Fiqh : La confirmation du mois de RamaDaan est par l’observation et non par le calcul
Je commence par le nom de Allaah Ar-RaHmaan Ar-RaHiim
Préface
La louange est à Allaah, le Seigneur des mondes, Celui Qui a dit ce qui signifie : « Ce que le Messager vous a transmis, prenez-le et ce qu’il vous a interdit, abstenez-vous en » et que Allaah élève en degré notre maître MouHammad qui nous a laissés sur la grande voie immaculée, dont la nuit est comme le jour, qu’Il élève en degré sa famille et ses compagnons et qu’Il préserve sa communauté de ce qu’il craint pour elle.
Ainsi, le jeûne de RamaDaan est une adoration éminente et il suffit pour montrer son mérite, de citer la parole rapportée par le Prophète de la part de Allaah ta^ala (hadith qoudsiyy) qui a été rapportée par Al-Boukhaariyy ce qui signifie : »Tout acte du fils de ‘Adam lui vaudra une rétribution déterminée, sauf le jeûne, il est certes pour Moi et c’est Moi Qui en accorde la récompense correspondante ». Le jeûne de RamaDaan compte parmi les meilleurs actes d’obéissance et parmi les choses les plus honorables qui rapprochent de l’agrément de Allaah. Il est aussi l’une des plus importantes choses de l’Islam, conformément à ce qui est parvenu dans le hadith rapporté par les deux chaykh – Al-Boukhaariyy et Mouslim – ce qui signifie « L’Islam est construit sur cinq choses » et il a compté parmi ces choses ce qui signifie: « Le jeûne de RamaDaan ».
Et pour la connaissance du commencement du mois de RamaDaan et de sa fin, il y a une voie à suivre et des lois à appliquer que notre Seigneur tabaaraka wa ta^aalaa a expliquées dans Son livre honoré, ce livre que la fausseté n’altèrera pas. Allaah soubHaanahou a aussi expliqué cette voie et ces lois par la langue de Son Prophète qui ne parle pas sous l’effet de la passion, mais c’est bien Jibriil qui lui a révélé la Sounnah – la parole prophétique – tout comme il est descendu avec le Qour’an. Ensuite, c’est de lui que les musulmans ont pris cette voie et ces lois et les ont appliquées depuis ses jours à lui jusqu’à nos jours.
Et cette méthode est basée sur l’observation du croissant à l’oeil nu dans les villes, les villages, les localités et les communes. Et tous ceux qui ont vécu dans les pays des musulmans et ont observé leurs habitudes telles que leur sortie pour l’observation du croissant, leur rassemblement dans les endroits où la vision est généralement aisée et les tirs de canon ou l’allumage des feux aux sommets des montagnes lorsque la vue [du croissant] est confirmée et ce, pour annoncer le commencement du mois honorable ou l’arrivée de la Fête (al-^iid) bénie.
De belles habitudes, dont les racines remontent au temps des compagnons honorables, que les gens de science ont supervisées à travers les siècles, auxquelles les gens de piété et de mérite ont tenu à participer et qui se sont établies chez les musulmans dans les différentes contrées de la terre.
Et voilà que l’on est surpris par une innovation récemment apparue, venant d’un groupe qui a fait irruption à notre époque et qui veut que nous abandonnions cette voie, que nous délaissions la méthode du Messager. Il voudrait que nous nous basions à la place sur les calculs des astronomes pour déterminer le début du jeûne et la date de la Fête de la fin du jeûne (^iidou l-fiTr) sans se baser sur le témoignage des gens crédibles et sur l’annonce des témoins justes (^adl) et vertueux. Ils se sont ainsi rassemblés en Amérique du nord, puis ils ont fait un vote !! Ensuite, ils ont décidé à la majorité !! d’adopter les calculs en se limitant à cela !! et de déterminer le commencement et la fin du mois de RamaDaan de l’année 1413 de l’hégire, ainsi que son commencement et sa fin pour l’année 1414 de l’hégire et d’obliger les musulmans à se restreindre à cela !! Ainsi cela a-t-il eu lieu et en une seule réunion qui s’est déroulée à l’aide des écrans de télévision !! Comme si les lois de la religion agréée par Allaah ta^ala étaient déterminées par les voix de la majorité ou se déduisaient par l’intermédiaire des avis.
‘Inna lil-laahi wa ‘innaa ‘ilayhi raaji^ououn, certes, nous appartenons à Allaah et nous reviendrons [pour Son jugement].
Bien au contraire, la déduction des lois est la tâche des moujtahid absolus (moutlaq) tels que Ach-Chafi^iyy, Malik, Abou Hanifah et ‘Ahmad, ou celle des moujtahid restreints au madh-hab (mouqayyad), comme l’Imam des deux haram (la Mecque et Médine) Al-Jouwayniyy, Al-Khattabiyy, ‘Ibnou Daqiqi l-^Id et Al-Halimiyy ou de tout savant qui a atteint leur niveau. Mais, parmi ces gens-là qui se sont réunis, lequel a atteint le degré de ceux que l’on vient de citer ou même le dixième du dixième de leur degré de science et de piété ? Bien au contraire, il n’y a parmi eux personne qui connaisse par cœur un seul manuel de base (matn) parmi les textes de la jurisprudence enseignés aux débutants. La Hawla wa laa qouwwata ‘il-laa bil-laahi l-^aliyyi l-^aDhiim, certes, sans la protection de Allaah personne n’est préservé contre les péchés et sans Son aide, personne n’a de force pour Lui obéir, Celui Qui domine Sa création par Sa puissance, Celui Qui a la prééminence sur toute chose importante.
Et nous, nous savons pertinemment qu’ils ne réussiront pas à convaincre la masse de la communauté de Mouhammad par leur parole ni à lui faire suivre leur voie innovée et déviée.
Comme celui qui lance des coups de tête au rocher pour l’ébranler
Il ne l’a même pas touché et, ses cornes dont il est fier, il les a écrasées
Mais, quand ils ont osé déclarer ce que l’on vient de citer et qu’ils l’ont publié, nous n’avons pu nous taire et il ne nous suffit pas de réprouver cela par le cœur. Et ce, parce que le conseil est un devoir pour les musulmans, ordonner le bien et interdire le mal est la devise des pieux. Nous avons voulu ainsi imiter les Gens de vérité en publiant le vrai et en frappant de nullité le faux, désirant la récompense et le salut au jour de jugement, et c’est ainsi que nous avons réalisé cette dépêche impromptue et que nous publions ce texte que nous avons nommé :
« Tathbiitou ‘Ahli l-‘Imaan fi l-I^timaadi li s-Sawmi ^alaa Rou’yati Hilaali RamaDaan ‘aw-Istikmaali Thalaathiina min Cha^baan », ce qui signifie « La confirmation des gens de la croyance que l’on se base pour le jeûne sur la vue du croissant de RamaDaan ou sur l’accomplissement à trente jours du mois de Cha^ban ».
Que Allaah fasse que ce texte comporte un profit généralisé. ‘Aamiin.
Chapitre des textes des savants se rapportant à cette question
Il n’y a pas de divergence entre deux musulmans que la façon de déterminer l’entrée et la fin du mois de RamaDaan est la fonction des spécialistes du fiqh [1] et la préoccupation des savants qui sont la référence en cela.
Les savants des quatre écoles de jurisprudence (madh-hab) se sont accordés que l’origine de la détermination du premier jour du mois de RamaDaan est la suivante :
Après le coucher du soleil du vingt-neuvième jour de Cha^baan, on guettera le croissant. S’il est vu, le jour suivant sera le premier jour de RamaDaan et s’il n’est pas vu, le jour suivant sera le trentième jour de Cha^ban et le jour d’après sera le premier jour de RamaDaan.
Ainsi ont procédé les musulmans dans tous les pays du monde. Et c’est avec cela que les spécialistes du fiqh ont donné leur avis de jurisprudence (fatwa). Ils ont ainsi prescrit que c’est bien cela qui est retenu, qu’il n’y a aucune considération à donner aux dires des gens qui se basent sur les calculs et les astronomes et que leurs paroles pour fixer le commencement ou la fin du jeûne ne sont pas à retenir.
1- Al-Maziriyy de l’école Chafi^iyy a dit : « Ils ont dit : et il n’est pas possible que ce qui est visé soit le calcul des astronomes parce que si les gens en avaient été chargés, ils ne seraient pas en mesure de le faire, en effet, ce calcul n’est connu que de quelques-uns et la Loi de l’Islam n’avise les gens que par ce qui est connu de leur masse. » Fin de citation
2- An-Nawawiyy, que Allaah lui fasse miséricorde a transmis cette parole et a été d’accord avec lui. Et il a dit dans son livre Rawdatou t-talibin : « Ce jeûne n’est pas un devoir à la suite de ce que donne le calcul de l’astronome, ni pour lui ni pour quelqu’un d’autre. » Fin de citation
3- Le HaafiDh Waliyyou d-Diin Al-^Iraaqiyy a dit que la totalité des savants qui suivent Ach-Chafi^iyy s’en tenaient à cela et que la loi concerne la vision et non autre chose. Il a dit : « Malik, Abou Hanifah et Ach-Chafi^iyy ainsi que la totalité des savants des prédécesseurs – le Salaf : les musulmans des trois premiers siècles de l’Hégire – et des successeurs – le Khalaf : les musulmans qui sont venus après les prédécesseurs – étaient avec cela. » Fin de citation. Ceci a été rapporté de lui par le dernier des grands linguistes, le Hafidh, le Faqih hanafiyy Mourtada Az-Zabidiyy dans son livre Charhou ‘Ihya’i ^Ouloumi d-Din, qui a été d’accord avec lui, puis il a dit : « Et ce qui prouve la non autorité de leur dire, c’est ce qui a été évoqué dans le hadith rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhiyy et Al-Hakim de la parole de Abou Hourayrah ce qui signifie : »Celui qui vient consulter un devin ou un voyant … » jusqu’à la fin du hadith, puis il a dit : « Et le devin est celui qui prétend avoir la science de l’inconnu (ghayb) ou posséder une information sur les choses de l’avenir et le voyant est celui qui prétend savoir les choses enfouies, volées ou perdues. Celui-là, ainsi que l’astronome, le géomancien et celui qui utilise les pierres à cet effet sont tous inclus dans le terme devin et tous sont blâmables dans la loi de l’Islam. » fin de citation.
4- Chihabou d-Din Ar-Ramliyy le Chafi^iyy a dit dans son livre très connu Al-Fatawa, dans un passage sur la détermination du commencement du mois du jeûne [RamaDaan] : « Le législateur – le Prophète – n’a pas adopté le calcul, mais au contraire, il l’a complètement exclu en disant ce qui signifie : « Nous sommes une communauté qui n’a pas [été chargée de connaître le début des mois par] l’écriture et le calcul. Le mois est soit ainsi [vingt-neuf jours], soit ainsi [trente jours]. » Fin de citation
Et il a dit dans le livre Charhou l-Minhaj : « Nos compagnons -c’est-à-dire les Chafi^iyy- ont dit : [le commencement du mois de RamaDaan] ne s’établit pas par la parole des gens qui utilisent le calcul du temps même s’ils sont des gens fiables, ceci est l’avis correct et c’est ce à quoi se tenaient les compagnons de Abou Hanifah. » Fin de citation
5- Et il a dit dans le livre Ad-Dourrou l-Moukhtar parmi les livres des hanafiyy : « Il n’y a pas de considération à donner aux paroles des gens qui utilisent le calcul pour le jeûne. » Fin de citation
6- Et il a dit dans le livre Al-Fatawa l-Hindiyyatou l-Hanafiyyah : « Est-ce que la parole des experts fiables qui connaissent l’astronomie est une référence ? Ce qui est retenu, c’est qu’elle n’est pas acceptée comme cela est cité dans le livre As-Sirajou l-Wahhajj. » Fin de citation
7- Et Ibnou ^Abidin a dit dans son commentaire sur le livre Ad-Dourrou l-Moukhtar – qui compte parmi les livres les plus connus des savants Hanafiyy – : « Quand il dit que l’on ne se réfère pas à la parole de ceux qui utilisent le calcul, c’est-à-dire pour l’obligation du jeûne aux gens ». Bien plus, [il a été cité] dans [le livre] Al-Mi^raj : « On ne se réfère pas à leur parole et ce, par l’Unanimité et il n’est pas permis à l’astronome de faire [le jeûne] en se basant sur son propre calcul. » Fin de citation. Il a dit aussi dans Al-Hachiyah : « Les Imam des quatre écoles de jurisprudence (madh-hab) ont déclaré que ce qui est retenu, c’est qu’on ne considère pas la vue du croissant pendant la journée, mais ce qui est considéré, c’est sa vue de nuit et que l’on ne se réfère pas à la parole des astronomes. » Fin de citation
8- Dans le livre Ach-Charhou l-Kabir dans l’école de Malik : « Et [le commencement de] RamaDaan n’est pas confirmé par la parole d’un astronome. » fin de citation. Et dans le commentaire de ce livre (Al-Hachiyah) de Chamsou d-Din Ach-chaykh Mouhammad Ibnou ^Arafah, il est dit textuellement : « Quand il dit « non de la parole d’un astronome », il s’agit de celui qui calcule si l’arc du croissant va apparaître telle nuit ou pas. » Fin de citation
9- Le Chaykh Mouhammad ^Oulaych Al-Malikiyy a dit : « Certes, on ne se base pas sur le calcul pour la connaissance du début du mois de RamaDaan. » Fin de citation Il a mentionné cela dans le recueil de ses avis de jurisprudence (fatwa).
10- Al-Bajiyy, qui a fait le commentaire du Mouwatta’ et qui est l’un des plus connus parmi les faqih de l’école de Malik, que Allaah l’agrée, a dit la même chose. Bien plus, il a dit : « Les prédécesseurs – les gens du Salaf – ont été unanimes sur cela. » Fin de citation et ses paroles ont été rapportés par le Hafidh Ibnou Hajar dans son livre Fathou l-Bari et il a été d’accord avec lui.
11- De même, le Qadi Ibnou Rouchd le Malikiyy a rapporté l’unanimité dans ses Mouqaddimat. Il s’agit de Abou l-Walid Ibnou Rouchd le grand-père et non pas le petit-fils qui est un philosophe égaré comme Ibnou Sina (Avicenne).
12- Ibnou Bazizah a dit : « Si cela [la connaissance du début et de la fin des mois] avait été lié à ça -c’est-à-dire à la connaissance du calcul des évolutions des croissants- ce serait une chose difficile, car elle n’est connue que par un petit nombre de gens. » fin de citation
13- Cela a été rapporté de lui [par l’auteur de] Fathou l-Bari et il a été d’accord avec lui.
14- Al-Bouhoutiyy le Han~baliyy dans son livre Kach-chafou l-Qina^ et qui est l’un des plus connus parmi les faqih Han~baliyy des derniers siècles a dit : « Et s’il a fait l’intention de jeûner le trentième jour de Cha^ban sans aucun argument légal tel que la vue de son croissant [RamaDaan], l’accomplissement de Cha^ban [à trente jours] ou la présence de nuages, de difficultés ou de ce qui est équivalent, comme dans le cas de celui qui a jeûné en se basant sur le calcul et l’astronomie, même si plusieurs de leurs conclusions convergent, ou bien si le ciel est dégagé mais il n’a pas fait d’observation, alors son jeûne ne le décharge pas parce qu’il ne s’est pas basé sur ce qui est un argument du point de vue de la Loi de l’Islam. » Fin de citation
Il apparaît dans les exemples que nous venons de citer que les spécialistes du fiqh des quatre écoles s’accordent que l’on ne prend pas en considération les dires des gens qui utilisent le calcul, ni ceux des astronomes et des gens qui utilisent les calculs arithmétiques pour la connaissance du début et de la fin du mois de RamaDaan. Bien plus, nombre d’entre eux ont rapporté l’unanimité des savants sur ce point. On se base donc bien sur l’observation du croissant ou sur l’accomplissement de Cha^ban à trente jours, comme cela été rapporté par un nombre difficilement évaluable de spécialistes du fiqh de ces écoles. Et tout ceci est connu de celui qui a considéré avec attention les manuels de base (matn) résumés [1] sans même parler des ouvrages détaillés. Celui donc qui s’attache aux choses sur lesquelles sont la majorité des gens de la communauté, il est sauvé et celui qui s’écarte, il s’écartera en enfer.
Chapitre pour répondre à une équivoque
Ces gens ont dit : certes, le Messager a amené [les musulmans] à considérer la vue [du croissant] et non le calcul parce que la majorité des arabes à son époque ne savaient pas écrire ni calculer le mouvement de la lune. S’ils avaient su cela, il leur aurait indiqué le calcul. fin de citation
Et la réponse à cela vient de différentes voies :
Premièrement : S’il en était tel qu’ils le prétendent et si le Messager avait voulu faire dépendre la loi [pour connaître le début du mois] de l’adoption du calcul, il leur aurait dit de consulter les gens compétents dans ce domaine, car bien qu’ils étaient peu nombreux, ces gens-là existaient et ils ne leur aurait pas dit de jeûner à sa vue [le croissant] et de cesser le jeûne à sa vue.
Deuxièmement : S’il en était tel qu’ils le prétendent, ceci ne serait pas inconnu de tous les savants musulmans qui nous ont précédé, ni à travers tant d’époques où l’astronomie était connue et répandue, alors que malgré la grande connaissance qu’ils avaient de cette science, ils se sont astreints à s’en tenir à ce qu’on a cité, à savoir l’observation [du croissant] ou l’accomplissement de Cha^ban à trente jours. En effet, ils ont su que le Messager de Allaah n’a pas voulu rattacher le jugement [concernant la connaissance du début et de la fin des mois] aux conjectures des astronomes ou aux calculs de ceux qui le détermine à l’aide des astres.
Et si ces gens, qui se sont singularisés, prétendent que tous ces savants étaient dans l’erreur, ils accusent donc toute la communauté d’égarement et cela suffit pour les déshonorer et les discréditer.
Et s’ils disent que les savants étaient sur la vérité, alors qu’ils reviennent à cette vérité et qu’ils abandonnent la disparité.
Troisièmement : La majorité des musulmans aujourd’hui ne connaissent pas les calculs des astronomes et ne les maîtrisent pas, avec exactitude comme cela existait à l’époque du Messager de Allaah. Rien n’a changé de ce point de vue. Ainsi, s’ils prétendent que cette ignorance des calculs des astronomes est la cause qui a fait que le jugement [concernant la connaissance du début et de la fin des mois] est lié à l’observation, cette cause demeure encore présente. Et s’ils disent que ce n’est pas cela la cause, alors ils auront ainsi abandonné leur parole et ils se seront rétractés.
Quatrièmement : Ce qui a été rapporté par Al-Bayhaqiyy d’après Soufyan Ibnou Salamah qui a dit : « Une lettre de ^Oumar Ibnou l-Khattab nous est parvenue alors que nous étions à Khanqin, qui nous apprenait que certains croissants de lune sont [certains mois] plus grands que d’autres. Ainsi, si le croissant est vu de jour, nous n’avons pas à rompre le jeûne [à l’occasion de la fin de RamaDaan] que si deux hommes musulmans l’ont vu la veille. » Fin de citation
C’est ici notre maître ^Oumar, que Allaah l’agrée, qui ne s’est pas seulement contenté de ne pas adopter le calcul, mais il a ordonné aussi à celui qui a vu le croissant de ses propres yeux dans la journée, de ne pas se baser sur cela parce que ce n’est pas sur cette vue-là que le Messager de Allaah nous a ordonné de nous baser ni celle qu’il nous a indiquée.
Et sa parole, que Allaah l’agrée : « Certains croissants de lune sont certains mois plus grands que d’autres » est claire pour les contredire et montrer leurs dires sur l’adoption du calcul sont faux, à moins qu’ils prétendent connaître la religion agréée par Allaah et connaître ce qu’a visé le Messager de Allaah mieux que notre maître ^Oumar. Loin s’en faut. « Certes, tout jeune homme n’est pas Maalik et toute épée n’est pas son sabre tranchant et inflexible ».
Et ce n’est pas tout Zayd qui pourrait s’enorgueillir de sa chevelure de jais
ni toute chevelure qui porte une couronne
Chapitre de leur contradiction avec les Hadiith clairs du Messager de Allaah
Que l’on sache que les promoteurs de cet avis singulier ont contredit beaucoup de hadith du Messager de Allaah , et si le musulman feuillette n’importe lequel des livres connus de hadith et qu’il regarde dans le chapitre du jeûne, il trouvera leur contradiction manifeste et flagrante. Il en sera étonné et se posera la question : comment ces gens là vont-ils retrouver le Messager de Allaah le jour du jugement, eux qui prétendent le suivre puis rejettent sa parole et la refusent ?
Et voici pour toi, qui quête la vérité, une sélection de ces Hadiith clairs :
1- Al-Boukhariyy et Mouslim ont rapporté de ^Abdoullah Ibnou ^Oumar que Allaah les agrée tous les deux, que le Messager de Allaah a dit ce qui signifie : « Le mois compte vingt-neuf nuits, alors ne jeûnez pas jusqu’à ce que vous voyiez [le croissant] et si l’observation est gênée [par des nuages par exemple] complétez le compte jusqu’à trente ».
Alors que ceux-là disent : nous jeûnons, que nous l’ayons vu ou non, que le ciel soit voilé ou non, du moment que l’astronome nous l’a ordonné !
2- Malik, Abou Daawououd, At-Tirmidhiyy et An-Naçaa’iyy ont rapporté de Ibnou ^Abbaas que le Messager de Allaah a dit ce qui signifie : « Ne jeûnez pas jusqu’à ce que vous voyiez le croissant et ne rompez pas le jeûne jusqu’à ce que vous le voyiez et si toutefois l’observation est gênée [par des nuages par exemple], alors complétez le compte jusqu’à trente ».
Quant à eux, ils ont dit qu’il n’y a pas de considération à donner à la vue [du croissant], même si le Messager de Allaah l’a citée ! Et [ils ont dit que] la considération doit être donnée à l’avis de ceux qui fixent le temps par le calcul, même si le Messager de Allaah ne l’a pas cité !
3- Al-Boukhariyy et Mouslim ont rapporté que le Messager de Allaah a dit ce qui signifie : « Nous somme une communauté ‘oummiyyah [c’est-à-dire pour la plupart] qui n’écrivons pas et ne calculons pas. Le mois est ainsi, soit ainsi soit ainsi », ce qui signifie parfois vingt-neuf et parfois trente jours. fin de citation
Et dans la version rapportée par l’Imam ‘Ahmad ce qui signifie : « Nous sommes une communauté ‘oummiyyah qui n’écrivons pas et ne calculons pas [le début et la fin des mois] . Le mois est ainsi ou ainsi. Jeûnez à la vue [du croissant] et interrompez le jeûne à la vue [du croissant] et si l’observation est gênée [par des nuages par exemple], complétez le compte de Cha^ban à trente jours ».
Al-Qadi ^Iyad a dit : »Le fait qu’il a qualifié [les membres de] la communauté de « ‘oummiyyah », c’est qu’ils ne calculent pas et n’écrivent pas lorsqu’ils ignorent [si le mois est de] trente ou vingt-neuf [jours]. Il n’a pas nié leur connaissance de pareils calculs, mais il les a qualifiés ainsi pour rejeter à leur sujet la conjecture basée sur les maisons astrologiques et les différentes méthodes de calcul sur lesquelles les non-arabes se basent pour leur [prétendu] jeûne et leur [prétendue] interruption du jeûne. » fin de citation
Et dans le livre Al-‘IHkaam : « Le fait d’établir le commencement du jeûne par le simple calcul contredit le texte. Et comment se baserait-on sur la parole de celui qui utilise le calcul alors que le Prophète le Sage Législateur dit ce qui signifie : « Si l’observation est gênée [par des nuages par exemple], complétez le compte de Cha^ban à trente jours ». Et si celui qui utilise le calcul était un moyen légal pour la détermination [du début] du jeûne et de son interruption, alors le législateur ne l’aurait pas négligé. Bien plus, il a indiqué le contraire nous sommes une communauté ‘oummiyyah qui n’écrivons pas et ne calculons pas [le début et la fin des mois]. Le mois est ainsi soit ainsi ou soit ainsi. Et il a fait un cercle avec le pouce au troisième « ainsi ». Et ce « ainsi » signifie exactement trente. » Fin de citation
Le Hafidh Ibnou Hajar Al-^Asqalaniyy a dit dans son explication de ce hadith : « Ainsi, il a relié le jugement concernant le jeûne et d’autres questions avec la vue [du croissant], pour les dégager de l’embarras dû au calcul éprouvant des cycles et des trajectoires. Le jugement pour le jeûne demeure et ce, même s’il vient après [les compagnons] des gens qui connaissent tout cela.
Bien plus, le contexte de la parole fait connaître le rejet radical de la dépendance du jugement sur le calcul et cela est clarifié par la parole qui signifie : « … et si l’observation est gênée [par des nuages par exemple], complétez le compte de Cha^ban à trente jours » et il n’a pas dit : demandez donc aux gens qui utilisent le calcul. » Fin de citation.
Et Al-Qastalaniyy, que Allaah lui accorde sa miséricorde dans son livre ‘Irchadou s-Sari a également dit dans l’explication de ce hadith : « Nous ne sommes pas chargés d’utiliser pour déterminer les temps de nos adorations, ce qui nécessiterait que nous connaissions le calcul ou l’écriture. Notre adoration a été liée [à la considération] de signes clairs et de choses apparentes qui sont à la portée de la connaissance tant des gens qui utilisent le calcul que des autres. » fin de citation
Regarde alors comment ces prétentieux-là ont laissé de côté le Hadiith du Prophète de Allaah, et comment les savants de l’Islam et ses spécialistes du hadith sont sur une voie alors qu’ils sont eux sur une autre.
Certes, il n’est de préservation [contre les péchés] et de force [pour l’obéissance] que par Allaah, Celui Qui domine Sa création par Sa puissance, Celui Qui a la prééminence sur toute chose.
4- Al-Boukhariyy ainsi que d’autres ont rapporté que le Messager de Allaah a dit ce qui signifie : « N’anticipez pas RamaDaan d’un ou deux jours. Jeûnez à la vue [du croissant] et interrompez le jeûne à la vue [du croissant] et si l’observation est gênée [par des nuages par exemple], complétez le compte de Cha^ban à trente jours. » Fin de citation
Regarde, que Allaah t’accorde Sa miséricorde par Son aide, comment le Messager de Allaah a interdit de jeûner sans prendre en compte la vue [du croissant] ou l’accomplissement de Cha^ban à trente jours lorsque celle-ci a été gênée, comment il a considéré que telle chose était une anticipation de RamaDaan et l’a interdite.
Allaah est exempt de toute imperfection, une chose que le Messager de Allaah compte pour interdit, y a-t-il quelqu’un ayant un minimum de science et de piété pour oser le considérer comme permis ?!!
Le Hafidh Ibnou Hajar dans l’explication de ce hadith a dit : « …et le jeûne de RamaDaan est dépendant de la vue [du croissant], il n’y a donc pas besoin de se charger de plus que cela. » Fin de citation
Al-Qastalaniyy a rapporté de lui cette parole et a été d’accord avec lui.
5- Le Prophète a fortement insisté sur l’observation du croissant, si bien que lorsque certains des successeurs des compagnons ont dit que [d’après son épaisseur,] c’était un croissant de deux nuits et que d’autres ont dit qu’il était de trois, Ibnou ^Abbas leur a demandé : « Quelle nuit l’avez-vous vu ? », il ont dit telle et telle nuit, il a dit : « Le Messager de Allaah a dit [rapporté par Mouslim] ce qui signifie : « Certes, Allaah a prolongé sa durée pour que vous l’observiez. Il est de la nuit que vous l’avez observé [pour la première fois]. » Fin de citation
Cette parole du Messager de Allaah est suffisante, puissent-ils le savoir, pour détruire tout ce qu’ils ont prétendu dans l’adoption du calcul.
Et il n’y a aucune considération à donner à quelle que parole qui provienne de qui que ce soit, tant qu’elle va à l’encontre de la parole du Prophète. On n’abandonne pas la parole de la meilleure des créatures pour celle de tel ou tel. Aussi, il n’est pas permis à celui qui prétend être musulman de s’opposer au texte du Messager de Allaah pour suivre les pensées qui traversent son esprit et les suggestions de son qarin, le démon qui lui est affecté.
Comment se le permettre, alors que le Messager de Allaah a dit [rapporté par At-Tabaraniyy] ce qui signifie : « On peut accepter ou rejeter la parole de tout un chacun, sauf celle du Messager de Allaah ».
Et l’Imam Malik, que Allaah l’agrée, a dit : « Nous pouvons tous réfuter ou être réfutés, sauf celui qui occupe cette tombe (et il veut dire par là le Prophète) ».
C’est pour cela que l’Imam Ach-Chafi^iyy n’a pas considéré la parole des astronomes comme preuve dans pareilles questions.
Le HaafiDh Ibnou Hajar dans son livre Al-Fath a dit : « Et il y a [dans ce hadith] une riposte aux astronomes lorsqu’ils prétendent que [le début du mois] ne peut avoir lieu qu’aux dates [qu’ils ont] déterminées. Ach-Chafi^iyy a dit qu’il est possible que al-^id et l’éclipse aient lieu en même temps. Certains de ceux qui ont adopté les paroles des astronomes se sont opposés à lui. Les [savants] compagnons de Ach-Chafi^iyy se sont appliqués à réfuter la parole de celui qui s’est opposé à lui et ils ont réussi. » Fin de citation
Et il a dit aussi dans Al-Fath : « Dans sa parole[du Prophète] ce qui signifie : « Elle fait peur (l’éclipse) », il y a une riposte à ceux parmi les astronomes qui prétendent que l’éclipse est une chose habituelle qui a lieu selon des cycles et qui ne retarde pas et n’avance pas. Si donc il en était comme ils disent cela ne comporterait pas d’intimidation et deviendrait comparable à l’alternance des marées des océans. Ibnou l-^Arabiyy leur a répondu, tout comme d’autres encore parmi les savants, par ce qui est compris du hadith suivant de Abou Mouça où il a dit ce qui signifie : « et il s’est levé effrayé, craignant que ce ne soit l’heure du jugement ». Ils ont dit que si l’éclipse était calculée à l’avance, il n’y aurait pas eu de frayeur …etc.. » Fin de citation
Celui donc qui suit les gens de science et de mérite, il boira d’une eau pure, claire de toutes choses néfastes et saine de toute nuisance. Alors que celui qui s’abreuve de l’eau trouble, qu’il ne s’en prenne qu’à lui-même.
Chapitre pour répondre à une autre équivoque
Et parmi les choses auxquelles ils s’attachent pour embellir leur parole aux faibles d’esprit et pour les tromper, ils disent : « La subordination des modalités du jeûne aux calculs des astronomes et faire dépendre d’eux le commencement et la fin de ce mois ça unit les musulmans, ça les fortifie et ça empêche leur dispersion. » Fin de citation
Et ces paroles peuvent tromper le naïf mais ne trompent pas l’intelligent qui a de l’expérience. Car, il a été établi d’une façon irréfutable que les musulmans dans la péninsule arabique à l’époque du Messager de Allaah ne commençaient pas le jeûne tous le même jour dans toutes les villes et tous les pays. Et de même, cela s’est avéré à l’époque des Califes bien guidés, époque pendant laquelle l’Etat musulman s’est étendu, et aussi aux époques des Omeyyades, des Abbassides et des Ottomans pendant lesquelles la religion s’est propagée à l’est, à l’ouest, au nord et au sud. Bien plus, certains parmi ceux-là ont été cités par le Messager de Allaah dans un hadith sûr (sahih) et a fait leur éloge en disant [rapporté par ‘Ahmad] ce qui signifie : « Certes, Constantinople sera conquise. Quelle belle armée que cette armée [qui la conquerra] et quel bon chef que ce chef [de cette armée]. » fin de citation et effectivement Constantinople – l’actuelle Istanbul – a été conquise à l’époque du Sultan Ottoman Mouhammad Al-Fatih. Quelqu’un osera-t-il dire que le fait qu’ils ne jeûnaient pas le même jour les dispersait, affaiblissait leur force et leur cassait leur unité ?!
Et si le Messager de Allaah et ceux qui sont venus après lui l’avaient voulu, ils auraient ordonné aux gens d’allumer un feu sur les hauteurs des montagnes ou d’utiliser d’autres moyens que cela pour informer les musulmans des différents pays du commencement du mois pendant la même nuit et les obliger tous à jeûner le même jour. Seulement, ils ne l’ont pas fait bien qu’ils en avaient la capacité. Ils n’ont pas voulu causer de gène aux musulmans sur cette question [le commencement et la fin des mois] et cela ne leur a causé ni faiblesse ni retardement.
Seulement, la dispersion des musulmans et l’éparpillement de leurs rangs n’est dû qu’à la propagation de l’ignorance parmi eux des règles de la Loi de l’Islam, à leur faible attachement à l’exécution des lois de l’Islam et à la disparition des savants, conformément à ce qu’a dit le Messager de Allaah [rapporté par At-Tirmidhiyy] ce qui signifie : « Certes, Allaah ne retire pas la science en l’arrachant des gens. Seulement, Il retire la science en retirant les savants, jusqu’à ce qu’il ne reste plus de savant, au point que les gens placeront des gens ignorants à leurs têtes. Ils leur demanderont des avis de religion. Ils leur répondront. Ils s’égareront et ils égareront les autres. » Fin de citation
Réfléchis donc toi qui est prudent vis à vis des conséquences : les musulmans priaient en se dirigeant tous vers une seule direction en Amérique du nord qui est le sud-est (et leurs anciennes tombes en est une preuve concrète), puis Untel qui n’a pas de connaissances dans la religion est apparu – même s’il a certaines connaissances dans l’ingénierie ou ce qui est semblable -. Il a ainsi prétendu que la direction correcte, c’est le nord-est en se fondant sur des règles et des bases nouvelles qu’il a innovées et non en se basant sur les paroles des Imam ni sur leurs écoles. Certains de ceux qui n’ont pas de science de religion appartenant au parti appelé « Hizbou l-‘Ikhwaan » et certains de ceux qui réfutent le tawassoul ont saisi au vol ces paroles et les ont propagées parmi les gens. Ils se sont séparés en un groupe de gens qui a été trompé par ce nouvel avis et en un groupe de gens qui s’attachent à la vérité qui prévalait. Ils se sont donc divisés et se sont contredits.
Et non contents de cela, ils veulent aujourd’hui encore une fois altérer la Loi de l’Islam sur la question du commencement du mois du jeûne en semant de nouvelles graines de discorde et en encourageant l’abandon du Qour’aan, de la Sounnah, de l’unanimité des savants des musulmans et des paroles des imam pour céder à leur propre avis en dépit de tout cela.
C’est comme s’ils essayaient de défaire les noeuds de l’Islam un par un afin de parvenir à détruire la religion.
Or ce qui disperse véritablement les musulmans, c’est ce qu’ont fait ces gens là. Il est arrivé qu’en 1984, le moufti du Liban a ordonné de jeûner le jeudi sur l’avis d’un astronome libanais. Alors qu’il y avait un autre astronome qui a dit que le commencement du mois de RamaDaan serait le mercredi selon les études qu’il a faites. Un autre encore a trouvé qu’il commencerait le vendredi… Est-ce que c’est cela que l’on considère comme une unification de la parole ?!
S’ils connaissaient la vérité, ils sauraient que ce qu’ils adoptent, c’est ce qui disperse et désunit véritablement la communauté du Prophète Mouhammad.
C’est comme si ces gens ne savaient pas ce qu’ils disent et c’est comme si d’après leur prétention la communauté de Mouhammad, ses savants tout comme ses gens du commun n’avaient pas connu la vérité en matière de direction de la Qiblah, ni la réalité concernant le début du jeûne de RamaDaan, et ce durant quatorze siècles. Cela leur suffit de perdition et d’égarement.
Et s’ils étaient sincères, ils auraient laissé les gens sur la vérité, cette vérité qui concorde avec les actes des musulmans de par la terre entière sans leur compliquer les choses et sans faire dépendre le commencement de leur jeûne de calculs et de chiffres auxquels beaucoup ne comprennent rien.
Il aurait mieux valu pour eux qu’ils s’attachent à apprendre les bases de la croyance correcte, les piliers de la petite ablution, les conditions [de validité] de la prière et ce qui est semblable à cela parmi les choses dont le musulman a besoin, ou à interdire de boire l’alcool, de faire la fornication, de vendre la viande de porc et tout ce qui enivre, ou à mettre en garde contre les péchés de l’oeil, de l’oreille, de la langue, de la main et des jambes. Et celui qui ne s’est pas assis avec modestie devant les porteurs de la science ne conviendra pas pour guider autrui, même s’il le veut.
Et le Messager de Allaah a dit [rapporté par Mouslim] ce qui signifie : « La purification représente la moitié de la foi ». Et ceux-là ne connaissent pas la purification comme il se doit, tout comme ils ne connaissent pas la plupart des lois de la religion parce que leur maître et leur modèle Sayyid Qoutb les a amenés à faire preuve d’ascétisme envers l’apprentissage de la science de la religion. En effet, il a dit dans son livre de prétendue exégèse du Qour’an : « S’occuper de l’apprentissage des lois de la jurisprudence de la religion à notre époque est une perte de temps ». Ils l’ont alors suivi et par conséquent, ils ont péri. ‘Innaa lil-laahi wa ‘innaa ‘ilayhi raaji^ououn, certes, nous appartenons à Allaah et nous reviendrons [pour Son jugement].
Conclusion contenant un conseil
Il est devenu clair pour toute personne raisonnable que ce qu’ont prétendu ces gens-là qui ont contredit les quatre écoles, n’a pas d’utilité, que c’est beaucoup de bruit pour rien et rien moins qu’un mirage que l’assoiffé croit être de l’eau mais lorsqu’il s’en approche, il ne trouve rien.
Notre conseil pour tout musulman, c’est qu’il s’attache aux paroles des savants des quatre écoles auxquels la communauté du Prophète est unanime à reconnaître leur grade élevé, et qu’il apprenne les lois du jeûne avant le début du mois de RamaDaan chez quelqu’un qui a réuni la connaissance et la fiabilité (^adaalah) et qui a reçu cette science de quelqu’un de tel et ainsi de suite, par chaîne de transmission jusqu’au Messager de Allaah. Et notre conseil aux musulmans dans chaque ville ou chaque région, c’est qu’une partie d’entre eux sorte pour observer le croissant après le coucher de soleil du vingt-neuvième jour. S’ils voient le croissant, le jour suivant sera alors le premier de RamaDaan. S’ils ne le voient pas et s’ils n’ont pas appris qu’un homme de confiance l’a vu dans une ville voisine, ils compléteront Cha^baan à trente jours puis ils jeûneront le jour d’après.
Mais si la vue du croissant a été établie d’une façon légale dans un pays éloigné du leur au point que les levers et couchers du soleil soient différents, et s’ils ont appris la nouvelle par la radio ou par un autre moyen, alors dans ce cas il y a eu deux avis des savants :
Certains d’entre eux ont dit qu’ils ne jeûnent pas et ils continuent le trentième jours de Cha^baan parce que les gens de chaque pays observent pour eux-mêmes (et c’est l’avis de l’Imam Ach-Chaafi^iyy et d’autres encore).
Et d’autres savants ont dit qu’ils jeûnent avec ceux qui l’ont vu (et c’est l’avis de l’Imam Abou Haniifah et d’autres que lui).
Et il n’y a pas de mal pour le musulman de suivre tel avis ou tel autre.
Mais dire que l’on se base sur les calculs des astronomes et sur les gens qui utilisent les calculs et leurs semblables, ces paroles ne sont pas prises en considération. Et celui qui prend cela pour argument, celui-là a fait une grave erreur. Et le Prophète a dit vrai lorsqu’il a dit [rapporté par Al-Boukhaariyy] ce qui signifie : « Toute condition qui n’est pas dans le Livre de Allaah, n’est pas valable, même s’il s’agit de cent conditions ».
Bonheur donc à celui qui s’est attaché à l’ensemble de la communauté des musulmans, à leur majorité et à la parole de leur Prophète. Les remords et les regrets au jour dernier [sont réservés] à celui qui a suivi un chemin autre que celui des croyants et qui s’est écarté de leur chemin bien tracé.
Wa soubHaanallaahi wa bi Hamdih, wallaahou ta^aalaa ‘a^lam.
Allaah est exempt de toute imperfection ; la louange est à Allaah et Allaah ta^aalaa sait plus que tout autre.
Biographies : Le Chaykh Abdou lLaah Al-Harariyy
LE CHAYKH 3ABDOU L LAAH AL-HARARIYY
Son nom et sa naissance :
Il est l’honorable savant, le modèle des experts en authentification et le doyen de ceux qui examinent scrupuleusement la compatibilité des textes, celui qui est à la tête des savants qui œuvrent pour la religion, l’Imam, le Mouhaddith, le pieux ascète, le vertueux, celui qui persévère dans l’adoration, celui qui possède les dons éminents, le Chaykh Abou ^Abdi r-Rahman ^Abdou l-Lah fils de Mouhammad fils de Youçouf fils de ^Abdou l-Lah fils de Jami^ Al-Harariyy Ach-Chaybiyy Al-^Abdariyy, le Moufti (Jurisconsulte) de Harar. Il est né dans la ville de Harar, aux environs de l’an 1328 de l’Hégire (1910).
Son évolution et ses déplacements :
Il a grandi dans une famille modeste, aimant la science de la religion et les gens de science. Il a donc appris le Qour’an honoré avec mémorisation, psalmodie et maîtrise à l’âge de sept ans, puis il s’est entièrement consacré à puiser dans les océans de la science. Il a ainsi appris par cœur un certain nombre de manuels de base dans différents domaines de la science. Puis il a accordé son attention à la science du Hadith et a ainsi appris par cœur les six livres et d’autres encore, avec leurs chaînes de transmission, à tel point qu’il a été autorisé à donner des avis de jurisprudence et à transmettre le Hadith alors qu’il n’avait pas même dix-huit ans.
Il s’est distingué à travers toutes les régions de l’Ethiopie et de la Somalie en surclassant ses pairs dans la science de la biographie des hommes de la transmission du Hadith et de leurs niveaux respectifs. Il s’est également distingué par la mémorisation des manuels de base et l’approfondissement des sciences de la Sounnah, de la langue, de l’exégèse, de l’héritage et d’autres encore, à tel point qu’il n’est pas de science islamique connue qu’il n’ait étudiée et dans laquelle il ne soit compétent.
Son intelligence et sa mémoire exceptionnelle lui ont permis d’approfondir sa connaissance dans le fiqh Chafi^ite, les règles fondamentales de constitution du fiqh selon Ach-Chafi^iyy et les points de différence d’avis dans l’école. C’est également le cas dans le fiqh ma1ikite, hanafite et hanbalite, à tel point qu’il est devenu celui que les gens désignent et recommandent de visiter et auprès de qui les gens des contrées éthiopiennes et somaliennes se rendaient, jusqu’à ce qu’on lui accorde le poste de Moufti de Harar et de ses environs.
Il a appris le fiqh chafi^ite, les règles fondamentales de constitution selon Ach-Chafi^iyy et la grammaire arabe de plusieurs savants et maîtres parmi lesquels il y a le savant et maître le Chaykh Mouhammad Siraj Al-Jabartiyy le Moufti de l’Ethiopie. Il a appris les sciences de la langue arabe entre autres Chaykh et en particulier, du Chaykh Ahmad Al-Basir.
Il a étudié le fiqh des trois autres écoles ainsi que leurs règles fondamentales de constitution de plusieurs savants parmi lesquels il y a le Chaykh Mouhammad Al-^Arabiyy Al-Façiyy. Il a appris la science de l’exégèse du Chaykh Charif Al-Habachiyy, dans sa ville Jimmah, et il a pris la science du Hadith et les sciences attenantes de très nombreux savants. Parmi les plus honorables d’entre eux il y a le Chaykh Abou Bakr Mouhammad Siraj Al-Jabartiyy, Moufti de l’Ethiopie et le Chaykh ^Abdou r-Rahman ^Abdou l-Lah Al-Habachiyy ainsi que d’autres.
Puis il est parti vers La Mecque et ses savants avec lesquels il a fait connaissance. Parmi eux le Chaykh Mouhammad Yaçin Al-Fadaniyy. I1 a aussi fait partie de l’auditoire du Chaykh Mouhammad Al-^Arabiyy At-Tabban. Il a aussi rencontré le Chaykh vertueux, le Mouhaddith et spécialiste de la récitation du Qour’an Ahmad ^Abdou l-Mouttalib, Chaykh des spécialistes des sciences de la lecture du Qour’an à la mosquée de La Mecque. Il a appris de lui les quatorze versions de lecture ainsi que davantage de science du Hadith et il a obtenu de sa part une licence.
Il est parti par la suite à Médine l’Illuminée où il a établi des liens avec ses savants et où il a appris encore du Hadith du Mouhaddith le Chaykh Mouhammad fils de ^Aliyy As–Siddiqiyy Al-Bakriyy Al-Hanafiyy qui l’a autorisé à transmettre le Hadith.
Puis, il s’est dirigé vers Damas. Les habitants de la ville lui ont fait bon accueil, d’autant que venait de décéder le Mouhaddith, le Chaykh Badrou d-Din Al-Haçaniyy, que Allah lui fasse miséricorde. Puis, lorsqu’il a habité Damas, il a appris du Chaykh Mahmoud Fayiz Ad-Dir^ataniyy, le résident à Damas et son spécialiste de la lecture du Qour’an. Puis il s’est déplacé dans le pays du Cham. Sa renommée n’a cessé de croître, les savants du Cham ainsi que les étudiants le fréquentaient assidûment, il a donc fait connaissance avec ses savants et ils ont tiré profit de sa science. Ils ont témoigné de son mérite et ont reconnu son haut degré dans la science. Il est devenu célèbre dans le pays du Cham comme étant « le successeur du Chaykh Badrou d-Din Al-Haçaniyy » et comme étant « le Mouhaddith du pays du Cham ». Par ailleurs, de nombreux savants et spécialistes du fiqh du Cham lui ont rendu hommage, parmi eux le Chaykh Abou l-Yousr ^Abidin, Moufti de la Syrie, le Chaykh Nouh de la Jordanie, le docteur Al-Halwaniyy, Chaykh des spécialistes de la lecture du Qour’an en Syrie. De même le Chaykh ^Outhman Sirajou d-Din de la descendance du Chaykh ^Ala‘ou d-Din, maître des Naqchabandiyy en son temps, a fait son éloge et une correspondance fraternelle et scientifique s’est établie entre eux. Ont fait son éloge également le Chaykh ^Abdou l-Karim Al-Bayyariyy, l’enseignant à la mosquée Al-Hadra Al-Kaylaniyyah à Bagdad, le Chaykh Mouhammad Zahid Al-Islambouliyy, le Chaykh Mouhammad Al-Hanafiyy qui est l’un des plus célèbres savants turcs œuvrant actuellement dans ces contrées, les deux Chaykh ^Abdou l-Lah et ^Abdou l-^Aziz Al-Ghoummariyy qui sont les deux Mouhaddith des contrées marocaines, le Chaykh Mouhammad Yaçin Al-Fadaniyy le Mecquois, Chaykh du Hadith et des chaînes de transmission à l’Institut des sciences de religion à La Mecque honorée (Dar Al-^ouloum ad-Diniyyah). De nombreuses autres personnalités lui ont encore rendu hommage.
Il est arrivé à Beyrouth en l’an 1370 de l’Hégire (1950). Il a été l’hôte des plus grands Chaykh de cette ville, tels le Chaykh le Qadi (Juge) Mouhyi d-Din Al-^Ajouz, le Chaykh et Conseiller Mouhammad Ach-Charif. Le Chaykh Baha‘ou d-Din Al-Kilaniyy s’est réuni avec le Chaykh ^Abdou l-Lah chez le Chaykh Mouhammad Ach-Charif et il a tiré profit de lui dans la science du Hadith.
Le Chaykh Moukhtar Al-^Alayli, l’ancien responsable de la fatwa, que Allah lui fasse miséricorde, s’est réuni avec le Chaykh ^Abdou l-Lah et a reconnu son mérite et son haut degré dans la science. Il a préparé la prise en charge de son installation à Beyrouth par Dar Al-Fatwa, afin qu’il puisse se déplacer dans les différentes mosquées pour y diriger des assemblées de sciences, et ceci par une autorisation écrite du Chaykh Moukhtar.
Il est décédé que Dieu lui fasse miséricorde le mois de Ramadan de l’année 1429 H 2008. Il est enterré à Beyrouth.
1- Al-Harariyy : de Harar, région de la corne africaine (Ethiopie) ayant une histoire islamique glorieuse et qui a vu naître sur son sol beaucoup de savants et de saints.
2- Al-^Abdariyy : de la descendance de ^Abdou d-Dar, qui est une branche de la tribu de Qousayy fils de Kilab, le quatrième arrière-grand-père du Prophète
3- Hadith -Tradition prophétique – : parole, fait ou événement rapporté du Prophète ou de ses compagnons, que Allah les agrée.
4- Les six livres sont les recueils de Hadith les plus importants de la Tradition : AI-Boukhariyy, Mouslim, An-Naça‘iyy, Abou Dawoud, At-Tirmidhiyy, Ibnou Majah.
5- Fiqh : science de la jurisprudence des lois de l’Islam.
6- Chafi^ite : relatif à Ach-Chafi^iyy, le grand savant Qouraychite, l’un des plus illustres jurisconsultes musulmans, que Allah lui fasse miséricorde, il a pris la science de l’Imam Malik à Médine et ce dernier l’a autorisé à donner des avis de jurisprudence alors qu’il n’avait que quinze ans. Puis, il est parti en Irak et il a appris chez les élèves de l’Imam Abou Hanifah. Il a rencontré l’Imam Ahmad que Allah leur fasse miséricorde à tous.
Noter prophète : Les manifestations de l’amour du Salaf et des Imams illustres pour le Prophète
Les manifestations de l’amour du Salaf et des Imams illustres pour le Prophète
Il y a eu beaucoup de nouvelles qui ont été rapportées du Salaf vertueux (c’est-à-dire les musulmans des trois premiers siècles de l’Hégire) et des Imams illustres qui indiquent leur profond amour pour leur prophète et le fait qu’ils se languissaient de lui. Le prophète a dit : « min ‘achaddi ‘oummati li houbban ‘ounasoun yakounouna ba^di yawaddou ‘ahadouhoum law ra’ani bi ‘ahlihi wa malihi » ce qui signifie : « les gens de ma communauté qui m’aimeront le plus, ce sont des gens qui vont venir après moi. L’un d’entre eux serait prêt à sacrifier sa famille et ses biens pour me voir » et le prophète a dit dans un autre hadith : « wadidtou law ra’aytou ahbabi » ce qui signifie : « j’aurai souhaité voir mes bien-aimés ». Les compagnons lui ont dit : « mais ne sommes-nous pas tes biens aimés ô messager de Allah ? ». Il a répondu : « ‘antoum ‘as–habi, ‘ahbabi al-ladhina ya’touna min ba^di yawaddou ‘ahadouhoum ‘an law ra’ani bi ‘ahlihi wa malih » ce qui signifie : « vous, vous êtes mes compagnons, mais mes bien-aimés ce sont ceux qui viendront après moi. L’un d’entre-eux serait prêt à sacrifier sa famille et ses biens pour me voir ».
Parmi les paroles rapportés du Salaf vertueux, les paroles et les nouvelles qui manifestaient leur amour pour leur prophète, et le fait qu’ils étaient attachés à lui durant sa vie et après sa mort c’est que ^Amr ibnou l-^As a dit : « il n’y avait personne que j’aimais plus que le messager de Allah ». D’après ^Abdah, la fille de Khalid ibnou Ma^dan elle parlait de son père et elle disait : « Khalid n’allait pas dormir sans citer son profond amour pour le messager de Allah, pour ses compagnons, qu’ils soient mouhajiroun (émigrants) ou ‘ansar (partisans). Il les mentionnait et il disait : ce sont eux ma famille, ce sont eux mon clan, c’est à eux que mon cœur s’attendrit. Je me languis d’eux. O Seigneur fais que je les rejoigne rapidement, et il disait cela jusqu’à dormir ». Il a été rapporté qu’une femme des ‘ansar, des partisans, c’est-à-dire des musulmans de Médine a apprit que son père, son frère et son mari ont été tués le jour de la bataille de ‘Ouhoud, ils étaient auprès du messager de Allah. Elle a dit : « comment vas le messager de Allah ? ». On lui a répondu : « il va bien par la grâce de Allah, il va comme tu le souhaites ». Elle a dit alors : « montre-le moi que je puisse le voir » et quand elle a vu le prophète, elle a dit : « toute épreuve après toi est comme rien du tout ». Un jour ^Aliyy ibnou Abi Talib, que Allah l’honore davantage, a été interrogé : « comment vous aimiez le messager de Allah ? ». Alors notre maître ^Aliyy, que Allah l’agrée, a répondu : « par Allah, nous l’aimions plus que nos biens, plus que nos enfants, plus que nos parents, plus que nos pères et mères et plus que l’eau fraîche pour celui qui est assoiffé ». D’après Zayd ibnou ‘Aslam, il a dit : « ^Oumar ibnou l-Khattab, que Allah l’agrée était sorti faire son inspection de nuit (il avait instauré une bonne innovation, c’est qu’il sortait de nuit et inspectait les musulmans : comment est l’état des musulmans, il regardait s’il y avait quelqu’un à qui il manquait quelque chose, c’était une innovation qu’il avait instauré, que le sultan, le calife, le responsable sorte et inspecte les gens la nuit pour voir s’il ne leur manque pas quelque chose. De nos jours certains parents peut-être n’inspectent même pas leurs enfants au lit pour voir s’ils sont bien couvert ou pas. Lui il sortait de chez lui et il passait et contrôlait les gens). Alors il a vu une lumière allumée dans une maison et une vieille femme qui était en train de filer de la laine et elle disait de la poésie. Elle disait :
^ala Mouhammadin salatou l-‘abrar
salla ^alayhi t–tayyibouna l-‘akhyar
qad kounta qawwaman boukan bi l-‘as-har
ya layta chi^ri wa l-manaya ‘atwar
hal tajma^ouni wa habibi d-dar
Que Allah honore et élève d’avantage le prophète Mouhammad
Ce sont les bons et les meilleurs qui ont fait des invocations en sa faveur
Puis dans sa poésie elle s’adressait au prophète et elle disait :
Tu veillais les nuits en pleurant par crainte de Allah
Quand est ce que la mort viendra et je pourrai venir te rejoindre
Notre maître ^Oumar que Allah l’agrée s’est assis et s’est mis à pleurer. Il a demandé qu’elle parle avec lui.
Il a été rapporté que le compagnon glorieux ^Abdou l-Lah, fils de ^Oumar ibnou l-Khattab, que Allah les agrée tous les deux, une fois sa jambe s’est comme paralysée. On lui a dit : « cite la personne que tu aimes le plus, tu guériras ». Alors il a dit : « Ya Mouhammadan », il a appelé le prophète. C’est alors qu’il guérit sur le coup.
Information utile : L’imam Al-Boukhariyy dans son livre al-‘adabou l-moufrad, a dit qu’il était permis d’appeler le prophète après sa mort en disant « Ya Mouhammad », « Ô Mouhammad ».
Ibnou s-Sounniy a également cité cela dans son livre ^amalou l-yawmi wa l-laylah. Le texte de ce qu’a rapporté Al-Boukhariyy dans al-‘adabou l-moufrad, son livre, il a dit : « la jambe du fils de ^Oumar s’est comme paralysée. Un homme lui a alors dit : cite la personne que tu aimes le plus, celle qui est le plus cher pour toi. Il a dit : « Ya Mouhammad », « Ô Mouhammad ». Cette quasi-paralysie de sa jambe, c’est-à-dire que sa jambe c’est comme si elle n’a plus de sensibilité, ce n’est pas le simple fourmillement. Certains ne comprennent pas ce hadith, ils pensent que c’est comme si la jambe se met à fourmiller, mais ce n’est pas le simple fourmillement de jambe, c’est une quasi-paralysie, la jambe ne sent plus rien. Lorsque Bilal Al-Habachiy que Allah l’agrée, qui était le mou’adh-dhin, celui qui appelait à la prière pour le messager, quand il était près de mourir, sa femme s’est mise à dire : « Ô qu’il est grand mon chagrin », parce qu’elle voyait que son mari était prés de mourir. C’est alors que Bilal lui a répondu : « qu’il est grand mon bonheur : Demain je vais rejoindre mes bien-aimés, Mouhammad et ses compagnons ».
Il a été rapporté qu’une femme avait dit à ^A’ichah, que Allah l’agrée, elle lui avait dit après le décès du prophète élu : « montre-moi la tombe du messager de Allah ». ^A’ichah a alors dévoilé la tombe et c’est alors que cette femme s’est mise à pleurer en face de la tombe honorée jusqu’à ce qu’elle soit morte tellement elle se languissait du prophète et l’aimait.
Parmi les nouvelles qui nous sont parvenues au sujet de l’immense amour que les compagnons éprouvaient envers leur prophète, et comment ils faisaient tout pour qu’il ne lui arrive aucun mal, aucune nuisance : lorsque les gens de La Mecque, qui étaient à l’époque encore mécréants, ont emmené Zayd ibnou d-dathnah, ils l’ont fait sortir de al-haram, l’enceinte sacré de La Mecque pour le tuer alors que Zayd était un compagnon du prophète. Abou Soufiyan ibnou Harb qui était mécréant lui a dit : « je te demande par Allah ô Zayd, est-ce que tu aurais aimé que Mouhammad soit à ta place maintenant entre nos mains et qu’on lui tranche le cou et que toi tu sois parmi les gens de ta famille, tranquille ? ». Alors Zayd, que Allah l’agrée lui a répondu : « Par Allah, je ne voudrai pas que Mouhammad, qui est à la place où il est maintenant, je ne voudrai même pas qu’il soit touché par une épine. Alors que moi je serai assis avec les gens de ma famille ». Et Abou Soufiyan a dit : « je n’ai pas vu des gens qui aimaient plus quelqu’un que les compagnons de Mouhammad qui aimaient le prophète Mouhammad ».
Ce qui nous indique le grand attachement des compagnons, leur grand amour pour le messager éminent, il y a ce qui s’est passé lors de la bataille de ‘Ouhoud. Lorsque les archers (ceux qui devaient être positionnés pour couvrir les musulmans qui combattaient. Le Prophète les avait placés sur une hauteur, le mont des archers jabalou r-roumat, ils étaient là normalement pour surveiller que les musulmans ne soient pas attaqués par derrière) avaient contredit la parole du prophète, ils avaient quitté leurs positions alors que le prophète leur avait dit ce qui signifie : « même si vous voyez que nous sommes en train de gagner la bataille, vous ne quittez pas vos positions » et eux ont désobéi, ils ont quitté leurs position. C’est alors que les musulmans n’ont plus été couverts, et les associateurs sont venus pour les attaquer par derrière. Il y a eu beaucoup de morts parmi les musulmans à cette occasion là. Et à cette occasion, les compagnons du prophète ont manifesté leur grand attachement pour le prophète. Ils étaient devenus comme une forteresse : par leur corps ils avaient constitué comme une forteresse autour du prophète et ils protégeaient le prophète par leurs corps et ils tombaient les uns à la suite des autres sous les flèches des associateurs au point que nombre d’entre eux furent tués à cette occasion là. Tout cela manifestant leur amour pour leur prophète et leur guide éminent et oeuvrant conformément à la parole de Allah : « an-nabiyyou ‘awla bi l-mou’minina min ‘anfousihim » [sourat Al-‘Ahzab / 6].
Parmi ce qui est rapporté également concernant le sacrifice des compagnons, que Allah les agrée, le sacrifice qu’ils ont fait pour leur prophète, ils sacrifiaient leurs âmes et leurs corps le jour de la bataille de ‘Ouhoud. Lorsque les gens n’avaient pas écouté la parole du prophète et que parce qu’ils n’avaient pas écouté la parole du prophète ils avaient perdu, mais le prophète il ne perd jamais. On ne dit pas que le prophète a perdu une bataille, le prophète est toujours gagnant. Ce sont ceux qui n’ont pas écouté sa parole qui ont perdu.
Le compagnon honorable Abou Talhah, que Allah l’agrée a protégé le prophète et il était debout pour le protéger et porter son bouclier. Il protégeait le prophète avec son propre corps et son bouclier. Et Abou Talhah était un homme adroit dans le lancer. Le prophète surveillait la bataille mais Abou Talhah lui disait : « s’il te plait ne te découvre pas sinon tu risques d’être atteint par une flèche. Je préfère que ce soit moi qui meurt et pas toi ».
Abou Doujanah également, que Allah l’agrée, a protégé le messager de Allah par son corps. Son corps était comme un bouclier pour le prophète et les flèches tombaient sur son dos alors qu’il était penché sur le messager de Allah pour le couvrir jusqu’à ce qu’il meure lui et cinq autres avec lui qui protégeaient le messager de Allah par leurs corps. Ils ont sacrifiés leurs âmes pour le prophète et ils ont obtenu la gloire du martyr. Le dernier d’entre eux était ^Amarah ibnou Yazid que Allah l’agrée qui lui aussi protégeait et combattait jusqu’à ce que ses blessures l’aient achevé. Quand ce compagnon était tout plein de blessure et qu’il allait bientôt mourir, le messager de Allah, lui qui a le cœur tendre et miséricordieux a dit aux autres : « ‘adnouhou minni », ce qui signifie : « rapprochez-le de moi » et le prophète a posé la tête de ce compagnon blessé sur son pied honoré et ce compagnon est mort avec sa joue contre la jambe du messager de Allah.
Parmi ce qui indique le grand amour des compagnons pour leur prophète et le grand attachement de leur cœur à le voir et le fait qu’ils ne supportaient pas de la quitter, c’est qu’un homme est venu un jour voir le prophète élu et lui a dit : « Ô messager de Allah je t’aime plus que ma famille et mes biens. Chaque fois que je te cite, je ne peux pas patienter jusqu’à venir te voir. J’ai pensé, le jour où moi je vais mourir et que toi tu vas mourir, j’ai su que toi lorsque tu rentreras au paradis, tu y entreras en haut du paradis avec les prophètes et que si moi j’y rentre je ne t’y verrai pas ». Alors Allah tabaraka wa ta^ala a révélé Sa parole : « wa man youti^i l-Laha wa r-rasoula fa‘oula’ika ma^a l-ladhina ‘an^ama l-Lahou ^alayhim m-mina n-nabiyyina wa s–siddiqina wa ch-chouhada’i wa s–salihina wa hasouna ‘oula’ika rafiqa » [sourat An-Niça’ / 69], c’est-à-dire dans cette ‘ayah nous comprenons que ceux qui obéissent à Allah et au messager ceux-là seront avec le prophète, les véridiques, les martyrs et les vertueux et quelle meilleure compagnie que la compagnie de ces gens-là.
Le prophète a demandé qu’on lui ramène cet homme et il lui a récité cette ‘ayah pour lui égayer le cœur. Dans le hadith de ‘Anas, que Allah l’agrée, le prophète a dit : « man ‘ahabbani kana ma^i fi l-jannah », ce qui signifie : « celui qui m’aime sera avec moi au paradis ».
Information utile : le messager de Allah a dit : « al-mar’ou ma^a man ‘ahabb », c’est-à-dire que Allah ta^ala réunit l’homme avec celui qu’il aime s’il fait partie des vertueux. Au jour du jugement, si quelqu’un aimait quelqu’un de vertueux, il sera avec lui au jour du jugement.
Parmi les manifestations claires également de l’amour des compagnons envers leur prophète, et que leur cœur était attaché à l’accompagner même après sa mort, il y a ce qu’a rapporté Mouslim que Rabi^ah ibnou Ka^b Al-‘Aslamiy qui avait été un certain moment au service du messager de Allah. Le messager de Allah lui a dit un jour pour le rétribuer, car ce compagnon était à son service : « salni », ce qui signifie : « demande quelque chose je, le ferai » c’est-à-dire par rétribution. C’est alors que ce compagnon a demandé au messager de Allah d’être avec lui au paradis. Le messager de Allah ne l’a pas blâmé pour cela. Il ne lui a pas dit, ce n’est pas bien ce que tu demandes. Mais par modestie, le prophète lui a dit : « ‘aw ghayra dhalik » ce qui signifie : « ou autre chose ». Mais le compagnon lui a dit : « non c’est ce que je veux ». Alors le prophète lui a dit : « fa’a^inni ^ala nafsika bi kathrati s-soujoud », ce qui signifie : « œuvre, accompli beaucoup des prières surérogatoires, peut-être que ce sera une cause pour que tu sois exaucé ».
Information utile : ce hadith honoré dans lequel ce compagnon honorable Rabi^ah ibnou Ka^b, que Allah l’agrée avait demandé au messager de Allah d’être avec lui au paradis par rétribution pour son service à lui dans le bas monde. Ce hadith constitue une preuve claire qu’il est permis de demander à autre que Allah ta^ala quelque chose qu’il n’est pas habituel de demander. Il a demandé au prophète d’être avec lui au paradis, il a demandé à autre que Allah. Et lui demander d’être au paradis, ça n’est pas quelque chose d’habituel, les gens habituellement ne demandent pas ça. Donc ce hadith est une preuve qu’il est permis de demander à autre que Allah ce qu’il n’est pas habituel de demander contrairement à ce que disent ces perturbateurs qui renient le tawassoul, les wahhabites ou prétendus salafites. Ils disent le contraire, ils déforment. Ils prétendent qu’il n’est pas permis de demander à autre que Allah et qu’il n’est pas permis de demander ce qui n’est pas habituel. Ils ont ramené des règles de leur tête. Nous, nous suivons le hadith du prophète et des compagnons ou ces gens là ? On suite le prophète et ses compagnons, mais eux c’est comme si leur cœur est voilé, c’est comme si tu parles avec le vent. Ces gens ont ramené une nouvelle religion et avec leur argent ils la diffusent. Ils prennent des jeunes qui n’ont pas vécu dans les pays musulmans, qui n’ont pas appris ou même ceux qui ont vécu dans les pays musulmans et ils les détournent, ils sèment parmi eux leur mauvaise religion. S’ils l’ont propagée, c’est avec l’argent car le fondateur de leur secte wahhabite est apparu il y a plus de 250 ans et il n’a pas réussi à attirer des gens. C’est seulement lorsqu’ils ont découvert du pétrole qu’ils ont réussi à diffuser leur mauvaise croyance et pourtant ils n’ont rien changé, c’est toujours la même chose. Avant ils n’avaient pas d’argent, ils n’avaient pas de client maintenant qu’ils ont l’argent ils trouvent des clients.
Ils disent : « comment tu demandes à quelqu’un qui lui aussi est dans le besoin ?! », c’est soit disant la réplique qu’ils ont trouvée ! Quand on leur dit qu’il est permis de demander à autre que Allah quelque chose qu’il n’est pas habituel de demander, comme ce compagnon, ils disent : « comment tu demandes à quelqu’un qui lui-même est dans le besoin ?! ». La réplique est que le messager de Allah qui lui aussi ne se passe pas de Allah, il a toujours besoin de Allah a dit à son propre serviteur ce qui signifie : « demande-moi ce que tu veux ». C’est le prophète qui a pris l’initiative de lui dire de demander et le compagnon qui connaît certainement la religion de l’Islam mieux que ces wahhabites a demandé. Le prophète ne lui a pas dit : « tu as fait quelque chose de mal, pourquoi tu demandes à quelqu’un qui lui-même est dans le besoin ». Ces gens-là sont très loin de la religion du prophète.
Les gens de la vérité, parmi les savants ont dit : « il est permis de demander au prophète qu’il soit vivant ou mort et il est également permis de demander à un saint qu’il soit vivant ou mort. Cela n’est pas contraire à la loi de l’islam et cela ne représente pas une adoration d’autre que Allah » tout comme le prétendent ces perturbés, ces perturbateurs qui renient le tawassoul. L’adoration comme l’ont définie les linguistes, les spécialistes de la langue, c’est : « ghayatou l-khouchou^i wa l-khoudou^ » c’est-à-dire l’extrême limite de l’humilité, de la crainte et de la soumission. On comprend à partir de là que le simple tawassoul, la simple demande d’aide ou de renfort par le prophète ou par un saint et lui demander qu’il soit vivant ou mort, cela n’est pas une adoration pour celui à qui on demande cela car ce n’est pas une extrême limite d’une soumission, ce n’est pas une forme d’association. Les prophètes et les saints tout comme l’ont dit les savants de la vérité peuvent agir, accomplir certaine chose durant leur vie et après leur mort. Tout cela par la volonté de Allah. Allah ta^ala fait que s’Il veut, ce saint sort de sa tombe, il fait ce que Allah veut qu’il fasse et il revient. N’est ce pas que Allah est sur toute chose tout puissant. Qu’est ce qui empêche cela ? Rien du point de vue de la raison n’empêche cela, rien. C’est quelque chose de possible selon la raison.
Parmi ce qui est parvenu au sujet de l’amour des compagnons envers le prophète élu, il y a la visite qu’ils lui font après sa mort et le tabarrouk, c’est-à-dire la recherche des bénédictions par sa tombe honorée, il y a ce qu’à, rapporté Bilal Al-Habachiy, que Allah l’agrée, le mou’adh-dhin du messager de Allah. Il avait quitté Médine l’illuminée après la mort du prophète et il était parti s’installer au pays de Ach-Cham. Il a vu dans son rêve le messager de Allah lui dire dans le rêve ce qui signifie : « tu fais preuve là d’une froideur ô Bilal. Le moment de venir me rendre visite n’est donc pas encore arrivé ». C’est-à-dire que le prophète s’est comme s’il reprochait avec douceur, comme lorsque quelqu’un te dit « il y a longtemps que tu n’es pas venu me rendre visite pourquoi tu ne viens pas ». Bilal, que Allah l’agrée s’est réveillé de son sommeil attristé et touché. Il a pris sa monture et s’est dirigé vers Médine l’illuminée, que Allah honore et élève d’avantage celui qui y réside. Il est parti à la tombe du prophète, il s’est mis à pleurer et à frotter son visage sur la tombe. C’est alors que Al-Haçan et Al-Houçayn, les deux petit-fils du messager de Allah, sont venus et Bilal les a pris contre lui, les a serrés contre sa poitrine en les embrassant. Ils lui ont dit : « nous souhaitons tant entendre à nouveau l’appel à la prière que tu faisais pour le messager de Allah dans la mosquée ». C’est alors que Bilal a fait ce que les petit-fils du prophète lui ont demandé. Il est monté sur le toit de la mosquée du prophète. Il a pris la place qu’il prenait habituellement et quand il a dit Allahou ‘akbar Allahou ‘akbar, Médine a tremblé. Quand il a dit Ach-hadou an-la ‘ilaha illa l-Lah, les gens ont tous remarqué qu’il y avait quelque chose d’inhabituel. Lorsqu’il a dit Ach-hadou anna Mouhammadan raçoulou l-Lah les femmes étaient sorties de chez elles, elles se sont dit « est ce que le prophète a ressuscité ? » et ce jour-là, était le jour où on avait vu le plus les gens pleurer, hommes et femmes à Médine, après le décès du messager de Allah. Cela a été rapporté par le Hafidh Taqiyyou d-Din As-Soubkiyy dans son livre Chifa’ou s-Saqam.