu’on fait apprendre à nos enfants, à nos voisins, ainsi qu’à notre entourage, et le mauvais œil est aussi présent de la part des non musulmans, qui sont très méchants, et de même parmi les musulmans il y en a qui sont méchants.

Le secret est lorsqu’il y a une bonne prononciation. Et la personne se fait corriger par quelqu’un pour qu’elle s’assure d’avoir la bonne prononciation.

Le Prophète ﷺ lui-même récitait pour la protection les deux mou^awwidhat. Il est le plus pur et le plus éclairé de toutes les créatures de Dieu et il les récitait. Alors comment l’un d’entre nous n’a pas besoin de les réciter ?

Il n’a pas dit : “Moi je suis le prophète de Dieu, je reçois la révélation matin et soir et les anges sont mes bien aimés et mes protecteurs. Alors, je n’ai pas besoin de réciter les invocations de protection.” Le Prophète n’a pas dit cela.

Si quelqu’un s’habitue de manière assidue, régulière, à réciter les invocations de préservation, par ce qu’on a cité, quand il est en bonne santé, cela l’aidera à se protéger quand il est exposé à la nuisance des jinns et à la nuisance des humains.

Si Allah n’avait pas préservé son esclave croyant et son esclave croyante, les chaytan -les démons- auraient une nuisance encore plus grande que ce qu’elle est actuellement.

Si Allah ne nous avait pas protégé, les démons nous auraient arraché de terre.

Et les croyants sont les ennemis des chaytan, qui n’ont pas laissé une seule tentative de nuisance envers le messager de Allah.

Le nouveau-né, dès qu’il né, on lui fait l’appel à la prière à l’oreille droite et al-’iqamah -l’annonce à la prière- à l’oreille gauche et c’est une protection contre ‘oummou sSibyan qui est une jinn femelle qui s’attaque aux femmes et aux enfants.

Tafsir An-Nasafiyy de sourate al-Baqarah versets 141-165

Posted in Uncategorized par chaykhaboulaliyah sur octobre 26, 2022
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verset 141 : voici une communauté qui vous a précédés, ils auront ce qu’ils ont acquis et vous aurez ce que vous aurez acquis. Chacun sera rétribué en fonction de ses actes. Et vous ne serez pas interrogés à propos de ce qu’eux ont fait. Chacun rendra des comptes sur ce qu’il fait lui-même. Nous n’allons pas rendre des comptes sur ce que des communautés précédentes ont fait ou pas.

Il y a une répétition ici dans ces versets. La première explication est que c’est pour insister. Ou une autre explication : la fois précédente, le sujet était les prophètes tandis que cette fois-ci, il s’agit des prédécesseurs des yahouud et des naSaarah.

Verset 142 :  les  impudents parmi les gens vont dire. Les impudents sont ceux qui ont des idées stupides. L’impudence à l’origine est une forme de légèreté, c’est-à-dire un manque de maturité et une manière de ne pas accorder à chaque chose sa juste valeur. Ici il s’agit des yahouud qui ne veulent pas se diriger vers la ka^bah pour faire la prière. Non seulement ils ont refusé de croire au prophète Jésus mais ils refusent de croire au prophète MouHammad, et ils refusent de se diriger vers la ka^bah. Et ils considèrent qu’il n’y a pas d’abrogation possible dans la Loi. Ils veulent dire par là que c’est la loi de Moise qui reste appliquée. Alors que Dieu a fait que la loi de Moise a été abrogée par celle de Jésus et celle de Jésus a été abrogée par celle de MouHammad et, au sein-même de la loi de MouHammad, il y a des jugements qui ont été abrogés. Par exemple, le fait de boire de l’alcool n’était pas interdit depuis le début de la révélation. Au début, les musulmans consommaient de l’alcool et ils ne commettaient pas de péché. Par contre les prophètes, eux, n’ont jamais bu d’alcool. Cette interdiction est venue progressivement, jusqu’à ce qu’elle soit ferme et définitive.

Une deuxième explication pour les impudents : ce sont les hypocrites, dans la croyance. Ils aiment porter atteinte et se moquer.

Une troisième explication : les impudents sont les associateurs, qui adorent autre que Dieu. Ils adoraient des idoles au point qu’ils avaient entreposé 360 idoles dans la ka^bah. Au début, le Prophète se dirigeait vers Jérusalem dans la prière. Il plaçait la ka^bah devant lui et il se dirigeait vers Jérusalem. Quand il est parti à Médine, il a continué à prier vers Jérusalem. Puis il y a eu abrogation et l’ordre de se diriger vers la ka^bah. Il y a une mosquée à Médine qui s’appelle la mosquée des deux Qiblah car les musulmans devaient prier en direction de Jérusalem, donc vers le nord puis ils ont reçu l’ordre de changer de direction et de se diriger vers Médine, donc vers le sud. Les associateurs ont dit : « comment le Prophète s’est détourné de la Qiblah de ses ancêtres ! Puis il est revenu vers la direction de ses ancêtres ! ». 

Ce verset 142 commence par le terme « sa » qui indique le futur, donc Dieu prépare le Prophète à ce qu’ils vont dire quand Dieu va ordonner de changer la direction de la prière. Quel est l’intérêt de cette annonce ? L’intérêt d’informer de ce que les associateurs vont dire, avant qu’ils ne le disent, c’est de raffermir le cœur. Parce que quand on est surpris par quelque chose de mauvais et qu’on ne s’y prépare pas, ça fait encore plus mal. Si on y est préparé, c’est plus facile. C’est une préparation de ce qu’ils vont dire. Et ça permet la préparation de la réponse avant d’en avoir besoin. Quand la réplique est préparée avant d’en avoir besoin, c’est plus fort pour couper court à ce que dit l’adversaire. Le proverbe arabe dit « avant de tirer la flèche, on lui met des plumes derrière ». Les plumes permettent de garder l’équilibre.

Qu’est-ce qui les a détournés (les musulmans) de leur Qiblah (de leur direction) qu’ils suivaient pour leur prière. Le mot Qiblah est la direction vers laquelle fait face celui qui fait la prière.

Dis : à Dieu appartient le levant et le couchant. Les pays du levant et les pays du couchant et toute la terre appartiennent à Dieu.

Il guide qui Il veut. C’est-à-dire que, de ces pays, Dieu guide qui Il veut.

Vers un chemin de droiture. C’est-à-dire qu’Il guide qui il veut vers la direction de vérité qui est la ka^bah vers laquelle nous avons reçu l’ordre de nous orienter. Deuxième explication : tous les endroits appartiennent à Dieu. Il donne l’ordre de nous diriger là où Il veut que nous nous dirigions, tantôt vers la ka^bah et tantôt vers Jérusalem. Il n’y a pas d’objection contre Lui parce qu’Il est Celui à Qui appartient toute chose.

Verset 143 : également Nous avons fait de vous (la communauté du Prophète MouHammad) une communauté de juste milieu. Et le juste milieu c’est le meilleur. C’est ce qui est juste et qui est agréé. Il a été dit que ce qui est bon a un milieu, parce que s’il y a une nuisance, ça parvient aux extrêmes et pas au centre. Et le juste milieu est protégé. C’est-à-dire que, tout comme Dieu a fait que votre Qiblah est la meilleure des Qiblah, Il a fait de vous la meilleure des communautés.

Notre chaykh a dit : ce qui justifie cet adverbe « également », afin que vous sachiez, vous, la communauté de MouHammad, par l’observation, grâce aux preuves qui vous ont été données et grâce au Livre qui a été révélé, que Dieu n’a été injuste envers personne. Mais Dieu a montré la voie, Il a envoyé des messagers qui ont transmis le message, ils ont porté le conseil. Mais ceux qui ont mécru, leur malheur les a amenés à suivre leurs passions, leur malheur les a amenés à émettre des objections contre les différents signes, afin que vous, la communauté du Prophète MouHammad, soyez les témoins de cela, que vous témoigniez de ceux qui vous sont contemporains et que vous témoigniez de ceux qui vous ont précédés et ceux qui vont vous suivre. N’est-ce pas que nous, nous témoignons qu’il n’est de dieu que Dieu et que MouHammad est le messager de Dieu ! Et nous témoignons qu’il a transmis le message honnêtement et fiablement ! N’est-ce pas que nous, nous transmettons son message et nous témoignons que certains acceptent et que ceux qui n’acceptent pas, ils ont entendu l’appel. Cela veut dire qu’au jour du jugement, ils ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant ! Ils n’auront aucune excuse !!

Celui qui est au juste milieu, il ne penche pas vers les extrêmes, il n’est pas plus proche d’une extrême que de l’autre. Cela veut dire que, tout comme Nous avons fait que votre direction pour la prière soit au centre, Nous avons fait de vous une communauté de juste milieu. C’est-à-dire que vous n’êtes ni dans l’outrance, qui est le fait de dépasser la limite fixée par la Loi, en transgressant la Loi en faisant des choses mauvaises, ni dans la négligence, qui est le fait de manquer à ce que Dieu a ordonné. Vous n’avez pas fait preuve d’outrance comme les naSaarah, les chrétiens qui ont décrit Jésus comme étant un dieu : ils ont exagéré dans la glorification de Jésus au point de lui attribuer la divinité. Et vous n’avez pas fait preuve de négligence comme les yahouud qui ont attribué à Marie d’être fornicatrice et que Jésus serait le fils de fornication.

Afin que vous soyez témoins de ce que font les gens et que le Messager témoigne de ce que vous faites. Il a été rapporté que les différents mécréants au jour du jugement vont renier l’envoi des prophètes. Dieu ordonne aux prophètes de donner les preuves qu’ils ont bien transmis. Et Dieu sait qu’ils ont bien transmis. Et ce sera la communauté de MouHammad ^alayhi s-salaam qui viendra et qui témoignera que tous les prophètes ont transmis. Alors les mécréants des communautés diront : « mais comment savez-vous que les prophètes ont transmis ? » La communauté de MouHammad dira : « nous avons su que les différents prophètes ont bien transmis parce que Dieu nous en a informés dans Son Livre qu’Il a fait prononcer par Son Prophète véridique ». Le Prophète MouHammad a reçu le Qour’aan par révélation puis il l’a transmis à ses compagnons et c’est par ce biais que nous avons su. Alors le Prophète MouHammad sera appelé et il sera interrogé à propos de sa communauté. Il validera le témoignage de sa communauté et témoignera qu’elle est de confiance et qu’elle est la communauté du juste milieu.

Et le témoignage peut avoir lieu sans qu’on soit présent, comme si c’est quelque chose qui nous a été transmis.

Et il a été dit : « afin que vous puissiez apporter votre témoignage dans le bas-monde pour des sujets qui nécessitent des personnes de confiance ». Il y a des témoignages qui ne sont pas pris de n’importe qui.  Il y a des témoignages qui nécessitent que le témoin soit digne de confiance.

Le chaykh Abouu ManSouur Al-Maatouridiyy a dit que ce verset est une preuve que l’unanimité est une preuve parce que Dieu a décrit cette communauté par le fait qu’elle est digne de confiance. « Le juste milieu » peut avoir la signification de « digne de confiance ». « Al-^adl » est celui dont le témoignage est pris en considération. Donc si les membres de cette communauté qui sont dignes de confiance sont parvenus à la même conclusion à propos de quelque chose et qu’ils ont témoigné de quelque chose, alors il faut prendre leur témoignage en considération.

Il y a eu deux citations de témoignage, de la part de la part de la communauté et de la part du Prophète. Au début, le verbe qui indique le témoignage est venu après et quand il s’agit du témoignage du Prophète, il est venu en premier. C’est pour confirmer le témoignage de cette communauté sur les autres communautés et pour spécifier que le Messager témoignera uniquement pour cette communauté-là.

Et Nous n’avons fait de la Qiblah que tu avais : c’est-à-dire la direction que tu suivais pour la prière et qui est la ka^bah. Il a été rapporté que le Messager Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, au tout début, s’est dirigé dans la prière vers la ka^bah. Puis il a reçu l’ordre de se diriger vers le rocher de Jérusalem, après l’émigration, pour une sagesse. (C’était pour rapprocher les yahouud). Puis il a reçu l’ordre de se diriger à nouveau vers la ka^bah.

Que pour que Nous montrions aux gens qui va suivre le Messager et qui va se rebeller. C’est-à-dire que Nous n’avons fait de la Qiblah que tu aimes prendre pour direction et qui était celle qui du début, que par épreuve pour les gens, pour indiquer qui reste ferme sur l’islam et qui est sur un fil et apostasie l’islam lorsque la Qiblah change. (C’est une règle générale : les ordres et les interdits que Dieu nous fixe, ce sont des épreuves. Dieu ordonne est interdit ce qu’Il veut). Donc ce changement de direction est une épreuve pour que se manifeste qui est imperturbable.

Le chaykh Abouu ManSouur a dit : « afin que Nous fassions exister ce que Nous savons de toute éternité que ça va avoir lieu ». Dieu sait de toute éternité tout ce dont Il a voulu l’existence, que cela va exister dans le temps dans lequel Il en a voulu l’existence. Donc le changement n’a pas lieu dans l’attribut de la science de Dieu mais dans les choses qui sont sues et qui sont des créatures. Allaah ne change pas, ce sont les créatures qui changent. Dieu a su que certains allaient rester fermes sur leur foi et que d’autres allaient apostasier. Le changement n’est pas dans la science de Dieu.

Autre explication : afin que Dieu manifeste aux créatures qui reste ferme et qui revient sur ses pas. Ici l’épreuve est le changement de direction pour la prière, afin que les gens voient d’eux-mêmes qui est fort et ne change pas et qui ne tient qu’à un fil et qui a apostasié. C’est afin que ce soit connu par les gens. Comme dans d’autres versets dans lesquels Dieu dit ce qui signifie : « afin que soit distingué qui est mauvais et qui est bon ». Pour que cette distinction parvienne aux créatures. Ou afin que le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et les croyants prennent connaissance de qui reste ferme et qui apostasie. Par cette épreuve, le Messager saura et les croyants sauront qui reste ferme et qui va apostasier. Allaah attribue le verbe à Lui-même parce qu’Il agrée le Messager et les croyants.  

Ou encore c’est une figure de style, pour expliquer avec douceur à quelqu’un qui ne sait pas.

Et ce changement est difficile uniquement pour ceux que Dieu a guidés. Ils se dirigeaient dans une direction puis il leur a été demandé de changer de direction pour leur prière.

Et Allaah conserve votre iimaane. Le terme « iimaane » ici désigne la prière. C’est-à-dire que Dieu conserve la récompense des prières que vous avez accomplies en vous dirigeant vers Jérusalem.

Allaah a appelé la prière « iimaane » :

1 / parce qu’elle est obligatoire pour les croyants

2/ et qu’elle est récompensée quand elle est accomplie par des croyants

3 / et que le fait d’accomplir une prière en assemblée est une preuve de foi.

Et quand le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a reçu l’ordre de se tourner vers la ka^bah pour la prière, certains compagnons ont demandé quel était le jugement des prières de leurs frères qui se dirigeaient vers Jérusalem et qui étaient morts. C’est alors que ce verset a été révélé.

Certes Allaah est Ra’ouuf, Il est RaHiim. Ra’ouuf est encore plus fort que miséricordieux. Cela signifie : Dieu est très miséricordieux et Il est miséricordieux. C’est-à-dire que leur récompense ne sera pas perdue.

Verset 144 : Nous voyons comment tu scrutes le ciel de ton regard. Dieu a appris à Son prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam qu’Il sait que le Prophète lève le regard vers le ciel parce qu’il s’attendait, de la part de son Seigneur, que la direction de la prière soit à nouveau vers la ka^bah. 1 /Conformément à ce que faisait notre maitre Ibraahiim qui se dirigeait vers la ka^bah dans sa prière et 2/ en contradiction avec les yahouud, qui eux, se dirigeaient vers Jérusalem. Le Prophète s’attendait à ce changement 3 / car c’était plus facile pour les Arabes pour devenir croyants. 4/ D’autre part parce que la ka^bah est une source de fierté pour les Arabes. 5 / Les différentes tribus s’y rendaient lorsqu’elles allaient à La Mecque. 6 / Également c’est là-bas qu’ils faisaient le Tawaaf, les tours autour de la ka^bah.

Pour toutes ces raisons, le Prophète scrutait le ciel en attendant que Dieu lui donne l’ordre de se diriger vers la ka^bah.

Nous allons certes t’accorder et Nous allons te donner la capacité de te diriger vers la ka^bah. Nous allons faire que la direction pour ta prière soit le corps de la ka^bah et non pas le corps de Jérusalem. Le corps de la ka^bah signifie le prolongement du corps de la ka^bah : que la personne soit située plus haut ou plus bas que la ka^bah, elle va faire sa prière en se dirigeant vers le prolongement du corps de la ka^bah.

Une Qiblah qui te réjouira le cœur. Nous allons t’accorder une Qiblah vers laquelle tu t’orienteras pour des raisons valides que tu as dans ton cœur et ton souhait est conforme à la volonté de Dieu et à Sa sagesse. C’est-à-dire que Dieu a voulu cela. Dieu n’a pas changé de volonté parce que, toi, tu le souhaites.

Oriente-toi vers la mosquée Al-Haraam. Fais en sorte que, dans la prière, tu t’orientes vers la mosquée Al-Haraam. « Vers » signifie dans la direction de la mosquée » et vers son corps. Parce que se diriger vers le corps de la ka^bah est difficile pour celui qui se trouve dans un endroit éloigné. Il a été rapporté que le Prophète ^alayhi s-salaam, lorsqu’il est arrivé à Médine, il a fait la prière en direction de Jérusalem durant seize mois, puis il a reçu l’ordre de se diriger vers la ka^bah dans sa prière.

Et où que vous vous trouvez : c’est-à-dire sur terre et que vous voulez faire la prière, alors orientez-vous vers la mosquée Al-Haraam et ceux qui ont reçu le Livre avant vous savent que c’est la vérité de la part de leur Seigneur  C’est-à-dire que ce changement de direction vers la ka^bah, c’est la vérité, parce que les prophètes, avant notre maitre MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, avaient annoncé la bonne nouvelle qu’il y aura un prophète qui s’appellera MouHammad qui va venir et qui fera la prière vers les deux Qiblah, de Jérusalem et La Mecque.

C’est une obligation pour vous de vous orienter vers la ka^bah, dans la prière, où que vous vous trouviez sur terre. Et ce qui est visé par la ka^bah, c’est cette construction qui existe actuellement. Et quand le Prophète avait fait la prière en se dirigeant vers la ka^bah, il avait dit ce qui signifie : « voici votre direction pour la prière ». Ce Hadiith a été rapporté par Al-Boukhaariyy dans son SaHiiH. Et apprendre comment déterminer la direction pour la prière est un devoir.

Et rien de ce que vous faites n’échappe à Allaah.

Verset 145 : et si tu donnais à ceux qui ont reçu le Livre (ce sont les entêtés qui ont reçu le Livre mais qui refusent de le suivre) les arguments catégoriques qui prouvent que se diriger vers la ka^bah, c’est cela la vérité. Ils ne suivront pas ta direction. Car ce n’est pas cause d’une confusion qu’ils ont eue qui va être dissipée en leur donnant la preuve. Mais le fait qu’ils aient refusé de te suivre, c’est par orgueil et par entêtement parce qu’ils savent dans leurs livres que tu es décrit comme étant sur la vérité.

Et tu ne vas pas suivre leur Qiblah. Qiblah ici est au singulier. Pourtant, il s’agit de deux groupes qui ont reçu le Livre, ce sont les yahouud et les naSaarah. Chacun a eu une Qiblah différente. Ici, c’est pour couper définitivement tout espoir que tu suivras leur Qiblah. Parce qu’ils ont été perturbés à ce moment-là : ils ont dit : s’il était resté sur notre Qiblah, alors peut-être que nous aurions pensé que c’est celui que nous attendons. En effet, ils prétendent que le prophète qu’ils attendaient n’est pas le Prophète MouHammad, alors que c’est lui. Mais ils ont dit que ce serait quelqu’un de la descendance de Mouuçaa. Puis ils ont espéré qu’il se dirige à nouveau vers Jérusalem. Et le mot Qiblah est au singulier parce que leurs Qiblah respectives ont en commun qu’elles sont fausses. Dieu ne les agrée pas, Dieu n’agrée que ceux qui se dirigent vers la Ka^bah.

Et ils ne vont pas suivre les Qiblah des autres. Même s’ils sont d’accord sur le fait de contredire le Prophète MouHammad, ils sont divergents à propos de leurs Qiblah. Et on n’espère pas qu’ils tombent d’accord. Tout comme on n’espère pas qu’ils soient d’accord avec toi. Les yahouud se dirigent vers Jérusalem et les naSaarah vers le lever du soleil.

Et si tu suivais leurs passions après la science que tu as eue. La parole est adressée au Prophète mais ce n’est pas lui qui est visé parce que le Prophète est préservé de la mécréance. C’est-à-dire après les arguments que tu as connus, qui prouvent que la Qiblah c’est la ka^bah et que la religion que Dieu agrée, c’est l’islam, si tu suivais leurs passions après cela,

Tu serais au nombre des injustes, c’est-à-dire de ceux qui commettent l’injustice la plus abominable. Le mot « injuste » est parvenu dans le Qour’aan dans plus d’un passage. Parfois il a le sens des mécréants, parfois du grand pêcheur, parfois d’un petit pêcheur, tout comme notre maitre Youunous ^alayhi s-salaam, quand il a quitté la ville avant d’avoir reçu l’ordre de la quitter, il a fait une invocation alors qu’il était dans le ventre du cétacé, en disant ce qui signifie : « j’ai commis un petit péché qui ne comporte pas de bassesse de caractère ».

Dans cette parole, il y a un ordre qui est donné avec douceur pour ceux qui entendent ce verset. C’est également un moyen de renforcement pour rester ferme sur la vérité. Et c’est également une mise en garde pour celui délaisse les preuves et qui suit les mauvais penchants de son âme.

Il a été dit que cette parole s’adresse en apparence au Prophète ^alayhi s-salaam, alors que ceux qui sont visés, c’est sa communauté. Si les membres de sa communauté suivent les passions de ceux qui sont sur l’égarement, ils seront alors injustes.

verset 146 : ceux à qui on avait fait parvenir le Livre (c’est-à-dire les injustes)

Ils le reconnaissent (c’est-à-dire MouHammad à qui Nous avons fait parvenir le Livre)

Exactement comme ils sont capables de reconnaitre leurs enfants. ^Abdoul -Laah ibnou salaam était le savant des juifs puis il s’est converti à l’islam. Alors les autres juifs ont dit à son sujet que c’était quelqu’un qui ne savait rien du tout.  Il a dit : « moi je connais MouHammad plus que je ne connais mon propre fils ». Alors notre maitre ^Oumar lui a dit : « comment ça ? Tu le connais plus que ton propre fils ? » Alors il a répondu : « le Prophète MouHammad, je n’ai aucun doute qu’il est prophète. Pour ce qui est de mon fils, je n’ai aucune garantie que sa mère ne m’a pas trahi ». C’est-à-dire que c’est quelque chose qui est possible selon la raison. C’est alors qu’^Oumar lui a embrassé la tête.

Notre chaykh que Dieu lui fasse miséricorde a dit que la connaissance à elle-seule ne suffit pas. Il faut que la personne reconnaisse cela. Car les yahouud savaient que MouHammad était un envoyé de Dieu mais leur âme a refusé d’accepter cela. C’est pour cela qu’ils se sont mis à le démentir par la langue. Car la Torah d’origine, celle qui a été révélée à notre maitre Mouuçaa ^alayhi s-salaam, comporte l’annonce que MouHammad est l’envoyé de Dieu. Et la Torah ainsi que l’Evangile ont été falsifiées, les sens des termes ont été falsifiés. Puis les termes ont été déformés.

Et un groupe d’entre eux (qui n’ont pas été musulmans) dissimule la vérité alors qu’ils la connaissent. C’est par jalousie et par entêtement. Leurs livres qui ont été révélés à Moise et à Jésus comportent la vérité.

Verset 147 : la vérité est de la part de ton Seigneur. C’est-à-dire que la vérité est ce qui a été confirmé de la part de Dieu, comme la voie sur laquelle est le Prophète MouHammad Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Et ce qui n’a pas été authentifié comme étant de la part de Dieu, comme la voie sur laquelle sont les gens du Livre, c’est faux.

Ne sois pas au nombre de ceux qui doutent.  C’est-à-dire : ne doute pas que cette vérité est bien de la part de ton Seigneur.

Verset 148 : et chaque groupe de chaque religion a une direction a une direction vers laquelle il se dirige.

Empressez-vous pour faire le bien, où que vous soyez : c’est-à-dire que du fait que Dieu vous a ordonné de changer de direction pour la prière, alors empressez-vous pour aller vers le bien, que ce soit concernant la Qiblah ou autre que la Qiblah. Dans toutes les choses, soyez, vous, les pionniers. Qui que vous soyez, c’est-à-dire vous et vos ennemis. Même pour vos ennemis, c’est un ordre de vous rejoindre sur la vérité.

Allaah vous ressuscitera tous. Vous et vos ennemis, vous serez ressuscités pour le jour du jugement et Dieu jugera entre ceux qui étaient sur la vérité et ceux qui étaient sur le faux.

La deuxième explication du verset « où que vous soyez » est que vous, communauté de MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, chacun d’entre vous a une direction vers laquelle il prie. En effet si quelqu’un est au nord de la ka^bah, il va se diriger vers le sud pour sa prière ; celui qui est au sud, il se dirige vers le nord ; celui qui à l’est de la ka^bah, il se dirige vers l’ouest et celui qui est à l’ouest, il se dirige vers l’est. Donc ce verset veut dire que vous, communauté de MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, où que vous soyez, vous vous dirigez vers la meilleure des directions. Et c’est le prolongement de la ka^bah. Où que vous soyez : c’est comme si vous étiez tous ensemble dans la mosquée al-Haraam en train de prier.

Certes Allaah est sur toute chose tout puissant.

Verset 149 : de n’importe quel endroit tu pars pour entamer un voyage, oriente-toi vers la mosquée al-Haraam lorsque tu faisla prière.

Et l’ordre qui vous est donné est la vérité de la part de ton Seigneur.

Et Allaah, rien ne Lui échappe de ce que vous faites.

Verset 150 : c’est une répétition du verset précédent : et de n’importe quel endroit tu pars pour entamer un voyage, oriente-toi vers la mosquée al-Haraam

Et où que vous soyez, alors orientez-vous vers la mosquée Al-Haraam pour la prière. Cette répétition est pour insister à propos de la Qiblah, parce qu’il y a eu une abrogation ici : c’était Jérusalem puis c’est devenu la ka^bah. Cette répétition est pour éliminer toute confusion possible et pour que les gens restent fermes sur l’ordre qui leur a été donné. C’est bien vers la ka^bah qu’ils doivent se diriger vers la prière. Il y a beaucoup d’intérêts dans cette répétition.

Pour que les gens n’aient pas d’argument contre vous. C’est-à-dire que Dieu vous a donné suffisamment d’arguments pour justifier votre Qiblah, pour répliquer aux gens (ici ce sont les yahouud), car c’est différent de ce qui est dans la Torah. La Qiblah a bel et bien été changée. Leur parole a été appelée un argument parce que ce sont eux qui prétendent que c’est un argument. Mais en réalité ce n’est pas un argument car ça ne prouve pas quelque chose de vrai. Habituellement, l’argument prouve quelque chose de vrai. Mais eux, ils utilisent ces paroles comme étant une preuve alors que ça n’en est pas une.

Sauf ceux qui sont injustes parmi eux. C’est-à-dire ceux qui sont entêtés parmi les yahouud. Ils disent : s’il a quitté notre Qiblah pour se diriger vers la ka^bah, c’est pour rejoindre la religion de son peuple (les gens de Qouraych qui étaient des idolâtres), c’est parce qu’il aime sa ville. Ils ont dit : s’il était sur la vérité, il serait resté sur la Qiblah des prophètes, c’est-à-dire vers Jérusalem.

Ou bien deuxième explication : pour que les Arabes ne puissent pas émettre une objection sur le fait que vous ayez abandonné l’orientation vers la ka^bah qui est la Qiblah d’Ibraahiim et d’Ismaa^iil, le père des Arabes, excepté ceux qui sont injustes parmi eux, qui sont les gens de La Mecque, quand ils vont dire : il a changé d’avis, il est revenu à la Qiblah de ses ancêtres et bientôt, il va rejoindre leur religion.

Ne les craignez pas. N’ayez pas peur d’eux, c’est-à-dire ne les craignez pas dans leurs paroles qui portent atteinte à propos de votre Qiblah. Ils ne vont pas vous nuire.

Mais craignez-Moi. C’est-à-dire craignez Dieu et ne désobéissez pas à Son ordre.

Pour que Je vous parachève Ma grâce. C’est-à-dire : Je vous ai donné les arguments pour que personne ne puisse émettre de parole contre vous et Je vous ai guidé vers le ka^bah. Je vous ai accordé cette grâce de vous avoir dirigés vers la ka^bah.

Puissiez-vous être bien guidés. C’est-à-dire pour que vous soyez guidés vers la Qiblah de notre maître Ibraahiim. Car notre maitre Ibraahiim faisait la prière en se dirigeant vers la ka^bah , qu’il avait d’ailleurs reconstruite avec son fils Ismaa^iil.

Verset 151 : tout comme Nous avons envoyé parmi vous. « Tout comme », soit il se rapporte à ce qui l’a précédé, c’est-à-dire afin que Je vous parachève Ma grâce dans l’au-delà, en vous accordant la récompense, tout comme Je vous l’ai parachevée dans le bas-monde en vous envoyant le Messager. Dans ce cas, on ne marque pas d’arrêt à la fin du verset 149.

La deuxième explication est que le « tout comme » se rapporte à ce qui va suivre : tout comme Nous vous avons envoyé un messager d’entre vous, qui vous récite Nos versets, qui vous purifie, qui vous enseigne le Livre et la sagesse et qui vous enseigne ce que vous ne saviez pas. Allaah ta^aalaa nous rappelle ainsi qu’Il nous a envoyé le Messager,

Verset 152 : alors évoquez-Moi et Je vous accorderai la récompense. Selon cette deuxième explication, on marque un arrêt à la fin du verset 149, c’est-à-dire la parole « tahtadouune ».

D’entre vous : c’est-à-dire un messager qui est arabe

Qui vous récite : c’est-à-dire qui récite ce qui est révélé

Nos versets : c’est-à-dire le Qour’aan.

Wa youzzakkiikoum : il y a trois avis rapportés par le HaafiDh ibnou l-Jawziyy :  

 1/ Ibnou ^Abbaaas et al-FarraH ont dit :  il prélève de vous la zakaat et c’est une cause pour purifier vos biens.

2/ Al-MouQaadir a dit : ce messager va vous purifier du chirk (l’association à Dieu) et du koufr (la mécréance)

3/ Il les invite à ce qui va faire d’eux des gens vertueux.

Et il vous enseigne le Livre : c’est-à-dire le Qour’aan

Et la sagesse : c’est-à-dire la sounnah (la croyance et les jugements et les actes du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam) et le fiQh (la science des lois).

Il vous enseigne ce que vous ne saviez pas : c’est-à-dire qu’il vous enseigne ce que vous ne pouvez connaitre que par révélation.

Verset 152 : évoquez-Moi : c’est-à-dire par la demande du pardon. Ibnou l-Jawziyy a dit dans son explication qu’Ibnou ^Abbaas et ibnou Joubayr ont dit : évoquez-Moi en M’obéissant, alors Je vous accorderai le pardon.

Ibraahiim ibnou S-Sariyy a dit : tout comme Je vous ai fait grâce par le message, c’est-à-dire le fait que Dieu nous a envoyé le Messager ^alayhi S-Salaat wa s-salaam,

Alors évoquez-Moi par le tawHiid, c’est-à-dire en ayant pour croyance que Je n’ai pas d’associé et en croyant en la véracité de Mon prophète.

Ou alors évoquez-Moi en faisant Mon éloge, en me remerciant et Je vous donnerai

Ou alors évoquez-Moi en Me demandant, et Je vous donnerai

Ou alors évoquez-Moi par le repentir et Je vous pardonnerai

Ou alors évoquez-Moi avec la sincérité et Je vous délivrerai

Ou évoquez-Moi par la supplication et Je vous sauverai.

Et remerciez-Moi : c’est-à-dire pour les grâces que Je vous ai accordées.

Et ne reniez pas les grâces. Ne soyez pas ingrats pour les grâces que Je vous ai accordées.

Verset 153 : ô vous qui êtes croyants, faites-vous aider par la patience. Par la patience, on obtient toutes les grandes vertus.

Et par la prière. La prière empêche de commettre les actes vils, les actes d’impudence. La prière aide la personne à s’améliorer et soigne du mauvais comportement.

Certes Allaah soutient ceux qui patientent. Dans la bague de notre maitre Idriis, il est écrit que la patience avec la sincérité donnent la réussite.

Verset 154 : ne dites pas à propos de ceux qui ont été tués dans la voie que Dieu agrée : ce verset a été révélé à propos des martyrs de la bataille de Badr et ils étaient au nombre de quatorze. Cette bataille a eu lieu le 17 de ramaDaan de l’an deux de l’hégire.

Qu’ils sont morts mais ils sont bien vivants. Mais vous ne le constatez pas. C’est-à-dire que vous ne savez pas cela, parce que la vie du martyr n’est pas quelque chose que l’on connait par la perception sensorielle. D’après Al-Haçan Al-BiSriyy que Dieu l’agrée, les martyrs sont vivants, selon le jugement de Dieu. Leur subsistance est exposée à leur âme et ils en ressentent la fraicheur et la joie, tout comme le feu est exposé aux âmes de ceux qui ont suivi pharaon dans la mécréance, matin et soir. (Verset qui cite cela). Dans cette vie, les mécréants  ne sont pas exposés au feu et dans l’au-delà, ils seront en enfer. Donc ils seront exposés au feu dans la tombe. Et c’est de ce verset que les savants ont déduit qu’il y a un supplice dans la tombe. Et les suppliciés ressentiront de la peine et de la douleur suite à cela.

D’après Moujaahid, les martyrs reçoivent des fruits du paradis, ils sentent l’odeur du paradis sans y être. Mais cette parole n’est pas confirmée. Le chaykh rectifie et dit : leur âme sera au paradis. On a entendu que leur âme sera dans des volatiles verts qui mangent des fruits du paradis et qui se réfugient dans des chandelles accrochées au Trône. Leur âme sera au paradis mais les martyrs ne vont pas occuper la place qu’ils occuperont après le jour du jugement. Histoire d’un savant qui s’appelle ^Abdour -RaHmaan fils de al Qaaçim, il y a plus de six cent années. Il a été tué dans une bataille, avec d’autres personnes. Ils ont été laissés à terre. Un mécréant est venu et s’est moqué du Qour’aan. Il leur a dit : « vous, vous dites : ne dites pas à propos de ceux qui sont tués dans la voie que Dieu agrée, qu’ils sont morts mais qu’ils sont bien vivants ». L’un des morts s’est levé et a récité le verset. Le mécréant tremblait de peur. Le martyr est ensuite retourné comme il était.

Chez signifie selon le jugement de leur Seigneur. C’est-à-dire que Dieu les honore et les agrée. Le martyr, lorsqu’il meurt, son âme va au paradis. L’âme quitte le corps mais pas totalement. Comme le soleil qui est dans le ciel mais son effet est sur terre. De même, l’âme du martyr va au paradis mais son effet reste sur le corps qui est sur terre. Ils sont vivants même si ce n’est pas la même vie que nous avons actuellement. Il y a les traces de l’âme dans le corps du martyr qui est sur terre.

MouHammad AS-Sa^idiyy était un élève de notre chaykh ^Abdoul-Laah al-harariyy. Les gens ont ouvert sa tombe quinze ans après qu’il ait été enterré. Ils voulaient enterrer son frère et ils pensaient que son corps avait été assimilé par la terre. Ils ont trouvé son corps intact car il était mort martyr.

Verset 155 :  et Nous vous éprouverons : c’est-à-dire que Nous allons vous faire subir des épreuves pour éprouver vos états comme un examinateur. Est-ce que vous allez patienter et accomplir des actes d’obéissance ou bien vous n’allez pas patienter ? Dieu éprouve qui Il veut par ce qu’Il veut. Et certains croient que Dieu ne crée pas le mal. Or Dieu crée le bien et le mal et c’est une preuve de Sa parfaite toute puissance. Mais Il n’ordonne pas le mal et il n’agrée pas le mal.

Par quelques (c’est-à-dire quelques épreuves): « bi chay’in » signifie « un peu », pour indiquer que toute épreuve qui touche l’être humain, même si cette épreuve est importante, il se peut qu’il y ait plus grave encore. On dit : « dafa^a l-Laahou maa kaana a^dham », « Dieu repousse de nous ce qui est encore plus grave ». Ceci montre que les gens bénéficient de la miséricorde de Dieu en toute situation. Et Dieu les a informés qu’il y aura une épreuve avant qu’elle ne se produise, pour qu’ils puissent la supporter. Les gens ont ainsi été préparés.

Peurs. La crainte de Dieu et de l’ennemi.

Et faim : c’est-à-dire la famine ou le jeûne du mois de ramaDaan.

Et un manque dans les biens. Par la mort du bétail ou par la zakaat. Et le mot « et » suit, soit le mot « chay’ » (quelques pertes dans le bien) soit le mot « khaouf » (crainte).  Nous allons vous éprouver par quelques pertes dans vos biens. Ce sont des épreuves de la part de Dieu.

Et dans les âmes : c’est-à-dire par les homicides et la mort. Nous allons vous éprouver par une diminution dans le nombre de personnes. Ou bien par la maladie et la vieillesse.

Et dans les fruits : les récoltes ou par la mort des enfants (car l’enfant est un fruit du cœur, il est comme un fruit pour les parents).

Et annonce la bonne nouvelle à ceux qui patientent. C’est-à-dire à ceux qui patientent suite à toutes ces épreuves. Parce que ceux qui font l’istirjaa^ face aux épreuves, annonce-leur la bonne nouvelle, parce que c’est une soumission totale à Dieu. C’est le fait de dire le verset « innaa lil-Laahi wa innaa ilayhi raaji^ouune » ce qui signifie : « certes nous appartenons à Dieu et nous retournerons à la vie pour Son jugement ». Ce qui veut dire qu’en définitive, même si j’ai été éprouvé par cette épreuve, j’appartiens à Dieu et je reviendrai à Son jugement au jour dernier.

Et dans le Hadiith notre maitre MouHammad ^alayhi S-Salaat wa s-salaam a dit ce qui signifie : « celui qui dit l’istirjaa^ lors de l’épreuve, Dieu lui comble le manque qu’il a à cause de cette épreuve et Il lui accorde un bien pour la suite ainsi qu’une suite vertueuse qui le satisfera ».  Rapporté par Al-BayhaQiyy, AT-Tabaraaniyy et ibnou Jarir.

Une fois, la chandelle du messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam s’est éteinte. Le Prophète a alors dit : « innaa lil-Laahi wa innaa ilayhi raaji^ouune ». Quelqu’un s’est étonné et a dit : « ça, c’est une épreuve ? » alors le Prophète a dit ce qui signifie : « toute chose qui nuit au musulman est une épreuve ».

Ce verset s’adresse au Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam et à tous ceux à qui peut parvenir cette annonce de bonne nouvelle de ceux qui patientent.

Ceux qui patientent sont ceux qui se satisfont de Dieu, qui ne se rebellent pas contre Lui, ceux qui ne perdent pas patience pour ce que Dieu prédestine, même si les épreuves en tant que telles les dérangent, les chagrinent, leur font du mal dans leurs corps, mais leurs cœurs sont satisfaits vis -à- vis de Dieu. Notre maitre Ayyouub ^alayhi s-salaam, est resté dix-huit ans étant malade et il n’y avait un seul endroit de son corps qui n’était pas malade.

Ceux qui patientent, Dieu leur a annoncé la bonne nouvelle qu’ils auront des Salawaate de la part de Dieu, c’est-à-dire des miséricordes accompagnées d’élévations en degrés. Ici, il ne s’agit pas d’une simple miséricorde mais elle est accompagnée d’élévations en degrés. Parce que la simple miséricorde dans le bas-monde concerne le croyant et le mécréant. Même le mécréant profite de la miséricorde de Dieu, dans le bas-monde. Mais le mécréant est ingrat, car il mange et boit de ce que Dieu lui accorde et il renie Dieu. Il y a des miséricordes spécifiques et il y a des miséricordes générales. Il y a des miséricordes générales dans lesquelles sont associés le croyant et le non croyant, le bienfaisant et le malfaisant. Il y a le fait de profiter de cet air que nous respirons, de la bonne santé, des biens, et autres : tout cela fait partie des miséricordes générales. Alors que les miséricordes particulières, elles sont réservées aux croyants qui patientent, ceux qui sont soumis à Dieu d’une totale soumission. La première des conditions pour gagner ces miséricordes particulières, c’est la foi, c’est-à-dire être croyant. Celui qui n’est pas croyant ne bénéficie pas de ces miséricordes particulières.

verset 156 : ceux qui (il s’agit d’une description de ceux qui patientent)

Lorsqu’ils sont touchés par une épreuve (c’est-à-dire qui est difficile à supporter)

Ils disent « certes nous appartenons à Allaah et nous reviendrons à la vie pour Son jugement ». C’est une reconnaissance de la souveraineté de Dieu, c’est-à-dire que nous appartenons à Dieu et Dieu fait de nous ce qu’Il veut et nous sommes satisfaits de ce qu’Il fait de nous, que ce soit quelque chose qui correspond aux penchants de l’âme ou quelque chose qui va à l’encontre de notre nature. Nous nous soumettons à Lui, nous n’émettons pas d’objection contre Lui. Dieu a créé les âmes et Il fait que, naturellement, elles penchent pour certaines choses et elles ont une aversion pour certaines choses. Ceux dont Dieu fait l’éloge dans ce verset 156, ce sont des gens qui se soumettent totalement à Dieu, c’est-à-dire lorsqu’Il leur fait subir ce qui convient à leur âme et lorsqu’il leur fait subir ce qui ne convient pas à leur âme, des choses que Dieu leur a destinées et prédestinées. ; ils se soumettent à Lui dans les deux cas.  

Pour illustrer cela, dans le Hadiith SaHiiH (authentique) rapporté du Prophète ^alayhi S-Salaat wa s-salaam, parmi les choses que nous récitons, entre la parole « Allaahou ‘akbar » et la récitation de la faatiHah, nous disons « naHnou laka wa ’ilayk », c’est-à-dire « ô Allaah, nous T’appartenons et nous reviendrons à la vie pour ton jugement ». C’est une reconnaissance par la langue de cette conviction par le cœur que tout appartient à Dieu.

Dans le livre « al-maraaçil » de Abouu Daawouud qu’il a composé pour les Hadiith mourçal. Un Hadiith mourçal est un Hadiith rapporté par un successeur des compagnons qui le rapporte du Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam. Mais il ne dit pas qui est le compagnon qui le lui a rapporté. Parmi ces Hadiith mourçal, il y a une parole qui est attribuée au Prophète par un successeur : « Allaahoumma innamaa naHnou bika wa ilayk », ce qui signifie littéralement : « ô Allaah nous sommes par Toi et à Toi », c’est-à-dire que notre existence est par Ta puissance et Ta volonté et conformément à Ta science ». Il n’y a pas une seule chose qui existe sans que ce soit par Ta création, par Ta puissance, par Ta volonté et par Ta science. Nos êtres et nos caractéristiques, tout cela est par la création de Dieu, par la volonté de Dieu, conformément à Sa science et Sa prédestination et Sa destinée.  « Wa ilayk » : c’est-à-dire que notre devenir est à Toi. Chacun d’entre nous, Dieu lui a prescrit la mort. Pas un d’entre nous ne va y échapper. Soit la personne meurt dans un bon état selon le jugement de Dieu, soit elle meurt sur un état que Dieu n’agrée pas selon Son jugement.

« MouSiibatoun » : dans la grammaire, c’est un mot qui est indéfini (nakirah). Dieu nous fait comprendre ainsi que toute épreuve qui touche le musulman, quelle qu’elle soit, elle va profiter au musulman, soit par l’élévation en degrés, soit par une expiation de péché, ceci dans le cas où cette personne ne se rebelle pas contre Dieu. Donc celui qui se satisfait de Dieu, il patiente, il va profiter de l’épreuve, elle sera bénéfique pour lui. Parce que, soit ce sera une élévation en degrés selon le jugement de Dieu, soit une expiation de péchés. Tout ce qui va toucher le musulman sera une cause pour qu’il soit élevé en degrés ou bien ce seront des péchés qui lui seront expiés, c’est-à-dire qu’une partie de ses péchés lui sera effacée. Il n’y a pas une seule épreuve qu’il subisse, qu’elle soit petite ou grande, sans qu’il n’en profite. Et quel bon bénéfice de cela. Même l’épreuve qui parait négligeable aux yeux des gens, comme le fait d’être piqué par épine ou le fait d’être dérangé par un tourment ou un souci sans grande conséquence. Par contre si c’est un grand tourment, le musulman va en profiter, en fonction de la gravité de ce tourment. Par ailleurs, ces croyants dont Dieu fait l’éloge, ils ont une particularité, c’est que lors les jours de al-harj, ils s’attachent à l’obéissance à Dieu, autant que faire se peut. Al-Harj, c’est quand il y a beaucoup de morts, beaucoup de meurtres ; même dans ces jours-là, ils ne désobéissent pas à Dieu. Ils ne délaissent pas les obligations et ils ne se mettent pas à commettre des péchés à cause de cela. Ils sont fermes.

Le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « se consacrer à l’adoration de Dieu en période de harj, c’est comme celui qui a fait une émigration pour venir me rejoindre ». Rapporté par Ibnou Hibbaan dans son SaHiiH, rapporté par Mouslim dans son SaHiiH, rapporté par ibnou Maajah dans ses sounan. C’est-à-dire que celui qui s’attache à l’obéissance à Dieu dans une période de harj, il est comme celui qui a accompli l’émigration pour rejoindre le Prophète Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, à l’époque où l’émigration vers le Messager ^alayhi S-Salaat wa s-salaam était obligatoire. Parce qu’il n’y a plus eu d’émigration obligatoire après la conquête de La Mecque.

Ils ont su (c’est une connaissance), ils ont eu pour croyance et ils sont catégoriques, qu’ils appartiennent à Dieu, qu’Il peut faire d’eux ce qu’Il veut et qu’ils vont revenir à Son jugement, c’est-à-dire qu’ils vont mourir, pour, par la suite, être rétribués par Dieu. La rétribution des croyants pour leur foi commence dans le barzakh (c’est la période entre la mort et la résurrection et elle a lieu dans la tombe).  Mais la plus grande rétribution est dans l’au-delà. Pour les croyants, ce seront des choses qui vont les réjouir. Dieu leur a promis que, dès qu’ils quittent le bas-monde, ils n’auront rien qui va les chagriner. Mais le fait de quitter le bas-monde, ils sont à l’image de quelqu’un qui était prisonnier et qui sort de prison ou bien quelqu’un qui était dans une famine et une sécheresse, il retrouve le bien-être et le confort. La tombe que les gens craignent, certains seront dans un état meilleur que ce qu’ils avaient auparavant, même s’ils résidaient dans des palais luxueux et qu’ils avaient beaucoup de grâces dans ce bas-monde.   Mais parce qu’ils étaient pieux, dans la tombe, ce sera encore meilleur. Il suffit pour cela le fait qu’ils verront dans leurs tombes leur place au paradis, une fois au début du jour et une fois à la fin de la journée. Ceci dépasse tous les plaisirs du bas monde lorsqu’ils étaient sur terre.

Il y a d’autres félicités que celles-là. Entre-autres, il y a le fait qu’ils ne seront pas en proie à ce qui va leur nuire, dans leurs tombes, comme les bêtes sous terre (les scorpions, les serpents, les vers) et ils ne vont pas endurer non plus la solitude dans la tombe, ils ne vont pas endurer non plus la difficulté de l’obscurité car leur tombe sera éclairée. Œuvrons pour gagner cela. Ils seront également épargnés de l’étroitesse de la tombe. Et la félicité de l’au-delà sera encore meilleure.

Certes nous allons revenir à Lui : c’est une reconnaissance qu’ils vont mourir et donc que le devenir, ce sera la rétribution de la part de Dieu.

Verset 157 : ceux-là auront des Salawaates de la part de leur Seigneur et une raHmah. Cela signifie une grâce et une miséricorde. Cela indique qu’ils auront des miséricordes qui vont se suivre. Sa^id ibnou Joubayr a indiqué dans ce verset que aS-Salawaate signifie le pardon de la part de Dieu. Ce verset indique une annonce de bonne nouvelle pour les croyants. Ce sont des gens qui se satisfont de Dieu, c’est-à-dire qu’ils n’émettent pas d’objection contre Dieu, ils ne se mettent pas en colère contre Dieu contre ce qu’Il a prédestiné, ils ne font pas preuve de rébellion ni d’exaspération pour les choses que Dieu leur a fait subir, même si les épreuves en tant que telles les dérangent, les attristent, leur nuisent dans leurs corps. Mais leurs cœurs sont satisfaits de Dieu.

Ceux-là, Dieu leur a annoncé la bonne nouvelle qu’ils auront des miséricordes qui sont accompagnées d’élévation en degrés. Il ne s’agit pas ici de simple miséricorde. Car la miséricorde dans le bas-monde, vont en bénéficier le croyant et le mécréant. Mais les Salawaates ici, ce sont les miséricordes qui sont accompagnées d’élévation en degré : ce sont des miséricordes particulières. Cet air que nous respirons fait partie de la miséricorde générale. Il y a des miséricordes générales dans lesquelles s’associent le croyant et le mécréant, comme le fait de profiter des biens, de la santé, des grâces du bas-monde. Alors que les miséricordes particulières, seuls les croyants qui patientent, qui se soumettent à Dieu totalement, vont les recevoir. La première condition pour obtenir ces miséricordes spécifiques est d’être croyant.

Et ce sont eux les bien-guidés. C’est-à-dire ceux qui ont été bien guidés pour aller sur le droit chemin, puisqu’ils ont fait l’istirja^ (qui est le fait de dire « innaa lil-Laahi wa innaa ilayhi raaji^ouun »). Et ^Oumar a dit : quelle belle charge que celle qu’on répartit sur le dos du chameau ».

Verset 158 : certes aS-Safaa wa l-marwah. Ce sont deux montagnes à La Mecque où les pèlerins font les trajets.

Font partie des rites de la religion agréée par Dieu.

Celui qui se rend à la ka^bah soit pour faire le pèlerinage, soit pour faire la ^oumrah, il n’y a pas de péché pour lui s’il fait les trajets entre aS-Safaa et al-marwah. Le mot Tawaaf à l’origine signifie marcher autour. Ici, par extension, cela signifie marcher entre As-Safaa et al-marwah. Il a été dit qu’au-dessus de Safaa, il y avait un içaaf et sur al-marwah, il y avait naa’ilah qui sont deux idoles, deux statues. C’était un homme et une femme qui avaient commis la fornication à l’intérieur de la ka^bah et ils ont été transformés en pierres et ils ont été placés sur chacun des deux monts pour que les gens soient exhortés de ce qui arrive à ceux qui commettent ce péché-là. Mais avec le temps, les gens se sont mis à les adorer ; les gens de la jahiliyah, quand ils marchaient entre les deux monts, ils se frottaient à ces idoles. Lorsque l’islam est venu et que les idoles ont été détruites, les musulmans n’étaient pas très à l’aise pour faire les trajets entre les deux monts parce que les gens faisaient des actes d’idolâtrie. Mais Allaah dit qu’il n’y a pas de mal en cela, de faire les trajets entre les deux monts. Et An-Naçafiyy dit que cela est une preuve que les trajets entre aS-Safaa et al-marwah ne sont pas un pilier du pèlerinage et de la ^oumrah, selon Abouu Haniifah. Contrairement à Maalik et Ach-Chafi^iyy qui considèrent tous deux que les trajets entre les deux monts sont un pilier.

Et celui qui veut le faire (c’est-à-dire les trajets entre aS-Safaa et al-marwah) et là encore, cela fait ressentir que ce n’est pas un pilier

Certes Allaah rétribue pour peu de choses d’une large récompense. Parfois il arrive que quelqu’un donne une datte en aumône, et c’est cette aumône qui sauvera cette personne de l’enfer.

Et Allaah sait absolument tout.

Audio 35 : verset 159 : certes ceux qui cachent (parmi les traitres des yahouud) ce que Nous avons révélé (c’est-à-dire ce que Dieu a révélé dans la Torah) comme signes clairs (qui témoignent de MouHammad ^alayhi s-salaam) et bonne guidée (ce qui guide à l’islam). Car dans la Torah, on trouve la description du dernier prophète.

Après que Nous l’avons montré aux gens dans le Livre (c’est-à-dire dans la Torah) Il n’y a pas sujet à confusion. Ils sont partis avec ce qui est indiqué au sujet du Prophète MouHammad dans le Livre et ils l’ont caché.

Ceux-là, Dieu les maudit et ceux qui maudissent les maudissent. « Ceux qui maudissent » : ce sont ceux de qui il est possible qu’il provienne une parole de malédiction. Ce sont les anges et ce sont les croyants parmi les humains et les djinns.

Verset 160 : hormis ceux qui ont fait le repentir. Pour avoir caché ce qui était dans la Torah et pour avoir délaissé la foi et l’islam.

Et qui ont corrigé. Ce qui a été corrompu de leur état antérieur et qui ont rattrapé ce qu’ils ont manqué.

Et qui ont indiqué. Ce qu’ils avaient caché comme indication du Prophète MouHammad qui était dans la Torah.

Ceux-là, J’accepte leur repentir et Je suis Celui Qui accepte le repentir. Allaah est Celui Qui accepte le repentir.

Verset 161 : certes ceux qui ont mécru et qui sont morts en étant mécréants, ceux-là, Allaah les maudit, les anges les maudissent et tout le monde les maudit. C’est-à-dire que ceux qui sont morts, parmi ceux qui ont dissimulé la description de MouHammad, et qui n’ont pas fait le repentir, Dieu a cité qu’ils seront maudits, quand ils étaient vivants et également quand ils sont morts. Et tout le monde les maudit : ce qui est visé par « tout le monde » ici, ce sont les croyants. Ou deuxième explication : ce sont les croyants et les mécréants.  Puisque certains vont maudire les autres au jour du jugement. Allaah ta^aalaa dit ce qui signifie : « chaque fois qu’un groupe entre en enfer, il maudit le groupe qui a été la cause ».

Verset 162 :  ils y resteront éternellement. C’est-à-dire dans la malédiction ou bien en enfer. L’enfer n’a pas été cité explicitement pour montrer sa gravité.

Il ne leur sera pas allégé du châtiment et ils n’auront pas de répit. Il ne leur sera pas donné de délai ou bien ils ne seront pas attendus pour qu’ils puissent se repentir.

Verset 163 : et votre dieu est un dieu unique. Il n’a pas d’associé dans Sa divinité. Et il n’est pas valide d’appeler dieu autre que Lui.

Il n’est de dieu que Lui : c’est une confirmation de Sa divinité et c’est une négation de la divinité pour tout autre que Lui.

Il est ar-RaHmaan, Il est ar-RaHiim : Il est Celui à Qui appartient toutes les grâces, que ce soient les origines des grâces ou leurs dérivations. Et nul autre que Lui n’est ainsi. Tout autre que Dieu est soit une grâce, soit une créature qui a bénéficié d’une grâce.

Verset 164 : les associateurs ont été surpris qu’il y ait un dieu unique parce qu’ils avaient des divinités et ils ont demandé un signe, alors Dieu a révélé ce verset.

Certes dans la création des cieux et de la terre et dans la variation de la nuit et du jour, (c’est-à-dire dans leurs couleurs, leur longueur, leur petitesse, leur succession)

Ainsi que les navires qui voguent sur l’eau et profitent aux gens, (c’est-à-dire que soit on transporte sur ces navires ce qui est bénéfique aux gens, soit on profite de ces navires qui sont eux-mêmes bénéfiques aux gens)

Et ce qui descend du ciel comme eau (c’est-à-dire de la pluie, car il arrive qu’il pleuve du sang et c’est une punition pour ces gens-là sur lesquels il pleut du sang et il arrive qu’il pleuve des poissons. Chaykh ^Abdoul-Laah a dit : « vous ne savez pas qu’il a des mers dans les cieux ? Et de ces mers, il tombe des poissons ». C’est pour cela que dans ce verset, il est précisé que c’est de l’eau.

Et Il a revivifié la terre après qu’elle a été morte. C’est-à-dire que la terre a fait pousser ses plantes après qu’elle a été sèche et dure.

Et Il a fait que sur terre, soient propagées des créatures qui se déplacent. Comme les animaux, comme les humains.

Et le fait que les vents soufflent et leurs directions sont différentes. Il y a ceux qui viennent du sud, du nord, de l’est, de l’ouest. Il y a des vents qui sont chauds, des vents qui sont froids, des vents qui sont des tempêtes, des vents qui sont des brises, des vents qui sèment la stérilité, des vents qui sèment la fertilité. Et il a été dit que ces vents, parfois ils ramènent la miséricorde, et parfois, ils ramènent le châtiment.

Et les nuages qui sont asservis : les nuages sont soumis à la volonté de Dieu. Allaah fait que ces nuages donnent la pluie où Il veut.

Entre ciel et terre. C’est-à-dire que ces nuages sont entre ciel et terre.

Ce sont autant de signes pour les gens qui méditent. Ils vont déduire par ces choses qu’ils observent la moralité qui est la toute-puissance de Celui Qui les a fait exister et la sagesse de Celui Qui les a créés, et l’unicité de Celui Qui a fait exister cela.

Et dans le Hadiith rapporté par ibnou Hibbaan, le Messager de Dieu Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam a dit ce qui signifie : « malheur à celui qui récite ce verset et qui ne médite pas à son sujet ». C’est-à-dire qui ne médite pas son sujet et qui n’en tire pas des leçons.

Notre chaykh que Dieu lui fasse miséricorde a dit : « c’est un blâme pour celui qui ne médite absolument pas ». Ce qui est interdit, c’est le fait de n’avoir jamais médité, absolument pas du tout sur la création des créatures qui sont un des signes de l’existence de leur créateur. Il a dit aussi : « le cœur est utile à la personne qui en est dotée, si elle l’utilise dans ce que Dieu lui a ordonné de l’utiliser ».

Si la personne médite à propos de la création des cieux et de la terre et même à propos de sa propre création à elle-même, et qu’elle ressent ainsi l’éminence de Dieu, elle aura ainsi une grande récompense. La méditation, le fait de réfléchir au sujet des créatures de Dieu, est une obligation.

Ainsi, notre maitre, le Messager de Dieu, Salla l-Laahou ^alayhi wa sallam, a récité le verset qui se trouve dans sourate Aali ^Imraane qui signifie : « certes il y a dans la création des cieux et de la terre et dans la succession de la nuit et du jour des signes pour ceux qui sont dotés de raison. Ceux qui évoquent Allah quand ils sont debout, quand ils sont assis, quand ils sont sur leurs couches, et ils réfléchissent à propos de la création des cieux et de la terre, et ils disent : Seigneur, Tu n’as pas créé cela absurdement ». Puis il a dit ce qui signifie : « malheur à celui qui le récite et qui ne médite pas à son sujet ». Rapporté par ibnou Hibbaan.

A partir de là, on sait que l’homme doit méditer, doit réfléchir au sujet des différents états de ce monde. Il médite à propos de sa propre personne, il médite à propos de l’air dans lequel il vit, pour que cela l’augmente en certitude en l’existence de Dieu Qui a créé toutes ces choses. Si la personne réfléchit à propos d’elle-même, de son propre état, elle saura qu’elle a existé après n’avoir pas existé, chacun d’entre nous en est bien conscient. Et il sait parfaitement que ce n’est pas lui-même qui s’est créé lui-même. Et celui qui les a créés, il n’est pas possible qu’il ait une ressemblance avec les humains ni avec autre chose. S’il réfléchit à ce sujet et qu’il aboutit à la connaissance que Dieu a une puissance parfaite et que le créateur de toutes ces choses-là, c’est Dieu. Grâce à cette méditation grâce à cette réflexion, il aura une récompense éminente.  Ceci fait partie des devoirs du cœur. Également parmi les devoirs du cœur, il y a le fait de connaitre Dieu. Parmi les devoirs du cœur, il y a le fait de connaitre Son messager. Parmi les devoirs du cœur, il y a le fait de connaitre ce que Dieu nous a ordonné de faire. Cette connaissance a pour siège le cœur. Le cœur est le siège de la connaissance. Et cette connaissance, Dieu nous a ordonné de l’avoir.

Verset 165 : et il y a parmi les gens (malgré les preuves éclatantes qui ont été données) ceux qui adorent autre que Dieu. Ils considèrent autre que Dieu qui sont équivalents à Dieu. Ils ont adoré des idoles. Ils les glorifient (leurs idoles) de la soumission de celui qui aime Allaah : comme celui qui glorifie Allaah et qui se soumet à Lui. C’est-à-dire qu’ils aiment leurs idoles tout comme ils aiment Allaah, c’est-à-dire qu’ils aiment de façon équivalente leurs idoles et Dieu. Ils reconnaissaient Dieu selon leur prétention, c’est-à-dire qu’ils reconnaissaient qu’il y avait un dieu qui s’appelle Allaah et ils essayaient de gagner Son agrément selon leur prétention, mais ils Lui attribuaient des associés. Et il a été dit qu’ils les aiment, c’est-à-dire qu’eux aiment leurs idoles tout comme les croyants aiment Allaah.

Mais les musulmans aiment Allah plus que les associateurs n’aiment leurs idoles : parce que les croyants ne vont pas se détourner de Dieu pour adorer autre que Lui, dans n’importe quelle situation. Tandis que les associateurs, quand ils sont en proie à une épreuve, ils se détournent de leurs idoles pour adorer Dieu.

Et s’il avait vu cela, il aurait vu quelque chose de très éminent. Quant à ceux qui ont été injustes, quand ils verront le châtiment, ils verront que la puissance revient à Allah. Ceux qui ont été injustes sont ceux qui ont pris des associés à Dieu.

Certes le châtiment de Dieu est terrible. C’est-à-dire que si ceux qui commettaient cette grande injustice, en attribuant des associés à Dieu, savaient que Dieu est sur toute chose tout puissant, qu’Il est tout puissant à faire parvenir la récompense et le châtiment, alors que les idoles qu’ils adorent n’ont pas cette capacité, s’ils savaient combien est terrible le châtiment de Dieu pour les injustes, lorsqu’ils vont être confrontés au châtiment au jour du jugement, alors il y aura parmi eux, ceux qui vont éprouver un regret et un chagrin indescriptibles.

Quelques détails sur le ribaa ou gain usuraire

Posted in cours général,islam,jurisprudence,société par chaykhaboulaliyah sur mars 30, 2022
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Que le croyant prenne garde de toutes les sortes de ribaa et qu’il ne néglige aucune sorte de ribaa. En effet, les conséquences du ribaa sont dramatiques.



Il est apparu pour certaines personnes après leur décès alors qu’ils étaient dans leurs tombes, des traces de supplices et c’était des gens qui étaient auparavant connus pour la pratique du ribaa.  


Dans une des régions de l’Ethiopie il y avait un homme qui était connu pour pratiquer le ribaa et en plus de cela c’était quelqu’un de tyrannique. Même qu’une fois il était dans un convoi, sur sa monture et il a vu une femme qui lui a plu et son mari étant un pauvre démuni, il lui a pris son épouse de force. Puis, après la mort de cet homme, les gens ont vu, après l’avoir enterré, de la fumée sortir de sa tombe.


Sa famille s’est mise à consulter les chouyoukh. Alors un des chaykh leur a donné le conseil et a dit : “Allez demander à ceux de qui il prenait du gain usuraire, qu’ils l’excuse.
Sa famille s’est mise à demander aux gens de l’excuser. Beaucoup de gens se sont mis à réciter le Qour’aan sur sa tombe. Puis, au bout de sept jours, la fumée s’est arrêtée de sortir de sa tombe.

Toute personne qui prenait du ribaa des gens doit être redevable car cet argent d’intérêt qu’il a pris d’eux était injuste.

Il y un savant du salaf qui a dit qu’un muuslman est supplicié dans sa tombe subira 7 jours de supplices.

Un homme du salaf a dit : “Si le musulman subit un supplice dans sa tombe cela sera pour 7 jours mais ce que Allaah ne dévoile pas et beaucoup plus.”


Nous avons cité ce récit pour l’exhortation, pour faire le rappel de la gravité de ce péché et combien il convient de s’en éloigner.

L’auteur a dit : “Le ribaa est interdit aussi bien le pratiquer, le consommer, le prendre ou bien rédiger son contrat ou en être témoin.”


Le contrat du ribaa en soi est interdit, consommer l’argent issu du ribaa est interdit, témoigner de ce contrat entre deux personnes est aussi interdit.

De plus,

– Celui qui écrit le contrat de gain usuraire ou d’intérêt entre les deux contractants commet un péché par l’écriture de ce contrat.

– Celui qui fait un contrat de ribaa commet un grand péché.

– Celui qui consomme de l’argent qui provient de l’intérêt du gain usuraire commet un grand péché.

– Celui qui gère l’argent du ribaa commet un grand péché.

– Celui qui prend l’argent issu du ribaa commet un grand péché.

– Celui qui intervient dans l’écriture du contrat du ribaa commet un grand péché.

Mouslim a rapporté du compagnon Jaabir Ibnou ^Abdillaah que Dieu l’agrée que le Messager de Allaah a maudit celui qui consomme le gain usuraire, celui qui le donne à consommer, celui qui écrit son contrat, ses deux témoins, ils sont tous équivalents (c’est à dire qu’ils sont tous équivalent à tomber dans le péché).

Qu’est ce que Ar-ribaa ?

Il y a plusieurs cas de figures :

– La vente d’une des 2 monnaies précieuses (or et argent métal) contre une autre en fixant un délai de règlement (même si ce délai est court).

– La vente d’une monnaie précieuse contre l’autre mais sans prise de possession respective.

Par exemple :

Si quelqu’un dit : “Je te vends cet or contre cet argent que tu as.

L’autre répond : « J’achète.” 

Puis ils se séparent sans que chacun réceptionne ce que l’autre lui a vendu.

– Lorsqu’il y a une non équivalence s’il s’agit de la même espèce.

En effet, s’il s’agit de la même espèce, il y a ribaa en cas d’égalité c’est à dire que le ribaa arrive entre deux contrepartie de même espèce lorsqu’il y a disparité, avec un surplus d’un des articles du ribaa par son poids.


Comme par exemple la vente d’un dinar d’or contre deux dinars…

Quand il est dit avec une différence de poids, la référence c’est la pratique à l’époque du Messager de Allaah. Pour ce qui était pesé, il doit y avoir égalité sur le critère du poids et pour ce qui se vendait, il faut qu’il y ait équivalence sur le critère du volume.

A l’époque du Prophète, l’or était pesé et vendu sur le critère du poids. Et donc pour ne pas tomber dans le ribaa il faut qu’il y ait équivalence dans la quantité d’or.

De même, le critère du blé était le volume. Pour qu’il y ait équivalence il faut qu’il y ait volume équivalent.

La règle que nous venons de voir concernant le ribaa pour les monnaies précieuses est également à respecter pour les denrées alimentaires (blé, orge, riz, maïs…)


Si on applique les mêmes règles que celles vues précédemment pour les denrées alimentaires, il n’est pas permis de vendre les denrées alimentaires lorsqu’il s’agit d’espèces différentes qu’à deux conditions :

– L’absence du délai de règlement, 

– L’absence de séparation avant prise de possession respective.

Il faut que dans l’assemblée où il y a eu contrat de vente, les deux contractants échangent la marchandise et ne citent pas le délai. Et ils ne peuvent pas se séparer sans que chacun ait pris possession de ce que l’autre lui a vendu.

Tout comme les monnaies précieuses, lorsqu’il s’agit de denrées alimentaires de même espèce, il y a les deux conditions précédentes (pas de délai de règlement, pas de séparation avant échange respectif) et en plus il est une condition qu’il y ait équivalence.

Par exemple :

Si l’un d’entre eux dit : “Je te vends un wask d’orge (unité de volume) contre un wask d’orge.

ou il lui dit : “Je te vend un wask d’orge pour un wask de blé mais que tu me donneras demain.
Et chacun des deux est parti de son côté, ou l’un des deux a réceptionné ce que l’autre lui a vendu mais pas l’autre, alors c’est du ribaa.

Définition :

Le ribaa est un contrat qui englobe une contrepartie spécifique dont l’équivalence n’est pas déterminée selon les critères de la loi de l’islam au moment du contrat.

En général, ce n’est pas dans toutes ventes qu’il y a risque de ribaa.
Il y a un risque de ribaa seulement pour les aliments et les monnaies précieuses.

Exemples de scénarios où il y a gain usuraire :

– Vendre de l’or contre de l’or sans savoir qu’ils sont équivalents selon les critères de la loi.

– Vendre de l’argent métal contre de l’argent métal sans savoir qu’ils sont équivalents.

Par exemple : quelqu’un qui va chez le bijoutier pour vendre ses bijoux cassés contre un nouveau bijou et ce sans savoir s’ils sont équivalents ou non.

Même s’il s’avère que les deux quantités étaient équivalentes, mais au moment du contrat les deux parties n’ont pas su cela, alors la vente n’est pas valable.


Ce qui se pèse c’est selon le critère du poids et ce qui est mesuré c’est selon le critère du volume.


Autre cas de figure :

Lorsqu’il y a un retard dans le paiement de l’une des deux contreparties ou les deux.

Par exemple : une femme va chez le bijoutier et souhaite échanger ses bijoux cassés contre un bijou. Le bijoutier lui dit : “ma fille veut le porter cet après-midi, je te le vends après cela.”

Il y a un retard dans le paiement, donc il y a ribaa, donc la vente n’est pas valable.

Cette sorte de ribaa n’était pas connue chez les arabes. Mais le ribaa qui était connu chez les arabes c’est ce qu’on appelle aujourd’hui les prêts avec intérêts.



Et il y a aussi plus difficile que cela qui est l’usure.

Une personne fixe des échéances de remboursements et dit à une autre : “chaque fois que tu n’honores pas une échéance tu me dois encore plus.”


De nos jours, cela s’appelle le crédit revolving.

Le ribaa qui était connu chez les arabes c’est Ribaa Al-Qard (le prêt avec intérêt).
C’est lorsque quelqu’un détient une créance sur un autre avec remboursement à échéance et lorsque le terme arrive, le créancier va dire à l’emprunteur : soit tu me rembourses, soit si tu me demandes un délai supplémentaire je te rajoute tant.

Par exemple :

Le créancier va dire : “tu me donnes 1000 € dans un mois, mais si le mois prochain tu ne me les donnes pas alors je te rajouterai 1 mois mais tu me donneras 1 100 € et ainsi de suite…

Allaah a autorisé le prêt pour que les gens s’entraident et se soutiennent, et non pas pour qu’ils profitent les uns des autres. Celui qui veut faire des bénéfices qu’il fasse de la vente (bénéfice non limité) et non le prêt.

Les Hanafiites ont dit : “C’est cette première sorte de ribaa qui était pour la première fois interdite.”

Le Prophète a dit ce qui signifie : “Vendre de l’or contre de l’or, ou de l’argent métal contre de l’argent métal, ou du blé contre du blé, ou des dattes contre des dattes, ou des raisins secs contre des raisins secs, ou du sel contre du sel, c’est du ribaa sauf en quantité égale, avec prise de possession respective quel que soit la qualité (bonne ou mauvaise).”

Ach Chaafi^iyy a retenu de ce hadith qu’il n’est pas permis de vendre l’une des deux monnaies précieuses contre l’autre lorsqu’il s’agit de la même espèce avec un surplus ou un dépassement car il a été mentionné dans le hadith l’or contre l’or et l’argent métal contre l’argent métal et ce qui a été mentionné après cela c’est le blé contre le blé, l’orge contre l’orge. Après cela, il a été cité les dattes contre les dattes, le sel contre le sel.


Ach Chaafi^iyy en a déduit que tout ce qui est habituellement consommé que ce soit du sucre ou ce qui est de cet ordre, alors il est interdit de le vendre contre ce qui est de la même espèce avec un surplus.

Les différentes sortes de ribaa

Il y a 3 sortes de ribaa :

ribaa al-fadl : ribaa du surplus.

C’est la vente de l’une des deux contreparties potentiellement sujette au ribaa contre l’autre, mais avec un surplus (dépassement de l’une contrepartie sur l’autre).

Dans ces deux contreparties, il y a une cause potentielle de ribaa c’est-à-dire qu’elles sont soit deux monnaies précieuses soit deux aliments.
Les deux contreparties sont de la même espèce avec un surplus dans l’une des deux contreparties.

Par exemple : la vente de un dinar contre deux dinars ; ou bien la vente de deux dirham contre un dirham; ou un Saa^ de blé contre deux Saa^ de blé.

ribaa al-yad : ribaa de la main.

C’est la vente de l’une des deux contreparties contre une deuxième, toutes deux comportant potentiellement du ribaa avec un délai dans la réception des deux, c’est-à-dire celui qui ramène la contrepartie à la marchandise, et l’autre qui ramène le prix ; chacun des deux ne livre pas immédiatement ou avec retard de l’un des deux.

Les deux contractants se séparent avant prise de possession à condition qu’il s’agisse bien d’une marchandise qui soit potentiellement sujette au ribaa et que la cause potentielle du ribaa soit la même pour les deux.

Que signifie la “cause potentielle de ribaa est la même » ?

Dans le cas où les deux sont des aliments :

– ils sont tous deux recherchés pour être consommés comme aliment de base comme le blé ou l’orge,

– ou c’est un aliment qui est un accompagnement pour le pain comme les dattes,

– ou à titre de fruit comme les figues,

– ou à titre d’assaisonnement comme le sel ou le safran ou autre que cela.

Dans le cas du ribaa al-yad, il y a séparation sans prise de possession respective.

Comme par exemple, le blé contre de l’orge, ou comme du sel contre du safran, ou comme des dattes contre des raisins secs, ou comme des pommes contre des figues.

C’est donc un aliment contre un autre aliment mais avec des espèces différentes.

Il n’est pas une condition qu’il y ait équivalence mais il est une condition qu’il y ait prise de possession respective dans l’assemblée.

En effet, le Messager ^alayhi salaatou wa ssalaam a dit ce qui signifie : “Lorsqu’il s’agit d’espèces différentes, vendez comme vous voulez mais à condition qu’il y ait prise de possession respective.”

Si l’on vend du blé contre de l’orge, ou des dattes contre du raisins sec, ou des pommes contre des figues, cela est permis et ce n’est pas une condition qu’il y ait équivalence dans les quantités mais il est une condition qu’il y ait prise de possession respective dans l’assemblée du contrat.

Dans le cas où les deux marchandises qui ont été échangées sont des monnaies précieuses, même s’il s’agit d’espèces différentes comme vendre de l’or contre de l’argent ou l’inverse, la seule condition ici est qu’il y ait prise de possession respective.

Si quelqu’un veut acheter du blé avec une monnaie fiduciaire (billets de banque), alors il n’est pas une condition qu’il y ait prise de possession respective dans l’assemblée avant la séparation.

Si quelqu’un a vendu de l’or contre de l’or et avec une quantité d’or équivalente, puis les deux contractants ont marché ensemble pendant une certaine distance. Et avant de se séparer il y a eu prise de possession respective, alors cela est valable. En effet, le fait qu’ils ne se soient pas séparés est comme s’ils étaient dans l’assemblée de contrat.

Cela n’est pas considéré comme une séparation sauf si l’un des deux marche, sans le deuxième, de sorte qu’on puisse dire qu’il est parti.

Par contre, s’ils ont marché ensemble, leur jugement dans cette marche est comme le jugement de deux contractants qui sont encore dans l’assemblée du contrat.

ribaa an-nasa : ribaa avec fixation de délai de règlement.

C’est la vente de deux aliments ou de deux monnaies précieuses qui sont soit de même espèce soit d’espèces différentes en fixant un délai de règlement, même si celui-ci est très court (un instant ou une minute).

Cela est un ribaa et est donc interdit.

Si le contractant n’a pas mentionné oralement de délai de règlement, que les deux contractants sont restés dans l’assemblée de contrat une heure, qu’ils ne se sont pas séparés et qu’il n’y a pas eu de prise de possession respective, alors il n’y a pas encore eu ribaa.

Et si au bout d’une heure, chacun a vendu à l’autre, il n’y a pas de problème car il y a eu prise de possession dans l’assemblée.

Résumé :

Il n’est pas permis de requérir le délai par la parole.

Comme par exemple un contractant dit à un autre : “Je te vends ce dinar par ce dinar ou ce dinar contre ces dirhams ou ce blé contre ce blé, ou ce blé contre cette orge, que tu me donneras demain.

C’est la fixation du délai qui entraîne un ribaa et qui annule le contrat.


Le ribaa est spécifique aux monnaies précieuses (et non aux monnaies fiduciaires) car dans le hadith, le Prophète dit ce qui signifie : “L’or contre l’or c’est du ribaa sauf si c’est équivalent. Et l’argent métal contre de l’argent métal c’est du ribaa sauf si c’est équivalent.”

Ce Hadith est la preuve pour les imams qui ont dit que le ribaa ne concerne que les monnaies précieuses.

Le mot foulouss est un terme arabe qui concerne les pièces qui sont frappées en cuivre.

Si quelqu’un dit que les autres monnaies comme les billets de banques et les pièces de monnaie et d’autres métaux que l’or et l’argent, si elles n’ont pas été citées dans les textes du Qour’aan ou du Hadith, c’est parce qu’elles n’étaient pas utilisées par le passé et que si elles avaient été utilisées à ces époques-là, alors elles auraient été mentionnées dans un texte comme a été mentionné l’or et l’argent métal.

Réponse à quelqu’un qui dit cela : Non. Les pièces en cuivre sont bien utilisées dans les anciennes époques.

Preuve en est ce que certains HaafiDh ont rapporté du fils de ^Oumar que Dieu les agréee tous les deux qu’il citait un vers de poésie pour blâmer quelqu’un qui énumérait le vin, l’argent de ses amis de beuverie et qui déteste que le foulouss le quitte.

Cela signifie bien que le foulouss (pièces en cuivre) existait bien à l’époque des Salaf.

Explication du vers de poésie :

Le foulouss c’est pour dire que quelqu’un qui aimait boire le vin avec ses compagnons de boissons mais qui voulait boire de ce qu’eux achetaient car il ne voulait pas que le foulouss le quitte.

Le prêt avec intérêt :

C’est tout crédit dans lequel a été posé pour condition un bénéfice pour le créancier à lui seul ou un bénéfice pour le créancier et pour l’emprunteur. Dès lors que c’est un crédit qui entraîne un profit, c’est une transaction interdite qui s’appelle ribaa al-qard, le ribaa du prêt.

Le créancier peut prêter de l’argent et réclamer en retour le remboursement du capital avec un intérêt. Cet intérêt peut être en nature ou du même ordre que le crédit consenti.

Le créancier peut dire par exemple : “Je te prête 1000€ et tu me rends 1100€”.
Ici, le surplus est de la même nature que ce qui est prêté.

Ou alors il lui dit par exemple : “Je te prête 1000€, mais jusqu’à ce que tu me rembourses, j’utilise ton vélo gratuitement.

Le ribaa qui est dans ce que font les banques :

Par exemple, c’est le crédit dans lequel il y a bénéfice qui est requis en plus du remboursement du capital.

Cas de figure :

Le créancier va voir quelqu’un et lui dit : “Je te prête 1000€ à condition que tu me rendes 1100€.

S’il lui dit également : “Je te prête ces 1000€ et tu me rends 1100€ mais en franc suisse.

Cela a entraîné un bénéfice et donc c’est un grand péché.

il y a aussi eu profit donc péché.

Il n’est pas une condition dans l’interdiction de ce crédit qui a entraîné un profit, que les intérêts soient élevés.


En raison de la parole de Allaah qui signifie : “Si vous voulez faire le repentir du péché du ribaa alors ne réclamez que votre capital. Ne demandez rien de plus.”


Un autre exemple de ribaa où la personne réclame un surplus autre que de la même nature que ce qu’il a prêté : c’est comme si quelqu’un va prêter de l’argent à un autre avec échéance et il lui pose une condition qu’il habite chez lui gratuitement, ou avec un loyer inférieur au loyer courant et ce, jusqu’à ce qu’il rembourse, ou qu’il lui permette d’utiliser sa voiture gratuitement.

Ici il n’a pas réclamé de surplus mais comme c’est un crédit qui a entraîné un profit alors c’est un ribaa et cela compte au nombre des grands péchés.

Dans certains pays, ils donnent un nom détourné à cette transaction pour la rendre permise alors qu’elle est interdite selon l’unanimité.

Cependant, si l’emprunteur veut rétribuer son créancier par du bien et qu’il a remboursé la dette avec un surplus de lui-même, alors cela est permis. En effet, le fait de prêter est une bonne action, si cela est de la manière conforme à la loi de l’islam (pour l’agrément de Dieu); cela permet d’obtenir des récompenses.

Dans ce cas-là, le créancier ne commet pas de péché parce que ce n’est pas le créancier qui a posé cela pour condition; c’est l’emprunteur lui-même qui voulait récompenser la bienfaisance du créancier. Cela n’est pas du ribaa, c’est au titre du remerciement.

Le Prophète dit dans un Hadith ce qui signifie : « N’aura pas remercié complètement Dieu celui qui n’aura pas remercié les gens.”

Le Messager a fait l’éloge de celui qui rembourse plus que ce qu’il a emprunté.

Parmi les formes de ribaa il y a ce que font certains lorsqu’ils vendent une marchandise avec des mensualités.

Par exemple, si quelqu’un dit : “Chaque début de mois tu me donnes 70€. Si tu retardes le paiement des échéances, tu rajoutes des agios.” 
Le fait de réclamer un ajout est du ribaa.

S’il n’y avait pas eu cette condition d’agio, alors la vente aurait été validée. Il n’y aurait pas eu de gain usuraire, même s’il réclame une somme plus élevée grâce au paiement différé.

Par exemple, si quelqu’un dit : “Si tu veux ce livre, tu me payes 50€. Si tu veux l’acheter avec des échéances, tu me donnes 150€.


Cela est permis car il ne lui a pas encore vendu, cela est seulement une proposition.

Mais lorsqu’ils font le contrat l’acheteur doit préciser avec laquelle des deux formules le contrat a lieu. Il doit alors lui dire :  “je le veux avec paiement immédiat” ou “je le veux avec échéance. »

Par contre, s’ils se séparent avant que l’acheteur ait précisé laquelle des deux formules avec laquelle le contrat a eu lieu, alors c’est un péché.

Par exemple :

Le vendeur dit : “Je te le vends à 50€ à payer maintenant ou à 150€ à terme.

L’acheteur dit : « J’achète.” Puis il est parti.

Le vendeur a proposé deux formules, il est interdit à l’acheteur de dire j’achète sans préciser laquelle des deux formules il a choisi.


C’est ce cas de figure qui est indiqué comme étant interdit dans le Hadith. Dans le Hadith le Prophète a interdit deux ventes en une.

Abou Hourayrah a rapporté du Prophète qu’il a interdit deux ventes en une.

Si quelqu’un demande un paiement plus élevé lorsqu’il vend à échéance (paiement différé), on ne dit pas de lui que c’est un voleur.

Série les transactions : Le prêt à usage (Al-^Ariyyah)

Posted in cours général,jurisprudence,société par chaykhaboulaliyah sur novembre 20, 2021
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Il est un devoir de connaître les lois et les jugements du prêt à usage pour celui qui veut le pratiquer.

Définition du prêt à usage : c’est le fait de permettre de jouir d’une chose permise gratuitement c’est-à-dire sans contrepartie, en conservant l’intégrité de cette chose.

Parmi les conditions du prêt à usage :

– Il est une condition pour le prêt à usage qu’on puisse l’utiliser d’une manière licite dans la loi de l’islam.

Quand on parle d’usage licite, cela exclut les instruments de musique interdits (flûte, mandoline…). Il n’est donc pas permis ni valide de prêter à usage les instruments de musique interdits car leur utilisation est interdite.

– Il est une condition pour qu’on puisse l’utiliser d’une manière permise tout en conservant l’intégrité d’une chose. Si l’intégrité de cette chose n’est pas conservée alors cela n’est plus un prêt à usage.

Ainsi, il n’est pas valable de prêter à usage une nourriture pour qu’elle soit mangée car dans ce cas, il n’y a pas conservation de l’intégrité de l’aliment.

Également, il n’est pas permis de prêter à usage une bougie pour l’éclairage car elle va fondre et disparaître lors de son usage.

Mais il est possible d’emprunter une bougie pour un autre usage tout en conservant son intégrité et dans ce cas, cela est valide.

Par ailleurs, l’emprunteur n’a pas à prêter à autrui l’objet emprunté sans l’autorisation de celui qui le lui a prêté.

Le prêt à usage est valide dans l’absolu c’est-à-dire sans restriction de durée et aussi sans restriction de délai.

En d’autre termes, il est valide qu’il lui dise par exemple : “je te prête cette voiture jusqu’au coucher du soleil d’aujourd’hui.« 

Dans le cas où il lui a été défini une durée pour ce prêt à usage alors l’emprunteur doit se limiter à cette durée. Il n’a pas à prolonger cette durée au-delà de sa limite, sauf avec l’autorisation de celui qui le lui a prêté.

Les deux parties (aussi bien le prêteur que l’emprunteur) peuvent annuler cette transaction

quand ils veulent car c’est un contrat autorisé et qu’il est possible de l’annuler de la part des deux parties.

Le prêt à usage est effacé par ce par quoi la procuration est effacée :

– à savoir la mort de l’un des deux,

– ou la folie de l’un des deux,

– ou l’évanouissement de l’un des deux et ce qui est de cet ordre.

Le prêt à usage n’est pas comme le contrat de louage (contrat qui engage les deux parties sans dénonciation possible de l’un ou de l’autre). Celui qui a loué quelque chose (un bien ou un service) ne peut pas annuler sa location tandis que pour le prêt à usage, il peut l’annuler quand il veut.

Le prêt à usage est garanti par l’emprunteur c’est-à-dire que si l’objet a été cassé ou détruit par la main de l’emprunteur pour un autre usage que l’usage pour lequel il lui a été autorisé, alors il doit dédommager le propriétaire, de la valeur du bien prêté le jour de sa destruction.

Le Messager a une fois emprunté des boucliers et a dit à celui qui lui a prêté ce qui signifie : “J’emprunte de toi ces objets et je les garantis si jamais ils sont détruits.”

Les faqîh disent que l’emprunteur vis-à-vis du prêteur est comme un garant.

Si l’objet est détruit pour un usage autorisé alors il n’y a pas de dédommagement mais s’il est détruit à cause d’un usage non autorisé alors il y a un dédommagement. 

Il y a dans les campagnes de certains pays des transactions qui ne sont pas correctes.

Quelqu’un a dit à un autre : « je te confie cette chèvre/brebis en contrepartie de quoi, tu lui donnes à manger et tu bois son lait, en contrepartie de tant d’argent. »

Cette transaction n’est pas valide car ce n’est ni un prêt à usage valide, ni une location valide.

La démonstration que les causes ordinaires n’ont pas d’effet en réalité, et que Celui Qui crée l’effet en réalité, c’est Allaah

Posted in cours général,Croyance,islam par chaykhaboulaliyah sur janvier 9, 2012
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Al-Hakim dans son Tarikh [1] a dit : J’ai entendu Abou Zakariyya Yahya Ibnou Mouhammad Al-‘Anbariyy dire : J’ai entendu Abou ^Iça Ibnou Mouhammad Ibnou ^Iça AtTahmaniyy Al-Marwarroudhiyy dire : « Certes, Allah tabaraka wa ta^ala manifeste ce qu’Il veut s’Il le veut comme signe [2] et leçons de morale au sein de Ses créatures. Il ajoute ainsi à l’Islam honneur et force et Il appuie ce qu’Il a révélé de guidée et de preuves claires. Il fait apparaître les preuves de la véracité de la prophétie et Il éclaire la signification du message. Il renforce les liens de l’Islam [3] et confirme les réalités de la foi à Ses saints, par une grâce accordée de Sa part, en prodiguant un surcroît de preuves en leur faveur et contre celui qui s’est entêté à ne pas Lui obéir et a délaissé la religion qu’Il agrée. Certes, celui qui ira à sa perte le sera après avoir eu les preuves et celui qui sera sauvé le sera après avoir eu les preuves. À Lui les louanges, il n’est de dieu que Lui, Celui Qui a les arguments majeurs, la gloire dominatrice et le mérite éclatant. Que Allah honore et élève davantage le degré de notre maître Mouhammad, le Prophète de la miséricorde et le Messager de la bonne voie. À sa famille pure la préservation de ce qu’il craint pour elle et la miséricorde de Allah et Ses bénédictions.

Certes, voilà ce dont nous avons été témoin oculaire, ce que nous avons vu à notre époque et dont nous nous sommes assurés. Ceci a fait accroître notre certitude dans notre religion et notre foi en la vérité avec laquelle est venu notre Prophète r et à laquelle il a appelé et a incité concernant le jihad et le mérite des martyrs et ce qu’il a porté à notre connaissance de la part de Allah ^azza wa jall à leur propos. Allah jalla thana‘ouh dit :

[وَلاَ تَحْسَبَنَّ الَّذِينَ قُتِلُوا ِفي سَبِيلِ اللهِ أَمْوَاتاً بَلْ أَحْيَاءٌ عِنْدَ رَبِّهِمْ يُرْزَقُونَ فَرِحِينَ] [4]

(wa la tahçabanna l-ladhina qoutilou fi sabili l-Lahi ‘amwatan bal ‘ahya’oun ^inda rabbihim yourzaqouna farihin) ce qui signifie : « Ne crois pas que ceux qui ont été tués dans la voie que Allah agrée sont morts actuellement. Ils sont vivants : leurs âmes sont en un lieu honoré par Allah, ils sont pourvus et sont heureux ». J’ai traversé en l’an deux cent trente huit l’une des villes de Khouwarizm qui s’appelle Hazarasb, elle se trouve à l’ouest de la rivière Jayhoun [5]. Elle est à une distance d’une demi-journée de la grande ville. On m’avait informé qu’il s’y trouvait une femme, veuve d’un martyr, qui avait vu dans le rêve qu’elle avait été comme nourrie de quelque chose. Depuis, elle ne mangeait plus rien et ne buvait plus rien depuis le règne de Abou l-^Abbas Ibnou Tahir le gouverneur de Khouraçan qui était mort depuis huit ans, que Allah l’agrée. Ensuite, je suis passé par cette ville en l’an deux cent quarante deux, je l’ai vue à cette occasion et elle m’a raconté son histoire mais je ne me suis pas informé davantage en raison de mon jeune âge. Par la suite, je suis retourné à Khouwarizm à la fin de l’an deux cent cinquante deux et je l’ai vue encore vivante. J’ai aussi constaté que son histoire s’était répandue et était très connue. Cette ville est sur le chemin des caravanes et nombreux étaient ceux qui y descendaient. Lorsqu’ils entendaient son histoire, ils voulaient la voir. Pas un homme, une femme ou un enfant qu’ils interrogeaient à son sujet qui ne la connût et ne la leur montrât. Lorsque je suis parvenu dans cette région, j’ai demandé à la voir. J’ai su qu’elle s’était absentée, à plusieurs farsakh de là. J’ai suivi sa trace de village en village et je l’ai rejointe entre deux villages, elle marchait d’un bon pas. C’était une femme d’âge moyen, de grande taille, en bonne santé, les joues colorées, intelligente. Elle m’a accompagné à pied alors que j’étais sur ma monture. Je lui ai proposé une monture mais elle ne l’a pas montée et elle a marché avec moi vigoureu­sement.

Auparavant, certains commerçants et autres grands agriculteurs avaient assisté à mes assemblées. Parmi eux, il y avait un faqih nommé Mouhammad Ibnou Hamdawayh Al-Harithiyy, Mouça Ibnou Haroun Al-Bazzar à Makkah a écrit à son propos : « Un homme mûr, persévérant dans l’accomplissement des adorations et rapportant le hadith ». Il y avait aussi un jeune homme de bien appelé ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi r-Rahman qui jugeait entre les plaignants de sa région. Je les avais interrogés sur cette femme. Ils ont fait son éloge et ont dit du bien d’elle. Ils ont dit que son cas était clair pour eux, il n’y avait pas de divergence entre eux à son sujet. Celui qui s’appelle ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi r-Rahman a dit : « J’entends son histoire depuis mon jeune âge. J’ai grandi et les gens se transmettaient son histoire. Je me suis dégagé de mes occupations et j’ai entrepris des recherches à son sujet. Je n’ai vu d’elle que du bien. Je n’ai pas trouvé de mensonge dans ce qu’elle disait, ni de ruse pour frauder ». Il a aussi cité que des gens parmi ceux que le Sultan avait délégués dans les alentours de Khouwarizm l’avaient retenue enfermée par le passé un, deux mois et plus dans une maison. Ils fermaient les issues et chargeaient quelqu’un de la surveiller. Ils ne la voyaient ni manger, ni boire et ne trouvaient avec elle ni traces d’urine, ni de selles. Ils avaient dès lors agit en bien avec elle, lui donnant des vêtements et l’avaient relâchée. Lorsque tous les gens du pays l’ont crue, je lui ai demandé de me raconter son histoire. Je lui ai demandé son nom et toute son affaire.

Elle a dit que son nom est Rahmah Bintou ‘Ibrahim. Elle avait un époux menuisier et pauvre. Sa subsistance lui provenait du travail de ses mains au jour le jour. Il n’avait pas plus que ce qui suffisait pour la subsistance de sa famille. Elle lui avait donné plusieurs enfants. Al-‘Aqta^, le roi des mécréants était venu un jour jusqu’au village. Il avait traversé la rivière lorsqu’elle était gelée à la tête d’environ trois mille cavaliers. Les gens de Khouwarizm l’appellent Kasra. Abou l-^Abbas a dit : cet homme, Al-‘Aqta^, était un mécréant, perpétrant de grandes injustices, il avait beaucoup d’animosité envers les musul­mans. Il avait fait beaucoup de mal aux habitants des régions frontalières avec les mécréants. Il avait harcelé les gens de Khouwrizm par les captures, les tueries et les attaques. Les gouverneurs de Khouraçan le traitaient avec une certaine délicatesse, lui et ses semblables, les notables parmi les non-arabes, pour faire cesser leurs attaques contre les sujets et empêcher de faire couler le sang des musulmans. Ils envoyaient donc à chacun d’eux des biens, de nombreux présents et différentes sortes de vêtements prestigieux. Mais ce mécréant, une année, fut mécontent de la part du Sultan. Je n’en connais pas la raison, était-ce parce qu’il avait trouvé que les cadeaux tardaient à venir ou parce qu’il avait trouvé que ce qu’on lui avait offert avait moins de valeur que ce qu’on avait offert à d’autres rois parmi ses semblables. Il est alors venu avec ses soldats et a barré les routes. Il a ravagé, corrompu, tué et mutilé les cadavres. Les cavaleries de Khouwarizm n’ont pas pu le contenir. La nouvelle de ses agissements parvint à Abou l-^Abbas ^Abdou l-Lah Ibnou Tahir, que Allah lui fasse miséricorde. Il a levé contre lui quatre chefs d’armées : Tahir Ibnou ‘Ibrahim Ibnou Malik, Ya^qoub Ibnou Mansour Ibnou Talhah, Mikal Mawla Tahir et Haroun Al-^Arid.

Il a aussi fourni le pays en soldats et en armes qu’il a placés aux quatre coins du pays, chacun dans un quart. Ils ont réussi à protéger les femmes et les enfants par la volonté de Allah ta^ala. Cependant, le fleuve Jayhoun qui se trouve en amont de la rivière Balkh a gelé lorsque le froid s’est accru. Ce fleuve est très grand et sa crue est dévastatrice et très étendue. Lorsqu’il s’élargit, sa largeur atteint environ un farsakh et lorsqu’il gèle, il devient ferme. On ne peut atteindre l’eau que si on creuse, comme on creuserait les puits dans la roche. J’ai vu l’épaisseur de la glace atteindre dix empans. On m’a informé que dans le passé, elle dépassait vingt empans. Et lorsqu’il gèle, la glace sert de pont aux gens du pays de sorte que les soldats, les chariots et les caravanes peuvent circuler dessus. La liaison se fait entre les deux berges. Cette situation peut durer cent vingt jours et si une année, le froid est moins rude, cela dure de soixante-dix jours à trois mois.

La femme a dit : le mécréant traversa avec ses cavaliers jusqu’aux portes de la forteresse. Les gens s’étaient barricadés et avaient rassemblé leurs biens. Ils emmenèrent les musulmans et leur firent du mal. Les gens de la région furent pris à l’intérieur et voulurent sortir. Le chargé du gouverneur les empêcha de sortir tant que les renforts du Sultan n’étaient pas encore parvenus jusqu’à eux et que les volontaires n’étaient pas arrivés. Un groupe de jeunes gens et d‘hommes jeunes s’avancèrent et se rapprochèrent des remparts avec ce qu’ils avaient pu prendre d’armes. Lorsqu’ils se retrouvèrent à l’extérieur, les mécréants les attaquèrent et les musulmans se regroupèrent dans un petit bois. Ils s’y protégèrent et prirent une barricade derrière laquelle ils combattirent. Ils se retrouvèrent ainsi isolés de la forteresse et les renforts étaient encore loin. Ils combattirent de toutes leurs forces et ne lâchèrent pas jusqu’à ce que cordes et arcs fussent cassés. Ils furent atteints par la fatigue, la faim et la soif. La plupart d’entre eux furent tués et le restant atteints de graves blessures. À la tombée de la nuit, les deux groupes se séparèrent.

La femme a dit : Les feux avaient été allumés en signal du haut des tours dès que le mécréant avait traversé. La nouvelle était alors arrivée à Al-Jourjaniyyah qui est une ville immense à l’extrémité de Khouwarizm. Mikal Mawla Tahir y campait avec son armée. Il avait alors accouru en renfort par égard à l’émir Abou l-^Abbas ^Abdou l-Lah Ibnou Tahir, que Allah lui fasse miséricorde. Il avait parcouru jusqu’à Hazarasb, en un jour et une nuit, quarante farsakh des farsakh de Khouwarizm qui valent beaucoup plus que les farsakh de Khouraçan. Les mécréants s’apprêtaient à en finir avec les gens du bois. C’est alors qu’ils ont vu s’élever les drapeaux noirs et ont entendu le bruit des tambours. Ils ont alors fuit et laissé ces gens-là. Mikal est alors arrivé sur le lieu de la bataille, il enterra les morts et transporta les blessés.

La femme a dit : cette après-midi là, on amena à la forteresse environ quatre cents morts. Il n’y eut pas une maison à laquelle on ne portât un tué. La catastrophe était générale et toute la région était en pleurs. Elle a dit : mon époux fut déposé chez moi, tué. J’ai pleuré et ressenti une extrême tristesse telle que ressent la jeune femme pour la perte de son mari, le père de ses enfants, et nous avions des enfants. Elle a dit : les femmes de mes proches et des voisines se sont réunies pour m’aider à supporter ma tristesse. Les enfants étaient venus, ils étaient jeunes, ils ne réalisaient pas ce qui était arrivé. Ils demandaient du pain et je n’en avais pas. Je me suis sentie gênée. C’est alors que j’ai entendu l’appel à la prière du maghrib. Je me suis alors levée pour la prière et j’ai accompli ce que mon Seigneur m’ordonne. Je me suis prosternée et j’ai invoqué et j’ai supplié Allah ta^ala et je lui ai demandé qu’Il m’accorde la patience et qu’Il subvienne aux besoins de mes enfants orphelins. Le sommeil m’a prise dans ma prosternation et je me suis vue comme si j’étais sur une terre très belle, rocheuse et je cherchais mon mari. Un homme m’a alors appelée : où vas-tu femme libre ? Je lui ai répondu : je cherche mon mari. Il m’a dit : prends à droite. J’eus alors devant moi une terre étendue, bien arrosée, verdoyante. Je vis des palais et des édifices que je ne pourrais décrire. Je n’ai jamais rien vu de semblable. Il y avait aussi des rivières qui coulaient sur la surface du sol, sans lit profond ni berges. Je suis arrivée auprès de gens assis en ronds, habillés de vêtements verts, la lumière rayonnant d’eux. Ils étaient ceux qui avaient été tués dans la bataille, en train de manger autour de plats servis à portée de mains. Je me suis mise à marcher parmi eux, à les dévisager pour trouver mon mari. C’est lui qui m’aperçut. Il m’a appelée : Rahmah ! J’ai suivi la provenance de la voix et je l’ai trouvé dans le même état que les autres martyrs que j’avais vus : son visage était comme la lune une nuit de pleine lune. Il mangeait avec des compagnons à lui qui s’étaient faits tués ce jour-là avec lui. Il a dit à ses compagnons : cette pauvre femme est affamée depuis ce jour, est-ce que vous permettez que je lui donne quelque chose à manger ? Ils l’ont autorisé. Il m’a donné un morceau de pain. Elle a dit : et je savais à cet instant que c’était du pain mais je ne savais pas comment il avait été préparé. Il était plus blanc que la neige et le lait et plus sucré que le miel et le sucre et plus tendre que le beurre et le saman [6]. Je l’ai mangé. Lorsqu’il parvint dans mon estomac, il m’a dit : va, Allah te suffit à ta nourriture et à ta boisson tant que tu seras encore vivante dans le bas-monde. Je me suis alors réveillée de mon sommeil, rassasiée, sans soif, je n’avais pas besoin de nourriture ni de boisson. Je ne les ai plus goûtés depuis ce jour-là et jusqu’à aujourd’hui, pas une seule chose que les gens consom­ment.

 Abou l-^Abbas a dit : et elle venait à nous alors que nous mangions, elle se mettait de côté et se bouchait le nez en disant que l’odeur de la nourriture la gênait. Je lui ai demandé : est-ce que tu manges quelque chose ou tu bois autre chose que de l’eau ? Elle a dit : non. Je lui ai demandé : est-ce qu’il sort de toi des gaz ou autre, comme il en sort des gens ? Elle a dit : rien ne sort depuis cette époque. Je lui dit alors : et les menstrues ? Je pense qu’elle a dit : elles se sont arrêtées avec l’arrêt de la nourriture. Je lui ai dit : n’éprouves-tu pas le besoin qu’ont les femmes pour les hommes ? Elle a dit : n’as-tu pas honte de me poser pareille question ? Je lui dit alors : peut-être parlerai-je aux gens de toi, il est indispensable que je demande. Elle a dit : je n’ai pas de besoin. Je lui ai dit : est-ce que tu dors ? Elle a dit : oui, du meilleur des sommeils. Je lui ai dit : que vois-tu dans ton sommeil ? Elle a dit : comme ce que vous voyez. Je lui ai dit : éprouves-tu de la gêne à cause de la perte de la nourriture ? Elle a dit : je n’ai pas ressenti de faim depuis que j’ai mangé de cette nourriture. Elle acceptait l’aumône. Je lui ai dit : que fais-tu avec ? Elle a dit : je m’habille et j’habille mes enfants. Je lui ai dit : ressens-tu le froid, es-tu affectée par la chaleur ? Elle a dit : oui. Je lui ai dit : éprouves-tu de la fatigue lorsque tu marches ? Elle a dit : oui, ne suis-je pas un être humain ?! Je lui ai dit : fais-tu le woudou’ pour la prière ? Elle a dit : oui. Je lui ai dit : pourquoi ? Elle a dit : les savants me l’ont ordonné. Je me suis dit : ils lui ont donné l’avis de jurisprudence d’après le hadith :

(( لاَ وُضُوءَ إِلاَّ مِنْ حَدَثٍ أَوْ نَوْمٍ ))

(la woudou‘a ‘il-la min hadathin ‘aw nawm) qui signifie : « Pas de woudou’ sinon à la suite d’un hadath ou d’un sommeil ». Elle m’a dit que son ventre collait à son dos. J’ai alors demandé à l’une de nos femmes qui a ainsi regardé –c’est-à-dire ailleurs que la zone de pudeur–. Elle a trouvé que son ventre était comme elle l’avait décrit. Elle avait pris un sac, l’avait bourré de coton et le tenait sur son ventre pour que son dos ne se casse pas lorsqu’elle marche. Ensuite, j’allais et venais à Hazarasb tous les deux ou trois ans et je la trouvais. Je lui posais à nouveau les mêmes questions. Elle n’ajoutait rien ni ne diminuait. J’ai parlé d’elle à ^Abdou l-Lah Ibnou ^Abdi r-Rahman le Faqih. Il a dit : j’ai entendu ces paroles depuis mon plus jeune âge. Je n’ai trouvé personne qui l’ait accusée de mensonge ou qui prétende qu’il a entendu qu’elle mange ou qu’elle boit ou qu’elle va aux toilettes ». Fin de citation.

Cette histoire montre qu’il n’y a pas de lien obligatoire selon la raison entre l’absence de nourriture et la maladie, la perte de la santé et la dégradation physique. De même pour toutes les causes ordi­naires, il est valable selon la raison que leurs conséquences ne se produisent pas. Et elle montre que les choses sont selon la volonté de Allah ta^ala et que les martyrs ont une vie dans le temps qui sépare la mort de la résurrection [7]. Il est exempt d’imperfection Celui Qui est tout-puissant sur toute chose.


[1] C’est-à-dire Al-Hakim l’auteur de Al-Moustadrak à propos de l’histoire de Nayçabour.

[2] Comme « ayah » c’est-à-dire comme signes qui indiquent la véracité de l’Islam et « comme leçons de morale » c’est-à-dire dont on comprend la force de la croyance en l’Islam.

[3] Tels les nœuds d’une corde.

[4] [souratou Ali ^Imran / 169]

[5] L’Amoudaria

[6] le beurre de conserve fondu

[7] Cette période s’appelle le barzakh.

Biographies : Le Chaykh Abdou lLaah Al-Harariyy

LE CHAYKH 3ABDOU L LAAH AL-HARARIYY

Son nom et sa naissance :

Il est l’honorable savant, le modèle des experts en authentification et le doyen de ceux qui examinent scrupuleusement la compatibilité des textes, celui qui est à la tête des savants qui œuvrent pour la religion, l’Imam, le Mouhaddith, le pieux ascète, le vertueux, celui qui persévère dans l’adoration, celui qui possède les dons éminents, le Chaykh Abou ^Abdi r-Rahman ^Abdou l-Lah fils de Mouhammad fils de Youçouf fils de ^Abdou l-Lah fils de Jami^ Al-Harariyy Ach-Chaybiyy Al-^Abdariyy, le Moufti (Jurisconsulte) de Harar. Il est né dans la ville de Harar, aux environs de l’an 1328 de l’Hégire (1910).

Son évolution et ses déplacements :

Il a grandi dans une famille modeste, aimant la science de la religion et les gens de science. Il a donc appris le Qour’an honoré avec mémorisation, psalmodie et maîtrise à l’âge de sept ans, puis il s’est entièrement consacré à puiser dans les océans de la science. Il a ainsi appris par cœur un certain nombre de manuels de base dans différents domaines de la science. Puis il a accordé son attention à la science du Hadith et a ainsi appris par cœur les six livres et d’autres encore, avec leurs chaînes de transmission, à tel point qu’il a été autorisé à donner des avis de jurisprudence et à transmettre le Hadith alors qu’il n’avait pas même dix-huit ans.

Il s’est distingué à travers toutes les régions de l’Ethiopie et de la Somalie en surclassant ses pairs dans la science de la biographie des hommes de la transmission du Hadith et de leurs niveaux respectifs. Il s’est également distingué par la mémorisation des manuels de base et l’approfondissement des sciences de la Sounnah, de la langue, de l’exégèse, de l’héritage et d’autres encore, à tel point qu’il n’est pas de science islamique connue qu’il n’ait étudiée et dans laquelle il ne soit compétent.

Son intelligence et sa mémoire exceptionnelle lui ont permis d’approfondir sa connaissance dans le fiqh Chafi^ite, les règles fondamentales de constitution du fiqh selon Ach-Chafi^iyy et les points de différence d’avis dans l’école. C’est également le cas dans le fiqh ma1ikite, hanafite et hanbalite, à tel point qu’il est devenu celui que les gens désignent et recommandent de visiter et auprès de qui les gens des contrées éthiopiennes et somaliennes se rendaient, jusqu’à ce qu’on lui accorde le poste de Moufti de Harar et de ses environs.

Il a appris le fiqh chafi^ite, les règles fondamentales de constitution selon Ach-Chafi^iyy et la grammaire arabe de plusieurs savants et maîtres parmi lesquels il y a le savant et maître le Chaykh Mouhammad Siraj Al-Jabartiyy le Moufti de l’Ethiopie. Il a appris les sciences de la langue arabe entre autres Chaykh et en particulier, du Chaykh Ahmad Al-Basir.

Il a étudié le fiqh des trois autres écoles ainsi que leurs règles fondamentales de constitution de plusieurs savants parmi lesquels il y a le Chaykh Mouhammad Al-^Arabiyy Al-Façiyy. Il a appris la science de l’exégèse du Chaykh Charif Al-Habachiyy, dans sa ville Jimmah, et il a pris la science du Hadith et les sciences attenantes de très nombreux savants. Parmi les plus honorables d’entre eux il y a le Chaykh Abou Bakr Mouhammad Siraj Al-Jabartiyy, Moufti de l’Ethiopie et le Chaykh ^Abdou r-Rahman ^Abdou l-Lah Al-Habachiyy ainsi que d’autres.

Puis il est parti vers La Mecque et ses savants avec lesquels il a fait connaissance. Parmi eux le Chaykh Mouhammad Yaçin Al-Fadaniyy. I1 a aussi fait partie de l’auditoire du Chaykh Mouhammad Al-^Arabiyy At-Tabban. Il a aussi rencontré le Chaykh vertueux, le Mouhaddith et spécialiste de la récitation du Qour’an Ahmad ^Abdou l-Mouttalib, Chaykh des spécialistes des sciences de la lecture du Qour’an à la mosquée de La Mecque. Il a appris de lui les quatorze versions de lecture ainsi que davantage de science du Hadith et il a obtenu de sa part une licence.

Il est parti par la suite à Médine l’Illuminée où il a établi des liens avec ses savants et où il a appris encore du Hadith du Mouhaddith le Chaykh Mouhammad fils de ^Aliyy AsSiddiqiyy Al-Bakriyy Al-Hanafiyy qui l’a autorisé à transmettre le Hadith.

Puis, il s’est dirigé vers Damas. Les habitants de la ville lui ont fait bon accueil, d’autant que venait de décéder le Mouhaddith, le Chaykh Badrou d-Din Al-Haçaniyy, que Allah lui fasse miséricorde. Puis, lorsqu’il a habité Damas, il a appris du Chaykh Mahmoud Fayiz Ad-Dir^ataniyy, le résident à Damas et son spécialiste de la lecture du Qour’an. Puis il s’est déplacé dans le pays du Cham. Sa renommée n’a cessé de croître, les savants du Cham ainsi que les étudiants le fréquentaient assidûment, il a donc fait connaissance avec ses savants et ils ont tiré profit de sa science. Ils ont témoigné de son mérite et ont reconnu son haut degré dans la science. Il est devenu célèbre dans le pays du Cham comme étant « le successeur du Chaykh Badrou d-Din Al-Haçaniyy » et comme étant « le Mouhaddith du pays du Cham ». Par ailleurs, de nombreux savants et spécialistes du fiqh du Cham lui ont rendu hommage, parmi eux le Chaykh Abou l-Yousr ^Abidin, Moufti de la Syrie, le Chaykh Nouh de la Jordanie, le docteur Al-Halwaniyy, Chaykh des spécialistes de la lecture du Qour’an en Syrie. De même le Chaykh ^Outhman Sirajou d-Din de la descendance du Chaykh ^Ala‘ou d-Din, maître des Naqchabandiyy en son temps, a fait son éloge et une correspondance fraternelle et scientifique s’est établie entre eux. Ont fait son éloge également le Chaykh ^Abdou l-Karim Al-Bayyariyy, l’enseignant à la mosquée Al-Hadra Al-Kaylaniyyah à Bagdad, le Chaykh Mouhammad Zahid Al-Islambouliyy, le Chaykh Mouhammad Al-Hanafiyy qui est l’un des plus célèbres savants turcs œuvrant actuellement dans ces contrées, les deux Chaykh ^Abdou l-Lah et ^Abdou l-^Aziz Al-Ghoummariyy qui sont les deux Mouhaddith des contrées marocaines, le Chaykh Mouhammad Yaçin Al-Fadaniyy le Mecquois, Chaykh du Hadith et des chaînes de transmission à l’Institut des sciences de religion à La Mecque honorée (Dar Al-^ouloum ad-Diniyyah). De nombreuses autres personnalités lui ont encore rendu hommage.

Il est arrivé à Beyrouth en l’an 1370 de l’Hégire (1950). Il a été l’hôte des plus grands Chaykh de cette ville, tels le Chaykh le Qadi (Juge) Mouhyi d-Din Al-^Ajouz, le Chaykh et Conseiller Mouhammad Ach-Charif. Le Chaykh Baha‘ou d-Din Al-Kilaniyy s’est réuni avec le Chaykh ^Abdou l-Lah chez le Chaykh Mouhammad Ach-Charif et il a tiré profit de lui dans la science du Hadith.

Le Chaykh Moukhtar Al-^Alayli, l’ancien responsable de la fatwa, que Allah lui fasse miséricorde, s’est réuni avec le Chaykh ^Abdou l-Lah et a reconnu son mérite et son haut degré dans la science. Il a préparé la prise en charge de son installation à Beyrouth par Dar Al-Fatwa, afin qu’il puisse se déplacer dans les différentes mosquées pour y diriger des assemblées de sciences, et ceci par une autorisation écrite du Chaykh Moukhtar.

 

Il est décédé que Dieu lui fasse miséricorde le mois de Ramadan de l’année 1429 H 2008. Il est enterré à Beyrouth.


1- Al-Harariyy : de Harar, région de la corne africaine (Ethiopie) ayant une histoire islamique glorieuse et qui a vu naître sur son sol beaucoup de savants et de saints.

2- Al-^Abdariyy : de la descendance de ^Abdou d-Dar, qui est une branche de la tribu de Qousayy fils de Kilab, le quatrième arrière-grand-père du Prophète

3- Hadith -Tradition prophétique – : parole, fait ou événement rapporté du Prophète ou de ses compagnons, que Allah les agrée.

4- Les six livres sont les recueils de Hadith les plus importants de la Tradition : AI-Boukhariyy, Mouslim, An-Naça‘iyy, Abou Dawoud, At-Tirmidhiyy, Ibnou Majah.

5- Fiqh : science de la jurisprudence des lois de l’Islam.

6- Chafi^ite : relatif à Ach-Chafi^iyy, le grand savant Qouraychite, l’un des plus illustres jurisconsultes musulmans, que Allah lui fasse miséricorde, il a pris la science de l’Imam Malik à Médine et ce dernier l’a autorisé à donner des avis de jurisprudence alors qu’il n’avait que quinze ans. Puis, il est parti en Irak et il a appris chez les élèves de l’Imam Abou Hanifah. Il a rencontré l’Imam Ahmad que Allah leur fasse miséricorde à tous.

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Noter prophète : Les manifestations de l’amour du Salaf et des Imams illustres pour le Prophète

Les manifestations de l’amour du Salaf et des Imams illustres pour le Prophète

 

Il y a eu beaucoup de nouvelles qui ont été rapportées du Salaf vertueux (c’est-à-dire les musulmans des trois premiers siècles de l’Hégire) et des Imams illustres qui indiquent leur profond amour pour leur prophète et le fait qu’ils se languissaient de lui. Le prophète a dit : « min ‘achaddi ‘oummati li houbban ‘ounasoun yakounouna ba^di yawaddou ‘ahadouhoum law ra’ani bi ‘ahlihi wa malihi » ce qui signifie : « les gens de ma communauté qui m’aimeront le plus, ce sont des gens qui vont venir après moi. L’un d’entre eux serait prêt à sacrifier sa famille et ses biens pour me voir » et le prophète a dit dans un autre hadith : « wadidtou law ra’aytou ahbabi » ce qui signifie : « j’aurai souhaité voir mes bien-aimés ». Les compagnons lui ont dit : « mais ne sommes-nous pas tes biens aimés ô messager de Allah ? ». Il a répondu : « ‘antoum ‘ashabi, ‘ahbabi al-ladhina ya’touna min ba^di yawaddou ‘ahadouhoum ‘an law ra’ani bi ‘ahlihi wa malih » ce qui signifie : « vous, vous êtes mes compagnons, mais mes bien-aimés ce sont ceux qui viendront après moi. L’un d’entre-eux serait prêt à sacrifier sa famille et ses biens pour me voir ».

 

Parmi les paroles rapportés du Salaf vertueux, les paroles et les nouvelles qui manifestaient leur amour pour leur prophète, et le fait qu’ils étaient attachés à lui durant sa vie et après sa mort c’est que ^Amr ibnou l-^As a dit : « il n’y avait personne que j’aimais plus que le messager de Allah ». D’après ^Abdah, la fille de Khalid ibnou Ma^dan elle parlait de son père et elle disait : « Khalid n’allait pas dormir sans citer son profond amour pour le messager de Allah, pour ses compagnons, qu’ils soient mouhajiroun (émigrants) ou ‘ansar (partisans). Il les mentionnait et il disait : ce sont eux ma famille, ce sont eux mon clan, c’est à eux que mon cœur s’attendrit. Je me languis d’eux. O Seigneur fais que je les rejoigne rapidement, et il disait cela jusqu’à dormir ». Il a été rapporté qu’une femme des ‘ansar, des partisans, c’est-à-dire des musulmans de Médine a apprit que son père, son frère et son mari ont été tués le jour de la bataille de ‘Ouhoud, ils étaient auprès du messager de Allah. Elle a dit : « comment vas le messager de Allah ? ». On lui a répondu : « il va bien par la grâce de Allah, il va comme tu le souhaites ». Elle a dit alors : « montre-le moi que je puisse le voir » et quand elle a vu le prophète, elle a dit : « toute épreuve après toi est comme rien du tout ». Un jour ^Aliyy ibnou Abi Talib, que Allah l’honore davantage, a été interrogé : « comment vous aimiez le messager de Allah ? ». Alors notre maître ^Aliyy, que Allah l’agrée, a répondu : « par Allah, nous l’aimions plus que nos biens, plus que nos enfants, plus que nos parents, plus que nos pères et mères et plus que l’eau fraîche pour celui qui est assoiffé ». D’après Zayd ibnouAslam, il a dit : « ^Oumar ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée était sorti faire son inspection de nuit (il avait instauré une bonne innovation, c’est qu’il sortait de nuit et inspectait les musulmans : comment est l’état des musulmans, il regardait s’il y avait quelqu’un à qui il manquait quelque chose, c’était une innovation qu’il avait instauré, que le sultan, le calife, le responsable sorte et inspecte les gens la nuit pour voir s’il ne leur manque pas quelque chose. De nos jours certains parents peut-être n’inspectent même pas leurs enfants au lit pour voir s’ils sont bien couvert ou pas. Lui il sortait de chez lui et il passait et contrôlait les gens). Alors il a vu une lumière allumée dans une maison et une vieille femme qui était en train de filer de la laine et elle disait de la poésie. Elle disait :

^ala Mouhammadin salatou l-‘abrar

salla ^alayhi ttayyibouna l-‘akhyar

qad kounta qawwaman boukan bi l-‘as-har

ya layta chi^ri wa l-manaya ‘atwar

hal tajma^ouni wa habibi d-dar

 

Que Allah honore et élève d’avantage le prophète Mouhammad

Ce sont les bons et les meilleurs qui ont fait des invocations en sa faveur

Puis dans sa poésie elle s’adressait au prophète et elle disait :

Tu veillais les nuits en pleurant par crainte de Allah

Quand est ce que la mort viendra et je pourrai venir te rejoindre

 

Notre maître ^Oumar que Allah l’agrée s’est assis et s’est mis à pleurer. Il a demandé qu’elle parle avec lui.

 

Il a été rapporté que le compagnon glorieux ^Abdou l-Lah, fils de ^Oumar ibnou l-Khattab, que Allah les agrée tous les deux, une fois sa jambe s’est comme paralysée. On lui a dit : « cite la personne que tu aimes le plus, tu guériras ». Alors il a dit : « Ya Mouhammadan », il a appelé le prophète. C’est alors qu’il guérit sur le coup.

 

Information utile : L’imam Al-Boukhariyy dans son livre al-‘adabou l-moufrad, a dit qu’il était permis d’appeler le prophète après sa mort en disant « Ya Mouhammad », « Ô Mouhammad ».

 

Ibnou s-Sounniy a également cité cela dans son livre ^amalou l-yawmi wa l-laylah. Le texte de ce qu’a rapporté Al-Boukhariyy dans al-‘adabou l-moufrad, son livre, il a dit : « la jambe du fils de ^Oumar s’est comme paralysée. Un homme lui a alors dit : cite la personne que tu aimes le plus, celle qui est le plus cher pour toi. Il a dit : « Ya Mouhammad », « Ô Mouhammad ». Cette quasi-paralysie de sa jambe, c’est-à-dire que sa jambe c’est comme si elle n’a plus de sensibilité, ce n’est pas le simple fourmillement. Certains ne comprennent pas ce hadith, ils pensent que c’est comme si la jambe se met à fourmiller, mais ce n’est pas le simple fourmillement de jambe, c’est une quasi-paralysie, la jambe ne sent plus rien. Lorsque Bilal Al-Habachiy que Allah l’agrée, qui était le mou’adh-dhin, celui qui appelait à la prière pour le messager, quand il était près de mourir, sa femme s’est mise à dire : « Ô qu’il est grand mon chagrin », parce qu’elle voyait que son mari était prés de mourir. C’est alors que Bilal lui a répondu : « qu’il est grand mon bonheur : Demain je vais rejoindre mes bien-aimés, Mouhammad et ses compagnons ».

Il a été rapporté qu’une femme avait dit à ^A’ichah, que Allah l’agrée, elle lui avait dit après le décès du prophète élu : « montre-moi la tombe du messager de Allah ». ^A’ichah a alors dévoilé la tombe et c’est alors que cette femme s’est mise à pleurer en face de la tombe honorée jusqu’à ce qu’elle soit morte tellement elle se languissait du prophète et l’aimait.

 

Parmi les nouvelles qui nous sont parvenues au sujet de l’immense amour que les compagnons éprouvaient envers leur prophète, et comment ils faisaient tout pour qu’il ne lui arrive aucun mal, aucune nuisance : lorsque les gens de La Mecque, qui étaient à l’époque encore mécréants, ont emmené Zayd ibnou d-dathnah, ils l’ont fait sortir de al-haram, l’enceinte sacré de La Mecque pour le tuer alors que Zayd était un compagnon du prophète. Abou Soufiyan ibnou Harb qui était mécréant lui a dit : « je te demande par Allah ô Zayd, est-ce que tu aurais aimé que Mouhammad soit à ta place maintenant entre nos mains et qu’on lui tranche le cou et que toi tu sois parmi les gens de ta famille, tranquille ? ». Alors Zayd, que Allah l’agrée lui a répondu : « Par Allah, je ne voudrai pas que Mouhammad, qui est à la place où il est maintenant, je ne voudrai même pas qu’il soit touché par une épine. Alors que moi je serai assis avec les gens de ma famille ». Et Abou Soufiyan a dit : « je n’ai pas vu des gens qui aimaient plus quelqu’un que les compagnons de Mouhammad qui aimaient le prophète Mouhammad ».

Ce qui nous indique le grand attachement des compagnons, leur grand amour pour le messager éminent, il y a ce qui s’est passé lors de la bataille de ‘Ouhoud. Lorsque les archers (ceux qui devaient être positionnés pour couvrir les musulmans qui combattaient. Le Prophète les avait placés sur une hauteur, le mont des archers jabalou r-roumat, ils étaient là normalement pour surveiller que les musulmans ne soient pas attaqués par derrière) avaient contredit la parole du prophète, ils avaient quitté leurs positions alors que le prophète leur avait dit ce qui signifie : « même si vous voyez que nous sommes en train de gagner la bataille, vous ne quittez pas vos positions » et eux ont désobéi, ils ont quitté leurs position. C’est alors que les musulmans n’ont plus été couverts, et les associateurs sont venus pour les attaquer par derrière. Il y a eu beaucoup de morts parmi les musulmans à cette occasion là. Et à cette occasion, les compagnons du prophète ont manifesté leur grand attachement pour le prophète. Ils étaient devenus comme une forteresse : par leur corps ils avaient constitué comme une forteresse autour du prophète et ils protégeaient le prophète par leurs corps et ils tombaient les uns à la suite des autres sous les flèches des associateurs au point que nombre d’entre eux furent tués à cette occasion là. Tout cela manifestant leur amour pour leur prophète et leur guide éminent et oeuvrant conformément à la parole de Allah : « an-nabiyyou ‘awla bi l-mou’minina min ‘anfousihim » [sourat Al-‘Ahzab / 6].

 

Parmi ce qui est rapporté également concernant le sacrifice des compagnons, que Allah les agrée, le sacrifice qu’ils ont fait pour leur prophète, ils sacrifiaient leurs âmes et leurs corps le jour de la bataille de ‘Ouhoud. Lorsque les gens n’avaient pas écouté la parole du prophète et que parce qu’ils n’avaient pas écouté la parole du prophète ils avaient perdu, mais le prophète il ne perd jamais. On ne dit pas que le prophète a perdu une bataille, le prophète est toujours gagnant. Ce sont ceux qui n’ont pas écouté sa parole qui ont perdu.

 

Le compagnon honorable Abou Talhah, que Allah l’agrée a protégé le prophète et il était debout pour le protéger et porter son bouclier. Il protégeait le prophète avec son propre corps et son bouclier. Et Abou Talhah était un homme adroit dans le lancer. Le prophète surveillait la bataille mais Abou Talhah lui disait : « s’il te plait ne te découvre pas sinon tu risques d’être atteint par une flèche. Je préfère que ce soit moi qui meurt et pas toi ».

 

Abou Doujanah également, que Allah l’agrée, a protégé le messager de Allah par son corps. Son corps était comme un bouclier pour le prophète et les flèches tombaient sur son dos alors qu’il était penché sur le messager de Allah pour le couvrir jusqu’à ce qu’il meure lui et cinq autres avec lui qui protégeaient le messager de Allah par leurs corps. Ils ont sacrifiés leurs âmes pour le prophète et ils ont obtenu la gloire du martyr. Le dernier d’entre eux était ^Amarah ibnou Yazid que Allah l’agrée qui lui aussi protégeait et combattait jusqu’à ce que ses blessures l’aient achevé. Quand ce compagnon était tout plein de blessure et qu’il allait bientôt mourir, le messager de Allah, lui qui a le cœur tendre et miséricordieux a dit aux autres : « ‘adnouhou minni », ce qui signifie : « rapprochez-le de moi » et le prophète a posé la tête de ce compagnon blessé sur son pied honoré et ce compagnon est mort avec sa joue contre la jambe du messager de Allah.

 

Parmi ce qui indique le grand amour des compagnons pour leur prophète et le grand attachement de leur cœur à le voir et le fait qu’ils ne supportaient pas de la quitter, c’est qu’un homme est venu un jour voir le prophète élu et lui a dit : «  Ô messager de Allah je t’aime plus que ma famille et mes biens. Chaque fois que je te cite, je ne peux pas patienter jusqu’à venir te voir. J’ai pensé, le jour où moi je vais mourir et que toi tu vas mourir, j’ai su que toi lorsque tu rentreras au paradis, tu y entreras en haut du paradis avec les prophètes et que si moi j’y rentre je ne t’y verrai pas ». Alors Allah tabaraka wa ta^ala a révélé Sa parole : « wa man youti^i l-Laha wa r-rasoula fa‘oula’ika ma^a l-ladhina ‘an^ama l-Lahou ^alayhim m-mina n-nabiyyina wa ssiddiqina wa ch-chouhada’i wa ssalihina wa hasouna ‘oula’ika rafiqa » [sourat An-Niça / 69], c’est-à-dire dans cette ‘ayah nous comprenons que ceux qui obéissent à Allah et au messager ceux-là seront avec le prophète, les véridiques, les martyrs et les vertueux et quelle meilleure compagnie que la compagnie de ces gens-là.

 

Le prophète a demandé qu’on lui ramène cet homme et il lui a récité cette ‘ayah pour lui égayer le cœur. Dans le hadith de ‘Anas, que Allah l’agrée, le prophète a dit : « man ‘ahabbani kana ma^i fi l-jannah », ce qui signifie : « celui qui m’aime sera avec moi au paradis ».

 

Information utile : le messager de Allah a dit : « al-mar’ou ma^a man ‘ahabb », c’est-à-dire que Allah ta^ala réunit l’homme avec celui qu’il aime s’il fait partie des vertueux. Au jour du jugement, si quelqu’un aimait quelqu’un de vertueux, il sera avec lui au jour du jugement.

 

Parmi les manifestations claires également de l’amour des compagnons envers leur prophète, et que leur cœur était attaché à l’accompagner même après sa mort, il y a ce qu’a rapporté Mouslim que Rabi^ah ibnou Ka^b Al-‘Aslamiy qui avait été un certain moment au service du messager de Allah. Le messager de Allah lui a dit un jour pour le rétribuer, car ce compagnon était à son service : « salni », ce qui signifie : « demande quelque chose je, le ferai » c’est-à-dire par rétribution. C’est alors que ce compagnon a demandé au messager de Allah d’être avec lui au paradis. Le messager de Allah ne l’a pas blâmé pour cela. Il ne lui a pas dit, ce n’est pas bien ce que tu demandes. Mais par modestie, le prophète lui a dit : « ‘aw ghayra dhalik » ce qui signifie : « ou autre chose ». Mais le compagnon lui a dit : « non c’est ce que je veux ». Alors le prophète lui a dit : « fa’a^inni ^ala nafsika bi kathrati s-soujoud », ce qui signifie : « œuvre, accompli beaucoup des prières surérogatoires, peut-être que ce sera une cause pour que tu sois exaucé ».

 

Information utile : ce hadith honoré dans lequel ce compagnon honorable Rabi^ah ibnou Ka^b, que Allah l’agrée avait demandé au messager de Allah d’être avec lui au paradis par rétribution pour son service à lui dans le bas monde. Ce hadith constitue une preuve claire qu’il est permis de demander à autre que Allah ta^ala quelque chose qu’il n’est pas habituel de demander. Il a demandé au prophète d’être avec lui au paradis, il a demandé à autre que Allah. Et lui demander d’être au paradis, ça n’est pas quelque chose d’habituel, les gens habituellement ne demandent pas ça. Donc ce hadith est une preuve qu’il est permis de demander à autre que Allah ce qu’il n’est pas habituel de demander contrairement à ce que disent ces perturbateurs qui renient le tawassoul, les wahhabites ou prétendus salafites. Ils disent le contraire, ils déforment. Ils prétendent qu’il n’est pas permis de demander à autre que Allah et qu’il n’est pas permis de demander ce qui n’est pas habituel. Ils ont ramené des règles de leur tête. Nous, nous suivons le hadith du prophète et des compagnons ou ces gens là ? On suite le prophète et ses compagnons, mais eux c’est comme si leur cœur est voilé, c’est comme si tu parles avec le vent. Ces gens ont ramené une nouvelle religion et avec leur argent ils la diffusent. Ils prennent des jeunes qui n’ont pas vécu dans les pays musulmans, qui n’ont pas appris ou même ceux qui ont vécu dans les pays musulmans et ils les détournent, ils sèment parmi eux leur mauvaise religion. S’ils l’ont propagée, c’est avec l’argent car le fondateur de leur secte wahhabite est apparu il y a plus de 250 ans et il n’a pas réussi à attirer des gens. C’est seulement lorsqu’ils ont découvert du pétrole qu’ils ont réussi à diffuser leur mauvaise croyance et pourtant ils n’ont rien changé, c’est toujours la même chose. Avant ils n’avaient pas d’argent, ils n’avaient pas de client maintenant qu’ils ont l’argent ils trouvent des clients.

Ils disent : « comment tu demandes à quelqu’un qui lui aussi est dans le besoin ?! », c’est soit disant la réplique qu’ils ont trouvée ! Quand on leur dit qu’il est permis de demander à autre que Allah quelque chose qu’il n’est pas habituel de demander, comme ce compagnon, ils disent : « comment tu demandes à quelqu’un qui lui-même est dans le besoin ?! ». La réplique est que le messager de Allah qui lui aussi ne se passe pas de Allah, il a toujours besoin de Allah a dit à son propre serviteur ce qui signifie : « demande-moi ce que tu veux ». C’est le prophète qui a pris l’initiative de lui dire de demander et le compagnon qui connaît certainement la religion de l’Islam mieux que ces wahhabites a demandé. Le prophète ne lui a pas dit : « tu as fait quelque chose de mal, pourquoi tu demandes à quelqu’un qui lui-même est dans le besoin ». Ces gens-là sont très loin de la religion du prophète.

 

Les gens de la vérité, parmi les savants ont dit : « il est permis de demander au prophète qu’il soit vivant ou mort et il est également permis de demander à un saint qu’il soit vivant ou mort. Cela n’est pas contraire à la loi de l’islam et cela ne représente pas  une adoration d’autre que Allah » tout comme le prétendent ces perturbés, ces perturbateurs qui renient le tawassoul. L’adoration comme l’ont définie les linguistes, les spécialistes de la langue, c’est : « ghayatou l-khouchou^i wa l-khoudou^ » c’est-à-dire l’extrême limite de l’humilité, de la crainte et de la soumission. On comprend à partir de là que le simple tawassoul, la simple demande d’aide ou de renfort par le prophète ou par un saint et lui demander qu’il soit vivant ou mort, cela n’est pas une adoration pour celui à qui on demande cela car ce n’est pas une extrême limite d’une soumission, ce n’est pas une forme d’association. Les prophètes et les saints tout comme l’ont dit les savants de la vérité peuvent agir, accomplir certaine chose durant leur vie et après leur mort. Tout cela par la volonté de Allah. Allah ta^ala fait que s’Il veut, ce saint sort de sa tombe, il fait ce que Allah veut qu’il fasse et il revient. N’est ce pas que Allah est sur toute chose tout puissant. Qu’est ce qui empêche cela ? Rien du point de vue de la raison n’empêche cela, rien. C’est quelque chose de possible selon la raison.

 

Parmi ce qui est parvenu au sujet de l’amour des compagnons envers le prophète élu, il y a la visite qu’ils lui font après sa mort et le tabarrouk, c’est-à-dire la recherche des bénédictions par sa tombe honorée, il y a ce qu’à, rapporté Bilal Al-Habachiy, que Allah l’agrée, le mou’adh-dhin du messager de Allah. Il avait quitté Médine l’illuminée après la mort du prophète et il était parti s’installer au pays de Ach-Cham. Il a vu dans son rêve le messager de Allah lui dire dans le rêve ce qui signifie : « tu fais preuve là d’une froideur ô Bilal. Le moment de venir me rendre visite n’est donc pas encore arrivé ». C’est-à-dire que le prophète s’est comme s’il reprochait avec douceur, comme lorsque quelqu’un te dit « il y a longtemps que tu n’es pas venu me rendre visite pourquoi tu ne viens pas ». Bilal, que Allah l’agrée s’est réveillé de son sommeil attristé et touché. Il a pris sa monture et s’est dirigé vers Médine l’illuminée, que Allah honore et élève d’avantage celui qui y réside. Il est parti à la tombe du prophète, il s’est mis à pleurer et à frotter son visage sur la tombe. C’est alors que Al-Haçan et Al-Houçayn, les deux petit-fils du messager de Allah, sont venus et Bilal les a pris contre lui, les a serrés contre sa poitrine en les embrassant. Ils lui ont dit : « nous souhaitons tant entendre à nouveau l’appel à la prière que tu faisais pour le messager de Allah dans la mosquée ». C’est alors que Bilal a fait ce que les petit-fils du prophète lui ont demandé. Il est monté sur le toit de la mosquée du prophète. Il a pris la place qu’il prenait habituellement et quand il a dit Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar, Médine a tremblé. Quand il a dit Ach-hadou an-la ‘ilaha illa l-Lah, les gens ont tous remarqué qu’il y avait quelque chose d’inhabituel. Lorsqu’il a dit Ach-hadou anna Mouhammadan raçoulou l-Lah les femmes étaient sorties de chez elles, elles se sont dit « est ce que le prophète a ressuscité ? » et ce jour-là, était le jour où on avait vu le plus les gens pleurer, hommes et femmes à Médine, après le décès du messager de Allah. Cela a été rapporté par le Hafidh Taqiyyou d-Din As-Soubkiyy dans son livre Chifa’ou s-Saqam.

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Notre Prophete : l’épreuve de son décès

Posted in islam par chaykhaboulaliyah sur octobre 18, 2010
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L’épreuve de cette communauté par le décès de son prophète

 

Allah ta^ala dit : {koullou nafsin dha’iqatou l-mawt} [sourat ‘Ali ^Imran/185]

Le messager de Allah a dit « ‘akthirou min dhikri hadima l-ladhdhat » ce qui signifie : « rappelez vous souvent de ce qui détruit les plaisirs » (c’est-à-dire la mort), rapporté par At-Tirmidhiyy.

 

La mort est une réalité. Allah a prédestiné la mort pour tout être vivant. Aucun esclave n’est excepté, aucun être vivant n’est épargné. Même les prophètes, même les messagers ont goûté à la mort. Ceux qui sont les meilleurs des créatures de Allah, même eux sont morts sauf ceux qui sont encore vivant et il s’agit de ^Iça et de notre maître Al-Khadir selon l’avis qui dit que c’est un prophète. Les meilleurs des esclaves de Allah aussi goûtent à la mort. Allah dit dans Son Livre honoré : « wa ma ja^alna libacharin min qablika l-khould » [sourat Al-‘Anbiya’/34] ce qui signifie « Il n’y a pas d’esclave, d’être humain, qui va vivre éternellement dans cette vie du bas monde ».

 

Allah tabaraka wa ta^ala a créé le corps de Adam à partir des différentes catégories de sol de cette terre sur laquelle nous vivons. L’ange chargé de souffler l’âme honorée de notre maître Adam a soufflé cette âme dans le corps de Adam. Et lorsque son âme s’est retrouvée dans son corps notre maître Adam est devenu vivant.

 

Ainsi, Allah a fait que les différentes âmes insufflées dans les corps sont comme un objet qui est prêté. Chacun d’entre nous, son âme est comme un objet qui lui a été prêté et qu’il va rendre. Allah a prédestiné aux descendants de Adam que nécessairement leurs âmes seront reprises par la mort. La mort a lieu par le fait que l’âme quitte le corps ensuite leurs corps seront ramenés à la terre à partir de laquelle Adam a été créé. Leurs corps redeviendront poussière et retourneront à la terre à partir de laquelle notre maître Adam, le premier des humain, a été créé. Ils retourneront à la terre et ensuite au jour du jugement les êtres humains seront ressuscités et ils sortiront de leurs tombes, après que Allah leur crée à nouveau le corps qui a été assimilé par la terre. Au jour du jugement Allah crée les corps qui ont été assimilés par la terre et les gens sortiront de leurs tombes, dans le cas où ce sont des corps qui sont assimilés par la terre. En effet, ce ne sont pas tous les corps qui sont assimilés par la terre. Les corps des prophètes ne seront pas assimilés par la terre. Allah a interdit à la terre d’assimiler les corps des prophètes. Elle ne les assimile pas. Les martyrs du combat, leurs corps ne seront pas assimilés par la terre et également certains saints, leurs corps ne seront pas assimilés par la terre.

Allah dit : « minha khalaqnakoum wa fiha nou^idoukoum wa minha noukhrijoukoum taratan ‘oukhra » [sourat Taha/55] ce qui signifie : « C’est à partir de la terre que Nous vous avons créés et c’est à la terre que vous retournerez et c’est à partir de la terre que vous sortirez une deuxième fois ».

Le Nous ici, le sujet, ce n’est pas un nous de pluriel. C’est Allah Qui est le Créateur et c’est un Nous de glorification.

Allah a fait que le mort retourne à la terre. La deuxième fois c’est pour le jour du jugement.

 

Allah dit : « Qala fiha tahyawna wa fiha tamoutouna wa minha toukhrajoun » [Al-‘A^raf/25] ce qui signifie « c’est sur terre que vous vivrez et c’est sur la terre que vous allez mourir et c’est à partir de la terre que vous sortirez pour le jugement ».

 

Il est rapporté dans les deux Sahih de Al-Boukhariy et Mouslim d’après ‘Ousama Ibnou Zayd que Allah l’agrée lui et son père, qu’une des filles du prophète a envoyé une femme apprendre au prophète qu’un enfant à elle était en train de mourir. Le messager de Allah a dit à cette personne envoyée de la part de sa fille, ce qui signifie : « retourne chez elle (c’est-à-dire auprès de la fille du prophète) et dis lui que c’est à Allah qu’appartient ce qu’Il prend et à Lui appartient ce qu’Il donne et que toute chose a une prédestination et une durée ».

C’est-à-dire l’âme de cet enfant appartient à Allah. Ce que Allah prend appartient à Allah et ce que Allah donne appartient à Allah. La vie de cet enfant à une durée que Allah a prédestinée.

Le prophète a dit à cette personne qui lui a été envoyée, de patienter et d’espérer les récompenses de la part de Allah, car le musulman quand il patiente par recherche de l’agrément de Allah, il sera récompensé ‘incha ‘Allah.

An-Nawawiyy a dit : « ce hadith comporte énormément de règles très importantes de l’Islam. Des règles qui concernent les fondements et les ramifications de la religion, tel la patience face aux épreuves ».

La parole qui signifie : « à Allah appartient ce qu’Il a pris », c’est-à-dire que tous ce monde appartient à Allah et ce que Allah prend ce n’est pas injustement. Il prend ce qui Lui appartient. Et « à Lui appartient ce qu’Il nous a donné », c’est-à-dire que ce que Allah nous a accordé reste une propriété de Allah, il appartient à Allah et Il fait de ce qui Lui appartient ce qu’Il veut. Il fait de nos âmes ce qu’il veut, Il fait de nos corps ce qu’Il veut, Il fait de nos parents ce qu’Il veut, Il fait de nos enfants ce qu’Il veut. Tout appartient à Allah, tout ce monde appartient à Allah.

La suite de la signification de la parole du prophète est « ne soyez pas tourmentés, celui qui meurt sera mort parce que l’échéance que lui a accordée Allah est arrivée ».

N’est-ce pas que toute chose est selon une prédestination. N’est ce pas que tout ce qui a lieu Allah l’a su et l’a voulu. Donc si quelqu’un meurt c’est parce que son échéance est arrivée. Il est impossible qu’une personne meure avant ou après son échéance. La personne mourra à l’échéance que Allah lui a accordée et si vous savez cela alors faites preuve de patience. Patientez et recherchez l’agrément de Allah, recherchez les récompenses de la part de Allah pour votre patience face aux épreuves qui vous arrivent. C’est cela la signification du hadith du prophète.

 

Dans le Mousnad de Al-Bazzar d’après ‘Anas, le prophète a dit aux gens qui s’étaient endormis (certains de ses compagnons ont été pris par le sommeil et ne se sont réveillés qu’après la fin du temps de la prière), ce qui signifie « Ô vous les gens, les âmes des esclaves sont comme quelque chose qui a été prêté dans le corps des esclaves. Allah les retire quand Il veut et Il les ressuscite quand Il veut. La mort et la résurrection sont par la prédestination de Allah ».

 

Sachez que la mort est comme un verre à partir duquel tout le monde va boire. Et la tombe est une résidence que tout le monde va habiter. L’intelligent, le raisonnable est celui qui se prépare pour ce qui vient après la mort, qui se prépare par la piété et les bons actes (en agissant en bien.

Le messager a incité à ce que nous nous rappelions souvent de la mort, que nous ayons souvent à l’esprit la mort. Pourquoi ? Parce qu’il y a de nombreuses sagesses en cela. Se rappeler souvent de la mort incite la personne à s’y préparer avant qu’elle n’arrive. Se rappeler souvent de la mort fait diminuer le trop d’espoir (comme certains qui disent maintenant je vais m’amuser, je vais avoir du bon temps quand j’aurai 60 ans je ferais le pèlerinage, celui-là il a beaucoup d’espoir, il a l’espoir de vivre jusqu’à 60 ans. Se rappeler souvent de la mort fait diminuer le trop d’espoir, la personne va dire demain peut-être je ne serai pas en vie alors à moi de me préparer). Se rappeler souvent de la mort fait que la personne se suffit du peu de subsistance et fait que la personne n’a pas son cœur attaché au bas monde. Se rappeler souvent de la mort incite à se préparer pour l’au-delà, incite le cœur à s’attacher à l’au-delà. Se rappeler souvent de la mort allège les difficultés des épreuves. Se rappeler souvent de la mort, éloigne de l’injustice, de l’orgueil (la personne va éviter d’être injuste et de faire preuve d’orgueil). Notre maître ^Oumar avait fait inscrire sur sa bague « la mort te suffit comme exhortation ô ^Oumar » c’est-à-dire que la mort nous suffit pour nous exhorter, pour nous inciter à accomplir le bien et éviter d’accomplir le mal.

 

Il a été dit un vers de poésie à ce sujet :

Donnez naissance à ceux qui vont mourir

(nécessairement chacun d’entre nous va mourir, chaque fois qu’une femme accouche cet enfant à qui elle a donné naissance va certainement mourir)

Et construisez ce qui va devenir ruine.

(quelque soit les matériaux, la robustesse, ce qui sera construit va nécessairement un jour devenir des ruines).

 

Une belle parole à ce sujet, c’est la parole de celui qui a dit : « je suis étonné de celui qui sait avec certitude qu’il y a une mort comment il se réjouit, et je suis étonné de celui qui a su avec certitude qu’il y a un enfer comment il rit ».

 

Ce bas monde est une résidence de passage et non pas une résidence de séjour éternel et la mort attend, à chaque instant elle peut arriver, elle peut venir. Celui qui est intelligent c’est celui qui profite de cette vie pour œuvrer pour l’au-delà. Il a été rapporté que l’imam Ach-Chafi^iyy lorsqu’il a présenté ses condoléances à un homme qui avait perdu son fils (cet homme était profondément touché par la perte de son fils), il lui a dit « je te présente mes condoléances, non pas que j’espère de la vie quelque chose, mais c’est une bonne tradition dans notre religion que de présenter nos condoléances. Parce que celui qui présente ses condoléances, ne va pas rester éternellement tout comme celui à qui on présente les condoléances, même s’ils vivent un certain bout de temps ». C’est-à-dire que je te présente mes condoléances mais ni toi ni moi n’allons rester éternellement dans cette vie.

 

Notre prophète a appris à sa communauté que lui aussi, il allait mourir et que ce serait une grande épreuve pour sa communauté. D’après ^A’ichah que Allah l’agrée, elle a dit : « le messager de Allah a ouvert une porte, ou une sorte de voile de sorte que de la maison de ^A’ichah il puisse voir les gens qui étaient dans sa mosquée en train de faire la prière dirigés par Abou Bakr que Allah l’agrée. Lorsqu’il a vu les gens faire la prière derrière notre maître Abou Bakr, il a fait les louanges à Allah, il a remercié Allah tellement ce qu’il avait vu lui a plu, à savoir que les compagnons accomplissaient la prière derrière notre maître Abou Bakr. Il a dit ce qui signifie : « que chaque croyant lorsqu’il lui arrive une épreuve qu’il patiente car il n’y aura pas une épreuve plus dure pour ma communauté que lorsque je vais mourir ».

Le prophète nous a appris que l’épreuve de sa mort est la plus grande des épreuves pour notre communauté. Quelque soit l’épreuve qui arrive à la personne dans cette communauté elle ne sera pas aussi difficile que l’épreuve de la mort du prophète (hadith rapporté pas Ibnou Majah).

 

D’après ‘Anas Ibnou Malik, le serviteur du messager de Allah, que Oummou ‘Ayman la nourrice du messager de Allah a pleuré lors de la mort du messager de Allah. Quand elle a été interrogée « qu’est ce qui te fait pleurer Oummou ‘Ayman ? » Elle a dit, que Allah l’agrée, « je savais que le prophète allait mourir mais je pleure parce que nous n’allons plus recevoir la révélation que le prophète nous transmettait » c’est-à-dire la révélation qui comporte les lois de cette communauté (rapporté par l’Imam ‘Ahmad).

 

D’après Abou Bourdah d’après son père, il a dit « nous avons accompli la prière de al-maghrib avec le messager puis nous nous sommes dit nous allons rester pour faire la prière de al-^icha’ avec lui. Nous étions assis et le prophète est sorti vers nous et nous a dit ce qui signifie : « vous êtes encore ici ? ». Nous avons répondu : « O messager de Allah, nous avons fait la prière de al-maghrib avec toi et nous nous sommes dit que nous allions faire la prière de al ^icha’ avec toi ». Il a dit ce qui signifie « vous faites bien (c’est bien) ». Puis il a levé la tête vers le ciel et le prophète, souvent levait la tête vers le ciel. Et il a dit ce qui signifie : « les étoiles dans le ciel sont comme une sécurité pour le ciel lorsque les étoiles vont tomber et qu’il ne restera plus aucune lumière au jour du jugement, le ciel va à son tour se fissurer » et il a dit à la suite ce qui signifie « moi je suis comme une sécurité pour mes compagnons lorsque je m’en irai mes compagnons auront ce qui leur est prédestiné » c’est-à-dire qu’après la mort du prophète il y aura des guerres et des discordes, il y aura des gens qui vont apostasier et les cœurs vont devenir des ennemis les uns pour les autres. Le prophète a annoncé cela et tout cela s’est produit. A la suite de ce même hadith le prophète a dit ce qui signifie « et mes compagnons sont comme une sécurité pour ma communauté, lorsqu’ils s’en iront, il arrivera à ma communauté ce qui lui est prédestiné » c’est-à-dire l’apparition des mauvaises innovations qui sont contraires à la religion, des évènements et des discordes qui vont se produire, la force du chaytan qui va apparaître et d’autres ennemis qui vont avoir le dessus sur la communauté et tout cela ce sont des signes de la prophétie de notre maître Mouhammad, ce sont ses miracles et tout cela s’est produit tout comme il nous l’a annoncé.

 

Il a été révélé au prophète éminent, durant sa vie alors qu’il était entouré de ses compagnons et de sa famille, que son terme était proche et ce, dans plusieurs ayah du Qour’an parmi lesquelles la parole de Allah : « Innaka mayyitoun wa innahoum mayyitoun » [sourat azZoumar/30] qui signifie : « Ô Mouhammad tu vas mourir ». Et la parole de Allah qui signifie « et Mouhammad est un messager qui a été précédé par d’autres messager et il va mourir ». Il y a aussi sourat An-Nasr qui a été révélée au cœur de notre maître Mouhammad et par cette sourat le prophète a su que son terme était proche. D’après ^Abdou l-Lah Ibnou ^Oumar que Allah l’agrée lui et son père, il a dit : « cette sourat « idha ja’a nasrou l-Lahi wa l-fath » a été révélée au messager de Allah durant les jours de at-tachriq (les trois jours qui viennent après le jour de ^idou l-adha, la fête du sacrifice, le 11, 12, 13 de dhou l-hijjah) et il a su par cette sourat que sa mort était imminente ». Rapporté par Al-Bayhaqiyy dans ses Sounan. La signification de cette sourat est que « toi ô Mouhammad lorsque Allah t’accordera la conquête des pays et que les gens vont entrer dans ta religion (en Islam) par groupe (‘afwaj) alors ton terme sera proche (c’est-à-dire que bientôt tu mourras). Prépare-toi  alors pour la mort par les paroles al hamdou li l-Lah et astaghfirou l-Lah. Car tu auras accompli ta mission, tu auras transmis le message qui t’a été confié et ce que Allah te prépare après la mort vaut mieux pour toi que le bas monde. Prépare toi à passer de cette vie vers ce qui vient après la mort qui est la vie de al-barzakh. »

 

Il a été rapporté de Ibnou ^Abbas, que Allah l’agrée lui et son père qu’il a dit : « lorsque cette sourat a été révélée au prophète, il a su qu’il allait bientôt mourir et le prophète s’est alors consacré encore plus aux actes d’adoration pour l’au-delà ».

 

Il a été rapporté que la Dame honorable ^A’ichah a dit : « le messager de Allah disait beaucoup avant sa mort soubhana l-Lahi wa bi hamdihi, astaghfirou l-Laha wa atoubou ilayh ». ^A’ichah a dit alors au prophète : « tu dis maintenant des invocations que tu ne disais pas auparavant. Avant aujourd’hui tu ne disais pas beaucoup ces paroles ». Il lui a répondu ce qui signifie « mon Seigneur m’a appris que je vais voir un signe qui va apparaître dans ma communauté et quand je verrai ce signe là je ferai les évocations en faisant la louange et la demande de pardon et j’ai vu ce signe ». Le prophète a répondu à ^A’ichah que Allah lui a ordonné que lorsqu’il verra un signe particulier il va dire beaucoup al-hamdou li l-Lah et ‘astaghfirou l-Lah et que ce signe il l’a vu. Si le prophète élu qui est l’imam des pieux, le maître des bienfaiteurs, si il a reçu l’ordre de veiller à ce que ses derniers actes soient des actes de bien que dire du cas de celui qui est dans le péché ? Que dire du cas de celui qui est dans la désobéissance ? Que dire du cas de celui qui est sali par les péchés et qui a besoin de purification ?

Le prophète a reçu l’avertissement que la mort était proche par une révélation mais nous autre qui ne recevons pas cet avertissement par révélation de la mort proche, ce sont les cheveux grisonnants et la mort de ceux qui ont son âge qui vont l’avertir. Lorsque la personne voit ses cheveux gris et que ceux qui ont son âge commencent à mourir, ceci est un avertissement que la mort est proche. D’après Jabir que Allah l’agrée, le prophète lorsqu’il a ordonné aux gens qui l’accompagnaient pour le pèlerinage de lancer des pierres dans les jamarat, il leur a indiqué la taille de ces pierres et il a dit ce qui signifie « peut-être que l’année prochaine je ne vous verrai pas » rapporté par At-Tirmidhiy. C’était le seul pèlerinage que le prophète a accompli, le prophète a fait un seul pèlerinage de toute sa vie. Il a été dit que le prophète lors du pèlerinage de al-wada^ qu’il a accompli, a plusieurs reprises il a dit, ce qui signifie « peut-être que l’année prochaine je ne vous verrai pas et peut être je ne ferai plus jamais de pèlerinage après ce pèlerinage là ». Lors de ce pèlerinage Allah a révélé à Son prophète la parole « al-yawma akmaltou lakoum dinakoum » [Al-Ma’idah/3] et également sourat an-nasr. Ceci indique que sa mission de prophète était terminée. Ce sont des ayah qui indiquent que sa mission de prophète était arrivée à son terme dans le bas monde. C’est pour cela que ce pèlerinage a été appelé hajjatou l-wada^, le pèlerinage de l’adieu parce que le prophète avait fait ses adieux à l’occasion de ce pèlerinage.

 

Parmi ce qui indique que les compagnons avaient compris que le prophète leur avait annoncé que sa mort était proche, il y a ce qui est rapporté de Mou^adh Ibnou Jabal que Allah l’agrée lorsque le messager de Allah l’avait envoyé au Yémen. Le messager été sorti avec lui pour l’accompagner comme on accompagne quelqu’un qui va faire un voyage. Le prophète, la meilleure de toute les créatures, avait accompagné son compagnon Mou^adh. Mou^adh était sur sa monture et le messager marchait à coté de lui. Quand il allait le quitter, le prophète a dit à Mou^adh ce qui signifie « O Mou^adh, peut être que tu ne me verras plus après cette fois ci ou peut être tu passeras auprès de ma tombe ». C’est alors que Mou^adh s’est mis à pleurer à chaudes larmes. Puis le messager s’est retourné pour revenir à Médine puis il a dit ce qui signifie « ceux qui sont le plus proche de moi ce seront les pieux quels qu’ils soient et où qu’ils soient » (rapporté par l’Imam ‘Ahmad).

 

D’après la Dame honorée ^A’ichah que Allah l’agrée, l’épouse du prophète : « les épouses du prophètes s’étaient toutes réunies, aucune n’était absente. C’est alors que Fatimah Az-Zahra’ la fille du prophète, était venue en marchant et sa marche ressemblait à la marche du messager de Allah, son père. Le prophète lui a dit «  marhaban bi bnatiy » ce qui signifie « bienvenue à ma fille » et il l’a fait asseoir prés de lui (à sa droite ou à sa gauche). Puis il lui a dit des paroles à voie basse. C’est alors que Fatimah s’est mise à pleurer, puis il lui a dit à nouveau des paroles à voie basse et elle s’est mise à sourire. ^A’ichah lui a dit « qu’est ce qui t’a fait pleurer ? » Elle a répondu : « je ne peux pas divulguer le secret du messager de Allah ». ^A’ichah lui a dit : « je n’ai jamais vu comme aujourd’hui quelqu’un être heureux après avoir été malheureux et que ce sont deux évènements qui sont très proche », rapidement la personne est passée d’une tristesse vers une joie. Lorsque le prophète est mort ^A’ichah a de nouveau questionné Fatimah et Fatimah lui a répondu, après la mort du prophète. Elle lui a dit « le prophète m’a dit que Jibril révisait avec lui le Qour’an une fois chaque année et cette année il l’avait révisé avec lui deux fois ».

Comment se passait cette révision ? L’un récite et l’autre écoute.

Le prophète a dit ce qui signifie « je pense qu’il ne l’a fait que parce que je vais bientôt mourir et tu seras la première des gens de ma famille à me rejoindre (c’est-à-dire à mourir après moi) et je suis un bon prédécesseur pour toi ».

Fatimah a dit « c’est pour cela que je me suis mise à pleurer ». Puis il m’a dit par la suite ce qui signifie « ne voudrais tu pas être la meilleure des femmes de cette communauté ». Il lui a annoncé la bonne nouvelle qu’elle est la meilleure des femmes de la communauté de notre maître Mouhammad. Bien sûr la meilleure de femmes de toute l’humanité c’est notre dame Maryam. Elle a dit « et c’est pour cela que j’ai souri ». Fatimah a expliqué à ^A’ichah (rapporté par Al-Boukhariyy et Mouslim).

 

D’après le compagnon honorable Abou Hourayarah, il a dit : « Jibril révisait avec le prophète tout le Qour’an une fois par an et l’année de sa mort il l’a révisé avec lui deux fois. Et le prophète chaque année faisait al-i^tikaf les dix dernières nuits de Ramadan et l’année de sa mort il a fait al-i^tikaf les 20 dernières nuits de Ramadan ». Al-i^tikaf est le fait de rester dans la mosquée et de ne pas en sortir, sauf avec une nécessité et avec l’intention de rester dans la mosquée et c’est un acte d’adoration qui donne des récompenses.

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